Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-29
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 juillet 1869 29 juillet 1869
Description : 1869/07/29 (Numéro 210). 1869/07/29 (Numéro 210).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
54 s ANNEE.—IV 210.
jBaesËSgStMSiiV-
'ABONNEMENS DES DÉPARTEMENS
JEUDI 29 JUILLET 1869.
ABONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS.....
SIX MOIS
UN AN. .
pôur tes pars étrangers , voir le tableau
publié les s et 20 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel, :
E. G ibi J lt et C°.~
tue des Bons-Enfans, 19.
TROIS MOIS..
SIX MOIS.....
UN AN
13 FR.
26 FR.
S2 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE, UMYERSEL.
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le Constitutionnel recevront en prime le com
mencement du feuilleton en coumde-p^Wj,-
cation : . Xv.V î. '/ v :
Li DEmOTte'*;» ■ v d
• /
IT
PARIS, «8 JUILLET
V
/wv-
Les nouvelles d'Espagne sont toujours
îrès peu précises. Le mouvement carliste
est un fait constaté par les organes ministé
riels de Madrid. Les mêmes organes , il est
vrai, affirment que tout est fipi et que le
gouvernement est complètement rassuré
Ces déclarations ne concordent guère avec
les correspondances de source non-officiel
3e, qui sont loin de se livrer à la même sé-
•cuiité. D'après ces renseignemens, il parai
trait plutôt que le mouvement n'est même
pas sérieusement commencé.
Sur tout cela, nous ne tarderons pas |à
êtee fixés.
A propos de l'Espagne, l'Avenir national
nous cherche une petite querelle : nous som :
mes coupables d'avoir attribué aux ôarlis—
tes de« l'énergie» et de la «résolution.» C'est
vrai : mais nous avions prêté les mêmes qua
lités aux républicains espagnols ; ce ne se
rait donc pas là une circonstance atténuan
te, en notre faveur, aux yeux de l'Avenir
national et prétendrait-il que ses coreligion
naires transpyrénéens fussent seuls énergi
ques et résolus?
La monomanie de la grandeur, qui, chez
les-particuliers, est une des formes de la dé
mence bénigne, revêt* chez certains petits
Etats, un caractère dangereux pour leurs
voisins et peur la société européenne
La Roumanie, quoique débarrassée d'un
» ministère agitateur, n'a malheureusement
pas entièrement dépouillé ces allures con
quérantes qui ne conviennent ni à sa force
Téelle ni même à ses véritables intérêts.
O q devrait penser qu'un jeune Etat qui,
commeceluidontleprince Charlesestle chëf,
en est encore aux premiers élémens de son
organisation, n'eût rien de plus pressé à
faire que de se donner une bonne adminis
tration, une bonne justice, de bonnes éco
les, un système de voies de communication, >
de développer les ressources de son sol ot
. d'établir ses finances d'une façon solide. -.
- . Mais non, toutes ces choses-là sont trai
tées avec plus ou moins de laisser-allèr : la
monomanie de la grandeur empêche le gou
vernement roumain de leur consacrer ses
soins et le pousse dans la voie du militaris
me. '
Ainsi, d'après l'exposé fourni par le mi-
, nistre des finances, le budget roumain se
soldera, à la fin de 1869, par un déficit de
ôê millions de francs ; la dette flottante a dû
être augmentée 15 millions de et l'on est à,
se demander comment, en 1870, il pourra être
fait face aux services publics sans une
forte réduction des dépenses. Or, cette ré
duction ne peut s'opérer que sur le budget
militaire. Sur un total de 75 millions de re
cettes, le ministère delà guerre absorbe %
millions pour créer une armée de 20 à 30,000
hommes sur le papier. Voilà ce qu'on peut
appeler jouer au soldat. Car, avec, une armée
de 30,000 hommes et la banqueroute en?
perspective, on reste toujours un Etat de
quatrième ordre et l'on excite la juste dé
fiance des voisins. Tous les vrais amis de la
Roumanie ne peuvent, donner au prince
Charles que ce conseil : ne pas écouter les
faiseurs de projet, du royaume dacorou-
main et réduire son armée.
EDOUARD SIMON.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
agence havas. ,
Amérique.
Londres, 28 juillet.
Il résulte d'avis du Paraguay ea date du 20
juin, apportés par YHipparchus, que le 16 juin,
trois membres du gouvernement provisoire du
Paraguay avaient été élus à l'Assomption.
Belgique. •
Bruxelles, 28 juillet.
\Lo prince et la princesse de Galles sont arri
vas hier à Bruxelles.
LL. AA. ont été reçues ô ia gare par le roi
■i les a conduites au palais.
®8®>a*Me.
Madrid, 27 juillet, S h. 30 du soir.
Les dernières nouvelles du mouvement car
liste sont très rassurantes pour le gouverne
ment.
Les bandes qui avaient paru dans la Manche
sont en pleine dissolution.
La plus nombreuse, que commandait Saba-
riego, est maintenant réduite à cinquante hom
mes.
On considère le mouvement comme complè
tement avorté.
ItalSe.
Florence, 28 juillet.
On mande de Rome que le Pape a fait grâce.
aux condamnés politiques Pagliacci, Castellazzo
et Marangoni, dont il a commué la peine en
exil.
SERVICE DE NUIT.
ffPBSSBC. '
Berlin, 28 juillet.
La Correspondance provinciale publie un ar
ticle relatif au récent discours de M. de Beust,
chancelier de l'empire d'Autriche. Elle dit que
les déclarations de M. de Beust sont à un haut
de^ré étranges, attendu que l'Autriche n'a fait
aucune démarche et n'a donné aucune déclara
tion que le cabinet de Berlin eût pu interpré
ter comme un effort fait en vue de resserrer les
relations entre les deux pays. Loin de là, les pu
blications officielles faites à plusieurs re
prises par l'Autriche semblent en contradiction
avec les démarches conciliatrices dont a parlé
M. de Beust. En présence de ces publications, la
Prusse s'est abstenue de toute déclaration pro
pre è aggraver les rapports existant entre les
deux puissances. Ea conséquence, le langage
de M. de Beust n'est pas de nature à permettre
de juger équitablemënt l'attitude observée de
part et d'autre. A une démarche franche et sé
rieuse de la part de l'Autriche, Ja Prusse ne
manquerait pas certainement de répondre par
un procédé réciproque.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture. 18 27 le 28 Hausse. Baisse.
3O/0aucompt. 71*95 72.25 » 30 » »
■—Fin du mois. 71.97 72.15 » 17 » »
41/2aucompt. 103.25 103.25 » » » »
Les membres de la gauche, viennent tous
à la file s'expliquer devant leurs électeurs.
Ils trouvent bien plus commode d'écrire des
lettres que d'envoyer leur démission collec
tive. Il fallait bien protester d'une manière
ou d'une autre ; mais contre quoi protestent-
ils? contre un acte parfaitement légal et;
constitutionnel, contre la. prorogaiion de la :
Chambre; On petut blâmer la prorogation du
Corps Législatif pour diverses raisons elle
est inattaquable au point de vue du droit.
Fallait-il que les radicaux fussent pris au
dépourvu pour recourir à ce grief 1 ; »
A. Bancel, lui du moins, ne s'arrête pas au
fait de lap'rorogàtiôn ; il trouvé un ingénieux
moyen de l'aggraver. Sa lettre aux électeurs
de la deuxième circonscription du Rhône
mérite, à ce point de vue, un examen par
ticulier ; on voit, en la lisant, la différence
qu'il y a entre un irréconciliable et un sim
ple opposant. Pour le simple opposant com
me M. Jules Favre, M. Magnin ou Ml' Jules
Simon, la prorogation est a un acte sans pré
cédons,-» une « inconvenance, » un a acte
arbitraire, » tout ce qu'on voudra, hormis une
illégalité. Pour un irréconciliable, c'est tout
autre Chose. Ecoutons M. Bancel : « C'est
.ainsi, il y a dix-sept ans, que j'appris le
coup d'Etat du 2 ; décembre 1851 et mon
exil du 3 janvier 1852. » M. Baneel, on le
voit, excelle à dramatiser une situation.
Faut-il avoir besain d'agiter l'éternel re
mords et l'éternelle revendication pour faire
de semblables rapprochemens !
Dans cette même lettre, M. Bancel écrit
aux frères et amis de la 2 e circonscription
du Rhône qu'il ne se plaint ni ne s'étonne;
de ce nouveaù 2 décembre, « sachant bien f
que le pouvoir personnel n'est pas libre de,
se réformer sans s'abolir. » Nous n'avons;
jamais vu un pouvoir « s'abolir »; mais nous :
en avons vu se réformer et même se transe
former. M. Bancel les connaît tout aussi bien
que nous. Ce phénomène n'est pas telle- :
ment ignoré qu'on n'en ait entendu parler à
la Croix-Rousse. Il sera bien difficile à cet
irréconciliable de faire accroire à ses élec
teurs que l'Empire a le privilège unique de
ne pouvoir se réformer sans « s'abolir ». Ce
n'est pas faire grand cas du suffrage uni
versel que de lui attribuer cette influence
mortelle sur un gouvernement qui procède
de sa toute-puissance.
