Titre : La Fronde / directrice Marguerite Durand
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1898-07-20
Contributeur : Durand, Marguerite (1864-1936). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327788531
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 juillet 1898 20 juillet 1898
Description : 1898/07/20 (A2,N224). 1898/07/20 (A2,N224).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6703343m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-LC2-5702
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
y fermer encore la bouche à mes témoins
avec cette parole brutale : la question ne
serapas posée. A?: "
« Fourtiéjouer la manœuvre, il fallait
éviter « la signification à personne »,
e«"-dire, en boit fiançais, faire en
sorte que l'huissier de M. Brisson ne
me trouvât pas -chou mai quand il
m'apportera sa Veuille d* papier tim-
bré.
« Il n'est pas question de fuir la prison.
fl ne s'agit pas <16 prison, puisque tout
le monde sait qu'une condamnation par
défaut n'est que provisoire Il s'agit
d'employer les moyens nécessaires pour
que la lumière soit enfin possible dans le
procès qui va venir.
« Accepter le débat étranglé, sans
avoir tout fait pour la manifestation de
la preuve, c'était rendre inutile le long
effort de ces six derniers mois.
« Je prétends aboutir.
* « Quoi qu'il advienne, en octobre pro- j
chain,. après vacations »,je serai devant j
mes juges. Une fois de plus j'offrirai la
Meuve. une fois la Aneevénales fan-
iftfnM 1f'.nin.IIJIId'hni lui. &nrant k ln.
mmre.
EMILE ZOLA.
M. Bertuiiis a consacré-tmiteson après-
midi dénier au commandant Esteraazy
et à Marguerite Pays qui ont été interro-
rés en présence de M- TeaeDas et Jean-
main.
Introduits vers deux heures les incu!-
fis n'ont été reconduits qa'àsept heures
lears prisons respectives.
M* Leblois, assisté de son défenseur
M* Joies Fabre s'est rendu auprès du
loge d'Instruction qui lui a déclaré qu'il
n convoquerait d'ici deux ou trois
ieun.
Les duels
Au cours des manifestations qui se
sont produites à Versailles, un échange
de cartes a eu lieu entre MM. Raymond
Strauss et Mathiox, rédacteur à la
Presse.
M. Strauss a envoyé ses témoins,
MM. Marcel Huart, rédacteur aux Droits
de t gomme et Claris, rédacteur à la Pe-
tite République* à M. Mathiex, lequel a
constitué pour le représenter MM. Da-
niel Cleutior et Marcel de Bare.
Après examen de l'incident,les témoins
ont ingé que les paroles prononcées par
M.Mathicx ne pouvaient viser personnel-
lement M. Strauss. En conséquence, l'af-
faire Deeoaportait aucune suite.
On duel a eu lieu hier matin à Meudon
enta» MM, Lesaulx et de Fiourens.
A la première reprise, M. Lesaulx a
reçu au bras gauche un coup de pointe
qui a déterminé une légère érosion.
A la troisième reprise les deux adver-
saires ont été atteints simultanément; M.
Lesaulx au côté gauche, d'une plaie en sé-
ten de trois centimètres; M. de Flourens
au bras droit, d'une plaie pénétrante de
cinq centimètres qui a déterminé une
abondante hémorragie et mis fin au
COCtttt.
L'assassin de Mme Leprince
Ce matin aura tieu à la Morgue la con-
frontation de Schneider avec sa victime
dont le corps a été placé, il y a deux mois,
dans un appareil frigorifique.
Xavier Schneider nue nous avons pu voir
hier chez M. Rulhand, juge cfinslruclion,esl
un grand garçon à l'air plutôt timide.Il parait
fort calme et n'a pas l'air d'avoir conscience
du châtiment qui va l'atteindre. La figure
anguieute, d'aspect sympathique, fort pro-
premeat vêtu, ne paraissant pas son âge,
Séhnaider cherche à diminuer sa responsa-
bilité «a niant la préméditation.
Il affirme avoir eu vne scène violente
aveo sa patrone, Mme Laprinoe et poussé à
bout Ravoir frappée. Pris de peur en la
voyant morte, il se serait enfui et n'aurait
songé- à voler que pour égarer la justice.
Ce récit invraisemblable est démenti
par les antécédents du jeune assassin qui
a*a pu 'YiogL-et--un on mais a déjà plu-
sieurs condamnations pour vols.
La manie des voyages l'a perdu car cha-
que fois qu'il volait, Schneider s'offrait un
déplacement qui ne cessait qu'avec le pro-
duit de aen larcin. A quinze ans il dérobait
cinq l8ÜIe francs à sa pauvre mère — mar-
chands de quatre saisons — qui avait pen-
dant des années économisé cette somme
que sen fils s'empressait d'aller dépenser
au Angleterre. Arrêté pour vagabondage il
fut enfermé dans une maison de correction
jusqu'à dix-huit ans.
Condamné depuis pour escroquerie Schnei-
der. comme on le voKall'a guère de chance
de voir admettre son système de défense.
Tout porte à croire qu'il a tué pour voler.
Le seul atout dans son jeu est le choix de
son défenseur. M* Henri Robert, qui, grâce
à son talent, pourra peut-être sauver la
tête de son client.
8ebneider n'a que vingt ans 1
LA GUERRE
Un membre du conseil "._¡sLres à
Madrid, disait hier : « le sété le plus éton-
nant m la situation est que flllpagne
ne ss&bte pas comueeadie réfeedue
de sm malheur» Les Êfcata-Unis ne pour-
rontéeuè faire autre oho» que de pousser
vigoureusement la guene. Et fom pour-
quoi des. onlies ont été donnés pour nier
les prépawrtifs de l'escadre wataen et
de i'expédition de.Perte-meo ».
V» dépêchede Geeateaeam, âspure que
les 36 paffl - la de Guastaaamo aepuelssent
tenir aucun compte de* la capitulation de
Santiago, et qu'ils ont tous les jours des
escarmouches avec les insurgés cubains.
L'aspect de ta question cubaine envisagée
dans son extériorité est fort simple. Il y a,
remarque-t-on, dans fa' merdes Antilles une
ile qui, par son isolement, ne tient nulle-
ment à la métropole et 8e demande qu'à
exister toute seule. Les nombreux soulève-
mente par lesquels elle a essayé de reaeair
sir son indépendance ont duré de 1868 à
1878. Ce n'est donc oas d'aujourd'hui que la
question de la république aubaine a été
soulevée et que la démocratie américaine y
accomplissait son œuvre. Lorsque la ré-
volte éclata, il y avait longtemps que, mo-
ralemeoi, la révolution -ét;aw, faite. « Le ré-
pme de la restauration, remarque un im-
portant organe du soir », avatt tenu le
parti militaire à l'écarlde la politique. Cette
discipline et cette exclusion tendaient déjà
à disparaître en UR. Les deux partis, libé-
ral et conservateur, avaient cessé de former
ttn bloo compact et dans leur sein les suo-
oesseurs éventuels de MML Canovas et Sar
gasta, s'agitaient impatiemment pour faire
valoir leurs titres à la direction du parti
et recruter des fidèles chez les conserva-
teurs. La scission était publique et violente
entre MM. Silvela et Romera Robledo;
chez les libéraux, elle était latente
entre MM. Gamazo et Moret.
a A côté de ces grands chefs de fils d'au,-
tres éléments moins impoItauts restaient à
l'écart à la tète de coteries et de groupe*.
Les militaires reprenaient pour la politique
uii coût qu'ils n'avaient jamais complète-
perdu ».
Le correspondani anonyme auquel nous
devons quelques-uns de ces détails, fait re-
marquer que c'est à ce moment que Ton
vit se dessiner le plus énergiquement la
personnalité de IL Martinn Camnos, sur
lequel la régente crut bon de s'appuyer
lorsque tout à coup éclata l'insurrection
cubaine et que le règne des politiciens mi-
litaires fut inauguré. Les événements de
guerre mettaient en relief certaines indivi-
dualites: legénéral We)'ler.revenaitde Cuba
précédé d'un effroyable renom de cruauté.
Os sait le reste. Le parti militaire remuaet
emporta les masses. La classe dirigeante ne
comprit pas l'importance des responsabili-
tés qu'elle endossait; les Cortès et le con-
seil de régence ne virent point, ou ae vou-
lurent point voir ce qui se dessinait à l'ho-
rizon. Le peuple travailleur, sobre et éco-
nome, se laissa frapper d'impôts et fournit
les frais de la guerre cubaine sans se plain-
dre, sans même mesurer l'étendue de la
ruine qui l'attendait à l'issue de cette oam-
pagne funeste.
Le concert européen ne jugea pas à pro-
pos d'intervenir, alors que l'ouverture d'un
congrès aurait pu donner à l'opinion la pos-
sibilité de se manifester. D'ailleurs, il est
permis de le faire remarquer: chaque
puissance envisagea la crise qui se déve-
10Ppllil avec des préoccupations purement
individuelles. La Russie ne voulait pas s'alié-
ner les Etats-Unis. L'Allemagne, en vue
de succès dans l'Extrême-Orient, ne cher-
chait qu'un moyen d'étendre sa sphère com-
merciale et industrielle en se réservant
des accès dans les possessions espa-
gnoles; l'Angleterre ne dissimula point ses
bons offices au gouvernement de l'Union.
La France seule réussit à se maintenir im-
partiale entre les belligérants, malgré la
solidarité que ses aspirations devaient fata-
lement établir entre elle et la République
américaine — solidarité que des liens éco-
nomiques et des relations de bon voisinage,
rendaient plus sérieuse encore.
Telle est la situation des puissances au
moment efi, petit-ètre un traité de paix lon-
guement élaboré va. tout en.paeHlant mo-
mentanément les Etats d'Europe, trans-
former d'une façon inattendue la poli tique
coloniale, à moins que tes négociations des
plénipotentiaires n'attendent pour dÓovewp-
Der leurs clauses la chute de la Havane.
IBO.
Lettre d'Italie
17 juillet 1898.
La session de la Chambre est fermée et,
si tout va bien, elle se rouvrira en novem-
bre avec un nouveau discours de la cou-
ronne et de nouveaux projets de lois, parmi
lesquels on prévoit qu il y aura l'impÕl pro-
gressif. Mais se rouvrira-t-elle réellement ?
i Il est impossible que l'on oonvoque d'abord
les collègues électoraux. Cette hypothèse
n'est pas aussi extraordinaire qu'elle le
semble de prime abord. Les dernières séan-
ces ont donné au ministère une majorité
satisfaisante (200 votes contre 50), mais elles
ont démontré deux choses : que la moitié
des députés, dans une année ou il n'y a eu
que très peu de séances, étaient absents,
c'est-à-dire négligents, indifférents; que la
majorité est divisée en groupes dont chacun
a une foule de prétentions; que, dans.
son sein il n'est pas dlhom«m i. |M^
leur talent, leur position et le feu MSMt
de l'éloquence politique. puissent balanesr
la vigueur des deux petites troupes, mps
. blicaine et socialiste. Ces deux groupes, qur
comprennentà peine plus de quarante aamoa#
[ bres„èatdes orateurs convaincus et puAI-.
