SOUVENIR DES EAUX DE SPA.
— Allons donc ! Vous voulez que je
déménage pour dix mille francs?
— Eh bien ! soixante mille !
— La maison vaut mieux que cela !
— Soixante et dix mille !
— Comme vous y allez! Oh! oh ! Je
vois à vos façons que vous êtes instruit ;
mais je le suis aussi, monsieur. Tel que
vous me voyez, je suis au courant des
chroniques du pays ; j’ai lu plus d’un
manuscrit; j’ai remué plus d’une bi
bliothèque, et je connais parfaitement
les faits et gestes de Charles-le-Témé-
raire. C’est vous dire assez que je ne
vous vendrai pas ma maison, m’en don
neriez-vous cent mille écus !
— Vous êtes fou!
— C’est ce que nous verrons.
Raymond quitta Balthazard de l’air
d’un homme qui manque une belle af
faire. Le lendemain, les deux amis parti
rent en disant à André :
— Bon espoir ! vous avez du temps
devant vous. Travaillez ; copiez sur vos
boites ce portrait de Catherine que nous
avons mis à la mode, et attendez les
événements. Nous allons remonter le
Rhin et parcourir la Suisse ; nous repas-
LE BÉDOUIN
I.
La 4e compagnie du 34e régiment de
ligne, campée en dehors des murs de la
ville de Biscara, s’abandonnait, par une
belle soirée de mars 1847, à la double
ivresse du tabac et de la causerie, vraie
scène de bivouac, seulement éclairée par
la flamme haute d’un brasier, allumé
pour corriger l'humidité de l’air et tenir
à distance les chacals dont cette partie
de l’Afrique abonde.
Chaque soldat avait été, à tour de rôle,
appelé à débiter son historiette ou pour
mieux dire son conte ; car ce sont tou
jours, dans de pareilles agglomérations
d’individus, des récits fantastiques, où
il y a des hommes hauts de vingt cou
dées, remuant des canons qui mettent dix
ans à évoluer et dont les boulets , gros
comme une pyramide d’Egypte, s’échap
pent avec un bruit formidable, renversent
tout sur leur passage et vont se planter
dans une colossale montagne de minerai
de fer où plus tard il en pousse d’autres.
de coi
serons à Spa dans trois mois ; d'ici là ne. @sde f
votre sort se sera amélioré, et vous sau r" ’
rque de S&
son de pli
de police
Chacun s'a
rez alors ce que nous avons fait poi
votre bonheur.
Le vieux Balthazard ne songeait pli
à son mariage. Une seule pensée l’ocet
pait : — le trésor. Il commença pi
fouiller sa cave : — rien ! il frappa si
les murailles ; — Rien ne sonnait creu;
Que faire? L’avare égratigna d’abord
plâtre, puis il écorcha la pierre; il i
servit de la sonde, puis du marteau ;
chercha d’abord avec précaution, pu
avec fureur. Dès que la brèche fut fait
il ne s’arrêta plus, et lorsque Lambert
Raymond revinrent à Spa, ils trouvère
l’avare assis sur les ruines de sa maisoi
— C’est bien fait! disaient les gens c
Spa; Dieu n’a pas permis que ce viet
larron conservât un bien mal acquis !
concent
je vieux si
cendre d
se
irra de n
lumé, il ।
- Il est s
tour de ni
la pluie
eure. V o’
ncer par
t, sur le
it propre
-Un m
onnaie de
s
Le portrait de Catherine peint si
bois s’était très avantageusement vendu
les affaires d’André avaient prospéré e
même temps que Balthazard consomma
sa ruine. — Les deux artistes assistèrei
au mariage de leurs jeunes protégés.
Eugène GUINOT.
le vert-(
risien qi
cher, à r
and leur
apeau en
— En vc
la saison
é gratifié
ivit le 1
3, tant
on feront
tite reci
ose de
! qui fui
MYSTÉRIEUX.