Où M. Bancel nous étonne le plus, c'est
lorsqu'il dit que le pouvoir exécutif lui a
fermé la bouche. Il oublie donc le joli dis
cours qu'jl a récité un jour à la tribune et
qui lui a valu un si légitime succès. Ce jour-
là du moins, M. Bancel, on ne vous avait
point fermé la bouche. Vous êtes resté bou
che béante trois semaines durant, sans en
pouvoir rien faire sortir que ce petit discours.
D'autres députés ont eu le temps de provo
quer de graves mesures ; vous les avez re
gardés faire. Il ne tenait qu'à vous et à vos
amis de proposer des mesures encoi^ meil
leures. Si, pour trouver la formule d'une
interpellation ou toute autre motion politi
que, il faut que votre bouche reste ouverte
plus de trois semaines, quelle bouche avez-
voué donc ?
M. Bancel se. creuse l'esprit pour compren
dre la prorogation ; il suppose naturellement
qu'elle cache de noirs desseins. Il apprend
aux Lyonnais qui, certainement, étaient loirv
de le soupçonner, que la prorogation nous
conduit à la guerre, et il adresse un appel
ému à l'opinion publique, à la presse indé
pendante, aux dieux et aux déesses pour
qu'ils détournent ce fléau : Dit talem avertite
casum! Evidemment, les habitans du Rhône
ont trop bonne opinion d'eux-mêmes pour
croire-que leur député ait voulu se moquer
de ses électeurs'; ils seront surpris, cepen
dant, d'entendre M. Bancel leur cpnter de
pareilles histoires. Leur intelligence ira bien
jusqu'à reconnaître que la prorogation n'a
rien de commun avec le coup d'Etat, et que
l'Empereur ayant besoin d'un crédit pour
entrer en campagne, l'éloignement de la
Chambre qui, seule, peut l'accorder, ne
peut, en aucune façon, présager la guerre.
Les électeurs de M. Bancel, aussi bien que
les électeurs de M. Simon, de M. Ferry, de
M. Magnin et de M. Jouvencel, comprendront
aussi sans doute que ce n'est pas unique
ment pour correspondre avec leurs commet-
tans qu'ils ont été envoyés au Corps Lé
gislatif, que c'est vers le gouvernement
et non vers le corps .électoral que les man
dataires du peuple doivent se tourner pour
faire leiirs manifestations. Ils,ont eu la
tribune, ils choisissent -la poste aux lettres ;
ils ont pu crier, protester, revendiquer et
ils se sont abstenus ; tant que la Chambre
est ouverte, ils se taisent ; dès qu'elle est
close, ils commencent leur tapage. Etait-il'
donc nécessaire de les faire députés pour
leur donner le droit d'écrire des manifestes?
La belle avance .pour la république démo
cratique et sociale 1
a. rénal.
M., Dréolle est, nous dit-il, très sensible
à l'article que nous lui avons consacré hier
matin. Mais il croit que cet article « gagne
rait à être mis en musique par un composi
teur bouffe. »
Assurément, le sujet y prête : M. Ernest
Dréolle, son élection, son journal, ses opi
nions, voilà-de quoi tenter la verve du chan
tre de la, Grande-Duchesse. Ledéputé Dréolle
est un personnage aussi intéressant que. le
soldat Fritz, ce favori de la fortune qu'une
toute-puissante protection porte rapidement
à une situation politique peu en rapport
avec ses, mérites personnels. Malheureuse
ment nous ne voyons aucun moyen pratique
de déférer aux vœux du rédacteur en chaf
du Public.
Mais M. Dréolle ne se contente pas de ré
clamer sa place dans l'opéra bouffe, Pan
théon réservé à cette catégorie de. grands
hommes; il nous rappelle un passé .déjà
lointain et déclare qu'il fut autrefois notre
émi. Cela est fort possible, et noiis ne
voyons pas en'quoi une semblable imputa
tion peut porter atteinte à notre caractère.
Nous avons eu, en effet, avec M. Dréolle
des relations amicales, et le directeur du
Public est vraiment par trop modeste s'il
croit nous blesser en évoquant ce souvenir.
' R obert MiTcfiEix.
L exécution internationale des jugemens.
nouvelle convention avec LA suisse.
Chaque jour les rapports dos peuples les
uns avec les autres deviennent plus fréquens
et plus intimes. Sous la double influence de
la multiplicité des voies rapides de commu
nication ét de l'immense accroissement des
échanges commerciaux, la séparation autre
fois presque absolue que créaient entre les
hommes les frontières des Etats tend à dis
paraître. Les relations personnelles se mul
tiplient ; les intérêts se mêlent ; une sorte
de vie commune s'établit. La législation in
ternationale a pris ainsi de nos jours une
importance qu'elle n'a jamais eue dans le
passé.
Le moment viendra assurément,'et «nous
ne le croyons pas, quant à nous, très éloi
gné, où les gouvernemens et les peuples sen
tiront le besoin de fixer cette législation in
ternationale par des lois générales délibé
rées dans une grande assemblée qui sera
une sorte de Corps Législatif fédéral des
nations. Au lieu d'être régies par des traités
individuels d'Etat à Etat, les relations pos
tales et télégraphiques, les communications
par chemin de fer et par voie maritime, les
questions de passeport, de changement de
nationalité, d'extradition, d'exécution de ju
gemens criminels, civils et commerciaux, les
questions d'échanges monétaires, de transit
de marchandises, et même de douanes, fi
niront par être discutées et réglées collecti
vement dans un Parlement international.
A ceux qui seraient tentés de croire cette
prévision chimérique, il suffira de rappeler
l'état dans lequel se trouvait la France avant
1789. Les rapports entre les habitans de la
Bretagne et les habitans du Dauphiné ou du
Languedoc étaient-ils alors aussi faciles et
aussi nombreux que ceux qui lient aujour
d'hui la France entière à l'Angleterre ou à
l'Allemagne? Les communications et les
voyages étaient-ils aussi fréquens et aussi
rapides ? Les droits de douanes, de péage,
les différences des poids et mesures, des
usages commerciaux, les barrières et les
dissemblances de toute nature enfin, ne cons
tituaient-elles pas de province à province
une séparation beaucoup plus profonde que
celle qui subsiste aujourd'hui entre las di
vers Etats européens?
Et cependant depuis plus d'un demi-siè
cle, l'unité la plus complète règne en Fran
ce. N'a-t-on pas vu aussi en Allemagne des
Etats profondément divisés au siècle précé
dent, constituer, il y a déjà nombre d'an
nées, une union douanière ? Le Zolwerein,
, agrandi et. fortifié, n'a-t-il pas donné nais
sance au Parlement douanier dans lequel
siègent aujourd'hui les représentans de
presque toute l'Allemagne ?
Il w'e.Tt pas-possible d'en douter, l'union
douanière, après s'être d'abord établie entre
les provinces du même Etat, puis entre des
Etats voisins de même nationalité, 1 embras
sera un jour tous les Etats européens.
De grands, pas ont déjà été faits dans ce
but, sans que ceux mêmes qui poussaient
en avant s'en soient toujours rendu un
compte exact. It y' a, par- exemple, une
clause devenue de style dans presque tous
les traités de, commerce par laquelle les par
ties contractantes, après leurs conventions
particulières de tarifs, se garantissent réci
proquement le traitement de la nation la
plus favorisée. Il en résulte que tout abais
sement de tarif sur telle ou telle marchan
dise consenti par un Etat dans un traité
nouveau profite de plein droit à toutes les
nations avec qui cet Etat a des traités. De
sorte que chaque peuple aura bientôt, vis-
à-vis de toutes les nations étrangères, des
tarifs de douanes uniformes, et ces tarifs
vont sans cesse, ^'abaissant. L'union doua
nière européenne se trouve inévitablement
. au bout de cette voie où tous les gouverne
mens de l'Europe sont engagés.
Mais ce n'est pas seulement l'union doua
nière,dont on peut prévoir la réalisation.
L'unité est déjà à moitié faite pour les rè-
gleraens des communications postales et té
légraphiques ; chacun entrevoit les avanta
ges de l'adoption d'un système unique des
poids et mesures ; enfin, l'unité monétaire'
vient d'être l'objet de sérieuses délibéra
tions. Les divers groupes de la famille hu
maine comprennent de plus en plus tout ce ï
qu'ils ont à gagner en se concertant pour
faciliter et féconder leur travail respectif.
Une impulsion irrésistible entraîne tous les
peuples dans le même courant et les rap
proche dans une. vie commune. Ce courant ;
devient chaque jour plus rapide. Il emporte»
le monde enîier en avant avec une force de
vitesse acquise croissante. Aucune nation
ne saurait s'y soustraire et tousî les gouver-
némens, sont forcés d'en tenir compte.
L'Empereur Napoléon IL, à qui n'a échap
pé aucune des grandes idées de progrès, au
ra dans l'histoire le mérite d'avoir contribué
plus que personne à faire entrer dans la
pratique européenne les assemblées inter
nationales appelées à régler les intérêts com
muns. Les tentatives de congrès n'Ont pas
toujours réussi; elles n'en ont pas moins
déposé dans les ^ esprits un germe fécond
d'o.ù sortira un jour ce Parlement interna
tional dont nous parlions en commençant.
