Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-27
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 juillet 1869 27 juillet 1869
Description : 1869/07/27 (Numéro 208). 1869/07/27 (Numéro 208).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
LAJ\Û
ANNEE.—HP 208.
ABONNEMENS DES BÉPARTEMENS*.
BUREiUX K PARTS ! m 3é faloîs {PaMs^Royal}* n." 10:
maasss^nasBssiœit?""
1
' - - IEP
1ROIS MOIS.
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FR.
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SIX MOIS..........
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FR.
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UN AN
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FR.
ipoua ^ES pays étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imprimerie .du Constitutionnel,
, E. G ibiat et c°.
rue des Bons-Enfans, 19.
MARDI 27 JUILLET Ï889.
i^gwjWWKBHEEB
ABONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS.,
SÈL MOIS....
UN AN'.
13 f lu
26 FR.
32 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES,
JOUKNAIî POLITIQUE LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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veler immédiatement, s'ils ne veulent pas
éprouver de retard dans la réception du
journal.
PARIS, 96 J
lïtLET.
Dansle domaine des nouvelM^ex-lérieures,
■ c'est la situation de l'Espagne^jai atlitè) J
ee moment, l'attention particulièrèlterTlsu-
rope. ,
Les événemens, nous le regrettons très sin
cèrement, ont donné raison, plus prompte-
ment que nous l'avions cru nous-mêmes, à
l'opinion que nous ayons émise, dès le
début, sur la révolution de septembre 1868.
Nous n'avons jamais nié que l'état des cho
ses dans la Péninsule était devenu insoute
nable : de grandes fautes commises en haut,
de coupables ambitions s'agitant au milieu,
l 'état d'abandon des classes inférieures,.tout
cela créait une situation au bout de laquelle
une catastrophe se montrait en perspective.
Un seul homme existait qui était assez
puissent, assez énergique pour faire vivre
cette société malade : Narvaez disparu, le
cataclysme était. imminent. Voilà ce que
nous avions vu et prévu dans les aSaires
d'Espagne. , ■
L'insurrection de septembre et ses résul
tats immédiats n'ont pu nous aveugler sur
l'avenir. Comment croire à la franchise d'un
mouvement, à l'avènement d'un ordre de
choses meilleur, en voyant renverser le
trône par ceux-là mêmes qui, depuis de lon
gues années, avaient successivement siégé
auxconseils de la couronne ? Comment croire
au retour , de l'esprit d'ordre, au respect de
la loi, aux pratiques, sincères des libertés
constitutionnelles, alors;que l'on voyait ar
river au pouvoir ceux-là mêmes qui auraient
eu le pouvoir de faire profiter leur pays de
tous ces bienfaits s'ils avaient été moins
préoccupés d'intérêts personnels et égoïstes?
Tels étaient nos doutes du premier mo
ment et l'événement n'a pu que les corro
borer. La situation de l'Espagne est plus
précaire qu'auparavant. Grâce au rôle joué
par ses chefs dans l'insurrection, l'esprit
d'indiscipline envahit l'armée; le brigandage
a pris des proportions menaçantes et la con
fiance des citoyens dans les 'autorités est
r d'autant plus ébranlée que la justice elle-
même parait intimidée et ne sévit plus avec
la vigueur nécessaire.
L'Espagne, cela n'est pas. douteux, est
monarchique : la meilleure preuve de ce
fait se trouve dans le vote des Cortès consti
tuantes qui, au milieu du courant démago
gique, ont proclamé la monarchie. Compro
mis Yis-à-vis de la dynastie déchue, enga
gés contre la branche aînée des Bourbqps
d'Espagne,; les chefs de la révolution ont
cherché la solution dans " une candidature
étrangère. On sait combien de noms ont
été prononcés : presque toutes les dynasties'
de l'Europe y ont passé. Mais aucun .prince
étranger n'a voulu assumer la responsabilité
de la guerre civile qu'une acceptation aurait
infailliblement fait éclater.
- Malheureusement, la guerre civile n'en est
pas moins, imminente. Le parti carliste, fort
du vote monarchique des Cortès, lève la tê
te: il compte de nombreuxadhérens dans jes
populations et dansTannée, et il n'ya quélê 1
parti républicain qui l'égale en énergie et en
résolution. Le gouvernement de Madrid com-
-battra ce mouvement : en cela, il est dans
son rôle. Mais, au nom de quel principe le
combattra-t-il - ? Quel appui moral trouvera-
t-il dans les populations et dans les. pou-:
voirs constitués? Voilà ce qu'un prochain
avenir nous dira.
- Notre - correspondance particulière, - que
nous publions plus loin, noua, fournit des
renseignemens intéressans sur les forces et
les chances possibles de Charles VII.
Les délégations austro-hongroises ont
nommé des commissions spéciales chargées
de, l'examen du budget des dépenses. A
cette occasion, on a discuté la politique ex
térieure dont M. de Beust a présenté,un ex
posé dans le Livre rouge.
On apprend, des débats de la commission
îisleithane, que l'attitude prise à l'égard de
ia cour de Rome a été généralement approu
vée. M. de Beust, en effet, a cherché à évi
ter une rupture qui aurait affligé les popula
tions sincèrement catholiques. Le chance
lier de l'empire s'est attaché notamment à
préserver de toute atteinte les droits auto
nomes de l'Eglise. ; Mais en même temps, il
a sauvegardé les droits de la société civile
et de l'Etat constitutionnel qui, dans le cerclé
de leur compétence, demandent également à
fonctionner en toute indépendance. ■
La majorité de là commission du budget
a donné son.adhésion à cette ligne de con
duite et manifesté son avis par un vote ap-
probatif du chapitre des dépenses diploma
tiques. 5
edouard simon.
Une enquête est ouvert e.au sj iiot £e ces désor
dres.
Efenaiee; • >
Alençon, 26 juillet.
Election d'un conseiller général pour le -camion
de Ferté-Fersnel {Orne).
Inscrits, 2,329. — Yotans, 1,828.
M. Léon Massera, 818
Comte de Mentaux, 663
Voix perdues, 88
Election d'un conseiller général pour le canton.
... de Meslé-sur-Sarthe {Orne).
Inscrits, 2,686. —Votans, 2,126.
Comte Rœderer 1,303 ,
M. Courouge 472
Le Gaulois, dans son numéro d'aujour
d'hui, prétend avoir reçu de sor correspon
dant d'Alger les plus graves nouvelles. D'a
près lui, les troupes qui tiennent garnison
en Afrique auraient reçu l'ordre de se con
centrer sur le littoral; même elles auraient
déjà commencé leux mouvement et elles se
prépareraient à s'embarquer au premier si
gnal. Il ajoute queles compagnies debàteaux
à; vapeur qui desservent notre colonie ont
été invitées à mettre tous les paquebots à la
disposition de M. le ministre de la marine.
Et, comme s'il craignait que ces nouvel les
ne jetassent pas assez 'd'inquiétude dans
les esprits > il termine en disant que le maré
chal de Mac-Mahon et le préfet maritime de
Toulon ont été mandés à Paris en vue d'é-
Ventualités menaçantes,
Nous sommes autorisés à donner à l'en
semble de ces allégations et à chacune d'el-
. les en particulier le plus formel et le plus
énergique v démenti. M s . le maréchal de Maç-
Mahon n'a pas quitté Alger. Aucun des ré-
gimens d'Afrique n'a reçu ordre de se rap
procher dés points d'embarquement. Il n'y
a pas eu dans les trois provinces d'autre
mouvement que le changement de garnison
qui s'opère chaque annéeà pareille époque.
' Il est on ne peut plus regrettable de voir-
accueillir avec une semblable légèreté des
informations aussi contraires à la vérité.
C'est méconnaître ,.la mission de la presse,
que de reproduire, sans contrôle, des nou
velles qui paraissent inventées dans un inté- *
rêt do spéculation.
Le secrétaire de la rédaction,
- C. P1EL. "
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , le 24 la 26 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 72. » 71.90
•Fin du mois. 71.92 71.92
41/2au compt. 103.50 103.40
s
»
»
10
»
10
télégraphie' privée.
AGENCE " H A VAS.
JEsasaffise. '
Madrid, 26 juillet.
Les factieux de Ciudad-Real se sont dispersés
'par petits groupes qui sont poursuivis par les.
troupes. Rien de nouveau dans le reste de l'Es
pagne. " *'
Autriche.
■ Cracovie, 28 juillet.
La foule a renouvelé hier soir la tentative de
pénétrer de vive force dans ïe couvent des Car
mélites, "où a'été signalé un cas de Séquestra
tion. Repoussée par ia force publique, la foule
s'est dirigée sur le couvent des Jésuites et sur
d'autres couvens, et a brisé les ritres à coups
depierres. En outre; • elle a insulté lo recteur
dos Jésuites. Quatra.indiyidus, ont été arrêtés.
- - ' SERVICE DE NUIT. '
Pimasse.
Berlin 26 juillet.
La Gazette de l'Allemagne du Nord dément
la nouvelle donnée par la Wiest de Saint-Pé
tersbourg, d'après laquelle !e roi de Prusse et
l'Empereur d'Autriche auraient accepté l'invi
tation du czar et auraient promis d'assisté* aux
grandes manœuvres qui auront lieu prochaine
ment à Odessa. , "
Berlin, 26 juillet.
