Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1899-03-09
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 mars 1899 09 mars 1899
Description : 1899/03/09 (A3,N456). 1899/03/09 (A3,N456).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k67035758
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
»
■JltniiiWwl 'iflWrwi - if m -
[texte illisible]
[texte illisible]
1
flCPMUCtfll
18 V8IT08II AN Giru
.
%W=Ihl
(AIEIMIIK MffiSTIIT
femmes dt la Bible à Ura et à niliitsf
Psaume ex, 10.
[texte illisible]
[texte illisible]
Direction et ÀAHaMratfM s 14. ne sub"eorgee.
. '. -
r- -1. !mum mm
25 paVatla tla
66,
,1177"~
MLBMNH lUlfLin
ANNÉE m% 21 ADART 1
' UKIOmjMmnliMMIea»
4ktm fonswee. _____ i
Tontes lei eommmtiaaMoas rslstf^ss à
la rédaction doivset èlre eevoyéesà Itoe
Kmmy Poanaier, rédactrice en ehsf de la
nOIfDB.
La Fronde est LE San. JOURNAL
ayant un SUPPLEMENT TOUS LES
JOUM.
Ce supplément traite :
Le Lundi. — Des Nouvelles et Cor-
nspondanees de l'Etranger ;
Le Mardi. — Des Questions de Mu-
tualité et d'Assistance; .
La Mercredi. — Des Sciences Oc-
'cul&e8. Spiritualisme, Chiromancie, Nou-
velles Découvertes, etc. ;
Le Jeudi. — De Jeux et Sports, Cau-
serie littéraire et Revues;
Le Vendredi. — De Mode, de Re-
cettes, de Ménage, de Médecine prab-
que.Le Samedi. — Des choses de l'Ensei-
lDemen'.Le lJitIuJIaeM. - De toutes les Ques-
tions posées par les Lecteurs pendant la
semaine, questions auxquelles il est re-
pondu gratuitement.
Ce supplément devra ètro délivré
gratuitement à tous los acheteurside la
fttOlfDK, qui sont priés de le récla-
mer chez tous les marchands de jour-
aanx.
Aujourd'hui
Jeudi 9 mars
Courses à Auteoil..
Adoration perpétuelle à Notre-Dame de Bonne-,
NOg$se Notre-Dame de Salut, à 9 h. Messe an-
nuelle pour les membres défunts de la Société
des OEuvres de mer.....
Congé d&ns les écoles, lycées et Univer-
eitcs.
Ç1o rém 0
Départ du cortège officiel à 11 h. place de la
Concorde. .
A vnâui de Ville, à 3 h. Réception , .. de la Reine
des Reines.
A t'Opéra, 4, et dernier bal masqué.
Salle des Fourneaux, 7t, rue des Fourneaux,
Secrétariat populaire : consultations médicales et
juridiques gratuites. — Chants pour enfants.
Institut psycho-physiologique, 49, rue Saint-
André-des-.%rts, à 8 h. lit, conférence par M. Al-
bert Coutaud, docteur en droit : La pédagogie de
Mabetais.
Association philotecknique (section E ,igar-Qui-
aet). conférence à 8 h. 3|4, par Mlle Massy, pro-
fesseur à l'école EJgar-QuiBet : L'ouvre pédago-
gique de Mme KdgarQtiinet.
Visites au Musée Cernuschi de 10 à 4 h.
Visites aux Musées du Louvre, du Luxembourg,
de 9 h. à 5 h. Clamp de 11 h. à & h. Guimet et
Ralliera, de midi à 4 h. Palais de Jutice, de Il
à 4 h. Hôtel-de-Ville, de 2 à S h. Monnaie, de
midi à 3 heures. Trésor de Notre-Dame, Sainte-
Chapelle et Panthéon, de 10 à 4 h. Invalides,
musée et tombeau de midi à 3 h.Jardtn des
plantes, la ménagerie de Il à 5 h., galerie d'histoire
naturelle, de t1 à 3 h. Aquarium au Trocadéro, de
9 à 11 h. et de t à 4 h. Palais de IcIiRl.GmMIJt, de
10 h. li2 à 4 h. Pal4is de Fontainebleau, de 11 h.
à 4 b. Ve"lies : le Palais et les Trtanons, de
It h. à & h. Le Jeu de PXMMM.de midi à 4 h.
La Petite Folle
qu'on aimait bien
— L'eau est beaucoup trop bleue au-
jourd'hui, » dikelle. « Nous ne pourrons
point aller naviguer en barque...
— En vérité ? et pourquoi donc t
— Vous savez bien qu'elle est ainsi
parce que des sirènes ont eu, cette nuit,
leurs beaux yeux clairs, crevés par quel-
que marin effrayé et toutes leurs sœurs
fondant leurs yeux intacts en larmes,
pleurent ce désastre... »
11 répondit trîs humblement que c'était
là, pour lui, la première nouvelle d'une
telle aventure. Elle en parut plus cho-
quée ils et attristée qu'on n'eût pu croire et
s restèrent silencieux à regarder la
mer.
Elle était réellement d'un bleu surpre-
nant; plus bleue que le ciel, les bluets
et les yeux les plus purs, éblouissants
d'une couleur intense et magnifique qui
la cernait vers l'horizon d'un orbe net
comme un dessin.
Elle n'était point veloutés de moires
comme aux jours charmants où les
nuages légers en la couvrant, la font
pareille à un regard,et elle n'était point
troublée de boutes,—à peine remuait-elle
du léger frisson que soulevait sur son
bord le clapotis des petites vaguelettes
lentes et paresseuses,et rien ne semblait
Slus calme, plus sûr, plus divinement
berceur et apaisant, que cette mer immo-
bile et bleue.
— Eh bien, — répéta Mireline, —nous
n'irons point sur l'eau aujourd'hui.
Mais il protesta ; il aimait follement la
mer, les bateaux et la quotidienne pro-
menade oh la rêverie aventureuse et di-
vine rêvait mieux au roulis doux de la
grande câline, il n'y renonçait point ai-
sément. Quoi ! pour un caprice 1 une idée
de petite folle entêtée... Non 1 Il en avait
assez supporté de telles voltes burles-
ques d'un esprit enfantin et détraqué ;
et les continuels : « Fais ceci 1 Ne fais pas
cela ! » pour des raisons véritablement
absurdes et qui n'enétaient point,—dont
elle faisait virer et revirer dans un dé-
semparement de son propre esprit, tout
entier dompté et soumis à l'humeur de
cette femme lui devenaient intolérables.
Il la regarda et se sentit une haine pour
cette créature délicate et blanche. Il dé-
testa cette femme charmante, il méprisa
les détails délicieux de sa beauté : tu
cheveux noire et ses yeux bleus, ses
mains petites — bijoux frivoles - et
tout cet air d'espièglerie mélancolique,
cette allure de tendresse charmeuse.
Il alla jusqu'à nier en lui-même avoir
fumais aimé la petite âme gracieuse et
«elle qui s'étonnait aux choses les plus
étroits, les plus Oulbm$, et imaginait
4MO efcfaMÉMM iMMittee âk mm
dormir les petits enfants au giron de leur
nourrice......
De sentiments si violents il lui vint un
geste banal : il haussa les épaules.
Elle le vit et se mit à pleurer.
Elle était très jolie quand elle pleu-
rait. parce que c'étaient des larmes
sans conviction. Alors il se troubla. Il
dit durement :
— Mais parle 1 qu'as-tu ?
Naturellement, elle murmura d'une
voix brisée.
— Je n'ai rien... » Ce qui e&t pu parat-
tre fort exact à des yeux superficiels ;
mais elle avait, tout au contraire mille
causes de douleur. Confusément, parce
qu'en effet son âme était petite et papil-
lonnante, elle rappelait le temps où ce
qu'il adorait en elle, c'était précisément
sa fantaisie mobile, et à telle imagina-
tion extravagante enivré, séduit, il la
saisissait aussitôt en étreintes et en bai-
sers et l'appelait avec passion : sa petite
folle, qu'ois aimait bien...
Et voici que, par un inconcevable
changement, il s'irritait particulière-
ment aujourd'hui à ces identiques cho-
ses! Bien sûr, elle n'y tenait pas du tout
à cette histoire de sirènes aux yeux cre-
vés, - comment un tel conte lui était-il
venu à l'esprit, elle eut été fort en peine
de le dire, — elle croyait bien se rappe-
ler qu'en sortant de la maison, elle avait
eu la sournoise pensée d'empêcher, pour
ce jour, la promenade en barque. N'etait-
elle pas libre de ne pas avoir envie d'al-
ler sur l'eau?
Certes,— et elle eut pu dire : — je suis
lasse, j'ai mal à la tête, j'ai une visite ou
une course... des raisons raisonnables,
et, en se montrant très amoureuse,le re-
tenir, lui, près d'elle.
Mais non. Une idée saugrenue avait
rayé de son vol sa petite tête et voilà où
ils en étaient! —Elle boudait, il était fu-
• rieux...