Dès aujourd'hui, l'une des constantes
préoccupations des hommes d'Etat pré-
voyans doit être de faciliter et de préparer
l'unité de législation sur les questions et les
intérêts qui touchent à la vie internationale
des peuples. A défaut d'une délibération en
commun qui n'est pas encore possible, il
faut que les conventions particulières d'État
à Etat s'attachent à se rapprocher de règles
fixes sur lesquelles s'établira l'unité géné
rale.
C'est à ce point de vue qu'il nous paraît
intéressant d'examiner la, convention qui
vient d'être conclue entre la France et la
Suisse sur la compétence judiciaire et l'exé
cution des jugemens en matière civile.
Nous voudrions rechercher dans cette
convention, en date du 15 juin 1869 et pu
bliée ces jours derniers, quelles sont celles
de ses clauses qui méritent de prendre place
dans la législation internationale européen
ne, et signaler cèlles qui paraissent au con
traire devoir être remaniées ou perfection
nées. c. BARBE.
■» Demain, les ministres doivent se réunir
au ministère de l'intérieur pour continuer
leur-travail;
c. piel.
Décidément la réorganisation des armées
est à l'ordre du jour de toutes les puissances
de l'Europe. La Suisse elle-même, malgré
sa neutralité garantie par les traités, met
de côté le système actuel qui ne date cepen
dant que de 1850.
Par décision du 19 juillet 1867, l'Assem
blée fédérale avait chargé le conseil fédéral
de préparer un projet de réorganisation de
l'armée concernant les contingens en hom
mes, chevaux et matériel de guerre à four
nir par les cantons et par la Confédération.
La Revue militaire suisse nous donne au
jourd'hui le rapport du département mili
taire à l'appui du projet de loi actuellement
soumis aux Chambres suisses.
Nous reviendrons sur ce document impor
tant., mais nous voulons faire connaître im
médiatement les principes "fond.imen',iax
dé. la nouvelle organisation militaire, qui
sont les suivan's : •
1° L'armée fédérale se compose do tous
les citoyens suisses eh état de porteries
armes ;
2° .L'obligation du service dure depuis
l'âsïe de 20 ans jusqu'à celui de 45 ans ré
volus ;
3° L'armée fédérale est divisée en élite,
réserve et landwehr;
4° Dans chaque levée annuelle on forme
le nombre d'unités tactiques ay?id 1" luêmo
efffcCtif;
Le temps de service fixé à 25 ans donnera
un effectif de 215,000 hommes, soit 8.4 0/0
de la population, totale ou environ un dou
zième.
Les cantons conservent le droit de répar
tir l'élite, la réserve et la landwhr suivant
leurs convenances, pourvu qu'ils fournis
sent les effectifs réglementaires; le nouveau
projet tend néanmoins 5 uniformiser les lé
gislations actuelles qui offrent plus d'une
anomalie.
L'artillerie sera, considérablement aug
mentée, elle pourra atteler 304 bouches h
feu au lieu de 262.
La cavalerie recevra également une cer
taine extension, quoique le rapport dise
nettement que les conditions géographiques
de la Suisse s'opposent à ce que jamais la
cavalerie puisse devenir une arme principa
le à placer sur le mémo pied que l'infante
rie et l'artillerie.
Prochainement, nous ferons connaître en
détail l'organisation de l'armée helvétique, ;
que beaucoup de bons esprits citent comme
un modèle: à suivre; - A, W achter.
Nous sommes en mesure d'annoncer
résolutions importantes qui témoignen
désir du gouvernement d'entrer série
ment dans la voie des économies et de
confiance dans le maintien de la paix.
Les soldats appartenant aux classes libé
rables ea 1869 et 1870 sont renvoyés dans
leurs foyers, ©t les feuilles de route pour les
congés semestriels voul être délivrées aux
militaires de l'intérieur et de l'Algérie.
De plus, les hommes appartenant. à la se
conde portion des classes libérables seule
ment en 1871 et 1872 seront mis, à partir de
septembre prochain, en congé illimité.-
Toutes ces mesures équivalent à un ren
voi de 500 hommes par régiment, soit 50,000
hommes pour l'ensemble des régimens de
ligne.
. A m . M atasrin.
Le Gaulois racontait dans son numéro du
28 juillet que, lorsque M. Duruy fut appelé
dans les conseils de l'Empereur, il songea à
enrôler dans la campagne qu'il méditait les
anciens élèVes de l'Ecole normale devenus
journalistes; et fit à M. Sarcey des avances
que celui-ci repoussa.
Le Peuple se dit en mesure d'affirmer que
le fait est complètement faux. Jamais au
cune démarche n'a été faite auprès de M.
Sarcey, au sa ou de l'aveu de l'ex-ministre
de l'instruction publique.
Aujourd'hui, mercredi., les ministres se
sont réunis à Saint-Cloud, sous ia présidence
de l'Empereur.
Les membres du conseil priyé, les prési-
dens du Sénat et du Corps Législatif ont
assisté à ce conseil.
Le projet de sénatus-consulte a été l'objet
d'une discussion dans laquelle l'attitude de
l'Empereur a été des plus libérales.
L'examen des nouvelles dispositions cons
titutionnelles est déjà très avancé.
M. Charles Robert, secrétaire général du
ministère dé l'instruction publique, n'est
pas encore remplacé, et c'est à tort que l'on
âésïg^e M. Aucoc, maître des requêtes au
conseil d'Etat, comme devant être appelé à
ce poste. _ •
chef de la Liberté de
la lettre suivante de M.
Le rédacteur en
Montpellier a reçu
Ernest Picard :
Cher Monsieur,
Je viens vous demander le secours de votre
publicité pour adresser à tous mes amis con
nus ou inconnus de» ï'Ilérault dos Temurcîuwns
que je leur dois depuis trop longttlnps.
.De tous les points de. la dreonsorptioi'. qui
m'a tait l'honneur do me jjonimeï j'.ii rt c i upb
multiludo do lottres auxquelles il m'a , c I b irn-'
possible do répondre. Absorbe par los travaux
ae la Chambre, par l'eimie des -nombreux dos
siers de la vérification des pouvoirs si /irusquo-
rnont interrompue, j ai pu sfculoûa'ent recueillir
'les.avis^ue I ' ujj me taisait parvenir et en fair»
mon.prolir., on .coa-plant sur l'indulgence d®
nifs correspondance
Qu'il rue soit p«nrM« seulement auiourd'nut '
do "leur dire Combien )'fti éta pvofondetriom tou
ché do l'accueil qui m'aW; fait dans votrebeaa
département, où j'ai ele d-t suite uiiopiô el limi
te cornmo un de ses enfans.
Je n'oubiiurai-jarnais,-quoiqu'il adrienon. «es
vil'in ,n s cu'iiniu'u'} rutdîi'S qui o ut s< Xiiea
prouve leur avec les grandes villes et Mur
dôvoûment à la liberté. . — - .s, .
En «l'adressant eux électeurs de t'ilersuK,-i«r
leur disais : Munirez ia comiuuvsute..des seuti-
rneiis politiques qui vous unissent à Paris,la
grand.' capitd'o avec laquelle vos ]nte<-ô's< ut
commun , où d»ux «ufiions de vos concitoyens
sont privés, pa>- de;, tixus d'octroi exa^ t."s,
d'sproluits qup la nature vous p'oiigio —
LVlection a g .i.-d» son caractère poétique, . j.iis
il ne m'en est pas moins permis ne dire qu'ea
met nommant vous avez Rouble mea. iorcatfj
puisque je pourrai soutenir la même cause en
parlant en votro ho m comme au nom de m.* s
premiers'commettais.' •
Bientôt, imitant votro exemple, la Prince
rurale et agricole tondra aux grandes cites.' s-".!
main-puissante, et fera du suffrage universel
une vérité et une force irrésistibles.
C'est ainsi que seront fondées, sur le respect
des droits et des intérêts de tous, (es institu
tions qui font les ci Soyons libres et les xwLon s
prospères.
C'est cette grande cause que votre journ?!
sert avec autant de talent que de persévérance,,
subissant lus rigueurs do la répression quo rien;
ne peut adoucir, mais conservant l'estime» et
l'adhésion de tous nos amis! " •'
Tant d'efforts ne seront pas perdus. Nous en
tendons déjà les premiers tressaiilemens , pré
sage d'uu avenir prochain ; chaque heur» qui
s'écoulo travaille pour la liberté, car elle dévoi
le aux yeux désabusas de nos concitoyons des
erreurs qui n'ont que trop duré.
Recevez, etc.
10 juillet 18Û9. „ , ERNEST PICARD.
Par arrêté en date du 26 juillet 1869, M.'
Anatole Legrand, auditeur de première
classe au conseil d'Etat, a été. nommé chef
BSBggBBBBSBgg
ara
Feuilleton du Constitutionnel, 29 juill.
LA DESTINÉE
Première partie.
X.
(Suite.,)
M. d'Ambleuse, en entrant dans la salle à
manger, fut tout d'abord ébloui de Ja ma
gnificence, du grand goût, de l'originalité
qui se déployaient tout à coup à ses yeux.
