Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-12-17
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 décembre 1898 17 décembre 1898
Description : 1898/12/17 (A2,N374). 1898/12/17 (A2,N374).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703493v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
La Fronde
S LIC NUMÉRO : CINQ _t&ne.
SAMEDI 1T DÉCEMBRE 1898. — SAINTE OLYMPE
DEUXIÈME ANNÉE. — N- 374 -- -
CALENDRIER RÉPUBLICAIN
2J FRIMAIRE AN CVIt
ît=V^=%:^'
CALENDRIER PROTESTANT
passages de la Bible à lire et à raéiitae
Esaïe LXI, 10.
CALENDRIER RUSSE
5 DÉCEMBRE 1893
-
CALENDRIER ISRAÉLITE
ANNÉE 5659, 4 TF,BETII
Prix des Abonnements : „
Un An 20 fr. Six Mois 10 fr. 50 Trois - Mois 5 fr. jO. |
DÉPARTEMENTS ET ALGÉRIE - 24 35 Cr. Cr. ~ 18 fr. fr. * - 10 fr. »
'ETR,%NGLIX (UNION postale) -
-
DIRECTRICE : MA^GUERITE ;4-, DUHAND - 1
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georges.
Téléphone 221.71
~ -Lu. -n-- sout reç.;- a p B u JouMe et *-8 ■*•*?»?*' Cerr.
-
--
' IiA FBOWDE. journal qnotidtem,
politise, littéraire, est diricé.
administré, rcd;gé, compose par
des femmes.
Aujourd'hui
Samedi 17 décembre
' Adoration perpétuelle à Notre-Dame-de-Grâce
te Pas s y.
A Saint-Sulpice. ordination.
Au Palais de fi lace, matinée.. ,
Paris,
e).ir
la
France.
Orient
.
d'éducation
militaires : Les Touristes rl,(titrais. rt-Athènes
t A la Salle des AyriKiiteurs, Atones,
6 a h *îî4 soirée *lo l',\Ilialice fr.,,tnraise.
Vaison'André, «, rue Balagny, soirée orga-
wisèp par la Solidarité des tritnardeurs.
rité île I"O¡ophdillaL ito Arts.i c 2 à 1 1-
Mu-
tucl5.
A
du
Sportive Amicale des
Jot4telirs Siè.qc Socittl lyoititai,,;, 10, rue de Bretagne, assem-
des
ÎS« ™ vïe'fc la il constitution déUnitive de
la « Tour d'Auvergne II. Concorde, à
7 h. Eti 112 Beigifilie, du soir. "iVand^meeUng contradictoire,
pb:losùphÍ\'¡UC du CtJul'l';,'r h. de Marseille, à 4 h.
du1"-,S!,,.''pour Saint-Louis, Alger et Bougie
i'KffiSpUsKS.fè
Dédéagh,
pi,~
à
,el -({-:. G. T ( t du iLve. il to h. 52 du matin, pour
«•"■w-York par le paquebot Li Normait(lie (C.
Avilies aux Musées (ll' Louvre, du 5 WSSSSli
de 9 h à 5 h. Ctuiiij de Il h. à & n. ijumu:
Galliera,
à
midi
et
»^H^cH-'JE?Î5ÏÎ2^
S\ïî h. d de 1 à 4 Il. l'élis de Saint-Germaill. de
10 h. 1|2 à i h. Palais d.' Fontainebleau, de 11 h.
à 4 h. Versailie' : le Palais et 1-s Trianons, de
11 li. à 5 h. le Jel' de l' i une, de mi,li àjjv-^^
—tir"
Voir à la -t.. pu»t*. Je» Cours et
Conférences d'ànjonrd'hm»
ÉPHÉMÉRIDES
17 décembre 1780.
Naissance de Mary Sommerville
De Humboldt a écrit : « Dans les mathémati-
ques pures, Mary Sommerville est tout à fait
SI'k11 e "é était ".Olle de l'amiral écossais Fairfax;
plie apprit les mathématiques et 1 astronomie,
ce ene qUI ne riSUh, (ns d' être une excellente
musicienne; elle avait un talent spécial pour
faire la cuisine et collectionnait SeS habita elle-
""eUc'épousa un hommo de condition modeste
nommé Urcetf : le jeune ménage était fort pau-
vre puisque, lorsque son père mourut, Mary dut
vre vcndre slm unique châle pour racheter le por-
trait Restée de veuvc av{'C deux garçons elle épousa
pon cousin Sommervillç. ancien nu decinde ma-
ri ne avec lequel elle fuitr.s heureuse. C est elle
qui r traduit ou anglais les ouvrages de Lap lace;
elle nulilia en t'uti- divers ouvrages de physi-
que de sa composition. Elle mourut à Naples en
Vo-o a l'A,m t\« .m Jr»'-vincrts douze ans.
M.-L. N.
Souvenirs
d'Antan
Il y peu de gens à Paris, s'étant créé
un nom en ces dernières trente années,
qui n'aient au moins une fois dans leur
vie traversé l'hospitalière demeure de
Nina de Villard, comtesse Hector de
Cal lias. A une époque déjà lointaine, les
hôtes familiers de la maison étaient d a-
bord les trois frères Cros, dont l un,
Charles, poète de talent et inventeur de
génie, découvrit le phonographe avant
Eddison, mais dédaigna de l 'appliquer;
puis, Edmond Bazire, Armand Marras,
Germain Nouveau, Richepin jeune et
superbe, portant un bracelet d 'or à
son bras ; Forain, le peintre Franc
Lami, Emile Goudeau, Léon Dierx,
Catulle Mondes , Villiers de l'Isle
Adam, — ces deux derniers particuliè-
rement favoris — Raoul Ponchon (pour-
quoi l'tÜ-je rencontré chez Nina, en pleine
rue des Moines, vêtu d un authentique
costume breton?) Maurice Bouchor, Mar-
celin Desboutins, le puissant artiste qui,
à la première représentation à la Comé-
die-Française, d'une pièce de lui, faite
en collaboration avec Iules Amigues, je
crois, s'endormit si profondément dans
son fauteuil d'orchestre, que les bravos
qui accompagnaient chaque fin d acte ne
parvinrent pointa leréveillei du paisible
sommeil dans lequel il était pl™f*;j —
on y vovait encore Auguste de Chatillon,
Stéphane Mallarmé, de Sivry, et cet
extraordinaireToupiers-Béziers dont un
acte représenté sur le théâtre du Gym-
nase, et un petit volume de vers forment
tout le bagage littéraire, mais qui, en
revanche, parla toujours magnifique-
ment, témoin ce jour oii taquiné par
deux ou trois niais sur son parasitisme
en la maison, il dressa très haute su
. tète blanche et les regardant bien en face
de son œil unique, proféra solennelle-
ment :
— Tout le monde, messieurs napa^
l'uO:ÜiEUR d'être pauvre.
*
Après que fut survenue la mort d<
cette charmante et si artiste Nina, si
mère Mme GaiHard, très écœurée pa
l'ingratitude de beaucoup de ceux qu Cil
avait si longtemps reçus, leur ferma s.
Sorte, et ne la rouvrit que pour quelque
dèles seulement. Villiers de l'ialc Adam
Bazire (toujours avec un duel sur les pel
bras Emile Goudeau, Marcelin Desbou- de
tins, Godde, qui s'occupait tellement dei
d'occultisme que sa raison sombra dans d i
la nuit, Augusta Holmes, et moi, for- et
màmes autour d'elle un potit cercle d in- coi
times, où nous eûmes souvent la joie en
d'ouïr en leur primeur, les admirables rai
œuvres de notre grande et célèbre amie ; av
plus tard le cercle s'agrandit ; quelques en
personnages nouveaux furent présentés; tri
les mages amenés par Emile Goudeau lis
firent leur apparition : ce furent I apus, au
Pôladan, le très savant Stanislas de
Guaîta, morphinomane exaspéré ; plus ne
tard encore M. Ch... le plus parisien et le bt
plus subtil des avoués de Pans, conseiller di
sagace de la maîtresse de la maison, la spi- pr
rituelle et talentueuse Louise Abbema, ex
Charles de Sivry, Dubulle, de l 'Opéra, et
Gilbert Martin, le satirique dessinateur tri
politique, se joignirent a nous et le dl- ne
ner du samedi fut créé. Holmes seule n y ra
vint point, réservant sa chère présence il i
pour les jours de très stricte intimité, a\
d'où étaient exclus ceux que 1 lustre ot
musicienne ne connaissait pas parfaite- m
ment. C'était le dîner Holmès cr
En revanche, le samedi, nous étions v(
nombreux autour de la grande table, et cr
ce fut là que Péladan, qui ne s était pas tr
encore promu à la dignité de mais ^
qu'on traitait de Joséphin, exhiba ses M
costumes les plus fantaisistes : veston de pi
peluche mauve, gilet de toile d argent en aj
forme de pourpoint, cravate flottante de di
dentelles, culottes bouffantes, et bottes
de peau dedaim; ou bien encore vêtu d un
habit gris à trois collets, qui le faisait v
ressembler il un noble émigré, -ou bien q
encore...j'en passe et (les meilleurs, pour f(
en arriver à ceci, c est que, Emile Gou-
deau, et un autre de nos amis appelé par CI
nous Polo, jaloux tous les deux des SllC- p
cès de Péladan, résolurent de l éclipser n
en son faste, ne fût-ce que pour un soir. d
Or. à cet effet, la nuit tombante venue, ils a
grimpèrent chez Dubulle qui habitait
l'étage au-dessus de chez Mme Gaillard
et s'y transformèrent. Polo en grand
prêtre de la Juive, Goudeau en Sparafu- a
cile de Rigolette, et Dubulle en Raoul de s
Nevers. A l'heure du diner, ils descendi- c
l'cnt, et tous les trois, se présentantde vant
la porte du salon, qui s'ouvrit pour eux a «
deux battants, tirent ainsi vètus une en-
trÚe solennelle; ce que voyant, Sivry,
! saisissant aussitôt la fumisterie, s élance
' au piano et improvise en leur honneur
une marche triomphale qui porta aussi 1
; haut que possible, l'éclat de leur succès .
et de nos fous rires. j
Mais ce n'était pas tout encore. Mme !