Et, très vite, tout s'envenima. Il dit :
— C'est bien, je vais seul... »
Elle se jugea délaissée, atteinte dans
sa dignité et chercha par toutes les ru-
ses à l'empêcher d'accomplir un si noir
dessein. Il se montra intraitable; et
comme, sans plus prendre garde à ses
paroles lait rageuses et prometteuses, il veil
ait ayant donné ses ordres, à la manœu-
vre de l'embarcation, elle n'y put tenir
soudain et sauta à bord ; embarrassée
par les hauts talons de ses bottines
blanches, les volants et les dentelles de
sa robe, et son ombrelle, et ses chaînes en
sautoir et le nœud de tulle de sa voilette
que le vent ramenait contra son visage,
elle faillit perdre l'équilibre, mais enfin
se trouva casée à l'arrière à l'abri de la
tente et elle y demeurait immobile
comme une petite idole moderne.. La
barque fut détachée, fila. Comme il se
tenait loind'ellesilencieuso, elle n'eut pour
se distraire et se consoler que ses propres
ressources. Elle regardait l'eau bleue, si
bleue... et comme ils frôlaient de lon-
gues algues ondulantes, elle songea aux
sirènes...pauvres sirènes qui pleuraient
leurs sœurs mutilées...
Mon Dieu 1 cette histoire stupide, il eût
bien pu en rire... Si elle essayait encore ?
maintenant qu'elle avait cédé, qu'elle
était là et qu'il était content...
Content f... il n'en avait guère l'air :
les sourcils en barre sur des yeux féro-
ces et les lèvres crispées sur sa ciga-
rette...
Maladroite, elle tenta la chose. Et,avec
un mouvement vers lui, un adorable
mouvement de tout son corps qui eût
suffi à le reprendre — si elle eût eu la
sagesse de ne point parler ! elle dit d'une
voix susurrante:
— Alors, tu n'y crois pas, toi, dis aux
sirènes ?
Il désira sincèrement, ardemment la
tuer, l'anéantir là, comme un petit ani-
mal importun. Il se reconnut sauvage,
brutal, il eut horreur de lui-même.
Tout ce qu'il put faire fut de profé-
rer : » • t
— Laisse-moi tranquille, veux-tu, je te
prie...
Détournés l'un de l'autre ils contem-
plèrent, lui, sinistre, elle épeurée et
pleine de rancune, la merveilleuse mer
plus les bleueque le ciel,les bluetsetles leux
es plus purs... Et tout, autour deux,
l'eau, l'atmosphère les enveloppaient
de cette même couleur de bonheur,
de fête, leur bâtissait un aérien impondé-
rable palais d'amour où il eût été déli-
cieux de vivre une heure sans ombres,
une heure de rêve et de grâce légère, et
où ils passèrent, lui l'âme empoisonnée
du désir de se débarrasser d'elle, et elle,
la petite folk qu'on aimait bien, se di-
sant:
— Je n'y comprends rien 1 »
MAY ARMAND BLANC.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
La « Grande Victime »
Esterhazy est une canaille — notre avis
n'a jamais changé là-dessus. Mais voilà
qu'û devient une canaille tout à fait in-
téressante, une canaille précieuse, une
canaille de luxe, une canaille de choix t
Voyez-vous, on a beau dire : les dires
« racés » se reconnaissent et se retrouvent
toujours / Par race, je ne comprends pas,
bien entendu, k hasard bête de la nais-
sance, que peut altérer la bâtardise, la
dégénérescence; mais cette gorge data-
visme qui fait des aventuriers de certaine
envergure de belles Mies de proie.
Il s'est réveillé, le vieux vautour, las
tilt,., englué sur la barre de toutes les
juridictions — et déplumé, saignant,
meuglé des clartés trop vives, U lutte du
bec et de longle contre les MM.... qui
prétendent maintenant lui tordre le cou.
L'oiseau West pas de ceux qui me plai-
IMI; mais ........." en toccurence, c'est
**LaipmSe^St liée », M était lent
e® tfrtit tPÊÊttPté
tramord les intrigues, les tourments, la
apothéoses... et soudainement cela chan-
geait l On demandait à la Grande ne-
time, compte de ses mœurst On tlemtm-
dait à F Honneur de Formée, compte de
ses dettes t On insistent sur des vétilles,
des bagatelles, des Muettes, des riens !
Alors, il t'est fâché. Il sort ses pape-
mues, prête le serment solennel qui puni-
rait de sept ans de bagne la moindre in-
fraction ti la vérité dans ce qu'il dit.
Et le cocasse, c'est que les mêmes qui,
après publication des lettres à Mme de
Boulancu, symptôme de moralité, se je-
taient dtJ1&S les bras du Uhlan; accor-
daient, sans t appui d'aucun document,
toute créance à sa parole; le proclamaient
urbi et orbi un sincère et un persécuté,
tournent casaque aujourd'hui que sa
liberté, que sa peau sont Votage de sa
véracité, qu'il exhibe des pièces probantes,
des autographes qui ne sont plus des
faux.. i
Je ne parle même pas de sa logique
cependant à la portée des plus simples
d'esprits : « A urait-on fait tout cela pour
« moi, trtaurait-on avisé, protégé, pa-
« tronné de cette façon, si ce n'avait été
« en vertu d'om-i supérieurs — très ou- j
« ,Ir,..",.. » ..
Nous n'avons jamais dit antre chose :
pour ma part, mes comptes-rendus du
pseudo-procès de f 897, parus ici-m'une,
en sont garants. Ce n'est pas notre opi-
nion qui a changé, c'en est la confirma-
tion qui nous tombe du ciel, par l'organe
peu suave, mais bien informé d Es-
terhazy.
Cette reconnaissance officielle éclairait
la moitié du mystère : ce que j'appellerai
les voies et moyens. Il ne nous reste plus
à connaître quel' autre partie de F énigme :
le motif, la raison, le pourquoi de cette
mobilisation de volontés pour la défense
d" Esterhazy.
Là, il se montre fin peu naïf en nous
supposant susceptibles d'admettre telle
levée de boucliers pour l'amour de F art,
une tendresse envers un inconnu.
Mais il ne peut pas tout dire dun coup,
cet homme! Cela viendra. Cela se saura.
Et ce ne sera point très brillant pour d'au-
cuns... infiniment plus méprisables que
lui.
Car on en est là que de l'estimer — par
j contraste! On en est réduit à cette extré-
mité de préférer ce sacripant avoué, ce
! bandit professionnel, portant beau au
j moins, à cette ruée de cauteleuses fri-
pouilles, d'hypocrites, de pharisiens,
ruant leurs pattes sales de toutes les
compromissions dans la cuvette de Pi-
late 1
Ils ne « le » connaissent pas 1 — ou si
peu 1 Ils s'en lavent les mains ! Ils ne sont
pas responsables!
Allons donc! Au carcan et au pilori,
comme le camarade, tous ceux qui « en
furent » !
Je me les rappelle, lors du procès Zola.
Le premier jour, flli de tous comme UIl
chien galeux (qu 'àllait-il sortir au juste
de ces cUbats?) Esterhazy se promenait
seul, tout seul, le dos courbé, rongeant sa
moustache, également évité des civils et
des militaires.
Cela, Je l'a! va.
Exaspéré, il dut dire le mot magique.
Car le surlendemain, certains r fi. enca-
draient » selon son expression très juste,
lui rendaient les honneurs, lui faisaient
escorte 1
Nous disions, nous :
— Il y a là quelque chose de louche...
On nota répondait :
— Imbéciles!
Quand on ne nous hurlait pas : « Ven-
dus 1 »
Lisez donc, fy insiste, le 3. fascicule
de la brochure d esterhaz.
SÉVERINE.
PETITS BLEUS
A M. Francisque Sareey.
Mon cher Oncle,
Jamais votre sérénité ne fut plus di-
gne d'admiration. A l'heure où tous vos
confrères ne connaissent et ne traitent
qu'un seul sujet, à l'heure où nous dis-
cutons passionnément sur toutes les ba-
livernes que vous savez, ou plutôt que
vous ne voulez pas savoir, a l'heure où
l'on tente des coups d'Etat, au Parlement
ou place de la Nation, à l'heure où « le
char de l'Etat navigue sur le plus re-
doutable volcan » — tranquillement, béa-
tement, benoîtement, feuilletant tour à
tour votre Larousse et votre Littré, vous
vous proposez de résoudre cette inno-
cente question : « Faut-il dire : Je suis
allé ou je fus à Nanterre? »
Et tandis que les comptes-rendus des
Chambres, les documents publiés par
M* MimeraI, les révélations d'Esterhazy
encombrent les colonnes du Temps,.avec
un adorable et dédaigneux byzantinisme,
vous consacrez trois ou quatre articles à
ce palpitant problème. Le dictionnaire
de l'Académie, parait-il, s'exprime
ainsi :
« Etre, dans les temps - où ce verbe
prend l'auxiliaire avoir, se dit quelque-
fois pour aller,mais avec cette différence
que dans j'ai été à Rome par exemple j'«<
été fait entendre qu'on y est allé, mais
qu'on en est revenu, et que dans la
phrase il est allé à Rome, il est allé mar-
que simplement le voyage, sans indiquer
le retour. »
Vous ne voulez pas l'admettre, soit.
Mais voici qu'une difficulté m'embar-
rasse, et j'en suis sûre, vous ne me refu-
serez pas vos lumières pour la tran-
cher :
Faut-il dire : Dreyfus est allé à l'lie du
Diable?Ou : Il fut à 1"Ile du Diable? D'après
Littré, Faguet et l'Académie, on ne peut
pas dire : Il fut à l'lie du Diable — puis-
qu'il n'en est pas revenu.
Pourtant,s'il y meurt, s'il y est enterré,
cette façon de parler ne deviendra-t-elle
pu correcte ?