* sanfls snf imposant & toute rsesaâfelée ep
quMfr&ûi* sàfedtrdépiiCfc font,jour
; joar, une chmuèdè propagande. La mtSMm
les Me, maiSt js le répète ne les taSwè
; pea. 8s rapmwent, sinoa par Inmsr Bfria-
» cipes» du iaeins à un paisl de wldu*
' tique parlasse* taire, ... Girondin» m la
CofWtenUoa.
Aieulefr-j owe le parti eeaieDsfe ejC nter-
' vsifieusenMiN organisé. ir «.'est pas ;de do-
cument gouvernemental qui ne soit révélé
1 à ses ohefs, quelle qu'en puisse être la na-
ture secrète. Le lendemain du ballottage de
j«r» *'m*îe*àr, IDIKII |agnJQ4^MK^a. ironiivi j |_ mIv
Turin écrivit au président du Cônseil, M.
PeUoux, une lettre réservée afin que oeîui-
ct fat eaepMiAt ton# les électeurs' employés.'
à Rome. Mais quoi 1 le jeudi, dans le jour-
nal socialiste, la lettre est reproduite te»
taellellMftt. Le gou verBement — cela wd^1
soi — en conteste l'authenticité, m'ayant
nes de mieux à feire. Mais fcafaii somme à
! la lettre et détruit le démeoti. Selon uspçiop
cive de sens commua cent négations ne
valent pas une affirmation.
Une Colle organisation et une telle extop-
sien du parti socialiste étant menaçantes
pour le présent, et plus encore pour l'ave-
air, pourraient être un obstacle à la convo-
cation des collèges èieetoracs. Mais la qoesr
tion se complique d'autres faitcb. Le Roi et-
la Reine ue retourneront pas à Monsa — leur
habituel séjour d'été et d'automne — tant
Et que l'état de siège ne sera pas levé à' Milan,
t cela est très bien, car us montrent par
là qu'ils aspirent à regagner la popularité.
Or, le moyen le plus expéditif et le plus sûr
pour l'acquérir à nouveau est précisément
celui de dissoudre une Chambre qui n'a pas
su se tnontrer àJa hauteur de sa tâche, qui
est composée de trop de non-valeurs et dont
la formation fut indignement souillée par
la corruption gouvernementale.
•
• •
Vous nesauriez croire combien, en Italie,
on s'intéresse à l'affaire Dreyfus. Tous les
journaux la suivent avec la plus minutieuse
exactitude de détails, comme s'il s'agissait
de choses italiennes. Pourquoi! Le sémi-
tisme, certes, ne saurait influer, ne serait-
ce qu'à cause du nombre imperceptible-
ment petit des Israélites : sur une popula-
tion de ai millions, ils n'arrivent pas à qua-
rante mille.
C'est la race italienne qui s'identifie dans
la question avec la française ce sont les
institutions de la péninsule qui apparaissent
toutes pareilles aux françaises. Bien qu'ici la
loi sur la revision des jugements soitenoore
ptos bre restreinte que la vôtre il n'y a pas l'om-
ne d'un doute qu'eu Italie, dans un cas
analogue, la sentence du conseil de guerre
serait annulée. Il n'est personne non plus,
pas même daus les rangs de l'armée qui ne
sympathise avec le prisonnier de File du
Diable, dont les péripéties rappellent le
Lépreux de la cité d Aoste, de Xavier de
Maistre. Ne m'objectez pas que' je n'ai
point interrogé les deux cents généraux
italiens : les opinions des chefs sont vulga-
risées par les inférieurs, toujours et par-
tout. Et puis, en fait de procès militaires,
les Italiens ont, par le temps qui court, ac-
quis une certaine expérience; ils en voient
La ficelle et peuvent bien se dire à môme de
les Juger. Figurez-vous que ces procès mon-
tent à plus de cent vingt 1 Les cours mar-
tiales travaillent comme une machine à
rotation continue, parce qu'il a été dit que
les états de siège ne seront supprimés
qu'après qu'on aura jugé tous les accusés.
•
A A
On va exécuter dans quelques jours, au
joli théâtre de la Fenice à Venise, un nou-
vel oratorio du maestro Perosi. Ce nom,
très sympathique parmi les connaisseurs,
n'a encore paru sur aucun programme de
concert, sur aucune affiche de théâtre, les
œuvres précédentes du même co..posi-..
leur n'ayant jamais été produites que dans
leur milieu naturel : les églises. De là, quel-
(tues regrets anticipés dans le public — re-
grets assez justifiés si l'on songe que l'ar-
tiste abandonne Saint-Marc pour un local
profane dont les échos n'ont répété jus-
, qu'ici que des airs d'opéras.
Que les Vénitiens, au plus fort de la cani-
cule et malgré l'abattement tout particu-
lier que produit le siroco des lagunes, con-
servent l'énergie nécessaire pour allor en-
tendre un oratorio, c'est une preuve suffi-
sante, n'cs!-ce pas do leur passioa musica-
le? il faut dire cependant que les habitués
de la Péittte appartiennent à la classe riche,
ou tout au moins aisoe, c'est-à-dire qu'ils ont
moyens faciles pour réagir contre les i
effets de la chaleur. C'estune erreur assez gé-
nérale horsd 'Italie de croire au'en été Venise i
est abandon née. Evidemment les étrangers i :
s'en vont dès le printemps pour n'y reve- 11
nir qu'en automne. La Venise des temps j
chauds n'en est pas moins vivante, d'une <
nimation infiniment plus agréable à l'œil 'l
qu'en hiver l'aspect hétéroclite des touris- f j
tes d'tra peu partout. C'est la Venise des ,
Italiens ou, mieux encore, des Vénitiens.
Tout se transporte au Lido, cette langue de
terre que caressent d'une part tes faux .
paisibles de la lagune et qut. heurtent de
l'autre, les vagues de la mer : un quart
d'heure de VaporeUo et l'on y est ! Ali, les
admirables couchers de soleil qu'on voit
là tandis qu'en un fond idéalement mauve ]
SP. profilent au loin par dessus la nappe
miroitante, les palais et les coupoles de
l'JEnehanteresse 1
* j£ns avoir la anale des grandeurs, ftftîut
8%1 incliner devajft le» noms qui ont illustré
um républiq*» jgi& Oculaire :
noms de grauâeéiMKfeeifcdÉbÉiHdis havi-
gateurs el. de dljpS55j§S«^Bfotor pa-
irie. Tous sont rapr&eatf^ daà#'ce peUL
#6» verA. au milieu du Mi> ;$halets où
QPflMMN», bar raquas* es Sentes où ron
#5se ta journée : là. 1W«e élégante se i
DUM&ug qaaf^uss semaines,
iMa fclh flm dfaoâft» ^eet déjà fini. Vous
«^Pûnez l'étras®» préjugé des plages
roérWetmles. On*j«ive en juin par une
température de à.', ,et l'on pense
... il fera ddlicieM sa- longer dans
tit oqw. 0 Adriatique à* £Mftftrranée. Illu-
SM| bm_ 1 Les établisse m—fu ne s'ouvrent
qu» la fin de juillet — s'il fait beau et
s'ils s'ouvraient plus têt, à Venise surtout,
.c'est tout au j>lus si quelque fou d'Anglais,
SBBW ils dwouVi Irait HsijUBr w ssute*
dans les ondes bleues. Les idées ont beau
osaasher à la vapeur^ lee pr^ugés. auront
loidonrs des jambes de phmrir.
Mais je ne voudrais pas qu'on crût que je
fais de la réclame pour Venise et la Lido.
1 Quant & la variété et str nombrer des sé*»
yours d'été, rït&tie l'emporte sur tous les
Mhydeotaérapiques, qui pulkdeat, et des
plages delà Méditerranôequt s'étendent, de
la Comiohe à Viareggio et a Mergellina, il y
a les eaux thermales minérales jusque sur
les pfus hautes montagnes, comme, par
exemple à rabelone- en Toscane etei Pelle-
grino en Lombardie. Il y a-aussi les bains de
boue des vallées profondes comme- Aiqui,
Abanot, Battaglia, où ne manque jamais de
se rendre celui qui est à la fois le plus,vieux
et le plus jeune des diplomates, IL Costan-
tino Njgra.
LOUISE PÉRIS.
AU CERCLE POPULAIRE
C'est le Gerole populaire d'enseignement
laïque qui avait ou le tout premier l'initia-
tive des manifestations chaleureuses et
filiales à l'occasion du oentenaire de Miche-
let. Les programmes officiels furent orga-
nisés néanmoins en dehors de ees vrais
protagonistes qui, dimanche dernier dans
le calme succédant aux démonstrations à
grand bruit se réunissaient au Père-La-
ëbaise. Le président du cercle, notre émi-
nent confrère M. E. Ledrain,.. prononcé
des paroles éloquentes et. belles, telles
qu'on pouvait les attendre de eet écrivain
de haute race, le traduoteur si profondé-
ment artiste des grands poètes de la bible.
tL Eabusquière qui représentait le Conseil
municipal a parle à son tour et réuni dans
| une commune émotion les fidèles amis,
I membres du Cercle et élèves accourus sur
la tombe de Michelet.
Entre les deux discours, Mlle Renée Déri-
; gny a récité une poésie que M. E. Ledcain
avait écrite & cette occasion et qui obtint
' un triomphal succès. Nous avons la bonne
' fortune d en pouvoir offrir la. primeur à
nos lecteurs :
i SMt m arbres ûaés de l'abeille et l'dsen
- Pins et suies it" déltst les aaaéu -
91 la tombe learie a des tin de teoaaa,
il le ftidiat a" lotrd des âpres deitfadef 1
Pris de sou par l'eapace et pria okaritf,
II Ms par la futm m««qoiie et par la MM,
l'elte.is-ta pas parfois monter de la cité
Le bnut ioqaiétaat de la rameur buuûae f
Qae fnl-DsT Et qtels cris s'élèvent de là-bai t
- Malgré le BUg rersé, soarent la lotte est belle,
st 181-11 «Makiea 881 qai Maaieit les conbati
Par la liberté saiate et poar l'ère louelle 1
Citoyens de la France et de Tkanaaité,
Us t'et alldest, fealait aui pieds la peu immonde,
le rérut qae josâM et que bateraiti,
Il mnat la aeism par tons les champ dit unie --
Le Irslt fae ta perçois remnèb4d as I«r ?
