Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-28
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 28 juillet 1869 28 juillet 1869
Description : 1869/07/28 (Numéro 209). 1869/07/28 (Numéro 209).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
54e ANNEE.—M* 209.
BOREAUX « PARIS ? rm dë Yâidis flfcfeteRqyafJï 11. 102
B
MERCREDI 28 JUILLET 1869.
isa
ABONNEMENS DES DÉPARTEMENT.
TROIS MOIS..,
SIX MOIS
UN AN.
16 fe.
32 fr.
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kh» xes pays étrangers , voir le tableau
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nement, les Abonnés nouveaux du journal
le Constitutionnel recevront en prime le com
mencement du feuilleton en cours dfumfcli-
cation
M DESTINÉE; > '
PAIUS* ÎÎ7JÏMXEÎ
X *-
\, i ' ri. I
Les nouvelles d'Espagne* sont toujours
très vagues. Le seul fait qu'on peut démê
ler au milieu d'une foule de renseignemens
contradictoires, c'est la présence de bandes
carlistes dans un grand nombre d'endroits.
Les télégrammes de Madrid n'attachent pas
de gravité au mouvement carliste et annon
cent la dispersion de plusieurs bandes.
Mais, il est probable que les faits qui vien
nent de se produire ne constituent en quel
que sorte que le préambule des événemens
à venir. Tout porte à croire que le parti de
don Carlos agit d'après des instructions pré
cises, avec ensemble et aux momens indi
qués à l'avance.
Les commissions financières des déléga
tions austro-hongroises continuent à exa
miner lus différens chapitres du budget gé
néral de l'empire. Au sein -de la délégation
hongroise, M. de Beust a développé la poli
tique extérieure de l'Autriche dans ses rap
ports avec les grandes puissances euro-
' p'éennes.
Parlant de la France, le chancelier de l'em
pire a exprimé une opinion qui sera parfai
tement accueillie chez nous. Sans être liées
par des traités d'alliance, l'Autriche et la
France sont des amies naturelles, parce que
leurs intérêts sont devenus identiques le jour
où l'Autriche a cessé de dominer en Italie.
Le cabinet de Vienne, on doit lui rendre
cèlte justice, a pris vis-à-vis de l'Italie nou
velle un© position qui exclut toute arrière-
pensée. La lecture du Livre rouge fournit,
en effet, la preuve que les deux États voi
sins cherchent à entretenir les rapports les
plus intimes dans l'intérêt de la paix,
dont ils ont le plus grand besoin, et au
profit de leurs intérêts commerciaux. A Flo
rence oa a répondu aux démarches de l'Au
triche par des procédés analogues et, de ce
côté, l'horizon politique, comme on a l'ha
bitude de le dire, n'est plus chargé d'aucun
nuage. L'Italie seul® avait provoqué entre
l'Autriche et la France des disseniimens qui,
depuis, ont fait place à des relations de
bonne amitié, gage de l'équilibre et du
maintien de la paix.
M. de Beust a fourni aussi quelques ex-
plications sur les affaires d'Orieat. Le cabi
net de Vienne poursuit à Constantinople
une double tâcha : il désire à la fois mettre
à l'abri l'intégrité de l'empire ottoman et en
courager le gouvernement du sultan dans la
voie des réformes, d« manjère à rendre ac
ceptable aux populations chrétiennes la do
mination musulmane. -
L'Europe ne doit cesser de donner de sa
ges conseils au sultan et exercer ainsi une
espèce de tutelle qui ne porte pas atteinte à
la dignité d'un gouvernement indépendant.
C'est là encore un point sur lequel l'Autriche
se trouve en parfaite harmonie d'idées avec
la plupart des autres puissances européen
nes. . -
Il résulte de l'exposé présenté par M. dé
Beust que la politique du cabinet de Vienne
tend aussi à améliorer les rapports avec la
Prusse et à combler peu à peu le fossé qui,
depuis 1866, sépare les deux puissances.
Il ne paraît pas, toutefois, que ces efforts
«oncilians aient été suffisamment appréciés à
Berlin,, où l'on semble toujoursjœi vouloir^'
Tempire austro-hongrois de sa politique li
bérale qui, il faut bien le dire, efface la
Confédération du Nord, par trop engagée
dans le militarisme.
En Angleterre, les dernières difficultés re
lativement au bill d'Eglise ont disparu. La
sanction royale a été donnée hier au bill et
les deux Chambres du Parlement en ont été
informées avec le cérémonial usité dans ces
circonstances.
edouard simon.
TÈLSCTAPBIE PUSFÉE.
agence mayas.
Angleterre.
Londres, 26 juillet.
Chambre des lords. —La sanction royale a été
donnée au bilt concernant l'Eglise d'Irlande.
Londres, 20 juillet, soir.
Chambre des lords. —Le speaker de la Cham
bre des communes se présente à la barre de îa
Chambre (les lords, accompagné d'un grand
noaibra de membres et la sanction royale est
donnée au bill de l'Eglise d'Irlande, ainsi qu'à
plusieurs autres bills d'intérêt public et d'intérêt
privé.
Les commissaires royaux étaient le lord chan
celier, le duc de Saint-Albans et lord de Ta-
bley.
Chambre des communes. — Peu de temps
après quaîre heures, l'huissier de la verge noire
paraît devant, le bureau et invite le speoker à se
rendre à la Chambre des lords pour y entendre
donner, par commission, la sanction royale à
plusieurs bill9. Le speaker et un grand nombre
de membres ministériels quittent m Chambre.
Le speaker, à son retour, informe la Chambre
que la sanction royale est donnée au bili d'abo
lition des pri»i;éaes et do la dotation de l'Egdse
d'Irlande. (Bruyans applaudissemens.)
Londres, 27 juillet.
Le prince et la princesse de Galles partiront
ce soir, par la Voie do D-jrmstadt, pour les bains
de Wiidbad, dont l'usage a été recommandé à
la princesse.
M. Gladstone est encore à la campagne, où il
continue d'être indisposé.
i&.«Sr8eïoe. .
Vienne, 28 juillet, 9 h. 30 du soir.
Au sein de la Commission financière de la
délégation hongroise, M. de Beust a défendu le
'Livre Rouge. Il- a développé la politique autri
chienne vis-à-vis de la France, de la Prusse et
de l'Orient. Les déclarations de M. de Beust ont
ëté vivement applaudies. La commission a
adopté, presque sans réduction, le budget- des
affaires étrangères.
Vienne, 26 juillet, ii h. 80 du soir.
Dans le discours par lui prononcé au sein de
la commission financière de la délégation hon-
jjïoise, M. de Beust a exposé que les relations
de l'Autriche avec la France sont les meilleures
possible. Il dit que depuis.que l'Autriche a re
noncé à ses possessions italiennes, les intérêts
et les vues des deux Etats sont les mêmes.
Relativement à la politique orientale de l'Au
triche, M. de Beust dit que l'Autriche ne per
siste pas obstinément dans son programme de
1867, qu'elle abandonne à la Turquie le soin de
voir si elle veut suivre, oui ou non, les conseils
que l'Autriche lui a donnés d'adopter vis-à-vis
des populations chrétiennes une politique de
Concession, mais que l'Autriche ne fera rien
pour hâler la mise en pratique de ses conseils.
Relativement à la Prusse, M. de Beust déclare
fue ses efforts ont toujours loyalement tendu à
tablir entre les deux pays des relations plus
intimes, inais que ces efforts n'ont pas abouti
jusqu'à présent, la Prusse n'ayant pa's usé de
(réciprocité à l'égard de l'Autriche.
Turquie.
Constantinople, 26 juillet.
Hier, un grand dîner a été offert, à Buyukfléré,
aux princes égyptiens, par Halil-Bey, musté-
Çhar (secrétaire) du ministère des affaires
étrangères,
Espâffue.
, Madrid, 2§ juillet, 3oir.
: Ulmpartial assure que don Carlos est sur la
frontière. Il aurait couché ayant-hier à Hendaye.
On assure qu'une bande de 2S0 hommes, com
mandée par Tristany, aurait franchi la frontière
française, mais que Tristany serait resté en
France. ' • .
Madrid, 27 juillet.
La Gazette continue de publier des télégram
mes de félicitation au gouvernement et d'offre
de concours contre les carlistes.
Un décret approuve les nouveaux tarifs doua
niers qui entreront en vigueur le 1 er août pro
chain.
-Les droits perçus resteront stationnaires jus
qu'au 1 er juillet 1875 et les droits supérieurs à
18 0/0 seront réduits h ce taux dans le délai de
six ans à partir de 1878.
" * fraaee. -- ~
Nîmes, 26 juillet, soir.
Election d'un conseiller général pour le canton
de Bességes (de nouvelle création).
M. le comte d'Estampes, candidat conserva
teur, a été élu par 1,980 voix.
M; Réhoules, candidat démocratique, a eu
864 voix.
