Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-07-21
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juillet 1869 21 juillet 1869
Description : 1869/07/21 (Numéro 202). 1869/07/21 (Numéro 202).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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54e ANNEE.-
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BUREAUX 'R PARIS ? f.aë d? £âlûîé (Paltîs-Tloyal)? n: ÎQ)
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MERCREDI ai JUILLET 186g.
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ABONNEMENS DÉS DBPAB1\EMËNS.
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TROIS MOIS....... 16 FR.
SIX JI0IS:^V. '. ' 32 FB. '
UN AN...... 64 FR.
pûj^ljs'p.ws étrangers , voir le tableau
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E. Gibiat et C e .
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ABONNEMENS DE PARIS.
TROISjjfôlS....
six^'ois..... 1 .
dp.
.UN AN
13 FR.
<26 FR.
S2 FR.
UN NUMÉRO 510 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE XITTERAIIIE, .UMVEpEL.
PARIS, --SlO-JGl
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,i ' * <• '• du-journal. • . . . Vj ?
' Quelques.journaux, le Journa
entre autres, s'étonnent que le
nel ne'se soit pas, dès le premier, jour, dé-
■ claré hostile.au nouveau minislère. Il x leur
semble étrange qu'après avoir soutenu, avec
une fërmeté que personne ne conteste, la
nécessité de réformes libérales, l'extension
des attributions et de l'influence parlementai
res, nous promettions d'appuyer dans lame-
sure de nos forces les ministres chargés de
réaliser ces réformes- La cause de cet étonne-
ment est qù(i les ministres' 1 que nous dé
clarons être prêts à soutenir n'appartiennent
pas'au groupe de députés avec qui nous
nous sommes trouvés en communauté d'i
dées dans ces derniers temps.
; 11 est très vrai que les questions de per
sonnes "nous semblent secondaires. Pourvu
que les idées que nous croyons bonnes
triomphent, peu nous importent les noms des
ministres chargés de .les appliquer. Qaels
qu'ils soient et d'où qu'ils viennent, nous
les seconderons loyalement. 1 ' .
La situation actuelle est assez grave et dif
ficile pour que le patriotisme commande;
d'agir ainsi. Le Journal des Débats ïe disait,
il y a quelques jours, ce < ii ï est rien moins,
qu'une transformation de nps institutions
qui -est en voie de s'accomplir j une de ces
transformations qui ne se sont jamais opé
rées jusqu'iciCette fois, au contraire, l'Empereur a la sa
gesse de reconnaîtrroles vœux du pays. Au
' lieu fi'y résister et de provoquer une crise
redoutable, comme: en 1830 et en 1848, il
s'eïfeïce de les satisfaire pacifiquement et
sans secouçse. , '
Et lorsqu'un ministère se forme pour tra
vailler à cette grande tâche, parce qu'il n'est
pas composé de nos amis politiques, il fau
drait l'attaquer, il faudrait te tenir en suspi
cion ayant même qu'il ait eu le temps de
faire un acte ni de prononcer une parole?
Lé Constitutionnel entend autrement les de
voirs de la presse..
>, Il croit loyal dp n'attribuèr que des inten-,
tentions droites et franches à ceux qui ont
accepté-!^ mû«^^jéatjSéir le ptograànme-
réformiste ~dîrl2]uilletr44*les juge ïésolus à
exécuter Jargément ce programme et non
pas disposés à le restreindre ou à l'escamo
ter eEL .parj.ie.
Faires avorter des réformes libérales so
lennellement annoncées à la face du pays,
est un jeu qu'on ne-renouvellerait pas deux
fois impunément. La satisfaction, promise à
l'opinion publique doit être large et complè
te ; les nouveaux ministres le comprennent
certainement ainsi, et c'est pour cela, c'est
à cette coniïïîion^ qu'ils auront l'appui des
journaux qui ns sont inféodés à aucun
parti.
Nous avons annoncé hier le maintien de
la prorogation du Corps Législatif jusqu'à
. 'une époque encore indéterminée. Il nous a
toujours paru à peu près certain qu'il en
serait ainsi. ' .
Il y avait impossibilité matérielle pour les
ministres à suivre à la fois les débats d&
Sénat et du Corps Législatif. Quant à termi
ner la session extraordinaire du Corps Légis
latif avant le 2 août, on n'y pouvait songer
en fa'ce des .grands débats que la gauche et
les autres frac.tions darta Chambre n'auraient,
pas manqué d'engager,. ■
On est allé au plus pressé, c'est-à-dire à
la préparation des sénatus-consultes néces
saires pour réaliser les grandes, mesures que
le pays attend.
Lorsque le Sénat aura terminé ses déli
bérations, l'époque de la session annuelle
des conseils généraux sera arrivée. Il n'est
donc, pas probable ^ue les députés puissent
être convoqués avant plusieurs mois. * <
Nous reproduisons plus loin les discours
adressés par l'empereur d'Autriche aux ie-
présentâns des délégations.
médiatement après avoir été reçue par
pereur, la délégation hongroise s'est
ie-et a décidé que ses commissions de
nt sans tarder, commencer leurs Ira-
, mais q*ue Ja première séance publique
n'aurait lieu que lorsque trois de ces commis
sions, au moins, celles desaffaires étrangères,
des finances et du contrôle, auraient déposé
jleurs rapports. Xa commission militaire, di-
ivisée en plusieurs sous-comités, sera natu
rellement la dernière, à présenter le résultat
de son travail, car elle a beaucoup plus à
' faire que les autres.
Dans le cas où, dans l'iutervalle, un mes
sage de la délégation cisleithane arriverait
avant que la délégation hongroise n'aiLtenu
une séance publique, le président de cette
dernière a été autorisé à communiquer pu
rement et simplement qe^messageà la com
mission dans les attributions de laquelle
il rentre. ,On gagnera ciasi beaucoup*de
temps, car les commission^de la délégation
hongroise pourront alors prendre immédia
tement en considération la Vœjz exprimé
paria- délégation cisleithane, et on n'aura
plus en séapce publique qu'à prendre une
résolution définitive.
Les commissions de la délégation cislei
thane qui n'ont pas inlerrofl^pu. leurs séan
ces depuis 1 le 11, sont naturellement en
avance sur les Hongrois. Mais l'époque de la :
première séance n'est pas encore fixée.
La presse anglaise paraît disposée à croire
•que la Chambre-des lords cédera sur tous
les points importans à la volonté persistante
des Communes. Dans le cas où. de nouveaux
amendemens seraient proposés par elle; la
Chambre des communes s'en occupera aus
sitôt et probablement dès mercredi.
" C. Barbe.
TÉLÊGMAFI2ÏE .PRIVÉE.
AGBHCB
BAVAS.
Angleterre.
♦ Liverpool, 20 juillet. ■
Hier a eu lieu ioi un meeting de 15,000 per-s
sonnes dans lequel des résolutions ont étépri-
ises en faveur:des amendemens de la Chambre
Ides lords; , ; ; .
Un attentat occasionné par des questions
agraires, a'été commis hier, contre le shérif en
chef du Quein's county (comté de la Reine), en
: Irlande. Ce magistrat a été dangereusement bles-
. sé d'un coup de fusil. L'assassin est resté in-
: connu. . '
. Amérique.
New-York, i>0.juillet.,
(Par le paquebot français Pereire.)
Les conservateurs ont eu le dessus dans les
élections en Virginie ; les nègres ont roté gé
néralement avec eux. Le ministre des Etats-
Unis, Nelson, a été reçu officiellement par Jua-
,rez à Mexico, , le 27 juin.
Arafs'leSie.
.*■».. v » • •
Vienne, 19 juillet.
, Au sein de la commission financière desdé-
légations du Reichsrath, M. Bîestl, ministre des
finances pouf les pays cisleithans, a présenté
un court esposé de la situation financière au
tant qu'il est possible de s'en rendre compte,
dès à présent. D'après cet exposé, les résultats
de l'année financière 1869 offriront une plus-va
lue de 6 à 7 millions de florins sur les résultats
prévus. Dans ces conditions, il est probable que
i le déficit de l'année financière 1870 s'élèvera à
26 millions de florins, dont 22 seront couverts.
Par suite, le déficit à couvrir par une émission
!de dette flottante se réduira à 4 millions de flo
rins. ......
Aujourd'hui a eu lieu, l'ouverture du congrès
des chemins de fer allemands, présidé par M. le
conseiller intime Fournier. M. de Plener, minis
tre du commerce, a salué l'assemblée en lui ex-
iprimant sa joie de voir que Vienne avait été
choisi pour être le lieu de réunion du congrès.
M. de Plener a"exposé la nécessité d'une entente
ietd'un accord, de, tous, . en vûe d'arriver à un
;bon>système commun de communications. >
Au nombre des lignes adoptées se trouvent
le chemin do fer de Berlin à Gœrlitz et le grand
Central belge. Par contre, la ligne de Lodzen à
Varsovie a été ropoussée.
La prochaine réunion générale du congrès
des chemins de fer ; allemands, est fixée au. 10
novombre 1871. En même temps, sera célébré
10 2(5" anniversaire de la création du congrès.
Au nombre des représentas de ligues qui se
sont annonces pour cette réunion se trouve le
duc d'Uies.t.
, 1 Espagssiè. ' - "
Madrid, 19 juillet.
Il est complètement inexact que le maréchal ■
Serrano ait «journé son voyage à la Granja,.par <
suite do nouvelles alarmantes relatives à des
mouvemen carlistes.-Le maréchal Serrano par-,
tira prochainement. , ' -
, M. Joaquin Aguirre est mort hier.
- Le ministre d'outre-mor et des colonies a
adressé au gouverneur civil de Cuba un télé
gramme-par lequel il lui exprime - sa complète
identité de vues avec le capitaine général. En
même temps, il envoie aux' volontaires, à l'ar--
mée'et au peuple ses félicitations'pour leurs
efforts h soutenir l'honneur du nom espagnol et ■
pour l'abnégation avec laquelle ils font tous les.
sacrifices pour la mèio patrie.' "
Madrid, 20 juillet.