14^11», notre wîx, tente i'urdenr preuiir»?
Trarailloas-iots eeane air pour l'areair Befflesr ?
Il pur l'aseeasioB daas la craada ladre
A iiMâw si Ungteaps parMiJ et u sant lat.
hw,ee en pu »dutà Mtt 1. tard ciel tarage ?
La élira Tille bearease edsta-UUe hélas 1
Kt la tmverapt-«B as bout d'aa long voyage.
Qaaad prit de lassitude et m eroysut ai Mr,
| faaad rom" da pané retient et rearirona
! t.. le peuple donteir et ner» vent s'asseoir,
i NMM au prioas, TÉBX narts, dtat la tank réloue.
(slaet, lieblet, "II. lu peJ8VI tNùlaatl.
Eternels ennemis de tus- les passés badtes,
hi Jean sembres Il sort de vu sépnleret blases
let dartés h matin et des Hases farftcMI.
Nations en avant ! c'est le tambour qni bat !
c,,Ut b clairon paraît des tombes nmoiial
Bi aviat vers la ville ob te peupla S'ébat
M la laetiee et la liberté sont les . niant
E. LEDRAIN
Un amioal banquet a réuni ensuite les
membres et amis du Cercle populaire et,
an Champagne de ch&teurouseaj&Uoouttons
des présidents ont associé à La mémoire-
glorieuse de Michelet, les jeunes espoirs et 1
re noble but de cette généreuse association
au'est le Cercle pepulfrire.
MARIE KRYSINSKA.
A TRAVERS LES SCIENCES
Usage du saint comme succédamé
du caoutchouc. — Transfor-
mamtion des ordures ménagè-
res — La lumières froide,
lumière de l'avenir. —
Un chien qui cueille
des fleurs.
(WP4 recomaa depuis longteiaps Mbataas-
t sitdN» donneg smr soldats dfcs rML"",llllUits
IS^'IÂE^AA^URÉUSÂ
cédé né donnait de tels résultats.
M. A. Berthier, médecin militaire, vient
d'avoir l'idée de rendre aux tissus leur im-
rpewnéêbHiléen toe resuietant. Il utilise à
cet effet là lanoline,dissout.e dans l'essenee
de pétrole. Les résultats furent uCel-
lents.
Or, la lânoli na est tout simplement de 1k
suintine purifiée; on l'extrait du suint de
raeuUm: Le ppocédé art eneoreun peu ooâ-
teux, à cause de l'essence de pétrole; mais
il semble qus UeaspIai de rimpenmétbilia»-
taur économise les tissus dee vêtements :
l'expérience seule dira si te suintage des
étoffes est économique; il semble certain
qu'il réponde aux conditions requises par
rhygiémate.
•
Nous avons parlé récemment des procé-
dés-employé en Angleterre pour la destruc-
tion des ordures ménagères ; nous appre-
nons que la commission administrative ai
conclu à l'adoption des mêmes procédés,
soit:
r. destrootim pure et simple par le feu ;
1" broyage des substances et réduction en
pâte ou terreau pour en faire des engrais ;
3T procédé américain qui consiste à cuire
les ordures pour transformer ensui te le- pro-
duit en engrais.
.
» *
Quels que soient les progrès réalisés oha-
que jour dans l'art de l'éclairage, on n'est
pas enoore arrivé à produire exclusivement
, de la lumièrer En effet, toutes les sources
lumineuses employées donnent beaucoup
de chaleur et peu de lumière; il s'agit de
rechercher le. moyen d'avoir beaucoup de
lumière et peu de chaleur; c'est ce qu'on
appelle la lumière froide.
On physicien américain, M. Mac Ferlan
Moore, serait arrivé, à l'aide de tubes de
Getssler, à réaliser ce désir. A l'exposition
de New-York, on a, parait-il, joui de tous
les avantages de cette lumière froide, dont
on dit merveille. Nous ne pouvons encore
l'apprécier de VUN, mais il est probable
que, si les résultats sont favorables, elle
traversera l'Océan et l'Exposition de 1900 '
verra peut-être cette nouveauté.
ER
• a
Nous savions depuis longtemps que les
chiens ont un instinct si développé qu'on
peut. le prendre pour de l'intelligence. Ge-
*pendant, il n'est pas fréquent de voir des
chiens se conduire comme Norah,la chienne
de, M. Bar bat, présentée par correspon-
dance à un journal de chasse.
Le propriétaire de cet animal, désirant
cueillir des nénuphars, au milieu d'un
étang, eut l'idée de jeter des pierres dans
la direction des fleurs et de lanoer sa
obienne 4e oe côté. Norah comprit : elle
alla oueillir les nénuphars et eG' apporta
ainsi un grande nombre.
M. Barba t raconte que Nerah monte ég&- |
lement des bûches de bpis, l'hiver,pour en-
tretenir le feu devant leauel elle aime à se
chauffer.
BLANCHE GALIEN.
Causerie Littéraire
Comédienne. — Daniel Lesueur. (Le*
m erre, éditeur.)
Le très grand el, très légitime succès
de Lèvres closes est loin d'être épuisé, et
déjà, parait un nouveau roman du même
auteur qui, sans frustrer le premier de
sa part de gloire, prend place à côté de
W. et marche carrément, en sa compt-
gnie, vers de nombreuses éditions. C'est
que, Daniel Lesueur a non seulement le
talent qui s'impose, mais elle possède ,
en outre, la puissante fécondité qu'avait
Mme Sand, de grande mémoire,qui per-
met de passer d'un travail fini, à un qui
commence, sans avoir le besoin d'un
intervalle de repos entre les deux œu-
vres; à une époque d'incessante produc-
tion, telle qu'est la nôtre, ce don est
presque une nécessité. On ne doit pas
se fausser oublier.
Et on n'a garde d'oublier Daniel Le-
sueur, fille s'est fait par le charme qui
séduit, l'éloquence qui entraîne, sa sub-
tile psychologie, et le noble effort d"iine
âme éprise de beauté, un nom qu'au-
jourd'hui chacun honore. Je crois qu'eUe
prend moralement une des pl emières
places parmi les romanciers français, et
c'est justice que le succès vienne à eUe...
cela me réconcilie avec lui...
Comédienne est l'histoire d'un jeune
ménage, comme il s'en rencontre fré-
quemment en notre Paris artistique.
Pierre Essanault est demeuré le plus
MMa. le plus amoureux des maris, tant
&e
femmes aimées. Pierre a une pièce en
répétition, Ir b.Gatu'*' Materne natu-
rellement, lapremière chose qui lui vient
à l'esprit, efest de s'éprendre follement
de sa pril1l1lliD8M intecprètorClary de Pré-
mor, cela allait de soi. Personne ne son-
géra à 8'. étonner.
Clary dte Prdlnur*appaetmt*à ce genre
de femmes pour lequel le mal à faire est
un II_ut.. Pierre, ne lui plaît pas,
mai s ayant appris que Georgette est jeune,
jolie, airaaoae, ,qu'iJ:s, forment à eux deux
le plus joli ménage du monde, elle ne
négligera aucun artifice, aucun men-
songe, aucune manœuvre, pour détacher
Pierre de Georgette. Sa vanité sera sa-
tisfaite d'avoir fait cette action d'éclat
dont tOut Paris s'entreticttdra.louangaant
la beauté» victorieuse de la joliesse de
la femme légitime... Le crime ae détruire
un rare bonheur d'amour, n'est jamais
puni comme il mériterait de I'èLre ; au-
cane loi ne le flétrit; et le monde, si, sé-
vère peur certaines faiblesses bien excur
sables de passion ou d'entraînement le
tolère, avec un vague sourire d'indul-
gence, quand il n'y applaudit pas ; ses
sympathies, d'ordinaire, ne vont pas
vers les vaincus.
Hélas !,Iee.vicioires,é-tagt donnée l'éter-
nelle vanité des hommes, ne sont que
trop faciles,et Clary de Prémor sut si bien
user de sa beauté, très réelle, aidée d'as-
tuce et de perfidies, que peu à peu elle
amena le jeune homme à divorcer avec
sa femme ; se targuant pour ne pas de-
venir sa maîtresse, d'une vertu compro-
mise déjà plusieurs fois,et tout à fait sa-
crillée d'ailleurs, à un beau cabotin qui
joue avec elle sur la scène, et dans son
intimité les rôles de passion... Mais, le
Deus ez machina qui sauvera Pierre do
gouffre vers Iequelilcourtéperdument,ce
sera le prince Gracchi dont les millions
nombreux, les largesses royales, feront
dédaigner à Clary, la bourgeoise con-
quête dont elle s'était un instant distrai-
te... et Pierre enfin désabusé, honteux, le
cœur meurtri, songe de nouveau à lu
première tant aimée. Il ira chez les pa-
rents où elle s'est réfugiée, sûr à l'avance.
don la tendre créature oubliera et par-
donnera. — Mais là, on lui fera com-
prendre que l'espoir,dont il s'était bercé,
est vain — Georgette libre épousera son
ami d'enfance, celui dont l'amour pouf
elle ne s'est jamais démenti, celui don!
le dévouement infatigable &éclairé Pierre
sur Clary de Prémor, celui qui a noble
ment tenté de réconcilier les jeunes
époux; mais Mme de Lugan, la belle-
mère de Pierre,lui montrera d'un geste,
Georgette et Gérard de Vitraye mar
chant lentement, côte à côto dans le jar-
din.
« Une entente intime et profonde sem-
blait unir ce couple. Il suffisait d'un
coup d'œil pour pressentir l'harmonie dt
pensées entre ces deux êtres. Leurs pa-
roles, dont on apercevait à leurs lèvres
le mouvement mystérieux, ne pouvaient
être plus expressives que leurs regards.
Celui de la jeune femme montait vers
l'autre avec une interrogation passion-
née ; et, dans les yeux de Gérard, dans
les yeux de flamme, au creux profond
des orbites, il y avait comme un pros-
ternement de volonté, une soumission
fervente, un acquiescement tendre, tout
le que la mâle fierté de l'homme peut
livrer, en gardant conscience de soi, à la
séduction féminine... »
En face de ce douloureux tableau, qui
| ne pouvait lui laisser aucune espéranc«\
Pierre jeta un cri, et s'éloigna le cœur
bouleversé. Désormais, il était seul.
