Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-24
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 juillet 1869 24 juillet 1869
Description : 1869/07/24 (Numéro 205). 1869/07/24 (Numéro 205).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
§4? MSEEt-J* 20S.
BOREAUX S PARIS ? rsa d« y»(ou> n.' lt):
SAMEDI 24 JUILLET 1869.
BBBK
ABONNEMENS DES DÉPABÏEMENS.
trois mois....
Six mois..'!'...;.
un an.
16 FR.'
32 fr.
64 FR.'
~9&vat im pays étrangers , voir le tableau
publié les "S-et 20 de chaque mois.
' *—Constitutionnel,
et'ç 0 . . '
rue des Bons-Enfan8j 19. \
ABONNEMENS DE PARIS,
4 *
trois; mois
six mois...
"UN AN.
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UN NUMÉRO 20 CENTIMES,
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE, UNIVERSEL.
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d su* Fpift de ^' administrateur du journal, r. de Valois, n. 10.
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^ ^^ ■■ ■ ■■ •
PARIS, 25JIJlLLEt^
{.a crise anglaise ai' eu le d^o^masi qaé'
Ton "pouvait prévoir : la Chamoha defsjqr.ds-
à compris qu'elle n'était pas de fore» * "
ter contre le ministère dans une question
qui ralliait l'immense majorité de la nation
à la majorité de la Chambre des cemmu-
ties. ' ' ■
, Un compromis s'astétabliavec le ministère
sur tousles amendemens du bill, et, chose es
sentielle, la date primitive pour l'abolition
de l'Eglise d'Etat en Irlande a été acceptée
par les lords. En un mot, le danger d'un
conflit entre les deux Chambres est écarté :
l'opinion publique a remporté "un triomphe
complet.
Les journaux prussiens ont de nouveau
engagé la' guerre contré le cabinet de Vienne
et particulièrement contre M. de Btiust. C'est
une maladie chronique qui paraît incu r
rable, d'autant plus qu'elle se compliqua
d'une vive souffrance engendrée par la ja
lousie. A Vienne, depuis longtemps, le gou-
vernemenfaborde toutes les questions avec
franchise et ne craint pas de les gclairer du
grand jour de la publicité. Ceci est vrai aussi
bien pour la politique intérieure que pour
les questions extérieures. A Berlin, on se
complaît dans le système contrairq, surtout
en matière de politique extérieure; aussi,
. les Livres rouges que M. de 1 Beust com
munique depuis deux ans aux délégations
des Parlemens de Vienne et de Pesth cau
sent-ils de l'opibrage à Berlin, dans les ré
gions officielles,parce qu'ils disent quelque
fois ce que l'on voudrait voir enfoui dans
les archives, dans les régions du journalis
me parlementaire, parce que la déférence
dont M. de Beust fait preuve à l'égard du
Parlement austro-hongrois contraste par trop
avec le laisser-aller dont M. de Bismark et
ses collègues usent vis-à-vis des Chambres
prussiennes et de la JMète fédérale du Nord.
On est donc de mauvaise humeur à Ber
lin et, au lieu de faire des réformes en
Prusse, on s'en prend à M. de Beust qui,
décidément, tient à. être un ministre libéral.
Exposer les eau ses de ce dépit c'est ren--
dre oiseux tout exaanen des critiques que les
journaux prussien s adressent au chancelier
austro-hongrois à propos dit dernier Livre
rouge : l'objet en bai-même «st des plus in-
- signiGans. Il s'agit d'une dépêche envoyée
par M. de Beust au cabinet du Dresde, au
sujet de la question, belge.
Les feuilles berlinoises affirment et le
gouvernement pr ussien , dit-on , aurait
même obligé le J ournal de Dresde à affir
mer également, q-ue le cabinet saxon était
resté complètement étranger à l'affaire fran
co-belge. Personne ne croira que M. dé
Beust se serait expliqué à Dresde -sur cetr
te question, si \a diplomatie prussienne n'en
eût, de ' son côté, entretenu les i^inistres
saxons. Mais, quoi qu'il en soit, il n .'y a pas
là matière à urne discussion si irritante^ ponr
qu'elle eût lieu tout de même, il fallait évi
demment des motifs plus sérieux, résultant
de l'ensemblei des rapports entre les deux
puissances rivales.
M. de Bismark, grâce à sa retraite momen
tanée, échajjpe à de nombreux embarras
dont ses collègues du ministère prussien
auront seuls à supporter la cbaige. Les
Chambres de Berlin vont se réunir en au
tomne poetr aviser à la sitûation financière.
Le budget prussien se solde en déficit et,
la tentative faite par M. de Bismark pecur
transporter ce déficit au budget fédéral
ayant échoué, le ministre des finances est
obligé de s'adresser aux Chambres prussien
nes; Mais là commencent les véritables diffi
cultés. L'opposition prussien an se montre
intraitable à l'égard de rétablissement de.
"nouveaux impôts. La Constitution, nous
l'avons dit bien des fois, confère aux Cham
bres le droit de voter les dépenses maiè non
celui de voler annuellement les impôts, les
quels, au contraire, continuent à.être perçus
tant qu'ils ne sont pas modifiés par une loi
spéciale. On voit d'ici la situation : le gou
vernement, maître de la recette, l'est aus!>i,
dé. fait, de la dépense,
r™ Ç)n s'explique dès lors que l'opposition se
e'à voter dé nouveaux impôts aussi
Içfag temps que le vote annuel ne sera pas
ccordé aux Chambres. En un mot, c'est
l'ancien conflit constitutionnel qui a duré
quatre ans et que les succès militaires dé 1866
ont fait oublier sans le faire disparaître. M.
de Bismark présent, les libéraux -natio
naux se sont contentés d'être nationaux; le
chancelier fédéral en congé , ces messieurs
retournent la > bande libérale de leur dra
peau. Le ministère et le roi Guillaume cè-
deront-ils 'cette fois? Voilà la question.
Les nouvelles d'Espagne ne sont guère
bonnes : l'anarchie des esprits, le désarroi
des partis, la faiblesse des pouvoirs publics
sont malheureusement des faits notoires.
La'sécurité, publique laisse à désirer, la'
haine des partis se manifeste par des abus
de'pouvoir, les arrestations sont à l'ordre du
jour.
N'oublions pas les révolutionnaires qui en
sont arrivés à se constituer juges des dépu
tés et des journalistes de leur bord : ces
messieurs n'entendent pas qu'an député ou
un journaliste exprime une opinion auire
que celle du club. CdlBTIle on voit, le radi
calisme se conduit sous le soleil espagnol
absolument comme sous celui de plusieurs
autres contrées de notre connaissance.
edouard simon.
fâpâpaAPais PRIVÉE.
agence havas.
Angleterre.
Londres, 23 jaiîlet.
On dément-de la manière la plus catégorique
la nouvelle donnée par plusieurs journaux de
Constantinople et de Vienne que le vice-roi d'E
gypte ait contracté un nourel emprunt de 60
millions de francs.
Londres, 22 juillet, soir.
'Chambre des lords. — Lord Cairns dit qu'il
a eu une conférence avec lord Granville et que
tous deux oat consenti à ce que l'article relatif
à l'excédant des biens ecclésiastiques soit
amendé de façon à permettre au Parlement
d'appliquer une portion des fonds disponibles
au soulagement des calamités.
■ , Londres, 22 juillet, soir.
L'entrevue de lord Cairns avec lord Granville
a eu pour résultat un compromis sur tous lés
amendelhens. La date primitive pour l'abolition
de l'Eglise d'Irlande a été rétablie.
New-York, 22-juillet.
Warren et d'autres fenians se sçnt rendus,
hier, auprès des membres du cabinet en récla
mant l'action immédiate, du gouvernement pour
. obtenir ia mise an liberté d'Halpine et autres
fenians irlandais j nméricainS, retenus prison
niers en Angleterre. <
On assure que MM. Boutwell et Robeson oht
promis d'appuyer cëttè demande. M. Hoare, au
contraire, aurait dénoncé vivement les menéçs
fenianes , en disant que les envahisseurs fe
nians du Canada n'étaient que des voleurs èt
des risque-tout, .
„ • Inde.
• Bombay, 20 juillet. :
(par le télégraphe anglo-indien;.)
On assure que les tribus de Kirghizes, du côté
d'Orenbourg, se s.ont soulevées en masse con-
. tre les Russes.
Danemark.
Copenhague, 22 juillet, soir.
L'a famille royale est partie aujourd'hui k midi
pour jVIalmœ, d'çîi elle se rendra à Stockholm.
Le président du conseil des ministres l'accom
pagne. .
Pendant l'absence du roi, le ministre dos fi
nances s chargé de l'expédition des affaires
d'Etat. ,
Turque.
Constantinople, 22 juillet.
Un journal annonce l'envoi à Paris de M. Ma
rio Vido, majordome du palais impérial, qui est >
chargé d'organiser le» détails du service pour
là réception de l'Impératrice.
Madrid, '23 juillet.
De nouvelles arrestations de carlistes ont eu
iieu hier à Madrid.
l'Impartial conseille au gouvernement d'en
voyer à M. Gliidstouo un des deux colliers de
l'ordre do. la Toisou-d'Or qui sont actuellement
sans titulaires. ,
fitaBSe."
Rome, 2i juillet.
Mgr Franchi, nonce à Madrid, est arrivé ici
par la voie de mer. Il passera à Rom) une par
tie do son congé.
La congrégation do l'Index a condamné, ou
tre le Saùtt Paul, de M. Ronan, l'ouvrage du
Les lettres ou envois d'argent non affranchis 1 sont refusés.
JLes articles déposés ne sont pas-rendus. ,
Les abonnemens patent dès
de chaque mois. -vv\ v-r
S'adresser pour les Annonces à MM. Fauchey, Laffite, Bcllier, et C e , ' v T
place de la Bourse, 8, à M: Duport , 7, rue CoqrHéron, et au bureau du journaI>^-
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve cC examen,, et, s'il y a lieu, de modification par ^administration
■ ■■ , * - ■ • du tournai. • .
môme auteur, intitulé : Questions contemporai
nes ; la Bible dans l'Inde, de M. Jacolliot, et
trois autres ouvrages, l'un italien, l'autre mexi
cain et le troisième canadien.