Carmaux, 26 juillet, soir.
L'administrateur délégué des minés ayant
annoncé que l'on était disposé à faire de lar
ges concessions pour l'augmentation des salai
res, les ouvriers ont désigné, de leur côté, un dé
légué. Une convention a a lors été arrêtée entre
les deux délégués des propriétaires des mines et
des ouvriers. Cette convention va être approu
vée par les deux parties. On peut donc considérer
lâ grève comme terminée. Les travaux fvont
recommencer.
SERVICE DË NUIT.
Prusse.
Berlin, 27 juillet.
• Le Journal de Dresde publie ta dépêche adres
sée par le gouvernement saxon en répense à la
dépêche de M. de Beust au ministre cj£ Saxe
publiée par le Livre rouge. M. de Friesen écrit
à la date du 18 juillet, de Marienbad, au minis
tre de Saxe b Vienne» qu'il n'a connu la dépê
che de M. de Beust que par la Gazette de Cor
logne.
'Parlant plus loin du démenti publié par le
Journol de Dresde, M. de Friesen assure que le
texte de la dépêche confidentielle du gouverne
ment autrichien lui a été transmis par le repré
sentant de la Saxe à Londres.
Turque.
Marseille, 27 juillet.
Les lettres de Constantinople, du 21 courant,
constatent que toute la presse turque a cessé
ses attaques contre le khédive d'Egypte, à l'ex
ception du journal la I Turquie, qui a été désa
voué par la grand-vizir Aali Pacha.
Lo sultan a invité Kiamil-Bey à.conserver
ses fonctions de capoub haia (chargé d'affaires)
du khédive d'Egypte à Constantinople.
COURS DE LA BOURSES.
cours de clôture. lo 28 le 27 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 71 90 71 95 . s 05 » »
—F>n du mois. 71 92 71 97 » 05 » »
41/2au compt. 103.40 103.25 » » » 15
Le message du 12 juillet annonce l'étude
de questions qui intéressent les attributions
du Sénat. Il serait toutà fait injuste en effet
de donner de grands développement à la
puissance du Corps Législatif et de ne point
accroître l'action du Sénat. Il ne manque
rait pas de devenir, avant peu de temps,
un corps très auguste, mais très délaissé.
Tel qu'il est organisé par la Constitution de
1852, il n'a pas un excès d'influence dans
le gouvernement du pays ; il légifère sur le
second plan et l'initiative lui fait défaut.
Si une loi touche à des intérêts politiques
un peu vifs, elle est déjà étudiée, discutée,
votée et presque oubliée lorsque le Sénat
s'en empare pour l'exanainer en dernier
ressort. Dans un pays comme la France, où
l'actualité passe si vite, on a toujours tort
d'arriver en retard. Il faudrait à une assem
blée des talens hors ligne, des orateurs de
premier ordre pour tenir encore les esprits
én éveil avec des questions auxquelles un
preaâier débat a fait perdre leur saveur. Au
Corps Législatif on denne ce qu'il est con
venu d'appeler les primeurs.
Il faut dire aussi que les orateurs du Sé
nat, presque tous hommes d'âge, ont moins
de désinvolture que les orateurs du Corps
Législatif; ils n'ont point l'élan, la chaleur,
la hardiesse des députés. Il manque surtout
à cette assemblée l'irrésistible attrait que
procure à l'assemblée rivale la présence
d'une opposition accentuée. Les plus farou
ches opposans du Sénat seraient à peine ad
mis dans le centre gauche. Enfin ce qui le
gâte tout à fait, c'est qu'il n'a point d'irré
conciliables.
Les sénateurs, Cependant, avaient sur les
députés un grand avantage : ils pouvaient
$tre ministres et conserver leur siège; lés
députés ne pouvaient accepter us porte
feuille sans abdiquer leur mandat. Il ne
faut peint se dissimuler que ce privilège
des sénateurs leur donnait sur les membres
du Corps Législatif une gïande supériorité.
Ces dernier# étaient bien, si l'on veut, les
vrais représentans du pays ; ils émanaient
directement du suffrage universel ; ce n'é
tait point leur retraite que leur infligeaient
les électeurs en les envoyant à la Chambre.
Mais leur puissance, si développée qu'elle
fût, avait son grain de sable. La Constitution
réservait aux élus du-peupleune sorte de
supplice de Tantale que ne subissaient par
les membres du Sénat, ni aucune autre
classe de citoyen? ; elle leur montrait de loin
le portefeuille et lorsque, au prix des plus
pénibles efforts, ils s'en approchaient, une
voix leur criait d'opter entre les honneurs
du ministère et le mandat de député.
Mais hélas! cette supériorité, la plus pré
cieuse après celle de l'âge et de l'expérien
ce, les sénateurs l'ont perdue. Maintenant les
députéspourront êtreministres commele pre
mier venu. Ils auront même plus souvent que
les sénateurs l'occasion de le devenir; c&r ils
exercerontsurla marche générale des affaires
une action plus décisive; ils auront le prestige
du mandat électif,ilsaurontla popularité'qui
s'attache à la jeunesse, à l'éloquence, à tou
tes ces séductions qu'un député peut acqué
rir et qu'un sénateur ne peut remplacer que
par l'expérience et la majesté, (jue va-t-il
donc rester aux gardiens du pacte fondamen
tal ?1ls auront encore leur dotation ; mais
quel est celui d'entre eux qui ne sacrifierait
avec jois sa dotation pour les agrémens et
les avantages que va procurer désormais le
tilre de député ! Il est à craindre même que
si cet état de choses ne devait point changer,
l'Empereur ne soit embarrassé pour nommer
. de nouveaux sénateurs. Tout fonctionnaire
de talent n'ayant point mis le comble à ses
ambitions, plutôt que de solliciter un siégo
sénatorial, se mettrait en quête d'un collège.
Ceux qui se sentiraientencoreun peu d'élo
quence, un peu de vigueur ne voudraient
point aller s'enfouir; l'on ne verrait plus des
personnages ministériels envier le Sénat com
me une compensation à leur disgrâce. La
grande revanche, le vrai chemin pour remon
ter à tout serait le chemin de la députa-
tion. Qui sait même si quelques-uns des
personnages qui se prélassent aujourd'hui
au Luxembourg ne se mettraient pas en
rupture de ban pour tenter l'escalade de la
représentation nationale ?
Il ést certain que l'Empereur ne peut souf
frir que le Sénat tombe dans un pareil état
de désorganisation. Puisqu'il existe, il faut
le maintenir et le faire respecter. L'intérêt
que le chef de l'Etat porte à cette auguste
assemblée s'est toujours affirmée avec beau
coup de sollicitude: On se souvient d'une
note qui parut au Moniteur de 1856, dans
laquelle l'Empereur gourmandait paternel
lement ie Sénat de ce qu'il s'effaçait trop.
Cette note rappelait aux honorables mem
bres leurs attributions et leurs devoirs. De- '
puis lors, toutes les fois qu'une réforme a
été introduite dans l'organisation des pou
voirs publics, le Sénat en a eu sa part ; en 1860,
ses séances,comme cellf s du Corps Législatif,
oht reçu la publicité des journaux ; il a vu
entrer aussi dans l'enceinte sacrée où per
sonne ne pénétrait, les ministres de la pa
role ; il a eu, un moment, comme le Corps
Législatif, le droit de discuter et de voter
une adresse. En 1868, il a acquis le droit
d'interpellation. Quoiqu'il n'ait revendiqué
aucune liberté, il n'a point été oublié dans
la répartition de celles qui ont été obtenues.
Maintenant l'autorité promise au Corps
Législatif va être si grande quel'on cherche
le moyen d'augmenter proportionnellement
le* attributions du Sénat. Nous comprenons
l'embarras où doit se trouver le gou-
verhement. Il ne voudrait point refaire
une Chambre des pairs; il ne peut rêver
une Chambre des lords absolument in
compatible avec notre organisation politi
que et déjà menacée en Angleterre par le
flot montant de la démocratie. Il ne faut
point que le Sénat soit dominé, mais il ne
faut pas non plus qu'il domine et qu'il
paralyse l'aetion du pouvoir législatif.
On se trouve en présence d'un difficile
problème : Le Sénat est le gardien du
pacte fondamental et, à tout instant,
c'est du Corps Législatif que partent les
tentatives de modifications au pacte fonda
mental; celles même que le Sénat va subir,
c'est le Corps Législatif qui les a revendi
quées. Doit-on, pour restreindre l'initiative
de fait que prend celui-ci, augmenter l'ini
tiative de droit dont l'autre est muni? doit-
on donner au Sénat des attributions législa
tives? doit-on soumettre à l'élection une
partie de ses membres?
fces questions sont aujourd'hui à l'étude
et nous voyons que l'on cherche, de bonne
foi, la meilleure combinaison pour tirer un
parti utile du Sénat dans l'organisation nou
velle de l'Empire.
a. rénal.