Mais il ne connaissait pas encore jus-
qu'au fond.l'âme de sa femme, et celle do
Gérard de Vitraye. Coqui faisait briller les
yeux de Georgette durant le tôte à tête avec
Gérard, ce qui mettait sur le visage de
celui-ci cette suprême expression de join,
c'était l'exaltation du dévouement qui le
poussait à rapprocherle mari de la femme
et l'ardente.espérance de Georgette de
retrouver un jour le mari bien-aimé...
Aussi lorsque son père, M. 4c Lugau
apprend à Georgette que Pierre, est re-
venu non en ennemi, mais avec le désir
de se faire pardonner, et de l'aime!: en-
core et d'être aimé d'e.Ile,lachère créature
ne veut pas en entendre davantage, et
mettant en toute hâte son chapeau, eilç
saute dans une voiture et revient, le
cœur largement ouvert, vers le nid con-
jugal enfin retrouvé... Tandis que Pierre
désespéré, sur le point de se tuer, éperdu
de joie, de sa présence inattendue,
ivre d'amour, lui demande pardon...
Georgette lui crie : Pas ce mot ! Dis-mot
seulement que tu m'aimes 1
CI; 0 Georgette, sublime amoureuse. de
telles minutes ne peuvent êtreéternellc*.
Mais il suffit qu'elles existent. Elles ah
suivent la NaUine de ses incorapréhcu-
TRIBUNE DE LA FRONDE
DU 20 JUILLET 1898
LA TRIBUNE
A TRAVERS L'ÉDUCATION
LES VACANCES (1)
I
Internat et Externat
Cf)
fJeUe rubrique formé SM fttd1lNa volant
éont le SHjet change tous la trois joMn.
Après les examens, les vacances. Tous
les enfants y ont droit, parce quetous en
ont be»W. à des titres différents. Mais
(Tlbort ceux qui sont élevés en dehors
de leurs familles quel que sait l'établis-
nouent choisi 00..... lieu de leur réclu-
4km
$U J'ai sur le cœur une éatrte de typogra-
nhia, de m& « Tribooe . du mois d8nùerr
..i sse treoassara Jusqu'à « que je l'ai
signalée. Je n'ai pM dit : .8 Os maaacn qui
iBt t piger l'aptitude, «le». J'ai dit qui sert
iJHfsrfapti&ndsw eta~. •
Toute question de sentiment mise à
part — quoique le sentiment ait, en édu-
cation, une valeur incontestable — il ar-
rive un moment où l'interne éprouve an
irrésistible besoin d'être... élargi. Le ly-
cée — ou l'école — tilt-il un palais en-
touré de jardins enchantés, n'en est pas
moins pour lui : « la boite, la botte », et il
la porte péniblement sur les épaules.
C'est fatal, parce que le système quelque
atténué, amélioré, perfectionné qu'il soit,
n'en est pas moins anormal, ifâromain,
immoral, par conséquent. On s'étonne
vraiment d'être obligé de rappeler que
Fenfant et la famille sont des éléments
inséparables et que, quels que soient la
bonne volonté, l'intelligence, le dévoue-
ment, le génie même de 4'éduemb«, l'in-
ternat n'est et ne saurait être qu'un mi-
lieu artificiel.
Oh 1 j'entends les contradictions ! Les
moins atteints par la manie de faire pas-
ser tout le genre humain dans un même
moule s'évertuent à me crier :
« Mais, madame, en admettant — par
esprit de conciliation — que l'internat
soit un mal, vous ne pouvez contester
que ce soit un mal nécessaire. Consenti-
riez-vous à priver d'instruction les en-
fants éloignés de tout centre intellectuel?
Forcerez-vous des parents, dévorés par
les affaires, à laisser à va..-l'.. l'éduca-
tion de leurs enfants? Enlèveres-vous à
l'autorité bienfaisante d'édaca&eurs dis-
tingués, certains enfants difficiles contre
lesquels s'use inutilement une famille
maladroite ou désarmée ?
Discutons, s'il vous plaît.
De ce qu'un système est défectueux en
soi; de ce qu'il est dangereux pour le
plus grand nombre, il ne s'ensuit pas
qu'il èIoÎye être rigoureusement écarté
pour les exceptions. C'est des exceptions
que vous voules parier d'abord ? Je ne
m'y onoass Bas. et jtotaMts qu'il t a des
cas oiL les familles sont éloignées de tout
centre intellectuel; mais je tiens à faire
remarquer que ces cas sont beaucoup
plus rares qu'on ne le pense générale-
ment, car il y a des établissements — je
parie ici de ceux qui relèvent de l'Iitat.-:"
non seulement dans les chefs-lieux de
département : lycées et écoles normales ;
non seulement dans les chefs-lieux d'ar-
rondissement : collègeset écoles primai-
res supérieures ou écoles professionnel-
les ; mais même dans quelques chefs.
lieux de canton : écoles primaires supé-
rieures. Je fais remarquer, en outre que.
grâce à notre réseau de chemins de fer,
,auquel s'ajoutent, boa an mal an, quel-
ques centaines de kilomètres, les com-
munications perdant de leur difficulté
entre les villages et les centres ; déjà
beaucoup d'enfants prennent le train du
matin pour aller à l'école et rentrent
chu eux par un train du soir; il est donc
évident que le jour où les parents com-
prendront leur devoir et leur intérêt
moral; le jour où l'Etat dira peur les ú-
der à garder leurs entêta cites eux, les
sacrifices qu'il s'impose pour les entrete-
nir au dehors (il y tend puisqu'il a déià
créé des « bourses d'entretien dans k
famille » pour les élèves dea écoles pri-
maires supérieures) ; le jour, enna, où
l'opinion publique, secouant sa routine ;
se soulèvera contre notre système d'in-
ternat à outrance, ce jour marquera dans-
Les annales de notre progrès national.
La deuxième objection de mes contra-
dicteurs s'applique aux parents « dévo-
rés par les affaires ».
Mais... quelque dévorantes que soient
tours affaires, elles cessent cependant à
rheure du dlner — pour la mère sur-
tout. On tnet le couvert tous les soirs
pour la gent industrielle et commer-
çante. Si ces parents affairés connais-
saient leur devoir, s'ils ne se tenaient
pas systématiquement à l'écartdes seules
joies qui ne trompent pas, ils feraient
rentrer leurs enfants chez eux, après la
dernière étude. Les enfants dîneraient
en famille, resteraient associés aux in-
quiétudes, aux douleurs comme aux es..
poirs et aux joios de la petite commu-
nauté, au lieu d'être, comme des étran-
gers venant faire des visites. On se con-
naîtrait, au lieu de s'ignorer, on se com-
prendrait, on marcherait ensemble vers,
un même but, on s'aimerait.. enfin,, parce
que la nature — généreuse en cela —
veut que rOll s'aime quand on est du
même sang.
Faites de ces internes tout court, tplt
sont entassés dans nos établissements
universitaires et dans. les établissements
libres, des externes surveillés, et les in-
ternats, exclusivement réservés dès lors
aux enfants qui ne peuvent être élévé%
dana la farnille,s'humaniaerant et se mo-
raliseront. Ce ne sera plus la cohue qui
! reste quasi-icapéndtmbrt à la direction la
* aueax qualifiée et la plus dévouée, ce
; sera le groupa accessible & tofutes. les in*-
Gaaces qui constituent l'éducatLoa.
t Reste 'la troisième objection qui vise
la cas où L'éloigneoieni, au moins tempo-
raire, de I*ant«nt iî"impose. Eb bien r i'en-
tant insubordonnée peut-être même vir
clet, , a besoin d'être suivi de très-près,
d'être soumis à une discipline, non pas'
1 rigoureuse, mais spéciale, à la fois très
sérieuse et très ferme et', par consé-
queat, il doit être placé dans un groupe
peu nombreux au lieu d'llre perdu. dans
ta amasse. Ainsi comprise par un' individu
finement apte à cette cure délicate,
l'éducation en dehors de !afamiUo opère,
parfois, des miradestet y renoncer serait
ose folie coupable. Mais H ne s'agit pas
{ci 6esoeption,ja veux parler des entants
en gdnénu, de tous bê eafàofl, e&jedis
que pour les enfants esnrénéiaU'in&itnat 1
est une invention anormale, inhumaine
et, je le répète, immorale. J'ajoute que,
même pour les cas exceptionnels, l'inter-
! nat placé dans les grandes villes n'est
pas défendable.
Que l'on me nomme dictateur pendant
une heure seulement, et j'emploierai ces
soixante minutes à promulguer une loi
ainsi conçue :
ART. ier. Les internais des grandes vil-
les sont et restent rigoureusement sup-
primés.
ART. 2. Les internats installés à la
campagne ne recevront qu un nombre
limité d'internes qui, toutes divisions
réunies (les grands, les moyens, les pe-
tits) ne dépassera pas cen t.
ART. 3. Pour faire admettre un enfant
dans rinternat installé à la campagne,
tes parents devront prouver :
(À) Qu'ils habitent à une trop grande
distance pour permettre à l'élève de la
parcourir deux fois par jour.
(6) Qu'ils sont dans l'impossibilité ab-
solue de les surveiller le soir chez eux.
Je), Que l'enfant traverse une crise mo-
e qpi nécessite son éloignement mo-
mentané.
(d) Que sa santé exige l'air de la cam-
pag)M.
Sur cette question, je serais intraitable
et quoique mère de mon régiment je
me ferais obéir. D'ailleurs, elle me paraît
intimement liée au féminisme. La femme
jouissant de son droit comprendra son
devoir, sera jalouse de sa plus dbuce
pclrontive; tion dé ; elle voudra diriger l'éduca-
on de ses enfants sinon participer à son
instruction.
Je reviens à. mon point de départ : Pour
lés internes qui ont besoin d'air libre,
« horizon libre, de mouvements libres —
il est bien entendu que je parle des f1tt8s
comme des garcpna - tes vacances sont
un droit, parce qu'elles sont d'absolu
nécessité.
Et les externes, alors?
Mettez. s'il vous platt. en regard le;
dispositions naturelles des enfants et k
façon dont nos études sont organisées.
pensez à l'absorption des journées cit
tiares de l'Ócoüor - pendant six ou seP".
ans, dans l'enseignement primaire —
pendant dix ou douze ans dans l'ensei.
gnement secondaire — et vous répon-
drez avec moi que les vacances sont dé<
sirables aussi pour les externes.
« A cette époque de l'année, les enfants
sent vraiment fatigués », me disait der-
nièrement la directrice d'une école ma..
ternelle. Et cependant nous n'avons pat
encore eu d'été.