Je ne parle pas seulement de la table, sur
laquelle brillaient les cristaux et l'argente
rie, reflétant les feux des bougies et des
lustres. La salle elle-même ne ressem
blait à aucune de celles qu'il avait pu
voir jusque-là, même dans les mai
sons les plus élégantes. Par esprit d'ori
ginalité, pour obéir. h des besoins d'ini
tiative intelligente, peut-être aussi par es-
Erit de contradiction, pour ne pas resssem-
ler à ce qu'elle rencontrait partout, chez
des amies qui ne rêvaient que chêne sculpté
et tentures sombres., elle, au contraire, avait
franchement adopté les tous gais et les gam
mes vives. Ses parois en stuc nacré, obtenus
à l'aide d'ua procédé indien, étaient enca-
(Voir le Constitutionnel du 38 juillet.)
drées dans de grandes bordures de faïences
persanes, dont l'émail cloisonné, d'une pu
reté sans pareille, représentait des fleurs
brillantes, et des oiseaux échappés d'une
volière fantastique, dont les plumes étaient
peintes dès plus riches couleurs.
Les rideaux das fenêtres, en étoffes légè
res, étalaient des ramages sur un fond cha
mois assez clair. Le plafond, exécuté d'après
les idées de la jeune femme, par un décora
teur de l'Opéra, qui n'avait sur sa palette que
du bleu, du blanc,du rose et du gris d'argent,
représentait des sylphes d'une légèreté aé
rienne, donnant la chasse à des papillons
aux ailes de pierreries, qui voltigeaient
dans un ciel d'azur lumineux. On avait pris
la perse des tentures pour les sièges, dont
les qossiers en bois blanc, égayés par
un filet d'or presque imperceptible ,
rappelaient le style le plus pur de cette
époque de Louis XVI, qui sut si bien se
prêter en même temps à toutes les recher
ches de la vie intime et à toutes les exigen
ces du luxe intérieur. On pouvait résumer
d'un mot l'effet de ce prestigieux ensemble
dont tout Paris n'eût pas offert un second
modèle, au moment dont nous parlons :
c'était l'harmonie danp l'éclat.
On comprend que les seules mises qui
pouvaient s'accorder avec ce rayonnement
et ces splendeurs exigeaient la soie et la
gaze, les velours de' Lyon, les dentelles
d'Alençon eu de Chantilly, le point d'An
gleterre ou les guipures de Venise, sans ou
blier les diamans et les fleurs.
Le souper, exquis de tous points, avait
débuté avec cette gravité, exagérée peut-être,
qui se rencontre plus souvent qu'on ne se
rait t«nté de le croire dans un monde de
plaisir, qui n'a pas toujours,!» sentiment jus
te des nuances, et qui, sans trop s'en aper
cevoir, se laisse aller parfois à forcerja
note, par crainte de ce l'atteindre pas. Di
sons, toutefois, qu'avant la fin du pre
mier service, et par suite d'une combinaison
bien entendue des vins de France et d'Alle
magne, les langues, un moment captives,
commencèrent a se délier- quelque peu. 4 Le
dessert n'était pas eneore servi, et déjà tout
le monde avait pris sa re vanche d'une ré
serve qui n'était, après tout, dans les habi
tudes de personne.On le vit bien. La con
versation fut alors ce qu'elle est d'ordinaire
avec des gens d'esprit qui s'abandonnent à
leur verve naturelle, que rien, n'arrête, et
qui se permettent tout.
Jamais le baron d'Ambleuse, qui avait
très peu vécu à Paris, ne s'était trouvé dans
une pareille réunion. Les Arabes sont moins
amusans que les Parisiens. Etre amusant !
n'est-ce pas tout, dans un certain monde,
pour, lequel il semble que la vie ne soit
autre chose qu'une longue fête sans len
demain. Il vint un moment eù l'on dit
tout, et Dieu sait ce que l'on dit quand on
dit tout. L'esprit pétillait dans les mots et le
vin de Champagne dans les coupes. Jacques
souriait ; les autres riaient. .
Un des plus vifs et des plus gais parmi
ces aimables fous, c 'était" un homme fort
jeune encore, très bien* de sa personne, et
qui portait avec une désinvolture pleine de
grâce un frac à la mode du mois prochain,
et une rose à la boutonnière.
Placé au milieu de la table, en face de la
comtesse, ce jeune homme / quelle que fût
sa discrétion, était, pour tout œil qui savait
voir, le véritable maître de la maison. Le
baron d'Ambleuse, qui n'était pas averti,
surprit cependant plus d'une fois des re
garas d'intelligence entre lui et la Pietra-Ne-
ra. De temps en temps, les domestiques re
cevaient de sa-bouche, pour quelques dé
tails de service, une indication brève et pré
cise, h laquelle ils se conformaient toujours.
Au commencement du souper, il avait peut-
être été plus retenu el plus réservé que le
reste des convives : il était maintenant le
boute-en-train de toute la compagnie.'
— Ce visage-là ne m'est pourtant pas in
connu, se disait Jacques en le regardant
avec une attention qui ne parvenait point,
toutefois, à préciser ses trop vagues rémi
niscences ; je l'ai vu quelque part ; mais je
serais pendu pour dire où. '
Si Jacques eût éprouvé le besoin de quel
ques éclaircissemens, il eût pu les deman
der à sa voisine, très jolie blonde qui pa
raissait, en ce moment, disposée à ne lui
rien refuser. Mais, malgré les insinuations
du lieutenant qui l'avait amené chez la Pie-
tra-Nera, il n'avait sur la comtesse aucune
vue intéressée, et peu lui importait que
cçlui-ci su celui-là fût son maître— ou son
enclave,—ce qui est souvent la même chose.
'Cependant la gaîté des convives atteignait
un diapason de plus en plus élevé. Tout, le
monde parlait ; personne n'écoutait; chacun
devenait indiscrètement expansif,et faisait à
son voisin des confidences que celui-ci ne
lui demandait pas.
—Il faut avouer, dit un jeune homme tout
imberbe, qui paraissait encore à son début
dans la vie élégante, il faut avouer que ce
marquis — il désignait le convive qui faisait
face à la Pietra-Nera— il faut avouer, que
ce marquis est un heureux coquin. Il a la ;
part de deux : la plus jolie femme et la plus
charmante maîtresse de Paris. Nous devrions
le forcer à faire Un choix, Qu'il prenne
l'une... et qu'il nous cède l'autre, f
Un éclat de rire universel, et un long bra
vo accueillit cette proposition qui semblait
du goût de plus d'un convive.
— Il est vrai, continua le jeune indiscret,
que l'une est brune et que l'autre est blonde,
l'une est le jour, l'autre est la nuit ; ceci
peut rendra la préférence difficile; mais-je
n'en maintiens pas moins ma proposition.
Le marquis est trop heureux pour un hom
me seul, et je demande la loi agraire. —
Toyons, décide-toi : que me donnes-tu, sei
gneur Amphitryon, la marquise ou la com- '
tesse ?
— Un coup d'épée demain matin, si tu
ne tais ton blanc bee ! répliqua vertement
celui qu'on appelait le marquis.
— Un eoup d'épée ne prouverait rien , si
ce n'est que tu tires mieux que Nangis, fit
un autre convive, et la question n'est pas là.
Je ne trouve pas, peur mon compte, que ce
jeune bachelier soit absolument dans son
tort. Il me paraît même avoir une apparen
ce de raison en te traitant d'accapareur.
C'est, du reste, une question qu'il n'est
peut-être pas hors de prbpos.de soumettre à
cette imposante assemblée.
— C'est cela l mettons le marquis en ju
gement ! s'écria une jeune femme rousse et
maigre, à la physionomie piquante, et doiit
l'œil, vert de mer, d'un éclat métallique, pé
tillait de malice et d'esprit. ' i!
— Oui, reprit la blonde languissante
assise près du baron, jugeons et surtout
exécutons le marquis ! -
— Il faut constituer un tribunal.
— Il faut nommer un président.
— Ou une présidente.
1 — Ceci né fait pas question ! La prési
dence appartient de droit à la comtesse.
— Comme maîtresse de maison? demanda
la voisine de M. d'Ambleuse.
— Non ! comme maîtresse du marquis I
fit la femme aux y-eux verts.
— Alors, ce sera la femme juge et partie.
— Ceci est tout simplement impossible,
reprit.M. de Nangis, émerveillé du succès de
sa motion. La simple délicatesse exige que
notre délicieuse Nana se récuse. Elle est trop
désintéressée dans la question pour être,
impartiale.
— C'est ce qui vous trompe! riposta la
belle Hongroise, d'un ton assez .piqué, et en
lançant à son vis-à-vis un regard où il'y
avait peut-être jj I us de colère que d'amour.
Non-seulement je suis impartiale, mais je suis
même désintéressée.
— Et comment cela, s'il vous plaît ?
— J'aime mieux renoncer de brione jrrâce
à une faveur que je suis trop certaine de
perdre, que de lulter vainement pour la. con
server. Le marquis aime sa femme plus que
moi : je le sais ; il me le prouve tous les
jours 1 Mais vous auriez peut-être pu m'évi-
ter l'humiliation de me l'entendre dire en
jBaesËSgStMSiiV-
'ABONNEMENS DES DÉPARTEMENS
JEUDI 29 JUILLET 1869.
ABONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS.....
SIX MOIS
UN AN. .
pôur tes pars étrangers , voir le tableau
publié les s et 20 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel, :
E. G ibi J lt et C°.~
tue des Bons-Enfans, 19.
TROIS MOIS..
SIX MOIS.....
UN AN
13 FR.
26 FR.
S2 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE, UMYERSEL.
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nement, les Abonnés nouveaux du journal
le Constitutionnel recevront en prime le com
mencement du feuilleton en coumde-p^Wj,-
cation : . Xv.V î. '/ v :
Li DEmOTte'*;» ■ v d
• /
IT
PARIS, «8 JUILLET
V
/wv-
Les nouvelles d'Espagne sont toujours
îrès peu précises. Le mouvement carliste
est un fait constaté par les organes ministé
riels de Madrid. Les mêmes organes , il est
vrai, affirment que tout est fipi et que le
gouvernement est complètement rassuré
Ces déclarations ne concordent guère avec
les correspondances de source non-officiel
3e, qui sont loin de se livrer à la même sé-
•cuiité. D'après ces renseignemens, il parai
trait plutôt que le mouvement n'est même
pas sérieusement commencé.
Sur tout cela, nous ne tarderons pas |à
êtee fixés.
A propos de l'Espagne, l'Avenir national
nous cherche une petite querelle : nous som :
mes coupables d'avoir attribué aux ôarlis—
tes de« l'énergie» et de la «résolution.» C'est
vrai : mais nous avions prêté les mêmes qua
lités aux républicains espagnols ; ce ne se
rait donc pas là une circonstance atténuan
te, en notre faveur, aux yeux de l'Avenir
national et prétendrait-il que ses coreligion
naires transpyrénéens fussent seuls énergi
ques et résolus?
La monomanie de la grandeur, qui, chez
les-particuliers, est une des formes de la dé
mence bénigne, revêt* chez certains petits
Etats, un caractère dangereux pour leurs
voisins et peur la société européenne
La Roumanie, quoique débarrassée d'un
» ministère agitateur, n'a malheureusement
pas entièrement dépouillé ces allures con
quérantes qui ne conviennent ni à sa force
Téelle ni même à ses véritables intérêts.
O q devrait penser qu'un jeune Etat qui,
commeceluidontleprince Charlesestle chëf,
en est encore aux premiers élémens de son
organisation, n'eût rien de plus pressé à
faire que de se donner une bonne adminis
tration, une bonne justice, de bonnes éco
les, un système de voies de communication, >
de développer les ressources de son sol ot
. d'établir ses finances d'une façon solide. -.
- . Mais non, toutes ces choses-là sont trai
tées avec plus ou moins de laisser-allèr : la
monomanie de la grandeur empêche le gou
vernement roumain de leur consacrer ses
soins et le pousse dans la voie du militaris
me. '
Ainsi, d'après l'exposé fourni par le mi-
, nistre des finances, le budget roumain se
soldera, à la fin de 1869, par un déficit de
ôê millions de francs ; la dette flottante a dû
être augmentée 15 millions de et l'on est à,
se demander comment, en 1870, il pourra être
fait face aux services publics sans une
forte réduction des dépenses. Or, cette ré
duction ne peut s'opérer que sur le budget
militaire. Sur un total de 75 millions de re
cettes, le ministère delà guerre absorbe %
millions pour créer une armée de 20 à 30,000
hommes sur le papier. Voilà ce qu'on peut
appeler jouer au soldat. Car, avec, une armée
de 30,000 hommes et la banqueroute en?
perspective, on reste toujours un Etat de
quatrième ordre et l'on excite la juste dé
fiance des voisins. Tous les vrais amis de la
Roumanie ne peuvent, donner au prince
Charles que ce conseil : ne pas écouter les
faiseurs de projet, du royaume dacorou-
main et réduire son armée.
EDOUARD SIMON.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
agence havas. ,
Amérique.
Londres, 28 juillet.
Il résulte d'avis du Paraguay ea date du 20
juin, apportés par YHipparchus, que le 16 juin,
trois membres du gouvernement provisoire du
Paraguay avaient été élus à l'Assomption.
Belgique. •
Bruxelles, 28 juillet.
\Lo prince et la princesse de Galles sont arri
vas hier à Bruxelles.
LL. AA. ont été reçues ô ia gare par le roi
■i les a conduites au palais.
®8®>a*Me.
Madrid, 27 juillet, S h. 30 du soir.
Les dernières nouvelles du mouvement car
liste sont très rassurantes pour le gouverne
ment.
Les bandes qui avaient paru dans la Manche
sont en pleine dissolution.
La plus nombreuse, que commandait Saba-
riego, est maintenant réduite à cinquante hom
mes.
On considère le mouvement comme complè
tement avorté.
ItalSe.
Florence, 28 juillet.
On mande de Rome que le Pape a fait grâce.
aux condamnés politiques Pagliacci, Castellazzo
et Marangoni, dont il a commué la peine en
exil.
SERVICE DE NUIT.
ffPBSSBC. '
Berlin, 28 juillet.
La Correspondance provinciale publie un ar
ticle relatif au récent discours de M. de Beust,
chancelier de l'empire d'Autriche. Elle dit que
les déclarations de M. de Beust sont à un haut
de^ré étranges, attendu que l'Autriche n'a fait
aucune démarche et n'a donné aucune déclara
tion que le cabinet de Berlin eût pu interpré
ter comme un effort fait en vue de resserrer les
relations entre les deux pays. Loin de là, les pu
blications officielles faites à plusieurs re
prises par l'Autriche semblent en contradiction
avec les démarches conciliatrices dont a parlé
M. de Beust. En présence de ces publications, la
Prusse s'est abstenue de toute déclaration pro
pre è aggraver les rapports existant entre les
deux puissances. Ea conséquence, le langage
de M. de Beust n'est pas de nature à permettre
de juger équitablemënt l'attitude observée de
part et d'autre. A une démarche franche et sé
rieuse de la part de l'Autriche, Ja Prusse ne
manquerait pas certainement de répondre par
un procédé réciproque.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture. 18 27 le 28 Hausse. Baisse.
3O/0aucompt. 71*95 72.25 » 30 » »
■—Fin du mois. 71.97 72.15 » 17 » »
41/2aucompt. 103.25 103.25 » » » »
Les membres de la gauche, viennent tous
à la file s'expliquer devant leurs électeurs.
Ils trouvent bien plus commode d'écrire des
lettres que d'envoyer leur démission collec
tive. Il fallait bien protester d'une manière
ou d'une autre ; mais contre quoi protestent-
ils? contre un acte parfaitement légal et;
constitutionnel, contre la. prorogaiion de la :
Chambre; On petut blâmer la prorogation du
Corps Législatif pour diverses raisons elle
est inattaquable au point de vue du droit.
Fallait-il que les radicaux fussent pris au
dépourvu pour recourir à ce grief 1 ; »
A. Bancel, lui du moins, ne s'arrête pas au
fait de lap'rorogàtiôn ; il trouvé un ingénieux
moyen de l'aggraver. Sa lettre aux électeurs
de la deuxième circonscription du Rhône
mérite, à ce point de vue, un examen par
ticulier ; on voit, en la lisant, la différence
qu'il y a entre un irréconciliable et un sim
ple opposant. Pour le simple opposant com
me M. Jules Favre, M. Magnin ou Ml' Jules
Simon, la prorogation est a un acte sans pré
cédons,-» une « inconvenance, » un a acte
arbitraire, » tout ce qu'on voudra, hormis une
illégalité. Pour un irréconciliable, c'est tout
autre Chose. Ecoutons M. Bancel : « C'est
.ainsi, il y a dix-sept ans, que j'appris le
coup d'Etat du 2 ; décembre 1851 et mon
exil du 3 janvier 1852. » M. Baneel, on le
voit, excelle à dramatiser une situation.
Faut-il avoir besain d'agiter l'éternel re
mords et l'éternelle revendication pour faire
de semblables rapprochemens !
Dans cette même lettre, M. Bancel écrit
aux frères et amis de la 2 e circonscription
du Rhône qu'il ne se plaint ni ne s'étonne;
de ce nouveaù 2 décembre, « sachant bien f
que le pouvoir personnel n'est pas libre de,
se réformer sans s'abolir. » Nous n'avons;
jamais vu un pouvoir « s'abolir »; mais nous :
en avons vu se réformer et même se transe
former. M. Bancel les connaît tout aussi bien
que nous. Ce phénomène n'est pas telle- :
ment ignoré qu'on n'en ait entendu parler à
la Croix-Rousse. Il sera bien difficile à cet
irréconciliable de faire accroire à ses élec
teurs que l'Empire a le privilège unique de
ne pouvoir se réformer sans « s'abolir ». Ce
n'est pas faire grand cas du suffrage uni
versel que de lui attribuer cette influence
mortelle sur un gouvernement qui procède
de sa toute-puissance.