On écrit de Fulda à. la Gazette nationale :
Les évêques autrichiens assisteront à la con
férence des t'v^qu s aioirrnds qui doit s'ouvrir
dans cette ville . le l" septembre. Des lettres
d'invitation ont ete adressées aux archevêques
de Fulda et de Saizbourg. ®
Madrid, 26 juillet.
Les. arrestations d'agens carlistes continuent.
On signale quelques nouveauxmouvemens qui,
toutefois, n'ont pas une importance sérieuse.
■Une conspiration carliste a été découverte à
Pampelune.
Le but des conspirateurs était de s'emparer
de la citadelle de cette ville. Un dés chefs de là
conspiration a été tué, un autre a été griève
ment blessé.
Un grand enthousiasme règne parmi les li
béraux de Pampelune.
Jamais la liberté ne s'était vue à pareille
fête. On l'entourait, on la félicitait," on lui
prodiguait les noms les plus tendres r e'était
à qui lui offrirait son bras parmi les candi
dats officiels, et le Public lui-même lui
tourhaitunmadrigalselon ses petits moyens.
Chacun-- s'excusait de ses froideurs pas
sés,. promettait plus d'enthousiasme pour
l'avenir, et l'on vit un des « sages de la
Grèce» déclarer, hautement que s'il avait
voté contre les lois du 11 mui 1868. c'est
qu'à son sens ellôs 'n'étaient pas suffisam
ment libérales; ;
On était à la veille des élections. Tous les
esprits étaient à la liberté, et il n!eût pas
été sage à un député ayant quelque attache
ment-pour son siège de remonter le courant
de l'opinion. ^
Les élections faites, il y eut bien; de ci, de
là, quelques retours vers le passé, quelques
meâ culpâ réactionnaires; mais un très grand
nombre, sinon le plus grand nombre, resta
fidèle aux engagemens pris pendant la pé
riode électorale; et M. Ernest Dréolle, que sa
situation de■-député contesté exposait aux
ha?ards d'une élection nouvélle, n'hésita pas
à réelamer dans son journal toutes les réfor
mes,, que les 116, plus a.uc'acieux, revendi
quaient par voie d'interpellation. ■
Survient la prorogation, et voilà le Public
fort empêché!
On ne sait, ea effet, quand la Chambre se
réunira; partant; quand M. Dréolle sera dé
finitivement fixé sur sa situation person
nelle.
Plusieurs "mois , s'écouleront peut - être
avant que l'on reprenne la vérification des
pouvoirs. En politique c'est tout un avenir.
Des événemens. imprévus peuvent sur
gir, certaines influences peuvent s'exercer,
le vent peut changer^ bref, M. Dréolle, re
nonçant à une opinion provisoire qu'il lui
faudrait garder plus que de raison, revient
hardiment, résolûment à ses. aspirations
premières. Il attaque l'interpellation des
116,! et par conséquent le message impérial
qui lui donne satisfaction.
Ecoutons-le parler :, .
Ce que les 116 demandent, c'est le régime
parleinsntaire. Or ce régime , l'histoire l'a
condamné; la France démocratique, la vraie
France, celle dont «les 116 d'aujourd'hui ne
sont pas les représentons » n'en veut à au
cun prix, — et s'il est une chose qui sur
prenne M. Dréolle, c'est que Paris et les dé
partement ne s'insurgent pas contre les li
bertés nouvellês.
« Les esprits sont calmes, nous dit-il, ils
ne s'agitent nulle part et ils attendent avec
patience la fin de la comédie des 116. Mais
ce calme ne signifie ni adhésion, ni consen
tement. »
Il paraît, s'il faut en croire, le Public, que
c la machine retouchée, chargée dé vieux
engrenages » risque fort d'éclater « dans les
mains de ceux qui auront conseillé si
bruyamment de faire ce chef-d'œuvre. »
Une seule chose peut nous sauver. Une
réaction intelligente, un retour à la dicta
ture, et M. Dréolle nous les fait pressentir
en ces termes : -
Ce que nous affirmons dès à présent, c'est
que ce n'est pas là que les esprits vraiment dé
mocratiques et vraiment libéraux chercheront
leurs satisfactions ni leurs espérances.
La crise qui vient d'éclater les aura rendus
exigeaiis. lis ne seront pas déçus; parce qu'ils
• savent qu'ils ont peu à attendre d'une coalition
extra-parlementaire, mais ils seront plus impa
tiens, parce qu'ilsauront compté le temps perdu..
; Le peuple de 1882, celui .d'où est encore sor
tie la majorité de 1869, se demandera si, après
avoir travaillé pour la plus grande gloire de
M. Latour-Dumoulin et dé M. Buffet, l'Empire
ne songera pas à travailler pour lui.
Est-ce. bien M. Dréolle qui parle ainsi :
M. Dréolle qui, récemment encore, revendi-
quait pour fa majorité « sortie des entrailles
du pays », l'honneur d'avoir imaginé l'in-
terpellatiqn des 116 ?
~ Et quand nous réclamions une part d'ini
tiative pour le centre gauche, avec quelle
indignation, avec quelle colère M. Dréolle
nous répliquait :
a Le tiers-parti a été noyé par la majorité
libérale. »
Quantum mutatus ab illo !
On ne saura jamais le trouble qu'une pro
rogation peut jeter dans le cesveau d'un dé-
pulé non validé. .
Et maintenant un bon conseil à M. Dréolle:
Quoi que dise, quoi que fasse le Public, le
gouvernement semble parfaitement décidé à
marcher dans la voie libérale.
Le sénatus -coDsultè donnera, à ce que
l'on nous aàsure, pleine satisfaction aux
vœux des 116.
M. Dréolle fait done fausse route, et en
persévérant dans celte voie funeste, il ris
que fort de perdre les sympathies officielles
' auxquelles jl doit sa situation politique et
sa renommée m^me.
Or nous ne croyons pas blesser M. Dréolle
en lui disant que , si son élection "était an
nulée, il compterait beaucoup plus sur l'ap
pui de l'administration què sur l'amour de
ses électeurs pour obtenir un nouveau
triomphe. ...
Robert Mitchell.
Les réunions des ministres ont lieu pres
que chaque jour au ministère de l'intérieur.
On assure que les bases du sénatus-con-
suite sont arrêtées et nous avons tout lieu
de croire qu'on n'a rien dit d'exagéré en
affirmant qu'elles sont des plus libérales.
Sous ce rapport, il y a unanimité parmi
les journaux qui puisent leurs nouvelles aux
sources sûres.
A ce propos, nous croyons devoir recti
fier quelques renseignemens qui, du reste,
ne touchent pas au fond des choses.
iLe président du conseil d'Etat et le minis
tre de la justice ne seraient pas seuls char
gés, si nous sommes bien informés, de ré
diger le projet, do sénatus-consulte. Ainsi
que nous le disons plus haut, tous les mi
nistres se réunissent, fréquemment et pré
parent en commun,: dans un esprit libéral,
et pour le fond et pour la forme, cet im-
portant travail qui sera ainsi l'œuvre du ca-
mnet'èntier. / -
Le texte du sénatus-consulte et l'exposé
des motifs ont dû être examinés aujour
d'hui, à Sàint-Cloud, en conseil des minis
tres.
Il n'y aura, assure-t-on, qu'un seul pro
jet en vingt-quatre articles.
Voici quelques-unes des modifications que
consacrerait le sénatus : consulte :
Les président et vice- présidens seront
élus par les députés au début de chaque ses
sion ; l'élection du président serait soumise
à l'approbation de l'Empereur. v
Les ministres pourront être députés, ainsi
que le sous-secrétaire d'Etat, les magistrats
d'un ordre élevé, de la cour de cassation,
des cours impériales.
Le droit, d'amendement sera complet. On
reviendra aux usages de, la monarchie con
stitutionnelle et de la seconde république.
, Il en sera de, même du droit d'interpella
tion et des ordres du jour motivés.
Il ne paraît pas qu'il doive être rien chan
gé, pour, le moment, à la division de la
France en circonscriptions électorales; toute
fois l'avis da ministère serait qu'il y aurait
opportunité à revenir à la division par ar
rondissement.
C'est M. le ministre de la justice qui com
muniquera le sénatus-consulte au Sénat le
2 août. • ;
La discussion, au sein de la haute assem
blée, offrira un grand intérêt;" mais; quoi
qu'en puissent dire certains journaux, il
n'y a aucun doute à concevoir sur l'adop
tion des réformes constitutionnelles.
Am. Matagrin.
M. le comte Monter de , la Sizerahne, sé
nateur, a écrit, au sujet des réformes cons
titutionnelles, une lettre fort remarquable
que reproduit la France et à laquelle nous
empruntons les passages suivans : '
« Quant à moi, .tout en conservant la regret
que je vous ai plusieurs fois, exprimé., d'avoir
vu certaines lois politiques , précéder l'établisse
ment de la responsabilité collective de ceux qui,
ayant à les faire exécuter., avaient a en prévoir
les effets,, je suis fermemoaî décidé à voier
toutes les dispositions constitutionnelles do na
ture à ne laisser en arriéré aucun de ces points
capitaux qu'il faut tôt ou laru atieindro.