Gaillard — songez que l'aimable femme
dépassait alors sa quatre-vingliune an-
née. - Mme Gaillard, dis-je, mise au .
- fait de la plaisanterie projette, avait
t affublé ses deux femmes de chambre,
. Augustine et Cécile, la première dun «
habillement alsacien, la seconde, une <
» belle fille au type oriental, d un superbe 1
r costume algérien tout fiambant d or, et .
ruisselant (je sequins. Ainsi vêtues, elles .
e nous servirent avec leur habituelle ponc- ,
l* tualilé, ce qui nous amusa infiniment.
lt Bientôt Emile Goudeau, gêné Pil)' son
- immense feutre, dont la Pj",rne rcdu;t.e a
a l'état de squelette menaçait l tt-d <1 addo-
l" ma, se débarrassa de ee ,:ou \'l'(,.-i..'lwf en !c
posant sur la tète de son proche voisin,
celui-ci à son tour le passa à sa voisine ; le
n chapeau lit ainsi le tour de la table, et
finit, je ne sais pourquoi, par se poser
- sur ma tète; bonassement je le gardayant toujours eu un goût bohémien
pour les mascarades improvtsécs. Bientôt
après la perruque de Sparafueile, irJu^|lG
sur le crâne déjà assez él ourilH' du poète,
suivit le même chemin que le feutre bos-
sué, mais cette fois s'arrêta à nn-route sur
l 1 le fronllégèremen l déplume tleChariesde
Sivryqui fut ravi, au fond, je crois, d crtre
paré d'une si luxuriante chevelure ; elle
;é lui mangeait les sourcils, un œi 1 tout
s entier, et, abondante, retombait sur ses J
ir épaul.'s. Vous voyez le tableau que pro-
le sentait ainsi la table entourée de gent»
le devisant avec gravité sur les choses
3s d'art, et oubliant, dans 1 entraînement
a- de la conversation, le profond ridicule
n dont ces divers accoutrements les ren-
le daient l'objet : un bandit en haidons,
nt un prêtre somptueux, un seigneur été-
r; gant, une femme en toilette de s^ir^
s\ coiffée d'un reste de <*liapeuu, et dut e
et ombre de plume, un musicien aux mouv
à taches blondes affublé d une perruque
ic noire, et de plus, deux suivantes, cireu-
x, lant autour d'eux dans le costume dchi
le décrit. Entre nous, qui étions tous de*
è- amis, cela n'avait guère d 9 9}
Ir- nous avions même déjn oublie tl en ut,
ne lorsque la sonnette de 1 antichambie ie-
ue tentit. On n'attendait personne.
ir- Les deux femmes de service se IWpci-
ii, pilèrent. Des cris joyeux, subitement
té- réprimés, se firent entendre, et tout
ite aussitôt dans la salle à manger brillam-
ie ment illuminée, parée de fleurs, 1 entrée
ils inattendue d'un étranger très brun, très
'os correct, cravate de blanc, en habit noir,
ne qui recula d un p is en jetant sur nous
aie des regards effarés. Il y eut un moment
de stupeur de part et d 'autre, que
)n, Chartes de Sivry fil cesser en présentant
cet l'inconnu à la maîtresse de la
un qui riait sous cape de 1 'avotittire. 9"*^
m- serra un peu; la Mauresque coiffe», sur
ml l'oreille d'une toque rouge et d une tourte
en ¡j'œillels lui présenta une chaise,
.e- malheureux tomba plus quil ne s assit
)¡).r dans un état qui frisait la stllP®"r- , .
me Quel est celui ci? me demanda a
sa voix basse mon voisin et ami M. Lu...
lce — Je n'en sais rien.
Ile- Je posai aussitôt la même question a
Dubulle qui gravement m'assura qu n
pas reconnaissait en lui le directeur d une
maison (le fous...
— Il vti tous nous nous emmener, dit
de Abbéma en riant aux larmes.
sa Tout d'un coup je songeai à mon cho-
par peau sordide ; je revis comme dans un
elle cauchemar le pourpoint de Dubulle, ie
i sa rochet éclatant de Polo, le pittoresque,
ues mais délabré costume de Goudeau,
im, la tête ébouriffée de Sivry, la veste
pelucheuse couleur de terre de Sienne
de Marcelin Desboutins, la cravate de <
dentelles de Péladan, le papillon noir j
d'Augustine, les paillettes de Cécile,
et je fus prise à la fois d'une immense i
confusion et d'une non moins grande <
envie de rire, gagnée, du reste, par la \
railleuse gaieté de ceux d'entre nous qui ,
avaient eu la chance de rester corrects 1
en leur tenue, et qui jetaient sur nos
travertissements des regards où se
lisaient clairement la joie de nous voir
aussi ridicules.
Après le dîner, dans le salon, l inconnu
nous fut enfin présenté et celui, que Du-
bulle m'avait désigné comme étant le
directeur d'une maison de santé, que je
prenais, moi, je ne sais pourquoi, par
exemple, pour un magnétiseur, se trouva
être un docteur spécialiste, dont le nom,
très connu avait plusieurs fois frappé
notre oreille. Et comme, m'étant débar-
rassée de ma coiffure, je causais avec lui,
il me l'acon talasingulière impressionquïl il
avait éprouvée tout d'abord en se voyant
ouvrirla porte de la maison pardeux fem-
mes si singulièrement attifées,qui—ayant
cru reconnaître en lui un ami alors en
voyage — avait poussé à son aspect des
cris de joie... Et comme, très ému,et .rus
troublé de cette réception, le docteur
demandait timidement si c'était bien chez
Mme Gaillard qu'il se trouvait, sur la ré-
ponse affirmative de l 'Alsicieniie, il avait
ajouté,songea.nlà une possible similitude
de noms, et assez anxieux.
— Une dame très âgée?
Sans lui répondre, on l'avait poussé
vers la salle à manger où le spectacle
que vous savez s'était soudainement of-
fert à ses yeux......
Comme je lui demandais quel était
celui, de nos déguisements qui l'avait le
plus étonné, le docteur me répondit en
me désignant Péladan, en ce moment i
debout devant la cheminée et chauffant
au feu ses superbes bottes de daim.
— Celui-Iii, me dit-il sans hésitation.
— Pas de chance !
Le futur Sàr, malgré les efforts de ses
amis pour le dépasser, était encore, en
son habituelle tenue, le plus extravagant
nouS tous !
MANOEL DE GRANDFORT.
LIRK & la Tribuae de la « FttOSDS »
Les professions féminin?»
anx Etats-Vais.
Par Clotilde DISSARD.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
La justice sans frontières
Au noble pays de Rembrandt, dans
cette petite et loyale Hollande que nulle
Question élevée ne laisse indifférente et
qui, non moins que la Belgique et la
Suivie, a la mémoire du cœur — on s est
souvenu de mes grands combats pour les
frères Roriqmdès que me fit appel le
Comité bruxellois constitué pour leur
défense..
Et l'on m'a fait cet honneur de penser
qu'il en serail de même au sujet d'autres
1 victimes; que je ferai bon, accueil à la
cii cul aire que voici.
J'en l'cspecte la teneur, laquelle m 'ap-
paraît fort éloquente, Cil, raison même de
sa simplicité.
COMITÉ NATIONAL POUR LA LIBÉRATION
DES TROIS FRÈRES HOGERHUIS
SIÈGE : AMSTERDAM
A Madame Séverine, Rédactrice de la Fronde
Le Comité National susdit, représentant
les organisations ouvrières suivantes :
les syndicats nationaux des charpentiors,
des ouvriers du tabac, des menuisiers, des
ouvriers diamantaires, fIes typographes,
dt's maçons et des métallurgistes, les
svq ,licals amsterdamiens des coupeurs de
bouchons, des brossiers et des mouleurs,
— la Fédération des Socialistes, le Parti
! Ouvrier Social-Démocratique et 1 Union des
Femmes Sociale-Démocratiques,
en tout nombrant jusqu'à vingt-mille cinq
cents ouvriers, ..
vous témoigne ses sentiments de sympa-
thie et dû fraternité, en hommage de votre
noble campagne tenace pour la revision du
^1 Le ^ C oni i u/n a t i o n a l susdit s'est constitué
également pour lutter contre une erreur
judiciaire, dont les victimes, trois jeunes
ouvriers de FI'i:-ie. condamnés a détention
de six, onze et douze années, languissent
encore dans la prison correctionnelle de
f,ecuwarden, la capitale de la province de
1 iTcomité s'est convaincu par expérience
c-iiiiino f.e il est difficile de lutter pour la jus-
tice. Cette expérience a hausse son respect
pour votre travail et votre fermeté.
Vive la justice pour tous les peuples du
monde!
Salut et fraternité !
Le Comité National,
L. M. HEUMANS, lH'ésident.
M. VAN PRAAG Jr., secrétaire.
166, Albert Cuypstraat, Amsterdam.
Les trois frères / loger huis sont ceux-là
mêmes sur qui Donula Nieuieenhuis, data
l'éloquente adhésion à Zola que publia
/ Aurore, appdtlit l'attention du public
français; ceux-là mêmes Ile M. Stool-
mon, député conservateur là-bas (à i ins-
tal' des chevaleresques adversaires qu'ici
nous avons rencontrés pour allies) a dé-
fendu, après enquête, stoïquement et in-
lassablement.