Où M. Bancel nous étonne le plus, c'est
lorsqu'il dit que le pouvoir exécutif lui a
fermé la bouche. Il oublie donc le joli dis
cours qu'jl a récité un jour à la tribune et
qui lui a valu un si légitime succès. Ce jour-
là du moins, M. Bancel, on ne vous avait
point fermé la bouche. Vous êtes resté bou
che béante trois semaines durant, sans en
pouvoir rien faire sortir que ce petit discours.
D'autres députés ont eu le temps de provo
quer de graves mesures ; vous les avez re
gardés faire. Il ne tenait qu'à vous et à vos
amis de proposer des mesures encoi^ meil
leures. Si, pour trouver la formule d'une
interpellation ou toute autre motion politi
que, il faut que votre bouche reste ouverte
plus de trois semaines, quelle bouche avez-
voué donc ?
M. Bancel se. creuse l'esprit pour compren
dre la prorogation ; il suppose naturellement
qu'elle cache de noirs desseins. Il apprend
aux Lyonnais qui, certainement, étaient loirv
de le soupçonner, que la prorogation nous
conduit à la guerre, et il adresse un appel
ému à l'opinion publique, à la presse indé
pendante, aux dieux et aux déesses pour
qu'ils détournent ce fléau : Dit talem avertite
casum! Evidemment, les habitans du Rhône
ont trop bonne opinion d'eux-mêmes pour
croire-que leur député ait voulu se moquer
de ses électeurs'; ils seront surpris, cepen
dant, d'entendre M. Bancel leur cpnter de
pareilles histoires. Leur intelligence ira bien
jusqu'à reconnaître que la prorogation n'a
rien de commun avec le coup d'Etat, et que
l'Empereur ayant besoin d'un crédit pour
entrer en campagne, l'éloignement de la
Chambre qui, seule, peut l'accorder, ne
peut, en aucune façon, présager la guerre.
Les électeurs de M. Bancel, aussi bien que
les électeurs de M. Simon, de M. Ferry, de
M. Magnin et de M. Jouvencel, comprendront
aussi sans doute que ce n'est pas unique
ment pour correspondre avec leurs commet-
tans qu'ils ont été envoyés au Corps Lé
gislatif, que c'est vers le gouvernement
et non vers le corps .électoral que les man
dataires du peuple doivent se tourner pour
faire leiirs manifestations. Ils,ont eu la
tribune, ils choisissent -la poste aux lettres ;
ils ont pu crier, protester, revendiquer et
ils se sont abstenus ; tant que la Chambre
est ouverte, ils se taisent ; dès qu'elle est
close, ils commencent leur tapage. Etait-il'
donc nécessaire de les faire députés pour
leur donner le droit d'écrire des manifestes?
La belle avance .pour la république démo
cratique et sociale 1
a. rénal.
M., Dréolle est, nous dit-il, très sensible
à l'article que nous lui avons consacré hier
matin. Mais il croit que cet article « gagne
rait à être mis en musique par un composi
teur bouffe. »
Assurément, le sujet y prête : M. Ernest
Dréolle, son élection, son journal, ses opi
nions, voilà-de quoi tenter la verve du chan
tre de la, Grande-Duchesse. Ledéputé Dréolle
est un personnage aussi intéressant que. le
soldat Fritz, ce favori de la fortune qu'une
toute-puissante protection porte rapidement
à une situation politique peu en rapport
avec ses, mérites personnels. Malheureuse
ment nous ne voyons aucun moyen pratique
de déférer aux vœux du rédacteur en chaf
du Public.
Mais M. Dréolle ne se contente pas de ré
clamer sa place dans l'opéra bouffe, Pan
théon réservé à cette catégorie de. grands
hommes; il nous rappelle un passé .déjà
lointain et déclare qu'il fut autrefois notre
émi. Cela est fort possible, et noiis ne
voyons pas en'quoi une semblable imputa
tion peut porter atteinte à notre caractère.
Nous avons eu, en effet, avec M. Dréolle
des relations amicales, et le directeur du
Public est vraiment par trop modeste s'il
croit nous blesser en évoquant ce souvenir.
' R obert MiTcfiEix.
L exécution internationale des jugemens.
nouvelle convention avec LA suisse.
Chaque jour les rapports dos peuples les
uns avec les autres deviennent plus fréquens
et plus intimes. Sous la double influence de
la multiplicité des voies rapides de commu
nication ét de l'immense accroissement des
échanges commerciaux, la séparation autre
fois presque absolue que créaient entre les
hommes les frontières des Etats tend à dis
paraître. Les relations personnelles se mul
tiplient ; les intérêts se mêlent ; une sorte
de vie commune s'établit. La législation in
ternationale a pris ainsi de nos jours une
importance qu'elle n'a jamais eue dans le
passé.
Le moment viendra assurément,'et «nous
ne le croyons pas, quant à nous, très éloi
gné, où les gouvernemens et les peuples sen
tiront le besoin de fixer cette législation in
ternationale par des lois générales délibé
rées dans une grande assemblée qui sera
une sorte de Corps Législatif fédéral des
nations. Au lieu d'être régies par des traités
individuels d'Etat à Etat, les relations pos
tales et télégraphiques, les communications
par chemin de fer et par voie maritime, les
questions de passeport, de changement de
nationalité, d'extradition, d'exécution de ju
gemens criminels, civils et commerciaux, les
questions d'échanges monétaires, de transit
de marchandises, et même de douanes, fi
niront par être discutées et réglées collecti
vement dans un Parlement international.
A ceux qui seraient tentés de croire cette
prévision chimérique, il suffira de rappeler
l'état dans lequel se trouvait la France avant
1789. Les rapports entre les habitans de la
Bretagne et les habitans du Dauphiné ou du
Languedoc étaient-ils alors aussi faciles et
aussi nombreux que ceux qui lient aujour
d'hui la France entière à l'Angleterre ou à
l'Allemagne? Les communications et les
voyages étaient-ils aussi fréquens et aussi
rapides ? Les droits de douanes, de péage,
les différences des poids et mesures, des
usages commerciaux, les barrières et les
dissemblances de toute nature enfin, ne cons
tituaient-elles pas de province à province
une séparation beaucoup plus profonde que
celle qui subsiste aujourd'hui entre las di
vers Etats européens?
Et cependant depuis plus d'un demi-siè
cle, l'unité la plus complète règne en Fran
ce. N'a-t-on pas vu aussi en Allemagne des
Etats profondément divisés au siècle précé
dent, constituer, il y a déjà nombre d'an
nées, une union douanière ? Le Zolwerein,
, agrandi et. fortifié, n'a-t-il pas donné nais
sance au Parlement douanier dans lequel
siègent aujourd'hui les représentans de
presque toute l'Allemagne ?
Il w'e.Tt pas-possible d'en douter, l'union
douanière, après s'être d'abord établie entre
les provinces du même Etat, puis entre des
Etats voisins de même nationalité, 1 embras
sera un jour tous les Etats européens.
De grands, pas ont déjà été faits dans ce
but, sans que ceux mêmes qui poussaient
en avant s'en soient toujours rendu un
compte exact. It y' a, par- exemple, une
clause devenue de style dans presque tous
les traités de, commerce par laquelle les par
ties contractantes, après leurs conventions
particulières de tarifs, se garantissent réci
proquement le traitement de la nation la
plus favorisée. Il en résulte que tout abais
sement de tarif sur telle ou telle marchan
dise consenti par un Etat dans un traité
nouveau profite de plein droit à toutes les
nations avec qui cet Etat a des traités. De
sorte que chaque peuple aura bientôt, vis-
à-vis de toutes les nations étrangères, des
tarifs de douanes uniformes, et ces tarifs
vont sans cesse, ^'abaissant. L'union doua
nière européenne se trouve inévitablement
. au bout de cette voie où tous les gouverne
mens de l'Europe sont engagés.
Mais ce n'est pas seulement l'union doua
nière,dont on peut prévoir la réalisation.
L'unité est déjà à moitié faite pour les rè-
gleraens des communications postales et té
légraphiques ; chacun entrevoit les avanta
ges de l'adoption d'un système unique des
poids et mesures ; enfin, l'unité monétaire'
vient d'être l'objet de sérieuses délibéra
tions. Les divers groupes de la famille hu
maine comprennent de plus en plus tout ce ï
qu'ils ont à gagner en se concertant pour
faciliter et féconder leur travail respectif.
Une impulsion irrésistible entraîne tous les
peuples dans le même courant et les rap
proche dans une. vie commune. Ce courant ;
devient chaque jour plus rapide. Il emporte»
le monde enîier en avant avec une force de
vitesse acquise croissante. Aucune nation
ne saurait s'y soustraire et tousî les gouver-
némens, sont forcés d'en tenir compte.
L'Empereur Napoléon IL, à qui n'a échap
pé aucune des grandes idées de progrès, au
ra dans l'histoire le mérite d'avoir contribué
plus que personne à faire entrer dans la
pratique européenne les assemblées inter
nationales appelées à régler les intérêts com
muns. Les tentatives de congrès n'Ont pas
toujours réussi; elles n'en ont pas moins
déposé dans les ^ esprits un germe fécond
d'o.ù sortira un jour ce Parlement interna
tional dont nous parlions en commençant.