On lit dans la France :
Le journal Paris, qui nous arrive au mo
ment de mettre sous presse, contient le para
graphe suivant :
Nous croyons savoir que la question de la disso
lution a été agitée dans les conseils du gouverne
ment, et que le principe de cette mesure a été adopté.
Si nous employons cet'e sotte formule : « Nous
croyons savoir, » c'est pour nous conformer à la
Idi sur les fausses nouvelles, la seule de nos luis
pénales qui ne tienne compte ni de la vérité des
faits ni de l'intention. Débarrassé de cette crainte,
nous dirions que nous l'affirmons.
Cette nouvelle est absolument dénuée de fon
dement.
NOUVELLES POLITIQUES.
La rédaction du sénatus-consulte, lu hier
en conseil des ministres, a donné .lieu à
quelques observations de la part de l'Empe
reur. Oa assure que demain l'œuvre défini
tive sera l'objet d'un nouvel et dernier exa
men.
M. de Banneville, notre ambassadeur à
Rome, doit prochainement venir en congé à
Paris. On profitera de sa présence pour don
ner un sucefesseur à M. Armand, premier
secrétaire de l'ambassade, nommé chef du
cabinet du ministre des affaires étrangères.
Nous croyons savoir qu'il n'est nullement
exact qu'une dépêche ait été adressée à
notre ambassadeur à Rome, au sujet du
futur Concile œcuménique.
On nie aujourd'hui que des instructions
aient été adressées aux commandans de la
garde nationale mobile pour les inviter à
enjoindre aux officiers de montrer à l'ave
nir plus de, sévérité, et de dresser régulière
ment l'état des hommes manquant aux exer
cices.
. Un développement de sévérité se trouve
rait absolument inopportun en présence du
bon vouloir et du zèle dont les soldats de la
garde mobile ont fait preuve depuis le com
mencement des exercices. On n'a eu à
constater nulle part ni insubordination ni
indiscipline réelle.
« Quant à l'état des hommes manquant
aux exercices, lesquels d'ailleurs ont été en
général fort peu nombreux, il n'est point
besoin d'inst.ructions nouvelles, dit la Pa
trie, pour qu'il soit régulièrement dressé à
la suite de chaque exercice.
» , La loi en fait une obligation aux offi
ciers à la suite de toutes les réunions, et il
a été régulièrement transmis à l'autorité mi
litaire après chacune des manœuvres. » —
Bonnet.
M. Vallery-Radot, bibliothécaire au palais
du Louvre, est nommé chef du cabinet
ministre de l'agriculture et du comme
On a de meilleures nouvelles
houillerde Carmaux. Les copces!
connues légitimes ont été faites
vriers. On compte sur une très p
reprise des travaux.
A Tarare (Rhône), la grève est générale.
Presque tous les ateliers sont déserts. Ceux
de l'importante maison J.-B. Martin sont
menacés.
Am. Matagrin.
On considère comme certain que la pu
blicité des séances sera une des premières
réformes apportées à la constitution du
Sénat.
MM. Rouher et Schneider ont assisté hier
au conseil des ministres.
On rapporte que M. Schneider aurait dit,
hier, en revenant de Saint-Gloud, à quel
ques-uns de ses collègues : « Tout va bien 1 »
Nous apprenons que don Carlos vient de
quitter Fontainebleau, se dirigeant vers le
Midi.
Le roi de Hollande vient d'accorder l'exé-
quatur à M. Darimon en sa qualité de con
sul de_Frauce à Rotterdam.
Nous reproduisons les manifestes jus
qu'ici connus des membres de la gauche
démocratique.
Après avoir lu ces divers documens, on
s'explique que leurs signataires n'aient pu
s'entendre pour rédiger une déclaration con
tenant l'exposé de leurs doctrines. Aucun
d'eux n'exprime des vues politiques nettes
et précises ; ce n'est qu'une protestation né
gative contre ce qui se fait ou se prépare.
Il n'y a de commun entre ces manifestes
que la violence du ton, l'exagération des
idées et use certaine note uniformément ai
guë et bruyante.
M. Bancel dit que les réformes projetées
« ne sauveront rien, pas même les appa
rences. »
M. Magnin leur reconnaît « une certaine
importance ; » mais les déclare « complète
ment insuffisantes. »
M. Marion les croit, lui aussi, « complète
ment insuffisantes. »
Ce que seront les modifications promises,
M. E?quires ne le sait pas « et ne veut pas
le savoir.-»
M. Pelletan n'y voit que de « puérils tâ-
tonnempns, »
De telles affirmations, jetées au courant
de la plume et sans raisons à l'appui, ne
convaincront assurément pas le lecteur qui
se paie d'idées et non de mots».
Il est certain que nous entrons à pleines
voiles dans le régime parlementaire. Que
les signataires des manifestes rêvent une for
me de gouvernement qui soit plus de leur
goût, c'est leur affaire; mais avant de con
damner les réformes promises, il eût été
boD, ce semble, de démontrer en quoi elles
ne répondaient pas à la formule : « Le gou
vernement du pays, par le pays. »
Am.Matagrin.
LES MANIFESTES DE LA GAUCHE.
Le Progrès de Lyon publie la .lettre sui
vante, • adressée par M. Bancel à ses élec
teurs :
Aux électeurs de la 2 e circonscription du Rhône
Chers concitoyens,.
La prorogation de la Chambre nous a été
notifiée le 13 juillet par un décret inséré au
Journal officiel.
v C'est ainsi, il y a dix-sept ans, que j'appris le
coup d'Etat au 2 décembre 18SI et mon exil du
9 janvier 1882.
Par là, il est clair que les procédés du gou
vernement impérial n'ont pas changé ; ils sont
conformes à son origine. Elle le condamne à
les pratiquer sans cesse. Je ne m'en plains ni
ne m'en étonne, sachant que le pouvoir person
nel n'est pas libre de se réfoïmer sans s'abolir.
Mais la France a le droit imprescriplible de
réclamer le gouvernement du pays par le pays.
Elle l'a fait aux élections du 24 mai et du -7
juin. Trois millions six cent mille sufffages ont
signifié à l'Empereur la volonté de la France.
L'opposition radicale s'était chargée d'être
l'organe de cette revendication de la liberté. Lo
gouvernement impérial lui a fermé la bouche et
s'efforce de calmer l'inquiétude générale par
l'octroi de concessions illusoires et par la con
vocation du Sénat conservateur.
Ces mesures ne sauveront rien, pas même
les apparences. Le pouvoir personnel vient au
contraire de s'affirmer avec plus d'éclat et de
persistance au moment où les électeurs deman
daient la restitution de leurs anciens droits.
La prorogation inopinée de la Chambre me
préoccupe à un autre point de vue. Après avoir
humilié en ma personne et en la personne de
hsekhheess
sssa
Feuilleton du Constitutionnel, 28 juill.
LA DESTINÉE
Première partie.
IX. "
On était cependant en plein® saison pari
sienne, et déjà plusieurs de ces fêtes bril
lantes, ,comme la cité-reine peut seule en
offrir; avaient réuni dans les hôteté des mi
nistères, ou dans les palais cosmopolites des
grandes dames 'étrangères, c« que l'on est
convenu d'appeler tout Paris.
M. d'Ambieuse avait été porta là, tout
naturellement, par le flot mondain au mi
lieu duquel il vivait. Nulle part, ii n'avait
vu Antoinette. Il y avait éclipse complète de
ce bel astre dans son ciel natal. La jeune et
sémillante marquise faisait-elle une retraite?
était-elle en train de quitter ses corsages dé
colletés pour la robemontanle,couleur feuil
le-morte, laissée chez les carmélites par
Mlle de La Yallière ? La chose, à vrai dire,
n'était pas très vraisemblable, ce qui n'était
pas une raison pour qu'elle ne fàt pas
vraie. Avec les femmes, il faut s'attendre à
tout, à ce qu'il y a de pire... et même à ce
qu'il y a de meilleur.
Jacques, qui s'était applaudi tout d'abord
du hasard heureux qui lui épargnait la ren
contre d'une idole trop adorée .un jour pour
qu'il fût certain de la revoir avec une par
faite indifférence, s'étonuait, cependant, du
grand silènes qui se faisait autour de ce
nom, si souvent répété jadis par les échos de
(Voir Ils Constitutionnel du 37 juillet.)
la grand'ville. Il se surprenait, depuis quel
que temps, à y penser un peu plus peut-être
qu'il n'aurait dû, car cette pensée lui appor
tait toujours avec elle une préoccupation
douloureuse. 11 s'en fallait bien que l'an
cienne et cruelle blessure fût tout à fatit ci
catrisée.