Il est superflu de répondre que je suis
acquise à celle cause comme a
celles qui tablent sur la faillibilité
Iwmaine, la possibilité de l'erreur, la
réparation de l'il/justire. Je n'ai pas
attendu l'affaire Dre y fus, pour en, donner
la preuve.
Seulement, nous sommes peu rellsei-
gnés là-dessus. Que le Comité veuille bien
, nous faire parvenir la documentation
: n/cessaÎI'(,; et nous mènerons campagne,
certes, pour la l.'t!rit,: en delà des fron-
tières, comme les Hollandais ont fait croi-
l sade pour nous affranchir du mensonge.
C'est l'Interitatioitale du bien, du juste,
celle de la charité et de VEvangile — qui
peut s'en déclarer l'eniîemi?
Il s'agit de pauvres, d'artisans, donc de
mon ordinaire clientèle. MaM, j 'y songe...
les frères Ilogerhuis ne seraient ils point,
par aventure, des réformés, des « héré-
tiqites? » Auquel cas nous retrouverions
devant nous les mêmes adversaires.
Ce serait curieux.
SÉVERINE.
La Potinière
A^ariaffe attendu ; .. 1
C'est celui du comte de Saint-Aulaire, se-
crétaire d'ambassade, depuis longtemps fiancé
à Mlle Balny d'Avricour. La mère de la jeune
fille est née Spitzcr. D«>jà remis deux tois pour
cause de deuil. Il aura lieu en grande intimité. :
On annonce une corbeille qui mettra dans
le regret de ne pouvoir l'admirer, ceux qui ne
sont proches des proches. Mais attendons;
nous la verrons en détail dans le salon q
s'ouvrira à la suite du mariage et qui ne sera
pas un des moins < smart » de.l an^n£"
mondain et diplomatique, les deux familles
étant de la Carrière.
A utre salon - une réouverture. Rue de Cons-
A tantineM. et Mme Jacques de YV... P er-
sonnalités très répandues et ménage bien pa-
risien. Mme de W..., très aimée pour sa dis-
tinction, presque maternelle pour son mari a
qui elle a fait la vie douce et reposée. Une
bonbonnière, une g bibelottière > ce sa lon.
Rempli de préciosités, comme une collection,
et d'élégance renommée. Ton des plus mon-
dains. On parle bas, on y chuchote presque,
des potins entourés d'une finesse toute talon
rouge, assistance mélangée mais choisie ; tous
les mondes, mais la sélection de chaque
monde. Du charme et du plaisir pour la sai-
son.
i-vas très mondain, le potin, mais curieux.
I On dit qu'un médecin s'est, par avance,
assuré la propriété d'une tête destinée a tom-
ber sous les hautes œuvres de M. de Paris. Il
s'agit d'un grand criminel dont 1 affaire a eu
plus que du retentissement. Le contrat serait
passé sar papier timbré, dûment signe parles
proches, paraphé et légalisé. Il ne lui man-
querait que le « par-devant notaire ».
Très louable fintention de la famille. Elle
veut prouver par l'autopsie que le condamne
était fou. Encore une erreur judiciaire à 1 ho-
rizon? Mais ceux qui l'ont si bien conseil ée
auraient pu l'engager à faire la preuve avant e
jour fatal. C'eût été plus avantageux pour
tous, et surtout plus humain. Est-ce que la
Commission des grâces n'interviendra pas
Va et vient..
Par le dernier train est arrivée la princesse
Sophie Galitzine qui s'envole vers la côte
d'azur, une grande dame aussi française que
russe, fervente de notre Paris et de notre lit-
toral. Le baron et la baronne Henri de Ville-
neuve, le comte et la comtesse de Vendegies,
le comte et la comtesse Arthur Heuvricourt,
lady Stanhope, née comtesse Tolstoï; la ba-
ronne de Truchers, M. et Mme C. Narisch-
Icinc
Tous, hirondelles d'hiver, revenant aux nids
ensoleillés du littoral. Et l'on dit que
« l'Affaire » les étrangers n osent p.us venir
j chez nous.
FRISETTE.
Fanfaronnade de Bandit
M Cornély nous apprenait dernière-
ment que le général Mercier, à qucl-
qu'un qui l'interrogeait sur son crime
de 1894, répondit d'un air fort navre .
« J'ai cru bien faire ». Cette réponse ne
me surprit point.
Nombre de gens ne se doutent pas, en
effet, que le meurtre est une action que
la morale réprouve. Toutefois, il me
sembla par ce propos, que le
de Dreyfus avait enfin, tardivement
compris l'horreur de son forfait.
J'étais bien trompée; du moins, si le
général Mercier a conscience de son in-
famie ancienne, il ne se trouve pas plus
gêné pour l'aggraver d'une infamie nou-
velle.Le général Mercier a envoyé son obole
en l'honneur du faussaire Henry.
En 1894, Mercier ignorait qu il n étaU
pas permis d'assassiner; aujourd hui, il
le sait et rend publiquement hommage
à ceux qui lui mirent le couteau dans la
main et le firent marcher pour leur |
compte. Le général Mercier tient à ne
bénéficier d'aucune circonstance atté-
nuante le jour où il aura à répondre de
son crime. Pour moi, qui n'ai jamais
pensé, comme M. Cornély, qu il en m6-
ritait, je me félicite que le général Mer-
cier se montre tel qu'il est : un scélérat
cynique autant qu'incorrigible.
BRADAMANTE.
La colonne Vendôme
ET LA SOUSCRIPTION HENRY
On a beaucoup remarqué, parmi les
souscripteurs de la Libre Parole, les noms
de sept rédacteurs du Temps, les « sept
Souabes » comme on les appelle dans le i
grand journal revisionniste du soir. i
L'un de ces rédacteurs est un homme (
qui a joué, sous la Commune, un rôle
des plus imporlants.pendant que M. / ,
phonse Humbert rédigeait le i ire Pu,
chêne, M. Iribe - car c est lui - délJou-
lonnait la colonne Vendôme. ,
M Iribe, avant d être rédacteur au
Temps, était ingénieur. Quand la com-
mune eut décrété le déboulonnement les d
i i colonne napoléonienne, les amateurs
: man" u"rent pour exécuter cette beso-
gne devant les Prussiens qui occupaient
• encore Saint-Denis. Une prime de L>.000
francs avait été cependant promise a ce-
fufqui renversera it sur un ta tas de fumier
, le monument de gloire et de
Ce fut alors que M. Iribe se mit
! les rangs. Il fut agréé. Il décida de cou-
| per lit colonne en sifflet. Il se mit à œu-
' vre.L'excellent Cavalier, dit Pipe-en-Bois,
en sa qualité d'ancien polytechnicien.
prédisait, tous les soirs, à la Cave,
qu'Iribe échouerait, que la colonne ne
tomberait pas..
Ferré, cependant, veillait. Il fit signer,
par avance, un mandat d'amener contre
l'entrepreneur et ses principaux colla-
borateurs pour le cas où la colonne ré-
sisterait.
Iribe, médiocre journaliste, est un dé-
boulonneur incomparable. Il prit avec
grand soin toutes ses mesures. Au jour
dit, devant une innombrable assistance,
sous les yeux de belles dames qui occu-
paient les balcons du ministère de là
justice, la colonne s'écroula sur son blit
de fumier.. , ..
Pipe-en-Bois était penaud. Le soir, a
la Cave, Iribe, rayonnant, recevait les
félicitations les plus chaleureuses des
fédérés enthousiastes.
Iribe toucha sa prime. Puis, les Ver-
saillais entrèrent à Paris. Et Iribe partit
pour l'exil. Il fut amnistie vers 1870.
Aujourd'hui, le déboulonneur de la
colonne, est, avec M. Humbert, la deu-
xième colonne communarde du grand
parti nationaliste.
O les métamorphoses des hommes.
NIL.
Berquinades Patriotiques
Sous ce drapeau français — au service
duquel le colonel Monteil vient de s'enga-
ger pour doubler M. Déroulède dans 1 eiïi-
ploi de premier bouffon — il semble que
la sauvagerie même, refleurissant comme
aux beaux jours delà piété apostolique, ne
puisse se développer sans une élégance de
tournure qui enchante..
La République française, accordant,
comme on sait, moyennant douze m°'^
caserne, et même moyennant rien du tout,
licence générale et permanente de massa-
crer et de voler les citoyens hérétiques
d'Algérie, les forbans des ciuatre coins de
l'Univers sont accourus à lenvi dans cet
Eldorado. , .... , ..
Mais ils n'en eurent pas plutôt touché le
sol, que sans la moindre recherche ni le
plus petit effort, une grâce naturelle se
répandit dans tous leurs gestes, leurs dis-
cours et leurs emportements, ht quiconque
revient de ce coin de France en rapporte
des récits dont on demeure émerveillé, Il
n'y a vraiment qu'en France où 1 on sache
piquer sur les rigueurs du patriotisme et de
la religion d'aussi jolies Heurs de gaieté .
Au théâtre d'Alger, un parterre qui se
délasse des fatigues d'une journée de pil-
lage bien employée avise deux spectateurs
dont la courhe nasale parait suspecte.
Tout le monde n'a pas aux flancs la coli-
chemarde de Cyrano. En rien de temps, es
deux nez fâcheusement busqués et leur s
propriétaires sont empoignes et jetés a la
porte. Mais le nez, paraît-il, n est pas une
pierre de touche infaillible de 1 hérésie: et
les deux infortunés porteurs de nez judaï-
ques en ayant appelé de la chose W'e
publiquement, il fut reconnu dans un juge-
ment à huis-clos, où les condamnes expo-
sèrent certaines pièces sécrétés, qu il y
avait erreur judiciaire. Apres q'-01
condamnés furent réhabilités dans leur
religion et sur leur strapontin.