Mais cette question de la fatigue des
externes eux-mêmes tient iL. une cause
profonde q en lumière dans le chapitre suivant.
PAULINE KERGOMAR.
|
l
1 {A&iivre)
Le Hivlee éa 1» rROKBK sera
0»"Mttm
à tontes les Institutrice» aymai
tous", #Ibeqâlmtw
jmemt» Cnaas*
avec cette parole brutale : la question ne
serapas posée. A?: "
« Fourtiéjouer la manœuvre, il fallait
éviter « la signification à personne »,
e«"-dire, en boit fiançais, faire en
sorte que l'huissier de M. Brisson ne
me trouvât pas -chou mai quand il
m'apportera sa Veuille d* papier tim-
bré.
« Il n'est pas question de fuir la prison.
fl ne s'agit pas <16 prison, puisque tout
le monde sait qu'une condamnation par
défaut n'est que provisoire Il s'agit
d'employer les moyens nécessaires pour
que la lumière soit enfin possible dans le
procès qui va venir.
« Accepter le débat étranglé, sans
avoir tout fait pour la manifestation de
la preuve, c'était rendre inutile le long
effort de ces six derniers mois.
« Je prétends aboutir.
* « Quoi qu'il advienne, en octobre pro- j
chain,. après vacations »,je serai devant j
mes juges. Une fois de plus j'offrirai la
Meuve. une fois la Aneevénales fan-
iftfnM 1f'.nin.IIJIId'hni lui. &nrant k ln.
mmre.
EMILE ZOLA.
M. Bertuiiis a consacré-tmiteson après-
midi dénier au commandant Esteraazy
et à Marguerite Pays qui ont été interro-
rés en présence de M- TeaeDas et Jean-
main.
Introduits vers deux heures les incu!-
fis n'ont été reconduits qa'àsept heures
lears prisons respectives.
M* Leblois, assisté de son défenseur
M* Joies Fabre s'est rendu auprès du
loge d'Instruction qui lui a déclaré qu'il
n convoquerait d'ici deux ou trois
ieun.
Les duels
Au cours des manifestations qui se
sont produites à Versailles, un échange
de cartes a eu lieu entre MM. Raymond
Strauss et Mathiox, rédacteur à la
Presse.
M. Strauss a envoyé ses témoins,
MM. Marcel Huart, rédacteur aux Droits
de t gomme et Claris, rédacteur à la Pe-
tite République* à M. Mathiex, lequel a
constitué pour le représenter MM. Da-
niel Cleutior et Marcel de Bare.
Après examen de l'incident,les témoins
ont ingé que les paroles prononcées par
M.Mathicx ne pouvaient viser personnel-
lement M. Strauss. En conséquence, l'af-
faire Deeoaportait aucune suite.
On duel a eu lieu hier matin à Meudon
enta» MM, Lesaulx et de Fiourens.
A la première reprise, M. Lesaulx a
reçu au bras gauche un coup de pointe
qui a déterminé une légère érosion.
A la troisième reprise les deux adver-
saires ont été atteints simultanément; M.
Lesaulx au côté gauche, d'une plaie en sé-
ten de trois centimètres; M. de Flourens
au bras droit, d'une plaie pénétrante de
cinq centimètres qui a déterminé une
abondante hémorragie et mis fin au
COCtttt.
L'assassin de Mme Leprince
Ce matin aura tieu à la Morgue la con-
frontation de Schneider avec sa victime
dont le corps a été placé, il y a deux mois,
dans un appareil frigorifique.
Xavier Schneider nue nous avons pu voir
hier chez M. Rulhand, juge cfinslruclion,esl
un grand garçon à l'air plutôt timide.Il parait
fort calme et n'a pas l'air d'avoir conscience
du châtiment qui va l'atteindre. La figure
anguieute, d'aspect sympathique, fort pro-
premeat vêtu, ne paraissant pas son âge,
Séhnaider cherche à diminuer sa responsa-
bilité «a niant la préméditation.
Il affirme avoir eu vne scène violente
aveo sa patrone, Mme Laprinoe et poussé à
bout Ravoir frappée. Pris de peur en la
voyant morte, il se serait enfui et n'aurait
songé- à voler que pour égarer la justice.
Ce récit invraisemblable est démenti
par les antécédents du jeune assassin qui
a*a pu 'YiogL-et--un on mais a déjà plu-
sieurs condamnations pour vols.
La manie des voyages l'a perdu car cha-
que fois qu'il volait, Schneider s'offrait un
déplacement qui ne cessait qu'avec le pro-
duit de aen larcin. A quinze ans il dérobait
cinq l8ÜIe francs à sa pauvre mère — mar-
chands de quatre saisons — qui avait pen-
dant des années économisé cette somme
que sen fils s'empressait d'aller dépenser
au Angleterre. Arrêté pour vagabondage il
fut enfermé dans une maison de correction
jusqu'à dix-huit ans.
Condamné depuis pour escroquerie Schnei-
der. comme on le voKall'a guère de chance
de voir admettre son système de défense.
Tout porte à croire qu'il a tué pour voler.
Le seul atout dans son jeu est le choix de
son défenseur. M* Henri Robert, qui, grâce
à son talent, pourra peut-être sauver la
tête de son client.
8ebneider n'a que vingt ans 1
LA GUERRE
Un membre du conseil "._¡sLres à
Madrid, disait hier : « le sété le plus éton-
nant m la situation est que flllpagne
ne ss&bte pas comueeadie réfeedue
de sm malheur» Les Êfcata-Unis ne pour-
rontéeuè faire autre oho» que de pousser
vigoureusement la guene. Et fom pour-
quoi des. onlies ont été donnés pour nier
les prépawrtifs de l'escadre wataen et
de i'expédition de.Perte-meo ».
V» dépêchede Geeateaeam, âspure que
les 36 paffl - la de Guastaaamo aepuelssent
tenir aucun compte de* la capitulation de
Santiago, et qu'ils ont tous les jours des
escarmouches avec les insurgés cubains.
L'aspect de ta question cubaine envisagée
dans son extériorité est fort simple. Il y a,
remarque-t-on, dans fa' merdes Antilles une
ile qui, par son isolement, ne tient nulle-
ment à la métropole et 8e demande qu'à
exister toute seule. Les nombreux soulève-
mente par lesquels elle a essayé de reaeair
sir son indépendance ont duré de 1868 à
1878. Ce n'est donc oas d'aujourd'hui que la
question de la république aubaine a été
soulevée et que la démocratie américaine y
accomplissait son œuvre. Lorsque la ré-
volte éclata, il y avait longtemps que, mo-
ralemeoi, la révolution -ét;aw, faite. « Le ré-
pme de la restauration, remarque un im-
portant organe du soir », avatt tenu le
parti militaire à l'écarlde la politique. Cette
discipline et cette exclusion tendaient déjà
à disparaître en UR. Les deux partis, libé-
ral et conservateur, avaient cessé de former
ttn bloo compact et dans leur sein les suo-
oesseurs éventuels de MML Canovas et Sar
gasta, s'agitaient impatiemment pour faire
valoir leurs titres à la direction du parti
et recruter des fidèles chez les conserva-
teurs. La scission était publique et violente
entre MM. Silvela et Romera Robledo;
chez les libéraux, elle était latente
entre MM. Gamazo et Moret.
a A côté de ces grands chefs de fils d'au,-
tres éléments moins impoItauts restaient à
l'écart à la tète de coteries et de groupe*.
Les militaires reprenaient pour la politique
uii coût qu'ils n'avaient jamais complète-
perdu ».
Le correspondani anonyme auquel nous
devons quelques-uns de ces détails, fait re-
marquer que c'est à ce moment que Ton
vit se dessiner le plus énergiquement la
personnalité de IL Martinn Camnos, sur
lequel la régente crut bon de s'appuyer
lorsque tout à coup éclata l'insurrection
cubaine et que le règne des politiciens mi-
litaires fut inauguré. Les événements de
guerre mettaient en relief certaines indivi-
dualites: legénéral We)'ler.revenaitde Cuba
précédé d'un effroyable renom de cruauté.
Os sait le reste. Le parti militaire remuaet
emporta les masses. La classe dirigeante ne
comprit pas l'importance des responsabili-
tés qu'elle endossait; les Cortès et le con-
seil de régence ne virent point, ou ae vou-
lurent point voir ce qui se dessinait à l'ho-
rizon. Le peuple travailleur, sobre et éco-
nome, se laissa frapper d'impôts et fournit
les frais de la guerre cubaine sans se plain-
dre, sans même mesurer l'étendue de la
ruine qui l'attendait à l'issue de cette oam-
pagne funeste.
Le concert européen ne jugea pas à pro-
pos d'intervenir, alors que l'ouverture d'un
congrès aurait pu donner à l'opinion la pos-
sibilité de se manifester. D'ailleurs, il est
permis de le faire remarquer: chaque
puissance envisagea la crise qui se déve-
10Ppllil avec des préoccupations purement
individuelles. La Russie ne voulait pas s'alié-
ner les Etats-Unis. L'Allemagne, en vue
de succès dans l'Extrême-Orient, ne cher-
chait qu'un moyen d'étendre sa sphère com-
merciale et industrielle en se réservant
des accès dans les possessions espa-
gnoles; l'Angleterre ne dissimula point ses
bons offices au gouvernement de l'Union.
La France seule réussit à se maintenir im-
partiale entre les belligérants, malgré la
solidarité que ses aspirations devaient fata-
lement établir entre elle et la République
américaine — solidarité que des liens éco-
nomiques et des relations de bon voisinage,
rendaient plus sérieuse encore.
Telle est la situation des puissances au
moment efi, petit-ètre un traité de paix lon-
guement élaboré va. tout en.paeHlant mo-
mentanément les Etats d'Europe, trans-
former d'une façon inattendue la poli tique
coloniale, à moins que tes négociations des
plénipotentiaires n'attendent pour dÓovewp-
Der leurs clauses la chute de la Havane.
IBO.
Lettre d'Italie
17 juillet 1898.
La session de la Chambre est fermée et,
si tout va bien, elle se rouvrira en novem-
bre avec un nouveau discours de la cou-
ronne et de nouveaux projets de lois, parmi
lesquels on prévoit qu il y aura l'impÕl pro-
gressif. Mais se rouvrira-t-elle réellement ?
i Il est impossible que l'on oonvoque d'abord
les collègues électoraux. Cette hypothèse
n'est pas aussi extraordinaire qu'elle le
semble de prime abord. Les dernières séan-
ces ont donné au ministère une majorité
satisfaisante (200 votes contre 50), mais elles
ont démontré deux choses : que la moitié
des députés, dans une année ou il n'y a eu
que très peu de séances, étaient absents,
c'est-à-dire négligents, indifférents; que la
majorité est divisée en groupes dont chacun
a une foule de prétentions; que, dans.
son sein il n'est pas dlhom«m i. |M^
leur talent, leur position et le feu MSMt
de l'éloquence politique. puissent balanesr
la vigueur des deux petites troupes, mps
. blicaine et socialiste. Ces deux groupes, qur
comprennentà peine plus de quarante aamoa#
[ bres„èatdes orateurs convaincus et puAI-.