Disons-le, toutefois, ces dispositions ^'es
prit si pénibles n'étaient pas constantes
chez M. d'Amblôuse, et elles n'avaient
goint le caractère fâcheux d'obsession que
nous leur avons connu jadis. Ce n'étaient
que des crises. La crise passée — et, grâce
à Dieu ! elle ne durait jamais bien longtemps
— le jeune capitaise redevenait un bon
compagnon, vif esprit, joyeuse humeur, et
pas le moins du monde inaccessible aux di-
vertissemens et aux plaisirs de son âge,
mettant, au contraire, à profit toutes les ai
mables occasions que lui offrait galamment
darne Fortune,
Un matin, comme il revenait de son mi
nistère, «ù il était allé prendre l'air des bu
reaux, il traversait lo jardin des Tuileries
avec la lenteur nonchalante d'un flâneur
prodigue de son temps. Il s'absorbait agréa
blement dans la contemplation du charmeur
d'oiseaux, qui, au moyen d'une distribution
aérienne dé miettes de pain, captive si gra
cieusement l'essaim mendiant des moineaux
familiers, ijuand il sentit une main amie qui
se glissait légèrement sous son bras.
— Tiens ! c'est toi, Duval? fit-il lorsque,
en se retournant, il aperçut à ses côtés un
grand gaillaTd aux longues moustaches noi
res, qu'il reconnut tout de suite pour un de
ses camarades de promotion* un peu oublié
pourtant, depuis l'école, car la vie les avait
séparés.
Après l'échange de cordialités, de poi-
gtiées de main, de questions «t de félicita
tions usitées en pareil cas :
t Que fais-tu ce soir ? demanda le lieute
nant Duval à notre Africain.
— Moi ? pas grand'chose 1
— Mais encore ?
—Je crois que je vais aux Italiens.
— Tu n'en es pas plus sûr que cela ?
— Si 1 J'ai une place dans une loge, avec
l'oncle de Blangy.
— Très bien! Et après?
— Après ? Je rnô couche.
— Sans souper?,
— Dame I si j'ai bien dîné.
— Alors dîne mal et viens souper ! Le
souper est un repas charmant.
— Tu m'invites?
— Oui.
— Et où cela?
— Chez une femme, parbleu !
— Une femme chez qui tu fais tes invita
tions ? Autant dire chez toi:..
— Eh bien, non ! il ne me convient pas
d'être fat! c'est uns amie... et riea qu'une
amie l
— Et de quel monde?
— Oh l cela va sans dire l du monde où
l'on s'amuse.
— Du tien, alors?
— Situ veux !
— Elle demeure ?
—17, rue Roquépine.
■—Et s'appelle?
— La Pjetra-Nera !
— Une Italienne ?
— Par la grâce du sacrement.
— On se marie donc aussi dans ce monde- »
là? -
— Quelquefois l
— Quelle femme est-ce donc?
—De naissance, ©lie ©stHongrôise.Jenesais
pas si ses parens. étaient honnêtes; mais, ea
tout cas, ils étaient pauvres. Ils ne lui ont
laissé d'autre héritage que%a beauté, mais
une beauté !... Tu la verras, je ne te dis que
cela 1 Naturellement, elle est vanue à Paris,
le pays du monde où l'on exploite le plus
avantageusement ce genre de patrimoine.
Elle a obtenu, comme pêche à quinze sous,
tous les succès qu'elle pouvait ambitionner.
Mais c'est une femmeavisée. Quand elle a vu
que le nom de ses pères comsagnçait à être
quelque peu démonétisé sur la place, elle a
voulu s'en payer un autre, et ses moyens le
lui permettaient, ear elle était fort riche.
Elle a donc mis sa main au concours —
en adjudication, si tu aimes mieux — et
cé ne sont pas les enchérisseurs qui ont
manqué, je te prie de le croire. Le
cahier des charges. ne descendait- pas au-
dessous du baron, mais il montait jusqu'au
prince, La maTge est grande, comme tu vois:
du simple tortil semé de perles à la cou
ronne fermée. Tu le sais aussi bien que
moi : dans upe ville comme Paris, tout ést à
vendre; il suffit de trouver un acheteur. Le
mot de Jugurlha est toujours vrai;*mais c»
n'est plus à Rome qu'il faut le dire 1 II ne
manque pas de maris sur la place pour les
filles riches.
L'affaire de ma belle Hongroise a été-ré
glée pardevant le notaire; le maire avec soa
écharpe, et le curé avec son étole, tout le
monde y a passé. L'épouseur était un eomtç
italien, vieux, laid, pauvre;, mais noble
comme un arrière-neveu de Charlemagns,
et un peu poitrinaire,—ce qui ne gâtait rien.
Ce parfait gentilhomme lui a fait la grâce
de mourir au bout d'un an et un jour d'un
bonheur qui ne fut point parfait, en lui
laissant les deux seules choses-qu'elle eût
jamais demandées à sa tendresse, un nom
et un titre, qu'elle possède aujourd'hui,
car 4 elle est authentiquement comtesse et
porte légitimement le nom de Pietra-Nera,
un des plus beaux noms du Livre-d'Or flo
rentin. v
—C'était un marché comme un autre 1 et
ce n'est pas elle que je méprise I
— Ni moi non plus I Elle prouve qu'elle
préfère la noblesse à l'argent.
— Et lui l'argent à la noblesse; le beay
rôle est encore du côté de la fymme.
— Quoi qu'il en soit, le mariage l'a posée,
et son titre la soutient. Si.pour nous autres
qui la connaissons, elle est toujours Nana,
la bonne fille;— Nana, c'était son petit nom
■—pour le§ gobe-mouches, elle est Madame
la Comtesse gros comme le bras, et elle
occupe incontestablement le pïemier rang
dans l'aristocratie de son monde.
— Oui, dans l'aristocratie du vicel
— Comme tu voudras, Caton I Mais, en
attendant, dis-moi si tu viendras chez la
comtesse.
\ —Est-ce qu'il faudra l'appeler toujours
Madame la comtesse ?
— Ceci est laissé à la géaérosité du visi
teur. Mais je le jure qu'avec les gens d'esprit
comme toi, ce petit détail lui est bien in
différent.
— Ma foi ! je voudrais bien! mais je
trouve cela si drôle de m'en aller ainsi, de
but en blanc, chez une femme que je ne
connais pas. ' '
— Mais elle te connaît toi !
— Je voudrais bien savoir d'où ?
— D'Afrique, parbleu !
— Où elle n'est jamais allée !
— C'est ce qui rend la chose plus piquan
te! Mais que veux-tu, mon dier? ta gloire,
sans que tu t'en doutes, a fait le tour du
monde ! Elle a pénétré jusque dans un petit
hôtel de la rue Pioquépine, entre cour et
jardin ! Quand on s'avise, comme toi, d'être
un héros, il faut bien avoir les avantages de
sa position.
Au siècle dernier, tu aurais reçu des pou
lets ambrés et des lettres qui auraient senti
la poudre à la maréchale, t'invitant à de pe
tits soupers chez de grandes dames. Au
jourd'hui ce sont de petites damés qui in
vitent à de grands soupers. Mais qu'im
porte, pourvu que l'on soupe? ajouta l'ai
mable garçon' avec un geste insouciant, tout
à fait digne de l'époque plus galante que
morale à laquelle il faisait allusion.
— Soit ! va pour le souper! tu m'as dit :
rue Roquépine?
— Oui, n° 17.
— On y sera ! " .
— Et je te préviens d'avance que tu peux
t'attendra à des merveilles. Même prévenu,
tu seras étonné... La comtesse est une des
femmes les plus élégantes de Paris , et
en toute chose il lui faut le fin du fia!
Elle est pourrie de chic, comme on dit dans
son monde. Mais, vois-tu, mon bon, où elle
a passé, il ne reste plus qu'à tirer l'échelle.
— Elle a donc une grande fortune ?
— Tu m'embarrasses ! Je lui ai déjà connu
plusieurs fortunes.
— Ah! quand il n'y en a plus, il y en a
encore?
— Précisément. Jamais plus petites dents
n'ont mangé de plus gros héritages. C'est
même amusant à voir faire'! Elle a un ap
pétit à croquer une province tous les nia-
tins et un royaume tous les soirs.
— Alors il lui faut des princes régnans.
— Elle en a eu.
— Eh ! mon cher, quelle figuré veux-tu
que "je fasse dans ce monde-là?
— La tienne, morbleu ! celle d'un brave à
tous crins, d'un lion africain, qui n'a peur
ni du fer, ni du feu, ni des homraes, ni des
femmes, et qui, après tout, vaut mieux dans
son petit doigt que les quarante con
vives avec qui on va te mettre à table, —
moi excepté, bien entendu.
— Mon bon Duval, j'ai passé l'âge des il
lusions, et je sens que dans ce mondç-là,
comme dans beaucoup d'autres, hélas! on
fait cas de l'homme d'après ce qu'il a, et
non d'après ce qu'il est !
—Tune disque des sottises! L'homme ne
se nourrit pas seulement de pain, la femme
non plus. Avec ces dames, il y a toujours le
chapitre de la . fantlisie, dont il faut tenir
grand compte, si l'on veut apprécier saine-
BOREAUX « PARIS ? rm dë Yâidis flfcfeteRqyafJï 11. 102
B
MERCREDI 28 JUILLET 1869.
isa
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- ' ♦ ' . .1 I ' I j'.LIII.JJ 1. I II. M ■ ' "I '
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éprouver de retard dans la réception du
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Sur présentation de la quittance d'abon
nement, les Abonnés nouveaux du journal
le Constitutionnel recevront en prime le com
mencement du feuilleton en cours dfumfcli-
cation
M DESTINÉE; > '
PAIUS* ÎÎ7JÏMXEÎ
X *-
\, i ' ri. I
Les nouvelles d'Espagne* sont toujours
très vagues. Le seul fait qu'on peut démê
ler au milieu d'une foule de renseignemens
contradictoires, c'est la présence de bandes
carlistes dans un grand nombre d'endroits.
Les télégrammes de Madrid n'attachent pas
de gravité au mouvement carliste et annon
cent la dispersion de plusieurs bandes.
Mais, il est probable que les faits qui vien
nent de se produire ne constituent en quel
que sorte que le préambule des événemens
à venir. Tout porte à croire que le parti de
don Carlos agit d'après des instructions pré
cises, avec ensemble et aux momens indi
qués à l'avance.
Les commissions financières des déléga
tions austro-hongroises continuent à exa
miner lus différens chapitres du budget gé
néral de l'empire. Au sein -de la délégation
hongroise, M. de Beust a développé la poli
tique extérieure de l'Autriche dans ses rap
ports avec les grandes puissances euro-
' p'éennes.
Parlant de la France, le chancelier de l'em
pire a exprimé une opinion qui sera parfai
tement accueillie chez nous. Sans être liées
par des traités d'alliance, l'Autriche et la
France sont des amies naturelles, parce que
leurs intérêts sont devenus identiques le jour
où l'Autriche a cessé de dominer en Italie.
Le cabinet de Vienne, on doit lui rendre
cèlte justice, a pris vis-à-vis de l'Italie nou
velle un© position qui exclut toute arrière-
pensée. La lecture du Livre rouge fournit,
en effet, la preuve que les deux États voi
sins cherchent à entretenir les rapports les
plus intimes dans l'intérêt de la paix,
dont ils ont le plus grand besoin, et au
profit de leurs intérêts commerciaux. A Flo
rence oa a répondu aux démarches de l'Au
triche par des procédés analogues et, de ce
côté, l'horizon politique, comme on a l'ha
bitude de le dire, n'est plus chargé d'aucun
nuage. L'Italie seul® avait provoqué entre
l'Autriche et la France des disseniimens qui,
depuis, ont fait place à des relations de
bonne amitié, gage de l'équilibre et du
maintien de la paix.
M. de Beust a fourni aussi quelques ex-
plications sur les affaires d'Orieat. Le cabi
net de Vienne poursuit à Constantinople
une double tâcha : il désire à la fois mettre
à l'abri l'intégrité de l'empire ottoman et en
courager le gouvernement du sultan dans la
voie des réformes, d« manjère à rendre ac
ceptable aux populations chrétiennes la do
mination musulmane. -
L'Europe ne doit cesser de donner de sa
ges conseils au sultan et exercer ainsi une
espèce de tutelle qui ne porte pas atteinte à
la dignité d'un gouvernement indépendant.
C'est là encore un point sur lequel l'Autriche
se trouve en parfaite harmonie d'idées avec
la plupart des autres puissances européen
nes. . -
Il résulte de l'exposé présenté par M. dé
Beust que la politique du cabinet de Vienne
tend aussi à améliorer les rapports avec la
Prusse et à combler peu à peu le fossé qui,
depuis 1866, sépare les deux puissances.
Il ne paraît pas, toutefois, que ces efforts
«oncilians aient été suffisamment appréciés à
Berlin,, où l'on semble toujoursjœi vouloir^'
Tempire austro-hongrois de sa politique li
bérale qui, il faut bien le dire, efface la
Confédération du Nord, par trop engagée
dans le militarisme.
En Angleterre, les dernières difficultés re
lativement au bill d'Eglise ont disparu. La
sanction royale a été donnée hier au bill et
les deux Chambres du Parlement en ont été
informées avec le cérémonial usité dans ces
circonstances.
edouard simon.
TÈLSCTAPBIE PUSFÉE.
agence mayas.
Angleterre.
Londres, 26 juillet.
Chambre des lords. —La sanction royale a été
donnée au bilt concernant l'Eglise d'Irlande.
Londres, 20 juillet, soir.
Chambre des lords. —Le speaker de la Cham
bre des communes se présente à la barre de îa
Chambre (les lords, accompagné d'un grand
noaibra de membres et la sanction royale est
donnée au bill de l'Eglise d'Irlande, ainsi qu'à
plusieurs autres bills d'intérêt public et d'intérêt
privé.
Les commissaires royaux étaient le lord chan
celier, le duc de Saint-Albans et lord de Ta-
bley.
Chambre des communes. — Peu de temps
après quaîre heures, l'huissier de la verge noire
paraît devant, le bureau et invite le speoker à se
rendre à la Chambre des lords pour y entendre
donner, par commission, la sanction royale à
plusieurs bill9. Le speaker et un grand nombre
de membres ministériels quittent m Chambre.
Le speaker, à son retour, informe la Chambre
que la sanction royale est donnée au bili d'abo
lition des pri»i;éaes et do la dotation de l'Egdse
d'Irlande. (Bruyans applaudissemens.)
Londres, 27 juillet.
Le prince et la princesse de Galles partiront
ce soir, par la Voie do D-jrmstadt, pour les bains
de Wiidbad, dont l'usage a été recommandé à
la princesse.
M. Gladstone est encore à la campagne, où il
continue d'être indisposé.
i&.«Sr8eïoe. .
Vienne, 28 juillet, 9 h. 30 du soir.
Au sein de la Commission financière de la
délégation hongroise, M. de Beust a défendu le
'Livre Rouge. Il- a développé la politique autri
chienne vis-à-vis de la France, de la Prusse et
de l'Orient. Les déclarations de M. de Beust ont
ëté vivement applaudies. La commission a
adopté, presque sans réduction, le budget- des
affaires étrangères.
Vienne, 26 juillet, ii h. 80 du soir.
Dans le discours par lui prononcé au sein de
la commission financière de la délégation hon-
jjïoise, M. de Beust a exposé que les relations
de l'Autriche avec la France sont les meilleures
possible. Il dit que depuis.que l'Autriche a re
noncé à ses possessions italiennes, les intérêts
et les vues des deux Etats sont les mêmes.
Relativement à la politique orientale de l'Au
triche, M. de Beust dit que l'Autriche ne per
siste pas obstinément dans son programme de
1867, qu'elle abandonne à la Turquie le soin de
voir si elle veut suivre, oui ou non, les conseils
que l'Autriche lui a donnés d'adopter vis-à-vis
des populations chrétiennes une politique de
Concession, mais que l'Autriche ne fera rien
pour hâler la mise en pratique de ses conseils.
Relativement à la Prusse, M. de Beust déclare
fue ses efforts ont toujours loyalement tendu à
tablir entre les deux pays des relations plus
intimes, inais que ces efforts n'ont pas abouti
jusqu'à présent, la Prusse n'ayant pa's usé de
(réciprocité à l'égard de l'Autriche.
Turquie.
Constantinople, 26 juillet.
Hier, un grand dîner a été offert, à Buyukfléré,
aux princes égyptiens, par Halil-Bey, musté-
Çhar (secrétaire) du ministère des affaires
étrangères,
Espâffue.
, Madrid, 2§ juillet, 3oir.
: Ulmpartial assure que don Carlos est sur la
frontière. Il aurait couché ayant-hier à Hendaye.
On assure qu'une bande de 2S0 hommes, com
mandée par Tristany, aurait franchi la frontière
française, mais que Tristany serait resté en
France. ' • .
Madrid, 27 juillet.
La Gazette continue de publier des télégram
mes de félicitation au gouvernement et d'offre
de concours contre les carlistes.
Un décret approuve les nouveaux tarifs doua
niers qui entreront en vigueur le 1 er août pro
chain.
-Les droits perçus resteront stationnaires jus
qu'au 1 er juillet 1875 et les droits supérieurs à
18 0/0 seront réduits h ce taux dans le délai de
six ans à partir de 1878.
" * fraaee. -- ~
Nîmes, 26 juillet, soir.
Election d'un conseiller général pour le canton
de Bességes (de nouvelle création).
M. le comte d'Estampes, candidat conserva
teur, a été élu par 1,980 voix.
M; Réhoules, candidat démocratique, a eu
864 voix.
Carmaux, 26 juillet, soir.