Dans les ruesd'.\Iger, des divertissements
tout aussi galants sont ollerts à la popula-
tions. Une ligue de mégères espagnoles
fonctionne sous la direction du
Ces dames, dites fesseuscs ont pour mission
patriotique de fesser publiquement les
femmes européennes surprises a faire t ne
emplette dans un magasin juif. N est-il pas
du devoir d'un maire dévoué d 'enil.)ellir les
vues Dans le sa lemps, M. le maire d'Alger n'a-
vaitencore imaginé que de faire mett re fairenu
les femmes juives enceintes et de les t'a ro
inonder d'urine. Mais les ocras^.n5 ' .f.^
réjouissance charmante étaient vraiment.
trop rares : la fessec aux Kui'opeennts m
une villo en un permanent état de fète.
M. Maurice Ariès, qui revient de ce dé-
parlement français de cocagne nous ra-
conte, dans le Figaro, qu il a vu de ses j lux
entre'mille choses agréables un jeune formi-Araue
d'une douzaine d'années lancer un formi
dable coup de bâton dans le dos, a une très
que la Fraiii-c p,%-
raisse inspirer à l étranger un universel lié.
S? Assurément t étrange- enrage do
r.im,*ie... Nos fesseuses sont trop vertes.
B.
L'EXPOSITION
De la « Fronde »
il serait difficile de trouver un cadre plus
propice a l'intimité du talent que ce ha l de
La Fronde avec son artistique décoration,
sa doucc tonalité où la lumière, savamment
ménage des grappes électriques, filet ça et
là quelques taches brillantes, évocatrices
de Quel décor attrayant pour une exposition
de peinture et c'est bien là vraittiont, la
salle qu'auraient rêvée les artistes celebies
nui imaginèrent les petits salons, loisqiu
qui on comprit enlin la nécessité de présenter
au public des œuvres d art par « groupe
sympathique » selon I expression consa-
crée,C'csthi('n un groupe sympathique,en cn'et,
que celui qui réunit autour d une même
cimaise les noms si aimés du publie de
Mmes Louise Desbordes. Leroy d htiolles,
Claude Marier. Vau Parys, Doucheron, Mar-
tin et Formstecher.
Aussi étaient-ils nombreux hier sr.¡,ir les
amis de l'art qui étaient venus à ce verms-
sage qui no devait être, en principe, qu une
réunion intime, puisquo la veritable ouver-
ture de l'exposition ne doit avoir lieu que
lundi soir à 8 h, 1/2..
Longuement on a admiré les toiles expo-
sées et vraiment c'était justice car il i avait
là. des œuvres très intéressantes.
En quels termes dire 1 étranëeté du , . nt
de Mme Louise Desbordes"? Dans les to.tes
de ce peintre, dont la manière si person-
nelle se Joue à la fois des difficultés de
forme et de la lumière, il y a quel que e 11 o se
comme une troublante evocat.on d au-dcta.
une puissance mystique qui sollicite 1 ima-
cination jusqu 'à la perversité,
gina.lion Ses deux têtes de femme sont d'une re-
marquahle intensité d 'exl)ression, et elle
nous montre aussi des lleui s étranges, vé-
ritables (C fleurs du mal Il qui font songer
aux évocations baudclairiennes.
Plus simple, mais non moins attray ante,
est la peinture de Mme Van Parys, soit que,
dans la manière de Delor ou de Maurice
Leloir, son pinceau s'amuse à d agréables
colorations, soit'quc, serrant de plus pros
la nature, elle renferme son art dans les
limites plus étroites du portrait, l'exécution
est toujours impeccable.
Elle a entrevu la grandeur d'expression
des maîtres flamands et, en contemplant
son <« Portrait de vieille femme »), le loin-
tain souvenir de Hibot apparaît à notro
^ Virtuose du pastel, Mmo Claude Marlef
magnifie les éblouissemenls de la chair, et
le soleil éclate dans le cuivre des cheve-
lures comme en une symphonie harmo-
nieuse et puissante de vie et de vérité.
File nous montre des études de nu tout à
fait remarquables, et il y a là un talent vé-
ritable et un sentiment artistique qu'il est
bon do signaler.
| Très enveloppées d'ombre, les ouvres de
I Mlle Leroy d Htiolles nous apparaissent
calmes et rêveuses comme des vies de re-
cluses. Il s'en dégage une poésie intense et
douce à la fois qui donne une sensation de
calme et de repos. Ses jolis portraits de
femmes, son coin de cimetière, ont. des to-
nalités exquisement fondues, qui charment
l'œil et sont infiniment captivantes.
Mlle Hélène Boucheron, une très jeune
fille qui donne les plus grandes espérances.
a. exposé un portrait qui est d une tenue
remarquable. La facture en est excellento
et il n'y a que des compliments à adresser
à cette charmante artiste.
Nous avons aussi remarqué des panneaux
décoratifs, très intéressants et très bien
connus, de Mlles Antoinette et Geneviève
Martin et de Mme Voruz. A noter égale-
ment deux eaux-fortes magistralement
exécutées par Mlle Formstecher.
Tout cela forme un ensemble remarqua
ble et dont la moyenne est bien supérieure
à celle de la. plupart des expositions. Cost
une preuve nouvelle que les femmes peu-
vent, en matière artistique, égatcr, smon
dépasser les hommes.
La Fronde se réserve le soin d organiser
d'au ires expositions féminines qui, nou?
l'espérons, recevront du public le même
accueil favorable que celle-ci et remporte-
ront le même succès.
SIMONE DARELLE.
M, Louis Régis
M. de Freycinet, ministre de la guerre,
coquette avec la Libre Parole.
M. Louis HÓgis, frère du beau M tx,
fait, cette année, son service militaire,
Il élaiL, il y a quelques semaines, en gar-
nison à Médéah. C'est une jolie Y"!n.
Mais le soldat Louis Régis profère
Alger. , ^ .
C'est bien simple. M- Di-tiiiioiit n 'a
rien à refuser à Max Régis. 1\1. de rrey-
cinet n'a rien à refuser M. Drumont.
M. Drumont demanda u M. de 1 que le soldat Louis Régis fût appelé il
Al,rer. Et M. le ministre de la guerre,
aussitôt, donna, par dépèche, un ordre
conforme....
L'ordre télégraphique fut aussitôt
exécuté l
Et, pendant quarante huit heures, la
Libre Parole laissa M.de Freycinet tran-
quille.
POLITICA.
La Vente
DE L'ORPHELINAT DES ARTS
Comme tous les ans. hier, a eu lieu dam.
les salons du Ministère des finances, la
vente au profit de l'orphelinat des arts.
Cette vente est, devenue une journée pari-
sienne pour tous ceux qui tiennent a ap-
porter leur obole à cette œuvre si utile
Les comptoirs étaient des plus huilants,
depuis ['épicerie artistique 011 les jambons
roux voisinaient avec les sauc.ssons argen-
tès, les vins tins et les collerettes de la
veuve Cliquot, jusqu'à la tombola organisée
par Mme l'oilpot, et nos meilleurs peintres
avaient tenu il être rcpt-esentcs. qui par
une toile, une esquisse, un dessin.
Trouilleberl avait. envoyé un magistral
paysage, une jolie page du maître, t.heret
avait peint rarnchc, et ollert quelques
types dr. ces annonces commerciales qui se
reconnaissent de loin par leur touche ori-
ginale et bien personnelle.
Carolus Duran, Bouguereau, Hoybel, les
plus illustres enfin y étaient r.'presentos.
I es vendeuses sont en nombre, la plupart
sont choisies parmi nos actrices leS plus
en vues, et il rait beau voir ce ludion
gracieux s'empresser pr;'s des allants et
venants pouroifrir avec de gentilles mines,
une tleur, un billet do loterie, un bibelot.
Le bull'et tenu par Mme Scalini, obtient
un vrai succès; vers quatre tteurcs. les g;'t-
tcallX, les coupes de Champagne, les Sit'l)P:i
s'enlèvent avec un entram charmant.
,\u comptoir des tleurs, Imes Tanol-
Beaï-é ct L''portc. du \audeville, en cos-
tûmes de lsî», encaissent d énormes ile-
cottes avec leurs petits bouquets de l'O..C5,
Brunet qui s'est fait une bonne tête. sonne
la cloche et tourne la roue pour les .h'b'-
rents objets que l'on met en tôlerie, et dont
ces dames s'amusent à placer les billets.
Mme Marie Laurent, entourée de ven-
deuses a le comptoir tl 'lionnetir intiement
garni de mille bibelots artistiques très
réussis. ...
Les petits chevaux sont fort entoures.,
ainsi que le rayon des porcelaines peintes
nu* les élèves de 1 'ori)'.iclitiat.
Mlle Geneviève 13cl'llm,la fille de M.Pierre
Berton en fait les honneurs avec une bonne
grâce -,titiial)le.
Citons encore parmi l -s vendeuses Mnu«
Krauss; P. Yiardot; MSOS; Broisal ; Hac het
Baver; Roosewelt ; Frantz-Jourdain ; Hoty ,
Coiitan; Damain; Yrignault; Nrnol; Jules
ChÚrel; Cllllann; Alban Cllaix; ltoger Maix,
Paul Nadar; Micheline do Miramont; Acktë
de l'Opéra ; Ueichemberg; Marquise de Si-
1laul - M"eCurtber; Lina Pacat-i ; Luit raUa;
Félicia Mallet.; Mmes Dreyfus; Jacobin.
Hugues; Lalou ; Georges Claude; Lucas
Bouillé, etc., etc.
Quant aux visiteurs et aux visiteuses, ta
liste est trop longue pour que nous essayions
d'y faire un choix, mais ce quil faut touer
sans réserve, c est l enliviin des ciclieleuis
«i lo. x.'-tn Gracieux des vendeuses.
MARIANNE VILAIN.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au. journal; nous nom Iroii-
vons dans l'impossibilité de repondie ri
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyrr les manuscrits qu elles délire-
raient voir insérer Après lecture, ils seront
publiés, s'ils vlaisent à la Direction.
S LIC NUMÉRO : CINQ _t&ne.
SAMEDI 1T DÉCEMBRE 1898. — SAINTE OLYMPE
DEUXIÈME ANNÉE. — N- 374 -- -
CALENDRIER RÉPUBLICAIN
2J FRIMAIRE AN CVIt
ît=V^=%:^'
CALENDRIER PROTESTANT
passages de la Bible à lire et à raéiitae
Esaïe LXI, 10.
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5 DÉCEMBRE 1893
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DIRECTRICE : MA^GUERITE ;4-, DUHAND - 1
Direction et Administration : 14, rue Saint-Georges.
Téléphone 221.71
~ -Lu. -n-- sout reç.;- a p B u JouMe et *-8 ■*•*?»?*' Cerr.
-
--
' IiA FBOWDE. journal qnotidtem,
politise, littéraire, est diricé.
administré, rcd;gé, compose par
des femmes.
Aujourd'hui
Samedi 17 décembre
' Adoration perpétuelle à Notre-Dame-de-Grâce
te Pas s y.
A Saint-Sulpice. ordination.
Au Palais de fi lace, matinée.. ,
Paris,
e).ir
la
France.
Orient
.
d'éducation
militaires : Les Touristes rl,(titrais. rt-Athènes
t A la Salle des AyriKiiteurs, Atones,
6 a h *îî4 soirée *lo l',\Ilialice fr.,,tnraise.
Vaison'André, «, rue Balagny, soirée orga-
wisèp par la Solidarité des tritnardeurs.
rité île I"O¡ophdillaL ito Arts.i c 2 à 1 1-
Mu-
tucl5.
A
du
Sportive Amicale des
Jot4telirs Siè.qc Socittl lyoititai,,;, 10, rue de Bretagne, assem-
des
ÎS« ™ vïe'fc la il constitution déUnitive de
la « Tour d'Auvergne II. Concorde, à
7 h. Eti 112 Beigifilie, du soir. "iVand^meeUng contradictoire,
pb:losùphÍ\'¡UC du CtJul'l';,'r h. de Marseille, à 4 h.
du1"-,S!,,.''pour Saint-Louis, Alger et Bougie
i'KffiSpUsKS.fè
Dédéagh,
pi,~
à
,el -({-:. G. T ( t du iLve. il to h. 52 du matin, pour
«•"■w-York par le paquebot Li Normait(lie (C.
Avilies aux Musées (ll' Louvre, du 5 WSSSSli
de 9 h à 5 h. Ctuiiij de Il h. à & n. ijumu:
Galliera,
à
midi
et
»^H^cH-'JE?Î5ÏÎ2^
S\ïî h. d de 1 à 4 Il. l'élis de Saint-Germaill. de
10 h. 1|2 à i h. Palais d.' Fontainebleau, de 11 h.
à 4 h. Versailie' : le Palais et 1-s Trianons, de
11 li. à 5 h. le Jel' de l' i une, de mi,li àjjv-^^
—tir"
Voir à la -t.. pu»t*. Je» Cours et
Conférences d'ànjonrd'hm»
ÉPHÉMÉRIDES
17 décembre 1780.
Naissance de Mary Sommerville
De Humboldt a écrit : « Dans les mathémati-
ques pures, Mary Sommerville est tout à fait
SI'k11 e "é était ".Olle de l'amiral écossais Fairfax;
plie apprit les mathématiques et 1 astronomie,
ce ene qUI ne riSUh, (ns d' être une excellente
musicienne; elle avait un talent spécial pour
faire la cuisine et collectionnait SeS habita elle-
""eUc'épousa un hommo de condition modeste
nommé Urcetf : le jeune ménage était fort pau-
vre puisque, lorsque son père mourut, Mary dut
vre vcndre slm unique châle pour racheter le por-
trait Restée de veuvc av{'C deux garçons elle épousa
pon cousin Sommervillç. ancien nu decinde ma-
ri ne avec lequel elle fuitr.s heureuse. C est elle
qui r traduit ou anglais les ouvrages de Lap lace;
elle nulilia en t'uti- divers ouvrages de physi-
que de sa composition. Elle mourut à Naples en
Vo-o a l'A,m t\« .m Jr»'-vincrts douze ans.
M.-L. N.
Souvenirs
d'Antan
Il y peu de gens à Paris, s'étant créé
un nom en ces dernières trente années,
qui n'aient au moins une fois dans leur
vie traversé l'hospitalière demeure de
Nina de Villard, comtesse Hector de
Cal lias. A une époque déjà lointaine, les
hôtes familiers de la maison étaient d a-
bord les trois frères Cros, dont l un,
Charles, poète de talent et inventeur de
génie, découvrit le phonographe avant
Eddison, mais dédaigna de l 'appliquer;
puis, Edmond Bazire, Armand Marras,
Germain Nouveau, Richepin jeune et
superbe, portant un bracelet d 'or à
son bras ; Forain, le peintre Franc
Lami, Emile Goudeau, Léon Dierx,
Catulle Mondes , Villiers de l'Isle
Adam, — ces deux derniers particuliè-
rement favoris — Raoul Ponchon (pour-
quoi l'tÜ-je rencontré chez Nina, en pleine
rue des Moines, vêtu d un authentique
costume breton?) Maurice Bouchor, Mar-
celin Desboutins, le puissant artiste qui,
à la première représentation à la Comé-
die-Française, d'une pièce de lui, faite
en collaboration avec Iules Amigues, je
crois, s'endormit si profondément dans
son fauteuil d'orchestre, que les bravos
qui accompagnaient chaque fin d acte ne
parvinrent pointa leréveillei du paisible
sommeil dans lequel il était pl™f*;j —
on y vovait encore Auguste de Chatillon,
Stéphane Mallarmé, de Sivry, et cet
extraordinaireToupiers-Béziers dont un
acte représenté sur le théâtre du Gym-
nase, et un petit volume de vers forment
tout le bagage littéraire, mais qui, en
revanche, parla toujours magnifique-
ment, témoin ce jour oii taquiné par
deux ou trois niais sur son parasitisme
en la maison, il dressa très haute su
. tète blanche et les regardant bien en face
de son œil unique, proféra solennelle-
ment :
— Tout le monde, messieurs napa^
l'uO:ÜiEUR d'être pauvre.
*
Après que fut survenue la mort d<
cette charmante et si artiste Nina, si
mère Mme GaiHard, très écœurée pa
l'ingratitude de beaucoup de ceux qu Cil
avait si longtemps reçus, leur ferma s.
Sorte, et ne la rouvrit que pour quelque
dèles seulement. Villiers de l'ialc Adam
Bazire (toujours avec un duel sur les pel
bras Emile Goudeau, Marcelin Desbou- de
tins, Godde, qui s'occupait tellement dei
d'occultisme que sa raison sombra dans d i
la nuit, Augusta Holmes, et moi, for- et
màmes autour d'elle un potit cercle d in- coi
times, où nous eûmes souvent la joie en
d'ouïr en leur primeur, les admirables rai
œuvres de notre grande et célèbre amie ; av
plus tard le cercle s'agrandit ; quelques en
personnages nouveaux furent présentés; tri
les mages amenés par Emile Goudeau lis
firent leur apparition : ce furent I apus, au
Pôladan, le très savant Stanislas de
Guaîta, morphinomane exaspéré ; plus ne
tard encore M. Ch... le plus parisien et le bt
plus subtil des avoués de Pans, conseiller di
sagace de la maîtresse de la maison, la spi- pr
rituelle et talentueuse Louise Abbema, ex
Charles de Sivry, Dubulle, de l 'Opéra, et
Gilbert Martin, le satirique dessinateur tri
politique, se joignirent a nous et le dl- ne
ner du samedi fut créé. Holmes seule n y ra
vint point, réservant sa chère présence il i
pour les jours de très stricte intimité, a\
d'où étaient exclus ceux que 1 lustre ot
musicienne ne connaissait pas parfaite- m
ment. C'était le dîner Holmès cr
En revanche, le samedi, nous étions v(
nombreux autour de la grande table, et cr
ce fut là que Péladan, qui ne s était pas tr
encore promu à la dignité de mais ^
qu'on traitait de Joséphin, exhiba ses M
costumes les plus fantaisistes : veston de pi
peluche mauve, gilet de toile d argent en aj
forme de pourpoint, cravate flottante de di
dentelles, culottes bouffantes, et bottes
de peau dedaim; ou bien encore vêtu d un
habit gris à trois collets, qui le faisait v
ressembler il un noble émigré, -ou bien q
encore...j'en passe et (les meilleurs, pour f(
en arriver à ceci, c est que, Emile Gou-
deau, et un autre de nos amis appelé par CI
nous Polo, jaloux tous les deux des SllC- p
cès de Péladan, résolurent de l éclipser n
en son faste, ne fût-ce que pour un soir. d
Or. à cet effet, la nuit tombante venue, ils a
grimpèrent chez Dubulle qui habitait
l'étage au-dessus de chez Mme Gaillard
et s'y transformèrent. Polo en grand
prêtre de la Juive, Goudeau en Sparafu- a
cile de Rigolette, et Dubulle en Raoul de s
Nevers. A l'heure du diner, ils descendi- c
l'cnt, et tous les trois, se présentantde vant
la porte du salon, qui s'ouvrit pour eux a «
deux battants, tirent ainsi vètus une en-
trÚe solennelle; ce que voyant, Sivry,
! saisissant aussitôt la fumisterie, s élance
' au piano et improvise en leur honneur
une marche triomphale qui porta aussi 1
; haut que possible, l'éclat de leur succès .
et de nos fous rires. j
Mais ce n'était pas tout encore. Mme !