* sanfls snf imposant & toute rsesaâfelée ep
quMfr&ûi* sàfedtrdépiiCfc font,jour
; joar, une chmuèdè propagande. La mtSMm
les Me, maiSt js le répète ne les taSwè
; pea. 8s rapmwent, sinoa par Inmsr Bfria-
» cipes» du iaeins à un paisl de wldu*
' tique parlasse* taire, ... Girondin» m la
CofWtenUoa.
Aieulefr-j owe le parti eeaieDsfe ejC nter-
' vsifieusenMiN organisé. ir «.'est pas ;de do-
cument gouvernemental qui ne soit révélé
1 à ses ohefs, quelle qu'en puisse être la na-
ture secrète. Le lendemain du ballottage de
j«r» *'m*îe*àr, IDIKII |agnJQ4^MK^a. ironiivi j |_ mIv
Turin écrivit au président du Cônseil, M.
PeUoux, une lettre réservée afin que oeîui-
ct fat eaepMiAt ton# les électeurs' employés.'
à Rome. Mais quoi 1 le jeudi, dans le jour-
nal socialiste, la lettre est reproduite te»
taellellMftt. Le gou verBement — cela wd^1
soi — en conteste l'authenticité, m'ayant
nes de mieux à feire. Mais fcafaii somme à
! la lettre et détruit le démeoti. Selon uspçiop
cive de sens commua cent négations ne
valent pas une affirmation.
Une Colle organisation et une telle extop-
sien du parti socialiste étant menaçantes
pour le présent, et plus encore pour l'ave-
air, pourraient être un obstacle à la convo-
cation des collèges èieetoracs. Mais la qoesr
tion se complique d'autres faitcb. Le Roi et-
la Reine ue retourneront pas à Monsa — leur
habituel séjour d'été et d'automne — tant
Et que l'état de siège ne sera pas levé à' Milan,
t cela est très bien, car us montrent par
là qu'ils aspirent à regagner la popularité.
Or, le moyen le plus expéditif et le plus sûr
pour l'acquérir à nouveau est précisément
celui de dissoudre une Chambre qui n'a pas
su se tnontrer àJa hauteur de sa tâche, qui
est composée de trop de non-valeurs et dont
la formation fut indignement souillée par
la corruption gouvernementale.
•
• •
Vous nesauriez croire combien, en Italie,
on s'intéresse à l'affaire Dreyfus. Tous les
journaux la suivent avec la plus minutieuse
exactitude de détails, comme s'il s'agissait
de choses italiennes. Pourquoi! Le sémi-
tisme, certes, ne saurait influer, ne serait-
ce qu'à cause du nombre imperceptible-
ment petit des Israélites : sur une popula-
tion de ai millions, ils n'arrivent pas à qua-
rante mille.
C'est la race italienne qui s'identifie dans
la question avec la française ce sont les
institutions de la péninsule qui apparaissent
toutes pareilles aux françaises. Bien qu'ici la
loi sur la revision des jugements soitenoore
ptos bre restreinte que la vôtre il n'y a pas l'om-
ne d'un doute qu'eu Italie, dans un cas
analogue, la sentence du conseil de guerre
serait annulée. Il n'est personne non plus,
pas même daus les rangs de l'armée qui ne
sympathise avec le prisonnier de File du
Diable, dont les péripéties rappellent le
Lépreux de la cité d Aoste, de Xavier de
Maistre. Ne m'objectez pas que' je n'ai
point interrogé les deux cents généraux
italiens : les opinions des chefs sont vulga-
risées par les inférieurs, toujours et par-
tout. Et puis, en fait de procès militaires,
les Italiens ont, par le temps qui court, ac-
quis une certaine expérience; ils en voient
La ficelle et peuvent bien se dire à môme de
les Juger. Figurez-vous que ces procès mon-
tent à plus de cent vingt 1 Les cours mar-
tiales travaillent comme une machine à
rotation continue, parce qu'il a été dit que
les états de siège ne seront supprimés
qu'après qu'on aura jugé tous les accusés.
•
A A
On va exécuter dans quelques jours, au
joli théâtre de la Fenice à Venise, un nou-
vel oratorio du maestro Perosi. Ce nom,
très sympathique parmi les connaisseurs,
n'a encore paru sur aucun programme de
concert, sur aucune affiche de théâtre, les
œuvres précédentes du même co..posi-..
leur n'ayant jamais été produites que dans
leur milieu naturel : les églises. De là, quel-
(tues regrets anticipés dans le public — re-
grets assez justifiés si l'on songe que l'ar-
tiste abandonne Saint-Marc pour un local
profane dont les échos n'ont répété jus-
, qu'ici que des airs d'opéras.
Que les Vénitiens, au plus fort de la cani-
cule et malgré l'abattement tout particu-
lier que produit le siroco des lagunes, con-
servent l'énergie nécessaire pour allor en-
tendre un oratorio, c'est une preuve suffi-
sante, n'cs!-ce pas do leur passioa musica-
le? il faut dire cependant que les habitués
de la Péittte appartiennent à la classe riche,
ou tout au moins aisoe, c'est-à-dire qu'ils ont
moyens faciles pour réagir contre les i
effets de la chaleur. C'estune erreur assez gé-
nérale horsd 'Italie de croire au'en été Venise i
est abandon née. Evidemment les étrangers i :
s'en vont dès le printemps pour n'y reve- 11
nir qu'en automne. La Venise des temps j
chauds n'en est pas moins vivante, d'une <
nimation infiniment plus agréable à l'œil 'l
qu'en hiver l'aspect hétéroclite des touris- f j
tes d'tra peu partout. C'est la Venise des ,
Italiens ou, mieux encore, des Vénitiens.
Tout se transporte au Lido, cette langue de
terre que caressent d'une part tes faux .
paisibles de la lagune et qut. heurtent de
l'autre, les vagues de la mer : un quart
d'heure de VaporeUo et l'on y est ! Ali, les
admirables couchers de soleil qu'on voit
là tandis qu'en un fond idéalement mauve ]
SP. profilent au loin par dessus la nappe
miroitante, les palais et les coupoles de
l'JEnehanteresse 1
* j£ns avoir la anale des grandeurs, ftftîut
8%1 incliner devajft le» noms qui ont illustré
um républiq*» jgi& Oculaire :
noms de grauâeéiMKfeeifcdÉbÉiHdis havi-
gateurs el. de dljpS55j§S«^Bfotor pa-
irie. Tous sont rapr&eatf^ daà#'ce peUL
#6» verA. au milieu du Mi> ;$halets où
QPflMMN», bar raquas* es Sentes où ron
#5se ta journée : là. 1W«e élégante se i
DUM&ug qaaf^uss semaines,
iMa fclh flm dfaoâft» ^eet déjà fini. Vous
«^Pûnez l'étras®» préjugé des plages
roérWetmles. On*j«ive en juin par une
température de à.', ,et l'on pense
... il fera ddlicieM sa- longer dans
tit oqw. 0 Adriatique à* £Mftftrranée. Illu-
SM| bm_ 1 Les établisse m—fu ne s'ouvrent
qu» la fin de juillet — s'il fait beau et
s'ils s'ouvraient plus têt, à Venise surtout,
.c'est tout au j>lus si quelque fou d'Anglais,
SBBW ils dwouVi Irait HsijUBr w ssute*
dans les ondes bleues. Les idées ont beau
osaasher à la vapeur^ lee pr^ugés. auront
loidonrs des jambes de phmrir.
Mais je ne voudrais pas qu'on crût que je
fais de la réclame pour Venise et la Lido.
1 Quant & la variété et str nombrer des sé*»
yours d'été, rït&tie l'emporte sur tous les
M
plages delà Méditerranôequt s'étendent, de
la Comiohe à Viareggio et a Mergellina, il y
a les eaux thermales minérales jusque sur
les pfus hautes montagnes, comme, par
exemple à rabelone- en Toscane etei Pelle-
grino en Lombardie. Il y a-aussi les bains de
boue des vallées profondes comme- Aiqui,
Abanot, Battaglia, où ne manque jamais de
se rendre celui qui est à la fois le plus,vieux
et le plus jeune des diplomates, IL Costan-
tino Njgra.
LOUISE PÉRIS.
AU CERCLE POPULAIRE
C'est le Gerole populaire d'enseignement
laïque qui avait ou le tout premier l'initia-
tive des manifestations chaleureuses et
filiales à l'occasion du oentenaire de Miche-
let. Les programmes officiels furent orga-
nisés néanmoins en dehors de ees vrais
protagonistes qui, dimanche dernier dans
le calme succédant aux démonstrations à
grand bruit se réunissaient au Père-La-
ëbaise. Le président du cercle, notre émi-
nent confrère M. E. Ledrain,.. prononcé
des paroles éloquentes et. belles, telles
qu'on pouvait les attendre de eet écrivain
de haute race, le traduoteur si profondé-
ment artiste des grands poètes de la bible.
tL Eabusquière qui représentait le Conseil
municipal a parle à son tour et réuni dans
| une commune émotion les fidèles amis,
I membres du Cercle et élèves accourus sur
la tombe de Michelet.
Entre les deux discours, Mlle Renée Déri-
; gny a récité une poésie que M. E. Ledcain
avait écrite & cette occasion et qui obtint
' un triomphal succès. Nous avons la bonne
' fortune d en pouvoir offrir la. primeur à
nos lecteurs :
i SMt m arbres ûaés de l'abeille et l'dsen
- Pins et suies it" déltst les aaaéu -
91 la tombe learie a des tin de teoaaa,
il le ftidiat a" lotrd des âpres deitfadef 1
Pris de sou par l'eapace et pria okaritf,
II Ms par la futm m««qoiie et par la MM,
l'elte.is-ta pas parfois monter de la cité
Le bnut ioqaiétaat de la rameur buuûae f
Qae fnl-DsT Et qtels cris s'élèvent de là-bai t
- Malgré le BUg rersé, soarent la lotte est belle,
st 181-11 «Makiea 881 qai Maaieit les conbati
Par la liberté saiate et poar l'ère louelle 1
Citoyens de la France et de Tkanaaité,
Us t'et alldest, fealait aui pieds la peu immonde,
le rérut qae josâM et que bateraiti,
Il mnat la aeism par tons les champ dit unie --
Le Irslt fae ta perçois remnèb4d as I«r ?