. L'Impartial recommande au gouvernement la
prompt et énergique répression des délits qui se
comœottofjt journellement à ftjalaga , à Séville
et à Grenade. Il ajoute que ce n'est pas une
bannière politique qui floitè ;sur ces villes,
nrais la bannière du pillage ét' de. l'assassinat.:
Lo même journal annonce la découverte d'une
conspiration dont le but serait.de se défaire, à
un moment donné, du maréchal Serrano, du
général Prirn et de M. Riverô.
La Gazette publie un décret du régopt Serra
no, rendu sur la proposition de M. Zorilla, et'
annulant le décret du 3 juillet relatif à la ma
gistrature. ,
Hier, le maréchal de camp Veja Ynclau (sic)
à été arrêté h Madrid.
Les brigadiors Ynostal et Olona ont été arrê
tés h Valladolid. . •
Lo colonel Albp.rni ^, beau-frère du i général
Gasset, a été arrête à, Barcelone.
Lq colonel Carbonnël a été'arrêté à Coïdoue.
SERVICE DE NUIT.
• Etaâs-ÏIsBls.'. ••.••••••
Washingldn, 19 juillet,
(par le câble transatlantique).
M. Fisn consent à permettre à la compafînie
du câble atlantique français d'atterrir le câble
sur la côte, à la condition que la compagnie se
conformera, jusqu'à l'époque de la réunion du
Congrès, aux termes du bill de M. Sumter rela
tif aux téléirraphes. - / :
L'agent do la compagnie a pris cet engage
ment. ' r
. Saxe. «• . • • • »
. ., .Dresde, 20 juillet.
Le Journal (officiel) de Dresde relève un pas
sage d'une dépêche adressée; en date du 8 juil
let, par le comte de Baust au baron de Werner,
ministre d'AWricho à "Dresde.
Il était dit dans ce passage que des tentatives
semblaient avpir été faites en vue d'influencer
dans:un sens défavorable à l'Autriche le juge-
jn.ent de-la Saxe sur la dépêche autrichienne du
1 er maû - i -. ■: . : . ■■■; 1
Le Journal de Dresde se dit en mesure de
pouvoir déclarer péremptoirement ; qu'aucune
tentative de ce,genre n'a été faite.
• ■ "Suisse. ■■■ ■
, Berne, 20 juillet.
' Le conseil national a ratifié le traité conclu le
28 juin avec la France, et relatif à la compéten
ce judiciaire et à l'exécution"réciproque des ju-
gemens en matière civile.
Espagne.
.Madrid, 20 juillet.
Le régent est parti aujourd'hui à trois heures
et demie pour la Granja, accompagné du secré
taire de régence. '
pas-de se taire et d'attendre ?
Pourquoi calomnier une majorité qu'on
no connaît pas, qu'on n'a pas encore vue à
l'œuvre?
Pourquoi M. de la Ponterie ne réserve-t-il
pas ses appréciations ?
Où, d'ailleurs, il. de la Çonterio a-t—il
donc vu que. nous approuvions une confis
cation du message ? .
Dans-ce moment, la situation est bien
nette.
Nous avons un message impérial qui for-
mu lexertaines -réformes coastitutionrielles.
Ces réformes ont satisfait les signataires
de la demanded'interpellatiçn, puisqu'à l'u
nanimité ils' ont décidé qu'elle ne serait pas.
déposée. •
Bien que le maximum de notre program
me ne soit pas réalisé, nous avons, comme
le groupe constitutionnel libéral, accepté
celui de l'Empereur qui contient le nôtre en
germe. , . .. -,
-Un ministère a été formé pour préparer,;
avec le concours du eonseil d'Etat„les séna
tus-consultes qui devront donner un corps
aux modifications constitutionnelles.
Jusque-là où est donc la confiscation et
quel motif aurions-nous, nous tous qui
voulons, avant tout, le triomphé des prin
cipes qui sont dans les vœux, disons mieux,:
dans les volontés du pays, de jeter la, pierre
aux ministres que l'Empereur a choisis pour
traduire sa pensée et les désirs du corps
électoral .et do leur faire un mauvais.procès
"%3 tendance?
Il n'y a, en ce moment, pour tous les par
tis, pour tous les journaux, qu'une attitude
sage et patriotique, qu'une attitude vraiment
-libérale: c'est de ne pas décourager, par des
critiques anticipées, par des mises en sus
picion impolitiques et injustes, les hommes,
qui vont se mettre à l'œuvre; c'est de nous
grouper autoùr d'eux et d'attendre, sans
perdre do vue le.programme de la première
heure et avec le ferme espoir, n'en déplaise
à M', de la' Ponterie, qu'il ne sera pas" con
fisqué. '
Am. Matagrin.
Le prince de La Tour d'Auvergne a fait
donner communication officielle aux chefs
d'ambassade et de légations étrangères, eh
résidence à Paris, de son installation comme
ministre des affaires étrangères.
Le nouveau ministre a fait la même com
munication, par voie de circulaire, à tous les
agens.de la France à l'étranger.. - i
M. Armand, premier, secrétairè de l'am
bassade française à Rome, ëst nommé chef
du eabinet de M. le prince dé La Tout d'Au
vergne. :
COURS DE LA BOURSE.
codes de clôture , le 19 le 20 Hausse. Baisse.
30/.0au compt. 71.85 71.80 » » » OB
—Fn-du mois. 71.82 71.75
41/2aù compt. 103.50 103.50
»
»
s
07
»
M. de la Ponterie a une singulière maniè
re de comprendre la situation politique.
11 croit à priori à une confiscation^ à la
confiscation du message du 11 juillet, et il
pose ainsi la question :
« Le message du 11 juillet sera-t-il con- ■
-fisqué par la majorité de 1869, comme les
réformes du 19 janvier l'ont été par la ma
jorité de 1867 ?» '
La question posée, il y fait la non moins
étonnante réponse que voici :
« Le Constitutionnel et ceux qui soutien
nent la nouvelle combinaison ministérielle
disent : Oci.
» Nous disons : Non. »
D'abord, où est la maj#rité de 1869 ? Ou
plutôt (car l'embarras de M. de la Ponterie
pour repondre à cette question serait ex-
' trême) où notre confrèra voit-il k majorité
de 1869 ? De quels élcmens se compose-1-
: elle à ses yeux?
Ce n'est que lorsqu'il aura constitué une -
majorité qu'il pourra se former une idée de
son caractère et.de' ses. tendances et parler
de confiscation. Jusque-là le mieux n'est-il
On lit dans le Journal officiel : .
•L'Empereur no recevra pas à Saint-Cloud. jeu
di prochain 22 juillet ni les jeudis suivans.
Les réceptions des ministres sont indéfiniment
suspendues."
La nomination de M." .le prince d.e La
Tour d'Auvergne au ministère des affaires
étrangères inspire au Morning Post les ré
flexions suivantes :
Le nodveau cabinet français est formé et les
noms des ministres sont portés au Journal of
ficiel. Ce qui nous intéresse tout d'abord daps
cette administration, c'est qu'elle nous prive
d'un apbassadetir qui n'a jamais été.dépassé
pour le tact et l'habileté avec lesquels il
a dirigé les relations entre les deux pays.
Tant que sa mission a duré, ces rapports
n'ont jamais cessé d'être pleins d'intimité et de
cordialité et les divers ministres xles affaires
étrangères qui se sont succédé pendant ce
temps au foreign office n'ont jamais manqué
d'écouter avec intérêt les représentations pro
duites par le princo de La Tour d'Auvergne
et d'y avoir promptement égard. S. Exc. jouis
sait d'une aussi haute estime dans la société
que dans le foreign office, si bien que la viva
cité de son esprit et la courtoisie de ses maniè
res feront défaut à un cercle nombreux d'amis.
Le prince doit être remplacé ici par son ancien
chef, AI. de Lavalette, qui a montré lui-même,
en toute occasion, combien il apprécie sincè
rement la valeur d'une entente parfaite entre
les puissances occidentales. Si, par consé
quent, il doit se retirer de charge en France, il
n'est pas de pays où il puisse trouver meilleur
accueil qu'en Angleterre. *
On lit dans la Patrie :
Nous nous proposions, à la veille de fouver
ture de la. session du Sénat, de réclamer de
son administration un co ïipte-rpndu admissi
ble, ne dépassant pas les limites imposées
par la nécessité où se trouve un jourual do
diviser sa publicité entra les sujets les plus
idivers. Nous avons appi;is que l'on. s'occupait
de réaliser les améliorations que la presse a vai
nement .sollicitées,'depuis neuf ans, pondant
lesquels l'étendue des communications l'a con-
idainnée, à son grand regret, h passer sous si-
■■lénco d'exc^ili-ns et d'intéressans travaux, et à
;no tour prêter que bien raiement sa publicité.
La solitude éclairée du sénateur-socrétaire,
il. Chaix-d'Est-Ange, est évdlléosur co point,
d'un grand intérêt pour la publicité utile au
, Sénat. -
i . Le3 journaux accueilleront donc avoc recon
naissance line-.rédaction'vraiment analytique,
habilement condensée, qui ne visera plus à pa
raphraser' ï'in extenso, lequel a sa place au
Journal officiel.
■ Faire court et bon esi un problème qui ne
sera pas au-dessus de l'intelligence des- em
ployas do ce service du Sénat. , ■
Le Constitutionnel s'est fait trop long
temps l'organe des regrets de l'opinion, en
ce qui touche l'espèce d'abandon dansje-.
quel étaient laissés les travaux du Sénat,
. par suite de la prolixité des comptes-ren-
' dus, pour ne pas s'associer aux observations
de la France.
Nous demandons une rédaction qui soit
l'application de la Constitution dans son
espritet dans sa lettre; bous la demandons
dans l'intérêt même du Sénat, qui va être
plus strictemeht lié par ses attributions nou
velles à l'œuvre du législateur. '
c.- fiel.
