Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-23
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 juillet 1869 23 juillet 1869
Description : 1869/07/23 (Numéro 204). 1869/07/23 (Numéro 204).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
^EE.-204,
ABONNEMENT DES DKPAfiTEMKN».
1R0IS MOIS 16 FR.
SIX MOIS 32. FR.
UN AN."...... 64 FR.
paKSf iss pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
E. Gibiat etC?.
I rue des Bons-Enfans, 19.
BUREAUX A! PARIS $ rm de Talois (Paiais-J&oyai)? n; 102
I
.A. ""
M
VENDREDI 25 JUILLET 1869.
ABONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS...Vv. ! ï!
SIX MOISi !
UN AN..
»••••••<
18 fr5
26 FR.'
52 FR.
JOURNAL POOTIQtlE- LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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UN NUMÉRO 20 CENTIMES*
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Fauchey, Laffite, Buleier, et G 6 ,
rue Coq-Héron, et au bureau'du journal.
et, s'il y a lieu, de modification par Fadministration
5&MfS
PARIS, 22 JUILLET.
Nous recevons aujourd'hui un grand nom-î
bre de journaux étrangers -qui-fcras-s'oeètt"
pent des affaires de France et particuli^ô-
flaent de. la prorogation dû Corps LégislaSf'j
Quelque éloignés que nous soyons d'atta
cher à l'opinion de l'étranger, au sujet de
nos affaires intérieures, une portée outre
mesure, nous ne devons pas non plus la
dédaigner et, au contraire, nous devons en
tenir compte alors surtout qu'il s'agit d'or
ganes d'une importance européenne et ap
partenant à des pays dont on nous cite sou
vent l'exemple en matière de pratiques con
stitutionnelles.
Eh bien I les feuilles principales des pays
où. le régime parlementaire est de tradition,
partagent, au sujet de la prorogation, les
idées que nous avons émises nous-mê
mes. Voici en quels termes s'exprime, entre
autres, le Times :
« Quant à la .prorogation du Corps Légis
latif, elle a sans doute quelque chose de dé
sagréable pour les membres dont le mandat
reste encore à vérifier, mais, de notre côté
du détroit, nous savons tous qu'il n'est
point de crise ministérielle qui ne donne
.lieu à un ajournement de quinze jours ou
de trois sfemaincs, dans le cours "ac
tuel d'une sessions Aussi sommes-nous
loin de partager l'impatience fiévreuse de
certains organes politiques de Paris, et
nous plaisons-nous à croire qu'aussitôt
que le Sénat aura régularisé, dans la Consti
tution, les réformes déjà conquises par le
parti libéral, la Chambre sera convoquée.
Les chefs de l'opposition vraiment constitu
tionnelle, s'ils se montrent fermes, coura
geux et prudens, pourront consolider ce
premier triomphe, jusqu'à c© que l'esprit
du self government ait donpé de nouveaux
enseignemens à la législature et au peuple.»
La crise, én Angleterre, est ajournée mais
non terminée. L'attitude de la Chambre des
lords est l'objet des attaques les plus vives de
la presse libérale et elle a même donné lieu
à plusieurs incidens dans la Chambre des
communes.
Un député, M. Milbank, s'adressant au
président, a demandé si la Ch ambre n'était
pas en droit d'exiger une réparation de
la part d'un pair qui, dans l'autre Chambre,
a tenu un langage insultant poiar le premier
ministre, en sa qualité de chef d'un grand
parti, et blessant pour la dignité de la Cham
bre des communes.
Le président a fait observer qu'il s'agis
sait d'une interpellation qui ne saurait lui
être adressé® sans avis préalable, et de
plus, que l'honorable M. Milbank devrait
savoir quela Chambre étaitcensée ignorer les
débats qui avaient eu lieu dans une autre as
semblée.
L'incident n'a pas eu d'autre suite, mais
il prouve-que les esprits dans les deux
Chambres sont on ne peut plus irrités.
Ajoutons que M. Gladstone, à son entrée
dans la Chambre, lorsque la décision de
la Chambre des lords y fut connue, a été
vivement acclamé par ses amis. Tout cela
est significatif et démontra que la Chambre
haute a fait fausse route.
Le ministère, comme >on pouvait s'y at
tendre, a résolu de ne p«s retirer le bill :
ce soir lord Granville fera connaître cette
décision à la Chambre dos lords en l'invi
tent, à continuer la discuiisiïm des ameride-
mens.
Le gouvernement ottoman a. renoncé, quant
à présent, à poursuivre les démarches qu'il
avait faites en vue de l'abolition aes capitu
lations. On ne saurait trop l'en féliciter. Si
les capitulations doivent être supprimées
un jour, cela ne saurait être que lorsque dé
grandes réformes administratives et judiciai
res auront préalablement offert aux étran
gers des garanties qui rendraient alors inu
tiles les privilèges «existant aujourd'hui en
leur faveur. " . .
EDOUARD S.ÎMON.
SAFMÏE FHÎVÈE.
AGENCE HAVAS.
AaïgSetcB 'sre.
£*» / Londres, 22 juillet.
- Lfl #iwV$hylment a résolu de ne pas retirer
ft'sbgjïtion de l'Eglise d'Irlande. Il espère
différend peut s'arranger. Lord
Granville invitera ce soir la Chambre hauté à
continuer la discussion des amondemens.
Londres, 22 juillet.
Hier, dans les houillères d'Eswall, près de Wi-
gan, a eu Heu une terrible explosion de feu
grisou.
On eompte quarante morts et soixante blessés.
Chine et Jtapon.
New-York, 21 juillet,
(par le câble atlantique).
Dés avis du Japon portent que le vapeur Ta-
lahossée a fait naufrage près de Yokohama.
Vingt-deux personnes ont péri dans cette catas
trophe.
On mande de Pékin que la situation des ré
coltes est très précairé.
On craint, à Soochow. et dans d'autres villes
du grand Canal, qu'une nouvelle rébellion n'é
clate.
On assure qu'une conspiration tendant à s'em
parer par un coup de main /de Soochow, Hu-
chow, Hotighow et Shanghaï a été découverte.
A Hankow, plusieurs étrangers ont été atta
qués, entre autres le consul d'Angleterre.
La Cctaonnière anglaise Opossum est arrivée
à Shanghaï. On offre une récompense pour la
découverte des coupables et pour la destruction
du vapeur qui les a transportés!
Des avis du Japon portent que les impérialis
tes se sont emparés de Hakodadi.
Le mikado se prépare à quitter Yeddo, afin
d'éviter de recevoir publiquement le duc d'E
dimbourg.
Le commerce languit.
Amérique.
Gibraltar, 21 juillet, 2 h. 20, soir.
Le vapeur parti de Rio-Janeiro, le 27 juin,
apporte des nouvelles du Paraguay qui vont jus-
qu au 1S du même mois.
Le 24 mai, le général Portinho, à la tête d'un
corps de 2,000 hommes d'excellente cavalerie,
a traversé, sans résistance, le fleuve haut Para-
na, pour faire sa jonction avec le gros de l'ar
mée.
Un télégramme de Buenos-Ayres, du 20 juin,
annonce que les positions de Lopez dans les
Cordillières se trouvaient cernées. L'arrière-
garde du général Menna Barreto, composée de
400 hommes, avait éprouvé un échec.
AatoScÊte.
Vienne, 21 juillet.
La commission financière de la délégation du
Reichsrath a adopté les articles du projet rela
tif à la solde des officiers jusques et y compris
la solde des majors. Dans cette séance, M. de
Beust a déclare quelles calculs que l'on fonde
sur la tiédeur de l'armée seraient complètement
déjoués par une augmentation de solde.
SSspagpne. '
Madrid, 21 juillet, soir.
Le maréchal de camp, ies deux brigadiers et
les deux colonels arrêtés lundi pour conspira
tion carlistes, seront envoyés aux îles Canaries.
Madrid, 22 juillet.
L'Impartial annonce qu'hior, dans l'après-
midi, un bataillon de chasseurs de Bejar est
parti pour Barcelone. Un bataillon de chasseurs
d'Alcantara partira aujourd'hui.
CJn bataillon du génie est parti cette nuit pour
la Navarre.
Cette nuit, un prêtre , soupçonné d'être un
agent carliste, a été arrêté.
SERVICE DE NUIT.
Angleterre.
Londres , 22 juillet.
Le bilan hebdomadaire de la Banq-ie d'Angle
terre donne les résultats suivaris :
Augmentation : Réserve des biilets, 487,3281. st.
— Compte du Trésor 232,3191. st..
— Encaisse métal!., 489,2721. st.
Diminution : Portefeuille, 280.4741. st.
— Comptes particul. 7,9321. st.
Priuie.
Berlin, 22 juillet.