14^11», notre wîx, tente i'urdenr preuiir»?
Trarailloas-iots eeane air pour l'areair Befflesr ?
Il pur l'aseeasioB daas la craada ladre
A iiMâw si Ungteaps parMiJ et u sant lat.
hw,ee en pu »dutà Mtt 1. tard ciel tarage ?
La élira Tille bearease edsta-UUe hélas 1
Kt la tmverapt-«B as bout d'aa long voyage.
Qaaad prit de lassitude et m eroysut ai Mr,
| faaad rom" da pané retient et rearirona
! t.. le peuple donteir et ner» vent s'asseoir,
i NMM au prioas, TÉBX narts, dtat la tank réloue.
(slaet, lieblet, "II. lu peJ8VI tNùlaatl.
Eternels ennemis de tus- les passés badtes,
hi Jean sembres Il sort de vu sépnleret blases
let dartés h matin et des Hases farftcMI.
Nations en avant ! c'est le tambour qni bat !
c,,Ut b clairon paraît des tombes nmoiial
Bi aviat vers la ville ob te peupla S'ébat
M la laetiee et la liberté sont les . niant
E. LEDRAIN
Un amioal banquet a réuni ensuite les
membres et amis du Cercle populaire et,
an Champagne de ch&teurouseaj&Uoouttons
des présidents ont associé à La mémoire-
glorieuse de Michelet, les jeunes espoirs et 1
re noble but de cette généreuse association
au'est le Cercle pepulfrire.
MARIE KRYSINSKA.
A TRAVERS LES SCIENCES
Usage du saint comme succédamé
du caoutchouc. — Transfor-
mamtion des ordures ménagè-
res — La lumières froide,
lumière de l'avenir. —
Un chien qui cueille
des fleurs.
(WP4 recomaa depuis longteiaps Mbataas-
t sitdN» donneg smr soldats dfcs rML"",llllUits
IS^'IÂE^AA^URÉUSÂ
cédé né donnait de tels résultats.
M. A. Berthier, médecin militaire, vient
d'avoir l'idée de rendre aux tissus leur im-
rpewnéêbHiléen toe resuietant. Il utilise à
cet effet là lanoline,dissout.e dans l'essenee
de pétrole. Les résultats furent uCel-
lents.
Or, la lânoli na est tout simplement de 1k
suintine purifiée; on l'extrait du suint de
raeuUm: Le ppocédé art eneoreun peu ooâ-
teux, à cause de l'essence de pétrole; mais
il semble qus UeaspIai de rimpenmétbilia»-
taur économise les tissus dee vêtements :
l'expérience seule dira si te suintage des
étoffes est économique; il semble certain
qu'il réponde aux conditions requises par
rhygiémate.
•
Nous avons parlé récemment des procé-
dés-employé en Angleterre pour la destruc-
tion des ordures ménagères ; nous appre-
nons que la commission administrative ai
conclu à l'adoption des mêmes procédés,
soit:
r. destrootim pure et simple par le feu ;
1" broyage des substances et réduction en
pâte ou terreau pour en faire des engrais ;
3T procédé américain qui consiste à cuire
les ordures pour transformer ensui te le- pro-
duit en engrais.
.
» *
Quels que soient les progrès réalisés oha-
que jour dans l'art de l'éclairage, on n'est
pas enoore arrivé à produire exclusivement
, de la lumièrer En effet, toutes les sources
lumineuses employées donnent beaucoup
de chaleur et peu de lumière; il s'agit de
rechercher le. moyen d'avoir beaucoup de
lumière et peu de chaleur; c'est ce qu'on
appelle la lumière froide.
On physicien américain, M. Mac Ferlan
Moore, serait arrivé, à l'aide de tubes de
Getssler, à réaliser ce désir. A l'exposition
de New-York, on a, parait-il, joui de tous
les avantages de cette lumière froide, dont
on dit merveille. Nous ne pouvons encore
l'apprécier de VUN, mais il est probable
que, si les résultats sont favorables, elle
traversera l'Océan et l'Exposition de 1900 '
verra peut-être cette nouveauté.
ER
• a
Nous savions depuis longtemps que les
chiens ont un instinct si développé qu'on
peut. le prendre pour de l'intelligence. Ge-
*pendant, il n'est pas fréquent de voir des
chiens se conduire comme Norah,la chienne
de, M. Bar bat, présentée par correspon-
dance à un journal de chasse.
Le propriétaire de cet animal, désirant
cueillir des nénuphars, au milieu d'un
étang, eut l'idée de jeter des pierres dans
la direction des fleurs et de lanoer sa
obienne 4e oe côté. Norah comprit : elle
alla oueillir les nénuphars et eG' apporta
ainsi un grande nombre.
M. Barba t raconte que Nerah monte ég&- |
lement des bûches de bpis, l'hiver,pour en-
tretenir le feu devant leauel elle aime à se
chauffer.
BLANCHE GALIEN.
Causerie Littéraire
Comédienne. — Daniel Lesueur. (Le*
m erre, éditeur.)
Le très grand el, très légitime succès
de Lèvres closes est loin d'être épuisé, et
déjà, parait un nouveau roman du même
auteur qui, sans frustrer le premier de
sa part de gloire, prend place à côté de
W. et marche carrément, en sa compt-
gnie, vers de nombreuses éditions. C'est
que, Daniel Lesueur a non seulement le
talent qui s'impose, mais elle possède ,
en outre, la puissante fécondité qu'avait
Mme Sand, de grande mémoire,qui per-
met de passer d'un travail fini, à un qui
commence, sans avoir le besoin d'un
intervalle de repos entre les deux œu-
vres; à une époque d'incessante produc-
tion, telle qu'est la nôtre, ce don est
presque une nécessité. On ne doit pas
se fausser oublier.
Et on n'a garde d'oublier Daniel Le-
sueur, fille s'est fait par le charme qui
séduit, l'éloquence qui entraîne, sa sub-
tile psychologie, et le noble effort d"iine
âme éprise de beauté, un nom qu'au-
jourd'hui chacun honore. Je crois qu'eUe
prend moralement une des pl emières
places parmi les romanciers français, et
c'est justice que le succès vienne à eUe...
cela me réconcilie avec lui...
Comédienne est l'histoire d'un jeune
ménage, comme il s'en rencontre fré-
quemment en notre Paris artistique.
Pierre Essanault est demeuré le plus
MMa. le plus amoureux des maris, tant
&e
femmes aimées. Pierre a une pièce en
répétition, Ir b.Gatu'*' Materne natu-
rellement, lapremière chose qui lui vient
à l'esprit, efest de s'éprendre follement
de sa pril1l1lliD8M intecprètorClary de Pré-
mor, cela allait de soi. Personne ne son-
géra à 8'. étonner.
Clary dte Prdlnur*appaetmt*à ce genre
de femmes pour lequel le mal à faire est
un II_ut.. Pierre, ne lui plaît pas,
mai s ayant appris que Georgette est jeune,
jolie, airaaoae, ,qu'iJ:s, forment à eux deux
le plus joli ménage du monde, elle ne
négligera aucun artifice, aucun men-
songe, aucune manœuvre, pour détacher
Pierre de Georgette. Sa vanité sera sa-
tisfaite d'avoir fait cette action d'éclat
dont tOut Paris s'entreticttdra.louangaant
la beauté» victorieuse de la joliesse de
la femme légitime... Le crime ae détruire
un rare bonheur d'amour, n'est jamais
puni comme il mériterait de I'èLre ; au-
cane loi ne le flétrit; et le monde, si, sé-
vère peur certaines faiblesses bien excur
sables de passion ou d'entraînement le
tolère, avec un vague sourire d'indul-
gence, quand il n'y applaudit pas ; ses
sympathies, d'ordinaire, ne vont pas
vers les vaincus.
Hélas !,Iee.vicioires,é-tagt donnée l'éter-
nelle vanité des hommes, ne sont que
trop faciles,et Clary de Prémor sut si bien
user de sa beauté, très réelle, aidée d'as-
tuce et de perfidies, que peu à peu elle
amena le jeune homme à divorcer avec
sa femme ; se targuant pour ne pas de-
venir sa maîtresse, d'une vertu compro-
mise déjà plusieurs fois,et tout à fait sa-
crillée d'ailleurs, à un beau cabotin qui
joue avec elle sur la scène, et dans son
intimité les rôles de passion... Mais, le
Deus ez machina qui sauvera Pierre do
gouffre vers Iequelilcourtéperdument,ce
sera le prince Gracchi dont les millions
nombreux, les largesses royales, feront
dédaigner à Clary, la bourgeoise con-
quête dont elle s'était un instant distrai-
te... et Pierre enfin désabusé, honteux, le
cœur meurtri, songe de nouveau à lu
première tant aimée. Il ira chez les pa-
rents où elle s'est réfugiée, sûr à l'avance.
don la tendre créature oubliera et par-
donnera. — Mais là, on lui fera com-
prendre que l'espoir,dont il s'était bercé,
est vain — Georgette libre épousera son
ami d'enfance, celui dont l'amour pouf
elle ne s'est jamais démenti, celui don!
le dévouement infatigable &éclairé Pierre
sur Clary de Prémor, celui qui a noble
ment tenté de réconcilier les jeunes
époux; mais Mme de Lugan, la belle-
mère de Pierre,lui montrera d'un geste,
Georgette et Gérard de Vitraye mar
chant lentement, côte à côto dans le jar-
din.
« Une entente intime et profonde sem-
blait unir ce couple. Il suffisait d'un
coup d'œil pour pressentir l'harmonie dt
pensées entre ces deux êtres. Leurs pa-
roles, dont on apercevait à leurs lèvres
le mouvement mystérieux, ne pouvaient
être plus expressives que leurs regards.
Celui de la jeune femme montait vers
l'autre avec une interrogation passion-
née ; et, dans les yeux de Gérard, dans
les yeux de flamme, au creux profond
des orbites, il y avait comme un pros-
ternement de volonté, une soumission
fervente, un acquiescement tendre, tout
le que la mâle fierté de l'homme peut
livrer, en gardant conscience de soi, à la
séduction féminine... »
En face de ce douloureux tableau, qui
| ne pouvait lui laisser aucune espéranc«\
Pierre jeta un cri, et s'éloigna le cœur
bouleversé. Désormais, il était seul.