France:
Toulon, 23 juillet.
Le khédive d'Egypte vient d'arriver. S. A. a
quitté lea Eaux-Bonnes sur l'avis,des médecins
de Paris", venus en consultation, lesquels ont
constaté que les eaux ne lui étaient pas favora
bles èt aussi qne son indisposition était sans
gravité.
S. A. le khédive s'est rendu immédiatement à
bord do sa frégate le Maroussa, laquelle ' doit
partir ce soir pour l'Egypte.
SERVICE DE NUIT.
■., Fsragpse.
Berlin, 23 juillet.
La Gazette de l'Allemagne du Nord dément
dans leâ termes les plus formels l'assertion de
la Revue des Deux-Mondes, d'après laquelle M.
de Bismark se serait retiré à Varan, parce qu'il
n'aurait pas réussi à obtenir la démission de
quelques-uns des ministres. 1
Grece.
Trieste, 23.juillet.
La malle du Levant apporte les nouvelles sui
vantes d'Athènes, 17 juillet :
Le reste de l'emprunt a été couvert. Le gou
vernement est maintenant en état de rembour
ser l'emprunt fait à la Banque et de faire ces
ser le cours forcé. Toutes les ambassades, à
l'exception de l'ambassade de Constantinople,
doivent être supprimées ; l'armée sera réduite
et les bâtimens de guerre seront désarmés.
L'ambassadeur de Turquie, conformément au
désir exprimé formellement par le sultan, se
rendra à Corfou pour assister au baptême du
prince groc.
gnisse.
Berne, 23 juillet.
Le conseil des Etats a décidé d'ajourner jus
qu'au mois d'octobre prochain la ratification des
concessions relatives aux chemins de fer du
Saint-Gothard et du Spliigen. '
Malle.
Florence, 23 juillet.
La Gazette officielle publie le rapport de la
commission d'enquête parlementaire sur l'af
faire de la régie des tabacs.
Le rapport conclut en disant qu'il n'existe au
cune preuve établissant qu'un député quelcon
que se soit rendu coupable d'une participation
illicite à l'affaire de la régie des tabacs.
coups DE LA BOURSE.
couks de clôture , le 23 ie 23 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 72, » 72. »
-^-Fin du mois. 72.07 71 95
-41/2au eompt. 103.50 103 50
»
»
B .
»
12
. »
Une dépêche de Toulon qu'on a lue plus
haut annonce le départ du vice-roi d'Egypte.
On nous affirmé que des dépêches venues
de Constantinoplel'auraient déterminé brus
quement à interrompre le traitement qu'il
suivait aux Eaiit-ifonhës. Après avoir con
sulté les docteurs Ricôrd et Nélaton, lè khé
dive aurait demande, dit-on ,1e train impé
rial. Nous ne tarderons sans douté pas à
connaître les nouvelles qui ont décidé le
vice-roi à ce départ subit.
c. piel.
Les ministres qui ont accepté la mission
d'exécuter le message du 12 juillet mécon
naîtraient singulièrement leur mtndats'ils
ne donnaient pas complète satisfaction aux
vœux exprimés par le Corps Législatif. La
pensée qui a inspiré le message est claire et
précise. « Mon gouvernement, a dit l'Em
pereur, avait annoncé qu'il soumettrait aux
grands corps de l'Etat, à' l'ouverture de la
session prochaine, les résolutions qui lui -
auraient paru les plus propres à réaliser les
vœux du. pays. Cependant le Corps Législa
tif paraît désirer connaître immédiatement
les réformes arrêtées-par mon gouverne
ment. Je crois utile d'aller au-devant de ses
aspirations... » ,
Et aussitôt l'Empereur ajoute : « Ma fer
me intention, le Corps Législatif doit en être
convaincu, est de donner à ses attributions
l'extension compatible avec les bases., fonda
mentales de la Constitution. » Plus^^loin en
core, l'Empereur insiste a sur lu solidarité
plus efficace » qu'il s'agit 'd'établir a entre les
Chambres et son gouvernement. » Enfin,
reprenant une quatrième fois cette môme
Liée, il pose pour règle « la loyale entente
avec la majorité. »
Celle résolution, expriméj d'une manière
si persistante, d'éviter fout désaccord avec le
Corps Législatif, a été, on no saurait le
redire-trop haut, la cause déterminante du
message. C'est elle qui l'a inspiré, c'est elle
qui en a dicté les conclusions.
" Le but que doivent atteindre avant tout et
à tout prix les rédacteurs des sénatus-con
sultes est donc de donner satisfaction aux
vœux exprimés par la majorité de la Cham
bre, lesquels ne sont autres que les vœux du
pays lui-même.,
, Or, comment la Chambre a-t-elle mani
festé ses aspirations au-devant desquelles
l'Empereur « a cru utile d'aller? » C'est uni
quement par l'interpellation des 116, à la
quelle l'adhésion certaine des 40 membres
de la gauche assurait une incontestable ma
jorité. Ce que le message a promis, et ce
qu'il s'agit de réaliser, dans la limite « com
patible avec les bases fondamentales de la
Constitution, » ce sont par conséquent les
conclusions mêmes de l'interpellation.
Parmi les mesures demandées dans l'in
terpellation, il en est une, la responsabilité
ministérielle, qu'on peut considérer comme
contraire aux bases de la Constitution et
dont la réalisation se troufe par cela môme
limitée par le message. Mais il n'en est
pas de même de celle qui est formulée
en ces termes : « Le droit pour le Corps
législatif de régler les conditions organi
ques de ses travaux et de ses communi
cations avec le gouvernement. » On ne se
heurte plus ici à aucune des bases constitu
tionnelles votées par le plébiscite de 1851,
et il en resuite que l'on peut, dans la rédac
tion des senatus-consultes, aller aussi loin
que l'interpellation elle-même.
On le peut, et nous ajouterons qu'on le
doit, si l'on ne veut pas méconnaître 1a pen
sée même du message, et encourir le re
proche de manquer à une promesse solen
nellement faite aux représentant du pays.
Sur les principales questions que nous
indiquions hier comme étant à régler par les
sénatus-consultes fia présentation et l'exa
men des amendemens, l'extension du droit
d'interpellation), la seule solution absolu
ment conforme aux engagemens du 12 jàil-
let serait incontestablement do s'en réfé
rer purement et simplement au règlement
que le Corps Législatif est appelé à voter. '
0"i. 1» Ctrps législatif dpyrait être in
vesti '1-i droit de décider par son règlement
si une adresse sera votée en réponse au dis
cours du trône-; il devrait avoir le pouvoir
de fixer le» conditions de présentation et
d'adoption des amendemens; il davraitenfia
être chargé de déterminar lui-même quand
et comment les interpallations seront admi
ses, et de quels votes elles : pourront être
suiyies. , .
Par là, et seulement par là, les députés
seraient on possession du droit qu'ils ont
réclamé de régler leurs communications
avec le pouvoir'exécutif. ' '
Ce droit dont jouissent presque tous les
parlemens dépasse-t-il la limite'âes conces
sions promises par le message ? Nullement,
Car il n'est en rie a incoinpatible avec les ba
ses fondamentales do la Constitution (1).
L'Empereur, il ne faut pas se lasser de le
répéter, a précisé ainsi ses résolutions :
«: Ma ferme intention, le Corps Législatif doit
en être convaincu, est de donner à ses attri-
tributions l'extension compatible avec les ba
ses de la Constitution. »
Eu présence d'une promesse aussi claire,
la seconde partie de l'interpellation des 116
doit passer purement et simplement, sans
restrictions d'aucuns sorte/dans les projets
de sénatus-consultes qui ss préparent.
Aussi nous refusons de croire à une ver
sion qui commence à se répandre et d'«près
laquelle les rédacteurs de ces projets au
raient des vues bien différentes. Un journal
(l) Voici les bases adoptées par le plébiscité d'a
près lequel a ete redigee la Constitution de 1852 :
1° Un chef responsable ;
2° Des min stres dépendant du pouvoir exécutif
seul;
s° Un conseil d'Etat formé des hommes les plus
distingués, préparant les lois et eu soutenant la
discussion devant le Corps Législatif ;
io'Un Corps Législatif discuîaut et votant les !oiv
nomme par le suffrage universel, sans scrutin de
liste qui fausse l'élection ;
5 e Une seconde assemblée formée de toutes les
illustrations t du pays,s pouvoir pondérateur, gar
dien du pacte fondamental et des libertés pu
bliques. . : ,
va jusqu'à dire qu'ils n'entendent même pas
reconnaître au Corps Législatif le droit de
voter des ordres du jour motivés.
Une restriction pareille des réformes que
le pays attend serait profondément déplo
rable. Elle indiquerait la pensée de réagir
contre l'acte du 12 juillet;, elle suffirait à
faire perdre au gouvernement presque tout
le bénéfice et la légitime popularité qu'il
pouvait en retirer. Surtout elle aurait pour
résultat de méconnaître le vœu le plus
incontestable du Corps Législatif et de
détruire par conséquent cette loyale entente
à laquelle l'Empereur attaehe tant de,prix.
La presse dynastique doit être unanime à
insister pour qu'une telle faute ne soit pas
commise.
Il importe, dans l'intérêt du gouverne
ment plus encore que pour le triomphe des
idées parlementaires, que le message soit
maintenu dans son intégrité et que la réso
lution libérale de l'Empereur ne soit pas
amoindrie, et dénaturée. Essayer de disputer
au Corps Législatif les prérogatives qu'il ré
clame serait en effet une tentative aussi im
puissante que maladroite et impopulaire. Si
on lui refuse, il les prendra. Nous l'avons
dit hisr,#et c'est ce qui nous reste à démon
trer. " ""
C. Barbe.
La plupart des journaux de ce soir pu
blient les deux lettres suivantes adressées
l'une par M. Jules Ferry, député de la Seine,
l'autre par MM. Jules Simon et A. Larrieu,
députés de la Gironde, à leurs électeurs.
Voici la lettre de M. Jules Ferry :
• « Mes chers concitoyens,
» J'ai promis de vous rendre compte, à la fin
de chaque session, du mandat dont vous m'a
vez honoré. Cette fois, lo pouvoir a prjs soin
d'abréger ma tâche : à peine réunis, on nous
congédie.
« Cette brusque prorogation qai no laisse pas
même aux élus du pays le temps de terminer ia
vérification do leurs pouvoirs a excité parmi
vous une grande surprise et un profond mécon
tentement. Le suffrage universel ne saurait ; en
offet, trop vivement ressentir l'injure qui lui est
faite. Je n'examine pas si le décret de proro
gation est bien légal ; en tous cas la mesure est
sans exemple et rien moins quo respectueuse!
Elle laisse en suspens pour un temps indéter
miné plus de cinquante circonscriptions élec
torales ; elle privxi de représentation régulière,
elle met en quelque sorte en interdit près de
deux millions d'électeurs.
» Mais c'est là, permettez moi d:; le dire, le
moindre défaut de cet acte extraordinaire.
» La Constitution de 1852 vient do recevoir
des mains du pouvoir, lui-même une profoa&o
atteinte. Le gouvernement reconnaît hautement
que le régime qu'elle a organisé n'est plus via
ble et qu'il est temps d'y introduire .des modi
fications sérieuses. Se peut-il rencontrer dans Ja
vie d'une nation, une heure plus solennelle, une
crise plus décisive? Pourtant la nation souie no
parlera pas ; le conseil d'Etat et le Sénat vont
décider, en tête-à-tête avec l'Empereur, do l'os
nouvelles destinées, et c'est ainsi que le pou
voir personnel, au moment même où il' a l'air
do céder à;la volonté populaire donne, à la fado,-
du pays, la preuvo la plus manifeste de son ac
cablante omnipotence. :
» Pour vous, chors concitoyens, qui ne croyez
ni à l'efficacité 'des compromis ni à la durée
des replâtrages, vous no vous laisserez 'pas
prendre à ces velléités réformatrices ; vous en
prévoyez trop aisément l'inévitable avorlemeut.
Les gouvemoiiiens sont- soumis, comme .taules
les choses do ce monde à des lois Jiéjasiaii'O!,.
Ils no se font pas ù . leur gré despotiques ou par
lementaires. On no sort des crises politiques
analogues à colles quo nous traversons qu'en se
rappelant à temps que dans une détuocnï'e li
bre, lo suffrage universel ne cesse jamais
le premier principe, la sourco toujour# vm.nlo
du pouvoir constituant. Autre,'n; m. no'is bâtis
sons sur le sable, et les événeœ nJ se ^li&r^er.t
do nous rappeler les.pmicipi-s.méconnus et. i'os
droits foulés aux pioos.
» Paris, lo 23 juillet 18G9,
» JCUîS FERRY,
» Député de fa 0 U circonscription
de la Seine. »
a lettre de MM. Juk-s
Voici maintenant
Simon et A. Larrieu ;
« Messieurs et chers concitoyens,
» Après ia lecture du message de l'Humer,
lo Core L J gi«ldMf a\ a t to teo cr^ii^sj
.sava.H qut.-, dès m icnueiiwin, -uiversos démon
ur,
013
ich
d'inttîipallauon seim^ut aeposee.»; maislo* dépu
tes apprirent, on ouvrant lo Journal officiel, que
la session était prorogée sans ajournement fite
fisse ieunirȔt pourtant ceiour-i't, eH'on \oi '
bien so conformer à I'artioie 70 du déeri-î lie
S février 1»67, en leur donnant publiquement
leuture du décret do prorogation.
. » H ne leur restait plus qu'à so retirer et
h attendre le moment, inconnu de tout lo mon
de, et même, sajis aucun doute, du- gouver
nement, oîi les élus du suffrago universel se
raient ae nouveau convoqués. La Constitution
exige que ce soit avant le I e ' novembre, c'est-à-
dire dans un délai de six mois au plus aprè3 la
dissolution de la précédente législature ; car as
surément, une session extraordinaire qui a du
ré seize jours, et qui a été interrompue avant
que la vérification des pouvoirs fût terminée/
ne sera considérée par personne comme satis
faisant aux prescriptions de l'article 4G de la
Constitution. Il est, d'ailleurs, permis de penser
qu'après avoir congédié si brusquement les élus
du suffrage universel, au moment où l'on s'ap -
prête à faire modifier là Constitution par une
assemblée dont les membres sont nommés di
rectement parle pouvoir, an ne voudra pas pro
longer indéfiniment l'incertitude de S5 députés
qui ne Savent pas s'ils sont élus, et de 55 col
lèges qui ne savent pas s'ils sont représentés.
Personne n'a le droit d'oublier que le suffrago
universel est la base.de nos institutions, et que,
de plus, il est le peuple, c'est-à-dire le souve
rain.
»Oa connaît les interpellations du contre gau
cho et celles de M. Du Mirai, membre de la ma
jorité et.vice-président du Corps Législatif. La
gauche n'avait pas fait connaître les siennes.
Elle avait pense quo son rôle était de laisser
s'accomplir un mouvement qui pouvait aboutir
à des réformes utiles. Tout ce qui se fait dans
le sens de la libérté nous profite. Le moment,
venu, nous aurions exprimé nos vœux, qui sont,
certainement ceux du pays. Les interpellations
étaient prêtes. Elles ne contenaient pas, et ne
devaient pas contenir un programme. Nous ré
clamions,'au lehdémain- des élections, lesré
formes dont lea élections ont fait ressortir l'ur
gence.
» La Francaiveut être maîtresse de la paix et
de là guerre, maîtresse de ses finances, maîtresse
de sa législation ; en-un mot, elle veut le gouver
nement du pays par le pays. Elle ne peut/sous le
régime actuel, établir le gouvernement du paya
par le pays, qu'au moyen de la-responsabilité
des ministres.-Cette responsabilité n'est Sérieuse
que si la Chambre est le produit sincère du
suffrage universel; Pour que la Chambre soit le
produit sincère, l'expression fidèle de la volonté
nationale, il faut que le système des'candidatu
res officielles soit abandonné;—que tous les fonc
tionnaires soient responsables de leurs actes, et
cessent d'être couverts par l'article 75 d. e la
Constitution de ,1'an VIII — que les maires
soient élus par les citoyens ; — que la liberté
individuelle soit garantie par ia suppression de
la loi de sûreté générale ; que la liberté de
la presse, si souvent et si vainement promise,
devienne uno réalité, et que toutes les affaires
politiques soient jugées par le jury, avec publi
cité et compte rendu des débats.
» Tel était le sens de nos premières interpella
tions , sur lesquelles tous les membres de la
gauche étaient d'accord, et qui seront déposées
aussitôt que nous pourrons reprendre l'exercice,
de notre mandat.
» La France, revenue après dix-huit dans la
vie politique, ivprend dès anjonri'hai, ei ; ar
le seul faii do sa volonté-hautement mîinifostée
dans les élections, sa place au milieu d.-, p<-a-
pies libres. ....
» Agréez, etc. ,
» Jules Simon , Àtr«Sd «e -Lakriku,
» Députe» ae la Gironde. '
» Paris, le 22 juillet 1869. »
Nos lrctauTS auront remarqué dans la let
tre qui p.('■ ède ce p^ssspû ifU 1 - ebi luic ap
probation de l'interpellation du groupa)
constitutionnel libéral': «Toutce qui'î-Q fait
dans Jcet antre : « La gauche avait pensé quo sou
rôle était do laisser s'accomplir un mouve
ment qui pouvait aboutir è' des réformes,
utiles. » •
M. Du\Lrgk-r a reçu hier le: persûdùei du
ministère de 1j justice et dt-s culte». Le gar
de des. sceaux a retracé les longs services de
son prédécesseur, son ami, et, dans i :n L ie,,
gage plein de bienveillance, a dit aux ua',
ployés rie son minis'èro «ju'il-s pouvaient
compter sur sfs disposition; paiër.ieiles à
leur égard. . <• •
A dtiux heu!\-.'.s, M. de Chssseioup Lauhaî
jirenait soleun* llerne; t iiiwstiliiHî. ..quaia^'
de ministre pre^i .u r iL it- conteil -j'E ot.
L (S Journal officiel u-pr>> 'una sarr. douta
le discours prononcé à c.,t!e o< co-ion par le
success'iur de M. Vuilry et que les anp'au-
dissemens ks plu* vifs" ont somerit'inl' r-
roinpu, aïl. MATAGÏUN. .
REVUE DES JOURNAUX M
nu 23 JUILLET.
PAJUS
Le Journal des Débats :+a
di'fi.- 'leraj otip
» J loopielifi (e,
t> connaît
st. d'avoir
olu-
II
£'(
lo
SBBSŒ!
Fetîilleloa du ijcysiUulioBRSi, 24 juSll.
LA, DESTINEE
Première pariSe,
' V.
(Suite.)
Au bout d'environ trois quarts d'heure,--il
aperç.it le lieutenant qui revenait à lui, a i u
petit trot, son cheval blanc d'écnmo.' "
— Si tu crois, lui dit-il, qiie je te donne
rai tous les jours des chevaux de six tnille
francs,-pour <51115 tu me les ramènes, vannés,
le poil retourné, le flanc vide.'..
Jacques.lui montra un œil hagard, mais il
ne répondit rien.
— CV-t In^n I c'est bien ! fit Horace ; je
vois ce que c'est : tu as vou In: passer ta co
lère sur cheval sous ta maia... et il a payé pour tout
lo monde. Heureusement qu'il n'en mourra
pas... ni,toi non plus Mlentroas maintenant,
si tu le permets; il en. est temps, car' ra'ci
l'heure où un amoureux ne distingmîrait
plus une brune d'avec une blonde.
Horace ne voulut pas quitter encore l^mi
dont il s'était constitué le garde-malade» ; il
(Vojr^ ^le Constltuliontiel du"23 juillet.)
tenait à remplir sés fonctions en conscience
et jusqu'au bout. Seulement, au lieu de le
mener à l'hôpital, il le conduisit au cabaret,
commanda un dîner fin, etl'arrosa largement.
Sans s'être' donné le mot avec M. d'Eilly,
qu'il ne connaissait point, M. de Blangy avait
les mêmes théories que lui sur les peines
de cœur. Ils pensaient l'un et, l'autre que
c'étaient des scélérates qu'il fallait noyer
dans un verre. Mais ce remède, qui réussit
quelquefois, ne réussit pas toujours : il n'eut
pas de succès avec Jacques, qui ne se dé
rida point.
— Décidément, tu as le vin triste! dit en
sablant sa troisième bouteille M. de Blangy,
qui buvait sec. Nous avons l'air d'enterrer
une pie! Si tu, ne changes pas, tu ne feras
guère honneur au régiment.
—Jechangerai... peut-être!
— Alors, dépêche-toi, car, en vérité, le
plus tôt sera le mieux.
Le baron qui," malgré les excitations de
son ami, était resté constamment sob^e,
rentra chez lui daiis une disposition d'àme
a Ssaz fâcheuse. Sa nuit blanche fut une de
ces veilles amères comme les connaissent
si Mvn-, hélas! ceux qui laissent prendre
à IV/nour un trop fatal empire sur leur
âme. il repassa, dans un souvenir trop fidè
le, les «évéaemens qui venaient, depuis quel
ques «iyis, de se précipiter sur sa vie et de
la bouleverser, comme' ces torrens qui tom
bent des eîme? glacées des Pyrénées ou des
Alpes, et qui dévastent en un' clin d'œil des
vallées jusque là fécondes et paisibles. Il
songea douloureusement à son avenir brisé,
et il fit,en quoique sorte,.le testament de sa
jeunesse qui allait mourir.
Mais dans une âme qui ne fait que com
mencer à souffrir, l'espérance est tellement
vivaee qu'il faut plus d'un coup pour l'a
battre. On la dirait immortelle tant elle met
d'obstination à renaître de ses blessures
mêmes...
En montant, le lendemain, l'escalier du
café où M. d'Eilly lui avait donné rendez-
vous, Jacques avait,encore un battement de
cœur. N'allait-il pas entendre parler d'elie?
Pour lui, Antoinette était toujours elle\
Cette persistance, vraiment trop enracinée,
prouvait chez M. d'Ambleuse moins de clair
voyance peut-être que d'obêtination. S'il
.eût mieux connu le3 personnages à la vie
desquels un hasard vraiment cruel avait
mê'.é sa vie, s'il se fût rendu un compte
plus sévère de l'entrecroisement des pas
sions complexes qui font agir les hommes
— et les femmes au sein d'une civilisa
tion poussée à outrance comme la nôtre, il
n'eût pas gardé si longtemps d'aussi folles
illusions. ,
'Mais il était très jeune... et il aimait
beaucoup. Deux'râisons pour se laisser ai-
séfnent tromper.
Homme du inonde achevé, capable plus
que personne de sauver 1 'les difficultés de ce
que les diplomates appellent une situation
tendue, l'oncle d'Antoinette reçut le.préten
dant éconduit, ia sourire aux lèvres* la main
tendue, la bienvenue dans l'œil. envelop
pa le jeune homm^ tout entier d'un regard
investigateur, et, comme s'il n'eût pas été
suffisamment rassuré pan cet examen, il eut
soin d'observer une réserve extrême,
A son avis, toi!te explication était désor
mais superflue et douloureuse. Il fallait donc
l'éviter à tout prix. Beaucoup plus habile
tacticien que son jeune convive, sur lequel
il avait l'avantage de l'âge et de l'expérience,
il conduisit l'entretien comme il lui plut, et
il ne se laissa jamais aborder. Il fallut s'en
tenir à des'banalités inoffensives et à des
généralités spirituelles, mais vagues. Vingt
fois un nom se présenta sur les lèvres
du lieutenant, — et ce nom, il n'osa pas le
prononcer. Vingt fois une question se for-
■ mula dans sa pensée, et cette question ne
se traduisit point en paroles. Le dtdor s'a
cheva sans qu'il eût trouvé la possibilité d&
faire une seule ailusion à ce qui lui tenait
tant au cœur.
Cependant, au moment de prendre congé,
il ne put s'empêcher dto dire à son amphi
tryon, d'une voix dont il.essaya de dominer
l'émotion trop visible.
— Eh bien ! quelles nouvelles?
— Aucunes, vous le savez bien. Il n'y a
plus de nouvelles ! fit M: d'Eilly, avec un
mouvement d'épaules qui, peut-être, .n'était
pas exempt du quelque impatience. Tout ce'
que j'avais à vous diro, je vous l'ai dit hier.
Ma sœar n'a pas doux paroles, et avec elle
on ne peut espérer de retour. Son premier
mot est aussi le dernier.
— Los avez-vous revues? continua Jac
ques, q'ii croyait s'être trop avance pour
reculer.
— Oui, nous sommes allés hier soir à
l'Opéra ensemble.
Mlle Antoinette no vous a pas dit....
— Sjâ .nidcé ne m'a rien dit- et elle ne
pouvait rien me dire... Ma nièce est une
personne très .-sensée, et, laissez-moi vous
faire cette petite révélation, quoique blon
de,peu sentimentale et pas romanesque le
moins du monde... Elle a été élevée dans
Jgg'îiràditiôns de l'obéissance et du respect
aux volontés de la famille. Ce que sa mère
veut, qiiand une fois elle en est sûre
c'est ce qu'elle veut elle-même. Je regarde
comme une chose exorbitante ce qu'elle a
fait l'autre jour, en mo priant d'intervenir
dans une affaire qui ne devait s'agiter qu'en
tre sa mère et vous. Elle a donné la mesure
de ses forees, qui sont maintenant épuiséês.
11 faut la laisser désormais tout entière à
l'accomplissement de ses devoirs... dont il
vous serait impossible, d'ailleurs, de la dé
tourner. Et puis, ajouta-t-il, pour en finir
par un argument terrible et qui coupait,
comme une hache, toute objection 1 pa*r la
base, quand bien même e'tlo eût voulu mo
parler de quelque chose, elle ne l'aurait pu,
car ces dames étaient accompagnées du mar
quis Roger do Mehlàn, dont je sais qu'ellçs
font le plus granù ca*, et qui ne lp? a pas
quittées d!un instant'.' •
Le baron pâlit' un peu, en onleudarjî ces
derniers mots.
— Merci f-t adieu, dit-il, je'sais, à présent,
tout ce que je voulais,;, ou plutôt totu oo
que jo ne voulais pas savoir. Il ne me reste
plus qu'à m'excuser près de vous d'impor-
tuuUbsdéiOfiri&is sans causej et qui ne so
n nouvel liront plus'. A dieu'encore !
_ Cette fois, Jacques 'coinju. lUit qa s ' l'ill.j-
sion ne lui étyî plus pormLe, que toute es
pérance était insensé.',_ et qu'il fallait regar
der l'avenir en face, si tvis-iâ qu'il pût être.
Son amour, —^ uri'jivetnior amour, — avait
été dur à tuer... huis il était bien mort. Il le
croyait, du moins.
Le lendemain mafin la lieutenant repar
tait pour Toulouse, où son régiment tenait
garnison.
Eq quinze jours, il avait vieilli 4e dix ans,.
do la formule « faire'grand »
l'envie adonné son *fc;amp>li(-<
qu'un moyen de f<0!" ■* a ,c
de la netteté dans les l iées e>'
tiou dans la-, conduite':
Oui, il y a dans retto France inqa oie, trou
blée, en qwert'ile d p.-is 'anf d'ann. s- a îoc tous
ses gouve iiemens, ei mal à l'diso av^e sa con
science, unn grande œuvre h Monter, et peut-
être mémo,—s'i dépit de f'injustico ordinaire de
l opinion,—une grande gloire 'à rccuuùir. C'est
VI.
Mlle Antoinette de Meyrié, la éausô in\t>-
lomairo do cette grande "douleur, vaUdt-elle
au moins que Ton souffrit tant pour l'amour
d'elle? . *
On rapporto que les vieillards troyens
dont ta guerre avait décimé les fils, quand
i.l,s voyaiéiit passer Hélène., cause de Itfurs
maux, ruine prochaine do leur ^ille, la trou-'
vant si belle, lui pardonnaient, re'g'rètîaie a {
îtur jeunesse, et en-.iaier i l v heureux Pdris.
mortel fléau de sa pairie, mais nos
dfune telle beauté.
'iris,
^sesseur
Antoinette était vraiment f!liarm,i
ïi fl
dons
et il
se
lui
nom
tpiame.
Ai„Unnolfe ayau été etééo et mise aumpu-
pour piaiie et pourseluiie. Edo s'ac-
l'.ditait de sa mission ou eouscibace. ^Ia i s ii
ne fallait pas lui demander davantage.
Jacques d'Ambleii-o «vâit eu hin '.»ranl
tort': c'était d'exiger de eVtj;* joli i cAvturo
plus qu'elle np po.uvail donner, ii va.it j'Jcé
de la liqueur pfir le vase. Il s'éiait îolleta^fu *
, laissé prçp'ij(i8 à ces - grâces exquises de* la
forme, avant île savoir si la jnmo lilic av'ni
aussi dans i'ànie la grâce et la beauté répan
dues sur_ si personne. Mais où est. donc
l'homme jeune et ardent (}ui résiste h ce qui
fait le charme de ses .veux? Do plus diflie 1 -
les quo le baron' Jacques d'Ambleuso au
raient succombé.