Répondant à la Patrie, au Constitutionnel et
à la France qui donnent à entendra que, par
suite de la convention relative aux chemins de
fer, conclue entre la Belgique et la France, la
Hollande est à l'abri d'une invasion de la part de
la Prusse, la Gazette de, l'Allemagne du Nord
dit :
« Nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire de
tranquilliser encore fort spécialement les Hol
landais au sujt tdes intentions de la Prusse, at
tendu que ho.is tenons en trop haute estime,le
bon sens po itiqu-j du peuple holiandïis. »
Sgtrgmgne.
Madrid, 22 juillet, B h. 30 soir.
jusqu'à ce moment, le ministère de la guerre
n'a pas reçu de nouveaux avis au sujet des
mouvemens carlistes Dans tous les cas, le gou
vernement a pris toutes les mesures nécessaires
pour assurer le maintien de l'ordre.
Le Journal officiel publie les décrets sui-
vans :
NAPOLÉON, ' ........
•" Par la grâce de Bien et la volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à venir, salut ;
Avons décrété et décrétons ce qui suit:
Article l çr . Sont élevés à la dignité de séna
teur :
MM Duruy ) ancieiis ministres.
Art. 2. Notre garde des sceaux ministre de
la justice et des cultes, est chargé dô /l'exécu
tion du présent décret. t
Fait au Palais de Saint-Cloud, le 21 juil
let 1869.
NAPOLÉON.
Par l'Empereur :
Le garde des sceaux, ministre
de la justice et des cultes, ,
DUVEKGIER.
NAPOLÉON, ,
Par fa grâce de Dieu et la volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à venir, salut :
Suf la proposition de notre ministre des affai
res étrangères,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1 er . M. le marquis de La Valette, séna
teur, membre de notre conseil privé, est nom
mé notre ambassadeur près S. M. la reine du
royaume-uni de la Grande-Bretagne et d'Ir
lande, en remplacement de M. le prince de La
Tour d'Auvergne, nommé ministre des affaires
étrangères.
Art. 2. Notre ministre des affaires étrangères
est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait au palais de Saint-Cloud* le 21 juillet
1869,
NAPOLÉON.
Par l'Empereur :
Le ministre des affaires
étrangères,
Prince de la tour d'auvergne.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , le 21 le 2î Hausse. Baiss'e.
30/0aucompt. 72 05 72, » » » » 05
—Fin du mois.- 71 97 72 07 ». 10 » »
41/2au compt. 103 20 103.50 » 30 » »
"ttt5i7pm"
Les rédacteurs des projets de sénatus-con-
sultes annoncés par le message du 12 juillet
sont à l'œuvre. Ils doivent être bien con
vaincus que rarement mission aussi impor
tante a été confiée à des hommes d'État.
Nous en faisions la remarque avant-hiar, les
transformations de la constitution politique
des peuples ne s'accomplissent presque
jamais qu'à la suite derévolutions violentes.
Presque seul, parjoi les grands législateurs
politiques, l'Empereur a eu la prévoyance
d'inscrire dans son œuvre constitutionnelle -
qu'elle était perfectible ; presque seul par
mi les souverains investis du pouvoir su
prême, il-a su le restreindre et aller au-de
vant des. transformations devenues néces
saires. Nous sommes arrivés à une de ces
transformations indispensables que la sa
gesse et la pruderice commandent de faire
avec résolution et hardiesse. Des demi-me
sures compromettraient tout ; de larges, ré
formes ramèneront la sécurité et la con
fiance.
Avant de prendre la plume, que les rédac
teurs des sénatus-consultes se pénètrent
bien de cette vérité : l'immense majorité de
ceux qui, en France, suivent la marche des
affaires publiques, désirent, veulent que les
institutions soient modifiées de manière à
permettre au pays de se gouverner lui-mê
me. C'est le sentiment qui a dominé pres
que partout dans les élections de mai et de
juin ; c'est; la pensée que le Corps Législatif
à peine réuni a manifestée énergiquement
par l'interpellation des 116; c'est le vœu
auquel le message impérial a voulu donner
satisfaction ; c'est par conséquent le but que
doivent atteindre les sénatus-consultes.
Parmi les mesurés indiquées par le mes- ,
sage, il èn est qui sont précises et qui ne
peuvent plus être amoindries par la maniè
re dont elles seront formulées. L'attribution
au Corps Législatif du droit d'élire son bu
reau ; l'obligation par le gouvernement de
soumettre à l'approbation législative les
modifications de tarifs qui seront dans l'a
venir stipulées par des traités internatio
naux ; le<*rote du budget par chapitres ; la
suppression de l'incompatibilité entre le
mandat de député et les fonctions de mi
nistre; la présence de tous les ministres
aux Chambres ; la délibération en conseil
des affaires de l'État : voilà autant de points
où la pensée du message ne comporte au
cune ambiguïté et n'est pas susceptible d'une
interprétation plus ou moins large.
Il n'en est pas de même des autres réfor
mes qui ont été indiquées dans ces termes :
droit au Corps Législatif de faire son règle
ment intérieur; simplification du mode de
présentation et d'examen des amendemens;
extension de l'exercice du droit d'interpel
lation... Par son règlement la Chambre peut
s'attribuBr des prérogatives plus ou moins
grandes ; il y a plusieurs manières de sim
plifier la présentation et l'examen des amen
demens ; enfin on peut entendre de bien des
façons l'extension de l'exercice du droit
d'interpellation.
Sur toutes ces réformes, les plus consi
dérables assurément du programme impé
rial, nous n'avons encore qu'une indication
tout à fait sommaire et élastique.
Quel sera i© développement donné à c»
sommaire par le nouveau ministère et par
le Sénat ? C'est la grosse question qui reste
- à résoudre. De sa ,&olutiQPs plus oy, ©pins in
telligente dépendent le succès de l'évolution'
politique résolue par l'Empereur et l'issue
heureuse ou funeste de la crise où l'Empire
et la Franc# sont engagés.
Si les réformes spnt conçues largement,
de manière à donner ample satisfaction à
cette grande et importante fraction du pays
• qui n'est entrée dans l'oppositien que parce
qu'elle revendique les franchises parlemen
taires dont jouissent aujourd'hui tous les
peuples européens ; si la transformation
de la Constitution et des sénatus-consultes
est faite sans parcimonie et sans réticen
ces ; si notre Corps Législatif est enfin placé
dans une situation égale à celle des autres
Parlemens, on aura enlevé à l'opposition le
plus apparent et le plus sérieux de ses griefs.
Par cela môme, un grand apaisément se pro-
i duira dans l'opinion publique, sûre désor-
" mais que pour se faire écouter elle n'aura
qii'à élever la voix.
Mais si, au contraire, les rédacteurs des
sénatus-consultes étaient assez mal ins
pirés pour essayer de reprendre en dé
tail, à l'aide d'une réglementation défiànte,
les concessions accordées en principe par
le message du 12 juillet, il en résulterait
une.déception amère qui produirait la plus
' funeste irritation chez les nombre"ïïx parti
sans des réformes, et qui les rejetterait pour
la plupart dans le camp peu nombreux en
core des irréconciliables.
Une pareille faute, si funeste etsiéyiden-
. te, ne sera pas commise.
Il y a du reste, pour l'extension complète
des prérogatives et des attributions du
Corps Législatif, une raison meilleuro que
tout&s celles qu'on a exposées juiqu'ici ; c'est
que, si l'on ne lui accorde pas deplein gré les
moyens réguliers d'exercer sur la conduite
des alfairés une influence décisive, le Corps
Législatif prendra quand même le pouvoir
qu'on lui aura refusé. '
Il en a incontestablement la volonté ; nous
montrerons qu'il en a aussi les moyens.
G. Barbe.
L' Univers pense qu'un ministère qui n'a
pas M. Rouher à sa-tête doit pécher par l'in
fluence et par le talent. Le Temps, en ne
voyant pas M. Rouher, dit : le cabinet est
'décapité: On ne-peut plus rien faire sans M.,
Rouher. Nous avons lu-aussi dans le Public
que l'on ne trouverait pas dans le tiers par
ti des hommes capables de succéder au
vieux personnel gouvernemental. Il faut ci
ter les propres paroles de ce journal : « Par
leur valeur politique ou leur valeur oratoire,
par leur ascendant personnel ou par l'é
clatante notoriété de leurs chefs, ces nou
veaux ministres ( il ne s'agit point de
ceux qui viennent d'être choisis) eussent-
ils pu rallier la 'majorité ? A d'autres
qu'à nous ~de dire si, la valeur, la noto-;
riëté, etc., etc., des promoteurs du,mou
vement eussent suffi pour remettre en pla-
oe l'édifice parlementaire qu'ils venaient
de jeter bas. » 11 est assez visible que
le rédacteur du Public a des opinions biep
arrêtées sur l'insuffisance des hommes du
parti constitutionnel libéral. Il admettra dif
ficilement qu'oa puisse faire des ministres
avec des personnages qui ne l'ont jamais
été. 11 n'y a plus en Franc» ni esprit ni ta
lent.