— Voyons, père Moricaud, dit-on à u
grand sec, ridé, vieilli sous le havre-sac
et dont la moustache allait se perdre dan
son faux-col ; voyons, dis-nous situ
ener sei
i milieu
il enter
nrmi ou
Ici, le
ornent
a
rencontré la charpente osseuse d’un Bé
douin, depuis bientôt trois semaines qu
nous habitons ce satané pays où nou ruyamm
n’avons vu jusque-là que du sable, d<
vent et de la pluie.
Fina
enté déj;
sposais
lisser pi
t veuve
Le grand sec qu’on interpellait ains
était le père de Maria , la plus jolie vi
vandière des cent bataillons d'Afrique
cette brune fille dont on racontait de
!! rès d'ur
raient c
avisai u
our lor
1 père J
lent poi
! me ba
er à ti
ous dir
traits incroyables d’audace, de sang-froid
de dévouement, et dont les journaux
dans leurs ordres du jour , nous ont s
souvent répété le nom.
— Voyons ! voyons ! père Moricaud
répétèrent bon nombre de voix avec ut
respect qui se mesurait à la quantité de:
chevrons du vieux soldat.
On le prenait par son faible : le pèr mmobil
Moricaud aimait à parler. Un sourire caux, c
monta à ses lèvres. Il tira de sa pipe, er r ’
aria g
— Allons donc ! Vous voulez que je
déménage pour dix mille francs?
— Eh bien ! soixante mille !
— La maison vaut mieux que cela !
— Soixante et dix mille !
— Comme vous y allez! Oh! oh ! Je
vois à vos façons que vous êtes instruit ;
mais je le suis aussi, monsieur. Tel que
vous me voyez, je suis au courant des
chroniques du pays ; j’ai lu plus d’un
manuscrit; j’ai remué plus d’une bi
bliothèque, et je connais parfaitement
les faits et gestes de Charles-le-Témé-
raire. C’est vous dire assez que je ne
vous vendrai pas ma maison, m’en don
neriez-vous cent mille écus !
— Vous êtes fou!
— C’est ce que nous verrons.
Raymond quitta Balthazard de l’air
d’un homme qui manque une belle af
faire. Le lendemain, les deux amis parti
rent en disant à André :
— Bon espoir ! vous avez du temps
devant vous. Travaillez ; copiez sur vos
boites ce portrait de Catherine que nous
avons mis à la mode, et attendez les
événements. Nous allons remonter le
Rhin et parcourir la Suisse ; nous repas-
LE BÉDOUIN
I.
La 4e compagnie du 34e régiment de
ligne, campée en dehors des murs de la
ville de Biscara, s’abandonnait, par une
belle soirée de mars 1847, à la double
ivresse du tabac et de la causerie, vraie
scène de bivouac, seulement éclairée par
la flamme haute d’un brasier, allumé
pour corriger l'humidité de l’air et tenir
à distance les chacals dont cette partie
de l’Afrique abonde.
Chaque soldat avait été, à tour de rôle,
appelé à débiter son historiette ou pour
mieux dire son conte ; car ce sont tou
jours, dans de pareilles agglomérations
d’individus, des récits fantastiques, où
il y a des hommes hauts de vingt cou
dées, remuant des canons qui mettent dix
ans à évoluer et dont les boulets , gros
comme une pyramide d’Egypte, s’échap
pent avec un bruit formidable, renversent
tout sur leur passage et vont se planter
dans une colossale montagne de minerai
de fer où plus tard il en pousse d’autres.
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les murailles ; — Rien ne sonnait creu;
Que faire? L’avare égratigna d’abord
plâtre, puis il écorcha la pierre; il i
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chercha d’abord avec précaution, pu
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Raymond revinrent à Spa, ils trouvère
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— C’est bien fait! disaient les gens c
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— Voyons, père Moricaud, dit-on à u
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On le prenait par son faible : le pèr mmobil
Moricaud aimait à parler. Un sourire caux, c
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