Et je n'ai pas besoin de vous rappeler
91W 408§ terriMejfros fetMfdf ,
dront ces deux simples petits mots : et n
. fut... Fuit... »
Souhaitons-le tout de mîm3, mon
cher Oncle, pour être bien sûrs de par-
ler congrument.
Uni Passants.
La Potinière
Grande impatience à l'Elysée, autour du
Président. Aucune désignation pour la
Maison civile. Vous pensez si les petites intri-
gues vont leur train, et les petites manœuYr'es
aussi. Des députés, des sénateurs oui ont eu
l'honneur de serrer la main à M. Loubet avant
qu'il fût élu, se font annoncer chaque jour —
et y vont de leur candidat. Hiersoir,oD faisait
venir en tête de la liste un préfet d'un dépar-
tement de l'Est. Un moment même,il fut ques-
tion de faire circuler une petite note dans les
journaux pour forcer la main. Au dernier mo-
ment, cependant, on se ravisa. On a aussi
bien fait, c'est toujours une gaffe de moins.
FRISETTE.
Le Droit de Grâce
Quand les rois montaient sur le trône,
il était d'usage qu'ils fissent remise au
peuple, de quelques taxes, corvées ou
dîmes, en don de joyeux avènement.
Aujourd'hui, M. Loubet vient d'être
appelé aux plus hautes fonctions qu'un
homme puisse remplir en notra démo-
cratie, et il nous prend l'envie de lui de-
mander, nous aussi, un don de bien-
venue.
Là-bas, à la Grande Roquette, dans la
légendaire cellule du condamné à mort,
un jeune homme, presque un enfant, il
n'a que vingt ans, passe de longues
journées, tenaillé par 1 effroi, tressaillant
au moindre bruit, dans l'attente ultime
de son heure dernière. Il vit depuis des
semaines avec le cauchemar irritant de
la guillotine dressant dans l'aube ses bras
sinistres; il frissonne sous la hantise du
couperet justicier dont il croit, la nuit
dans ses rjves, apercevoir les reflets
métalliques il demeure angoissé,
étreint par l'horreur.
C'est pour lui, pour Schneider que je
veux crier pitié.
Non point qu'il ne fût coupable,certes,
et justement puni, mais c'est au nom de
sa pauvre mère, si vaillante, si honnête,
que son crime a plongée dans la honte et
la douleur que je veux implorer, à mains
jointes, et réclamer cette tête, marquée
pour le bourreau, mais que M. Loubet ne
voudra pas faire rouler dans le panier de
son, pour ne point tacher de sang son avè-
nement à l'Elysée.
Oh ï s'il avait pu voir, comme je viens
de le faire, cette malheureuse femme
obligée de quitter son quartier du fau-
bourg Saint-Antoine où elle vendait des
fruits dans une petite voiture, bafouée,
honnie par les autres marchandes qui la
désignaient aux chalands sous le nom de
la « mère de l'assassin » s'il l'avait trou-
vée comme moi, secouée de sanglots,
son pauvre cœur si gros et si douloureux
qu'elle le tient à deux mains dans ses
crises de larmes, comme si elle craignait
qu'il n'éclatât bien vite, il prononcerait
le mot sauveur, le mot divin qui doit
être si doux à dire : le mot de grâce.
Elle, l'humble, la modeste, ne sait que
gémir et prier, aux heures trop pénibles
où, fléchissante, elle s'incline sous le
poids rude dont la fatalité la chargea,
j Hier, je gravissais les quatre étages de
! son nouveau logement du boulevard
Turbigo, où dans une maison, d'aspect
bourgeois, elle est allée abriter son nom
sali...
— Mme Schneider?
— C'est moi.
On me reçoit dans la chambre à cou-
cher, une pièce vaste, très claire, d'une
propreté avenante, avec ses fenêtres ver-
sant largement la lumière sur deux lits
bien étirés, recouverts de courtes-pointes
de dentelle d'une exquise blancheur.
Une table ronde, quelques chaises,
une cheminée arrangée avec goût, deux
bénitiers, des gravures pieuses, complè-
tent l'ameublement.
Le cœur pris, par la douleur grande
é pan due sur le visage de la mère, jolie
encore sous ses bandeaux grisonnants,
nous parlons toutes deux longtemps, elle
confiante, moi essayant de lui insuffler
un peu d'espoir.
— Oh 1 s'exclame-t-elle tout à coup,
si je pouvais parler...
— Au président?
— Non, je n'oserais pas, mais à Mme
Loubet. C'est une femme comme moi,
pas vrai, avec elle, j'aurais moins peur,
je lui dirais...
— Vous lui diriez ?...
Mme Schneider a un geste craintif,
elle cache sa tête dans ses mains, san-
glote convulsivement, puis soudain se
redressant, avec dans les yeux cette
divine et surhumaine énergie des mères
prêtes à lutter pour leurs petits.
— Eh bien quoi, je pleurerais, les
larmes, c'est la prière des femmes, et
quand je lui aurais crié oh ! de toute
mon âme : « Je suis sa mère 1 » Que pour-
rais-je ajouter de plus?
Et la malheureuse suffoque,halète,
la poitrine oppressée par des sanglots
mal retenus. Avec un âpre plaisir elle
me conte l'enfance de son pauvre gar-
çon, doux, pas méchant, un fou, cepen-
dant, exagéré, la * tête vive, sensible à
l'excès : Un vrai toqué, déclarc-t-elle. Et
c'est ce qui la peine.
— Il était fou, oui, je vous l'assure,
le misérable enfant, et c'est pourquoi on
devrait bicume prendre en patié. Au pays,
là-bas, en Alsace, les Sclmeider sont
nombreux, le nom est commun, savez-
vous comment on distinguait la famille
de mon mari : on les appelaient « Schnei-
der les fous ». C'est triste à avouer, je
n'avais pas voulu,à cause de mes enfants
parler de ces choses, mais s'il passait
là-bas, lui, ce serait bien plus horrible
encore.»
La mère, les t$n* ouverts démesu-
rément, les deux mains portées à son '
coeur dans un geste affreux, comme si
devant elle,tout à coup, venait de surgir
le couperet sinistre, pleure douloureuse-
ment, les lèvres violacées, les joues pour
pres, haletante, le cœur tordu affreuse-
ment...
La respiration se rétablit, elle reprend
vie pour reparler de son fils, elle n'a pas
été le voir, il a repoussé sa visite.
— Je ne veux pas qu'elle vienne sur-
tout, a-t-il dit à son frère. Avec sa mala-
die de cœur, si elle m'apercevait derrière
ces barreaux, elle serait capable de mou-
rir tout d'un coup. Oubliez-moi donc et
qu'il en soit de moi ce qu'il pourra. »
Et en me rappelant ces souvenirs qui
la rongent et la minent, Mme Schneider
a sur son visage un tel pli de souffrance,
de torture, que nous en sommes comme
angoissée, et que nous promettons à la
pauvre mère de jeter notre en de pitié
en ces lignes simples et modestes, où
nous voudrions mettre le meilleur de no-
tre âme.
Une femme, pantelante, souffre, en
attendant à genoux une parole de clé-
mence...
Nous avons bon espoir. M. Loubet, en
souvenir de la maman en cheveux blancs
gui, heureuse et flère, lui sourit de la
ferme de Marsan ne, ne voudra point re-
pousser cette supplique suprême d'une
mère endeuillée qui tend vers lui ses
mains tremblantes.....
Non, en vérité, il ne le peut pas.
MARIE-LOUISE NÉRON.
On dit...
A L'ÉLYSÉE
Le Président de la République a fait re-
mettre pour les fêtes de la. Mi-carême, une
somme de 253 francs au Comité des mar-
chés de Paris et 250 francs au Comité de la
cavalcade des étudiants.
M. Loubet a en outre envoyé au Comité
des fêtes, pour être remis à la Reine des
Reines, un bracelet en or.
UN PEU PARTOUT
M. Baihaul dont on n'a pas oublié les Im-
pressions cellulaires, publiait en novembre
dernier un roman, l'Amoureuse Foi, dont
l'édition a. été vite épuisée.
Voici qu'on annonce de lui un nouveau
livre : Vidée suprême. de Galérws Kopf. En-
suite viendront deux volumes sous la déno-
mination de : La vie anxieuse, le premier in-
titulé : Chair d misère, le second : Fini de
rire.
L'ancien ministre se transforme en litté-
rateur. H a beaucoup vu, beaucoup souf-
fert, de très près étudié les hommes. Sous
la trame romanesque, il peint la vie réelle ;
ses personnages sont vrais et une philoso-
phie se dégage de ses œuvres.
C'est aujourd'hui, 9 mars, que Flamma-
rion met en vente l'Idée suprême de Galé-
rius Kopf. Cette étude intéressera par son
originalité, et le nom même du héros ne
manquera pas d'évoquer le souvenir de
certain personnage qui tlt tant de bruit dans
les milieux politiques.
—0—
Nou3 apprenons la mort à Besançon de
l'amiral Chauvin ancien chef d'Etat-major
du Ministère de la Marine..
M. Lockroy a désigné un de ses officiers
d'ordonnance pour le représenter aux
obsèques.
—o—
En présence de l'information judiciaire
ouverte contre la L;eue de la Patrie fran-
çaise, le comité a décidé que la conférence
de M. Maurice Barrés, annoncée pour le
vendredi 10 mars, est remise à une date
ultérieure.