Dès aujourd'hui, l'une des constantes
préoccupations des hommes d'Etat pré-
voyans doit être de faciliter et de préparer
l'unité de législation sur les questions et les
intérêts qui touchent à la vie internationale
des peuples. A défaut d'une délibération en
commun qui n'est pas encore possible, il
faut que les conventions particulières d'État
à Etat s'attachent à se rapprocher de règles
fixes sur lesquelles s'établira l'unité géné
rale.
C'est à ce point de vue qu'il nous paraît
intéressant d'examiner la, convention qui
vient d'être conclue entre la France et la
Suisse sur la compétence judiciaire et l'exé
cution des jugemens en matière civile.
Nous voudrions rechercher dans cette
convention, en date du 15 juin 1869 et pu
bliée ces jours derniers, quelles sont celles
de ses clauses qui méritent de prendre place
dans la législation internationale européen
ne, et signaler cèlles qui paraissent au con
traire devoir être remaniées ou perfection
nées. c. BARBE.
■» Demain, les ministres doivent se réunir
au ministère de l'intérieur pour continuer
leur-travail;
c. piel.
Décidément la réorganisation des armées
est à l'ordre du jour de toutes les puissances
de l'Europe. La Suisse elle-même, malgré
sa neutralité garantie par les traités, met
de côté le système actuel qui ne date cepen
dant que de 1850.
Par décision du 19 juillet 1867, l'Assem
blée fédérale avait chargé le conseil fédéral
de préparer un projet de réorganisation de
l'armée concernant les contingens en hom
mes, chevaux et matériel de guerre à four
nir par les cantons et par la Confédération.
La Revue militaire suisse nous donne au
jourd'hui le rapport du département mili
taire à l'appui du projet de loi actuellement
soumis aux Chambres suisses.
Nous reviendrons sur ce document impor
tant., mais nous voulons faire connaître im
médiatement les principes "fond.imen',iax
dé. la nouvelle organisation militaire, qui
sont les suivan's : •
1° L'armée fédérale se compose do tous
les citoyens suisses eh état de porteries
armes ;
2° .L'obligation du service dure depuis
l'âsïe de 20 ans jusqu'à celui de 45 ans ré
volus ;
3° L'armée fédérale est divisée en élite,
réserve et landwehr;
4° Dans chaque levée annuelle on forme
le nombre d'unités tactiques ay?id 1" luêmo
efffcCtif;
Le temps de service fixé à 25 ans donnera
un effectif de 215,000 hommes, soit 8.4 0/0
de la population, totale ou environ un dou
zième.
Les cantons conservent le droit de répar
tir l'élite, la réserve et la landwhr suivant
leurs convenances, pourvu qu'ils fournis
sent les effectifs réglementaires; le nouveau
projet tend néanmoins 5 uniformiser les lé
gislations actuelles qui offrent plus d'une
anomalie.
L'artillerie sera, considérablement aug
mentée, elle pourra atteler 304 bouches h
feu au lieu de 262.
La cavalerie recevra également une cer
taine extension, quoique le rapport dise
nettement que les conditions géographiques
de la Suisse s'opposent à ce que jamais la
cavalerie puisse devenir une arme principa
le à placer sur le mémo pied que l'infante
rie et l'artillerie.
Prochainement, nous ferons connaître en
détail l'organisation de l'armée helvétique, ;
que beaucoup de bons esprits citent comme
un modèle: à suivre; - A, W achter.
Nous sommes en mesure d'annoncer
résolutions importantes qui témoignen
désir du gouvernement d'entrer série
ment dans la voie des économies et de
confiance dans le maintien de la paix.
Les soldats appartenant aux classes libé
rables ea 1869 et 1870 sont renvoyés dans
leurs foyers, ©t les feuilles de route pour les
congés semestriels voul être délivrées aux
militaires de l'intérieur et de l'Algérie.
De plus, les hommes appartenant. à la se
conde portion des classes libérables seule
ment en 1871 et 1872 seront mis, à partir de
septembre prochain, en congé illimité.-
Toutes ces mesures équivalent à un ren
voi de 500 hommes par régiment, soit 50,000
hommes pour l'ensemble des régimens de
ligne.
. A m . M atasrin.
Le Gaulois racontait dans son numéro du
28 juillet que, lorsque M. Duruy fut appelé
dans les conseils de l'Empereur, il songea à
enrôler dans la campagne qu'il méditait les
anciens élèVes de l'Ecole normale devenus
journalistes; et fit à M. Sarcey des avances
que celui-ci repoussa.
Le Peuple se dit en mesure d'affirmer que
le fait est complètement faux. Jamais au
cune démarche n'a été faite auprès de M.
Sarcey, au sa ou de l'aveu de l'ex-ministre
de l'instruction publique.
Aujourd'hui, mercredi., les ministres se
sont réunis à Saint-Cloud, sous ia présidence
de l'Empereur.
Les membres du conseil priyé, les prési-
dens du Sénat et du Corps Législatif ont
assisté à ce conseil.
Le projet de sénatus-consulte a été l'objet
d'une discussion dans laquelle l'attitude de
l'Empereur a été des plus libérales.
L'examen des nouvelles dispositions cons
titutionnelles est déjà très avancé.
M. Charles Robert, secrétaire général du
ministère dé l'instruction publique, n'est
pas encore remplacé, et c'est à tort que l'on
âésïg^e M. Aucoc, maître des requêtes au
conseil d'Etat, comme devant être appelé à
ce poste. _ •
chef de la Liberté de
la lettre suivante de M.
Le rédacteur en
Montpellier a reçu
Ernest Picard :
Cher Monsieur,
Je viens vous demander le secours de votre
publicité pour adresser à tous mes amis con
nus ou inconnus de» ï'Ilérault dos Temurcîuwns
que je leur dois depuis trop longttlnps.
.De tous les points de. la dreonsorptioi'. qui
m'a tait l'honneur do me jjonimeï j'.ii rt c i upb
multiludo do lottres auxquelles il m'a , c I b irn-'
possible do répondre. Absorbe par los travaux
ae la Chambre, par l'eimie des -nombreux dos
siers de la vérification des pouvoirs si /irusquo-
rnont interrompue, j ai pu sfculoûa'ent recueillir
'les.avis^ue I ' ujj me taisait parvenir et en fair»
mon.prolir., on .coa-plant sur l'indulgence d®
nifs correspondance
Qu'il rue soit p«nrM« seulement auiourd'nut '
do "leur dire Combien )'fti éta pvofondetriom tou
ché do l'accueil qui m'aW; fait dans votrebeaa
département, où j'ai ele d-t suite uiiopiô el limi
te cornmo un de ses enfans.
Je n'oubiiurai-jarnais,-quoiqu'il adrienon. «es
vil'in ,n s cu'iiniu'u'} rutdîi'S qui o ut s< Xiiea
prouve leur avec les grandes villes et Mur
dôvoûment à la liberté. . — - .s, .
En «l'adressant eux électeurs de t'ilersuK,-i«r
leur disais : Munirez ia comiuuvsute..des seuti-
rneiis politiques qui vous unissent à Paris,la
grand.' capitd'o avec laquelle vos ]nte<-ô's< ut
commun , où d»ux «ufiions de vos concitoyens
sont privés, pa>- de;, tixus d'octroi exa^ t."s,
d'sproluits qup la nature vous p'oiigio —
LVlection a g .i.-d» son caractère poétique, . j.iis
il ne m'en est pas moins permis ne dire qu'ea
met nommant vous avez Rouble mea. iorcatfj
puisque je pourrai soutenir la même cause en
parlant en votro ho m comme au nom de m.* s
premiers'commettais.' •
Bientôt, imitant votro exemple, la Prince
rurale et agricole tondra aux grandes cites.' s-".!
main-puissante, et fera du suffrage universel
une vérité et une force irrésistibles.
C'est ainsi que seront fondées, sur le respect
des droits et des intérêts de tous, (es institu
tions qui font les ci Soyons libres et les xwLon s
prospères.
C'est cette grande cause que votre journ?!
sert avec autant de talent que de persévérance,,
subissant lus rigueurs do la répression quo rien;
ne peut adoucir, mais conservant l'estime» et
l'adhésion de tous nos amis! " •'
Tant d'efforts ne seront pas perdus. Nous en
tendons déjà les premiers tressaiilemens , pré
sage d'uu avenir prochain ; chaque heur» qui
s'écoulo travaille pour la liberté, car elle dévoi
le aux yeux désabusas de nos concitoyons des
erreurs qui n'ont que trop duré.
Recevez, etc.
10 juillet 18Û9. „ , ERNEST PICARD.
Par arrêté en date du 26 juillet 1869, M.'
Anatole Legrand, auditeur de première
classe au conseil d'Etat, a été. nommé chef
BSBggBBBBSBgg
ara
Feuilleton du Constitutionnel, 29 juill.
LA DESTINÉE
Première partie.
X.
(Suite.,)
M. d'Ambleuse, en entrant dans la salle à
manger, fut tout d'abord ébloui de Ja ma
gnificence, du grand goût, de l'originalité
qui se déployaient tout à coup à ses yeux.
Je ne parle pas seulement de la table, sur
laquelle brillaient les cristaux et l'argente
rie, reflétant les feux des bougies et des
lustres. La salle elle-même ne ressem
blait à aucune de celles qu'il avait pu
voir jusque-là, même dans les mai
sons les plus élégantes. Par esprit d'ori
ginalité, pour obéir. h des besoins d'ini
tiative intelligente, peut-être aussi par es-
Erit de contradiction, pour ne pas resssem-
ler à ce qu'elle rencontrait partout, chez
des amies qui ne rêvaient que chêne sculpté
et tentures sombres., elle, au contraire, avait
franchement adopté les tous gais et les gam
mes vives. Ses parois en stuc nacré, obtenus
à l'aide d'ua procédé indien, étaient enca-
(Voir le Constitutionnel du 38 juillet.)
drées dans de grandes bordures de faïences
persanes, dont l'émail cloisonné, d'une pu
reté sans pareille, représentait des fleurs
brillantes, et des oiseaux échappés d'une
volière fantastique, dont les plumes étaient
peintes dès plus riches couleurs.
Les rideaux das fenêtres, en étoffes légè
res, étalaient des ramages sur un fond cha
mois assez clair. Le plafond, exécuté d'après
les idées de la jeune femme, par un décora
teur de l'Opéra, qui n'avait sur sa palette que
du bleu, du blanc,du rose et du gris d'argent,
représentait des sylphes d'une légèreté aé
rienne, donnant la chasse à des papillons
aux ailes de pierreries, qui voltigeaient
dans un ciel d'azur lumineux. On avait pris
la perse des tentures pour les sièges, dont
les qossiers en bois blanc, égayés par
un filet d'or presque imperceptible ,
rappelaient le style le plus pur de cette
époque de Louis XVI, qui sut si bien se
prêter en même temps à toutes les recher
ches de la vie intime et à toutes les exigen
ces du luxe intérieur. On pouvait résumer
d'un mot l'effet de ce prestigieux ensemble
dont tout Paris n'eût pas offert un second
modèle, au moment dont nous parlons :
c'était l'harmonie danp l'éclat.
On comprend que les seules mises qui
pouvaient s'accorder avec ce rayonnement
et ces splendeurs exigeaient la soie et la
gaze, les velours de' Lyon, les dentelles
d'Alençon eu de Chantilly, le point d'An
gleterre ou les guipures de Venise, sans ou
blier les diamans et les fleurs.
Le souper, exquis de tous points, avait
débuté avec cette gravité, exagérée peut-être,
qui se rencontre plus souvent qu'on ne se
rait t«nté de le croire dans un monde de
plaisir, qui n'a pas toujours,!» sentiment jus
te des nuances, et qui, sans trop s'en aper
cevoir, se laisse aller parfois à forcerja
note, par crainte de ce l'atteindre pas. Di
sons, toutefois, qu'avant la fin du pre
mier service, et par suite d'une combinaison
bien entendue des vins de France et d'Alle
magne, les langues, un moment captives,
commencèrent a se délier- quelque peu. 4 Le
dessert n'était pas eneore servi, et déjà tout
le monde avait pris sa re vanche d'une ré
serve qui n'était, après tout, dans les habi
tudes de personne.On le vit bien. La con
versation fut alors ce qu'elle est d'ordinaire
avec des gens d'esprit qui s'abandonnent à
leur verve naturelle, que rien, n'arrête, et
qui se permettent tout.
Jamais le baron d'Ambleuse, qui avait
très peu vécu à Paris, ne s'était trouvé dans
une pareille réunion. Les Arabes sont moins
amusans que les Parisiens. Etre amusant !
n'est-ce pas tout, dans un certain monde,
pour, lequel il semble que la vie ne soit
autre chose qu'une longue fête sans len
demain. Il vint un moment eù l'on dit
tout, et Dieu sait ce que l'on dit quand on
dit tout. L'esprit pétillait dans les mots et le
vin de Champagne dans les coupes. Jacques
souriait ; les autres riaient. .
Un des plus vifs et des plus gais parmi
ces aimables fous, c 'était" un homme fort
jeune encore, très bien* de sa personne, et
qui portait avec une désinvolture pleine de
grâce un frac à la mode du mois prochain,
et une rose à la boutonnière.
Placé au milieu de la table, en face de la
comtesse, ce jeune homme / quelle que fût
sa discrétion, était, pour tout œil qui savait
voir, le véritable maître de la maison. Le
baron d'Ambleuse, qui n'était pas averti,
surprit cependant plus d'une fois des re
garas d'intelligence entre lui et la Pietra-Ne-
ra. De temps en temps, les domestiques re
cevaient de sa-bouche, pour quelques dé
tails de service, une indication brève et pré
cise, h laquelle ils se conformaient toujours.
Au commencement du souper, il avait peut-
être été plus retenu el plus réservé que le
reste des convives : il était maintenant le
boute-en-train de toute la compagnie.'
— Ce visage-là ne m'est pourtant pas in
connu, se disait Jacques en le regardant
avec une attention qui ne parvenait point,
toutefois, à préciser ses trop vagues rémi
niscences ; je l'ai vu quelque part ; mais je
serais pendu pour dire où. '
Si Jacques eût éprouvé le besoin de quel
ques éclaircissemens, il eût pu les deman
der à sa voisine, très jolie blonde qui pa
raissait, en ce moment, disposée à ne lui
rien refuser. Mais, malgré les insinuations
du lieutenant qui l'avait amené chez la Pie-
tra-Nera, il n'avait sur la comtesse aucune
vue intéressée, et peu lui importait que
cçlui-ci su celui-là fût son maître— ou son
enclave,—ce qui est souvent la même chose.
'Cependant la gaîté des convives atteignait
un diapason de plus en plus élevé. Tout, le
monde parlait ; personne n'écoutait; chacun
devenait indiscrètement expansif,et faisait à
son voisin des confidences que celui-ci ne
lui demandait pas.
—Il faut avouer, dit un jeune homme tout
imberbe, qui paraissait encore à son début
dans la vie élégante, il faut avouer que ce
marquis — il désignait le convive qui faisait
face à la Pietra-Nera— il faut avouer, que
ce marquis est un heureux coquin. Il a la ;
part de deux : la plus jolie femme et la plus
charmante maîtresse de Paris. Nous devrions
le forcer à faire Un choix, Qu'il prenne
l'une... et qu'il nous cède l'autre, f
Un éclat de rire universel, et un long bra
vo accueillit cette proposition qui semblait
du goût de plus d'un convive.
— Il est vrai, continua le jeune indiscret,
que l'une est brune et que l'autre est blonde,
l'une est le jour, l'autre est la nuit ; ceci
peut rendra la préférence difficile; mais-je
n'en maintiens pas moins ma proposition.
Le marquis est trop heureux pour un hom
me seul, et je demande la loi agraire. —
Toyons, décide-toi : que me donnes-tu, sei
gneur Amphitryon, la marquise ou la com- '
tesse ?
— Un coup d'épée demain matin, si tu
ne tais ton blanc bee ! répliqua vertement
celui qu'on appelait le marquis.
— Un eoup d'épée ne prouverait rien , si
ce n'est que tu tires mieux que Nangis, fit
un autre convive, et la question n'est pas là.
Je ne trouve pas, peur mon compte, que ce
jeune bachelier soit absolument dans son
tort. Il me paraît même avoir une apparen
ce de raison en te traitant d'accapareur.
C'est, du reste, une question qu'il n'est
peut-être pas hors de prbpos.de soumettre à
cette imposante assemblée.
— C'est cela l mettons le marquis en ju
gement ! s'écria une jeune femme rousse et
maigre, à la physionomie piquante, et doiit
l'œil, vert de mer, d'un éclat métallique, pé
tillait de malice et d'esprit. ' i!
— Oui, reprit la blonde languissante
assise près du baron, jugeons et surtout
exécutons le marquis ! -
— Il faut constituer un tribunal.
— Il faut nommer un président.
— Ou une présidente.
1 — Ceci né fait pas question ! La prési
dence appartient de droit à la comtesse.
— Comme maîtresse de maison? demanda
la voisine de M. d'Ambleuse.
— Non ! comme maîtresse du marquis I
fit la femme aux y-eux verts.
— Alors, ce sera la femme juge et partie.
— Ceci est tout simplement impossible,
reprit.M. de Nangis, émerveillé du succès de
sa motion. La simple délicatesse exige que
notre délicieuse Nana se récuse. Elle est trop
désintéressée dans la question pour être,
impartiale.
— C'est ce qui vous trompe! riposta la
belle Hongroise, d'un ton assez .piqué, et en
lançant à son vis-à-vis un regard où il'y
avait peut-être jj I us de colère que d'amour.
Non-seulement je suis impartiale, mais je suis
même désintéressée.
— Et comment cela, s'il vous plaît ?
— J'aime mieux renoncer de brione jrrâce
à une faveur que je suis trop certaine de
perdre, que de lulter vainement pour la. con
server. Le marquis aime sa femme plus que
moi : je le sais ; il me le prouve tous les
jours 1 Mais vous auriez peut-être pu m'évi-
ter l'humiliation de me l'entendre dire en
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