'ïLoa^iis E.li'.-itfii'SP. -
(La s mis àun pran'uiai nwaéro.)
BOREAUX S PARIS ? rsa d« y»(ou> n.' lt):
SAMEDI 24 JUILLET 1869.
BBBK
ABONNEMENS DES DÉPABÏEMENS.
trois mois....
Six mois..'!'...;.
un an.
16 FR.'
32 fr.
64 FR.'
~9&vat im pays étrangers , voir le tableau
publié les "S-et 20 de chaque mois.
' *—Constitutionnel,
et'ç 0 . . '
rue des Bons-Enfan8j 19. \
ABONNEMENS DE PARIS,
4 *
trois; mois
six mois...
"UN AN.
ST. W
>••••!
k * *>*3
«••■••• i
13
26
m
FR.
FR«
FR. 1
UN NUMÉRO 20 CENTIMES,
JOURNAL POLITIQUE LITTERAIRE, UNIVERSEL.
Le mode d' abonnement le plus simple est l'envoi d
' . .. V
^ ^^ ■■ ■ ■■ •
PARIS, 25JIJlLLEt^
{.a crise anglaise ai' eu le d^o^masi qaé'
Ton "pouvait prévoir : la Chamoha defsjqr.ds-
à compris qu'elle n'était pas de fore» * "
ter contre le ministère dans une question
qui ralliait l'immense majorité de la nation
à la majorité de la Chambre des cemmu-
ties. ' ' ■
, Un compromis s'astétabliavec le ministère
sur tousles amendemens du bill, et, chose es
sentielle, la date primitive pour l'abolition
de l'Eglise d'Etat en Irlande a été acceptée
par les lords. En un mot, le danger d'un
conflit entre les deux Chambres est écarté :
l'opinion publique a remporté "un triomphe
complet.
Les journaux prussiens ont de nouveau
engagé la' guerre contré le cabinet de Vienne
et particulièrement contre M. de Btiust. C'est
une maladie chronique qui paraît incu r
rable, d'autant plus qu'elle se compliqua
d'une vive souffrance engendrée par la ja
lousie. A Vienne, depuis longtemps, le gou-
vernemenfaborde toutes les questions avec
franchise et ne craint pas de les gclairer du
grand jour de la publicité. Ceci est vrai aussi
bien pour la politique intérieure que pour
les questions extérieures. A Berlin, on se
complaît dans le système contrairq, surtout
en matière de politique extérieure; aussi,
. les Livres rouges que M. de 1 Beust com
munique depuis deux ans aux délégations
des Parlemens de Vienne et de Pesth cau
sent-ils de l'opibrage à Berlin, dans les ré
gions officielles,parce qu'ils disent quelque
fois ce que l'on voudrait voir enfoui dans
les archives, dans les régions du journalis
me parlementaire, parce que la déférence
dont M. de Beust fait preuve à l'égard du
Parlement austro-hongrois contraste par trop
avec le laisser-aller dont M. de Bismark et
ses collègues usent vis-à-vis des Chambres
prussiennes et de la JMète fédérale du Nord.
On est donc de mauvaise humeur à Ber
lin et, au lieu de faire des réformes en
Prusse, on s'en prend à M. de Beust qui,
décidément, tient à. être un ministre libéral.
Exposer les eau ses de ce dépit c'est ren--
dre oiseux tout exaanen des critiques que les
journaux prussien s adressent au chancelier
austro-hongrois à propos dit dernier Livre
rouge : l'objet en bai-même «st des plus in-
- signiGans. Il s'agit d'une dépêche envoyée
par M. de Beust au cabinet du Dresde, au
sujet de la question, belge.
Les feuilles berlinoises affirment et le
gouvernement pr ussien , dit-on , aurait
même obligé le J ournal de Dresde à affir
mer également, q-ue le cabinet saxon était
resté complètement étranger à l'affaire fran
co-belge. Personne ne croira que M. dé
Beust se serait expliqué à Dresde -sur cetr
te question, si \a diplomatie prussienne n'en
eût, de ' son côté, entretenu les i^inistres
saxons. Mais, quoi qu'il en soit, il n .'y a pas
là matière à urne discussion si irritante^ ponr
qu'elle eût lieu tout de même, il fallait évi
demment des motifs plus sérieux, résultant
de l'ensemblei des rapports entre les deux
puissances rivales.
M. de Bismark, grâce à sa retraite momen
tanée, échajjpe à de nombreux embarras
dont ses collègues du ministère prussien
auront seuls à supporter la cbaige. Les
Chambres de Berlin vont se réunir en au
tomne poetr aviser à la sitûation financière.
Le budget prussien se solde en déficit et,
la tentative faite par M. de Bismark pecur
transporter ce déficit au budget fédéral
ayant échoué, le ministre des finances est
obligé de s'adresser aux Chambres prussien
nes; Mais là commencent les véritables diffi
cultés. L'opposition prussien an se montre
intraitable à l'égard de rétablissement de.
"nouveaux impôts. La Constitution, nous
l'avons dit bien des fois, confère aux Cham
bres le droit de voter les dépenses maiè non
celui de voler annuellement les impôts, les
quels, au contraire, continuent à.être perçus
tant qu'ils ne sont pas modifiés par une loi
spéciale. On voit d'ici la situation : le gou
vernement, maître de la recette, l'est aus!>i,
dé. fait, de la dépense,
r™ Ç)n s'explique dès lors que l'opposition se
e'à voter dé nouveaux impôts aussi
Içfag temps que le vote annuel ne sera pas
ccordé aux Chambres. En un mot, c'est
l'ancien conflit constitutionnel qui a duré
quatre ans et que les succès militaires dé 1866
ont fait oublier sans le faire disparaître. M.
de Bismark présent, les libéraux -natio
naux se sont contentés d'être nationaux; le
chancelier fédéral en congé , ces messieurs
retournent la > bande libérale de leur dra
peau. Le ministère et le roi Guillaume cè-
deront-ils 'cette fois? Voilà la question.
Les nouvelles d'Espagne ne sont guère
bonnes : l'anarchie des esprits, le désarroi
des partis, la faiblesse des pouvoirs publics
sont malheureusement des faits notoires.
La'sécurité, publique laisse à désirer, la'
haine des partis se manifeste par des abus
de'pouvoir, les arrestations sont à l'ordre du
jour.
N'oublions pas les révolutionnaires qui en
sont arrivés à se constituer juges des dépu
tés et des journalistes de leur bord : ces
messieurs n'entendent pas qu'an député ou
un journaliste exprime une opinion auire
que celle du club. CdlBTIle on voit, le radi
calisme se conduit sous le soleil espagnol
absolument comme sous celui de plusieurs
autres contrées de notre connaissance.
edouard simon.
fâpâpaAPais PRIVÉE.
agence havas.
Angleterre.
Londres, 23 jaiîlet.
On dément-de la manière la plus catégorique
la nouvelle donnée par plusieurs journaux de
Constantinople et de Vienne que le vice-roi d'E
gypte ait contracté un nourel emprunt de 60
millions de francs.
Londres, 22 juillet, soir.
'Chambre des lords. — Lord Cairns dit qu'il
a eu une conférence avec lord Granville et que
tous deux oat consenti à ce que l'article relatif
à l'excédant des biens ecclésiastiques soit
amendé de façon à permettre au Parlement
d'appliquer une portion des fonds disponibles
au soulagement des calamités.
■ , Londres, 22 juillet, soir.
L'entrevue de lord Cairns avec lord Granville
a eu pour résultat un compromis sur tous lés
amendelhens. La date primitive pour l'abolition
de l'Eglise d'Irlande a été rétablie.
New-York, 22-juillet.
Warren et d'autres fenians se sçnt rendus,
hier, auprès des membres du cabinet en récla
mant l'action immédiate, du gouvernement pour
. obtenir ia mise an liberté d'Halpine et autres
fenians irlandais j nméricainS, retenus prison
niers en Angleterre. <
On assure que MM. Boutwell et Robeson oht
promis d'appuyer cëttè demande. M. Hoare, au
contraire, aurait dénoncé vivement les menéçs
fenianes , en disant que les envahisseurs fe
nians du Canada n'étaient que des voleurs èt
des risque-tout, .
„ • Inde.
• Bombay, 20 juillet. :
(par le télégraphe anglo-indien;.)
On assure que les tribus de Kirghizes, du côté
d'Orenbourg, se s.ont soulevées en masse con-
. tre les Russes.
Danemark.
Copenhague, 22 juillet, soir.
L'a famille royale est partie aujourd'hui k midi
pour jVIalmœ, d'çîi elle se rendra à Stockholm.
Le président du conseil des ministres l'accom
pagne. .
Pendant l'absence du roi, le ministre dos fi
nances s chargé de l'expédition des affaires
d'Etat. ,
Turque.
Constantinople, 22 juillet.
Un journal annonce l'envoi à Paris de M. Ma
rio Vido, majordome du palais impérial, qui est >
chargé d'organiser le» détails du service pour
là réception de l'Impératrice.
Madrid, '23 juillet.
De nouvelles arrestations de carlistes ont eu
iieu hier à Madrid.
l'Impartial conseille au gouvernement d'en
voyer à M. Gliidstouo un des deux colliers de
l'ordre do. la Toisou-d'Or qui sont actuellement
sans titulaires. ,
fitaBSe."
Rome, 2i juillet.
Mgr Franchi, nonce à Madrid, est arrivé ici
par la voie de mer. Il passera à Rom) une par
tie do son congé.
La congrégation do l'Index a condamné, ou
tre le Saùtt Paul, de M. Ronan, l'ouvrage du
Les lettres ou envois d'argent non affranchis 1 sont refusés.