—o—
La Société amicale du Loiret donnera le
samedi il mars 1899, à 9 heures et demie
du soir, dans les salons de l'institut Charras,
4, rue Charras, sa fête de famille annuelle,
avec le concours d'artistes de l'Opéra, de
la Comédie-Française, de l'Opéra-Comique,
et de chansonniers de Montmartre. Cette
fête se terminera par une saynète de M.
Henri Lavedan, de l'Académie française.
—o—
L'agence Havas dément le bruit du rappel
du genéral Galliéni....
Le général Galliéni vient simplement en
France pour se reposer pendant quelques
mois. Il rejoindra ensuite son poste.
La mission du colonel Pennequin n'est
que temporaire.
—o—
On annonce le mariage de Mlle Edmée ae
Rouvre, fille de M. Philippe de Rouvre, se-
crétaire rédaoleur du Sénat, et Mme Phi-
lippe de Rouvre, avec M. Léonce Fargeas,
adjoint de ln classe des affaires indigènes
de la Côte d'Afrique, hors cadres.
LOGIQUE
L'Aurore ayant accordé quelques marques
de compassion à Ranavalo qu'on vient de
transporter en Algérie, le Gaulois s'en étonne
et conclut ainsi :
« Eh bien ! mais, et le duo d'Orléans, et
le prince Victor, M. Clemenceau ? "
Il y a beaucoup à dire là-dessus, comme
affirmait le bon brahmine, ceci, par exem-
ple : La reine de Madagascar, ea pleine
possession de son tle, n était pas un sujet
de trouble pour la population française. On
pourrait même oroire que c'est nous qui
avons mis à mal son pays. Le cas des pré-
tendants est autre.
Soyez assuré que la France leur serait
ouverte s'ils bornaient leur ambition à
notre existence commune : bons pères,
bons époux, électeurs respectables.
Peut-être voudraient-ils, mais que pen-
serait leur parti ? Et voilà pourquoi se ré-
signent les souverains honoraires qui n'au-
ront jamais d'histoire.
LA DAms D. Voilés.
D. VOILÉE.
Le service ée la Me»n ien
Hait fntslteaent pe"omt wm am
à tentes les isurtïihitrleee ajaat
mmruti mm JmusiI tftm abeaul»
636
UssiwÉbsl* M *0 asrls pris
êm rail '"'.''''''' ftatêe saxlss-
tll -If Il.... et Hfhjréw fâtolslt-
LE PROCÈS
DE MADAME BIANCHINI
Le réquisitoire
La salle des Assises était comble hier:
les curieux étaient venus plus nombreux
encore que les jours précédents, attirés
par la perspective d'une plaidoirie de
M* Henri Robert, et aussi par la curiosité
d'assister au dénouement du drame qui
s'est joué au mois de mai dans l'apparte-
ment du boulevard des Italiens,et ces trois
derniers jours au Palais de Justice.
Il reslaltà entendre un témoin à aéobarge.
M. Vanor qui déclare que Mme Bianoblni
avait sur sa mère uni influence « douce-
ment magnétique » et qu'il la croit person-
nellement « rayonnante d'innocence. »
M. l'avocat général Lombard prend en-
suite la parole et prononce un réquisitoire
qui est fort long.
M. l'avocat général Lombard parle d'une
voix monotone en se balançant légèrement
de droite à gauche, et en faisant peu de
gestes. Il n'est pu, à la vérité, très élo-
quent, mais son argumentation est très
serrée, très documentée au point de vue
juridique et d'une réfutation difficile.
Tout d'abord, le ministère publie, rap-
pelle les conditions dans lesquelles s'est
raiL le mariage de Mme Bianoblnit qui con-
nut son mari dans la maison de couture
qu'il dirigeait rue Boudreau. Connaissant la
situation difficile dans laquelle se trouvait
Bianchini qui était sur le point de faire
faillite, la jeune femme n'hésita point pour-
tant à l'épouser. A quel mobile obéissait-
elle en agissant ainsi ? C'est ce qu'il est
assez difficile d'établir, puisqu'elle-même a
déclaré qu'elle n'avait jamais eu pour son
mari qu'une affection purement fraternelle.
Sans doute, elle pensa qu'en unissant aux
rares qualités artistiques de Bianohini, son
entente personnelle des affaires, elle arri-
verait à des résultats merveilleux; quoi
qu'il en soit, depuis le moment où elle
l'épousa, jusqu'au mois de janvier 1898, le
ménage dépensa plus d'un demi-million
âui appartenait à Mme Adam, mère de Mme
ianobini.
Après l'affaire désastreuse de l'Eldorado,
Mme Bianchini dont l'énergie commençait
à s'épuiser au milieu des mille complica-
tions de l'existence bizarre qu'elle menait,
se vit réduite à la misère,et en février 1898
elle tenta de s'empoisonner. Dans ce but elle
s'était procuré deux flacons d'atropine;
elle en absorba un et mit l'autre sous son
oreiller; c'est son mari qui le lui prit lors-
qu'il la soigna. Ceci dénote déjà chez cette
remme une tendance vers l'idée fixe
de l'empoisonnement Au moment même où
Mme Bianchini essayait de mettre fin à ses
jours, son mari lui déclarait qu'il était las
de l'existence odieuse qu'il menait et qu'il
désirait divorcer. Tout en paraissant se
montrer favorable à ce projet, l'accusée s'y
opposait sourdement,et sa mère,Mme Adam,
en deux lettres qu'elle lui écrivit et qui ont
été lues au cours de l'interrogatoire, dé-
clare nettement que s'il y a divorce, elle
rompra toutes relations avec sa fille.
Dans ces conditions, la situation de Mme
Bianchini devenait intolérable, et c'est
1 alors sans doute qu'elle eut l'idée de se dé-
barrasser de son mari.
M.l'avocat général Lombard rappelle alors
tous les incidents qui ont marqué la mala-
die de Bianchini et qui ont déjà été rappor-
tés, tant dans l'acte d'accusation que dans
les divers interrogatoires de l'accusée et des
témoins.
La première charge qui pèse sur l'accu-
sée, o est de n'avoir envoyé chercher un
médecin lorsque son mari tomba malade,
qu'à huit heures et demie du soir, alors
que l'instruction a révélé que depuis quatre
heures de l'après-midi environ, elle était
avertie de l'aggravation du mal.
Cela ressort du témoignage de la bonne,
Mme Delinotte, de celui de M. Emile Duret
Î[ui vint vers six heures au boulevard des
It.aliens,et auquel Mme Bianohini a dit que
son mari était dans le coma, et enfin des
déclarations de plusieurs personnes aux-
quelles Mayer a annoncé dans la soirée que
Bianchini était perdu.
Enfin, quand elle se décida, elle fit appe-
ler le docteur Courtex qui est un spécia-
liste des soins de la bouche, et non le doc-
teur Tiercelin qu'elle connaissait aussi, qui
s'occupe de médecine générale, mais qui
connaissait admirablement les effets de
l'empoisonnement par l'atropine, puisqu'il
avait soigné l'accusée lorsqu elle tenta de
se suicid er.
Les témoignages des docteurs Chcvassu
et Naret sont conformes aux rapports dé-
posés à l'instruction; quant aux dépositions
des docteurs Charoot et Gilles de la Tou-
rette elles sont emereintes d'hésitations et
de contradictions. En outre, on a essayé
d'influencer les jurés avec le nom et l'auto-
rité du docteur Jean Charcot. Celui-ci n'est
que étre le fils de l'illustre médecin, il est peut-
tre appelé IL une grande notoriété, mais
gour 1 instant il est encore fort jeune et ne
prétend pas lui-même posséder une science
infaillible. L'avocat général continue dono
à partager l'avis des médecins experls, et
il indique que l'hypothèse de l'empoison-
nement de M. Bianchini par lui-môme doit
être écartée ; cela résulte des déclarations
qu'il a faites à l'instruction.
L'aoousée n'a pu jamais expliquer pour
quelles raisons elle s'était procuré une
aussi grande quantité d'atropine —soixante
grammes en quinze jours. — Elle fabriqua
même à cet effet de fausses ordonnances,
et ce ne pouvait être, comme elle le pré-
tend, pour soigner son chien, ni pour s em-
bellir en se dilatant les prunelles.
Dès lors, dit M. l'avocat général, son but
est certain et il termine en disant :
«Demandez-vous, messieurs tes jurés,
puisqu'il est prouvé que Bianchini ne s est
pas empoisonné lui-même et puisque d au-
tre part il est certain qu'il a été empoisonné,
quoi peut être l'auteur du erime. Votre
réponse ne peut faire de doute. »
La plaidoirie
Après une suspension d'audienoe qui uure
vingt minutes, le président Bonnet donne la
parole à Me Henri Robertqui prononce aveo
le talent dont il est ooutumier une admira-
ble plaidoirie.
« Messieurs les jurés, dit-il, vous avez à»
Juger une affaire d'empoisonnement dal1l
laquelle on n'a pu vous présenter aucune
preuve scientifique, et vous vous trouvesn'a
en présence d'un drame dont on n a pu
vous expliquer le mobile.
Confiant en votre justice et en votre im-
partialité, J'ai la
une angoisse vous suffiront pour ne pu en.
voyer à l'échafaud ou au bagne une femme
iaDOO8DIe. Boirtoos mêma la première hy.
rien dans oe que vous aves pu en-
Undre ne peut vous décider à prononoer
une condamnation qw, mile f^elto .soit,
amènerait oertaiaemeat f.a mort d4 ma
«Usate.