Et ce n'est pas seulejne i oro\ t i bi n
mon cher collègue, par ^ue v ui 1 ù ces
anciennes .assemblées,. ) ai au eu e o tunt i >
-message impérial, se i u r n no i " d e~
parlementaires que j'ai proiessues a une autre
époque, c'est uniquement parce une se couron
nement do l'édifice-, tei qu n nous est propose
par celui à qui nous en devons la base, est de
venu, par la. marcho ; du temps, et la force des
choses, d'une prévoyante et urgente néces
sité; c'est, en un mot, parce que j'ai tou
jours pris au sérieux les actes de ma vie poli-
' tique, et, par conséquent, mon serment de fi-
' délité à l'Emp"reur, dont je crois servir loyale
ment' la cause en m'associa rit k unejéforme
qui, pour ôtre utile,à sa dynastie et profitable
à là France,, doit désarmer -les partis hostiles
par sa netteté, sa 'franchisa et son ampleur.
Nous..trouvons dans l' Indépendant du
Midi le texte suivant de l'un des quatre
projets dé manifestes élaborés par la gau
che. C est le seul qui ail eié un instant ac
cepte par la majorité de Ja gauche :
Brusquement congédiés par un décret de pro
rogation. en piein travail de venfwaron de
pouvoirs, et au moment ou ia Chamure non
élective est enargee par le pouvoir executif
de modilier la consutuiion. les députés (le la
gauche no croient pas que ia surprise fane
a ia représentation nationale puisse modifier a
d tbun de & re la i {,ne oe on ut qmr en t
tracte.
Evoyes au uorps Législatif pour revendiquer
le gou\ mm t u j a ; p r 1 | js i ut
prêts, le jour ou la tribune leur sora rendue, a
demander les iiDeries sans lesquelles il né peut
y avoir pour le pays, que tâtonnemens stériles
et compromis dangereux.
Nous mettons au premier rang do ces libertés :
La suppression.de la loi de sûrete générale;
Le jury en toute matière politique et de presse;
L'intervention des citoyens dans l'élection des
maires ; i
La responsabilité des fonctionnaires publics ;
L'initiative rendue au Parlement ;
Des ministres responsables devant une Cham
bre librement élue, sans candidatures offlcielles "
et sans intervention quelconque di
exécutif.
La France, enfin, revenue après dix-h
à la vie politique, entend être maîtresse
destinées et reprendre son rang au milieu
peuples libres. — Pour extrait : C r Courdoux.
Le décret du 19 juillet, qui réorganise le
corps d'état- major, publié hier dans" le
Constitutionnel, était devenu indispensable
pour mettre, ce corps à même d'assurçr, en"
temps de guerre, le service d'une armée
dont l'effectif a été doublé par la loi du
1 er février 1868.
Dans son rapport à l'Empereur, inséré au
Journal officiel du 25, M. le maréchal Niel
expose avec une grande netteté les nombreux
motifs qui militent en faveur de la mesure,
et dont nous donnons ci-après l'analyse
avec les réflexions-qu'elle nous a suggérées. •
Le corps d'état-major se compose actuel
lement de 580 officiers, tandis que l'ordon
nance de création de 1818 avait fixé ce chif
fre à 712, y compris les ingénieurs géogra
phes chargés spécialement, comme l'indique
leur nom, de la partie scientifique du ser
vice. De îà, avec le développement de notre
armée, une insuffisance notoire à laquell®
il était urgent de remédier.
Demander aux Chambres un crédit pour
porter ces cadres au niveau des besoins d»
l'état de guerre n'était • pas possible. Ce
moyen présentait en outre l'inconvénient de
donner un nombre d'officiers hors de pro
portion avec les nécessités ordinaires du
temps dé paix.
Le maréchal Niel a donc pensé à 'recruter
dans les .corps de troupe un certain nombre
d'adjoints à l'état-znajor, conformément au
désir exprimé par la haute commission mi
litaire chargée; en 1830 et 1831, sous la pré
sidence du maréchal Molitor, de l'étude des
diverses questions se rapportant à l'organi
sation de l'armée. La commission, dans un
avis fortement motivé, recommandait d'ad
mettre immédiatement à.l'Ecole d'applica
tion un nombre d'élèves supérieur aux be-
sbins réels..
Les considérations développées à cette
époque ont doublé de valeur avec le chiffre
de l'armée sur le pied de guerre; l'expé
rience de la campagne dé Crimée en a dé-»
montré la -justesse. ~ En. effet, pendant
l'année 1855 , le chiffre des élèves ad
mis à l'Ecole d'état-major fut porté de
25 à 90. Outre la perturbation jetée dans
l'avancement du corps qui vient seulement,
de reprendre son cours normal, rabaisse
ment du niveau des études a prouvé qu'une
promotion de Saint-C.yr ne pouvait guère
fournir plus de 30 à 40 officiers suscepti
bles de suivre avéc fruit les cours de l'Ecole
d'application d'état-major. , '.
Pour éviter à l'avenir de ^ pareils inconvé-
niens, et trouver, par des ressources/accu-
mulées.'lans les régimens d'infanterie et de
cavalerie, le nombre d'officiers nécessaires
en cas de guerre, l'Empereur a décidé que
le nombre des élèves admis à l'Ecole dotat-
mojorserait augmenté dans une proiionion
qu'il convient ue laisser variable et à'la dis
position du ministre.
En.poriafit, p-r e;vemt>lo, de vingt à trente
le chiffre des élèves, à la fin des deux an- '
nées d'études, les vingt premiers seront
"classés dans le corps d'éiat-rnajor et les dix
autres, après deux aimées do stage dans un
des corps de l'arme différente de co-lle à la
quelle ils appartiennent, rentreront à leur
régiment avec le titre d'adjoints à l'é ta [-ma
jor. En cas de guerre, ils seront «appelés à
remplir les fonctions d'officiersd'état-major
dont ils auront la solde et les prérogatives. '
Pour récompenser ces jeunes gens de '
s'être rendus capables d'être admis dans un
corps d'élite, ils jouiront des avantages spé
cifiés à l'article 131de l'ordonaance .du
16 mars 1838, c'est-à-dire qu'ils seront ins
crits d'office au tableau d'avancement. ■.
Par cette série de mesures, M, le maréchal
Niel assure en tout temps un des services
les'plus important de l'armée, et procure
aux corps dé troupe des officiers distingués
par une instruction variée. Le décret du 19
juillet est d'autant plus digne d'éloges,, qu'il
ne manquera pas, sous prétexte d'égalité,
d'être attaqué violemment au nom de cette
catégorie d'officiers jaloux de toute supério
rité et mêcontens , de voir leurs camarades
plus studieux et plus instruits, s'imposer en
quelque sorte à l'attention de leurs supé
rieurs. Déjà quelques plaintes ont été for
mulées à voix basse; mais que l'on y prenne
garde, la France n'a nullement soif de l'é.
Feuilleton du Constitutionnel, 27 juill.
LA 'DESTINÉE
Première partie.
. VI.
(Suite.)
11 y avait, chez Mlle de Meyrié, de la Muse,
de la Grâce et de la Nymphe. Sa taille était
d'une sveltesse aérienne, et,. quand on la
voyait marcher; on songeait involontaire
ment à ces déesses^ dont parlent les poè
tes, qui n'avaient besoin que de faire deux
gas sur la terre pour que le monde ra
vi" reconnût 1 et saluât leur radieuse' divi
nité. Même dans un milieu où la pureté de
la race se prouve par la finesse de certains
détails, on citait l'exceptionnelle élégance
de ses pieds et de* ses mains. Ses cheveux
blonds et soyeux avaient cette- nuance
cendrée, si rare aujourd'hui, qu'aucun char
latanisme ne saurait imiter, et dont la teinte
idéalement suave, qui défie toute imitation,
semble flotter entre l'or et l'argent. Aucune
comparaison ne saurait rendre la'blanchçur
pure et là transparence profonde de son
.teint de blonde. 11 y avait des momens où
i'on eût dit qu'elle défiait les dernières nei
ges tombées sur les cimes alpestres, au mo
ment où la pfemièro lueur de l'aurore nais
sante les coloré'd'une légère nuance rosée.
Le sourcil étroit, fièrement arqué, plus fon-
,cé que les cheveux, d'une correction circas-
sienne ou chinoise, abritait un œil admira
blement beau. dont la prunelle limpide n'a-
wait jama^j reflété qu'un azur sans nuage.
(Voir le Constitutionnel du 2i juillet.)
Les orages de la passion ne l'avaient point
encore troublé, et l'on eût craint de le ternir
par des larmes.
Sa bouche d'enfant ne s'ouvrait guère
que pour sourire; jamais le sareasme.et
l'ironie ne l'avaient seulement effleurée.
Elle parlait peu, et seulement pour dire
à chacun la chose la plus aimable, celle
qui devait lui être la plus agréable à en-'
tendrè. Sa voix évoquait dans l'âme ra
vie le souvenir des plus exquises créations
du type virginal rêvées par les poètes, ani
mées sur la toile ou dans le marbre par les
'artistes qui ont consacré leur génie au culte"
de la beauté.
Disons tout d'un mot : c'était une jeune
fille 1 »
Disons mieux encore : c'était la jeune
fille.
Malheureusement le souverain Créateur,
qui l'avait modelée si complaisamment.
avait oublié d'animer ses formes enchan
teresses d'un souffle de passion et de vie.