Le Peuple français vient de publier un re
marquable article dont nous extrayons les
principaux passages qui suivent :
Iln'y a'pas do raison pour que la liberté cons-
'fitutiorinelle ne soit pas fondée en France après
l'acte du 12 juiilet. Lo reste; comme le dit très
justement le Times, est une affaire de pratique
Qt de caractère..'....- - ' '
La.perte ou le saiut du pouvoir de la couron
ne n'est donc pas lo moins du monde dans la
plus ou moins grando étendue des concessions
quo l'Empcrour accordera à Ja Chambra ; la
perte ou le t.alut du pouvoir do la couronne e -t
uniquement duns l'uSage qui en sera fait pur
l'Empereur et par les ministres de son choix.
Ce que veut avant îouc la France, en edet, ce
n'est pas d'êirô gouvernéu par ,ie prince ou par
ie Pariement, c'est d'être bien gouv-ernéa. Quand
le Parlement a la prédominance et perd son
temps en paroles, le pays incline vers le pou
voir personnel ; ^uand le pouvoir personnel ne
satisfait pas le pays, la France incline vers ie
Parlement. C'ost le résumé de notre histoire
passée,- c'est aussi le résumé de nofcre histoire
future.
Voilà pourquoi aujourd'hui nous ne voyons
pas sans quelque inquiétude que l'on considère
cojnme la. grosse affaire du moment l'acte du
12. juillet, car l'acte du 12 juillet a tout juste-
mént'à nos yeux la valeur d'une préface, et ce
qui est important c'est d'écrire le livre
Qu'on'y réfléchisse un pou, et l'on verra
qu'après l'acte du 12 juillet l'Empereur s'est
placé lui-même dans cette alternative :
Ou bien descendre tout doucement la pente
du régime parlementaire jusqu'au jour où il n'y
aura d'autre issue qu'un coup. d'Etat ou une
abdication morale ;
Ou bien Se placer résolûment à la-tête du
grand courant démocratique et libéral pour y
noyer toutes les petites passions, toutes les dis
cussions byzantines, toutes les prétentions qui
ne sont pas justifiées.
Faire grand ! c'est le conseil que nous don
nions avant le 12 juillet ; c'est le conseil qui est
encore plus nécessaire aujourd'hui.
Faire grand ! c'est la loi d'un gouvernement
dans ùn payé où le prestige de l'autorité a été
si souvent entamé, où la liberté et le pouvoir se
sont livré tant de combats, et«où il, s'agit de
fonder enfin un ordre durable.
Pour faire grand, que faut-il à un prince qui
s'appelle Napoléon, qui a encore une immense
popularité personnelle, qui, avant de monter sur
le trône, a Greusé ' tous {es grands problèmes
de son époque et quVenfin a le concours dévoué
d'une majorité formidable ? Ce qu'il faut se ré
sume en un mot -. Vouloir»— Clément Duveraois.
Ce que M. Duveraois proposé au pouvoir
exécutif; c'est de se faire, s'il se peut, plus
libérai qae le Corps Législatif. Nous le vou
lons bien. Mais, comme la France, nous
croyons que le mièux sèràit d'interroger
constamment les aspirations du pays et de
chercher,le concours de la Chambre plutôt
que de tenter dé la'doïhiner. Si on veut vrai
ment le régime parlementaire, il est là tout
entier.
C. P iel.
Le Français ne croit pas que le nouveau
cabinet puisse vouloir ce que* nous lui de
mandons.
Or, que lui demandons-nèus ?
- Que, les projet» do sénatus-consulks qui vont
être soumis au Séaat soient conçus avec am-
pleuret résolution; qu'on évite les restrictions
• - .* ■ k . ...-i .•
et'la réglementation étroifo ; que l'on se ppoe^j., . ^
cupe avant tout, du vœu du pays d'f'tro^ua.C ; .v;
largement associé à la direction des affaires^ .> •:
" Pourquoi le Français ne pense-t-il pas qu^
: çes divers points peuvent .nous être accor
dés? C'est ce qu'il auraiUdû dire.
Quant à nous, nous le pensons et nous y,
comptons.
Dans tous les cas, notre dévoûment est
indépendant; il n'est acquis qu'aux princi-
pës que nous croyons vrais et à ceux qui les'
représentent. s
1 : v am. matagrïn,
Le scrutin" des 17 et 18 juillet, pour l'é
lection de deux conseillers municipaux à
Bordeaux, a donné le,s résultats suivans.:
3° section. ■
' Electeurs inscrits, ' 2.864 ;
Votans, 409
MM. Lescarret, 439 voix {Elu).
Rochefort, 1 —
Bulletins blancs, '7
8° section.
Electeurs inscrits 2,869
Votans. 1,123
MM.. Dojbov 673 voix. (Elu.)
Marx" 427 — ,
. Bulletins blancs 23 •
Les. deux élus appariiennent à. l'opinion
démocratique. ;
am. matagrin. '
Voici en quels termes le Times, apptécie
l'acte du 12 juillet :
«Plus nous examinons les six points concédés
par le message et plus nous sonimos convaincu
qu'ils renferment tout ce qui constitue la liberté
constitutionnelle. La presse française le recon
naît elle-îiiêm-', c-t s'il y e dêsappoiiiteruènc
quelquo part, c'eft sans douto parmi ces himmes
qui, par hostilité à l 'égard du ,', r ouvt'ni"inent, né-
hiraieflt eu si-en-t qu'il persistât dans une résis
tance avc-uglo. N'allons pas c^iiro c^pm Jant quo
d-.-s oh^n^ornena introduits dam le'mécanismo v
parlorueniyire assureforit tout sauls la liberté
constitutionnelle. La liberté ne se fabrique pas
do coite IV-çon. I.i's conc. ssions faites f.a" lo
gouvernement n'élabiist-.ent pas la liberté ; elles
no font que la-rendre- possible. Tout dépend do
fusage-que-ie. Corps Législatif et les chefs du
parti libéral modère feront des concessions.
» Du rosle, nous no voyons pas qu'il soit si
nécessaire d'assurer par tant de clauses la res
ponsabilité ministérielle. En Angleterre, ! a reino
peut légalement nommer ministre qui eilo veut,
ot même le maintenir à son poste contro toutes
romontrances. Elle peut même accomplir tous
les actes de.■ souveraineté directement .et.sans
l'intervention d'un ministre quelconque. Lo Par
lement pourra pétitionner,-mettre un niimstro
en accusation, refuser les subsides; mais iio'qui
aura été fait aura été fait légalement. Le sys-r
tème anglais est fondé sur l'usage pratiqué do
bonne foi, et tellement respecté qu'il a force do
loi. Il n'y a pas - de raison pour quo la même
chose n'ait pas lieu en^F-ranee.^ - u
i. i 'i « T m'""l- i i ,A I !
REVUE DES JOURNAUX ÎD|È; PAIUS
DU 20 JUILLET.
Le Moniteur universel s'attend, de la part
des nouveaux minisires, à des àiermoie»-
mens, à des incertitudes, mais' point à la
réaction ; iPassure même qu'aucun obstacle
ns leur viendra de la gauche : , > <
Cetto importante fraction de laChambre vient
de traverser à son honneur une (irise où,' avec
moins jde .sens politique, ello aurait pu so '
laisser entraîner a de graves fautes, des fautes
d'autant plus faciles à commettre que l'opinioft
y poussait. Les promoteurs de - l'interpellation
ont loyalement compris -que,- representaus
d'une cause qu'ils -jugeaient noble et bien
faisante^ ils ne devaient dans aucun cas la
sacrifier à .des considérations personnelles. Ps
ont déclaré que si.le souverain croyai? lo mo
ment venu d'inaugurer la politique implicite
ment contenue dans-l'interpellation, ils étaient
prêts h lui offrir leur, concours, mais que s'il
s'agissait pour deux ou trois d'entre eux do sié
ger dans un cabinet où leur politique ne se
rait pas en majorité, ils se refusaient à donner
ce triste et immoral spectacle d'hommes po
litiques consentant à délaisser leurs idées «fia»
d'acquérir ou de garder un portefeuille. M. So-
gris, dont la conduite dàns cette crise a été uq
modèle de modération et de fermeté,'n'a pas eu
à faire à toutesles propositions qui lui sont ve
nues d'autre réponse que celle-ci : Nous m cher
chons pas, nous ne désirons pas de portefeuil
les,-mais nous'sommes prêts à entrer dans un
ministère où notre politique aura cinq représen
tons. Si l'Empereur ne croit pas le moment op
portun pour constituer un cabinet sur la
de l'interpeilalion'etdu programme du 12 juiileî
nous nous inclinons devant sa décision et nous
demandons à ne pas aliéuer notre indépendan
ce par des acceptations partielles qui désorgauj.
femlieioii du Constitutionnel, 21 juillet
LA DESTINÉE
Première partie.
III.
(Suite.)
Le baron d'Ambleuse, qui- n'avait guère'
vécu à Paris, ne savait pas trop ce que c'est
incessante allée et,venue d'indifi'érens, ap
portant des nouvelles, échangeant des ba
nalités ; ; une suite de conversations- à bâtons
rompus, dont celui qui a écouté le commen
cement r/eqlend jamais la fin ; un pèle-mêle
de gens qui ne.se connaissent pas, qui vien
nent pour voir, pour êjrç. vus, ot.qui, leur
effet produit,. se hâtent-, d'aile» figurer ail
leurs.' • >
Le -lieutenant était un étranger poqr tout
ce moude; -personne.ne prit garde à lui.
Quand Mme de Meyrié lui eut adressé quel
ques paroles epurtoises de bienvenue, en lui
indiquant un siège, elle se retourna Vers la
femms à qui elle parlait, et ne prit plus
garde à lui. ,
. Le pauvre lieutenant, qui ne savait plus
trop quelle contenance faire, jeta un regard
désespéré iwis AÉtôinette, qui causait avec
deux jeunes filles de ses amies.
. (Voir le Constitutionnel du 20 juillet.)
pile lui indiqua de l'œil une table cou
verte de livres et d'albums, où se trouvait'
aussi une, petite boîte à ouvragé! 11 alla s'y
asseoir, et.feuilleta un livre à images, An-,
toinette, quand : sps deux amies, l'eurent
quittée, y vint à "son tour, et feignit (le tra
vailler, comme il feignait de Jirei t .
— Olil, lui clit-il tout bas, que je voudrais
être encore sur notrebelle plage d'Arcachon!
— Vous n'êtes pas difficile ! et moi aussi,
je le voudrais !'
: — Comme on se voit -peu à Paris !
; Ilélas !
1 — Et nos affaires,.comment yoqt-eîîes? " ,
i —Mais, comme vous'les faitçsaller... et
je crois que cela veut dire qu'elles ne vont
pas.! ' .. ... .. : ' ■
1 — Méchante ! est-ce un reproche?
— Serais-jo si méchante, si .c'était une
plainte ? ' .
: — Oh J non... mais, ,ne m'avez-vous pas;
dit d'attendre ?
s -T- Sans douto Pjo vous fais une mauvaise
querelle.
! — 1!' vaudrait mieux me donner, l'adresse
de votre oncle. -,
— Monsieur (TEilly, rue de,Rivoli, 152;
c'est le propre frère de ma mère.
— Et "on le trouve?
— Chez lui tous 'les matins, de midi à
deux heures.
— Avez-vous été assez Lonne pour lui'
parler de moi ?
: — Pouvez-vous me le demander ?
Et qu'a-t-ij.dit?.
— Qu'il voulait vous voir.
— J'irai dès demain.
— Revenez dès que vous aurez une ré
ponse!' , i
. —Même avant'mardi ? ■
— Oui.i. surtout si la réponse est bonne...
"Le lendemain, l'impatient jeuhe homme,
qui se promenait à pas inégaux sous les àr-.
cades, n'attendit pas que l'horloge des Tui-,
leries eût sonné le dernier coup de midi,
pour se présenter chez l'oncle d'Antoinette.
r On l'introduisit sur-le-champ près d'un
homme de haute mine et de belle prestance
qui se tenait debout dans l'embrasure d'une
fenêtre, où il fumait un fin cigare de la Ha-^
vane, en regardant les beaux enfaps qui
prenaient leurs ébats dans les allées du jar-,
din.
Le valet de chambre laissa retomber la
portière, après avoir annoncé :
— Monsieur le baron d'Ambleuse !
— J'attendais votre visite, Monsieur, fit
l'onele d'Antoinette, en présentant au jeune,
homme un cigare qu'il choisit lui-même.
'M. d'Edly était un beau vieillard do
soixante-dix'aris, qui portait avec une cer
taine coquetterie ses cheveux blancs et sa
barbe blanche. Ses manières étaient cour
toises et engageantes, et il y .avait une sorte
d'affabilité dans son accueil. Sa réponse rom
pait la glace, et offrait au jeune homme une
entrée en matière, toujours difficile à trou
ver en pareil cas.
Jacques d'Ambleuse eut cependant encore
un moment d'hésitatiooj après quoi, prenant
son parti en brave; et, relevant un œil plein
de franchise et de loyauté sur l'oncle d'An
toinette: -
— Monsieur, lui dit-il, j'aime Mlle de Mey
rié, votre nièce... Je sais bien que ce n'est'
pas à vous que j'auijiis d^ le dire tout d'a :
bord. Mme de Meyrié aurait dû recevoir mes
plrémiers'.aveux, mais Mlle Antoinette, quia
pour vous une affection si tendre, sr ûliale7
a bien voulu autoriser la t^énaarche, un peu
hasardée sans cela, que" je fais .en ce mo- 1 ■
ment: Elle m'a dit de ia'adresser à vous, et
m'a perrpis de placer sous son patronage
une affection à laquelle sa^ bonté daigne at
tacher quelque prix.: ^
— En un mot, répondit M. .d'Eîlly, qui
avait rhabiliideid'aller droit au but, saiis se'
perdre dans des circonlocutions et des am
bages, vous venez mo prier de demander
pour vous la main de ma nièce ? ■ r
— C'est vous qui l'avez dit, reprit Jacques'
en souriant.
— La recherche d'un homme, comme
vous, fit M. d'Eilly, ne péut : qu'honorer
notre famille, et, pour mon compte, elle me
flatte infiniment. Vous, avez un beau • nom)
et vous le portez bien ; vos chefs, je le sais r
. donneat sur vous les ronseignetfaens - tes
meilleurs ; tout letiionde s'accorde à re
connaître que vous avez un bel avenir; Mais,
pardonnez-moi cette question, • avez-vous
au>,si un présent ? Ce sera aussi la première
Chose que me demandera la mère d'Antoi
nette : je dois vous l'avouer, j'ai dû vous la
demander moi-même. Je connais ma sœur-.. .-
elle n'est pas méchante personne. Non !
mais elle a... des principes; qui pourront
contrarier vos inclinations..-. Ma sœur esfr
riche; Monsieur... elle est même fort riche I*
— Hélas ! Monsieur, je vous jure que je
ne le savais pas quand je me suis permis
d'aime-r sa fille.
' — Ce qui no vous aurait pas empêché de
l'aimer, j'imagine... On. n'aime Ws quand
on veut ; on aime quand on peu,, et où l'on
peut.
— Cette différence do fortune, c'est vrai
ment une' chose terrible! fit le lieutenant
d'un air découragé. ' '
— Mon avis-, à moi, serait de ne-pas tant
y regarder, lorsque les autres convenances
se rencontrent dans une-union... Entre gens
qui se valent {iour la naissance, le rang, le
mérite, l'éducation, les sontimens, jo trouve
assez juste que ceux qui ont davantage don*
nent à ceux qui ont moins...
Cesïdées-lù flattaient trop doucement les
secrets désirs du jeune baron pourqu'il ne
fût pas heureux de les entendre exprimer
parTopcîe de celle qu'il aimait.
II l'ecoutait, les yeux rayonnans.
-r- Vrai, voilà comme je pense ! continua
M. d'Eiliy; mais, aj'outa-t-il aussitôt, ma-
soeur-ne,pense pas comme moi—et t'est elle,
elle seule qui décidera de vot»-sorti Si je
vous fais ces observations, ne croyez pas
que ce soit pour vous, opposer ce que .les
avocats appellent une fin de non-recévoir,
é't justifier mes refus. Non I Vous m'êtes
sympathique ; Antoinette vous aime... Je
ferai tout pour vous deux.
—■ Bientôt?- , - • .
' — Impatient! 1
—■ Qui ne le serait à ma place ?
—i C'est vrai! tout le monde! moi tout-le
premier!
— D'ailleurs, mon congé est si court !
— C'est bien, Monsieur l'amoureux! on
ne vous fera pas trop attendre.
— 01) 1 que vous êtes bon ! .
— Meilleur encore peut-être que-vous ne
croyez! ■' :
! —Comment cela?- .
— Jo déjeune demain chez ma ?œur; ello
a parfois la digestion assez tendre. Jo choi
sirai bien rno-n'temps, et je vous proinot» de
ne la point quitter'avant dlavoir présenté
votre requête. - ■ . . . t
— Alors vous me permettez de revenir
demain?
—Soyez ici à deux heures.
IV.
La jeunesse est prompte h l'espoir. Jacques.
s'.en alla le ciel dans l'àme. . -
Le reste de la journée, la nuit, la matinée
du lendemain se traînèrent avec une lenteur
désespérante.
On avait coupé les ailes mythologiques du
Temps; la dieu rapide n'était plus qu'un
cul-de-jatte impotent; une fièvrô u'iinpaiii-n-
ce,qu'il ne pouvait calmer, brftlait fê;saùgdu
jeurie^homme.' .. -/.*
. A doux heures précises, il se présentait;à
la. porto de SI.-d'Eilly!. >
L'oncle d'Antoinette,n'était pas encore do-
retour, mais il avait laissé désordres; le valeî
de chambre assura que Monsieur ne tarderait
certainement pas à rentrer, il pria M. ie ba
ron d'Ambleuse d'attendre un instant. ,
Le baron se promenait de long en larao
dans le salon, allant de la por'te à la fefiêtre,
et de la fenêtre à la porte, regardant les pàs-
saus dans la rue ou lès promeneurs dans ta
jardin, examinai)t les tableaux, feuillelaiu
les brochures, parcourant les journaux, es
sayant enfin mille façons do donner Li
change à son ûmo inquiète. Il se se»,tîiiî-'
maintenant beaucoup moins rassuré quo Ja
veille. .
Eofin, vers deux heures et demie., la. sfou-'
qette eut un retentissement formjflable,' an
nonçant la main du maîire.
— Ah ! pensa lo lieutenant, suis-je vrai
ment assez-lâche! Il ine semble à présent
que j'aimerais mieux que ce ne fût pas en
core lui. '
Il n'était pas lâche ! mais comme tous *
ceux dont le bonheur tient à un fil, il crai
gnait de voir ce fil .brisé dans sa main,
[C'était bien M. d'Eilly qui rentrait.
Quand il ouvrit la porte du salon, Jacques
lui regarda droit ou visage, en homme qtîi
veut connaître tout de suite, le sort qui 1V1-
tend : rl lui trouva la mine, soucieuse. M.
d'Eilly marcha vers lui d'un pas rapide, et
lui serra les deux mains avec uq hochement
de tête trop significatif.
—' Ah 1 Monsieur, fit le lieutenant, je ne le
54e ANNEE.-
■W 202.
- ' | C1U---
BUREAUX 'R PARIS ? f.aë d? £âlûîé (Paltîs-Tloyal)? n: ÎQ)
mMmmtMmwmSBS.
15
ssu
MERCREDI ai JUILLET 186g.
g^^?m6feggfc»«B
ABONNEMENS DÉS DBPAB1\EMËNS.
-•••,-.• t .*...<., -.-Ui. .1 . ■; « i, .. .i '.. • .•..,'.lh..-Ï
TROIS MOIS....... 16 FR.
SIX JI0IS:^V. '. ' 32 FB. '
UN AN...... 64 FR.
pûj^ljs'p.ws étrangers , voir le tableau
publié les S et 20 (le chaque mois.
Imprimerie du Constitutionnel,
E. Gibiat et C e .
rue des Bons-Enfans, 59.
v Le mode d'ABONNEMEïrr le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'or lra-de l ' adm . isek Ù utèu . r du journal, t . de Valois, n. 10. ' -
ABONNEMENS DE PARIS.
TROISjjfôlS....
six^'ois..... 1 .
dp.
.UN AN
13 FR.
<26 FR.
S2 FR.
UN NUMÉRO 510 CENTIMES.
JOURNAL POLITIQUE XITTERAIIIE, .UMVEpEL.
PARIS, --SlO-JGl
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
, Les articles déposés ne sont pas rendus. x
*' ■ f - - . Les abonnement datent dès 1 er et 16
v ■ de chaque mois.
■v S 'adresser pour les Annoncks à MMi Fauchey, Laffite, Bcllier, et C e , •
place .de la* Bourse, 8, à M. Ddport, h; rub Coq-Héron, et au bureau du journal.
Les Annonces ne sont reçues que sous la réserve ((.examen,. el,\s'ily a lieu, 4e modification par t administration
,i ' * <• '• du-journal. • . . . Vj ?
' Quelques.journaux, le Journa
entre autres, s'étonnent que le
nel ne'se soit pas, dès le premier, jour, dé-
■ claré hostile.au nouveau minislère. Il x leur
semble étrange qu'après avoir soutenu, avec
une fërmeté que personne ne conteste, la
nécessité de réformes libérales, l'extension
des attributions et de l'influence parlementai
res, nous promettions d'appuyer dans lame-
sure de nos forces les ministres chargés de
réaliser ces réformes- La cause de cet étonne-
ment est qù(i les ministres' 1 que nous dé
clarons être prêts à soutenir n'appartiennent
pas'au groupe de députés avec qui nous
nous sommes trouvés en communauté d'i
dées dans ces derniers temps.
; 11 est très vrai que les questions de per
sonnes "nous semblent secondaires. Pourvu
que les idées que nous croyons bonnes
triomphent, peu nous importent les noms des
ministres chargés de .les appliquer. Qaels
qu'ils soient et d'où qu'ils viennent, nous
les seconderons loyalement. 1 ' .
La situation actuelle est assez grave et dif
ficile pour que le patriotisme commande;
d'agir ainsi. Le Journal des Débats ïe disait,
il y a quelques jours, ce < ii ï est rien moins,
qu'une transformation de nps institutions
qui -est en voie de s'accomplir j une de ces
transformations qui ne se sont jamais opé
rées jusqu'ici
gesse de reconnaîtrroles vœux du pays. Au
' lieu fi'y résister et de provoquer une crise
redoutable, comme: en 1830 et en 1848, il
s'eïfeïce de les satisfaire pacifiquement et
sans secouçse. , '
Et lorsqu'un ministère se forme pour tra
vailler à cette grande tâche, parce qu'il n'est
pas composé de nos amis politiques, il fau
drait l'attaquer, il faudrait te tenir en suspi
cion ayant même qu'il ait eu le temps de
faire un acte ni de prononcer une parole?
Lé Constitutionnel entend autrement les de
voirs de la presse..
>, Il croit loyal dp n'attribuèr que des inten-,
tentions droites et franches à ceux qui ont
accepté-!^ mû«^^jéatjSéir le ptograànme-
réformiste ~dîrl2]uilletr44*les juge ïésolus à
exécuter Jargément ce programme et non
pas disposés à le restreindre ou à l'escamo
ter eEL .parj.ie.
Faires avorter des réformes libérales so
lennellement annoncées à la face du pays,
est un jeu qu'on ne-renouvellerait pas deux
fois impunément. La satisfaction, promise à
l'opinion publique doit être large et complè
te ; les nouveaux ministres le comprennent
certainement ainsi, et c'est pour cela, c'est
à cette coniïïîion^ qu'ils auront l'appui des
journaux qui ns sont inféodés à aucun
parti.
Nous avons annoncé hier le maintien de
la prorogation du Corps Législatif jusqu'à
. 'une époque encore indéterminée. Il nous a
toujours paru à peu près certain qu'il en
serait ainsi. ' .
Il y avait impossibilité matérielle pour les
ministres à suivre à la fois les débats d&
Sénat et du Corps Législatif. Quant à termi
ner la session extraordinaire du Corps Légis
latif avant le 2 août, on n'y pouvait songer
en fa'ce des .grands débats que la gauche et
les autres frac.tions darta Chambre n'auraient,
pas manqué d'engager,. ■
On est allé au plus pressé, c'est-à-dire à
la préparation des sénatus-consultes néces
saires pour réaliser les grandes, mesures que
le pays attend.
Lorsque le Sénat aura terminé ses déli
bérations, l'époque de la session annuelle
des conseils généraux sera arrivée. Il n'est
donc, pas probable ^ue les députés puissent
être convoqués avant plusieurs mois. * <
Nous reproduisons plus loin les discours
adressés par l'empereur d'Autriche aux ie-
présentâns des délégations.
médiatement après avoir été reçue par
pereur, la délégation hongroise s'est
ie-et a décidé que ses commissions de
nt sans tarder, commencer leurs Ira-
, mais q*ue Ja première séance publique
n'aurait lieu que lorsque trois de ces commis
sions, au moins, celles desaffaires étrangères,
des finances et du contrôle, auraient déposé
jleurs rapports. Xa commission militaire, di-
ivisée en plusieurs sous-comités, sera natu
rellement la dernière, à présenter le résultat
de son travail, car elle a beaucoup plus à
' faire que les autres.
Dans le cas où, dans l'iutervalle, un mes
sage de la délégation cisleithane arriverait
avant que la délégation hongroise n'aiLtenu
une séance publique, le président de cette
dernière a été autorisé à communiquer pu
rement et simplement qe^messageà la com
mission dans les attributions de laquelle
il rentre. ,On gagnera ciasi beaucoup*de
temps, car les commission^de la délégation
hongroise pourront alors prendre immédia
tement en considération la Vœjz exprimé
paria- délégation cisleithane, et on n'aura
plus en séapce publique qu'à prendre une
résolution définitive.
Les commissions de la délégation cislei
thane qui n'ont pas inlerrofl^pu. leurs séan
ces depuis 1 le 11, sont naturellement en
avance sur les Hongrois. Mais l'époque de la :
première séance n'est pas encore fixée.
La presse anglaise paraît disposée à croire
•que la Chambre-des lords cédera sur tous
les points importans à la volonté persistante
des Communes. Dans le cas où. de nouveaux
amendemens seraient proposés par elle; la
Chambre des communes s'en occupera aus
sitôt et probablement dès mercredi.
" C. Barbe.
TÉLÊGMAFI2ÏE .PRIVÉE.
AGBHCB
BAVAS.
Angleterre.
♦ Liverpool, 20 juillet. ■
Hier a eu lieu ioi un meeting de 15,000 per-s
sonnes dans lequel des résolutions ont étépri-
ises en faveur:des amendemens de la Chambre
Ides lords; , ; ; .
Un attentat occasionné par des questions
agraires, a'été commis hier, contre le shérif en
chef du Quein's county (comté de la Reine), en
: Irlande. Ce magistrat a été dangereusement bles-
. sé d'un coup de fusil. L'assassin est resté in-
: connu. . '
. Amérique.
New-York, i>0.juillet.,
(Par le paquebot français Pereire.)
Les conservateurs ont eu le dessus dans les
élections en Virginie ; les nègres ont roté gé
néralement avec eux. Le ministre des Etats-
Unis, Nelson, a été reçu officiellement par Jua-
,rez à Mexico, , le 27 juin.
Arafs'leSie.
.*■».. v » • •
Vienne, 19 juillet.
, Au sein de la commission financière desdé-
légations du Reichsrath, M. Bîestl, ministre des
finances pouf les pays cisleithans, a présenté
un court esposé de la situation financière au
tant qu'il est possible de s'en rendre compte,
dès à présent. D'après cet exposé, les résultats
de l'année financière 1869 offriront une plus-va
lue de 6 à 7 millions de florins sur les résultats
prévus. Dans ces conditions, il est probable que
i le déficit de l'année financière 1870 s'élèvera à
26 millions de florins, dont 22 seront couverts.
Par suite, le déficit à couvrir par une émission
!de dette flottante se réduira à 4 millions de flo
rins. ......
Aujourd'hui a eu lieu, l'ouverture du congrès
des chemins de fer allemands, présidé par M. le
conseiller intime Fournier. M. de Plener, minis
tre du commerce, a salué l'assemblée en lui ex-
iprimant sa joie de voir que Vienne avait été
choisi pour être le lieu de réunion du congrès.
M. de Plener a"exposé la nécessité d'une entente
ietd'un accord, de, tous, . en vûe d'arriver à un
;bon>système commun de communications. >
Au nombre des lignes adoptées se trouvent
le chemin do fer de Berlin à Gœrlitz et le grand
Central belge. Par contre, la ligne de Lodzen à
Varsovie a été ropoussée.
La prochaine réunion générale du congrès
des chemins de fer ; allemands, est fixée au. 10
novombre 1871. En même temps, sera célébré
10 2(5" anniversaire de la création du congrès.
Au nombre des représentas de ligues qui se
sont annonces pour cette réunion se trouve le
duc d'Uies.t.
, 1 Espagssiè. ' - "
Madrid, 19 juillet.
Il est complètement inexact que le maréchal ■
Serrano ait «journé son voyage à la Granja,.par <
suite do nouvelles alarmantes relatives à des
mouvemen carlistes.-Le maréchal Serrano par-,
tira prochainement. , ' -
, M. Joaquin Aguirre est mort hier.
- Le ministre d'outre-mor et des colonies a
adressé au gouverneur civil de Cuba un télé
gramme-par lequel il lui exprime - sa complète
identité de vues avec le capitaine général. En
même temps, il envoie aux' volontaires, à l'ar--
mée'et au peuple ses félicitations'pour leurs
efforts h soutenir l'honneur du nom espagnol et ■
pour l'abnégation avec laquelle ils font tous les.
sacrifices pour la mèio patrie.' "
Madrid, 20 juillet.
. L'Impartial recommande au gouvernement la
prompt et énergique répression des délits qui se
comœottofjt journellement à ftjalaga , à Séville
et à Grenade. Il ajoute que ce n'est pas une
bannière politique qui floitè ;sur ces villes,
nrais la bannière du pillage ét' de. l'assassinat.:
Lo même journal annonce la découverte d'une
conspiration dont le but serait.de se défaire, à
un moment donné, du maréchal Serrano, du
général Prirn et de M. Riverô.
La Gazette publie un décret du régopt Serra
no, rendu sur la proposition de M. Zorilla, et'
annulant le décret du 3 juillet relatif à la ma
gistrature. ,
Hier, le maréchal de camp Veja Ynclau (sic)
à été arrêté h Madrid.
Les brigadiors Ynostal et Olona ont été arrê
tés h Valladolid. . •
Lo colonel Albp.rni ^, beau-frère du i général
Gasset, a été arrête à, Barcelone.
Lq colonel Carbonnël a été'arrêté à Coïdoue.
SERVICE DE NUIT.
• Etaâs-ÏIsBls.'. ••.••••••
Washingldn, 19 juillet,
(par le câble transatlantique).
M. Fisn consent à permettre à la compafînie
du câble atlantique français d'atterrir le câble
sur la côte, à la condition que la compagnie se
conformera, jusqu'à l'époque de la réunion du
Congrès, aux termes du bill de M. Sumter rela
tif aux téléirraphes. - / :
L'agent do la compagnie a pris cet engage
ment. ' r
. Saxe. «• . • • • »
. ., .Dresde, 20 juillet.
Le Journal (officiel) de Dresde relève un pas
sage d'une dépêche adressée; en date du 8 juil
let, par le comte de Baust au baron de Werner,
ministre d'AWricho à "Dresde.
Il était dit dans ce passage que des tentatives
semblaient avpir été faites en vue d'influencer
dans:un sens défavorable à l'Autriche le juge-
jn.ent de-la Saxe sur la dépêche autrichienne du
1 er maû - i -. ■: . : . ■■■; 1
Le Journal de Dresde se dit en mesure de
pouvoir déclarer péremptoirement ; qu'aucune
tentative de ce,genre n'a été faite.
• ■ "Suisse. ■■■ ■
, Berne, 20 juillet.
' Le conseil national a ratifié le traité conclu le
28 juin avec la France, et relatif à la compéten
ce judiciaire et à l'exécution"réciproque des ju-
gemens en matière civile.
Espagne.
.Madrid, 20 juillet.
Le régent est parti aujourd'hui à trois heures
et demie pour la Granja, accompagné du secré
taire de régence. '
pas-de se taire et d'attendre ?
Pourquoi calomnier une majorité qu'on
no connaît pas, qu'on n'a pas encore vue à
l'œuvre?
Pourquoi M. de la Ponterie ne réserve-t-il
pas ses appréciations ?
Où, d'ailleurs, il. de la Çonterio a-t—il
donc vu que. nous approuvions une confis
cation du message ? .
Dans-ce moment, la situation est bien
nette.
Nous avons un message impérial qui for-
mu lexertaines -réformes coastitutionrielles.
Ces réformes ont satisfait les signataires
de la demanded'interpellatiçn, puisqu'à l'u
nanimité ils' ont décidé qu'elle ne serait pas.
déposée. •
Bien que le maximum de notre program
me ne soit pas réalisé, nous avons, comme
le groupe constitutionnel libéral, accepté
celui de l'Empereur qui contient le nôtre en
germe. , . .. -,
-Un ministère a été formé pour préparer,;
avec le concours du eonseil d'Etat„les séna
tus-consultes qui devront donner un corps
aux modifications constitutionnelles.
Jusque-là où est donc la confiscation et
quel motif aurions-nous, nous tous qui
voulons, avant tout, le triomphé des prin
cipes qui sont dans les vœux, disons mieux,:
dans les volontés du pays, de jeter la, pierre
aux ministres que l'Empereur a choisis pour
traduire sa pensée et les désirs du corps
électoral .et do leur faire un mauvais.procès
"%3 tendance?
Il n'y a, en ce moment, pour tous les par
tis, pour tous les journaux, qu'une attitude
sage et patriotique, qu'une attitude vraiment
-libérale: c'est de ne pas décourager, par des
critiques anticipées, par des mises en sus
picion impolitiques et injustes, les hommes,
qui vont se mettre à l'œuvre; c'est de nous
grouper autoùr d'eux et d'attendre, sans
perdre do vue le.programme de la première
heure et avec le ferme espoir, n'en déplaise
à M', de la' Ponterie, qu'il ne sera pas" con
fisqué. '
Am. Matagrin.
Le prince de La Tour d'Auvergne a fait
donner communication officielle aux chefs
d'ambassade et de légations étrangères, eh
résidence à Paris, de son installation comme
ministre des affaires étrangères.
Le nouveau ministre a fait la même com
munication, par voie de circulaire, à tous les
agens.de la France à l'étranger.. - i
M. Armand, premier, secrétairè de l'am
bassade française à Rome, ëst nommé chef
du eabinet de M. le prince dé La Tout d'Au
vergne. :
COURS DE LA BOURSE.
codes de clôture , le 19 le 20 Hausse. Baisse.
30/.0au compt. 71.85 71.80 » » » OB
—Fn-du mois. 71.82 71.75
41/2aù compt. 103.50 103.50
»
»
s
07
»
M. de la Ponterie a une singulière maniè
re de comprendre la situation politique.
11 croit à priori à une confiscation^ à la
confiscation du message du 11 juillet, et il
pose ainsi la question :
« Le message du 11 juillet sera-t-il con- ■
-fisqué par la majorité de 1869, comme les
réformes du 19 janvier l'ont été par la ma
jorité de 1867 ?» '
La question posée, il y fait la non moins
étonnante réponse que voici :
« Le Constitutionnel et ceux qui soutien
nent la nouvelle combinaison ministérielle
disent : Oci.
» Nous disons : Non. »
D'abord, où est la maj#rité de 1869 ? Ou
plutôt (car l'embarras de M. de la Ponterie
pour repondre à cette question serait ex-
' trême) où notre confrèra voit-il k majorité
de 1869 ? De quels élcmens se compose-1-
: elle à ses yeux?
Ce n'est que lorsqu'il aura constitué une -
majorité qu'il pourra se former une idée de
son caractère et.de' ses. tendances et parler
de confiscation. Jusque-là le mieux n'est-il
On lit dans le Journal officiel : .
•L'Empereur no recevra pas à Saint-Cloud. jeu
di prochain 22 juillet ni les jeudis suivans.
Les réceptions des ministres sont indéfiniment
suspendues."
La nomination de M." .le prince d.e La
Tour d'Auvergne au ministère des affaires
étrangères inspire au Morning Post les ré
flexions suivantes :
Le nodveau cabinet français est formé et les
noms des ministres sont portés au Journal of
ficiel. Ce qui nous intéresse tout d'abord daps
cette administration, c'est qu'elle nous prive
d'un apbassadetir qui n'a jamais été.dépassé
pour le tact et l'habileté avec lesquels il
a dirigé les relations entre les deux pays.
Tant que sa mission a duré, ces rapports
n'ont jamais cessé d'être pleins d'intimité et de
cordialité et les divers ministres xles affaires
étrangères qui se sont succédé pendant ce
temps au foreign office n'ont jamais manqué
d'écouter avec intérêt les représentations pro
duites par le princo de La Tour d'Auvergne
et d'y avoir promptement égard. S. Exc. jouis
sait d'une aussi haute estime dans la société
que dans le foreign office, si bien que la viva
cité de son esprit et la courtoisie de ses maniè
res feront défaut à un cercle nombreux d'amis.
Le prince doit être remplacé ici par son ancien
chef, AI. de Lavalette, qui a montré lui-même,
en toute occasion, combien il apprécie sincè
rement la valeur d'une entente parfaite entre
les puissances occidentales. Si, par consé
quent, il doit se retirer de charge en France, il
n'est pas de pays où il puisse trouver meilleur
accueil qu'en Angleterre. *
On lit dans la Patrie :
Nous nous proposions, à la veille de fouver
ture de la. session du Sénat, de réclamer de
son administration un co ïipte-rpndu admissi
ble, ne dépassant pas les limites imposées
par la nécessité où se trouve un jourual do
diviser sa publicité entra les sujets les plus
idivers. Nous avons appi;is que l'on. s'occupait
de réaliser les améliorations que la presse a vai
nement .sollicitées,'depuis neuf ans, pondant
lesquels l'étendue des communications l'a con-
idainnée, à son grand regret, h passer sous si-
■■lénco d'exc^ili-ns et d'intéressans travaux, et à
;no tour prêter que bien raiement sa publicité.
La solitude éclairée du sénateur-socrétaire,
il. Chaix-d'Est-Ange, est évdlléosur co point,
d'un grand intérêt pour la publicité utile au
, Sénat. -
i . Le3 journaux accueilleront donc avoc recon
naissance line-.rédaction'vraiment analytique,
habilement condensée, qui ne visera plus à pa
raphraser' ï'in extenso, lequel a sa place au
Journal officiel.
■ Faire court et bon esi un problème qui ne
sera pas au-dessus de l'intelligence des- em
ployas do ce service du Sénat. , ■
Le Constitutionnel s'est fait trop long
temps l'organe des regrets de l'opinion, en
ce qui touche l'espèce d'abandon dansje-.
quel étaient laissés les travaux du Sénat,
. par suite de la prolixité des comptes-ren-
' dus, pour ne pas s'associer aux observations
de la France.
Nous demandons une rédaction qui soit
l'application de la Constitution dans son
espritet dans sa lettre; bous la demandons
dans l'intérêt même du Sénat, qui va être
plus strictemeht lié par ses attributions nou
velles à l'œuvre du législateur. '
c.- fiel.
Le Peuple français vient de publier un re
marquable article dont nous extrayons les
principaux passages qui suivent :
Iln'y a'pas do raison pour que la liberté cons-
'fitutiorinelle ne soit pas fondée en France après
l'acte du 12 juiilet. Lo reste; comme le dit très
justement le Times, est une affaire de pratique
Qt de caractère..'....- - ' '
La.perte ou le saiut du pouvoir de la couron
ne n'est donc pas lo moins du monde dans la
plus ou moins grando étendue des concessions
quo l'Empcrour accordera à Ja Chambra ; la
perte ou le t.alut du pouvoir do la couronne e -t
uniquement duns l'uSage qui en sera fait pur
l'Empereur et par les ministres de son choix.
Ce que veut avant îouc la France, en edet, ce
n'est pas d'êirô gouvernéu par ,ie prince ou par
ie Pariement, c'est d'être bien gouv-ernéa. Quand
le Parlement a la prédominance et perd son
temps en paroles, le pays incline vers le pou
voir personnel ; ^uand le pouvoir personnel ne
satisfait pas le pays, la France incline vers ie
Parlement. C'ost le résumé de notre histoire
passée,- c'est aussi le résumé de nofcre histoire
future.
Voilà pourquoi aujourd'hui nous ne voyons
pas sans quelque inquiétude que l'on considère
cojnme la. grosse affaire du moment l'acte du
12. juillet, car l'acte du 12 juillet a tout juste-
mént'à nos yeux la valeur d'une préface, et ce
qui est important c'est d'écrire le livre
Qu'on'y réfléchisse un pou, et l'on verra
qu'après l'acte du 12 juillet l'Empereur s'est
placé lui-même dans cette alternative :
Ou bien descendre tout doucement la pente
du régime parlementaire jusqu'au jour où il n'y
aura d'autre issue qu'un coup. d'Etat ou une
abdication morale ;
Ou bien Se placer résolûment à la-tête du
grand courant démocratique et libéral pour y
noyer toutes les petites passions, toutes les dis
cussions byzantines, toutes les prétentions qui
ne sont pas justifiées.
Faire grand ! c'est le conseil que nous don
nions avant le 12 juillet ; c'est le conseil qui est
encore plus nécessaire aujourd'hui.
Faire grand ! c'est la loi d'un gouvernement
dans ùn payé où le prestige de l'autorité a été
si souvent entamé, où la liberté et le pouvoir se
sont livré tant de combats, et«où il, s'agit de
fonder enfin un ordre durable.
Pour faire grand, que faut-il à un prince qui
s'appelle Napoléon, qui a encore une immense
popularité personnelle, qui, avant de monter sur
le trône, a Greusé ' tous {es grands problèmes
de son époque et quVenfin a le concours dévoué
d'une majorité formidable ? Ce qu'il faut se ré
sume en un mot -. Vouloir»— Clément Duveraois.
Ce que M. Duveraois proposé au pouvoir
exécutif; c'est de se faire, s'il se peut, plus
libérai qae le Corps Législatif. Nous le vou
lons bien. Mais, comme la France, nous
croyons que le mièux sèràit d'interroger
constamment les aspirations du pays et de
chercher,le concours de la Chambre plutôt
que de tenter dé la'doïhiner. Si on veut vrai
ment le régime parlementaire, il est là tout
entier.
C. P iel.
Le Français ne croit pas que le nouveau
cabinet puisse vouloir ce que* nous lui de
mandons.
Or, que lui demandons-nèus ?
- Que, les projet» do sénatus-consulks qui vont
être soumis au Séaat soient conçus avec am-
pleuret résolution; qu'on évite les restrictions
• - .* ■ k . ...-i .•
et'la réglementation étroifo ; que l'on se ppoe^j., . ^
cupe avant tout, du vœu du pays d'f'tro^ua.C ; .v;
largement associé à la direction des affaires^ .> •:
" Pourquoi le Français ne pense-t-il pas qu^
: çes divers points peuvent .nous être accor
dés? C'est ce qu'il auraiUdû dire.
Quant à nous, nous le pensons et nous y,
comptons.
Dans tous les cas, notre dévoûment est
indépendant; il n'est acquis qu'aux princi-
pës que nous croyons vrais et à ceux qui les'
représentent. s
1 : v am. matagrïn,
Le scrutin" des 17 et 18 juillet, pour l'é
lection de deux conseillers municipaux à
Bordeaux, a donné le,s résultats suivans.:
3° section. ■
' Electeurs inscrits, ' 2.864 ;
Votans, 409
MM. Lescarret, 439 voix {Elu).
Rochefort, 1 —
Bulletins blancs, '7
8° section.
Electeurs inscrits 2,869
Votans. 1,123
MM.. Dojbov 673 voix. (Elu.)
Marx" 427 — ,
. Bulletins blancs 23 •
Les. deux élus appariiennent à. l'opinion
démocratique. ;
am. matagrin. '
Voici en quels termes le Times, apptécie
l'acte du 12 juillet :
«Plus nous examinons les six points concédés
par le message et plus nous sonimos convaincu
qu'ils renferment tout ce qui constitue la liberté
constitutionnelle. La presse française le recon
naît elle-îiiêm-', c-t s'il y e dêsappoiiiteruènc
quelquo part, c'eft sans douto parmi ces himmes
qui, par hostilité à l 'égard du ,', r ouvt'ni"inent, né-
hiraieflt eu si-en-t qu'il persistât dans une résis
tance avc-uglo. N'allons pas c^iiro c^pm Jant quo
d-.-s oh^n^ornena introduits dam le'mécanismo v
parlorueniyire assureforit tout sauls la liberté
constitutionnelle. La liberté ne se fabrique pas
do coite IV-çon. I.i's conc. ssions faites f.a" lo
gouvernement n'élabiist-.ent pas la liberté ; elles
no font que la-rendre- possible. Tout dépend do
fusage-que-ie. Corps Législatif et les chefs du
parti libéral modère feront des concessions.
» Du rosle, nous no voyons pas qu'il soit si
nécessaire d'assurer par tant de clauses la res
ponsabilité ministérielle. En Angleterre, ! a reino
peut légalement nommer ministre qui eilo veut,
ot même le maintenir à son poste contro toutes
romontrances. Elle peut même accomplir tous
les actes de.■ souveraineté directement .et.sans
l'intervention d'un ministre quelconque. Lo Par
lement pourra pétitionner,-mettre un niimstro
en accusation, refuser les subsides; mais iio'qui
aura été fait aura été fait légalement. Le sys-r
tème anglais est fondé sur l'usage pratiqué do
bonne foi, et tellement respecté qu'il a force do
loi. Il n'y a pas - de raison pour quo la même
chose n'ait pas lieu en^F-ranee.^ - u
i. i 'i « T m'""l- i i ,A I !
REVUE DES JOURNAUX ÎD|È; PAIUS
DU 20 JUILLET.
Le Moniteur universel s'attend, de la part
des nouveaux minisires, à des àiermoie»-
mens, à des incertitudes, mais' point à la
réaction ; iPassure même qu'aucun obstacle
ns leur viendra de la gauche : , > <
Cetto importante fraction de laChambre vient
de traverser à son honneur une (irise où,' avec
moins jde .sens politique, ello aurait pu so '
laisser entraîner a de graves fautes, des fautes
d'autant plus faciles à commettre que l'opinioft
y poussait. Les promoteurs de - l'interpellation
ont loyalement compris -que,- representaus
d'une cause qu'ils -jugeaient noble et bien
faisante^ ils ne devaient dans aucun cas la
sacrifier à .des considérations personnelles. Ps
ont déclaré que si.le souverain croyai? lo mo
ment venu d'inaugurer la politique implicite
ment contenue dans-l'interpellation, ils étaient
prêts h lui offrir leur, concours, mais que s'il
s'agissait pour deux ou trois d'entre eux do sié
ger dans un cabinet où leur politique ne se
rait pas en majorité, ils se refusaient à donner
ce triste et immoral spectacle d'hommes po
litiques consentant à délaisser leurs idées «fia»
d'acquérir ou de garder un portefeuille. M. So-
gris, dont la conduite dàns cette crise a été uq
modèle de modération et de fermeté,'n'a pas eu
à faire à toutesles propositions qui lui sont ve
nues d'autre réponse que celle-ci : Nous m cher
chons pas, nous ne désirons pas de portefeuil
les,-mais nous'sommes prêts à entrer dans un
ministère où notre politique aura cinq représen
tons. Si l'Empereur ne croit pas le moment op
portun pour constituer un cabinet sur la
de l'interpeilalion'etdu programme du 12 juiileî
nous nous inclinons devant sa décision et nous
demandons à ne pas aliéuer notre indépendan
ce par des acceptations partielles qui désorgauj.
femlieioii du Constitutionnel, 21 juillet
LA DESTINÉE
Première partie.
III.
(Suite.)
Le baron d'Ambleuse, qui- n'avait guère'
vécu à Paris, ne savait pas trop ce que c'est
portant des nouvelles, échangeant des ba
nalités ; ; une suite de conversations- à bâtons
rompus, dont celui qui a écouté le commen
cement r/eqlend jamais la fin ; un pèle-mêle
de gens qui ne.se connaissent pas, qui vien
nent pour voir, pour êjrç. vus, ot.qui, leur
effet produit,. se hâtent-, d'aile» figurer ail
leurs.' • >
Le -lieutenant était un étranger poqr tout
ce moude; -personne.ne prit garde à lui.
Quand Mme de Meyrié lui eut adressé quel
ques paroles epurtoises de bienvenue, en lui
indiquant un siège, elle se retourna Vers la
femms à qui elle parlait, et ne prit plus
garde à lui. ,
. Le pauvre lieutenant, qui ne savait plus
trop quelle contenance faire, jeta un regard
désespéré iwis AÉtôinette, qui causait avec
deux jeunes filles de ses amies.
. (Voir le Constitutionnel du 20 juillet.)
pile lui indiqua de l'œil une table cou
verte de livres et d'albums, où se trouvait'
aussi une, petite boîte à ouvragé! 11 alla s'y
asseoir, et.feuilleta un livre à images, An-,
toinette, quand : sps deux amies, l'eurent
quittée, y vint à "son tour, et feignit (le tra
vailler, comme il feignait de Jirei t .
— Olil, lui clit-il tout bas, que je voudrais
être encore sur notrebelle plage d'Arcachon!
— Vous n'êtes pas difficile ! et moi aussi,
je le voudrais !'
: — Comme on se voit -peu à Paris !
; Ilélas !
1 — Et nos affaires,.comment yoqt-eîîes? " ,
i —Mais, comme vous'les faitçsaller... et
je crois que cela veut dire qu'elles ne vont
pas.! ' .. ... .. : ' ■
1 — Méchante ! est-ce un reproche?
— Serais-jo si méchante, si .c'était une
plainte ? ' .
: — Oh J non... mais, ,ne m'avez-vous pas;
dit d'attendre ?
s -T- Sans douto Pjo vous fais une mauvaise
querelle.
! — 1!' vaudrait mieux me donner, l'adresse
de votre oncle. -,
— Monsieur (TEilly, rue de,Rivoli, 152;
c'est le propre frère de ma mère.
— Et "on le trouve?
— Chez lui tous 'les matins, de midi à
deux heures.
— Avez-vous été assez Lonne pour lui'
parler de moi ?
: — Pouvez-vous me le demander ?
Et qu'a-t-ij.dit?.
— Qu'il voulait vous voir.
— J'irai dès demain.
— Revenez dès que vous aurez une ré
ponse!' , i
. —Même avant'mardi ? ■
— Oui.i. surtout si la réponse est bonne...
"Le lendemain, l'impatient jeuhe homme,
qui se promenait à pas inégaux sous les àr-.
cades, n'attendit pas que l'horloge des Tui-,
leries eût sonné le dernier coup de midi,
pour se présenter chez l'oncle d'Antoinette.
r On l'introduisit sur-le-champ près d'un
homme de haute mine et de belle prestance
qui se tenait debout dans l'embrasure d'une
fenêtre, où il fumait un fin cigare de la Ha-^
vane, en regardant les beaux enfaps qui
prenaient leurs ébats dans les allées du jar-,
din.
Le valet de chambre laissa retomber la
portière, après avoir annoncé :
— Monsieur le baron d'Ambleuse !
— J'attendais votre visite, Monsieur, fit
l'onele d'Antoinette, en présentant au jeune,
homme un cigare qu'il choisit lui-même.
'M. d'Edly était un beau vieillard do
soixante-dix'aris, qui portait avec une cer
taine coquetterie ses cheveux blancs et sa
barbe blanche. Ses manières étaient cour
toises et engageantes, et il y .avait une sorte
d'affabilité dans son accueil. Sa réponse rom
pait la glace, et offrait au jeune homme une
entrée en matière, toujours difficile à trou
ver en pareil cas.
Jacques d'Ambleuse eut cependant encore
un moment d'hésitatiooj après quoi, prenant
son parti en brave; et, relevant un œil plein
de franchise et de loyauté sur l'oncle d'An
toinette: -
— Monsieur, lui dit-il, j'aime Mlle de Mey
rié, votre nièce... Je sais bien que ce n'est'
pas à vous que j'auijiis d^ le dire tout d'a :
bord. Mme de Meyrié aurait dû recevoir mes
plrémiers'.aveux, mais Mlle Antoinette, quia
pour vous une affection si tendre, sr ûliale7
a bien voulu autoriser la t^énaarche, un peu
hasardée sans cela, que" je fais .en ce mo- 1 ■
ment: Elle m'a dit de ia'adresser à vous, et
m'a perrpis de placer sous son patronage
une affection à laquelle sa^ bonté daigne at
tacher quelque prix.: ^
— En un mot, répondit M. .d'Eîlly, qui
avait rhabiliideid'aller droit au but, saiis se'
perdre dans des circonlocutions et des am
bages, vous venez mo prier de demander
pour vous la main de ma nièce ? ■ r
— C'est vous qui l'avez dit, reprit Jacques'
en souriant.
— La recherche d'un homme, comme
vous, fit M. d'Eilly, ne péut : qu'honorer
notre famille, et, pour mon compte, elle me
flatte infiniment. Vous, avez un beau • nom)
et vous le portez bien ; vos chefs, je le sais r
. donneat sur vous les ronseignetfaens - tes
meilleurs ; tout letiionde s'accorde à re
connaître que vous avez un bel avenir; Mais,
pardonnez-moi cette question, • avez-vous
au>,si un présent ? Ce sera aussi la première
Chose que me demandera la mère d'Antoi
nette : je dois vous l'avouer, j'ai dû vous la
demander moi-même. Je connais ma sœur-.. .-
elle n'est pas méchante personne. Non !
mais elle a... des principes; qui pourront
contrarier vos inclinations..-. Ma sœur esfr
riche; Monsieur... elle est même fort riche I*
— Hélas ! Monsieur, je vous jure que je
ne le savais pas quand je me suis permis
d'aime-r sa fille.
' — Ce qui no vous aurait pas empêché de
l'aimer, j'imagine... On. n'aime Ws quand
on veut ; on aime quand on peu,, et où l'on
peut.
— Cette différence do fortune, c'est vrai
ment une' chose terrible! fit le lieutenant
d'un air découragé. ' '
— Mon avis-, à moi, serait de ne-pas tant
y regarder, lorsque les autres convenances
se rencontrent dans une-union... Entre gens
qui se valent {iour la naissance, le rang, le
mérite, l'éducation, les sontimens, jo trouve
assez juste que ceux qui ont davantage don*
nent à ceux qui ont moins...
Cesïdées-lù flattaient trop doucement les
secrets désirs du jeune baron pourqu'il ne
fût pas heureux de les entendre exprimer
parTopcîe de celle qu'il aimait.
II l'ecoutait, les yeux rayonnans.
-r- Vrai, voilà comme je pense ! continua
M. d'Eiliy; mais, aj'outa-t-il aussitôt, ma-
soeur-ne,pense pas comme moi—et t'est elle,
elle seule qui décidera de vot»-sorti Si je
vous fais ces observations, ne croyez pas
que ce soit pour vous, opposer ce que .les
avocats appellent une fin de non-recévoir,
é't justifier mes refus. Non I Vous m'êtes
sympathique ; Antoinette vous aime... Je
ferai tout pour vous deux.
—■ Bientôt?- , - • .
' — Impatient! 1
—■ Qui ne le serait à ma place ?
—i C'est vrai! tout le monde! moi tout-le
premier!
— D'ailleurs, mon congé est si court !
— C'est bien, Monsieur l'amoureux! on
ne vous fera pas trop attendre.
— 01) 1 que vous êtes bon ! .
— Meilleur encore peut-être que-vous ne
croyez! ■' :
! —Comment cela?- .
— Jo déjeune demain chez ma ?œur; ello
a parfois la digestion assez tendre. Jo choi
sirai bien rno-n'temps, et je vous proinot» de
ne la point quitter'avant dlavoir présenté
votre requête. - ■ . . . t
— Alors vous me permettez de revenir
demain?
—Soyez ici à deux heures.
IV.
La jeunesse est prompte h l'espoir. Jacques.
s'.en alla le ciel dans l'àme. . -
Le reste de la journée, la nuit, la matinée
du lendemain se traînèrent avec une lenteur
désespérante.
On avait coupé les ailes mythologiques du
Temps; la dieu rapide n'était plus qu'un
cul-de-jatte impotent; une fièvrô u'iinpaiii-n-
ce,qu'il ne pouvait calmer, brftlait fê;saùgdu
jeurie^homme.' .. -/.*
. A doux heures précises, il se présentait;à
la. porto de SI.-d'Eilly!. >
L'oncle d'Antoinette,n'était pas encore do-
retour, mais il avait laissé désordres; le valeî
de chambre assura que Monsieur ne tarderait
certainement pas à rentrer, il pria M. ie ba
ron d'Ambleuse d'attendre un instant. ,
Le baron se promenait de long en larao
dans le salon, allant de la por'te à la fefiêtre,
et de la fenêtre à la porte, regardant les pàs-
saus dans la rue ou lès promeneurs dans ta
jardin, examinai)t les tableaux, feuillelaiu
les brochures, parcourant les journaux, es
sayant enfin mille façons do donner Li
change à son ûmo inquiète. Il se se»,tîiiî-'
maintenant beaucoup moins rassuré quo Ja
veille. .
Eofin, vers deux heures et demie., la. sfou-'
qette eut un retentissement formjflable,' an
nonçant la main du maîire.
— Ah ! pensa lo lieutenant, suis-je vrai
ment assez-lâche! Il ine semble à présent
que j'aimerais mieux que ce ne fût pas en
core lui. '
Il n'était pas lâche ! mais comme tous *
ceux dont le bonheur tient à un fil, il crai
gnait de voir ce fil .brisé dans sa main,
[C'était bien M. d'Eilly qui rentrait.
Quand il ouvrit la porte du salon, Jacques
lui regarda droit ou visage, en homme qtîi
veut connaître tout de suite, le sort qui 1V1-
tend : rl lui trouva la mine, soucieuse. M.
d'Eilly marcha vers lui d'un pas rapide, et
lui serra les deux mains avec uq hochement
de tête trop significatif.
—' Ah 1 Monsieur, fit le lieutenant, je ne le
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