Gaillard — songez que l'aimable femme
dépassait alors sa quatre-vingliune an-
née. - Mme Gaillard, dis-je, mise au .
- fait de la plaisanterie projette, avait
t affublé ses deux femmes de chambre,
. Augustine et Cécile, la première dun «
habillement alsacien, la seconde, une <
» belle fille au type oriental, d un superbe 1
r costume algérien tout fiambant d or, et .
ruisselant (je sequins. Ainsi vêtues, elles .
e nous servirent avec leur habituelle ponc- ,
l* tualilé, ce qui nous amusa infiniment.
lt Bientôt Emile Goudeau, gêné Pil)' son
- immense feutre, dont la Pj",rne rcdu;t.e a
a l'état de squelette menaçait l tt-d <1 addo-
l" ma, se débarrassa de ee ,:ou \'l'(,.-i..'lwf en !c
posant sur la tète de son proche voisin,
celui-ci à son tour le passa à sa voisine ; le
n chapeau lit ainsi le tour de la table, et
finit, je ne sais pourquoi, par se poser
- sur ma tète; bonassement je le gardayant toujours eu un goût bohémien
pour les mascarades improvtsécs. Bientôt
après la perruque de Sparafueile, irJu^|lG
sur le crâne déjà assez él ourilH' du poète,
suivit le même chemin que le feutre bos-
sué, mais cette fois s'arrêta à nn-route sur
l 1 le fronllégèremen l déplume tleChariesde
Sivryqui fut ravi, au fond, je crois, d crtre
paré d'une si luxuriante chevelure ; elle
;é lui mangeait les sourcils, un œi 1 tout
s entier, et, abondante, retombait sur ses J
ir épaul.'s. Vous voyez le tableau que pro-
le sentait ainsi la table entourée de gent»
le devisant avec gravité sur les choses
3s d'art, et oubliant, dans 1 entraînement
a- de la conversation, le profond ridicule
n dont ces divers accoutrements les ren-
le daient l'objet : un bandit en haidons,
nt un prêtre somptueux, un seigneur été-
r; gant, une femme en toilette de s^ir^
s\ coiffée d'un reste de <*liapeuu, et dut e
et ombre de plume, un musicien aux mouv
à taches blondes affublé d une perruque
ic noire, et de plus, deux suivantes, cireu-
x, lant autour d'eux dans le costume dchi
le décrit. Entre nous, qui étions tous de*
è- amis, cela n'avait guère d 9 9}
Ir- nous avions même déjn oublie tl en ut,
ne lorsque la sonnette de 1 antichambie ie-
ue tentit. On n'attendait personne.
ir- Les deux femmes de service se IWpci-
ii, pilèrent. Des cris joyeux, subitement
té- réprimés, se firent entendre, et tout
ite aussitôt dans la salle à manger brillam-
ie ment illuminée, parée de fleurs, 1 entrée
ils inattendue d'un étranger très brun, très
'os correct, cravate de blanc, en habit noir,
ne qui recula d un p is en jetant sur nous
aie des regards effarés. Il y eut un moment
de stupeur de part et d 'autre, que
)n, Chartes de Sivry fil cesser en présentant
cet l'inconnu à la maîtresse de la
un qui riait sous cape de 1 'avotittire. 9"*^
m- serra un peu; la Mauresque coiffe», sur
ml l'oreille d'une toque rouge et d une tourte
en ¡j'œillels lui présenta une chaise,
.e- malheureux tomba plus quil ne s assit
)¡).r dans un état qui frisait la stllP®"r- , .
me Quel est celui ci? me demanda a
sa voix basse mon voisin et ami M. Lu...
lce — Je n'en sais rien.
Ile- Je posai aussitôt la même question a
Dubulle qui gravement m'assura qu n
pas reconnaissait en lui le directeur d une
maison (le fous...
— Il vti tous nous nous emmener, dit
de Abbéma en riant aux larmes.
sa Tout d'un coup je songeai à mon cho-
par peau sordide ; je revis comme dans un
elle cauchemar le pourpoint de Dubulle, ie
i sa rochet éclatant de Polo, le pittoresque,
ues mais délabré costume de Goudeau,
im, la tête ébouriffée de Sivry, la veste
pelucheuse couleur de terre de Sienne
de Marcelin Desboutins, la cravate de <
dentelles de Péladan, le papillon noir j
d'Augustine, les paillettes de Cécile,
et je fus prise à la fois d'une immense i
confusion et d'une non moins grande <
envie de rire, gagnée, du reste, par la \
railleuse gaieté de ceux d'entre nous qui ,
avaient eu la chance de rester corrects 1
en leur tenue, et qui jetaient sur nos
travertissements des regards où se
lisaient clairement la joie de nous voir
aussi ridicules.
Après le dîner, dans le salon, l inconnu
nous fut enfin présenté et celui, que Du-
bulle m'avait désigné comme étant le
directeur d'une maison de santé, que je
prenais, moi, je ne sais pourquoi, par
exemple, pour un magnétiseur, se trouva
être un docteur spécialiste, dont le nom,
très connu avait plusieurs fois frappé
notre oreille. Et comme, m'étant débar-
rassée de ma coiffure, je causais avec lui,
il me l'acon talasingulière impressionquïl il
avait éprouvée tout d'abord en se voyant
ouvrirla porte de la maison pardeux fem-
mes si singulièrement attifées,qui—ayant
cru reconnaître en lui un ami alors en
voyage — avait poussé à son aspect des
cris de joie... Et comme, très ému,et .rus
troublé de cette réception, le docteur
demandait timidement si c'était bien chez
Mme Gaillard qu'il se trouvait, sur la ré-
ponse affirmative de l 'Alsicieniie, il avait
ajouté,songea.nlà une possible similitude
de noms, et assez anxieux.
— Une dame très âgée?
Sans lui répondre, on l'avait poussé
vers la salle à manger où le spectacle
que vous savez s'était soudainement of-
fert à ses yeux......
Comme je lui demandais quel était
celui, de nos déguisements qui l'avait le
plus étonné, le docteur me répondit en
me désignant Péladan, en ce moment i
debout devant la cheminée et chauffant
au feu ses superbes bottes de daim.
— Celui-Iii, me dit-il sans hésitation.
— Pas de chance !
Le futur Sàr, malgré les efforts de ses
amis pour le dépasser, était encore, en
son habituelle tenue, le plus extravagant
nouS tous !
MANOEL DE GRANDFORT.
LIRK & la Tribuae de la « FttOSDS »
Les professions féminin?»
anx Etats-Vais.
Par Clotilde DISSARD.
NOTES D'UNE
FRONDEUSE
La justice sans frontières
Au noble pays de Rembrandt, dans
cette petite et loyale Hollande que nulle
Question élevée ne laisse indifférente et
qui, non moins que la Belgique et la
Suivie, a la mémoire du cœur — on s est
souvenu de mes grands combats pour les
frères Roriqmdès que me fit appel le
Comité bruxellois constitué pour leur
défense..
Et l'on m'a fait cet honneur de penser
qu'il en serail de même au sujet d'autres
1 victimes; que je ferai bon, accueil à la
cii cul aire que voici.
J'en l'cspecte la teneur, laquelle m 'ap-
paraît fort éloquente, Cil, raison même de
sa simplicité.
COMITÉ NATIONAL POUR LA LIBÉRATION
DES TROIS FRÈRES HOGERHUIS
SIÈGE : AMSTERDAM
A Madame Séverine, Rédactrice de la Fronde
Le Comité National susdit, représentant
les organisations ouvrières suivantes :
les syndicats nationaux des charpentiors,
des ouvriers du tabac, des menuisiers, des
ouvriers diamantaires, fIes typographes,
dt's maçons et des métallurgistes, les
svq ,licals amsterdamiens des coupeurs de
bouchons, des brossiers et des mouleurs,
— la Fédération des Socialistes, le Parti
! Ouvrier Social-Démocratique et 1 Union des
Femmes Sociale-Démocratiques,
en tout nombrant jusqu'à vingt-mille cinq
cents ouvriers, ..
vous témoigne ses sentiments de sympa-
thie et dû fraternité, en hommage de votre
noble campagne tenace pour la revision du
^1 Le ^ C oni i u/n a t i o n a l susdit s'est constitué
également pour lutter contre une erreur
judiciaire, dont les victimes, trois jeunes
ouvriers de FI'i:-ie. condamnés a détention
de six, onze et douze années, languissent
encore dans la prison correctionnelle de
f,ecuwarden, la capitale de la province de
1 iTcomité s'est convaincu par expérience
c-iiiiino f.e il est difficile de lutter pour la jus-
tice. Cette expérience a hausse son respect
pour votre travail et votre fermeté.
Vive la justice pour tous les peuples du
monde!
Salut et fraternité !
Le Comité National,
L. M. HEUMANS, lH'ésident.
M. VAN PRAAG Jr., secrétaire.
166, Albert Cuypstraat, Amsterdam.
Les trois frères / loger huis sont ceux-là
mêmes sur qui Donula Nieuieenhuis, data
l'éloquente adhésion à Zola que publia
/ Aurore, appdtlit l'attention du public
français; ceux-là mêmes Ile M. Stool-
mon, député conservateur là-bas (à i ins-
tal' des chevaleresques adversaires qu'ici
nous avons rencontrés pour allies) a dé-
fendu, après enquête, stoïquement et in-
lassablement.
Il est superflu de répondre que je suis
acquise à celle cause comme a
celles qui tablent sur la faillibilité
Iwmaine, la possibilité de l'erreur, la
réparation de l'il/justire. Je n'ai pas
attendu l'affaire Dre y fus, pour en, donner
la preuve.