C'était à croire que rien ne battait dans
cette blanche poitrine. La ^statue restait
froide, absolument marmoréenne, comme
Galatée avant le baiser de Pygmalion. An
toinette était une belle indifférente, rien
de moins, rien de plus. Mais n'en était-
ce point assez 5 pour faire lé malheur "d'un
homme dont lé ■ cœur débordait de ten
dresse et de pa'ssign, et qui n'aspirait qu'à
vivre de la vie intime du cœur, avec la fem
me aimée?
Il est rare que l'on nâisse dans un état de
perfection typique absolue. Mais le milieu où
nous nous trouvons jetés nous achève. Avec
une autre mère que la sienne, Mlle, de Mey
rié eût été une autrefillo. On ne saura jamais
tout ce que les enfans doivent, à leurs mères
— en bien ou en mal. — L'influence ne re
monte pas; elle descend. N'ayant sous les
yeux que des'Exemples de frivolité, .An--
toinette était devenue pjus frivole què na
ture. Chacun, autour d'elle, semblait n'am
bitionner que les jouissances du luxe et de
la vanité : ce qu'elle voyait faire, elle le fit.
Et c'était cette jolie poupée à beaucoup de
ressorts que Jacques d'Ambleuse s'avisait
d'aimer. Et le maih ureux l'aimait d'autant
plus qu'il n'avait pas livré sa jaunesse aux
dissipations misérables, écueils où se brisent
trop souvent ceux dont la liberté ne subit
aucun contrôle! ,
Disôns-le : si celte fière et vertueuse ré
serve est excellente en soi; si elle ajoute à
la vie une incontestable pureté, et je ne sais
quelle fleur délicate qui est, pour aiusi par
ler, comme le duvet de pêche de notre âme,
il faut bien reconnaître, d'autre part, qu'elle
a le désavantage do nous trop désarmer;
qu'elle nous livre, pieds et poings liés, à ce
vautour de la première passion,, qui fond
sur nous comme sur une proie, et dont 1©
bec et les griffes fouillent et déchirent
notre cœur saignant. Les natures chastes
sont aussi les natures passionnées, la pas
sion s'accroît quand ellese contient, et—que
les femmes le sachent bien ! — ceux-là seu
lement savent aimer qui n'ont pas abusé de,
l'amour. •
Mlle de Meyrié fut pour M. d'Ambleuse
comme une révélation de la femme. Mais
les deux n'aiment jamais également : le trait
qui le transperça nefit donc qu'effleurer" An
toinette. Je demande grâce pour celte vieille
comparaison mythologique : c'est la seule
vraiment juste qui seprésente sous ma plu
me, et je n'ai pas le temps d'en chercher
d'autres. Tandis "que lui aimait jusqu'à l'a
doration, elle ne lui rendait en retour
qu'une sympathie gracieuse dont il n'avait
point à lui savoir de gré. C'était l'éclosion
printanière de.cètte fleur d'âme que toute
nature humaine porto en soi, et qui veut
s'épanouir, au moins une fois, au soleil de
la vie. Au mois de mai, il n'est pas un coin
de terre qui ue se couvre d'un peu de gazon.
Tous les buisson* ont au moins une mati
née pour chanter et pour verdir. .11 y a des
touffes parfumées jusque sur les vieux murs.
Mais quand l'humus n'offre pas aux racines
ses couches généreuses et profondés, le pre
mier rayon trop ardent dessèche la verdure
et tue la fleur; la plante est emportée par le
premier souffle d'orage... et c'est la fin de
ce printemps d'une heure I
Tel fut, à peu de chose près, ce qui se
passa dans l'âme de Mlle de Meyrié. 11 eût
été difficile que la tendresse si profonde et
si vive de M. d'Ambleuse la laissât complè
tement indifférente. I( -n'y a pas de femme
parfaite 1 Elle trouva cette tendresse de son
goût, et la partagea même un peu. Avec des
précautions et des soins, avec la tutelle et
l'appui de la famille, favorisée par la mon
de et les circonstances, l'affection d'Antoi
nette eût pu grandir, si on l'avait aidée, et
devenir suffisante pour assurer le bonlïeur
d'un mari. Le mariage n'est pas difficile : il
vit souvent de peu.
Ityais, au lieu de protéger cette affection
débile., on lji combattit, et elle succomba
d»n§ la lutte, parce qu'elle devait succom
ber. Antoinette ne se sentait décidément au
cune vocation pour le martyre,
L'expérience que Jacques venait d'acqué
rir en quelques jours, les demi-confidences
de l'oncle de Mile de Meyrié, les insinua
tions d'Horace de Blangy, dont il avait bien
■ dû reconnaître la justesse ; tout semblait
concourir pour faire pénétrer la lumière — ■
lumière fatale et désespérante '— jusqu'au
fond de l'âme du jeune homme. Il était
maintenant dans la situatfon d'esprit du
condamné auquel on a signifié son arrêt de
mort, qui sait que son exécution est certaine
et qui ne poutignorer qu'une chose : l'heure
précise où il montera sur l'échafaud;—seu
lement, il est bien certain d'y monter.
De retour au régimeut, le lieutenant se
sentit bientôt en proie à une indicible tris
tesse. Jamais les douleurs de l'isolement ne
lui avaient paru plus sombres et plus amè-
res ; jamais il n'avait souffert davantage de
la solitude de cœur à laquelle le condam-
nait'uné destinée sévère. Orphelin dès l'âge
le plus tendre, comme tous ceux à qui la
| -famille a manqué, il était terriblement seul
dans la vie.
Il avait bien l'amitié, un grand et noble
sentiment 1 Mais, à quelques exceptions près,
— et qui donc a lé droit d'espérer l'excep
tion pour soi? —l'amitié, entre hommes d'un
certain âge, n'est guère que de la camara
derie, — la camaraderie, c'est-à-dire quel
que chose de leste et de joyeux, qui nous
fait partager gai ment les plaisirs et les dan
gers de nos compagnons, marcher au. feu
avec eux, leur servir de seconds dans un
duel ou dans un souper, mais qui ne sau
rait adoucir ni consoler, les chagrins d'un
amour malheureux. ,
Jacques d'Ambleuse était certes bien posé
au régiment; on peut même dire qu'il y était
fort aimé, ce quï n'empêchait point qu'en
. persévérant dajjs ses. allures mélancoliques
et sentimentales, il n'eût fini par ennuyer,
tout le monde. '
Il le comprit et put s'arrêter à temps. Il
recouvrit donc sa douleur d'un masque sou
riant, et boucla son ceinturon'commeun ap
pareil sur sa blessure. Elle ne saigna plus
qu'eu dedans. Il est vrai qu'elle saigna tou
jours. A l'exception do M. de Blangy, qui
avait reçu ses confidences, personne ne sa
vait rien de ses aventures, On pouvait tout
au plus les soupçonner. Blangy lui-même
ne faisait jamais'la moindre allusion au
passé.
Un matin, il-entra d'assez bonne heure
dans l'appartement de Jacques, en tenant:
une lettre à la main. Il n'était pas besoin
d'être un physionomiste très exercé pour
deviner un peu d'embarras chez lui. Ilavait
lamine d'un homme chargé d'une mauvaise
nouvelle, et qui ne sait trop comment l'an
noncer.
— Eh bien ! quoi ? qu'a s-tu î parle donc!.
fit le lieutenant, en allant à lui avec un peu
de brusquerie.
— Eh bien ! fit Horace en tortillait sa
moustache, elle-est mariée.
M. d'Ambleuse pâlit un peu,-
— Ah! elle est mariée! fit-il en répétant
comme un écho la phrase dé son ami ; elle
est mariée! tu en es sûr? à M. de Meillan.
salis doute?
— Naturellement! ,
— Donne ! ajouta-t-ii en tendant la main
vers le billet de part..
M. de Blangy le lui passa. II lut lentement
le double envoi des deux familles, depuis la
première ligne jusqu'à la dernière. .
— Cette fois, c'est bien fini, continua-t-il,
en regardant Horace ; maintenant il n'y a
plus moyen de douter de mon sort,!
'En effet; saint Thomas lui-même se
déclarerait convaincu,
VII. -
. . Peut-être, pour arriver à l'épanouissement
complet,de sa ..virilité, a-t-on besoin de.su-,
bit, de temps en temps, quelques crises pa
reilles,à celle-ci. Le coup reçu par M. d'Am
bleuse fut cruel, mais salutaire.,U l'affran
chit, de ce qui pouvait encore resier en lui
de mollesse juvénile. Le jeune homme fut
tué; l'homme naquit. - ,
A partir de.ee momenl, Jacques résolut da
:se livrer tout entier à la noble carrière qu'il
avait choisie; : il se jura à lui-même de n©
plus aimer que son épée. , \
.L'état militaire, compris d'une .certaine
façon, a bien sa grandeur et sa poésie.
Il exalte les facultés les plus généreuses de»
l'homme, son courage, son mépris du danger,
son dévoûment au drapeau, au prince eî 5 la
patrie. Le baron d'Ambleuse se fit ainsi com-
oie une seconde vie, à laquelle il deman
da l'oubli de ,1a première. Mais il sen
tit que pour arriver à, un tel résultat, il ïio
devait pas languir dans i'oisiveté des caser
nes ,: il lui fallait la guerre, avec L'exaltation
du danger, le champ de bataille et l'enivre-
mont, de ia poudr?,, l'éclair de l'acier, et
le iQnaerre di» canon, et cette incessante al-
teinattv^ de la victoire, ot de la mort, qui
donne un frisson même au plus brave. Ce
ANNEE.—HP 208.
ABONNEMENS DES BÉPARTEMENS*.
BUREiUX K PARTS ! m 3é faloîs {PaMs^Royal}* n." 10:
maasss^nasBssiœit?""
1
' - - IEP
1ROIS MOIS.
. 16
FR.
jfi
SIX MOIS..........
. B2
FR.
Ry V.
-
UN AN
. 64
FR.
ipoua ^ES pays étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imprimerie .du Constitutionnel,
, E. G ibiat et c°.
rue des Bons-Enfans, 19.
MARDI 27 JUILLET Ï889.
i^gwjWWKBHEEB
ABONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS.,
SÈL MOIS....
UN AN'.
13 f lu
26 FR.
32 FR.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES,
JOUKNAIî POLITIQUE LITTERAIRE, UNIVERSEL.
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, r. de Valois, n. 10.
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du journal. .
. MIT. les souscripteurs dont l'abonnement
expire le 31 juillet sont priés de le renou
veler immédiatement, s'ils ne veulent pas
éprouver de retard dans la réception du
journal.
PARIS, 96 J
lïtLET.
Dansle domaine des nouvelM^ex-lérieures,
■ c'est la situation de l'Espagne^jai atlitè) J
ee moment, l'attention particulièrèlterTlsu-
rope. ,
Les événemens, nous le regrettons très sin
cèrement, ont donné raison, plus prompte-
ment que nous l'avions cru nous-mêmes, à
l'opinion que nous ayons émise, dès le
début, sur la révolution de septembre 1868.
Nous n'avons jamais nié que l'état des cho
ses dans la Péninsule était devenu insoute
nable : de grandes fautes commises en haut,
de coupables ambitions s'agitant au milieu,
l 'état d'abandon des classes inférieures,.tout
cela créait une situation au bout de laquelle
une catastrophe se montrait en perspective.
Un seul homme existait qui était assez
puissent, assez énergique pour faire vivre
cette société malade : Narvaez disparu, le
cataclysme était. imminent. Voilà ce que
nous avions vu et prévu dans les aSaires
d'Espagne. , ■
L'insurrection de septembre et ses résul
tats immédiats n'ont pu nous aveugler sur
l'avenir. Comment croire à la franchise d'un
mouvement, à l'avènement d'un ordre de
choses meilleur, en voyant renverser le
trône par ceux-là mêmes qui, depuis de lon
gues années, avaient successivement siégé
auxconseils de la couronne ? Comment croire
au retour , de l'esprit d'ordre, au respect de
la loi, aux pratiques, sincères des libertés
constitutionnelles, alors;que l'on voyait ar
river au pouvoir ceux-là mêmes qui auraient
eu le pouvoir de faire profiter leur pays de
tous ces bienfaits s'ils avaient été moins
préoccupés d'intérêts personnels et égoïstes?
Tels étaient nos doutes du premier mo
ment et l'événement n'a pu que les corro
borer. La situation de l'Espagne est plus
précaire qu'auparavant. Grâce au rôle joué
par ses chefs dans l'insurrection, l'esprit
d'indiscipline envahit l'armée; le brigandage
a pris des proportions menaçantes et la con
fiance des citoyens dans les 'autorités est
r d'autant plus ébranlée que la justice elle-
même parait intimidée et ne sévit plus avec
la vigueur nécessaire.
L'Espagne, cela n'est pas. douteux, est
monarchique : la meilleure preuve de ce
fait se trouve dans le vote des Cortès consti
tuantes qui, au milieu du courant démago
gique, ont proclamé la monarchie. Compro
mis Yis-à-vis de la dynastie déchue, enga
gés contre la branche aînée des Bourbqps
d'Espagne,; les chefs de la révolution ont
cherché la solution dans " une candidature
étrangère. On sait combien de noms ont
été prononcés : presque toutes les dynasties'
de l'Europe y ont passé. Mais aucun .prince
étranger n'a voulu assumer la responsabilité
de la guerre civile qu'une acceptation aurait
infailliblement fait éclater.
- Malheureusement, la guerre civile n'en est
pas moins, imminente. Le parti carliste, fort
du vote monarchique des Cortès, lève la tê
te: il compte de nombreuxadhérens dans jes
populations et dansTannée, et il n'ya quélê 1
parti républicain qui l'égale en énergie et en
résolution. Le gouvernement de Madrid com-
-battra ce mouvement : en cela, il est dans
son rôle. Mais, au nom de quel principe le
combattra-t-il - ? Quel appui moral trouvera-
t-il dans les populations et dans les. pou-:
voirs constitués? Voilà ce qu'un prochain
avenir nous dira.
- Notre - correspondance particulière, - que
nous publions plus loin, noua, fournit des
renseignemens intéressans sur les forces et
les chances possibles de Charles VII.
Les délégations austro-hongroises ont
nommé des commissions spéciales chargées
de, l'examen du budget des dépenses. A
cette occasion, on a discuté la politique ex
térieure dont M. de Beust a présenté,un ex
posé dans le Livre rouge.
On apprend, des débats de la commission
îisleithane, que l'attitude prise à l'égard de
ia cour de Rome a été généralement approu
vée. M. de Beust, en effet, a cherché à évi
ter une rupture qui aurait affligé les popula
tions sincèrement catholiques. Le chance
lier de l'empire s'est attaché notamment à
préserver de toute atteinte les droits auto
nomes de l'Eglise. ; Mais en même temps, il
a sauvegardé les droits de la société civile
et de l'Etat constitutionnel qui, dans le cerclé
de leur compétence, demandent également à
fonctionner en toute indépendance. ■
La majorité de là commission du budget
a donné son.adhésion à cette ligne de con
duite et manifesté son avis par un vote ap-
probatif du chapitre des dépenses diploma
tiques. 5
edouard simon.
Une enquête est ouvert e.au sj iiot £e ces désor
dres.
Efenaiee; • >
Alençon, 26 juillet.
Election d'un conseiller général pour le -camion
de Ferté-Fersnel {Orne).
Inscrits, 2,329. — Yotans, 1,828.
M. Léon Massera, 818
Comte de Mentaux, 663
Voix perdues, 88
Election d'un conseiller général pour le canton.
... de Meslé-sur-Sarthe {Orne).
Inscrits, 2,686. —Votans, 2,126.
Comte Rœderer 1,303 ,
M. Courouge 472
Le Gaulois, dans son numéro d'aujour
d'hui, prétend avoir reçu de sor correspon
dant d'Alger les plus graves nouvelles. D'a
près lui, les troupes qui tiennent garnison
en Afrique auraient reçu l'ordre de se con
centrer sur le littoral; même elles auraient
déjà commencé leux mouvement et elles se
prépareraient à s'embarquer au premier si
gnal. Il ajoute queles compagnies debàteaux
à; vapeur qui desservent notre colonie ont
été invitées à mettre tous les paquebots à la
disposition de M. le ministre de la marine.
Et, comme s'il craignait que ces nouvel les
ne jetassent pas assez 'd'inquiétude dans
les esprits > il termine en disant que le maré
chal de Mac-Mahon et le préfet maritime de
Toulon ont été mandés à Paris en vue d'é-
Ventualités menaçantes,
Nous sommes autorisés à donner à l'en
semble de ces allégations et à chacune d'el-
. les en particulier le plus formel et le plus
énergique v démenti. M s . le maréchal de Maç-
Mahon n'a pas quitté Alger. Aucun des ré-
gimens d'Afrique n'a reçu ordre de se rap
procher dés points d'embarquement. Il n'y
a pas eu dans les trois provinces d'autre
mouvement que le changement de garnison
qui s'opère chaque annéeà pareille époque.
' Il est on ne peut plus regrettable de voir-
accueillir avec une semblable légèreté des
informations aussi contraires à la vérité.
C'est méconnaître ,.la mission de la presse,
que de reproduire, sans contrôle, des nou
velles qui paraissent inventées dans un inté- *
rêt do spéculation.
Le secrétaire de la rédaction,
- C. P1EL. "
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , le 24 la 26 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 72. » 71.90
•Fin du mois. 71.92 71.92
41/2au compt. 103.50 103.40
s
»
»
10
»
10
télégraphie' privée.
AGENCE " H A VAS.
JEsasaffise. '
Madrid, 26 juillet.
Les factieux de Ciudad-Real se sont dispersés
'par petits groupes qui sont poursuivis par les.
troupes. Rien de nouveau dans le reste de l'Es
pagne. " *'
Autriche.
■ Cracovie, 28 juillet.
La foule a renouvelé hier soir la tentative de
pénétrer de vive force dans ïe couvent des Car
mélites, "où a'été signalé un cas de Séquestra
tion. Repoussée par ia force publique, la foule
s'est dirigée sur le couvent des Jésuites et sur
d'autres couvens, et a brisé les ritres à coups
depierres. En outre; • elle a insulté lo recteur
dos Jésuites. Quatra.indiyidus, ont été arrêtés.
- - ' SERVICE DE NUIT. '
Pimasse.
Berlin 26 juillet.
La Gazette de l'Allemagne du Nord dément
la nouvelle donnée par la Wiest de Saint-Pé
tersbourg, d'après laquelle !e roi de Prusse et
l'Empereur d'Autriche auraient accepté l'invi
tation du czar et auraient promis d'assisté* aux
grandes manœuvres qui auront lieu prochaine
ment à Odessa. , "
Berlin, 26 juillet.
On écrit de Fulda à. la Gazette nationale :
Les évêques autrichiens assisteront à la con
férence des t'v^qu s aioirrnds qui doit s'ouvrir
dans cette ville . le l" septembre. Des lettres
d'invitation ont ete adressées aux archevêques
de Fulda et de Saizbourg. ®
Madrid, 26 juillet.
Les. arrestations d'agens carlistes continuent.
On signale quelques nouveauxmouvemens qui,
toutefois, n'ont pas une importance sérieuse.
■Une conspiration carliste a été découverte à
Pampelune.
Le but des conspirateurs était de s'emparer
de la citadelle de cette ville. Un dés chefs de là
conspiration a été tué, un autre a été griève
ment blessé.
Un grand enthousiasme règne parmi les li
béraux de Pampelune.
Jamais la liberté ne s'était vue à pareille
fête. On l'entourait, on la félicitait," on lui
prodiguait les noms les plus tendres r e'était
à qui lui offrirait son bras parmi les candi
dats officiels, et le Public lui-même lui
tourhaitunmadrigalselon ses petits moyens.
Chacun-- s'excusait de ses froideurs pas
sés,. promettait plus d'enthousiasme pour
l'avenir, et l'on vit un des « sages de la
Grèce» déclarer, hautement que s'il avait
voté contre les lois du 11 mui 1868. c'est
qu'à son sens ellôs 'n'étaient pas suffisam
ment libérales; ;
On était à la veille des élections. Tous les
esprits étaient à la liberté, et il n!eût pas
été sage à un député ayant quelque attache
ment-pour son siège de remonter le courant
de l'opinion. ^
Les élections faites, il y eut bien; de ci, de
là, quelques retours vers le passé, quelques
meâ culpâ réactionnaires; mais un très grand
nombre, sinon le plus grand nombre, resta
fidèle aux engagemens pris pendant la pé
riode électorale; et M. Ernest Dréolle, que sa
situation de■-député contesté exposait aux
ha?ards d'une élection nouvélle, n'hésita pas
à réelamer dans son journal toutes les réfor
mes,, que les 116, plus a.uc'acieux, revendi
quaient par voie d'interpellation. ■
Survient la prorogation, et voilà le Public
fort empêché!
On ne sait, ea effet, quand la Chambre se
réunira; partant; quand M. Dréolle sera dé
finitivement fixé sur sa situation person
nelle.
Plusieurs "mois , s'écouleront peut - être
avant que l'on reprenne la vérification des
pouvoirs. En politique c'est tout un avenir.
Des événemens. imprévus peuvent sur
gir, certaines influences peuvent s'exercer,
le vent peut changer^ bref, M. Dréolle, re
nonçant à une opinion provisoire qu'il lui
faudrait garder plus que de raison, revient
hardiment, résolûment à ses. aspirations
premières. Il attaque l'interpellation des
116,! et par conséquent le message impérial
qui lui donne satisfaction.
Ecoutons-le parler :, .
Ce que les 116 demandent, c'est le régime
parleinsntaire. Or ce régime , l'histoire l'a
condamné; la France démocratique, la vraie
France, celle dont «les 116 d'aujourd'hui ne
sont pas les représentons » n'en veut à au
cun prix, — et s'il est une chose qui sur
prenne M. Dréolle, c'est que Paris et les dé
partement ne s'insurgent pas contre les li
bertés nouvellês.
« Les esprits sont calmes, nous dit-il, ils
ne s'agitent nulle part et ils attendent avec
patience la fin de la comédie des 116. Mais
ce calme ne signifie ni adhésion, ni consen
tement. »
Il paraît, s'il faut en croire, le Public, que
c la machine retouchée, chargée dé vieux
engrenages » risque fort d'éclater « dans les
mains de ceux qui auront conseillé si
bruyamment de faire ce chef-d'œuvre. »
Une seule chose peut nous sauver. Une
réaction intelligente, un retour à la dicta
ture, et M. Dréolle nous les fait pressentir
en ces termes : -
Ce que nous affirmons dès à présent, c'est
que ce n'est pas là que les esprits vraiment dé
mocratiques et vraiment libéraux chercheront
leurs satisfactions ni leurs espérances.
La crise qui vient d'éclater les aura rendus
exigeaiis. lis ne seront pas déçus; parce qu'ils
• savent qu'ils ont peu à attendre d'une coalition
extra-parlementaire, mais ils seront plus impa
tiens, parce qu'ilsauront compté le temps perdu..
; Le peuple de 1882, celui .d'où est encore sor
tie la majorité de 1869, se demandera si, après
avoir travaillé pour la plus grande gloire de
M. Latour-Dumoulin et dé M. Buffet, l'Empire
ne songera pas à travailler pour lui.
Est-ce. bien M. Dréolle qui parle ainsi :
M. Dréolle qui, récemment encore, revendi-
quait pour fa majorité « sortie des entrailles
du pays », l'honneur d'avoir imaginé l'in-
terpellatiqn des 116 ?
~ Et quand nous réclamions une part d'ini
tiative pour le centre gauche, avec quelle
indignation, avec quelle colère M. Dréolle
nous répliquait :
a Le tiers-parti a été noyé par la majorité
libérale. »
Quantum mutatus ab illo !
On ne saura jamais le trouble qu'une pro
rogation peut jeter dans le cesveau d'un dé-
pulé non validé. .
Et maintenant un bon conseil à M. Dréolle:
Quoi que dise, quoi que fasse le Public, le
gouvernement semble parfaitement décidé à
marcher dans la voie libérale.
Le sénatus -coDsultè donnera, à ce que
l'on nous aàsure, pleine satisfaction aux
vœux des 116.
M. Dréolle fait done fausse route, et en
persévérant dans celte voie funeste, il ris
que fort de perdre les sympathies officielles
' auxquelles jl doit sa situation politique et
sa renommée m^me.
Or nous ne croyons pas blesser M. Dréolle
en lui disant que , si son élection "était an
nulée, il compterait beaucoup plus sur l'ap
pui de l'administration què sur l'amour de
ses électeurs pour obtenir un nouveau
triomphe. ...
Robert Mitchell.
Les réunions des ministres ont lieu pres
que chaque jour au ministère de l'intérieur.
On assure que les bases du sénatus-con-
suite sont arrêtées et nous avons tout lieu
de croire qu'on n'a rien dit d'exagéré en
affirmant qu'elles sont des plus libérales.
Sous ce rapport, il y a unanimité parmi
les journaux qui puisent leurs nouvelles aux
sources sûres.
A ce propos, nous croyons devoir recti
fier quelques renseignemens qui, du reste,
ne touchent pas au fond des choses.
iLe président du conseil d'Etat et le minis
tre de la justice ne seraient pas seuls char
gés, si nous sommes bien informés, de ré
diger le projet, do sénatus-consulte. Ainsi
que nous le disons plus haut, tous les mi
nistres se réunissent, fréquemment et pré
parent en commun,: dans un esprit libéral,
et pour le fond et pour la forme, cet im-
portant travail qui sera ainsi l'œuvre du ca-
mnet'èntier. / -
Le texte du sénatus-consulte et l'exposé
des motifs ont dû être examinés aujour
d'hui, à Sàint-Cloud, en conseil des minis
tres.
Il n'y aura, assure-t-on, qu'un seul pro
jet en vingt-quatre articles.
Voici quelques-unes des modifications que
consacrerait le sénatus : consulte :
Les président et vice- présidens seront
élus par les députés au début de chaque ses
sion ; l'élection du président serait soumise
à l'approbation de l'Empereur. v
Les ministres pourront être députés, ainsi
que le sous-secrétaire d'Etat, les magistrats
d'un ordre élevé, de la cour de cassation,
des cours impériales.
Le droit, d'amendement sera complet. On
reviendra aux usages de, la monarchie con
stitutionnelle et de la seconde république.
, Il en sera de, même du droit d'interpella
tion et des ordres du jour motivés.
Il ne paraît pas qu'il doive être rien chan
gé, pour, le moment, à la division de la
France en circonscriptions électorales; toute
fois l'avis da ministère serait qu'il y aurait
opportunité à revenir à la division par ar
rondissement.
C'est M. le ministre de la justice qui com
muniquera le sénatus-consulte au Sénat le
2 août. • ;
La discussion, au sein de la haute assem
blée, offrira un grand intérêt;" mais; quoi
qu'en puissent dire certains journaux, il
n'y a aucun doute à concevoir sur l'adop
tion des réformes constitutionnelles.
Am. Matagrin.
M. le comte Monter de , la Sizerahne, sé
nateur, a écrit, au sujet des réformes cons
titutionnelles, une lettre fort remarquable
que reproduit la France et à laquelle nous
empruntons les passages suivans : '
« Quant à moi, .tout en conservant la regret
que je vous ai plusieurs fois, exprimé., d'avoir
vu certaines lois politiques , précéder l'établisse
ment de la responsabilité collective de ceux qui,
ayant à les faire exécuter., avaient a en prévoir
les effets,, je suis fermemoaî décidé à voier
toutes les dispositions constitutionnelles do na
ture à ne laisser en arriéré aucun de ces points
capitaux qu'il faut tôt ou laru atieindro.