»
■JltniiiWwl 'iflWrwi - if m -
[texte illisible]
[texte illisible]
1
flCPMUCtfll
18 V8IT08II AN Giru
.
%W=Ihl
(AIEIMIIK MffiSTIIT
femmes dt la Bible à Ura et à niliitsf
Psaume ex, 10.
[texte illisible]
[texte illisible]
Direction et ÀAHaMratfM s 14. ne sub"eorgee.
. '. -
r- -1. !mum mm
25 paVatla tla
66,
,1177"~
MLBMNH lUlfLin
ANNÉE m% 21 ADART 1
' UKIOmjMmnliMMIea»
4ktm fonswee. _____ i
Tontes lei eommmtiaaMoas rslstf^ss à
la rédaction doivset èlre eevoyéesà Itoe
Kmmy Poanaier, rédactrice en ehsf de la
nOIfDB.
La Fronde est LE San. JOURNAL
ayant un SUPPLEMENT TOUS LES
JOUM.
Ce supplément traite :
Le Lundi. — Des Nouvelles et Cor-
nspondanees de l'Etranger ;
Le Mardi. — Des Questions de Mu-
tualité et d'Assistance; .
La Mercredi. — Des Sciences Oc-
'cul&e8. Spiritualisme, Chiromancie, Nou-
velles Découvertes, etc. ;
Le Jeudi. — De Jeux et Sports, Cau-
serie littéraire et Revues;
Le Vendredi. — De Mode, de Re-
cettes, de Ménage, de Médecine prab-
que.Le Samedi. — Des choses de l'Ensei-
lDemen'.Le lJitIuJIaeM. - De toutes les Ques-
tions posées par les Lecteurs pendant la
semaine, questions auxquelles il est re-
pondu gratuitement.
Ce supplément devra ètro délivré
gratuitement à tous los acheteurside la
fttOlfDK, qui sont priés de le récla-
mer chez tous les marchands de jour-
aanx.
Aujourd'hui
Jeudi 9 mars
Courses à Auteoil..
Adoration perpétuelle à Notre-Dame de Bonne-,
NOg$se Notre-Dame de Salut, à 9 h. Messe an-
nuelle pour les membres défunts de la Société
des OEuvres de mer.....
Congé d&ns les écoles, lycées et Univer-
eitcs.
Ç1o rém 0
Départ du cortège officiel à 11 h. place de la
Concorde. .
A vnâui de Ville, à 3 h. Réception , .. de la Reine
des Reines.
A t'Opéra, 4, et dernier bal masqué.
Salle des Fourneaux, 7t, rue des Fourneaux,
Secrétariat populaire : consultations médicales et
juridiques gratuites. — Chants pour enfants.
Institut psycho-physiologique, 49, rue Saint-
André-des-.%rts, à 8 h. lit, conférence par M. Al-
bert Coutaud, docteur en droit : La pédagogie de
Mabetais.
Association philotecknique (section E ,igar-Qui-
aet). conférence à 8 h. 3|4, par Mlle Massy, pro-
fesseur à l'école EJgar-QuiBet : L'ouvre pédago-
gique de Mme KdgarQtiinet.
Visites au Musée Cernuschi de 10 à 4 h.
Visites aux Musées du Louvre, du Luxembourg,
de 9 h. à 5 h. Clamp de 11 h. à & h. Guimet et
Ralliera, de midi à 4 h. Palais de Jutice, de Il
à 4 h. Hôtel-de-Ville, de 2 à S h. Monnaie, de
midi à 3 heures. Trésor de Notre-Dame, Sainte-
Chapelle et Panthéon, de 10 à 4 h. Invalides,
musée et tombeau de midi à 3 h.Jardtn des
plantes, la ménagerie de Il à 5 h., galerie d'histoire
naturelle, de t1 à 3 h. Aquarium au Trocadéro, de
9 à 11 h. et de t à 4 h. Palais de IcIiRl.GmMIJt, de
10 h. li2 à 4 h. Pal4is de Fontainebleau, de 11 h.
à 4 b. Ve"lies : le Palais et les Trtanons, de
It h. à & h. Le Jeu de PXMMM.de midi à 4 h.
La Petite Folle
qu'on aimait bien
— L'eau est beaucoup trop bleue au-
jourd'hui, » dikelle. « Nous ne pourrons
point aller naviguer en barque...
— En vérité ? et pourquoi donc t
— Vous savez bien qu'elle est ainsi
parce que des sirènes ont eu, cette nuit,
leurs beaux yeux clairs, crevés par quel-
que marin effrayé et toutes leurs sœurs
fondant leurs yeux intacts en larmes,
pleurent ce désastre... »
11 répondit trîs humblement que c'était
là, pour lui, la première nouvelle d'une
telle aventure. Elle en parut plus cho-
quée ils et attristée qu'on n'eût pu croire et
s restèrent silencieux à regarder la
mer.
Elle était réellement d'un bleu surpre-
nant; plus bleue que le ciel, les bluets
et les yeux les plus purs, éblouissants
d'une couleur intense et magnifique qui
la cernait vers l'horizon d'un orbe net
comme un dessin.
Elle n'était point veloutés de moires
comme aux jours charmants où les
nuages légers en la couvrant, la font
pareille à un regard,et elle n'était point
troublée de boutes,—à peine remuait-elle
du léger frisson que soulevait sur son
bord le clapotis des petites vaguelettes
lentes et paresseuses,et rien ne semblait
Slus calme, plus sûr, plus divinement
berceur et apaisant, que cette mer immo-
bile et bleue.
— Eh bien, — répéta Mireline, —nous
n'irons point sur l'eau aujourd'hui.
Mais il protesta ; il aimait follement la
mer, les bateaux et la quotidienne pro-
menade oh la rêverie aventureuse et di-
vine rêvait mieux au roulis doux de la
grande câline, il n'y renonçait point ai-
sément. Quoi ! pour un caprice 1 une idée
de petite folle entêtée... Non 1 Il en avait
assez supporté de telles voltes burles-
ques d'un esprit enfantin et détraqué ;
et les continuels : « Fais ceci 1 Ne fais pas
cela ! » pour des raisons véritablement
absurdes et qui n'enétaient point,—dont
elle faisait virer et revirer dans un dé-
semparement de son propre esprit, tout
entier dompté et soumis à l'humeur de
cette femme lui devenaient intolérables.
Il la regarda et se sentit une haine pour
cette créature délicate et blanche. Il dé-
testa cette femme charmante, il méprisa
les détails délicieux de sa beauté : tu
cheveux noire et ses yeux bleus, ses
mains petites — bijoux frivoles - et
tout cet air d'espièglerie mélancolique,
cette allure de tendresse charmeuse.
Il alla jusqu'à nier en lui-même avoir
fumais aimé la petite âme gracieuse et
«elle qui s'étonnait aux choses les plus
étroits, les plus Oulbm$, et imaginait
4MO efcfaMÉMM iMMittee âk mm
dormir les petits enfants au giron de leur
nourrice......
De sentiments si violents il lui vint un
geste banal : il haussa les épaules.
Elle le vit et se mit à pleurer.
Elle était très jolie quand elle pleu-
rait. parce que c'étaient des larmes
sans conviction. Alors il se troubla. Il
dit durement :
— Mais parle 1 qu'as-tu ?
Naturellement, elle murmura d'une
voix brisée.
— Je n'ai rien... » Ce qui e&t pu parat-
tre fort exact à des yeux superficiels ;
mais elle avait, tout au contraire mille
causes de douleur. Confusément, parce
qu'en effet son âme était petite et papil-
lonnante, elle rappelait le temps où ce
qu'il adorait en elle, c'était précisément
sa fantaisie mobile, et à telle imagina-
tion extravagante enivré, séduit, il la
saisissait aussitôt en étreintes et en bai-
sers et l'appelait avec passion : sa petite
folle, qu'ois aimait bien...
Et voici que, par un inconcevable
changement, il s'irritait particulière-
ment aujourd'hui à ces identiques cho-
ses! Bien sûr, elle n'y tenait pas du tout
à cette histoire de sirènes aux yeux cre-
vés, - comment un tel conte lui était-il
venu à l'esprit, elle eut été fort en peine
de le dire, — elle croyait bien se rappe-
ler qu'en sortant de la maison, elle avait
eu la sournoise pensée d'empêcher, pour
ce jour, la promenade en barque. N'etait-
elle pas libre de ne pas avoir envie d'al-
ler sur l'eau?
Certes,— et elle eut pu dire : — je suis
lasse, j'ai mal à la tête, j'ai une visite ou
une course... des raisons raisonnables,
et, en se montrant très amoureuse,le re-
tenir, lui, près d'elle.
Mais non. Une idée saugrenue avait
rayé de son vol sa petite tête et voilà où
ils en étaient! —Elle boudait, il était fu-
• rieux...