Seulement, nous sommes peu rellsei-
gnés là-dessus. Que le Comité veuille bien
, nous faire parvenir la documentation
: n/cessaÎI'(,; et nous mènerons campagne,
certes, pour la l.'t!rit,: en delà des fron-
tières, comme les Hollandais ont fait croi-
l sade pour nous affranchir du mensonge.
C'est l'Interitatioitale du bien, du juste,
celle de la charité et de VEvangile — qui
peut s'en déclarer l'eniîemi?
Il s'agit de pauvres, d'artisans, donc de
mon ordinaire clientèle. MaM, j 'y songe...
les frères Ilogerhuis ne seraient ils point,
par aventure, des réformés, des « héré-
tiqites? » Auquel cas nous retrouverions
devant nous les mêmes adversaires.
Ce serait curieux.
SÉVERINE.
La Potinière
A^ariaffe attendu ; .. 1
C'est celui du comte de Saint-Aulaire, se-
crétaire d'ambassade, depuis longtemps fiancé
à Mlle Balny d'Avricour. La mère de la jeune
fille est née Spitzcr. D«>jà remis deux tois pour
cause de deuil. Il aura lieu en grande intimité. :
On annonce une corbeille qui mettra dans
le regret de ne pouvoir l'admirer, ceux qui ne
sont proches des proches. Mais attendons;
nous la verrons en détail dans le salon q
s'ouvrira à la suite du mariage et qui ne sera
pas un des moins < smart » de.l an^n£"
mondain et diplomatique, les deux familles
étant de la Carrière.
A utre salon - une réouverture. Rue de Cons-
A tantineM. et Mme Jacques de YV... P er-
sonnalités très répandues et ménage bien pa-
risien. Mme de W..., très aimée pour sa dis-
tinction, presque maternelle pour son mari a
qui elle a fait la vie douce et reposée. Une
bonbonnière, une g bibelottière > ce sa lon.
Rempli de préciosités, comme une collection,
et d'élégance renommée. Ton des plus mon-
dains. On parle bas, on y chuchote presque,
des potins entourés d'une finesse toute talon
rouge, assistance mélangée mais choisie ; tous
les mondes, mais la sélection de chaque
monde. Du charme et du plaisir pour la sai-
son.
i-vas très mondain, le potin, mais curieux.
I On dit qu'un médecin s'est, par avance,
assuré la propriété d'une tête destinée a tom-
ber sous les hautes œuvres de M. de Paris. Il
s'agit d'un grand criminel dont 1 affaire a eu
plus que du retentissement. Le contrat serait
passé sar papier timbré, dûment signe parles
proches, paraphé et légalisé. Il ne lui man-
querait que le « par-devant notaire ».
Très louable fintention de la famille. Elle
veut prouver par l'autopsie que le condamne
était fou. Encore une erreur judiciaire à 1 ho-
rizon? Mais ceux qui l'ont si bien conseil ée
auraient pu l'engager à faire la preuve avant e
jour fatal. C'eût été plus avantageux pour
tous, et surtout plus humain. Est-ce que la
Commission des grâces n'interviendra pas
Va et vient..
Par le dernier train est arrivée la princesse
Sophie Galitzine qui s'envole vers la côte
d'azur, une grande dame aussi française que
russe, fervente de notre Paris et de notre lit-
toral. Le baron et la baronne Henri de Ville-
neuve, le comte et la comtesse de Vendegies,
le comte et la comtesse Arthur Heuvricourt,
lady Stanhope, née comtesse Tolstoï; la ba-
ronne de Truchers, M. et Mme C. Narisch-
Icinc
Tous, hirondelles d'hiver, revenant aux nids
ensoleillés du littoral. Et l'on dit que
« l'Affaire » les étrangers n osent p.us venir
j chez nous.
FRISETTE.
Fanfaronnade de Bandit
M Cornély nous apprenait dernière-
ment que le général Mercier, à qucl-
qu'un qui l'interrogeait sur son crime
de 1894, répondit d'un air fort navre .
« J'ai cru bien faire ». Cette réponse ne
me surprit point.
Nombre de gens ne se doutent pas, en
effet, que le meurtre est une action que
la morale réprouve. Toutefois, il me
sembla par ce propos, que le
de Dreyfus avait enfin, tardivement
compris l'horreur de son forfait.
J'étais bien trompée; du moins, si le
général Mercier a conscience de son in-
famie ancienne, il ne se trouve pas plus
gêné pour l'aggraver d'une infamie nou-
velle.Le général Mercier a envoyé son obole
en l'honneur du faussaire Henry.
En 1894, Mercier ignorait qu il n étaU
pas permis d'assassiner; aujourd hui, il
le sait et rend publiquement hommage
à ceux qui lui mirent le couteau dans la
main et le firent marcher pour leur |
compte. Le général Mercier tient à ne
bénéficier d'aucune circonstance atté-
nuante le jour où il aura à répondre de
son crime. Pour moi, qui n'ai jamais
pensé, comme M. Cornély, qu il en m6-
ritait, je me félicite que le général Mer-
cier se montre tel qu'il est : un scélérat
cynique autant qu'incorrigible.
BRADAMANTE.
La colonne Vendôme
ET LA SOUSCRIPTION HENRY
On a beaucoup remarqué, parmi les
souscripteurs de la Libre Parole, les noms
de sept rédacteurs du Temps, les « sept
Souabes » comme on les appelle dans le i
grand journal revisionniste du soir. i
L'un de ces rédacteurs est un homme (
qui a joué, sous la Commune, un rôle
des plus imporlants.pendant que M. / ,
phonse Humbert rédigeait le i ire Pu,
chêne, M. Iribe - car c est lui - délJou-
lonnait la colonne Vendôme. ,
M Iribe, avant d être rédacteur au
Temps, était ingénieur. Quand la com-
mune eut décrété le déboulonnement les d
i i colonne napoléonienne, les amateurs
: man" u"rent pour exécuter cette beso-
gne devant les Prussiens qui occupaient
• encore Saint-Denis. Une prime de L>.000
francs avait été cependant promise a ce-
fufqui renversera it sur un ta tas de fumier
, le monument de gloire et de
Ce fut alors que M. Iribe se mit
! les rangs. Il fut agréé. Il décida de cou-
| per lit colonne en sifflet. Il se mit à œu-
' vre.L'excellent Cavalier, dit Pipe-en-Bois,
en sa qualité d'ancien polytechnicien.
prédisait, tous les soirs, à la Cave,
qu'Iribe échouerait, que la colonne ne
tomberait pas..
Ferré, cependant, veillait. Il fit signer,
par avance, un mandat d'amener contre
l'entrepreneur et ses principaux colla-
borateurs pour le cas où la colonne ré-
sisterait.
Iribe, médiocre journaliste, est un dé-
boulonneur incomparable. Il prit avec
grand soin toutes ses mesures. Au jour
dit, devant une innombrable assistance,
sous les yeux de belles dames qui occu-
paient les balcons du ministère de là
justice, la colonne s'écroula sur son blit
de fumier.. , ..
Pipe-en-Bois était penaud. Le soir, a
la Cave, Iribe, rayonnant, recevait les
félicitations les plus chaleureuses des
fédérés enthousiastes.
Iribe toucha sa prime. Puis, les Ver-
saillais entrèrent à Paris. Et Iribe partit
pour l'exil. Il fut amnistie vers 1870.
Aujourd'hui, le déboulonneur de la
colonne, est, avec M. Humbert, la deu-
xième colonne communarde du grand
parti nationaliste.
O les métamorphoses des hommes.
NIL.
Berquinades Patriotiques
Sous ce drapeau français — au service
duquel le colonel Monteil vient de s'enga-
ger pour doubler M. Déroulède dans 1 eiïi-
ploi de premier bouffon — il semble que
la sauvagerie même, refleurissant comme
aux beaux jours delà piété apostolique, ne
puisse se développer sans une élégance de
tournure qui enchante..
La République française, accordant,
comme on sait, moyennant douze m°'^
caserne, et même moyennant rien du tout,
licence générale et permanente de massa-
crer et de voler les citoyens hérétiques
d'Algérie, les forbans des ciuatre coins de
l'Univers sont accourus à lenvi dans cet
Eldorado. , .... , ..
Mais ils n'en eurent pas plutôt touché le
sol, que sans la moindre recherche ni le
plus petit effort, une grâce naturelle se
répandit dans tous leurs gestes, leurs dis-
cours et leurs emportements, ht quiconque
revient de ce coin de France en rapporte
des récits dont on demeure émerveillé, Il
n'y a vraiment qu'en France où 1 on sache
piquer sur les rigueurs du patriotisme et de
la religion d'aussi jolies Heurs de gaieté .
Au théâtre d'Alger, un parterre qui se
délasse des fatigues d'une journée de pil-
lage bien employée avise deux spectateurs
dont la courhe nasale parait suspecte.
Tout le monde n'a pas aux flancs la coli-
chemarde de Cyrano. En rien de temps, es
deux nez fâcheusement busqués et leur s
propriétaires sont empoignes et jetés a la
porte. Mais le nez, paraît-il, n est pas une
pierre de touche infaillible de 1 hérésie: et
les deux infortunés porteurs de nez judaï-
ques en ayant appelé de la chose W'e
publiquement, il fut reconnu dans un juge-
ment à huis-clos, où les condamnes expo-
sèrent certaines pièces sécrétés, qu il y
avait erreur judiciaire. Apres q'-01
condamnés furent réhabilités dans leur
religion et sur leur strapontin.
Dans les ruesd'.\Iger, des divertissements
tout aussi galants sont ollerts à la popula-
tions. Une ligue de mégères espagnoles
fonctionne sous la direction du
Ces dames, dites fesseuscs ont pour mission
patriotique de fesser publiquement les
femmes européennes surprises a faire t ne
emplette dans un magasin juif. N est-il pas
du devoir d'un maire dévoué d 'enil.)ellir les
vues Dans le sa lemps, M. le maire d'Alger n'a-
vaitencore imaginé que de faire mett re fairenu
les femmes juives enceintes et de les t'a ro
inonder d'urine. Mais les ocras^.n5 ' .f.^
réjouissance charmante étaient vraiment.
trop rares : la fessec aux Kui'opeennts m
une villo en un permanent état de fète.
M. Maurice Ariès, qui revient de ce dé-
parlement français de cocagne nous ra-
conte, dans le Figaro, qu il a vu de ses j lux
entre'mille choses agréables un jeune formi-Araue
d'une douzaine d'années lancer un formi
dable coup de bâton dans le dos, a une très
que la Fraiii-c p,%-
raisse inspirer à l étranger un universel lié.
S? Assurément t étrange- enrage do
r.im,*ie... Nos fesseuses sont trop vertes.
B.
L'EXPOSITION
De la « Fronde »
il serait difficile de trouver un cadre plus
propice a l'intimité du talent que ce ha l de
La Fronde avec son artistique décoration,
sa doucc tonalité où la lumière, savamment
ménage des grappes électriques, filet ça et
là quelques taches brillantes, évocatrices
de Quel décor attrayant pour une exposition
de peinture et c'est bien là vraittiont, la
salle qu'auraient rêvée les artistes celebies
nui imaginèrent les petits salons, loisqiu
qui on comprit enlin la nécessité de présenter
au public des œuvres d art par « groupe
sympathique » selon I expression consa-
crée,C'csthi('n un groupe sympathique,en cn'et,
que celui qui réunit autour d une même
cimaise les noms si aimés du publie de
Mmes Louise Desbordes. Leroy d htiolles,
Claude Marier. Vau Parys, Doucheron, Mar-
tin et Formstecher.
Aussi étaient-ils nombreux hier sr.¡,ir les
amis de l'art qui étaient venus à ce verms-
sage qui no devait être, en principe, qu une
réunion intime, puisquo la veritable ouver-
ture de l'exposition ne doit avoir lieu que
lundi soir à 8 h, 1/2..
Longuement on a admiré les toiles expo-
sées et vraiment c'était justice car il i avait
là. des œuvres très intéressantes.
En quels termes dire 1 étranëeté du , . nt
de Mme Louise Desbordes"? Dans les to.tes
de ce peintre, dont la manière si person-
nelle se Joue à la fois des difficultés de
forme et de la lumière, il y a quel que e 11 o se
comme une troublante evocat.on d au-dcta.
une puissance mystique qui sollicite 1 ima-
cination jusqu 'à la perversité,
gina.lion Ses deux têtes de femme sont d'une re-
marquahle intensité d 'exl)ression, et elle
nous montre aussi des lleui s étranges, vé-
ritables (C fleurs du mal Il qui font songer
aux évocations baudclairiennes.
Plus simple, mais non moins attray ante,
est la peinture de Mme Van Parys, soit que,
dans la manière de Delor ou de Maurice
Leloir, son pinceau s'amuse à d agréables
colorations, soit'quc, serrant de plus pros
la nature, elle renferme son art dans les
limites plus étroites du portrait, l'exécution
est toujours impeccable.
Elle a entrevu la grandeur d'expression
des maîtres flamands et, en contemplant
son <« Portrait de vieille femme »), le loin-
tain souvenir de Hibot apparaît à notro
^ Virtuose du pastel, Mmo Claude Marlef
magnifie les éblouissemenls de la chair, et
le soleil éclate dans le cuivre des cheve-
lures comme en une symphonie harmo-
nieuse et puissante de vie et de vérité.
File nous montre des études de nu tout à
fait remarquables, et il y a là un talent vé-
ritable et un sentiment artistique qu'il est
bon do signaler.
| Très enveloppées d'ombre, les ouvres de
I Mlle Leroy d Htiolles nous apparaissent
calmes et rêveuses comme des vies de re-
cluses. Il s'en dégage une poésie intense et
douce à la fois qui donne une sensation de
calme et de repos. Ses jolis portraits de
femmes, son coin de cimetière, ont. des to-
nalités exquisement fondues, qui charment
l'œil et sont infiniment captivantes.
Mlle Hélène Boucheron, une très jeune
fille qui donne les plus grandes espérances.
a. exposé un portrait qui est d une tenue
remarquable. La facture en est excellento
et il n'y a que des compliments à adresser
à cette charmante artiste.
Nous avons aussi remarqué des panneaux
décoratifs, très intéressants et très bien
connus, de Mlles Antoinette et Geneviève
Martin et de Mme Voruz. A noter égale-
ment deux eaux-fortes magistralement
exécutées par Mlle Formstecher.
Tout cela forme un ensemble remarqua
ble et dont la moyenne est bien supérieure
à celle de la. plupart des expositions. Cost
une preuve nouvelle que les femmes peu-
vent, en matière artistique, égatcr, smon
dépasser les hommes.
La Fronde se réserve le soin d organiser
d'au ires expositions féminines qui, nou?
l'espérons, recevront du public le même
accueil favorable que celle-ci et remporte-
ront le même succès.
SIMONE DARELLE.
M, Louis Régis
M. de Freycinet, ministre de la guerre,
coquette avec la Libre Parole.
M. Louis HÓgis, frère du beau M tx,
fait, cette année, son service militaire,
Il élaiL, il y a quelques semaines, en gar-
nison à Médéah. C'est une jolie Y"!n.
Mais le soldat Louis Régis profère
Alger. , ^ .
C'est bien simple. M- Di-tiiiioiit n 'a
rien à refuser à Max Régis. 1\1. de rrey-
cinet n'a rien à refuser M. Drumont.
M. Drumont demanda u M. de 1
Al,rer. Et M. le ministre de la guerre,
aussitôt, donna, par dépèche, un ordre
conforme....
L'ordre télégraphique fut aussitôt
exécuté l
Et, pendant quarante huit heures, la
Libre Parole laissa M.de Freycinet tran-
quille.
POLITICA.
La Vente
DE L'ORPHELINAT DES ARTS
Comme tous les ans. hier, a eu lieu dam.
les salons du Ministère des finances, la
vente au profit de l'orphelinat des arts.
Cette vente est, devenue une journée pari-
sienne pour tous ceux qui tiennent a ap-
porter leur obole à cette œuvre si utile
Les comptoirs étaient des plus huilants,
depuis ['épicerie artistique 011 les jambons
roux voisinaient avec les sauc.ssons argen-
tès, les vins tins et les collerettes de la
veuve Cliquot, jusqu'à la tombola organisée
par Mme l'oilpot, et nos meilleurs peintres
avaient tenu il être rcpt-esentcs. qui par
une toile, une esquisse, un dessin.
Trouilleberl avait. envoyé un magistral
paysage, une jolie page du maître, t.heret
avait peint rarnchc, et ollert quelques
types dr. ces annonces commerciales qui se
reconnaissent de loin par leur touche ori-
ginale et bien personnelle.
Carolus Duran, Bouguereau, Hoybel, les
plus illustres enfin y étaient r.'presentos.
I es vendeuses sont en nombre, la plupart
sont choisies parmi nos actrices leS plus
en vues, et il rait beau voir ce ludion
gracieux s'empresser pr;'s des allants et
venants pouroifrir avec de gentilles mines,
une tleur, un billet do loterie, un bibelot.
Le bull'et tenu par Mme Scalini, obtient
un vrai succès; vers quatre tteurcs. les g;'t-
tcallX, les coupes de Champagne, les Sit'l)P:i
s'enlèvent avec un entram charmant.
,\u comptoir des tleurs, Imes Tanol-
Beaï-é ct L''portc. du \audeville, en cos-
tûmes de lsî», encaissent d énormes ile-
cottes avec leurs petits bouquets de l'O..C5,
Brunet qui s'est fait une bonne tête. sonne
la cloche et tourne la roue pour les .h'b'-
rents objets que l'on met en tôlerie, et dont
ces dames s'amusent à placer les billets.
Mme Marie Laurent, entourée de ven-
deuses a le comptoir tl 'lionnetir intiement
garni de mille bibelots artistiques très
réussis. ...
Les petits chevaux sont fort entoures.,
ainsi que le rayon des porcelaines peintes
nu* les élèves de 1 'ori)'.iclitiat.
Mlle Geneviève 13cl'llm,la fille de M.Pierre
Berton en fait les honneurs avec une bonne
grâce -,titiial)le.
Citons encore parmi l -s vendeuses Mnu«
Krauss; P. Yiardot; MSOS; Broisal ; Hac het
Baver; Roosewelt ; Frantz-Jourdain ; Hoty ,
Coiitan; Damain; Yrignault; Nrnol; Jules
ChÚrel; Cllllann; Alban Cllaix; ltoger Maix,
Paul Nadar; Micheline do Miramont; Acktë
de l'Opéra ; Ueichemberg; Marquise de Si-
1laul - M"eCurtber; Lina Pacat-i ; Luit raUa;
Félicia Mallet.; Mmes Dreyfus; Jacobin.
Hugues; Lalou ; Georges Claude; Lucas
Bouillé, etc., etc.
Quant aux visiteurs et aux visiteuses, ta
liste est trop longue pour que nous essayions
d'y faire un choix, mais ce quil faut touer
sans réserve, c est l enliviin des ciclieleuis
«i lo. x.'-tn Gracieux des vendeuses.
MARIANNE VILAIN.
Nous recevons chaque jour de nom-
breuses lettres de dames offrant leur col-
laboration au. journal; nous nom Iroii-
vons dans l'impossibilité de repondie ri
toutes et nous les prions de vouloir bien
envoyrr les manuscrits qu elles délire-
raient voir insérer Après lecture, ils seront
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