L'administrateur délégué des minés ayant
annoncé que l'on était disposé à faire de lar
ges concessions pour l'augmentation des salai
res, les ouvriers ont désigné, de leur côté, un dé
légué. Une convention a a lors été arrêtée entre
les deux délégués des propriétaires des mines et
des ouvriers. Cette convention va être approu
vée par les deux parties. On peut donc considérer
lâ grève comme terminée. Les travaux fvont
recommencer.
SERVICE DË NUIT.
Prusse.
Berlin, 27 juillet.
• Le Journal de Dresde publie ta dépêche adres
sée par le gouvernement saxon en répense à la
dépêche de M. de Beust au ministre cj£ Saxe
publiée par le Livre rouge. M. de Friesen écrit
à la date du 18 juillet, de Marienbad, au minis
tre de Saxe b Vienne» qu'il n'a connu la dépê
che de M. de Beust que par la Gazette de Cor
logne.
'Parlant plus loin du démenti publié par le
Journol de Dresde, M. de Friesen assure que le
texte de la dépêche confidentielle du gouverne
ment autrichien lui a été transmis par le repré
sentant de la Saxe à Londres.
Turque.
Marseille, 27 juillet.
Les lettres de Constantinople, du 21 courant,
constatent que toute la presse turque a cessé
ses attaques contre le khédive d'Egypte, à l'ex
ception du journal la I Turquie, qui a été désa
voué par la grand-vizir Aali Pacha.
Lo sultan a invité Kiamil-Bey à.conserver
ses fonctions de capoub haia (chargé d'affaires)
du khédive d'Egypte à Constantinople.
COURS DE LA BOURSES.
cours de clôture. lo 28 le 27 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 71 90 71 95 . s 05 » »
—F>n du mois. 71 92 71 97 » 05 » »
41/2au compt. 103.40 103.25 » » » 15
Le message du 12 juillet annonce l'étude
de questions qui intéressent les attributions
du Sénat. Il serait toutà fait injuste en effet
de donner de grands développement à la
puissance du Corps Législatif et de ne point
accroître l'action du Sénat. Il ne manque
rait pas de devenir, avant peu de temps,
un corps très auguste, mais très délaissé.
Tel qu'il est organisé par la Constitution de
1852, il n'a pas un excès d'influence dans
le gouvernement du pays ; il légifère sur le
second plan et l'initiative lui fait défaut.
Si une loi touche à des intérêts politiques
un peu vifs, elle est déjà étudiée, discutée,
votée et presque oubliée lorsque le Sénat
s'en empare pour l'exanainer en dernier
ressort. Dans un pays comme la France, où
l'actualité passe si vite, on a toujours tort
d'arriver en retard. Il faudrait à une assem
blée des talens hors ligne, des orateurs de
premier ordre pour tenir encore les esprits
én éveil avec des questions auxquelles un
preaâier débat a fait perdre leur saveur. Au
Corps Législatif on denne ce qu'il est con
venu d'appeler les primeurs.
Il faut dire aussi que les orateurs du Sé
nat, presque tous hommes d'âge, ont moins
de désinvolture que les orateurs du Corps
Législatif; ils n'ont point l'élan, la chaleur,
la hardiesse des députés. Il manque surtout
à cette assemblée l'irrésistible attrait que
procure à l'assemblée rivale la présence
d'une opposition accentuée. Les plus farou
ches opposans du Sénat seraient à peine ad
mis dans le centre gauche. Enfin ce qui le
gâte tout à fait, c'est qu'il n'a point d'irré
conciliables.
Les sénateurs, Cependant, avaient sur les
députés un grand avantage : ils pouvaient
$tre ministres et conserver leur siège; lés
députés ne pouvaient accepter us porte
feuille sans abdiquer leur mandat. Il ne
faut peint se dissimuler que ce privilège
des sénateurs leur donnait sur les membres
du Corps Législatif une gïande supériorité.
Ces dernier# étaient bien, si l'on veut, les
vrais représentans du pays ; ils émanaient
directement du suffrage universel ; ce n'é
tait point leur retraite que leur infligeaient
les électeurs en les envoyant à la Chambre.
Mais leur puissance, si développée qu'elle
fût, avait son grain de sable. La Constitution
réservait aux élus du-peupleune sorte de
supplice de Tantale que ne subissaient par
les membres du Sénat, ni aucune autre
classe de citoyen? ; elle leur montrait de loin
le portefeuille et lorsque, au prix des plus
pénibles efforts, ils s'en approchaient, une
voix leur criait d'opter entre les honneurs
du ministère et le mandat de député.
Mais hélas! cette supériorité, la plus pré
cieuse après celle de l'âge et de l'expérien
ce, les sénateurs l'ont perdue. Maintenant les
députéspourront êtreministres commele pre
mier venu. Ils auront même plus souvent que
les sénateurs l'occasion de le devenir; c&r ils
exercerontsurla marche générale des affaires
une action plus décisive; ils auront le prestige
du mandat électif,ilsaurontla popularité'qui
s'attache à la jeunesse, à l'éloquence, à tou
tes ces séductions qu'un député peut acqué
rir et qu'un sénateur ne peut remplacer que
par l'expérience et la majesté, (jue va-t-il
donc rester aux gardiens du pacte fondamen
tal ?1ls auront encore leur dotation ; mais
quel est celui d'entre eux qui ne sacrifierait
avec jois sa dotation pour les agrémens et
les avantages que va procurer désormais le
tilre de député ! Il est à craindre même que
si cet état de choses ne devait point changer,
l'Empereur ne soit embarrassé pour nommer
. de nouveaux sénateurs. Tout fonctionnaire
de talent n'ayant point mis le comble à ses
ambitions, plutôt que de solliciter un siégo
sénatorial, se mettrait en quête d'un collège.
Ceux qui se sentiraientencoreun peu d'élo
quence, un peu de vigueur ne voudraient
point aller s'enfouir; l'on ne verrait plus des
personnages ministériels envier le Sénat com
me une compensation à leur disgrâce. La
grande revanche, le vrai chemin pour remon
ter à tout serait le chemin de la députa-
tion. Qui sait même si quelques-uns des
personnages qui se prélassent aujourd'hui
au Luxembourg ne se mettraient pas en
rupture de ban pour tenter l'escalade de la
représentation nationale ?
Il ést certain que l'Empereur ne peut souf
frir que le Sénat tombe dans un pareil état
de désorganisation. Puisqu'il existe, il faut
le maintenir et le faire respecter. L'intérêt
que le chef de l'Etat porte à cette auguste
assemblée s'est toujours affirmée avec beau
coup de sollicitude: On se souvient d'une
note qui parut au Moniteur de 1856, dans
laquelle l'Empereur gourmandait paternel
lement ie Sénat de ce qu'il s'effaçait trop.
Cette note rappelait aux honorables mem
bres leurs attributions et leurs devoirs. De- '
puis lors, toutes les fois qu'une réforme a
été introduite dans l'organisation des pou
voirs publics, le Sénat en a eu sa part ; en 1860,
ses séances,comme cellf s du Corps Législatif,
oht reçu la publicité des journaux ; il a vu
entrer aussi dans l'enceinte sacrée où per
sonne ne pénétrait, les ministres de la pa
role ; il a eu, un moment, comme le Corps
Législatif, le droit de discuter et de voter
une adresse. En 1868, il a acquis le droit
d'interpellation. Quoiqu'il n'ait revendiqué
aucune liberté, il n'a point été oublié dans
la répartition de celles qui ont été obtenues.
Maintenant l'autorité promise au Corps
Législatif va être si grande quel'on cherche
le moyen d'augmenter proportionnellement
le* attributions du Sénat. Nous comprenons
l'embarras où doit se trouver le gou-
verhement. Il ne voudrait point refaire
une Chambre des pairs; il ne peut rêver
une Chambre des lords absolument in
compatible avec notre organisation politi
que et déjà menacée en Angleterre par le
flot montant de la démocratie. Il ne faut
point que le Sénat soit dominé, mais il ne
faut pas non plus qu'il domine et qu'il
paralyse l'aetion du pouvoir législatif.
On se trouve en présence d'un difficile
problème : Le Sénat est le gardien du
pacte fondamental et, à tout instant,
c'est du Corps Législatif que partent les
tentatives de modifications au pacte fonda
mental; celles même que le Sénat va subir,
c'est le Corps Législatif qui les a revendi
quées. Doit-on, pour restreindre l'initiative
de fait que prend celui-ci, augmenter l'ini
tiative de droit dont l'autre est muni? doit-
on donner au Sénat des attributions législa
tives? doit-on soumettre à l'élection une
partie de ses membres?
fces questions sont aujourd'hui à l'étude
et nous voyons que l'on cherche, de bonne
foi, la meilleure combinaison pour tirer un
parti utile du Sénat dans l'organisation nou
velle de l'Empire.
a. rénal.