Et, très vite, tout s'envenima. Il dit :
— C'est bien, je vais seul... »
Elle se jugea délaissée, atteinte dans
sa dignité et chercha par toutes les ru-
ses à l'empêcher d'accomplir un si noir
dessein. Il se montra intraitable; et
comme, sans plus prendre garde à ses
paroles lait rageuses et prometteuses, il veil
ait ayant donné ses ordres, à la manœu-
vre de l'embarcation, elle n'y put tenir
soudain et sauta à bord ; embarrassée
par les hauts talons de ses bottines
blanches, les volants et les dentelles de
sa robe, et son ombrelle, et ses chaînes en
sautoir et le nœud de tulle de sa voilette
que le vent ramenait contra son visage,
elle faillit perdre l'équilibre, mais enfin
se trouva casée à l'arrière à l'abri de la
tente et elle y demeurait immobile
comme une petite idole moderne.. La
barque fut détachée, fila. Comme il se
tenait loind'ellesilencieuso, elle n'eut pour
se distraire et se consoler que ses propres
ressources. Elle regardait l'eau bleue, si
bleue... et comme ils frôlaient de lon-
gues algues ondulantes, elle songea aux
sirènes...pauvres sirènes qui pleuraient
leurs sœurs mutilées...
Mon Dieu 1 cette histoire stupide, il eût
bien pu en rire... Si elle essayait encore ?
maintenant qu'elle avait cédé, qu'elle
était là et qu'il était content...
Content f... il n'en avait guère l'air :
les sourcils en barre sur des yeux féro-
ces et les lèvres crispées sur sa ciga-
rette...
Maladroite, elle tenta la chose. Et,avec
un mouvement vers lui, un adorable
mouvement de tout son corps qui eût
suffi à le reprendre — si elle eût eu la
sagesse de ne point parler ! elle dit d'une
voix susurrante:
— Alors, tu n'y crois pas, toi, dis aux
sirènes ?
Il désira sincèrement, ardemment la
tuer, l'anéantir là, comme un petit ani-
mal importun. Il se reconnut sauvage,
brutal, il eut horreur de lui-même.
Tout ce qu'il put faire fut de profé-
rer : » • t
— Laisse-moi tranquille, veux-tu, je te
prie...
Détournés l'un de l'autre ils contem-
plèrent, lui, sinistre, elle épeurée et
pleine de rancune, la merveilleuse mer
plus les bleueque le ciel,les bluetsetles leux
es plus purs... Et tout, autour deux,
l'eau, l'atmosphère les enveloppaient
de cette même couleur de bonheur,
de fête, leur bâtissait un aérien impondé-
rable palais d'amour où il eût été déli-
cieux de vivre une heure sans ombres,
une heure de rêve et de grâce légère, et
où ils passèrent, lui l'âme empoisonnée
du désir de se débarrasser d'elle, et elle,
la petite folk qu'on aimait bien, se di-
sant:
— Je n'y comprends rien 1 »
MAY ARMAND BLANC.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
La « Grande Victime »
Esterhazy est une canaille — notre avis
n'a jamais changé là-dessus. Mais voilà
qu'û devient une canaille tout à fait in-
téressante, une canaille précieuse, une
canaille de luxe, une canaille de choix t
Voyez-vous, on a beau dire : les dires
« racés » se reconnaissent et se retrouvent
toujours / Par race, je ne comprends pas,
bien entendu, k hasard bête de la nais-
sance, que peut altérer la bâtardise, la
dégénérescence; mais cette gorge data-
visme qui fait des aventuriers de certaine
envergure de belles Mies de proie.
Il s'est réveillé, le vieux vautour, las
tilt,., englué sur la barre de toutes les
juridictions — et déplumé, saignant,
meuglé des clartés trop vives, U lutte du
bec et de longle contre les MM.... qui
prétendent maintenant lui tordre le cou.
L'oiseau West pas de ceux qui me plai-
IMI; mais ........." en toccurence, c'est
**LaipmSe^St liée », M était lent
e® tfrtit tPÊÊttPté
tramord les intrigues, les tourments, la
apothéoses... et soudainement cela chan-
geait l On demandait à la Grande ne-
time, compte de ses mœurst On tlemtm-
dait à F Honneur de Formée, compte de
ses dettes t On insistent sur des vétilles,
des bagatelles, des Muettes, des riens !
Alors, il t'est fâché. Il sort ses pape-
mues, prête le serment solennel qui puni-
rait de sept ans de bagne la moindre in-
fraction ti la vérité dans ce qu'il dit.
Et le cocasse, c'est que les mêmes qui,
après publication des lettres à Mme de
Boulancu, symptôme de moralité, se je-
taient dtJ1&S les bras du Uhlan; accor-
daient, sans t appui d'aucun document,
toute créance à sa parole; le proclamaient
urbi et orbi un sincère et un persécuté,
tournent casaque aujourd'hui que sa
liberté, que sa peau sont Votage de sa
véracité, qu'il exhibe des pièces probantes,
des autographes qui ne sont plus des
faux.. i
Je ne parle même pas de sa logique
cependant à la portée des plus simples
d'esprits : « A urait-on fait tout cela pour
« moi, trtaurait-on avisé, protégé, pa-
« tronné de cette façon, si ce n'avait été
« en vertu d'om-i supérieurs — très ou- j
« ,Ir,..",.. » ..
Nous n'avons jamais dit antre chose :
pour ma part, mes comptes-rendus du
pseudo-procès de f 897, parus ici-m'une,
en sont garants. Ce n'est pas notre opi-
nion qui a changé, c'en est la confirma-
tion qui nous tombe du ciel, par l'organe
peu suave, mais bien informé d Es-
terhazy.
Cette reconnaissance officielle éclairait
la moitié du mystère : ce que j'appellerai
les voies et moyens. Il ne nous reste plus
à connaître quel' autre partie de F énigme :
le motif, la raison, le pourquoi de cette
mobilisation de volontés pour la défense
d" Esterhazy.
Là, il se montre fin peu naïf en nous
supposant susceptibles d'admettre telle
levée de boucliers pour l'amour de F art,
une tendresse envers un inconnu.
Mais il ne peut pas tout dire dun coup,
cet homme! Cela viendra. Cela se saura.
Et ce ne sera point très brillant pour d'au-
cuns... infiniment plus méprisables que
lui.
Car on en est là que de l'estimer — par
j contraste! On en est réduit à cette extré-
mité de préférer ce sacripant avoué, ce
! bandit professionnel, portant beau au
j moins, à cette ruée de cauteleuses fri-
pouilles, d'hypocrites, de pharisiens,
ruant leurs pattes sales de toutes les
compromissions dans la cuvette de Pi-
late 1
Ils ne « le » connaissent pas 1 — ou si
peu 1 Ils s'en lavent les mains ! Ils ne sont
pas responsables!
Allons donc! Au carcan et au pilori,
comme le camarade, tous ceux qui « en
furent » !
Je me les rappelle, lors du procès Zola.
Le premier jour, flli de tous comme UIl
chien galeux (qu 'àllait-il sortir au juste
de ces cUbats?) Esterhazy se promenait
seul, tout seul, le dos courbé, rongeant sa
moustache, également évité des civils et
des militaires.
Cela, Je l'a! va.
Exaspéré, il dut dire le mot magique.
Car le surlendemain, certains r fi. enca-
draient » selon son expression très juste,
lui rendaient les honneurs, lui faisaient
escorte 1
Nous disions, nous :
— Il y a là quelque chose de louche...
On nota répondait :
— Imbéciles!
Quand on ne nous hurlait pas : « Ven-
dus 1 »
Lisez donc, fy insiste, le 3. fascicule
de la brochure d esterhaz.
SÉVERINE.
PETITS BLEUS
A M. Francisque Sareey.
Mon cher Oncle,
Jamais votre sérénité ne fut plus di-
gne d'admiration. A l'heure où tous vos
confrères ne connaissent et ne traitent
qu'un seul sujet, à l'heure où nous dis-
cutons passionnément sur toutes les ba-
livernes que vous savez, ou plutôt que
vous ne voulez pas savoir, a l'heure où
l'on tente des coups d'Etat, au Parlement
ou place de la Nation, à l'heure où « le
char de l'Etat navigue sur le plus re-
doutable volcan » — tranquillement, béa-
tement, benoîtement, feuilletant tour à
tour votre Larousse et votre Littré, vous
vous proposez de résoudre cette inno-
cente question : « Faut-il dire : Je suis
allé ou je fus à Nanterre? »
Et tandis que les comptes-rendus des
Chambres, les documents publiés par
M* MimeraI, les révélations d'Esterhazy
encombrent les colonnes du Temps,.avec
un adorable et dédaigneux byzantinisme,
vous consacrez trois ou quatre articles à
ce palpitant problème. Le dictionnaire
de l'Académie, parait-il, s'exprime
ainsi :
« Etre, dans les temps - où ce verbe
prend l'auxiliaire avoir, se dit quelque-
fois pour aller,mais avec cette différence
que dans j'ai été à Rome par exemple j'«<
été fait entendre qu'on y est allé, mais
qu'on en est revenu, et que dans la
phrase il est allé à Rome, il est allé mar-
que simplement le voyage, sans indiquer
le retour. »
Vous ne voulez pas l'admettre, soit.
Mais voici qu'une difficulté m'embar-
rasse, et j'en suis sûre, vous ne me refu-
serez pas vos lumières pour la tran-
cher :
Faut-il dire : Dreyfus est allé à l'lie du
Diable?Ou : Il fut à 1"Ile du Diable? D'après
Littré, Faguet et l'Académie, on ne peut
pas dire : Il fut à l'lie du Diable — puis-
qu'il n'en est pas revenu.
Pourtant,s'il y meurt, s'il y est enterré,
cette façon de parler ne deviendra-t-elle
pu correcte ?
Et je n'ai pas besoin de vous rappeler
91W 408§ terriMejfros fetMfdf ,
dront ces deux simples petits mots : et n
. fut... Fuit... »
Souhaitons-le tout de mîm3, mon
cher Oncle, pour être bien sûrs de par-
ler congrument.