Mais il ne connaissait pas encore jus-
qu'au fond.l'âme de sa femme, et celle do
Gérard de Vitraye. Coqui faisait briller les
yeux de Georgette durant le tôte à tête avec
Gérard, ce qui mettait sur le visage de
celui-ci cette suprême expression de join,
c'était l'exaltation du dévouement qui le
poussait à rapprocherle mari de la femme
et l'ardente.espérance de Georgette de
retrouver un jour le mari bien-aimé...
Aussi lorsque son père, M. 4c Lugau
apprend à Georgette que Pierre, est re-
venu non en ennemi, mais avec le désir
de se faire pardonner, et de l'aime!: en-
core et d'être aimé d'e.Ile,lachère créature
ne veut pas en entendre davantage, et
mettant en toute hâte son chapeau, eilç
saute dans une voiture et revient, le
cœur largement ouvert, vers le nid con-
jugal enfin retrouvé... Tandis que Pierre
désespéré, sur le point de se tuer, éperdu
de joie, de sa présence inattendue,
ivre d'amour, lui demande pardon...
Georgette lui crie : Pas ce mot ! Dis-mot
seulement que tu m'aimes 1
CI; 0 Georgette, sublime amoureuse. de
telles minutes ne peuvent êtreéternellc*.
Mais il suffit qu'elles existent. Elles ah
suivent la NaUine de ses incorapréhcu-
TRIBUNE DE LA FRONDE
DU 20 JUILLET 1898
LA TRIBUNE
A TRAVERS L'ÉDUCATION
LES VACANCES (1)
I
Internat et Externat
Cf)
fJeUe rubrique formé SM fttd1lNa volant
éont le SHjet change tous la trois joMn.
Après les examens, les vacances. Tous
les enfants y ont droit, parce quetous en
ont be»W. à des titres différents. Mais
(Tlbort ceux qui sont élevés en dehors
de leurs familles quel que sait l'établis-
nouent choisi 00..... lieu de leur réclu-
4km
$U J'ai sur le cœur une éatrte de typogra-
nhia, de m& « Tribooe . du mois d8nùerr
..i sse treoassara Jusqu'à « que je l'ai
signalée. Je n'ai pM dit : .8 Os maaacn qui
iBt t piger l'aptitude, «le». J'ai dit qui sert
iJHfsrfapti&ndsw eta~. •
Toute question de sentiment mise à
part — quoique le sentiment ait, en édu-
cation, une valeur incontestable — il ar-
rive un moment où l'interne éprouve an
irrésistible besoin d'être... élargi. Le ly-
cée — ou l'école — tilt-il un palais en-
touré de jardins enchantés, n'en est pas
moins pour lui : « la boite, la botte », et il
la porte péniblement sur les épaules.
C'est fatal, parce que le système quelque
atténué, amélioré, perfectionné qu'il soit,
n'en est pas moins anormal, ifâromain,
immoral, par conséquent. On s'étonne
vraiment d'être obligé de rappeler que
Fenfant et la famille sont des éléments
inséparables et que, quels que soient la
bonne volonté, l'intelligence, le dévoue-
ment, le génie même de 4'éduemb«, l'in-
ternat n'est et ne saurait être qu'un mi-
lieu artificiel.
Oh 1 j'entends les contradictions ! Les
moins atteints par la manie de faire pas-
ser tout le genre humain dans un même
moule s'évertuent à me crier :
« Mais, madame, en admettant — par
esprit de conciliation — que l'internat
soit un mal, vous ne pouvez contester
que ce soit un mal nécessaire. Consenti-
riez-vous à priver d'instruction les en-
fants éloignés de tout centre intellectuel?
Forcerez-vous des parents, dévorés par
les affaires, à laisser à va..-l'.. l'éduca-
tion de leurs enfants? Enlèveres-vous à
l'autorité bienfaisante d'édaca&eurs dis-
tingués, certains enfants difficiles contre
lesquels s'use inutilement une famille
maladroite ou désarmée ?
Discutons, s'il vous plaît.
De ce qu'un système est défectueux en
soi; de ce qu'il est dangereux pour le
plus grand nombre, il ne s'ensuit pas
qu'il èIoÎye être rigoureusement écarté
pour les exceptions. C'est des exceptions
que vous voules parier d'abord ? Je ne
m'y onoass Bas. et jtotaMts qu'il t a des
cas oiL les familles sont éloignées de tout
centre intellectuel; mais je tiens à faire
remarquer que ces cas sont beaucoup
plus rares qu'on ne le pense générale-
ment, car il y a des établissements — je
parie ici de ceux qui relèvent de l'Iitat.-:"
non seulement dans les chefs-lieux de
département : lycées et écoles normales ;
non seulement dans les chefs-lieux d'ar-
rondissement : collègeset écoles primai-
res supérieures ou écoles professionnel-
les ; mais même dans quelques chefs.
lieux de canton : écoles primaires supé-
rieures. Je fais remarquer, en outre que.
grâce à notre réseau de chemins de fer,
,auquel s'ajoutent, boa an mal an, quel-
ques centaines de kilomètres, les com-
munications perdant de leur difficulté
entre les villages et les centres ; déjà
beaucoup d'enfants prennent le train du
matin pour aller à l'école et rentrent
chu eux par un train du soir; il est donc
évident que le jour où les parents com-
prendront leur devoir et leur intérêt
moral; le jour où l'Etat dira peur les ú-
der à garder leurs entêta cites eux, les
sacrifices qu'il s'impose pour les entrete-
nir au dehors (il y tend puisqu'il a déià
créé des « bourses d'entretien dans k
famille » pour les élèves dea écoles pri-
maires supérieures) ; le jour, enna, où
l'opinion publique, secouant sa routine ;
se soulèvera contre notre système d'in-
ternat à outrance, ce jour marquera dans-
Les annales de notre progrès national.
La deuxième objection de mes contra-
dicteurs s'applique aux parents « dévo-
rés par les affaires ».
Mais... quelque dévorantes que soient
tours affaires, elles cessent cependant à
rheure du dlner — pour la mère sur-
tout. On tnet le couvert tous les soirs
pour la gent industrielle et commer-
çante. Si ces parents affairés connais-
saient leur devoir, s'ils ne se tenaient
pas systématiquement à l'écartdes seules
joies qui ne trompent pas, ils feraient
rentrer leurs enfants chez eux, après la
dernière étude. Les enfants dîneraient
en famille, resteraient associés aux in-
quiétudes, aux douleurs comme aux es..
poirs et aux joios de la petite commu-
nauté, au lieu d'être, comme des étran-
gers venant faire des visites. On se con-
naîtrait, au lieu de s'ignorer, on se com-
prendrait, on marcherait ensemble vers,
un même but, on s'aimerait.. enfin,, parce
que la nature — généreuse en cela —
veut que rOll s'aime quand on est du
même sang.
Faites de ces internes tout court, tplt
sont entassés dans nos établissements
universitaires et dans. les établissements
libres, des externes surveillés, et les in-
ternats, exclusivement réservés dès lors
aux enfants qui ne peuvent être élévé%
dana la farnille,s'humaniaerant et se mo-
raliseront. Ce ne sera plus la cohue qui
! reste quasi-icapéndtmbrt à la direction la
* aueax qualifiée et la plus dévouée, ce
; sera le groupa accessible & tofutes. les in*-
Gaaces qui constituent l'éducatLoa.
t Reste 'la troisième objection qui vise
la cas où L'éloigneoieni, au moins tempo-
raire, de I*ant«nt iî"impose. Eb bien r i'en-
tant insubordonnée peut-être même vir
clet, , a besoin d'être suivi de très-près,
d'être soumis à une discipline, non pas'
1 rigoureuse, mais spéciale, à la fois très
sérieuse et très ferme et', par consé-
queat, il doit être placé dans un groupe
peu nombreux au lieu d'llre perdu. dans
ta amasse. Ainsi comprise par un' individu
finement apte à cette cure délicate,
l'éducation en dehors de !afamiUo opère,
parfois, des miradestet y renoncer serait
ose folie coupable. Mais H ne s'agit pas
{ci 6esoeption,ja veux parler des entants
en gdnénu, de tous bê eafàofl, e&jedis
que pour les enfants esnrénéiaU'in&itnat 1
est une invention anormale, inhumaine
et, je le répète, immorale. J'ajoute que,
même pour les cas exceptionnels, l'inter-
! nat placé dans les grandes villes n'est
pas défendable.
Que l'on me nomme dictateur pendant
une heure seulement, et j'emploierai ces
soixante minutes à promulguer une loi
ainsi conçue :
ART. ier. Les internais des grandes vil-
les sont et restent rigoureusement sup-
primés.
ART. 2. Les internats installés à la
campagne ne recevront qu un nombre
limité d'internes qui, toutes divisions
réunies (les grands, les moyens, les pe-
tits) ne dépassera pas cen t.
ART. 3. Pour faire admettre un enfant
dans rinternat installé à la campagne,
tes parents devront prouver :
(À) Qu'ils habitent à une trop grande
distance pour permettre à l'élève de la
parcourir deux fois par jour.
(6) Qu'ils sont dans l'impossibilité ab-
solue de les surveiller le soir chez eux.
Je), Que l'enfant traverse une crise mo-
e qpi nécessite son éloignement mo-
mentané.
(d) Que sa santé exige l'air de la cam-
pag)M.
Sur cette question, je serais intraitable
et quoique mère de mon régiment je
me ferais obéir. D'ailleurs, elle me paraît
intimement liée au féminisme. La femme
jouissant de son droit comprendra son
devoir, sera jalouse de sa plus dbuce
pclrontive; tion dé ; elle voudra diriger l'éduca-
on de ses enfants sinon participer à son
instruction.
Je reviens à. mon point de départ : Pour
lés internes qui ont besoin d'air libre,
« horizon libre, de mouvements libres —
il est bien entendu que je parle des f1tt8s
comme des garcpna - tes vacances sont
un droit, parce qu'elles sont d'absolu
nécessité.
Et les externes, alors?
Mettez. s'il vous platt. en regard le;
dispositions naturelles des enfants et k
façon dont nos études sont organisées.
pensez à l'absorption des journées cit
tiares de l'Ócoüor - pendant six ou seP".
ans, dans l'enseignement primaire —
pendant dix ou douze ans dans l'ensei.
gnement secondaire — et vous répon-
drez avec moi que les vacances sont dé<
sirables aussi pour les externes.
« A cette époque de l'année, les enfants
sent vraiment fatigués », me disait der-
nièrement la directrice d'une école ma..
ternelle. Et cependant nous n'avons pat
encore eu d'été.
Mais cette question de la fatigue des
externes eux-mêmes tient iL. une cause
profonde q
PAULINE KERGOMAR.
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