On lit dans la France :
Le journal Paris, qui nous arrive au mo
ment de mettre sous presse, contient le para
graphe suivant :
Nous croyons savoir que la question de la disso
lution a été agitée dans les conseils du gouverne
ment, et que le principe de cette mesure a été adopté.
Si nous employons cet'e sotte formule : « Nous
croyons savoir, » c'est pour nous conformer à la
Idi sur les fausses nouvelles, la seule de nos luis
pénales qui ne tienne compte ni de la vérité des
faits ni de l'intention. Débarrassé de cette crainte,
nous dirions que nous l'affirmons.
Cette nouvelle est absolument dénuée de fon
dement.
NOUVELLES POLITIQUES.
La rédaction du sénatus-consulte, lu hier
en conseil des ministres, a donné .lieu à
quelques observations de la part de l'Empe
reur. Oa assure que demain l'œuvre défini
tive sera l'objet d'un nouvel et dernier exa
men.
M. de Banneville, notre ambassadeur à
Rome, doit prochainement venir en congé à
Paris. On profitera de sa présence pour don
ner un sucefesseur à M. Armand, premier
secrétaire de l'ambassade, nommé chef du
cabinet du ministre des affaires étrangères.
Nous croyons savoir qu'il n'est nullement
exact qu'une dépêche ait été adressée à
notre ambassadeur à Rome, au sujet du
futur Concile œcuménique.
On nie aujourd'hui que des instructions
aient été adressées aux commandans de la
garde nationale mobile pour les inviter à
enjoindre aux officiers de montrer à l'ave
nir plus de, sévérité, et de dresser régulière
ment l'état des hommes manquant aux exer
cices.
. Un développement de sévérité se trouve
rait absolument inopportun en présence du
bon vouloir et du zèle dont les soldats de la
garde mobile ont fait preuve depuis le com
mencement des exercices. On n'a eu à
constater nulle part ni insubordination ni
indiscipline réelle.
« Quant à l'état des hommes manquant
aux exercices, lesquels d'ailleurs ont été en
général fort peu nombreux, il n'est point
besoin d'inst.ructions nouvelles, dit la Pa
trie, pour qu'il soit régulièrement dressé à
la suite de chaque exercice.
» , La loi en fait une obligation aux offi
ciers à la suite de toutes les réunions, et il
a été régulièrement transmis à l'autorité mi
litaire après chacune des manœuvres. » —
Bonnet.
M. Vallery-Radot, bibliothécaire au palais
du Louvre, est nommé chef du cabinet
ministre de l'agriculture et du comme
On a de meilleures nouvelles
houillerde Carmaux. Les copces!
connues légitimes ont été faites
vriers. On compte sur une très p
reprise des travaux.
A Tarare (Rhône), la grève est générale.
Presque tous les ateliers sont déserts. Ceux
de l'importante maison J.-B. Martin sont
menacés.
Am. Matagrin.
On considère comme certain que la pu
blicité des séances sera une des premières
réformes apportées à la constitution du
Sénat.
MM. Rouher et Schneider ont assisté hier
au conseil des ministres.
On rapporte que M. Schneider aurait dit,
hier, en revenant de Saint-Gloud, à quel
ques-uns de ses collègues : « Tout va bien 1 »
Nous apprenons que don Carlos vient de
quitter Fontainebleau, se dirigeant vers le
Midi.
Le roi de Hollande vient d'accorder l'exé-
quatur à M. Darimon en sa qualité de con
sul de_Frauce à Rotterdam.
Nous reproduisons les manifestes jus
qu'ici connus des membres de la gauche
démocratique.
Après avoir lu ces divers documens, on
s'explique que leurs signataires n'aient pu
s'entendre pour rédiger une déclaration con
tenant l'exposé de leurs doctrines. Aucun
d'eux n'exprime des vues politiques nettes
et précises ; ce n'est qu'une protestation né
gative contre ce qui se fait ou se prépare.
Il n'y a de commun entre ces manifestes
que la violence du ton, l'exagération des
idées et use certaine note uniformément ai
guë et bruyante.
M. Bancel dit que les réformes projetées
« ne sauveront rien, pas même les appa
rences. »
M. Magnin leur reconnaît « une certaine
importance ; » mais les déclare « complète
ment insuffisantes. »
M. Marion les croit, lui aussi, « complète
ment insuffisantes. »
Ce que seront les modifications promises,
M. E?quires ne le sait pas « et ne veut pas
le savoir.-»
M. Pelletan n'y voit que de « puérils tâ-
tonnempns, »
De telles affirmations, jetées au courant
de la plume et sans raisons à l'appui, ne
convaincront assurément pas le lecteur qui
se paie d'idées et non de mots».
Il est certain que nous entrons à pleines
voiles dans le régime parlementaire. Que
les signataires des manifestes rêvent une for
me de gouvernement qui soit plus de leur
goût, c'est leur affaire; mais avant de con
damner les réformes promises, il eût été
boD, ce semble, de démontrer en quoi elles
ne répondaient pas à la formule : « Le gou
vernement du pays, par le pays. »
Am.Matagrin.
LES MANIFESTES DE LA GAUCHE.
Le Progrès de Lyon publie la .lettre sui
vante, • adressée par M. Bancel à ses élec
teurs :
Aux électeurs de la 2 e circonscription du Rhône
Chers concitoyens,.
La prorogation de la Chambre nous a été
notifiée le 13 juillet par un décret inséré au
Journal officiel.
v C'est ainsi, il y a dix-sept ans, que j'appris le
coup d'Etat au 2 décembre 18SI et mon exil du
9 janvier 1882.
Par là, il est clair que les procédés du gou
vernement impérial n'ont pas changé ; ils sont
conformes à son origine. Elle le condamne à
les pratiquer sans cesse. Je ne m'en plains ni
ne m'en étonne, sachant que le pouvoir person
nel n'est pas libre de se réfoïmer sans s'abolir.
Mais la France a le droit imprescriplible de
réclamer le gouvernement du pays par le pays.
Elle l'a fait aux élections du 24 mai et du -7
juin. Trois millions six cent mille sufffages ont
signifié à l'Empereur la volonté de la France.
L'opposition radicale s'était chargée d'être
l'organe de cette revendication de la liberté. Lo
gouvernement impérial lui a fermé la bouche et
s'efforce de calmer l'inquiétude générale par
l'octroi de concessions illusoires et par la con
vocation du Sénat conservateur.
Ces mesures ne sauveront rien, pas même
les apparences. Le pouvoir personnel vient au
contraire de s'affirmer avec plus d'éclat et de
persistance au moment où les électeurs deman
daient la restitution de leurs anciens droits.
La prorogation inopinée de la Chambre me
préoccupe à un autre point de vue. Après avoir
humilié en ma personne et en la personne de
hsekhheess
sssa
Feuilleton du Constitutionnel, 28 juill.
LA DESTINÉE
Première partie.
IX. "
On était cependant en plein® saison pari
sienne, et déjà plusieurs de ces fêtes bril
lantes, ,comme la cité-reine peut seule en
offrir; avaient réuni dans les hôteté des mi
nistères, ou dans les palais cosmopolites des
grandes dames 'étrangères, c« que l'on est
convenu d'appeler tout Paris.
M. d'Ambieuse avait été porta là, tout
naturellement, par le flot mondain au mi
lieu duquel il vivait. Nulle part, ii n'avait
vu Antoinette. Il y avait éclipse complète de
ce bel astre dans son ciel natal. La jeune et
sémillante marquise faisait-elle une retraite?
était-elle en train de quitter ses corsages dé
colletés pour la robemontanle,couleur feuil
le-morte, laissée chez les carmélites par
Mlle de La Yallière ? La chose, à vrai dire,
n'était pas très vraisemblable, ce qui n'était
pas une raison pour qu'elle ne fàt pas
vraie. Avec les femmes, il faut s'attendre à
tout, à ce qu'il y a de pire... et même à ce
qu'il y a de meilleur.
Jacques, qui s'était applaudi tout d'abord
du hasard heureux qui lui épargnait la ren
contre d'une idole trop adorée .un jour pour
qu'il fût certain de la revoir avec une par
faite indifférence, s'étonuait, cependant, du
grand silènes qui se faisait autour de ce
nom, si souvent répété jadis par les échos de
(Voir Ils Constitutionnel du 37 juillet.)
la grand'ville. Il se surprenait, depuis quel
que temps, à y penser un peu plus peut-être
qu'il n'aurait dû, car cette pensée lui appor
tait toujours avec elle une préoccupation
douloureuse. 11 s'en fallait bien que l'an
cienne et cruelle blessure fût tout à fatit ci
catrisée.
Disons-le, toutefois, ces dispositions ^'es
prit si pénibles n'étaient pas constantes
chez M. d'Amblôuse, et elles n'avaient
goint le caractère fâcheux d'obsession que
nous leur avons connu jadis. Ce n'étaient
que des crises. La crise passée — et, grâce
à Dieu ! elle ne durait jamais bien longtemps
— le jeune capitaise redevenait un bon
compagnon, vif esprit, joyeuse humeur, et
pas le moins du monde inaccessible aux di-
vertissemens et aux plaisirs de son âge,
mettant, au contraire, à profit toutes les ai
mables occasions que lui offrait galamment
darne Fortune,
Un matin, comme il revenait de son mi
nistère, «ù il était allé prendre l'air des bu
reaux, il traversait lo jardin des Tuileries
avec la lenteur nonchalante d'un flâneur
prodigue de son temps. Il s'absorbait agréa
blement dans la contemplation du charmeur
d'oiseaux, qui, au moyen d'une distribution
aérienne dé miettes de pain, captive si gra
cieusement l'essaim mendiant des moineaux
familiers, ijuand il sentit une main amie qui
se glissait légèrement sous son bras.
— Tiens ! c'est toi, Duval? fit-il lorsque,
en se retournant, il aperçut à ses côtés un
grand gaillaTd aux longues moustaches noi
res, qu'il reconnut tout de suite pour un de
ses camarades de promotion* un peu oublié
pourtant, depuis l'école, car la vie les avait
séparés.
Après l'échange de cordialités, de poi-
gtiées de main, de questions «t de félicita
tions usitées en pareil cas :
t Que fais-tu ce soir ? demanda le lieute
nant Duval à notre Africain.
— Moi ? pas grand'chose 1
— Mais encore ?
—Je crois que je vais aux Italiens.
— Tu n'en es pas plus sûr que cela ?
— Si 1 J'ai une place dans une loge, avec
l'oncle de Blangy.
— Très bien! Et après?
— Après ? Je rnô couche.
— Sans souper?,
— Dame I si j'ai bien dîné.
— Alors dîne mal et viens souper ! Le
souper est un repas charmant.
— Tu m'invites?
— Oui.
— Et où cela?
— Chez une femme, parbleu !
— Une femme chez qui tu fais tes invita
tions ? Autant dire chez toi:..
— Eh bien, non ! il ne me convient pas
d'être fat! c'est uns amie... et riea qu'une
amie l
— Et de quel monde?
— Oh l cela va sans dire l du monde où
l'on s'amuse.
— Du tien, alors?
— Situ veux !
— Elle demeure ?
—17, rue Roquépine.
■—Et s'appelle?
— La Pjetra-Nera !
— Une Italienne ?
— Par la grâce du sacrement.
— On se marie donc aussi dans ce monde- »
là? -
— Quelquefois l
— Quelle femme est-ce donc?
—De naissance, ©lie ©stHongrôise.Jenesais
pas si ses parens. étaient honnêtes; mais, ea
tout cas, ils étaient pauvres. Ils ne lui ont
laissé d'autre héritage que%a beauté, mais
une beauté !... Tu la verras, je ne te dis que
cela 1 Naturellement, elle est vanue à Paris,
le pays du monde où l'on exploite le plus
avantageusement ce genre de patrimoine.
Elle a obtenu, comme pêche à quinze sous,
tous les succès qu'elle pouvait ambitionner.
Mais c'est une femmeavisée. Quand elle a vu
que le nom de ses pères comsagnçait à être
quelque peu démonétisé sur la place, elle a
voulu s'en payer un autre, et ses moyens le
lui permettaient, ear elle était fort riche.
Elle a donc mis sa main au concours —
en adjudication, si tu aimes mieux — et
cé ne sont pas les enchérisseurs qui ont
manqué, je te prie de le croire. Le
cahier des charges. ne descendait- pas au-
dessous du baron, mais il montait jusqu'au
prince, La maTge est grande, comme tu vois:
du simple tortil semé de perles à la cou
ronne fermée. Tu le sais aussi bien que
moi : dans upe ville comme Paris, tout ést à
vendre; il suffit de trouver un acheteur. Le
mot de Jugurlha est toujours vrai;*mais c»
n'est plus à Rome qu'il faut le dire 1 II ne
manque pas de maris sur la place pour les
filles riches.
L'affaire de ma belle Hongroise a été-ré
glée pardevant le notaire; le maire avec soa
écharpe, et le curé avec son étole, tout le
monde y a passé. L'épouseur était un eomtç
italien, vieux, laid, pauvre;, mais noble
comme un arrière-neveu de Charlemagns,
et un peu poitrinaire,—ce qui ne gâtait rien.
Ce parfait gentilhomme lui a fait la grâce
de mourir au bout d'un an et un jour d'un
bonheur qui ne fut point parfait, en lui
laissant les deux seules choses-qu'elle eût
jamais demandées à sa tendresse, un nom
et un titre, qu'elle possède aujourd'hui,
car 4 elle est authentiquement comtesse et
porte légitimement le nom de Pietra-Nera,
un des plus beaux noms du Livre-d'Or flo
rentin. v
—C'était un marché comme un autre 1 et
ce n'est pas elle que je méprise I
— Ni moi non plus I Elle prouve qu'elle
préfère la noblesse à l'argent.
— Et lui l'argent à la noblesse; le beay
rôle est encore du côté de la fymme.
— Quoi qu'il en soit, le mariage l'a posée,
et son titre la soutient. Si.pour nous autres
qui la connaissons, elle est toujours Nana,
la bonne fille;— Nana, c'était son petit nom
■—pour le§ gobe-mouches, elle est Madame
la Comtesse gros comme le bras, et elle
occupe incontestablement le pïemier rang
dans l'aristocratie de son monde.
— Oui, dans l'aristocratie du vicel
— Comme tu voudras, Caton I Mais, en
attendant, dis-moi si tu viendras chez la
comtesse.
\ —Est-ce qu'il faudra l'appeler toujours
Madame la comtesse ?
— Ceci est laissé à la géaérosité du visi
teur. Mais je le jure qu'avec les gens d'esprit
comme toi, ce petit détail lui est bien in
différent.
— Ma foi ! je voudrais bien! mais je
trouve cela si drôle de m'en aller ainsi, de
but en blanc, chez une femme que je ne
connais pas. ' '
— Mais elle te connaît toi !
— Je voudrais bien savoir d'où ?
— D'Afrique, parbleu !
— Où elle n'est jamais allée !
— C'est ce qui rend la chose plus piquan
te! Mais que veux-tu, mon dier? ta gloire,
sans que tu t'en doutes, a fait le tour du
monde ! Elle a pénétré jusque dans un petit
hôtel de la rue Pioquépine, entre cour et
jardin ! Quand on s'avise, comme toi, d'être
un héros, il faut bien avoir les avantages de
sa position.
Au siècle dernier, tu aurais reçu des pou
lets ambrés et des lettres qui auraient senti
la poudre à la maréchale, t'invitant à de pe
tits soupers chez de grandes dames. Au
jourd'hui ce sont de petites damés qui in
vitent à de grands soupers. Mais qu'im
porte, pourvu que l'on soupe? ajouta l'ai
mable garçon' avec un geste insouciant, tout
à fait digne de l'époque plus galante que
morale à laquelle il faisait allusion.
— Soit ! va pour le souper! tu m'as dit :
rue Roquépine?
— Oui, n° 17.
— On y sera ! " .
— Et je te préviens d'avance que tu peux
t'attendra à des merveilles. Même prévenu,
tu seras étonné... La comtesse est une des
femmes les plus élégantes de Paris , et
en toute chose il lui faut le fin du fia!
Elle est pourrie de chic, comme on dit dans
son monde. Mais, vois-tu, mon bon, où elle
a passé, il ne reste plus qu'à tirer l'échelle.
— Elle a donc une grande fortune ?
— Tu m'embarrasses ! Je lui ai déjà connu
plusieurs fortunes.
— Ah! quand il n'y en a plus, il y en a
encore?
— Précisément. Jamais plus petites dents
n'ont mangé de plus gros héritages. C'est
même amusant à voir faire'! Elle a un ap
pétit à croquer une province tous les nia-
tins et un royaume tous les soirs.
— Alors il lui faut des princes régnans.
— Elle en a eu.
— Eh ! mon cher, quelle figuré veux-tu
que "je fasse dans ce monde-là?
— La tienne, morbleu ! celle d'un brave à
tous crins, d'un lion africain, qui n'a peur
ni du fer, ni du feu, ni des homraes, ni des
femmes, et qui, après tout, vaut mieux dans
son petit doigt que les quarante con
vives avec qui on va te mettre à table, —
moi excepté, bien entendu.
— Mon bon Duval, j'ai passé l'âge des il
lusions, et je sens que dans ce mondç-là,
comme dans beaucoup d'autres, hélas! on
fait cas de l'homme d'après ce qu'il a, et
non d'après ce qu'il est !
—Tune disque des sottises! L'homme ne
se nourrit pas seulement de pain, la femme
non plus. Avec ces dames, il y a toujours le
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