Et ce n'est pas seulejne i oro\ t i bi n
mon cher collègue, par ^ue v ui 1 ù ces
anciennes .assemblées,. ) ai au eu e o tunt i >
-message impérial, se i u r n no i " d e~
parlementaires que j'ai proiessues a une autre
époque, c'est uniquement parce une se couron
nement do l'édifice-, tei qu n nous est propose
par celui à qui nous en devons la base, est de
venu, par la. marcho ; du temps, et la force des
choses, d'une prévoyante et urgente néces
sité; c'est, en un mot, parce que j'ai tou
jours pris au sérieux les actes de ma vie poli-
' tique, et, par conséquent, mon serment de fi-
' délité à l'Emp"reur, dont je crois servir loyale
ment' la cause en m'associa rit k unejéforme
qui, pour ôtre utile,à sa dynastie et profitable
à là France,, doit désarmer -les partis hostiles
par sa netteté, sa 'franchisa et son ampleur.
Nous..trouvons dans l' Indépendant du
Midi le texte suivant de l'un des quatre
projets dé manifestes élaborés par la gau
che. C est le seul qui ail eié un instant ac
cepte par la majorité de Ja gauche :
Brusquement congédiés par un décret de pro
rogation. en piein travail de venfwaron de
pouvoirs, et au moment ou ia Chamure non
élective est enargee par le pouvoir executif
de modilier la consutuiion. les députés (le la
gauche no croient pas que ia surprise fane
a ia représentation nationale puisse modifier a
d tbun de & re la i {,ne oe on ut qmr en t
tracte.
Evoyes au uorps Législatif pour revendiquer
le gou\ mm t u j a ; p r 1 | js i ut
prêts, le jour ou la tribune leur sora rendue, a
demander les iiDeries sans lesquelles il né peut
y avoir pour le pays, que tâtonnemens stériles
et compromis dangereux.
Nous mettons au premier rang do ces libertés :
La suppression.de la loi de sûrete générale;
Le jury en toute matière politique et de presse;
L'intervention des citoyens dans l'élection des
maires ; i
La responsabilité des fonctionnaires publics ;
L'initiative rendue au Parlement ;
Des ministres responsables devant une Cham
bre librement élue, sans candidatures offlcielles "
et sans intervention quelconque di
exécutif.
La France, enfin, revenue après dix-h
à la vie politique, entend être maîtresse
destinées et reprendre son rang au milieu
peuples libres. — Pour extrait : C r Courdoux.
Le décret du 19 juillet, qui réorganise le
corps d'état- major, publié hier dans" le
Constitutionnel, était devenu indispensable
pour mettre, ce corps à même d'assurçr, en"
temps de guerre, le service d'une armée
dont l'effectif a été doublé par la loi du
1 er février 1868.
Dans son rapport à l'Empereur, inséré au
Journal officiel du 25, M. le maréchal Niel
expose avec une grande netteté les nombreux
motifs qui militent en faveur de la mesure,
et dont nous donnons ci-après l'analyse
avec les réflexions-qu'elle nous a suggérées. •
Le corps d'état-major se compose actuel
lement de 580 officiers, tandis que l'ordon
nance de création de 1818 avait fixé ce chif
fre à 712, y compris les ingénieurs géogra
phes chargés spécialement, comme l'indique
leur nom, de la partie scientifique du ser
vice. De îà, avec le développement de notre
armée, une insuffisance notoire à laquell®
il était urgent de remédier.
Demander aux Chambres un crédit pour
porter ces cadres au niveau des besoins d»
l'état de guerre n'était • pas possible. Ce
moyen présentait en outre l'inconvénient de
donner un nombre d'officiers hors de pro
portion avec les nécessités ordinaires du
temps dé paix.
Le maréchal Niel a donc pensé à 'recruter
dans les .corps de troupe un certain nombre
d'adjoints à l'état-znajor, conformément au
désir exprimé par la haute commission mi
litaire chargée; en 1830 et 1831, sous la pré
sidence du maréchal Molitor, de l'étude des
diverses questions se rapportant à l'organi
sation de l'armée. La commission, dans un
avis fortement motivé, recommandait d'ad
mettre immédiatement à.l'Ecole d'applica
tion un nombre d'élèves supérieur aux be-
sbins réels..
Les considérations développées à cette
époque ont doublé de valeur avec le chiffre
de l'armée sur le pied de guerre; l'expé
rience de la campagne dé Crimée en a dé-»
montré la -justesse. ~ En. effet, pendant
l'année 1855 , le chiffre des élèves ad
mis à l'Ecole d'état-major fut porté de
25 à 90. Outre la perturbation jetée dans
l'avancement du corps qui vient seulement,
de reprendre son cours normal, rabaisse
ment du niveau des études a prouvé qu'une
promotion de Saint-C.yr ne pouvait guère
fournir plus de 30 à 40 officiers suscepti
bles de suivre avéc fruit les cours de l'Ecole
d'application d'état-major. , '.
Pour éviter à l'avenir de ^ pareils inconvé-
niens, et trouver, par des ressources/accu-
mulées.'lans les régimens d'infanterie et de
cavalerie, le nombre d'officiers nécessaires
en cas de guerre, l'Empereur a décidé que
le nombre des élèves admis à l'Ecole dotat-
mojorserait augmenté dans une proiionion
qu'il convient ue laisser variable et à'la dis
position du ministre.
En.poriafit, p-r e;vemt>lo, de vingt à trente
le chiffre des élèves, à la fin des deux an- '
nées d'études, les vingt premiers seront
"classés dans le corps d'éiat-rnajor et les dix
autres, après deux aimées do stage dans un
des corps de l'arme différente de co-lle à la
quelle ils appartiennent, rentreront à leur
régiment avec le titre d'adjoints à l'é ta [-ma
jor. En cas de guerre, ils seront «appelés à
remplir les fonctions d'officiersd'état-major
dont ils auront la solde et les prérogatives. '
Pour récompenser ces jeunes gens de '
s'être rendus capables d'être admis dans un
corps d'élite, ils jouiront des avantages spé
cifiés à l'article 131de l'ordonaance .du
16 mars 1838, c'est-à-dire qu'ils seront ins
crits d'office au tableau d'avancement. ■.
Par cette série de mesures, M, le maréchal
Niel assure en tout temps un des services
les'plus important de l'armée, et procure
aux corps dé troupe des officiers distingués
par une instruction variée. Le décret du 19
juillet est d'autant plus digne d'éloges,, qu'il
ne manquera pas, sous prétexte d'égalité,
d'être attaqué violemment au nom de cette
catégorie d'officiers jaloux de toute supério
rité et mêcontens , de voir leurs camarades
plus studieux et plus instruits, s'imposer en
quelque sorte à l'attention de leurs supé
rieurs. Déjà quelques plaintes ont été for
mulées à voix basse; mais que l'on y prenne
garde, la France n'a nullement soif de l'é.
Feuilleton du Constitutionnel, 27 juill.
LA 'DESTINÉE
Première partie.
. VI.
(Suite.)
11 y avait, chez Mlle de Meyrié, de la Muse,
de la Grâce et de la Nymphe. Sa taille était
d'une sveltesse aérienne, et,. quand on la
voyait marcher; on songeait involontaire
ment à ces déesses^ dont parlent les poè
tes, qui n'avaient besoin que de faire deux
gas sur la terre pour que le monde ra
vi" reconnût 1 et saluât leur radieuse' divi
nité. Même dans un milieu où la pureté de
la race se prouve par la finesse de certains
détails, on citait l'exceptionnelle élégance
de ses pieds et de* ses mains. Ses cheveux
blonds et soyeux avaient cette- nuance
cendrée, si rare aujourd'hui, qu'aucun char
latanisme ne saurait imiter, et dont la teinte
idéalement suave, qui défie toute imitation,
semble flotter entre l'or et l'argent. Aucune
comparaison ne saurait rendre la'blanchçur
pure et là transparence profonde de son
.teint de blonde. 11 y avait des momens où
i'on eût dit qu'elle défiait les dernières nei
ges tombées sur les cimes alpestres, au mo
ment où la pfemièro lueur de l'aurore nais
sante les coloré'd'une légère nuance rosée.
Le sourcil étroit, fièrement arqué, plus fon-
,cé que les cheveux, d'une correction circas-
sienne ou chinoise, abritait un œil admira
blement beau. dont la prunelle limpide n'a-
wait jama^j reflété qu'un azur sans nuage.
(Voir le Constitutionnel du 2i juillet.)
Les orages de la passion ne l'avaient point
encore troublé, et l'on eût craint de le ternir
par des larmes.
Sa bouche d'enfant ne s'ouvrait guère
que pour sourire; jamais le sareasme.et
l'ironie ne l'avaient seulement effleurée.
Elle parlait peu, et seulement pour dire
à chacun la chose la plus aimable, celle
qui devait lui être la plus agréable à en-'
tendrè. Sa voix évoquait dans l'âme ra
vie le souvenir des plus exquises créations
du type virginal rêvées par les poètes, ani
mées sur la toile ou dans le marbre par les
'artistes qui ont consacré leur génie au culte"
de la beauté.
Disons tout d'un mot : c'était une jeune
fille 1 »
Disons mieux encore : c'était la jeune
fille.
Malheureusement le souverain Créateur,
qui l'avait modelée si complaisamment.
avait oublié d'animer ses formes enchan
teresses d'un souffle de passion et de vie.
C'était à croire que rien ne battait dans
cette blanche poitrine. La ^statue restait
froide, absolument marmoréenne, comme
Galatée avant le baiser de Pygmalion. An
toinette était une belle indifférente, rien
de moins, rien de plus. Mais n'en était-
ce point assez 5 pour faire lé malheur "d'un
homme dont lé ■ cœur débordait de ten
dresse et de pa'ssign, et qui n'aspirait qu'à
vivre de la vie intime du cœur, avec la fem
me aimée?
Il est rare que l'on nâisse dans un état de
perfection typique absolue. Mais le milieu où
nous nous trouvons jetés nous achève. Avec
une autre mère que la sienne, Mlle, de Mey
rié eût été une autrefillo. On ne saura jamais
tout ce que les enfans doivent, à leurs mères
— en bien ou en mal. — L'influence ne re
monte pas; elle descend. N'ayant sous les
yeux que des'Exemples de frivolité, .An--
toinette était devenue pjus frivole què na
ture. Chacun, autour d'elle, semblait n'am
bitionner que les jouissances du luxe et de
la vanité : ce qu'elle voyait faire, elle le fit.
Et c'était cette jolie poupée à beaucoup de
ressorts que Jacques d'Ambleuse s'avisait
d'aimer. Et le maih ureux l'aimait d'autant
plus qu'il n'avait pas livré sa jaunesse aux
dissipations misérables, écueils où se brisent
trop souvent ceux dont la liberté ne subit
aucun contrôle! ,
Disôns-le : si celte fière et vertueuse ré
serve est excellente en soi; si elle ajoute à
la vie une incontestable pureté, et je ne sais
quelle fleur délicate qui est, pour aiusi par
ler, comme le duvet de pêche de notre âme,
il faut bien reconnaître, d'autre part, qu'elle
a le désavantage do nous trop désarmer;
qu'elle nous livre, pieds et poings liés, à ce
vautour de la première passion,, qui fond
sur nous comme sur une proie, et dont 1©
bec et les griffes fouillent et déchirent
notre cœur saignant. Les natures chastes
sont aussi les natures passionnées, la pas
sion s'accroît quand ellese contient, et—que
les femmes le sachent bien ! — ceux-là seu
lement savent aimer qui n'ont pas abusé de,
l'amour. •
Mlle de Meyrié fut pour M. d'Ambleuse
comme une révélation de la femme. Mais
les deux n'aiment jamais également : le trait
qui le transperça nefit donc qu'effleurer" An
toinette. Je demande grâce pour celte vieille
comparaison mythologique : c'est la seule
vraiment juste qui seprésente sous ma plu
me, et je n'ai pas le temps d'en chercher
d'autres. Tandis "que lui aimait jusqu'à l'a
doration, elle ne lui rendait en retour
qu'une sympathie gracieuse dont il n'avait
point à lui savoir de gré. C'était l'éclosion
printanière de.cètte fleur d'âme que toute
nature humaine porto en soi, et qui veut
s'épanouir, au moins une fois, au soleil de
la vie. Au mois de mai, il n'est pas un coin
de terre qui ue se couvre d'un peu de gazon.
Tous les buisson* ont au moins une mati
née pour chanter et pour verdir. .11 y a des
touffes parfumées jusque sur les vieux murs.
Mais quand l'humus n'offre pas aux racines
ses couches généreuses et profondés, le pre
mier rayon trop ardent dessèche la verdure
et tue la fleur; la plante est emportée par le
premier souffle d'orage... et c'est la fin de
ce printemps d'une heure I
Tel fut, à peu de chose près, ce qui se
passa dans l'âme de Mlle de Meyrié. 11 eût
été difficile que la tendresse si profonde et
si vive de M. d'Ambleuse la laissât complè
tement indifférente. I( -n'y a pas de femme
parfaite 1 Elle trouva cette tendresse de son
goût, et la partagea même un peu. Avec des
précautions et des soins, avec la tutelle et
l'appui de la famille, favorisée par la mon
de et les circonstances, l'affection d'Antoi
nette eût pu grandir, si on l'avait aidée, et
devenir suffisante pour assurer le bonlïeur
d'un mari. Le mariage n'est pas difficile : il
vit souvent de peu.
Ityais, au lieu de protéger cette affection
débile., on lji combattit, et elle succomba
d»n§ la lutte, parce qu'elle devait succom
ber. Antoinette ne se sentait décidément au
cune vocation pour le martyre,
L'expérience que Jacques venait d'acqué
rir en quelques jours, les demi-confidences
de l'oncle de Mile de Meyrié, les insinua
tions d'Horace de Blangy, dont il avait bien
■ dû reconnaître la justesse ; tout semblait
concourir pour faire pénétrer la lumière — ■
lumière fatale et désespérante '— jusqu'au
fond de l'âme du jeune homme. Il était
maintenant dans la situatfon d'esprit du
condamné auquel on a signifié son arrêt de
mort, qui sait que son exécution est certaine
et qui ne poutignorer qu'une chose : l'heure
précise où il montera sur l'échafaud;—seu
lement, il est bien certain d'y monter.
De retour au régimeut, le lieutenant se
sentit bientôt en proie à une indicible tris
tesse. Jamais les douleurs de l'isolement ne
lui avaient paru plus sombres et plus amè-
res ; jamais il n'avait souffert davantage de
la solitude de cœur à laquelle le condam-
nait'uné destinée sévère. Orphelin dès l'âge
le plus tendre, comme tous ceux à qui la
| -famille a manqué, il était terriblement seul
dans la vie.
Il avait bien l'amitié, un grand et noble
sentiment 1 Mais, à quelques exceptions près,
— et qui donc a lé droit d'espérer l'excep
tion pour soi? —l'amitié, entre hommes d'un
certain âge, n'est guère que de la camara
derie, — la camaraderie, c'est-à-dire quel
que chose de leste et de joyeux, qui nous
fait partager gai ment les plaisirs et les dan
gers de nos compagnons, marcher au. feu
avec eux, leur servir de seconds dans un
duel ou dans un souper, mais qui ne sau
rait adoucir ni consoler, les chagrins d'un
amour malheureux. ,
Jacques d'Ambleuse était certes bien posé
au régiment; on peut même dire qu'il y était
fort aimé, ce quï n'empêchait point qu'en
. persévérant dajjs ses. allures mélancoliques
et sentimentales, il n'eût fini par ennuyer,
tout le monde. '
Il le comprit et put s'arrêter à temps. Il
recouvrit donc sa douleur d'un masque sou
riant, et boucla son ceinturon'commeun ap
pareil sur sa blessure. Elle ne saigna plus
qu'eu dedans. Il est vrai qu'elle saigna tou
jours. A l'exception do M. de Blangy, qui
avait reçu ses confidences, personne ne sa
vait rien de ses aventures, On pouvait tout
au plus les soupçonner. Blangy lui-même
ne faisait jamais'la moindre allusion au
passé.
Un matin, il-entra d'assez bonne heure
dans l'appartement de Jacques, en tenant:
une lettre à la main. Il n'était pas besoin
d'être un physionomiste très exercé pour
deviner un peu d'embarras chez lui. Ilavait
lamine d'un homme chargé d'une mauvaise
nouvelle, et qui ne sait trop comment l'an
noncer.
— Eh bien ! quoi ? qu'a s-tu î parle donc!.
fit le lieutenant, en allant à lui avec un peu
de brusquerie.
— Eh bien ! fit Horace en tortillait sa
moustache, elle-est mariée.
M. d'Ambleuse pâlit un peu,-
— Ah! elle est mariée! fit-il en répétant
comme un écho la phrase dé son ami ; elle
est mariée! tu en es sûr? à M. de Meillan.
salis doute?
— Naturellement! ,
— Donne ! ajouta-t-ii en tendant la main
vers le billet de part..
M. de Blangy le lui passa. II lut lentement
le double envoi des deux familles, depuis la
première ligne jusqu'à la dernière. .
— Cette fois, c'est bien fini, continua-t-il,
en regardant Horace ; maintenant il n'y a
plus moyen de douter de mon sort,!
'En effet; saint Thomas lui-même se
déclarerait convaincu,
VII. -
. . Peut-être, pour arriver à l'épanouissement
complet,de sa ..virilité, a-t-on besoin de.su-,
bit, de temps en temps, quelques crises pa
reilles,à celle-ci. Le coup reçu par M. d'Am
bleuse fut cruel, mais salutaire.,U l'affran
chit, de ce qui pouvait encore resier en lui
de mollesse juvénile. Le jeune homme fut
tué; l'homme naquit. - ,
A partir de.ee momenl, Jacques résolut da
:se livrer tout entier à la noble carrière qu'il
avait choisie; : il se jura à lui-même de n©
plus aimer que son épée. , \
.L'état militaire, compris d'une .certaine
façon, a bien sa grandeur et sa poésie.
Il exalte les facultés les plus généreuses de»
l'homme, son courage, son mépris du danger,
son dévoûment au drapeau, au prince eî 5 la
patrie. Le baron d'Ambleuse se fit ainsi com-
oie une seconde vie, à laquelle il deman
da l'oubli de ,1a première. Mais il sen
tit que pour arriver à, un tel résultat, il ïio
devait pas languir dans i'oisiveté des caser
nes ,: il lui fallait la guerre, avec L'exaltation
du danger, le champ de bataille et l'enivre-
mont, de ia poudr?,, l'éclair de l'acier, et
le iQnaerre di» canon, et cette incessante al-
teinattv^ de la victoire, ot de la mort, qui
donne un frisson même au plus brave. Ce
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