Uni Passants.
La Potinière
Grande impatience à l'Elysée, autour du
Président. Aucune désignation pour la
Maison civile. Vous pensez si les petites intri-
gues vont leur train, et les petites manœuYr'es
aussi. Des députés, des sénateurs oui ont eu
l'honneur de serrer la main à M. Loubet avant
qu'il fût élu, se font annoncer chaque jour —
et y vont de leur candidat. Hiersoir,oD faisait
venir en tête de la liste un préfet d'un dépar-
tement de l'Est. Un moment même,il fut ques-
tion de faire circuler une petite note dans les
journaux pour forcer la main. Au dernier mo-
ment, cependant, on se ravisa. On a aussi
bien fait, c'est toujours une gaffe de moins.
FRISETTE.
Le Droit de Grâce
Quand les rois montaient sur le trône,
il était d'usage qu'ils fissent remise au
peuple, de quelques taxes, corvées ou
dîmes, en don de joyeux avènement.
Aujourd'hui, M. Loubet vient d'être
appelé aux plus hautes fonctions qu'un
homme puisse remplir en notra démo-
cratie, et il nous prend l'envie de lui de-
mander, nous aussi, un don de bien-
venue.
Là-bas, à la Grande Roquette, dans la
légendaire cellule du condamné à mort,
un jeune homme, presque un enfant, il
n'a que vingt ans, passe de longues
journées, tenaillé par 1 effroi, tressaillant
au moindre bruit, dans l'attente ultime
de son heure dernière. Il vit depuis des
semaines avec le cauchemar irritant de
la guillotine dressant dans l'aube ses bras
sinistres; il frissonne sous la hantise du
couperet justicier dont il croit, la nuit
dans ses rjves, apercevoir les reflets
métalliques il demeure angoissé,
étreint par l'horreur.
C'est pour lui, pour Schneider que je
veux crier pitié.
Non point qu'il ne fût coupable,certes,
et justement puni, mais c'est au nom de
sa pauvre mère, si vaillante, si honnête,
que son crime a plongée dans la honte et
la douleur que je veux implorer, à mains
jointes, et réclamer cette tête, marquée
pour le bourreau, mais que M. Loubet ne
voudra pas faire rouler dans le panier de
son, pour ne point tacher de sang son avè-
nement à l'Elysée.
Oh ï s'il avait pu voir, comme je viens
de le faire, cette malheureuse femme
obligée de quitter son quartier du fau-
bourg Saint-Antoine où elle vendait des
fruits dans une petite voiture, bafouée,
honnie par les autres marchandes qui la
désignaient aux chalands sous le nom de
la « mère de l'assassin » s'il l'avait trou-
vée comme moi, secouée de sanglots,
son pauvre cœur si gros et si douloureux
qu'elle le tient à deux mains dans ses
crises de larmes, comme si elle craignait
qu'il n'éclatât bien vite, il prononcerait
le mot sauveur, le mot divin qui doit
être si doux à dire : le mot de grâce.
Elle, l'humble, la modeste, ne sait que
gémir et prier, aux heures trop pénibles
où, fléchissante, elle s'incline sous le
poids rude dont la fatalité la chargea,
j Hier, je gravissais les quatre étages de
! son nouveau logement du boulevard
Turbigo, où dans une maison, d'aspect
bourgeois, elle est allée abriter son nom
sali...
— Mme Schneider?
— C'est moi.
On me reçoit dans la chambre à cou-
cher, une pièce vaste, très claire, d'une
propreté avenante, avec ses fenêtres ver-
sant largement la lumière sur deux lits
bien étirés, recouverts de courtes-pointes
de dentelle d'une exquise blancheur.
Une table ronde, quelques chaises,
une cheminée arrangée avec goût, deux
bénitiers, des gravures pieuses, complè-
tent l'ameublement.
Le cœur pris, par la douleur grande
é pan due sur le visage de la mère, jolie
encore sous ses bandeaux grisonnants,
nous parlons toutes deux longtemps, elle
confiante, moi essayant de lui insuffler
un peu d'espoir.
— Oh 1 s'exclame-t-elle tout à coup,
si je pouvais parler...
— Au président?
— Non, je n'oserais pas, mais à Mme
Loubet. C'est une femme comme moi,
pas vrai, avec elle, j'aurais moins peur,
je lui dirais...
— Vous lui diriez ?...
Mme Schneider a un geste craintif,
elle cache sa tête dans ses mains, san-
glote convulsivement, puis soudain se
redressant, avec dans les yeux cette
divine et surhumaine énergie des mères
prêtes à lutter pour leurs petits.
— Eh bien quoi, je pleurerais, les
larmes, c'est la prière des femmes, et
quand je lui aurais crié oh ! de toute
mon âme : « Je suis sa mère 1 » Que pour-
rais-je ajouter de plus?
Et la malheureuse suffoque,halète,
la poitrine oppressée par des sanglots
mal retenus. Avec un âpre plaisir elle
me conte l'enfance de son pauvre gar-
çon, doux, pas méchant, un fou, cepen-
dant, exagéré, la * tête vive, sensible à
l'excès : Un vrai toqué, déclarc-t-elle. Et
c'est ce qui la peine.
— Il était fou, oui, je vous l'assure,
le misérable enfant, et c'est pourquoi on
devrait bicume prendre en patié. Au pays,
là-bas, en Alsace, les Sclmeider sont
nombreux, le nom est commun, savez-
vous comment on distinguait la famille
de mon mari : on les appelaient « Schnei-
der les fous ». C'est triste à avouer, je
n'avais pas voulu,à cause de mes enfants
parler de ces choses, mais s'il passait
là-bas, lui, ce serait bien plus horrible
encore.»
La mère, les t$n* ouverts démesu-
rément, les deux mains portées à son '
coeur dans un geste affreux, comme si
devant elle,tout à coup, venait de surgir
le couperet sinistre, pleure douloureuse-
ment, les lèvres violacées, les joues pour
pres, haletante, le cœur tordu affreuse-
ment...
La respiration se rétablit, elle reprend
vie pour reparler de son fils, elle n'a pas
été le voir, il a repoussé sa visite.
— Je ne veux pas qu'elle vienne sur-
tout, a-t-il dit à son frère. Avec sa mala-
die de cœur, si elle m'apercevait derrière
ces barreaux, elle serait capable de mou-
rir tout d'un coup. Oubliez-moi donc et
qu'il en soit de moi ce qu'il pourra. »
Et en me rappelant ces souvenirs qui
la rongent et la minent, Mme Schneider
a sur son visage un tel pli de souffrance,
de torture, que nous en sommes comme
angoissée, et que nous promettons à la
pauvre mère de jeter notre en de pitié
en ces lignes simples et modestes, où
nous voudrions mettre le meilleur de no-
tre âme.
Une femme, pantelante, souffre, en
attendant à genoux une parole de clé-
mence...
Nous avons bon espoir. M. Loubet, en
souvenir de la maman en cheveux blancs
gui, heureuse et flère, lui sourit de la
ferme de Marsan ne, ne voudra point re-
pousser cette supplique suprême d'une
mère endeuillée qui tend vers lui ses
mains tremblantes.....
Non, en vérité, il ne le peut pas.
MARIE-LOUISE NÉRON.
On dit...
A L'ÉLYSÉE
Le Président de la République a fait re-
mettre pour les fêtes de la. Mi-carême, une
somme de 253 francs au Comité des mar-
chés de Paris et 250 francs au Comité de la
cavalcade des étudiants.
M. Loubet a en outre envoyé au Comité
des fêtes, pour être remis à la Reine des
Reines, un bracelet en or.
UN PEU PARTOUT
M. Baihaul dont on n'a pas oublié les Im-
pressions cellulaires, publiait en novembre
dernier un roman, l'Amoureuse Foi, dont
l'édition a. été vite épuisée.
Voici qu'on annonce de lui un nouveau
livre : Vidée suprême. de Galérws Kopf. En-
suite viendront deux volumes sous la déno-
mination de : La vie anxieuse, le premier in-
titulé : Chair d misère, le second : Fini de
rire.
L'ancien ministre se transforme en litté-
rateur. H a beaucoup vu, beaucoup souf-
fert, de très près étudié les hommes. Sous
la trame romanesque, il peint la vie réelle ;
ses personnages sont vrais et une philoso-
phie se dégage de ses œuvres.
C'est aujourd'hui, 9 mars, que Flamma-
rion met en vente l'Idée suprême de Galé-
rius Kopf. Cette étude intéressera par son
originalité, et le nom même du héros ne
manquera pas d'évoquer le souvenir de
certain personnage qui tlt tant de bruit dans
les milieux politiques.
—0—
Nou3 apprenons la mort à Besançon de
l'amiral Chauvin ancien chef d'Etat-major
du Ministère de la Marine..
M. Lockroy a désigné un de ses officiers
d'ordonnance pour le représenter aux
obsèques.
—o—
En présence de l'information judiciaire
ouverte contre la L;eue de la Patrie fran-
çaise, le comité a décidé que la conférence
de M. Maurice Barrés, annoncée pour le
vendredi 10 mars, est remise à une date
ultérieure.
—o—
La Société amicale du Loiret donnera le
samedi il mars 1899, à 9 heures et demie
du soir, dans les salons de l'institut Charras,
4, rue Charras, sa fête de famille annuelle,
avec le concours d'artistes de l'Opéra, de
la Comédie-Française, de l'Opéra-Comique,
et de chansonniers de Montmartre. Cette
fête se terminera par une saynète de M.