JLes articles déposés ne sont pas-rendus. ,
Les abonnemens patent dès
de chaque mois. -vv\ v-r
S'adresser pour les Annonces à MM. Fauchey, Laffite, Bcllier, et C e , ' v T
place de la Bourse, 8, à M: Duport , 7, rue CoqrHéron, et au bureau du journaI>^-
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve cC examen,, et, s'il y a lieu, de modification par ^administration
■ ■■ , * - ■ • du tournai. • .
môme auteur, intitulé : Questions contemporai
nes ; la Bible dans l'Inde, de M. Jacolliot, et
trois autres ouvrages, l'un italien, l'autre mexi
cain et le troisième canadien.
France:
Toulon, 23 juillet.
Le khédive d'Egypte vient d'arriver. S. A. a
quitté lea Eaux-Bonnes sur l'avis,des médecins
de Paris", venus en consultation, lesquels ont
constaté que les eaux ne lui étaient pas favora
bles èt aussi qne son indisposition était sans
gravité.
S. A. le khédive s'est rendu immédiatement à
bord do sa frégate le Maroussa, laquelle ' doit
partir ce soir pour l'Egypte.
SERVICE DE NUIT.
■., Fsragpse.
Berlin, 23 juillet.
La Gazette de l'Allemagne du Nord dément
dans leâ termes les plus formels l'assertion de
la Revue des Deux-Mondes, d'après laquelle M.
de Bismark se serait retiré à Varan, parce qu'il
n'aurait pas réussi à obtenir la démission de
quelques-uns des ministres. 1
Grece.
Trieste, 23.juillet.
La malle du Levant apporte les nouvelles sui
vantes d'Athènes, 17 juillet :
Le reste de l'emprunt a été couvert. Le gou
vernement est maintenant en état de rembour
ser l'emprunt fait à la Banque et de faire ces
ser le cours forcé. Toutes les ambassades, à
l'exception de l'ambassade de Constantinople,
doivent être supprimées ; l'armée sera réduite
et les bâtimens de guerre seront désarmés.
L'ambassadeur de Turquie, conformément au
désir exprimé formellement par le sultan, se
rendra à Corfou pour assister au baptême du
prince groc.
gnisse.
Berne, 23 juillet.
Le conseil des Etats a décidé d'ajourner jus
qu'au mois d'octobre prochain la ratification des
concessions relatives aux chemins de fer du
Saint-Gothard et du Spliigen. '
Malle.
Florence, 23 juillet.
La Gazette officielle publie le rapport de la
commission d'enquête parlementaire sur l'af
faire de la régie des tabacs.
Le rapport conclut en disant qu'il n'existe au
cune preuve établissant qu'un député quelcon
que se soit rendu coupable d'une participation
illicite à l'affaire de la régie des tabacs.
coups DE LA BOURSE.
couks de clôture , le 23 ie 23 Hausse. Baisse.
30/0aucompt. 72, » 72. »
-^-Fin du mois. 72.07 71 95
-41/2au eompt. 103.50 103 50
»
»
B .
»
12
. »
Une dépêche de Toulon qu'on a lue plus
haut annonce le départ du vice-roi d'Egypte.
On nous affirmé que des dépêches venues
de Constantinoplel'auraient déterminé brus
quement à interrompre le traitement qu'il
suivait aux Eaiit-ifonhës. Après avoir con
sulté les docteurs Ricôrd et Nélaton, lè khé
dive aurait demande, dit-on ,1e train impé
rial. Nous ne tarderons sans douté pas à
connaître les nouvelles qui ont décidé le
vice-roi à ce départ subit.
c. piel.
Les ministres qui ont accepté la mission
d'exécuter le message du 12 juillet mécon
naîtraient singulièrement leur mtndats'ils
ne donnaient pas complète satisfaction aux
vœux exprimés par le Corps Législatif. La
pensée qui a inspiré le message est claire et
précise. « Mon gouvernement, a dit l'Em
pereur, avait annoncé qu'il soumettrait aux
grands corps de l'Etat, à' l'ouverture de la
session prochaine, les résolutions qui lui -
auraient paru les plus propres à réaliser les
vœux du. pays. Cependant le Corps Législa
tif paraît désirer connaître immédiatement
les réformes arrêtées-par mon gouverne
ment. Je crois utile d'aller au-devant de ses
aspirations... » ,
Et aussitôt l'Empereur ajoute : « Ma fer
me intention, le Corps Législatif doit en être
convaincu, est de donner à ses attributions
l'extension compatible avec les bases., fonda
mentales de la Constitution. » Plus^^loin en
core, l'Empereur insiste a sur lu solidarité
plus efficace » qu'il s'agit 'd'établir a entre les
Chambres et son gouvernement. » Enfin,
reprenant une quatrième fois cette môme
Liée, il pose pour règle « la loyale entente
avec la majorité. »
Celle résolution, expriméj d'une manière
si persistante, d'éviter fout désaccord avec le
Corps Législatif, a été, on no saurait le
redire-trop haut, la cause déterminante du
message. C'est elle qui l'a inspiré, c'est elle
qui en a dicté les conclusions.
" Le but que doivent atteindre avant tout et
à tout prix les rédacteurs des sénatus-con
sultes est donc de donner satisfaction aux
vœux exprimés par la majorité de la Cham
bre, lesquels ne sont autres que les vœux du
pays lui-même.,
, Or, comment la Chambre a-t-elle mani
festé ses aspirations au-devant desquelles
l'Empereur « a cru utile d'aller? » C'est uni
quement par l'interpellation des 116, à la
quelle l'adhésion certaine des 40 membres
de la gauche assurait une incontestable ma
jorité. Ce que le message a promis, et ce
qu'il s'agit de réaliser, dans la limite « com
patible avec les bases fondamentales de la
Constitution, » ce sont par conséquent les
conclusions mêmes de l'interpellation.
Parmi les mesures demandées dans l'in
terpellation, il en est une, la responsabilité
ministérielle, qu'on peut considérer comme
contraire aux bases de la Constitution et
dont la réalisation se troufe par cela môme
limitée par le message. Mais il n'en est
pas de même de celle qui est formulée
en ces termes : « Le droit pour le Corps
législatif de régler les conditions organi
ques de ses travaux et de ses communi
cations avec le gouvernement. » On ne se
heurte plus ici à aucune des bases constitu
tionnelles votées par le plébiscite de 1851,
et il en resuite que l'on peut, dans la rédac
tion des senatus-consultes, aller aussi loin
que l'interpellation elle-même.
On le peut, et nous ajouterons qu'on le
doit, si l'on ne veut pas méconnaître 1a pen
sée même du message, et encourir le re
proche de manquer à une promesse solen
nellement faite aux représentant du pays.
Sur les principales questions que nous
indiquions hier comme étant à régler par les
sénatus-consultes fia présentation et l'exa
men des amendemens, l'extension du droit
d'interpellation), la seule solution absolu
ment conforme aux engagemens du 12 jàil-
let serait incontestablement do s'en réfé
rer purement et simplement au règlement
que le Corps Législatif est appelé à voter. '
0"i. 1» Ctrps législatif dpyrait être in
vesti '1-i droit de décider par son règlement
si une adresse sera votée en réponse au dis
cours du trône-; il devrait avoir le pouvoir
de fixer le» conditions de présentation et
d'adoption des amendemens; il davraitenfia
être chargé de déterminar lui-même quand
et comment les interpallations seront admi
ses, et de quels votes elles : pourront être
suiyies. , .
Par là, et seulement par là, les députés
seraient on possession du droit qu'ils ont
réclamé de régler leurs communications
avec le pouvoir'exécutif. ' '
Ce droit dont jouissent presque tous les
parlemens dépasse-t-il la limite'âes conces
sions promises par le message ? Nullement,
Car il n'est en rie a incoinpatible avec les ba
ses fondamentales do la Constitution (1).
L'Empereur, il ne faut pas se lasser de le
répéter, a précisé ainsi ses résolutions :
«: Ma ferme intention, le Corps Législatif doit
en être convaincu, est de donner à ses attri-
tributions l'extension compatible avec les ba
ses de la Constitution. »
Eu présence d'une promesse aussi claire,
la seconde partie de l'interpellation des 116
doit passer purement et simplement, sans
restrictions d'aucuns sorte/dans les projets
de sénatus-consultes qui ss préparent.
Aussi nous refusons de croire à une ver
sion qui commence à se répandre et d'«près
laquelle les rédacteurs de ces projets au
raient des vues bien différentes. Un journal
(l) Voici les bases adoptées par le plébiscité d'a
près lequel a ete redigee la Constitution de 1852 :
1° Un chef responsable ;
2° Des min stres dépendant du pouvoir exécutif
seul;
s° Un conseil d'Etat formé des hommes les plus
distingués, préparant les lois et eu soutenant la
discussion devant le Corps Législatif ;
io'Un Corps Législatif discuîaut et votant les !oiv
nomme par le suffrage universel, sans scrutin de
liste qui fausse l'élection ;
5 e Une seconde assemblée formée de toutes les
illustrations t du pays,s pouvoir pondérateur, gar
dien du pacte fondamental et des libertés pu
bliques. . : ,
va jusqu'à dire qu'ils n'entendent même pas
reconnaître au Corps Législatif le droit de
voter des ordres du jour motivés.
Une restriction pareille des réformes que
le pays attend serait profondément déplo
rable. Elle indiquerait la pensée de réagir
contre l'acte du 12 juillet;, elle suffirait à
faire perdre au gouvernement presque tout
le bénéfice et la légitime popularité qu'il
pouvait en retirer. Surtout elle aurait pour
résultat de méconnaître le vœu le plus
incontestable du Corps Législatif et de
détruire par conséquent cette loyale entente
à laquelle l'Empereur attaehe tant de,prix.
La presse dynastique doit être unanime à
insister pour qu'une telle faute ne soit pas
commise.
Il importe, dans l'intérêt du gouverne
ment plus encore que pour le triomphe des
idées parlementaires, que le message soit
maintenu dans son intégrité et que la réso
lution libérale de l'Empereur ne soit pas
amoindrie, et dénaturée. Essayer de disputer
au Corps Législatif les prérogatives qu'il ré
clame serait en effet une tentative aussi im
puissante que maladroite et impopulaire. Si
on lui refuse, il les prendra. Nous l'avons
dit hisr,#et c'est ce qui nous reste à démon
trer. " ""
C. Barbe.
La plupart des journaux de ce soir pu
blient les deux lettres suivantes adressées
l'une par M. Jules Ferry, député de la Seine,
l'autre par MM. Jules Simon et A. Larrieu,
députés de la Gironde, à leurs électeurs.
Voici la lettre de M. Jules Ferry :
• « Mes chers concitoyens,
» J'ai promis de vous rendre compte, à la fin
de chaque session, du mandat dont vous m'a
vez honoré. Cette fois, lo pouvoir a prjs soin
d'abréger ma tâche : à peine réunis, on nous
congédie.
« Cette brusque prorogation qai no laisse pas
même aux élus du pays le temps de terminer ia
vérification do leurs pouvoirs a excité parmi
vous une grande surprise et un profond mécon
tentement. Le suffrage universel ne saurait ; en
offet, trop vivement ressentir l'injure qui lui est
faite. Je n'examine pas si le décret de proro
gation est bien légal ; en tous cas la mesure est
sans exemple et rien moins quo respectueuse!
Elle laisse en suspens pour un temps indéter
miné plus de cinquante circonscriptions élec
torales ; elle privxi de représentation régulière,
elle met en quelque sorte en interdit près de
deux millions d'électeurs.
» Mais c'est là, permettez moi d:; le dire, le
moindre défaut de cet acte extraordinaire.
» La Constitution de 1852 vient do recevoir
des mains du pouvoir, lui-même une profoa&o
atteinte. Le gouvernement reconnaît hautement
que le régime qu'elle a organisé n'est plus via
ble et qu'il est temps d'y introduire .des modi
fications sérieuses. Se peut-il rencontrer dans Ja
vie d'une nation, une heure plus solennelle, une
crise plus décisive? Pourtant la nation souie no
parlera pas ; le conseil d'Etat et le Sénat vont
décider, en tête-à-tête avec l'Empereur, do l'os
nouvelles destinées, et c'est ainsi que le pou
voir personnel, au moment même où il' a l'air
do céder à;la volonté populaire donne, à la fado,-
du pays, la preuvo la plus manifeste de son ac
cablante omnipotence. :
» Pour vous, chors concitoyens, qui ne croyez
ni à l'efficacité 'des compromis ni à la durée
des replâtrages, vous no vous laisserez 'pas
prendre à ces velléités réformatrices ; vous en
prévoyez trop aisément l'inévitable avorlemeut.
Les gouvemoiiiens sont- soumis, comme .taules
les choses do ce monde à des lois Jiéjasiaii'O!,.
Ils no se font pas ù . leur gré despotiques ou par
lementaires. On no sort des crises politiques
analogues à colles quo nous traversons qu'en se
rappelant à temps que dans une détuocnï'e li
bre, lo suffrage universel ne cesse jamais
le premier principe, la sourco toujour# vm.nlo
du pouvoir constituant. Autre,'n; m. no'is bâtis
sons sur le sable, et les événeœ nJ se ^li&r^er.t
do nous rappeler les.pmicipi-s.méconnus et. i'os
droits foulés aux pioos.
» Paris, lo 23 juillet 18G9,
» JCUîS FERRY,
» Député de fa 0 U circonscription
de la Seine. »
a lettre de MM. Juk-s
Voici maintenant
Simon et A. Larrieu ;
« Messieurs et chers concitoyens,
» Après ia lecture du message de l'Humer,
lo Core L J gi«ldMf a\ a t to teo cr^ii^sj
.sava.H qut.-, dès m icnueiiwin, -uiversos démon
ur,
013
ich
d'inttîipallauon seim^ut aeposee.»; maislo* dépu
tes apprirent, on ouvrant lo Journal officiel, que
la session était prorogée sans ajournement fite
fisse ieunirȔt pourtant ceiour-i't, eH'on \oi '
bien so conformer à I'artioie 70 du déeri-î lie
S février 1»67, en leur donnant publiquement
leuture du décret do prorogation.
. » H ne leur restait plus qu'à so retirer et
h attendre le moment, inconnu de tout lo mon
de, et même, sajis aucun doute, du- gouver
nement, oîi les élus du suffrago universel se
raient ae nouveau convoqués. La Constitution
exige que ce soit avant le I e ' novembre, c'est-à-
dire dans un délai de six mois au plus aprè3 la
dissolution de la précédente législature ; car as
surément, une session extraordinaire qui a du
ré seize jours, et qui a été interrompue avant
que la vérification des pouvoirs fût terminée/
ne sera considérée par personne comme satis
faisant aux prescriptions de l'article 4G de la
Constitution. Il est, d'ailleurs, permis de penser
qu'après avoir congédié si brusquement les élus
du suffrage universel, au moment où l'on s'ap -
prête à faire modifier là Constitution par une
assemblée dont les membres sont nommés di
rectement parle pouvoir, an ne voudra pas pro
longer indéfiniment l'incertitude de S5 députés
qui ne Savent pas s'ils sont élus, et de 55 col
lèges qui ne savent pas s'ils sont représentés.
Personne n'a le droit d'oublier que le suffrago
universel est la base.de nos institutions, et que,
de plus, il est le peuple, c'est-à-dire le souve
rain.
»Oa connaît les interpellations du contre gau
cho et celles de M. Du Mirai, membre de la ma
jorité et.vice-président du Corps Législatif. La
gauche n'avait pas fait connaître les siennes.
Elle avait pense quo son rôle était de laisser
s'accomplir un mouvement qui pouvait aboutir
à des réformes utiles. Tout ce qui se fait dans
le sens de la libérté nous profite. Le moment,
venu, nous aurions exprimé nos vœux, qui sont,
certainement ceux du pays. Les interpellations
étaient prêtes. Elles ne contenaient pas, et ne
devaient pas contenir un programme. Nous ré
clamions,'au lehdémain- des élections, lesré
formes dont lea élections ont fait ressortir l'ur
gence.
» La Francaiveut être maîtresse de la paix et
de là guerre, maîtresse de ses finances, maîtresse
de sa législation ; en-un mot, elle veut le gouver
nement du pays par le pays. Elle ne peut/sous le
régime actuel, établir le gouvernement du paya
par le pays, qu'au moyen de la-responsabilité
des ministres.-Cette responsabilité n'est Sérieuse
que si la Chambre est le produit sincère du
suffrage universel; Pour que la Chambre soit le
produit sincère, l'expression fidèle de la volonté
nationale, il faut que le système des'candidatu
res officielles soit abandonné;—que tous les fonc
tionnaires soient responsables de leurs actes, et
cessent d'être couverts par l'article 75 d. e la
Constitution de ,1'an VIII — que les maires
soient élus par les citoyens ; — que la liberté
individuelle soit garantie par ia suppression de
la loi de sûreté générale ; que la liberté de
la presse, si souvent et si vainement promise,
devienne uno réalité, et que toutes les affaires
politiques soient jugées par le jury, avec publi
cité et compte rendu des débats.
» Tel était le sens de nos premières interpella
tions , sur lesquelles tous les membres de la
gauche étaient d'accord, et qui seront déposées
aussitôt que nous pourrons reprendre l'exercice,
de notre mandat.
» La France, revenue après dix-huit dans la
vie politique, ivprend dès anjonri'hai, ei ; ar
le seul faii do sa volonté-hautement mîinifostée
dans les élections, sa place au milieu d.-, p<-a-
pies libres. ....
» Agréez, etc. ,
» Jules Simon , Àtr«Sd «e -Lakriku,
» Députe» ae la Gironde. '
» Paris, le 22 juillet 1869. »
Nos lrctauTS auront remarqué dans la let
tre qui p.('■ ède ce p^ssspû ifU 1 - ebi luic ap
probation de l'interpellation du groupa)
constitutionnel libéral': «Toutce qui'î-Q fait
dans J
rôle était do laisser s'accomplir un mouve
ment qui pouvait aboutir è' des réformes,
utiles. » •
M. Du\Lrgk-r a reçu hier le: persûdùei du
ministère de 1j justice et dt-s culte». Le gar
de des. sceaux a retracé les longs services de
son prédécesseur, son ami, et, dans i :n L ie,,
gage plein de bienveillance, a dit aux ua',
ployés rie son minis'èro «ju'il-s pouvaient
compter sur sfs disposition; paiër.ieiles à
leur égard. . <• •
A dtiux heu!\-.'.s, M. de Chssseioup Lauhaî
jirenait soleun* llerne; t iiiwstiliiHî. ..quaia^'
de ministre pre^i .u r iL it- conteil -j'E ot.
L (S Journal officiel u-pr>> 'una sarr. douta
le discours prononcé à c.,t!e o< co-ion par le
success'iur de M. Vuilry et que les anp'au-
dissemens ks plu* vifs" ont somerit'inl' r-
roinpu, aïl. MATAGÏUN. .
REVUE DES JOURNAUX M
nu 23 JUILLET.
PAJUS
Le Journal des Débats :+a
di'fi.- 'leraj otip
» J loopielifi (e,
t> connaît
st. d'avoir
olu-
II
£'(
lo
SBBSŒ!
Fetîilleloa du ijcysiUulioBRSi, 24 juSll.
LA, DESTINEE
Première pariSe,
' V.
(Suite.)
Au bout d'environ trois quarts d'heure,--il
aperç.it le lieutenant qui revenait à lui, a i u
petit trot, son cheval blanc d'écnmo.' "
— Si tu crois, lui dit-il, qiie je te donne
rai tous les jours des chevaux de six tnille
francs,-pour <51115 tu me les ramènes, vannés,
le poil retourné, le flanc vide.'..
Jacques.lui montra un œil hagard, mais il
ne répondit rien.
— CV-t In^n I c'est bien ! fit Horace ; je
vois ce que c'est : tu as vou In: passer ta co
lère sur
lo monde. Heureusement qu'il n'en mourra
pas... ni,toi non plus Mlentroas maintenant,
si tu le permets; il en. est temps, car' ra'ci
l'heure où un amoureux ne distingmîrait
plus une brune d'avec une blonde.
Horace ne voulut pas quitter encore l^mi
dont il s'était constitué le garde-malade» ; il
(Vojr^ ^le Constltuliontiel du"23 juillet.)
tenait à remplir sés fonctions en conscience
et jusqu'au bout. Seulement, au lieu de le
mener à l'hôpital, il le conduisit au cabaret,
commanda un dîner fin, etl'arrosa largement.
Sans s'être' donné le mot avec M. d'Eilly,
qu'il ne connaissait point, M. de Blangy avait
les mêmes théories que lui sur les peines
de cœur. Ils pensaient l'un et, l'autre que
c'étaient des scélérates qu'il fallait noyer
dans un verre. Mais ce remède, qui réussit
quelquefois, ne réussit pas toujours : il n'eut
pas de succès avec Jacques, qui ne se dé
rida point.
— Décidément, tu as le vin triste! dit en
sablant sa troisième bouteille M. de Blangy,
qui buvait sec. Nous avons l'air d'enterrer
une pie! Si tu, ne changes pas, tu ne feras
guère honneur au régiment.
—Jechangerai... peut-être!
— Alors, dépêche-toi, car, en vérité, le
plus tôt sera le mieux.
Le baron qui," malgré les excitations de
son ami, était resté constamment sob^e,
rentra chez lui daiis une disposition d'àme
a Ssaz fâcheuse. Sa nuit blanche fut une de
ces veilles amères comme les connaissent
si Mvn-, hélas! ceux qui laissent prendre
à IV/nour un trop fatal empire sur leur
âme. il repassa, dans un souvenir trop fidè
le, les «évéaemens qui venaient, depuis quel
ques «iyis, de se précipiter sur sa vie et de
la bouleverser, comme' ces torrens qui tom
bent des eîme? glacées des Pyrénées ou des
Alpes, et qui dévastent en un' clin d'œil des
vallées jusque là fécondes et paisibles. Il
songea douloureusement à son avenir brisé,
et il fit,en quoique sorte,.le testament de sa
jeunesse qui allait mourir.
Mais dans une âme qui ne fait que com
mencer à souffrir, l'espérance est tellement
vivaee qu'il faut plus d'un coup pour l'a
battre. On la dirait immortelle tant elle met
d'obstination à renaître de ses blessures
mêmes...
En montant, le lendemain, l'escalier du
café où M. d'Eilly lui avait donné rendez-
vous, Jacques avait,encore un battement de
cœur. N'allait-il pas entendre parler d'elie?
Pour lui, Antoinette était toujours elle\
Cette persistance, vraiment trop enracinée,
prouvait chez M. d'Ambleuse moins de clair
voyance peut-être que d'obêtination. S'il
.eût mieux connu le3 personnages à la vie
desquels un hasard vraiment cruel avait
mê'.é sa vie, s'il se fût rendu un compte
plus sévère de l'entrecroisement des pas
sions complexes qui font agir les hommes
— et les femmes au sein d'une civilisa
tion poussée à outrance comme la nôtre, il
n'eût pas gardé si longtemps d'aussi folles
illusions. ,
'Mais il était très jeune... et il aimait
beaucoup. Deux'râisons pour se laisser ai-
séfnent tromper.
Homme du inonde achevé, capable plus
que personne de sauver 1 'les difficultés de ce
que les diplomates appellent une situation
tendue, l'oncle d'Antoinette reçut le.préten
dant éconduit, ia sourire aux lèvres* la main
tendue, la bienvenue dans l'œil. envelop
pa le jeune homm^ tout entier d'un regard
investigateur, et, comme s'il n'eût pas été
suffisamment rassuré pan cet examen, il eut
soin d'observer une réserve extrême,
A son avis, toi!te explication était désor
mais superflue et douloureuse. Il fallait donc
l'éviter à tout prix. Beaucoup plus habile
tacticien que son jeune convive, sur lequel
il avait l'avantage de l'âge et de l'expérience,
il conduisit l'entretien comme il lui plut, et
il ne se laissa jamais aborder. Il fallut s'en
tenir à des'banalités inoffensives et à des
généralités spirituelles, mais vagues. Vingt
fois un nom se présenta sur les lèvres
du lieutenant, — et ce nom, il n'osa pas le
prononcer. Vingt fois une question se for-
■ mula dans sa pensée, et cette question ne
se traduisit point en paroles. Le dtdor s'a
cheva sans qu'il eût trouvé la possibilité d&
faire une seule ailusion à ce qui lui tenait
tant au cœur.
Cependant, au moment de prendre congé,
il ne put s'empêcher dto dire à son amphi
tryon, d'une voix dont il.essaya de dominer
l'émotion trop visible.
— Eh bien ! quelles nouvelles?
— Aucunes, vous le savez bien. Il n'y a
plus de nouvelles ! fit M: d'Eilly, avec un
mouvement d'épaules qui, peut-être, .n'était
pas exempt du quelque impatience. Tout ce'
que j'avais à vous diro, je vous l'ai dit hier.
Ma sœar n'a pas doux paroles, et avec elle
on ne peut espérer de retour. Son premier
mot est aussi le dernier.
— Los avez-vous revues? continua Jac
ques, q'ii croyait s'être trop avance pour
reculer.
— Oui, nous sommes allés hier soir à
l'Opéra ensemble.
Mlle Antoinette no vous a pas dit....
— Sjâ .nidcé ne m'a rien dit- et elle ne
pouvait rien me dire... Ma nièce est une
personne très .-sensée, et, laissez-moi vous
faire cette petite révélation, quoique blon
de,peu sentimentale et pas romanesque le
moins du monde... Elle a été élevée dans
Jgg'îiràditiôns de l'obéissance et du respect
aux volontés de la famille. Ce que sa mère
veut, qiiand une fois elle en est sûre
c'est ce qu'elle veut elle-même. Je regarde
comme une chose exorbitante ce qu'elle a
fait l'autre jour, en mo priant d'intervenir
dans une affaire qui ne devait s'agiter qu'en
tre sa mère et vous. Elle a donné la mesure
de ses forees, qui sont maintenant épuiséês.
11 faut la laisser désormais tout entière à
l'accomplissement de ses devoirs... dont il
vous serait impossible, d'ailleurs, de la dé
tourner. Et puis, ajouta-t-il, pour en finir
par un argument terrible et qui coupait,
comme une hache, toute objection 1 pa*r la
base, quand bien même e'tlo eût voulu mo
parler de quelque chose, elle ne l'aurait pu,
car ces dames étaient accompagnées du mar
quis Roger do Mehlàn, dont je sais qu'ellçs
font le plus granù ca*, et qui ne lp? a pas
quittées d!un instant'.' •
Le baron pâlit' un peu, en onleudarjî ces
derniers mots.
— Merci f-t adieu, dit-il, je'sais, à présent,
tout ce que je voulais,;, ou plutôt totu oo
que jo ne voulais pas savoir. Il ne me reste
plus qu'à m'excuser près de vous d'impor-
tuuUbsdéiOfiri&is sans causej et qui ne so
n nouvel liront plus'. A dieu'encore !
_ Cette fois, Jacques 'coinju. lUit qa s ' l'ill.j-
sion ne lui étyî plus pormLe, que toute es
pérance était insensé.',_ et qu'il fallait regar
der l'avenir en face, si tvis-iâ qu'il pût être.
Son amour, —^ uri'jivetnior amour, — avait
été dur à tuer... huis il était bien mort. Il le
croyait, du moins.
Le lendemain mafin la lieutenant repar
tait pour Toulouse, où son régiment tenait
garnison.
Eq quinze jours, il avait vieilli 4e dix ans,.
do la formule « faire'grand »
l'envie adonné son *fc;amp>li(-<
qu'un moyen de f<0!" ■* a ,c
de la netteté dans les l iées e>'
tiou dans la-, conduite':
Oui, il y a dans retto France inqa oie, trou
blée, en qwert'ile d p.-is 'anf d'ann. s- a îoc tous
ses gouve iiemens, ei mal à l'diso av^e sa con
science, unn grande œuvre h Monter, et peut-
être mémo,—s'i dépit de f'injustico ordinaire de
l opinion,—une grande gloire 'à rccuuùir. C'est
VI.
Mlle Antoinette de Meyrié, la éausô in\t>-
lomairo do cette grande "douleur, vaUdt-elle
au moins que Ton souffrit tant pour l'amour
d'elle? . *
On rapporto que les vieillards troyens
dont ta guerre avait décimé les fils, quand
i.l,s voyaiéiit passer Hélène., cause de Itfurs
maux, ruine prochaine do leur ^ille, la trou-'
vant si belle, lui pardonnaient, re'g'rètîaie a {
îtur jeunesse, et en-.iaier i l v heureux Pdris.
mortel fléau de sa pairie, mais nos
dfune telle beauté.
'iris,
^sesseur
Antoinette était vraiment f!liarm,i
ïi fl
dons
et il
se
lui
nom
tpiame.
Ai„Unnolfe ayau été etééo et mise aumpu-
pour piaiie et pourseluiie. Edo s'ac-
l'.ditait de sa mission ou eouscibace. ^Ia i s ii
ne fallait pas lui demander davantage.
Jacques d'Ambleii-o «vâit eu hin '.»ranl
tort': c'était d'exiger de eVtj;* joli i cAvturo
plus qu'elle np po.uvail donner, ii va.it j'Jcé
de la liqueur pfir le vase. Il s'éiait îolleta^fu *
, laissé prçp'ij(i8 à ces - grâces exquises de* la
forme, avant île savoir si la jnmo lilic av'ni
aussi dans i'ànie la grâce et la beauté répan
dues sur_ si personne. Mais où est. donc
l'homme jeune et ardent (}ui résiste h ce qui
fait le charme de ses .veux? Do plus diflie 1 -
les quo le baron' Jacques d'Ambleuso au
raient succombé.
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