L'étranger qui nous écoute parler de la
sorte ne nous reconnaît plus ; nous ne l'a
vions pas accoutume à tant de modestie. Il
est d'autant plus surpris de nous entendre
ainsi crier misère que, lisant nos journaux,
nos livres, et suivant nos débats législatifs,
il n'y trouve point la trace de cette pauvreté
dont bous nous plaignons. En regardant dans
Tes Chambres prussiennes, dans les Cham
bres italiennes et môme dans les Chambres
anglaises, on ne rencontre pas beaucoup
d 'hommes supérieurs aux nôtres; et cepen
dant ni là Prusse, ni l'Italie, ni l'Angleterre
ne sont privées de ministres^ On sait bien
que les étoiles sont rares; mars on peut quel
quefois se passer d'étoiles. Sans doute, nul
n'ignore que le régime du pouvoir purement
personnel n'était guère fait pour favoriser
l'éclosion des hommes de talent ; ils étaient,
dans la presse et à la tribune, trop
sauvent tenus à l'écart et sacrifiés à des
mérites contestables. On s'est constamment
servi des mêmes hommes ; le roulement mi
nistériel ramenait toujours au pouvoir les
mêmes capacités. En sorte qu'on n'a jamais
soupçanné qu'il existe en France, en dehors
de M. Rouher, de M. Baroche, de M. de Per-
signy ou de M. de Forcade la Roquette, des
hommes à qui l'on peut confier un porte
feuille.- C'était véritablement une affaire
d'Etat et un événement extraordinaire lors
qu'on faisait entrer une figure nouvelle dans
la galerie ministérielle. Nous nous rappelons
encore quels sourires d'incrédulité accueil
lirent l'entrée aux affaires des deux ou trois
hommes qui ne dataient point de 1852. Le
système d'exclusion ètail au>si absolu que
possible et le régime, par lui-même, ne su
prêtait pas aux révélations au génie.
On ne s'en formait pas moins à l'éloquen
ce en écoutant parler les orateurs du gou
vernement, et à la pratique des affaires en
observant comment ils conduisaient celles
de l'Etat; il a été môme possifele qmlque-
.fois, en les voyant agir, a'apprgndïo ce qu'il
no fallait pas faire. Il n'y a pas un ministre
qui n'ait eu, à un moment donné, ses lacu
nés et ses faiblesses.
Il est certain que le régime parlementaire ,
si nous arrivons à le pratiquer, ne nous
fournira jamais des ministres absolument
pareils; ils n'auront pas besoin,, d'ailleurs,
de tant de prestige. Ils pourront êire, forts
sans planer aussi haut. Le Public se de
mande s'ils auront la valeur, la notoriété
et l'influence. La valeur, noiis croyons
qu'elle égalera celle des ministres qui pnt
servi TEmpersur ; la notoriété s'acquiert, et
quelques-uns de nés amis politiques pnt
déjà réussi à s'en faire une qui ne doit, rien
à la faveur souveraine ni au zèle des feuilles
complaisantes; quant à l'influence, on peut
espérer qu'elle n'aura rien à envier à celle
des personnages qui, jusqu'à ce jour, 6nt
tenu le pouvoir. Un ministre parlementaire
n'est pas moins utile; mois jl ns se leeijm-
: mande point seulement par ie cboix :du
souverain ; il est l'expression vivante d'tjine
force dans la fj pt u! n 1« pa,^.
C'est un éiéaii ui («c pur ^ance qui, îusqju'i)
présent, manquait absolument a nos hom
mes d'Etat. Ils étaient un reflet de l'autorité
souveraine; les ministres parlementaires
. sans être enUèreaient-depouilles ue ce pres
tige, seront le reflet d'une majorité; pour
sé maintenir en faveur, ils n'auront pas
soin de prodiges d'équilibre, d'une côh-<
tinuelle surveillance, de petites
soutenues ; ils pourront, saii
hommes de génie, servir
la France. Ils font pàrtie
il®*®8 Travaillent point isole
s'élèvent point isolément et loï
bent, ce n'est pas une persoc
tombe en disgrâce, c'est l'opinion
qui accomplit une évolution.
Pour se donner sur JeUrs devanciers une
autre supériorité, les ministres que l'on de
mandera au parti constitutionnel libéral
n'auront qu'à vivre moins éloignés - de la
foule; il éviteront surtout avec soin ces cer
cles de flatteurs, ce réseau d'obséquiosités
qui enipéchent un homme d'Etat de con-
paltre ce qui se passe au dehors et l'em
prisonnent dans une continuelle ignoran
ce de ce qu'il devrait savoir. L-'Empira
a eu un homme dont les avis ont tou
jours été précieux et qui passait à juste titra
pour le plus éminent de ses conseillers ; cet
homme avait sur ses collègues cet avantage
inappréciable qu'il était répandu un peu
dans tous les mondes : il voyait des gens
d'affaires et des artistes; il avait dans son
cabinet les échos des coulisses et ceux do
la coulisse; il avait l'oreille ouverte à tous
les bruits du dehors. C'était le duc d#
Morny. Si l'Empire se tourne aujourd'hui
vers les réformes libérales, c'est le du<î d#
Morny qui lui en a donné le premier con
seil. Lés ministres parlementaires feront
comme M. de Morny; par leur position,
par leurs relations forcées, ils seront initiés
à ces variations de l'opinion publique qui 80
trahissent dans les causeries, dans le frotte
ment du monde.
Enfin, nous espérons que l'on pourra s'ar
ranger tant bien que mal de quelques hom
mes nouveaux, et qu'un ministère ne sem
blera point a décapité » parce qu'il n'aura
plus M. Rouher à sa tête. Nous sommes déjà
loin d'ailleurs de ce temps/unestCfoù le sort
du gouvernement dépend de la valeur d'un
homme.
A. kénal.
Nous croyons savoir que la prochaine 'ses
sion des conseils généraux s'ouvrira.le lun
di 23 août. «•
11. ESAÊSm'£SK.
Au moment où M. Barochy -vient de quit
ter le ministère après y avoir siégé pendant
vingt' ans, il nous a semblé qu'il éiait juste
de rappeler quelle fut sa conduite aux af
faires, et quels sont ses droits notre re
connaissance. On peut dire do lui^L'qu'on
peut rarement dire d'un ministère : 'n em-
Dorte dans la retraite les regrets et les sym
pathies de tous. 11 eut dans le cours «le sa
glorieuse carrière des adversaires politiqiifs,
mais il ne laisse derrière lui aucun ennemi.;
N est-ce pas la lu plus bel é.o^e qu'on puisse
faire d un homme politique.
Avocat au barreau de. Paris, M. Ba^ogjjg
fut mis en évidence par sa plaidoirie'dans
l'affaire di\« Messageries impériales accusées
du délit de coalition, en 18,39. Ce fut soa
premier, succès, et dès lors sa réputation
siégea sans iarerruption à la Constituante,
puis a la Législative,
Nommé procureur général à la cour de
Paris, il remplit les fonctions du ministère
public dans les procès de Bourges et da
Versailles,
ViCG-président de îa Législative, il sut ac
quérir sur ia majorité de cette assemblée
une grande influence. Nommé ministre do
l'intérieur en octobre 1849, il soutint la po
litique particulière du Président. Il donna
sa]démission le 9 janvier 1851, et fut nom
mé le 10 avril suivant au ministère dus affai
res étrangères qu'il quitta la 14 octobre de
la même année.
Après le deux di5eembrf> il fu» appelé à
la-pFéuideneiyiiu consfcil J'Eint qu'il occupa
jusqu'au 18 juin 18G3., Pendant dix ans ii
supporta seul tout ie poids de 3a discussion
au Sénat ot au Corps Législatif. C'est pen^
dant celte période qusj se manifesta dans
tout son éclat son talent oratoire et le» rom-
breùx discours qu'il prottonca resteront
comme des modèles de l'éloquence parle-
FeuilletoQ du Constitutionnel, '25 juill
LA. DESTINÉE
Prcitsière partie.
V.
(Suite.)
M. Horace de Blangy, lieutenant au même
régiment' que M. d'Âmbleuse. appartenait
aussi à la même promotion de Saint-Cyriens.
Les deux jeunes officiers ét'aiem amis inti
mes, et la peine de l'un no pouvait être in
différante à l'autre. Horace, s en ce moment,
n'eût pas voulu laisser son ami Jacques
seui. dans Paris. Il prit son bras, et tous
deux marchèrent quelques ini taris sans
parler.
Uue voiture passait vide, M. de Blangy la
héla. '
— .49, rue de Ponthieu, dit-il au cocher.
Une course, et qu'on marche !
Le fouet réussit à donner des ailes aux
deux pauvres chevkux qui n'avaient plus de
jambes. '
■ Le numéro 49 de la rue de Ponthieu était
alors occupé par un marchand de chevaux
fort en> reuom, qu enuchi<*sai' Ja clientèle
de la jeunesse doree. Sa vaste cour était ar
rangée en manège ; on l'avait dépavée et sa-
(Voir le Constitutionnel du 22 juillet.)
blée, et chacun y pouvait essayer la montu
re de son choix.
Sur un signe de M. de Blangy, les palefre
niers amenèrent le cheval qu'il avait acheté
la veille.
— ; Tiens ! fit-il à laïques, voilà celui qui'
va te guérir .de tous tes maux. Je te garantis
que tu ne lui resteras pas dix minutes sur
les reins.
— Le fait est que Stag n'est pas commode,
dit un des hommes qui tenaient en main la
nouvelle acquisition de M. Blangy.
Stag, comme s'il eût tenu à justifier ces
terribles pronoftics, ne paraissait pas vou
loir rester en place. Il.faisai» feu .des quatre
pieds", secouait le groom suspendu à son
mors, jetait le feu par les yeux, la fumée
par les naseaux, et poussait des hennisse-
Biens sonores comme les accens d'une trom
pette d'airain. ,i
' Disons, toutefois, que M. de Blangy avait
singulièrement surfait sa malice ; ce n'était
pas un cheval absolument dompté, mais il
s'en fallait de beaucoup que ce fût un che
val indomptable.
Jacques se mit si lestement- en selle que
Stag fat surpris ; les quelques défenses qu'il
essaya au montoir furent promptement et
vertement, réprimées. Bucéphale âvait trou
vé son Alexandre. Au bout de cinq minutes,
il exécutait des airs de manège sur deux
pistes.
M. de Blangy s'était fait amener un autre
chaval.
—- En avant ! dit-il à son ami.
Il fila au petit galop, du côté de l'avenue
des Champs-Elysées.
M. d'Ajnbleuse, en deux bonds, fut près
de lui.. •
— Que me disais-tu donc? fit-il en riant,
ton prétendu diable est doux comme un
agneau.
— Attends un peu !
— Que veuX-tu que j'attende? Je lui mets
la botte au flanc, et irrend à la main en fai
sant le cou de cygne/comme les chevaux de
manège de Baucher. Il n'y a plus de plai
sir!
— Ne t'y fie pas : il est traître; tu m'en
diras des nouvelles aii bois. C'est quand il
aura bu un peu d'air que tu sauras ce dont
il est capable.
— Nous verrons i répondit Jacques, en
continuant de manier le superbe animal
avec une dextérité parfaite.
L'un portant'l'autre, ils se faisaient valoir
réciproquement. On les admirait égale
ment tous deux.
Quand on est jeune, si malheureux que
l'on soit, on n'échappe jamais complètement
à l'influence des circonstances extérieures :
elles nous entourent, nous pressent de tou
tes parts, nous pénètrent, en quelque sorte,
et, malgré nous, nous dominent.
Oui, certes, le baron d'Ambleuse était
sous l'empire d'une tristesse profonde. Mme
de Meyriéelle-même n'eût pas osé,le nier..
Mais on n'est pas triste de la même façon
entre quatre murs et au grand air, au fond
de sa chambre ou au bois de Boulognp. M.
de Blangy l'avait bien compris, ej c'était un
véritablé service qu'il avait rendu à son ami
en l'arrachant à ,1a solituile dans laquelle,
sans nul doute, il allait s'ensevelir. /
Quelques minutes de galop mirent les
deux jeunes gens à l'entrée du bois.
Un clair soleil d'hiver sef jouait a travers
les rameaux dépouilles. Déjà ies allées s'em
plissaient de la foule elegante qui les peu
ple chaque jour. L'animation de ia cours®,
l'intérêt d« spectacle changeant ]u il avait
sous les jeux, tout semblait conspirer pour
apporter une distraction aux sombres pen
sées du jeune mélancolique. Déjà une teinte
plus rosée se répandait sur ses traits, un
instant plus tôt, pâles et flétris.
— Je crois que nous allons mieux, pensa
M. de Blangy, en frappant du plat de la
main la large épaule de son cheval; ou je me
trompe, ou nous en serons bientôt aux con
fidences, Dieu sait que ce n'est pas pour
moi que je les veux, mais pour lui : il y a
des peines qui se consolent en se racon
tant.
lis prirent à droite cette jolie allée sous
bois, dont l'ellipse allongée contourne dans
presque toute son étendue le grand parc pa
risien, et que l'excellence de sa piste a fait
appeler justement l'allée des cavaliers.
Ils mirent leurs chevaux au pas.
Aussitôt qu'il ne fut plus sous l'influence
du mouvement énergique qui l'avait si puis
samment surexcité, Jacques sentit s'éteindre
toute sou animation. Un soupir qu'il ne put
étouffer s'échappa de sa poitrine, et sa main
découragée laissa tomber les rênes sur le
cou de Stag étonné.
— Ah ! ça, tu n'es donc pas un homme !
lui dit son ami qyi voulait le piquer d'hon
neur. •
— Non, répondit Jacques, si pour être
homme il faut renoncer .au droit de souf
frir...
-r- L'homme peut souffrir autant que la
femme, et même davantage, -=■*. parce qu'il
a plus 'de cœur, — tu vois que je te fais la
part belle... Laisse-moi seulement ajoqter
qu'il doitîoufîrir avec plus de courage, parce
qu'il est plus fort...
-r- Est-ce que je me plains?
— Il ne manquerait plus que cela ! Te
plaindre... toi... un soldat! Mais c'est donc
le sang d'une brebis que tu as dâni les
veines?
— Ni d'une brebis ni d'une tigresse; d'une
femme, tout simplement...
— Dis au moins ce que tu as, que l'on
sache s'il faut te plaindre ou te blâmer...
— Plains si tu le veux, blâme si tu l'oses!
j'aime !
— Est-ce donc un si grand malheur que
d'aiiher ?
— Oui, car je perds cslle que j'ainae.
.— Est-ce bien sûr ?
— Trôp sûr. (îélas !
— Et comment la perds-tu ?
— De la plus triste façon !
—■ Mais encore ?
— On me l'a refusée.et on l'accorde à un
un autre !
— Le cas est mauv;iis.
— Dis donc désespéré... •
— On ne sait pas encore... L'infante est-
elle mariée ?
— Non, mais promise !
' -— Ceci ne veut rien dire encore — il y a
parfois loin de la coupe aux lèvres. Qui
t te l'enlève ?
— Sa mère, qui m'est très hostile...
— Et cette mère, quelle femme \ >
— Froide, dure, ambitieuse.
— Complète, alors ! Mais la fille?
— Charmante, mon arisi...
. — Evidemment, puisque tu l'aimes! Je
suis une huître !
-r- Non, tu ne la counais pas... Voilà tout !
— Quel âge? :i ! ■
— Dix-sept ans !
— C'est bien jeune pour soutenir la lutte
contre une famille.,. •
— Sans doute... et c'est là ce qui m'ef
fraie !
— Et tu l'appelles ?
A cette (jueslio'n inattendue, indiscrète
peut-être, notre amoureux eut un haut-le-
corps, et une brusque retraite de main qui
fit cabrer son ch«val.
— Pardon! pardon ! reprit Horace e Q
souriant ; je ne savais pas que ce fût sacré
Mettons que je n'aie rien dit... Ce crue j'en
faisais, c'était uniquement pour savoir si
par moi ou les miens, je pouvais avoir quel'
que aboutissant avec la belle....Mais du mo
ment où' cela te déplaît, parlons, si tu veux
de la pjuie ou du beau temps, du colonel
ou du gros-major.
— Elle s'appelle Mlle de Mevrié...
— Antoinette?
— Elle-même ! «
— Jolie personne! fort jolie,, ea vëritéf
d'une ancienne maison de Lorr- a j ne .j,,- '
née, mieux alliée encore, et rip; fl9 ; V
— Hélas! beaucoup troo riche'
— Bêle ! on ne l'est jamais assez.
■— Mais quand ia fortune no sert qu'à
creuser des abîées ou à dresser des obsta
cles ; entre ceux que rapprocherait l'afFec-
-« Ah! mon pauvre ami, c'est Anloinette
de Meyne que tu aimes! reprit M. de Blan
gy après quelques -'minute^ de silence;
quelle mère ! elle ferait manœuvrer une di-
vision, rien qu'avec un froncement de' son
souml a la Junonf... Comment un garçon
avise a-t-il pu s'embarque'r dans cette ga
lère? '• .. ° „
— Eh! ch,er! lésavais-je? Quani je l'ai
su, il était trop tard ! J'étais pris ! Et quand
je l'aurais su?... est-on libre, d'ailleuïs.
d aimer ou de n'aimer pas?
— C'est vrai'! ciix-stspt ans !... Il faudrait
attendre quatre ans» pour arriver à l'âge légal
08 1 émancipation .coiiiDlèto, où fillo pourm
disposer librement d'eMe-mêmf*.
— C'est là, d'ailleurs, un si affreux
ABONNEMENT DES DKPAfiTEMKN».
1R0IS MOIS 16 FR.
SIX MOIS 32. FR.
UN AN."...... 64 FR.
paKSf iss pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
E. Gibiat etC?.
I rue des Bons-Enfans, 19.
BUREAUX A! PARIS $ rm de Talois (Paiais-J&oyai)? n; 102
I
.A. ""
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VENDREDI 25 JUILLET 1869.
ABONNEMENS DE PARIS.
TROIS MOIS...Vv. ! ï!
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»••••••<
18 fr5
26 FR.'
52 FR.
JOURNAL POOTIQtlE- LITTERAIRE, UNIVERSEL.
Le mode d* abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste où d'un effet
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, r. de Valois, n. 10.
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Les argiles déposés pe sont pas rendus.
S'adresser pour les Annonces à MM,
place de la Bourse, 8, *à M. Duport, 7,
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve <1 examen,.
du tournai.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES*
Les abonnemens datent dès et 16
de chaque mois.
Fauchey, Laffite, Buleier, et G 6 ,
rue Coq-Héron, et au bureau'du journal.
et, s'il y a lieu, de modification par Fadministration
5&MfS
PARIS, 22 JUILLET.
Nous recevons aujourd'hui un grand nom-î
bre de journaux étrangers -qui-fcras-s'oeètt"
pent des affaires de France et particuli^ô-
flaent de. la prorogation dû Corps LégislaSf'j
Quelque éloignés que nous soyons d'atta
cher à l'opinion de l'étranger, au sujet de
nos affaires intérieures, une portée outre
mesure, nous ne devons pas non plus la
dédaigner et, au contraire, nous devons en
tenir compte alors surtout qu'il s'agit d'or
ganes d'une importance européenne et ap
partenant à des pays dont on nous cite sou
vent l'exemple en matière de pratiques con
stitutionnelles.
Eh bien I les feuilles principales des pays
où. le régime parlementaire est de tradition,
partagent, au sujet de la prorogation, les
idées que nous avons émises nous-mê
mes. Voici en quels termes s'exprime, entre
autres, le Times :
« Quant à la .prorogation du Corps Légis
latif, elle a sans doute quelque chose de dé
sagréable pour les membres dont le mandat
reste encore à vérifier, mais, de notre côté
du détroit, nous savons tous qu'il n'est
point de crise ministérielle qui ne donne
.lieu à un ajournement de quinze jours ou
de trois sfemaincs, dans le cours "ac
tuel d'une sessions Aussi sommes-nous
loin de partager l'impatience fiévreuse de
certains organes politiques de Paris, et
nous plaisons-nous à croire qu'aussitôt
que le Sénat aura régularisé, dans la Consti
tution, les réformes déjà conquises par le
parti libéral, la Chambre sera convoquée.
Les chefs de l'opposition vraiment constitu
tionnelle, s'ils se montrent fermes, coura
geux et prudens, pourront consolider ce
premier triomphe, jusqu'à c© que l'esprit
du self government ait donpé de nouveaux
enseignemens à la législature et au peuple.»
La crise, én Angleterre, est ajournée mais
non terminée. L'attitude de la Chambre des
lords est l'objet des attaques les plus vives de
la presse libérale et elle a même donné lieu
à plusieurs incidens dans la Chambre des
communes.
Un député, M. Milbank, s'adressant au
président, a demandé si la Ch ambre n'était
pas en droit d'exiger une réparation de
la part d'un pair qui, dans l'autre Chambre,
a tenu un langage insultant poiar le premier
ministre, en sa qualité de chef d'un grand
parti, et blessant pour la dignité de la Cham
bre des communes.
Le président a fait observer qu'il s'agis
sait d'une interpellation qui ne saurait lui
être adressé® sans avis préalable, et de
plus, que l'honorable M. Milbank devrait
savoir quela Chambre étaitcensée ignorer les
débats qui avaient eu lieu dans une autre as
semblée.
L'incident n'a pas eu d'autre suite, mais
il prouve-que les esprits dans les deux
Chambres sont on ne peut plus irrités.
Ajoutons que M. Gladstone, à son entrée
dans la Chambre, lorsque la décision de
la Chambre des lords y fut connue, a été
vivement acclamé par ses amis. Tout cela
est significatif et démontra que la Chambre
haute a fait fausse route.
Le ministère, comme >on pouvait s'y at
tendre, a résolu de ne p«s retirer le bill :
ce soir lord Granville fera connaître cette
décision à la Chambre dos lords en l'invi
tent, à continuer la discuiisiïm des ameride-
mens.
Le gouvernement ottoman a. renoncé, quant
à présent, à poursuivre les démarches qu'il
avait faites en vue de l'abolition aes capitu
lations. On ne saurait trop l'en féliciter. Si
les capitulations doivent être supprimées
un jour, cela ne saurait être que lorsque dé
grandes réformes administratives et judiciai
res auront préalablement offert aux étran
gers des garanties qui rendraient alors inu
tiles les privilèges «existant aujourd'hui en
leur faveur. " . .
EDOUARD S.ÎMON.
SAFMÏE FHÎVÈE.
AGENCE HAVAS.
AaïgSetcB 'sre.
£*» / Londres, 22 juillet.
- Lfl #iwV$hylment a résolu de ne pas retirer
ft'sbgjïtion de l'Eglise d'Irlande. Il espère
différend peut s'arranger. Lord
Granville invitera ce soir la Chambre hauté à
continuer la discussion des amondemens.
Londres, 22 juillet.
Hier, dans les houillères d'Eswall, près de Wi-
gan, a eu Heu une terrible explosion de feu
grisou.
On eompte quarante morts et soixante blessés.
Chine et Jtapon.
New-York, 21 juillet,
(par le câble atlantique).
Dés avis du Japon portent que le vapeur Ta-
lahossée a fait naufrage près de Yokohama.
Vingt-deux personnes ont péri dans cette catas
trophe.
On mande de Pékin que la situation des ré
coltes est très précairé.
On craint, à Soochow. et dans d'autres villes
du grand Canal, qu'une nouvelle rébellion n'é
clate.
On assure qu'une conspiration tendant à s'em
parer par un coup de main /de Soochow, Hu-
chow, Hotighow et Shanghaï a été découverte.
A Hankow, plusieurs étrangers ont été atta
qués, entre autres le consul d'Angleterre.
La Cctaonnière anglaise Opossum est arrivée
à Shanghaï. On offre une récompense pour la
découverte des coupables et pour la destruction
du vapeur qui les a transportés!
Des avis du Japon portent que les impérialis
tes se sont emparés de Hakodadi.
Le mikado se prépare à quitter Yeddo, afin
d'éviter de recevoir publiquement le duc d'E
dimbourg.
Le commerce languit.
Amérique.
Gibraltar, 21 juillet, 2 h. 20, soir.
Le vapeur parti de Rio-Janeiro, le 27 juin,
apporte des nouvelles du Paraguay qui vont jus-
qu au 1S du même mois.
Le 24 mai, le général Portinho, à la tête d'un
corps de 2,000 hommes d'excellente cavalerie,
a traversé, sans résistance, le fleuve haut Para-
na, pour faire sa jonction avec le gros de l'ar
mée.
Un télégramme de Buenos-Ayres, du 20 juin,
annonce que les positions de Lopez dans les
Cordillières se trouvaient cernées. L'arrière-
garde du général Menna Barreto, composée de
400 hommes, avait éprouvé un échec.
AatoScÊte.
Vienne, 21 juillet.
La commission financière de la délégation du
Reichsrath a adopté les articles du projet rela
tif à la solde des officiers jusques et y compris
la solde des majors. Dans cette séance, M. de
Beust a déclare quelles calculs que l'on fonde
sur la tiédeur de l'armée seraient complètement
déjoués par une augmentation de solde.
SSspagpne. '
Madrid, 21 juillet, soir.
Le maréchal de camp, ies deux brigadiers et
les deux colonels arrêtés lundi pour conspira
tion carlistes, seront envoyés aux îles Canaries.
Madrid, 22 juillet.
L'Impartial annonce qu'hior, dans l'après-
midi, un bataillon de chasseurs de Bejar est
parti pour Barcelone. Un bataillon de chasseurs
d'Alcantara partira aujourd'hui.
CJn bataillon du génie est parti cette nuit pour
la Navarre.
Cette nuit, un prêtre , soupçonné d'être un
agent carliste, a été arrêté.
SERVICE DE NUIT.
Angleterre.
Londres , 22 juillet.
Le bilan hebdomadaire de la Banq-ie d'Angle
terre donne les résultats suivaris :
Augmentation : Réserve des biilets, 487,3281. st.
— Compte du Trésor 232,3191. st..
— Encaisse métal!., 489,2721. st.
Diminution : Portefeuille, 280.4741. st.
— Comptes particul. 7,9321. st.
Priuie.
Berlin, 22 juillet.
Répondant à la Patrie, au Constitutionnel et
à la France qui donnent à entendra que, par
suite de la convention relative aux chemins de
fer, conclue entre la Belgique et la France, la
Hollande est à l'abri d'une invasion de la part de
la Prusse, la Gazette de, l'Allemagne du Nord
dit :
« Nous ne croyons pas qu'il soit nécessaire de
tranquilliser encore fort spécialement les Hol
landais au sujt tdes intentions de la Prusse, at
tendu que ho.is tenons en trop haute estime,le
bon sens po itiqu-j du peuple holiandïis. »
Sgtrgmgne.
Madrid, 22 juillet, B h. 30 soir.
jusqu'à ce moment, le ministère de la guerre
n'a pas reçu de nouveaux avis au sujet des
mouvemens carlistes Dans tous les cas, le gou
vernement a pris toutes les mesures nécessaires
pour assurer le maintien de l'ordre.
Le Journal officiel publie les décrets sui-
vans :
NAPOLÉON, ' ........
•" Par la grâce de Bien et la volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à venir, salut ;
Avons décrété et décrétons ce qui suit:
Article l çr . Sont élevés à la dignité de séna
teur :
MM Duruy ) ancieiis ministres.
Art. 2. Notre garde des sceaux ministre de
la justice et des cultes, est chargé dô /l'exécu
tion du présent décret. t
Fait au Palais de Saint-Cloud, le 21 juil
let 1869.
NAPOLÉON.
Par l'Empereur :
Le garde des sceaux, ministre
de la justice et des cultes, ,
DUVEKGIER.
NAPOLÉON, ,
Par fa grâce de Dieu et la volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à venir, salut :
Suf la proposition de notre ministre des affai
res étrangères,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1 er . M. le marquis de La Valette, séna
teur, membre de notre conseil privé, est nom
mé notre ambassadeur près S. M. la reine du
royaume-uni de la Grande-Bretagne et d'Ir
lande, en remplacement de M. le prince de La
Tour d'Auvergne, nommé ministre des affaires
étrangères.
Art. 2. Notre ministre des affaires étrangères
est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait au palais de Saint-Cloud* le 21 juillet
1869,
NAPOLÉON.
Par l'Empereur :
Le ministre des affaires
étrangères,
Prince de la tour d'auvergne.
COURS DE LA BOURSE.
cours de clôture , le 21 le 2î Hausse. Baiss'e.
30/0aucompt. 72 05 72, » » » » 05
—Fin du mois.- 71 97 72 07 ». 10 » »
41/2au compt. 103 20 103.50 » 30 » »
"ttt5i7pm"
Les rédacteurs des projets de sénatus-con-
sultes annoncés par le message du 12 juillet
sont à l'œuvre. Ils doivent être bien con
vaincus que rarement mission aussi impor
tante a été confiée à des hommes d'État.
Nous en faisions la remarque avant-hiar, les
transformations de la constitution politique
des peuples ne s'accomplissent presque
jamais qu'à la suite derévolutions violentes.
Presque seul, parjoi les grands législateurs
politiques, l'Empereur a eu la prévoyance
d'inscrire dans son œuvre constitutionnelle -
qu'elle était perfectible ; presque seul par
mi les souverains investis du pouvoir su
prême, il-a su le restreindre et aller au-de
vant des. transformations devenues néces
saires. Nous sommes arrivés à une de ces
transformations indispensables que la sa
gesse et la pruderice commandent de faire
avec résolution et hardiesse. Des demi-me
sures compromettraient tout ; de larges, ré
formes ramèneront la sécurité et la con
fiance.
Avant de prendre la plume, que les rédac
teurs des sénatus-consultes se pénètrent
bien de cette vérité : l'immense majorité de
ceux qui, en France, suivent la marche des
affaires publiques, désirent, veulent que les
institutions soient modifiées de manière à
permettre au pays de se gouverner lui-mê
me. C'est le sentiment qui a dominé pres
que partout dans les élections de mai et de
juin ; c'est; la pensée que le Corps Législatif
à peine réuni a manifestée énergiquement
par l'interpellation des 116; c'est le vœu
auquel le message impérial a voulu donner
satisfaction ; c'est par conséquent le but que
doivent atteindre les sénatus-consultes.
Parmi les mesurés indiquées par le mes- ,
sage, il èn est qui sont précises et qui ne
peuvent plus être amoindries par la maniè
re dont elles seront formulées. L'attribution
au Corps Législatif du droit d'élire son bu
reau ; l'obligation par le gouvernement de
soumettre à l'approbation législative les
modifications de tarifs qui seront dans l'a
venir stipulées par des traités internatio
naux ; le<*rote du budget par chapitres ; la
suppression de l'incompatibilité entre le
mandat de député et les fonctions de mi
nistre; la présence de tous les ministres
aux Chambres ; la délibération en conseil
des affaires de l'État : voilà autant de points
où la pensée du message ne comporte au
cune ambiguïté et n'est pas susceptible d'une
interprétation plus ou moins large.
Il n'en est pas de même des autres réfor
mes qui ont été indiquées dans ces termes :
droit au Corps Législatif de faire son règle
ment intérieur; simplification du mode de
présentation et d'examen des amendemens;
extension de l'exercice du droit d'interpel
lation... Par son règlement la Chambre peut
s'attribuBr des prérogatives plus ou moins
grandes ; il y a plusieurs manières de sim
plifier la présentation et l'examen des amen
demens ; enfin on peut entendre de bien des
façons l'extension de l'exercice du droit
d'interpellation.
Sur toutes ces réformes, les plus consi
dérables assurément du programme impé
rial, nous n'avons encore qu'une indication
tout à fait sommaire et élastique.
Quel sera i© développement donné à c»
sommaire par le nouveau ministère et par
le Sénat ? C'est la grosse question qui reste
- à résoudre. De sa ,&olutiQPs plus oy, ©pins in
telligente dépendent le succès de l'évolution'
politique résolue par l'Empereur et l'issue
heureuse ou funeste de la crise où l'Empire
et la Franc# sont engagés.
Si les réformes spnt conçues largement,
de manière à donner ample satisfaction à
cette grande et importante fraction du pays
• qui n'est entrée dans l'oppositien que parce
qu'elle revendique les franchises parlemen
taires dont jouissent aujourd'hui tous les
peuples européens ; si la transformation
de la Constitution et des sénatus-consultes
est faite sans parcimonie et sans réticen
ces ; si notre Corps Législatif est enfin placé
dans une situation égale à celle des autres
Parlemens, on aura enlevé à l'opposition le
plus apparent et le plus sérieux de ses griefs.
Par cela môme, un grand apaisément se pro-
i duira dans l'opinion publique, sûre désor-
" mais que pour se faire écouter elle n'aura
qii'à élever la voix.
Mais si, au contraire, les rédacteurs des
sénatus-consultes étaient assez mal ins
pirés pour essayer de reprendre en dé
tail, à l'aide d'une réglementation défiànte,
les concessions accordées en principe par
le message du 12 juillet, il en résulterait
une.déception amère qui produirait la plus
' funeste irritation chez les nombre"ïïx parti
sans des réformes, et qui les rejetterait pour
la plupart dans le camp peu nombreux en
core des irréconciliables.
Une pareille faute, si funeste etsiéyiden-
. te, ne sera pas commise.
Il y a du reste, pour l'extension complète
des prérogatives et des attributions du
Corps Législatif, une raison meilleuro que
tout&s celles qu'on a exposées juiqu'ici ; c'est
que, si l'on ne lui accorde pas deplein gré les
moyens réguliers d'exercer sur la conduite
des alfairés une influence décisive, le Corps
Législatif prendra quand même le pouvoir
qu'on lui aura refusé. '
Il en a incontestablement la volonté ; nous
montrerons qu'il en a aussi les moyens.
G. Barbe.
L' Univers pense qu'un ministère qui n'a
pas M. Rouher à sa-tête doit pécher par l'in
fluence et par le talent. Le Temps, en ne
voyant pas M. Rouher, dit : le cabinet est
'décapité: On ne-peut plus rien faire sans M.,
Rouher. Nous avons lu-aussi dans le Public
que l'on ne trouverait pas dans le tiers par
ti des hommes capables de succéder au
vieux personnel gouvernemental. Il faut ci
ter les propres paroles de ce journal : « Par
leur valeur politique ou leur valeur oratoire,
par leur ascendant personnel ou par l'é
clatante notoriété de leurs chefs, ces nou
veaux ministres ( il ne s'agit point de
ceux qui viennent d'être choisis) eussent-
ils pu rallier la 'majorité ? A d'autres
qu'à nous ~de dire si, la valeur, la noto-;
riëté, etc., etc., des promoteurs du,mou
vement eussent suffi pour remettre en pla-
oe l'édifice parlementaire qu'ils venaient
de jeter bas. » 11 est assez visible que
le rédacteur du Public a des opinions biep
arrêtées sur l'insuffisance des hommes du
parti constitutionnel libéral. Il admettra dif
ficilement qu'oa puisse faire des ministres
avec des personnages qui ne l'ont jamais
été. 11 n'y a plus en Franc» ni esprit ni ta
lent.
L'étranger qui nous écoute parler de la
sorte ne nous reconnaît plus ; nous ne l'a
vions pas accoutume à tant de modestie. Il
est d'autant plus surpris de nous entendre
ainsi crier misère que, lisant nos journaux,
nos livres, et suivant nos débats législatifs,
il n'y trouve point la trace de cette pauvreté
dont bous nous plaignons. En regardant dans
Tes Chambres prussiennes, dans les Cham
bres italiennes et môme dans les Chambres
anglaises, on ne rencontre pas beaucoup
d 'hommes supérieurs aux nôtres; et cepen
dant ni là Prusse, ni l'Italie, ni l'Angleterre
ne sont privées de ministres^ On sait bien
que les étoiles sont rares; mars on peut quel
quefois se passer d'étoiles. Sans doute, nul
n'ignore que le régime du pouvoir purement
personnel n'était guère fait pour favoriser
l'éclosion des hommes de talent ; ils étaient,
dans la presse et à la tribune, trop
sauvent tenus à l'écart et sacrifiés à des
mérites contestables. On s'est constamment
servi des mêmes hommes ; le roulement mi
nistériel ramenait toujours au pouvoir les
mêmes capacités. En sorte qu'on n'a jamais
soupçanné qu'il existe en France, en dehors
de M. Rouher, de M. Baroche, de M. de Per-
signy ou de M. de Forcade la Roquette, des
hommes à qui l'on peut confier un porte
feuille.- C'était véritablement une affaire
d'Etat et un événement extraordinaire lors
qu'on faisait entrer une figure nouvelle dans
la galerie ministérielle. Nous nous rappelons
encore quels sourires d'incrédulité accueil
lirent l'entrée aux affaires des deux ou trois
hommes qui ne dataient point de 1852. Le
système d'exclusion ètail au>si absolu que
possible et le régime, par lui-même, ne su
prêtait pas aux révélations au génie.
On ne s'en formait pas moins à l'éloquen
ce en écoutant parler les orateurs du gou
vernement, et à la pratique des affaires en
observant comment ils conduisaient celles
de l'Etat; il a été môme possifele qmlque-
.fois, en les voyant agir, a'apprgndïo ce qu'il
no fallait pas faire. Il n'y a pas un ministre
qui n'ait eu, à un moment donné, ses lacu
nés et ses faiblesses.
Il est certain que le régime parlementaire ,
si nous arrivons à le pratiquer, ne nous
fournira jamais des ministres absolument
pareils; ils n'auront pas besoin,, d'ailleurs,
de tant de prestige. Ils pourront êire, forts
sans planer aussi haut. Le Public se de
mande s'ils auront la valeur, la notoriété
et l'influence. La valeur, noiis croyons
qu'elle égalera celle des ministres qui pnt
servi TEmpersur ; la notoriété s'acquiert, et
quelques-uns de nés amis politiques pnt
déjà réussi à s'en faire une qui ne doit, rien
à la faveur souveraine ni au zèle des feuilles
complaisantes; quant à l'influence, on peut
espérer qu'elle n'aura rien à envier à celle
des personnages qui, jusqu'à ce jour, 6nt
tenu le pouvoir. Un ministre parlementaire
n'est pas moins utile; mois jl ns se leeijm-
: mande point seulement par ie cboix :du
souverain ; il est l'expression vivante d'tjine
force dans la fj pt u! n 1« pa,^.
C'est un éiéaii ui («c pur ^ance qui, îusqju'i)
présent, manquait absolument a nos hom
mes d'Etat. Ils étaient un reflet de l'autorité
souveraine; les ministres parlementaires
. sans être enUèreaient-depouilles ue ce pres
tige, seront le reflet d'une majorité; pour
sé maintenir en faveur, ils n'auront pas
soin de prodiges d'équilibre, d'une côh-<
tinuelle surveillance, de petites
soutenues ; ils pourront, saii
hommes de génie, servir
la France. Ils font pàrtie
il®*®8 Travaillent point isole
s'élèvent point isolément et loï
bent, ce n'est pas une persoc
tombe en disgrâce, c'est l'opinion
qui accomplit une évolution.
Pour se donner sur JeUrs devanciers une
autre supériorité, les ministres que l'on de
mandera au parti constitutionnel libéral
n'auront qu'à vivre moins éloignés - de la
foule; il éviteront surtout avec soin ces cer
cles de flatteurs, ce réseau d'obséquiosités
qui enipéchent un homme d'Etat de con-
paltre ce qui se passe au dehors et l'em
prisonnent dans une continuelle ignoran
ce de ce qu'il devrait savoir. L-'Empira
a eu un homme dont les avis ont tou
jours été précieux et qui passait à juste titra
pour le plus éminent de ses conseillers ; cet
homme avait sur ses collègues cet avantage
inappréciable qu'il était répandu un peu
dans tous les mondes : il voyait des gens
d'affaires et des artistes; il avait dans son
cabinet les échos des coulisses et ceux do
la coulisse; il avait l'oreille ouverte à tous
les bruits du dehors. C'était le duc d#
Morny. Si l'Empire se tourne aujourd'hui
vers les réformes libérales, c'est le du<î d#
Morny qui lui en a donné le premier con
seil. Lés ministres parlementaires feront
comme M. de Morny; par leur position,
par leurs relations forcées, ils seront initiés
à ces variations de l'opinion publique qui 80
trahissent dans les causeries, dans le frotte
ment du monde.
Enfin, nous espérons que l'on pourra s'ar
ranger tant bien que mal de quelques hom
mes nouveaux, et qu'un ministère ne sem
blera point a décapité » parce qu'il n'aura
plus M. Rouher à sa tête. Nous sommes déjà
loin d'ailleurs de ce temps/unestCfoù le sort
du gouvernement dépend de la valeur d'un
homme.
A. kénal.
Nous croyons savoir que la prochaine 'ses
sion des conseils généraux s'ouvrira.le lun
di 23 août. «•
11. ESAÊSm'£SK.
Au moment où M. Barochy -vient de quit
ter le ministère après y avoir siégé pendant
vingt' ans, il nous a semblé qu'il éiait juste
de rappeler quelle fut sa conduite aux af
faires, et quels sont ses droits notre re
connaissance. On peut dire do lui^L'qu'on
peut rarement dire d'un ministère : 'n em-
Dorte dans la retraite les regrets et les sym
pathies de tous. 11 eut dans le cours «le sa
glorieuse carrière des adversaires politiqiifs,
mais il ne laisse derrière lui aucun ennemi.;
N est-ce pas la lu plus bel é.o^e qu'on puisse
faire d un homme politique.
Avocat au barreau de. Paris, M. Ba^ogjjg
fut mis en évidence par sa plaidoirie'dans
l'affaire di\« Messageries impériales accusées
du délit de coalition, en 18,39. Ce fut soa
premier, succès, et dès lors sa réputation
siégea sans iarerruption à la Constituante,
puis a la Législative,
Nommé procureur général à la cour de
Paris, il remplit les fonctions du ministère
public dans les procès de Bourges et da
Versailles,
ViCG-président de îa Législative, il sut ac
quérir sur ia majorité de cette assemblée
une grande influence. Nommé ministre do
l'intérieur en octobre 1849, il soutint la po
litique particulière du Président. Il donna
sa]démission le 9 janvier 1851, et fut nom
mé le 10 avril suivant au ministère dus affai
res étrangères qu'il quitta la 14 octobre de
la même année.
Après le deux di5eembrf> il fu» appelé à
la-pFéuideneiyiiu consfcil J'Eint qu'il occupa
jusqu'au 18 juin 18G3., Pendant dix ans ii
supporta seul tout ie poids de 3a discussion
au Sénat ot au Corps Législatif. C'est pen^
dant celte période qusj se manifesta dans
tout son éclat son talent oratoire et le» rom-
breùx discours qu'il prottonca resteront
comme des modèles de l'éloquence parle-
FeuilletoQ du Constitutionnel, '25 juill
LA. DESTINÉE
Prcitsière partie.
V.
(Suite.)
M. Horace de Blangy, lieutenant au même
régiment' que M. d'Âmbleuse. appartenait
aussi à la même promotion de Saint-Cyriens.
Les deux jeunes officiers ét'aiem amis inti
mes, et la peine de l'un no pouvait être in
différante à l'autre. Horace, s en ce moment,
n'eût pas voulu laisser son ami Jacques
seui. dans Paris. Il prit son bras, et tous
deux marchèrent quelques ini taris sans
parler.
Uue voiture passait vide, M. de Blangy la
héla. '
— .49, rue de Ponthieu, dit-il au cocher.
Une course, et qu'on marche !
Le fouet réussit à donner des ailes aux
deux pauvres chevkux qui n'avaient plus de
jambes. '
■ Le numéro 49 de la rue de Ponthieu était
alors occupé par un marchand de chevaux
fort en> reuom, qu enuchi<*sai' Ja clientèle
de la jeunesse doree. Sa vaste cour était ar
rangée en manège ; on l'avait dépavée et sa-
(Voir le Constitutionnel du 22 juillet.)
blée, et chacun y pouvait essayer la montu
re de son choix.
Sur un signe de M. de Blangy, les palefre
niers amenèrent le cheval qu'il avait acheté
la veille.
— ; Tiens ! fit-il à laïques, voilà celui qui'
va te guérir .de tous tes maux. Je te garantis
que tu ne lui resteras pas dix minutes sur
les reins.
— Le fait est que Stag n'est pas commode,
dit un des hommes qui tenaient en main la
nouvelle acquisition de M. Blangy.
Stag, comme s'il eût tenu à justifier ces
terribles pronoftics, ne paraissait pas vou
loir rester en place. Il.faisai» feu .des quatre
pieds", secouait le groom suspendu à son
mors, jetait le feu par les yeux, la fumée
par les naseaux, et poussait des hennisse-
Biens sonores comme les accens d'une trom
pette d'airain. ,i
' Disons, toutefois, que M. de Blangy avait
singulièrement surfait sa malice ; ce n'était
pas un cheval absolument dompté, mais il
s'en fallait de beaucoup que ce fût un che
val indomptable.
Jacques se mit si lestement- en selle que
Stag fat surpris ; les quelques défenses qu'il
essaya au montoir furent promptement et
vertement, réprimées. Bucéphale âvait trou
vé son Alexandre. Au bout de cinq minutes,
il exécutait des airs de manège sur deux
pistes.
M. de Blangy s'était fait amener un autre
chaval.
—- En avant ! dit-il à son ami.
Il fila au petit galop, du côté de l'avenue
des Champs-Elysées.
M. d'Ajnbleuse, en deux bonds, fut près
de lui.. •
— Que me disais-tu donc? fit-il en riant,
ton prétendu diable est doux comme un
agneau.
— Attends un peu !
— Que veuX-tu que j'attende? Je lui mets
la botte au flanc, et irrend à la main en fai
sant le cou de cygne/comme les chevaux de
manège de Baucher. Il n'y a plus de plai
sir!
— Ne t'y fie pas : il est traître; tu m'en
diras des nouvelles aii bois. C'est quand il
aura bu un peu d'air que tu sauras ce dont
il est capable.
— Nous verrons i répondit Jacques, en
continuant de manier le superbe animal
avec une dextérité parfaite.
L'un portant'l'autre, ils se faisaient valoir
réciproquement. On les admirait égale
ment tous deux.
Quand on est jeune, si malheureux que
l'on soit, on n'échappe jamais complètement
à l'influence des circonstances extérieures :
elles nous entourent, nous pressent de tou
tes parts, nous pénètrent, en quelque sorte,
et, malgré nous, nous dominent.
Oui, certes, le baron d'Ambleuse était
sous l'empire d'une tristesse profonde. Mme
de Meyriéelle-même n'eût pas osé,le nier..
Mais on n'est pas triste de la même façon
entre quatre murs et au grand air, au fond
de sa chambre ou au bois de Boulognp. M.
de Blangy l'avait bien compris, ej c'était un
véritablé service qu'il avait rendu à son ami
en l'arrachant à ,1a solituile dans laquelle,
sans nul doute, il allait s'ensevelir. /
Quelques minutes de galop mirent les
deux jeunes gens à l'entrée du bois.
Un clair soleil d'hiver sef jouait a travers
les rameaux dépouilles. Déjà ies allées s'em
plissaient de la foule elegante qui les peu
ple chaque jour. L'animation de ia cours®,
l'intérêt d« spectacle changeant ]u il avait
sous les jeux, tout semblait conspirer pour
apporter une distraction aux sombres pen
sées du jeune mélancolique. Déjà une teinte
plus rosée se répandait sur ses traits, un
instant plus tôt, pâles et flétris.
— Je crois que nous allons mieux, pensa
M. de Blangy, en frappant du plat de la
main la large épaule de son cheval; ou je me
trompe, ou nous en serons bientôt aux con
fidences, Dieu sait que ce n'est pas pour
moi que je les veux, mais pour lui : il y a
des peines qui se consolent en se racon
tant.
lis prirent à droite cette jolie allée sous
bois, dont l'ellipse allongée contourne dans
presque toute son étendue le grand parc pa
risien, et que l'excellence de sa piste a fait
appeler justement l'allée des cavaliers.
Ils mirent leurs chevaux au pas.
Aussitôt qu'il ne fut plus sous l'influence
du mouvement énergique qui l'avait si puis
samment surexcité, Jacques sentit s'éteindre
toute sou animation. Un soupir qu'il ne put
étouffer s'échappa de sa poitrine, et sa main
découragée laissa tomber les rênes sur le
cou de Stag étonné.
— Ah ! ça, tu n'es donc pas un homme !
lui dit son ami qyi voulait le piquer d'hon
neur. •
— Non, répondit Jacques, si pour être
homme il faut renoncer .au droit de souf
frir...
-r- L'homme peut souffrir autant que la
femme, et même davantage, -=■*. parce qu'il
a plus 'de cœur, — tu vois que je te fais la
part belle... Laisse-moi seulement ajoqter
qu'il doitîoufîrir avec plus de courage, parce
qu'il est plus fort...
-r- Est-ce que je me plains?
— Il ne manquerait plus que cela ! Te
plaindre... toi... un soldat! Mais c'est donc
le sang d'une brebis que tu as dâni les
veines?
— Ni d'une brebis ni d'une tigresse; d'une
femme, tout simplement...
— Dis au moins ce que tu as, que l'on
sache s'il faut te plaindre ou te blâmer...
— Plains si tu le veux, blâme si tu l'oses!
j'aime !
— Est-ce donc un si grand malheur que
d'aiiher ?
— Oui, car je perds cslle que j'ainae.
.— Est-ce bien sûr ?
— Trôp sûr. (îélas !
— Et comment la perds-tu ?
— De la plus triste façon !
—■ Mais encore ?
— On me l'a refusée.et on l'accorde à un
un autre !
— Le cas est mauv;iis.
— Dis donc désespéré... •
— On ne sait pas encore... L'infante est-
elle mariée ?
— Non, mais promise !
' -— Ceci ne veut rien dire encore — il y a
parfois loin de la coupe aux lèvres. Qui
t te l'enlève ?
— Sa mère, qui m'est très hostile...
— Et cette mère, quelle femme \ >
— Froide, dure, ambitieuse.
— Complète, alors ! Mais la fille?
— Charmante, mon arisi...
. — Evidemment, puisque tu l'aimes! Je
suis une huître !
-r- Non, tu ne la counais pas... Voilà tout !
— Quel âge? :i ! ■
— Dix-sept ans !
— C'est bien jeune pour soutenir la lutte
contre une famille.,. •
— Sans doute... et c'est là ce qui m'ef
fraie !
— Et tu l'appelles ?
A cette (jueslio'n inattendue, indiscrète
peut-être, notre amoureux eut un haut-le-
corps, et une brusque retraite de main qui
fit cabrer son ch«val.
— Pardon! pardon ! reprit Horace e Q
souriant ; je ne savais pas que ce fût sacré
Mettons que je n'aie rien dit... Ce crue j'en
faisais, c'était uniquement pour savoir si
par moi ou les miens, je pouvais avoir quel'
que aboutissant avec la belle....Mais du mo
ment où' cela te déplaît, parlons, si tu veux
de la pjuie ou du beau temps, du colonel
ou du gros-major.
— Elle s'appelle Mlle de Mevrié...
— Antoinette?
— Elle-même ! «
— Jolie personne! fort jolie,, ea vëritéf
d'une ancienne maison de Lorr- a j ne .j,,- '
née, mieux alliée encore, et rip; fl9 ; V
— Hélas! beaucoup troo riche'
— Bêle ! on ne l'est jamais assez.
■— Mais quand ia fortune no sert qu'à
creuser des abîées ou à dresser des obsta
cles ; entre ceux que rapprocherait l'afFec-
-« Ah! mon pauvre ami, c'est Anloinette
de Meyne que tu aimes! reprit M. de Blan
gy après quelques -'minute^ de silence;
quelle mère ! elle ferait manœuvrer une di-
vision, rien qu'avec un froncement de' son
souml a la Junonf... Comment un garçon
avise a-t-il pu s'embarque'r dans cette ga
lère? '• .. ° „
— Eh! ch,er! lésavais-je? Quani je l'ai
su, il était trop tard ! J'étais pris ! Et quand
je l'aurais su?... est-on libre, d'ailleuïs.
d aimer ou de n'aimer pas?
— C'est vrai'! ciix-stspt ans !... Il faudrait
attendre quatre ans» pour arriver à l'âge légal
08 1 émancipation .coiiiDlèto, où fillo pourm
disposer librement d'eMe-mêmf*.
— C'est là, d'ailleurs, un si affreux
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