Henri Lavedan, de l'Académie française.
—o—
L'agence Havas dément le bruit du rappel
du genéral Galliéni....
Le général Galliéni vient simplement en
France pour se reposer pendant quelques
mois. Il rejoindra ensuite son poste.
La mission du colonel Pennequin n'est
que temporaire.
—o—
On annonce le mariage de Mlle Edmée ae
Rouvre, fille de M. Philippe de Rouvre, se-
crétaire rédaoleur du Sénat, et Mme Phi-
lippe de Rouvre, avec M. Léonce Fargeas,
adjoint de ln classe des affaires indigènes
de la Côte d'Afrique, hors cadres.
LOGIQUE
L'Aurore ayant accordé quelques marques
de compassion à Ranavalo qu'on vient de
transporter en Algérie, le Gaulois s'en étonne
et conclut ainsi :
« Eh bien ! mais, et le duo d'Orléans, et
le prince Victor, M. Clemenceau ? "
Il y a beaucoup à dire là-dessus, comme
affirmait le bon brahmine, ceci, par exem-
ple : La reine de Madagascar, ea pleine
possession de son tle, n était pas un sujet
de trouble pour la population française. On
pourrait même oroire que c'est nous qui
avons mis à mal son pays. Le cas des pré-
tendants est autre.
Soyez assuré que la France leur serait
ouverte s'ils bornaient leur ambition à
notre existence commune : bons pères,
bons époux, électeurs respectables.
Peut-être voudraient-ils, mais que pen-
serait leur parti ? Et voilà pourquoi se ré-
signent les souverains honoraires qui n'au-
ront jamais d'histoire.
LA DAms D. Voilés.
D. VOILÉE.
Le service ée la Me»n ien
Hait fntslteaent pe"omt wm am
à tentes les isurtïihitrleee ajaat
mmruti mm JmusiI tftm abeaul»
636
UssiwÉbsl* M *0 asrls pris
êm rail '"'.''''''' ftatêe saxlss-
tll -If Il.... et Hfhjréw fâtolslt-
LE PROCÈS
DE MADAME BIANCHINI
Le réquisitoire
La salle des Assises était comble hier:
les curieux étaient venus plus nombreux
encore que les jours précédents, attirés
par la perspective d'une plaidoirie de
M* Henri Robert, et aussi par la curiosité
d'assister au dénouement du drame qui
s'est joué au mois de mai dans l'apparte-
ment du boulevard des Italiens,et ces trois
derniers jours au Palais de Justice.
Il reslaltà entendre un témoin à aéobarge.
M. Vanor qui déclare que Mme Bianoblni
avait sur sa mère uni influence « douce-
ment magnétique » et qu'il la croit person-
nellement « rayonnante d'innocence. »
M. l'avocat général Lombard prend en-
suite la parole et prononce un réquisitoire
qui est fort long.
M. l'avocat général Lombard parle d'une
voix monotone en se balançant légèrement
de droite à gauche, et en faisant peu de
gestes. Il n'est pu, à la vérité, très élo-
quent, mais son argumentation est très
serrée, très documentée au point de vue
juridique et d'une réfutation difficile.
Tout d'abord, le ministère publie, rap-
pelle les conditions dans lesquelles s'est
raiL le mariage de Mme Bianoblnit qui con-
nut son mari dans la maison de couture
qu'il dirigeait rue Boudreau. Connaissant la
situation difficile dans laquelle se trouvait
Bianchini qui était sur le point de faire
faillite, la jeune femme n'hésita point pour-
tant à l'épouser. A quel mobile obéissait-
elle en agissant ainsi ? C'est ce qu'il est
assez difficile d'établir, puisqu'elle-même a
déclaré qu'elle n'avait jamais eu pour son
mari qu'une affection purement fraternelle.
Sans doute, elle pensa qu'en unissant aux
rares qualités artistiques de Bianohini, son
entente personnelle des affaires, elle arri-
verait à des résultats merveilleux; quoi
qu'il en soit, depuis le moment où elle
l'épousa, jusqu'au mois de janvier 1898, le
ménage dépensa plus d'un demi-million
âui appartenait à Mme Adam, mère de Mme
ianobini.
Après l'affaire désastreuse de l'Eldorado,
Mme Bianchini dont l'énergie commençait
à s'épuiser au milieu des mille complica-
tions de l'existence bizarre qu'elle menait,
se vit réduite à la misère,et en février 1898
elle tenta de s'empoisonner. Dans ce but elle
s'était procuré deux flacons d'atropine;
elle en absorba un et mit l'autre sous son
oreiller; c'est son mari qui le lui prit lors-
qu'il la soigna. Ceci dénote déjà chez cette
remme une tendance vers l'idée fixe
de l'empoisonnement Au moment même où
Mme Bianchini essayait de mettre fin à ses
jours, son mari lui déclarait qu'il était las
de l'existence odieuse qu'il menait et qu'il
désirait divorcer. Tout en paraissant se
montrer favorable à ce projet, l'accusée s'y
opposait sourdement,et sa mère,Mme Adam,
en deux lettres qu'elle lui écrivit et qui ont
été lues au cours de l'interrogatoire, dé-
clare nettement que s'il y a divorce, elle
rompra toutes relations avec sa fille.
Dans ces conditions, la situation de Mme
Bianchini devenait intolérable, et c'est
1 alors sans doute qu'elle eut l'idée de se dé-
barrasser de son mari.
M.l'avocat général Lombard rappelle alors
tous les incidents qui ont marqué la mala-
die de Bianchini et qui ont déjà été rappor-
tés, tant dans l'acte d'accusation que dans
les divers interrogatoires de l'accusée et des
témoins.
La première charge qui pèse sur l'accu-
sée, o est de n'avoir envoyé chercher un
médecin lorsque son mari tomba malade,
qu'à huit heures et demie du soir, alors
que l'instruction a révélé que depuis quatre
heures de l'après-midi environ, elle était
avertie de l'aggravation du mal.
Cela ressort du témoignage de la bonne,
Mme Delinotte, de celui de M. Emile Duret
Î[ui vint vers six heures au boulevard des
It.aliens,et auquel Mme Bianohini a dit que
son mari était dans le coma, et enfin des
déclarations de plusieurs personnes aux-
quelles Mayer a annoncé dans la soirée que
Bianchini était perdu.
Enfin, quand elle se décida, elle fit appe-
ler le docteur Courtex qui est un spécia-
liste des soins de la bouche, et non le doc-
teur Tiercelin qu'elle connaissait aussi, qui
s'occupe de médecine générale, mais qui
connaissait admirablement les effets de
l'empoisonnement par l'atropine, puisqu'il
avait soigné l'accusée lorsqu elle tenta de
se suicid er.
Les témoignages des docteurs Chcvassu
et Naret sont conformes aux rapports dé-
posés à l'instruction; quant aux dépositions
des docteurs Charoot et Gilles de la Tou-
rette elles sont emereintes d'hésitations et
de contradictions. En outre, on a essayé
d'influencer les jurés avec le nom et l'auto-
rité du docteur Jean Charcot. Celui-ci n'est
que étre le fils de l'illustre médecin, il est peut-
tre appelé IL une grande notoriété, mais
gour 1 instant il est encore fort jeune et ne
prétend pas lui-même posséder une science
infaillible. L'avocat général continue dono
à partager l'avis des médecins experls, et
il indique que l'hypothèse de l'empoison-
nement de M. Bianchini par lui-môme doit
être écartée ; cela résulte des déclarations
qu'il a faites à l'instruction.
L'aoousée n'a pu jamais expliquer pour
quelles raisons elle s'était procuré une
aussi grande quantité d'atropine —soixante
grammes en quinze jours. — Elle fabriqua
même à cet effet de fausses ordonnances,
et ce ne pouvait être, comme elle le pré-
tend, pour soigner son chien, ni pour s em-
bellir en se dilatant les prunelles.
Dès lors, dit M. l'avocat général, son but
est certain et il termine en disant :
«Demandez-vous, messieurs tes jurés,
puisqu'il est prouvé que Bianchini ne s est
pas empoisonné lui-même et puisque d au-
tre part il est certain qu'il a été empoisonné,
quoi peut être l'auteur du erime. Votre
réponse ne peut faire de doute. »
La plaidoirie
Après une suspension d'audienoe qui uure
vingt minutes, le président Bonnet donne la
parole à Me Henri Robertqui prononce aveo
le talent dont il est ooutumier une admira-
ble plaidoirie.
« Messieurs les jurés, dit-il, vous avez à»
Juger une affaire d'empoisonnement dal1l
laquelle on n'a pu vous présenter aucune
preuve scientifique, et vous vous trouvesn'a
en présence d'un drame dont on n a pu
vous expliquer le mobile.
Confiant en votre justice et en votre im-
partialité, J'ai la
une angoisse vous suffiront pour ne pu en.
voyer à l'échafaud ou au bagne une femme
iaDOO8DIe. Boirtoos mêma la première hy.
rien dans oe que vous aves pu en-
Undre ne peut vous décider à prononoer
une condamnation qw, mile f^elto .soit,
amènerait oertaiaemeat f.a mort d4 ma
«Usate.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.58%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 81.58%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k67035758/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k67035758/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k67035758/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k67035758/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k67035758
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k67035758
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k67035758/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest