Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-06
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 janvier 1852 06 janvier 1852
Description : 1852/01/06 (Numéro 6). 1852/01/06 (Numéro 6).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO 6.
■HRË1IJX : rue
1853» - MARDI 6 IMNVJER.
PRIX DE L'ABONHCaUCNT
nour Paris et Içs départemens
KOIS MOIS. 12 F. i SIX BOIS.. 12 V, 1
bït as...,. 40 V.
POUR LES PATS ÉTRANGERS , s8 repotlSF
u tableau qui sera publié dans le journal,
les 10 et î5 de chaque mois;
las abonn^nens datent des 1« et 16
> devhaqutmofs. « ..*»•
S'adresser, franco, pour la rédaction, à Les articles déposés ne sont pas rendus;
|) JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL,
1
On
$' «Sut*.?, dans les départementaux Messageries et aux Lireçlions de poste.—A Londres, citea MM. Cowp et fils. 1 f S'adresser, franco, pour fadministmiion, à M. D enain, directe . .
— A Strasbourg, chez M. A lexandre, pour l'Allemagne. t • | Les annonces sont reçues au bureau du journal ; efoàez m. panis, régisseur, 10, plao^è3a-?pwrsfl'.
PARISy 5 JANVIER,
La nation attend la Constitution nouvelle
qui doit sortir des mains de Louis-Napoléon.
Il est permis de -dire qu'elle l'attend sans im
patience, parce que, , sans connaître plus que
nous-mêmes les dispositions expresses sur
lesquelles sera fondée l'organisation des pou
voirs publics, elle prévoit, elle sait d'avance,
comme nous, dans quel esprit sera conçu
ce vaste ensemble. Louis-Napolçon a d'ail
leurs fait, avec une 'sincérité noble et
hardie, comme le préambule de son œu
vre, le jour où, dans son beau-discours ,à
la commission consultative qui venait lui
apporter le résultat officiel des votes de la
France, il a prononcé ces paroles : «Donner
» satisfaction aux exigences du moment, en
» créant un système qui reconstitue l'auto-
» rité sans blesser l'égalité, sans fermer au-
» cunevoie d'amélioration, c'est jeter les vé-
» ritables bases du seul édifice capable de
» supporter, plus tard, une liberté sage et
» bienfaisante. »
Parler ainsi, c'était proclamer que le prin
cipal but des institutions nouvelles serait de
rétablir les droits et les prérogatives tutélai-
res de l'autorité. Cette pensée, Louis-Napo
léon ne l'exprimait pas pour la première fois
après le vote; elle était contenue,,avec la
dernière évidence pour tout le monde, dans
le projet de plébiscite soumis au suffrage
de la France entière par l'acte du 2 décembre.-
Un homme qui demande à une nation de
concentrer en lui tout seul le pouvoir cons
tituant, lui déclare par cela même, d'une
manière manifeste, que, s'il est investi du
•droit qu'il réclame, son dessein bien arrêté,
sa résolution bien réfléchie est d'introduire
plus de concentration et d'unité dans le pou
voir .constitué. Personne, en France, ne s'y
est trompé^ et clest parce que la question a
;été universellement -comprise, qu'il'y a eu
un accord si prodigieux, un accord presque
universel dans la réponse.
Oui. Le besôin'.d'une autorité forte .est le,
Jjespin du moment. On est entraîné à com
parer les institutions qu'on nous prépare à
celles de l'époque consulaire, et on fait ob- !
server qu'il n'y a pas .aujourd'hui commie
alors cette confusion déplorable, ce désolant
chaos dans toute l'administration du pays ;
que l'organisation sous, ce rapport est faite,
èt nonàfaire. Cela est vrai. Mais,dans la si
tuation dont nous venons à peine de sortir,
un désordre plus grand que jamais 1 avait en-,
vahi les esprits. En 1799,1a Terxèur était- dé
jà dans le domaine du passé ; à ia violencfe
sanguinaire avait succédé l'anarchie; et cette ;
' anarchie dévorait moins le pays que le pou
voir; il'y 1 aà ) peine un mois, au contraire-,.
nous étions enface d'une Terreur d'avenir,et
de l'avenir le plus prochain. L'éçhafaud n'é- "
tait plus,derrière nous, il était devant nous';
il n'était plus un sanglant souvenir, il était :
une menace des plus imminentes. A côté,
au-dessus des pouvoirs officiels qui seneu-.
tralisaient l'un l'autre dans'les luttes du ré-
ginie parlementaire, s'était élevée une tyran
nie démagogique qui effrayait, dominait nos ;
populations par l'ascendant de son audace,
et sur'toutpar l'ostehtation dé sa force. ;
Il faut reconnaître que la révolution anar- -
chique de -4&48 avait en effet échoué dans;
sestentatives immédiates de jacobinisme ou
de socialisme.Elle n'avait,pas réussi à établir
l'empire du mal; mais elle ;le préparait.,
Elle gagnait chaque jour du terrain -par la (
prédication publique de ses imppstures et ■
par dçs affiliations occultes. Qui,osera dire
i qu 'elle eût été vaincue si on eût attenduson;
jour; et si on lui eût laissé le choix de son
cbapip de.bataille, parce,qu'elle a été vain-
, eue par une surprise qui a ' fait passer dans
ses rangs la terreur qu'elle inspirait?
! , P quvqus-oqus oublier âpj ourd'hui cet ef-.
?,frayant état de choses, qui est dlhier? Pou
vons-nous oublier que* cet immense t périJ,
auquel,la. société éclaâppé par miracle.,.
est né de cette liberté immodérée, excessive,
dont nos .ennemis s'étaient fait une arme
contre la civilisation qui la leur avait donp^é
avec trop peu de prudence? Pouvons-nous
ne pas reconnaître que la .même liberté ra
mènerait les mêmes dangers, et que, d'une
même cause, sortiraient les mêmes effets?
EvidQmment,!malgrél'.éclatantçvictQij7ede.d.é-
cembre, il reste au fond d« notre société un
amas d'impuretés démagogiques, qui ne peut
être balayé que par la main d'un peuvoir foijt.
11 est indispensable de donner à cette partie
ignorante de la population, séduite par tant
de doctrines mensongères et impies, le temps
d'oublier les absurdes leçons qu'elle a reçues.
Qui pourrait demander qu'une pareille pré
dication pût continuer, dans les circonstances
où nous sommes ?
La liberté, telle que nos derniers régimes
l'ont constituée, a tété trop exploitée en haut
comme le domaine, et on pourrait dire la
récréation d'une oligarchie parlementaire;
elle a.été employée en bas comme une ma
chine de désorganisation universelle.L'autori
té estdevenue pour l'instant l'asile de tous. Les
restrictions que peut subir la liberté, sont
d'ailleurs, dans la pensée du Président de la
République, et, d'après les paroles que nous
avons citées en commençant, un repos,- une
trêve de Dieu. La nation l'a compris et l'a,
voulu ainsi. La Constitution ne fera què ré
pondre à ce vœu et à ce besoin .publics.
f. boiuy.
Nous avons reproduit hier le décret, rendu
sur le rapport de M. le ministre, des .finances,
et statuant que les, monnaies d'or, d'argent et
de bronze porteraient désormais sur la face
l'effigie du Président de la République, et, en
légende : Louis-Napoléon Bonaparte.
Certes la révolution, opérée par l'acte éner
gique du 2 décembre, est. assez grande et as
sez heureuse pour justifier ,un semblable
changement dans l'empreinte de nos mon
naies. Il est, d'ailleurs, tout simple que ce
soit la figure du chef de l'Etat qui soit re
produite sur des monnaies dont l'Etat ga
rantit le poids, le titre et la valeur.
Le type des monnaies a déjà changé huit
fois, en y comprenant ce dernier change
ment, depuis l'introduction cimal en 93. Nous'avons eu successivement;
des -types différeris sous la première ré
publique, soius Napoléon Bonaparte., sous
Louis XVIII, sous Charles X et sous'Louis-
Philippe; En 1848, on adopta'un type provi
soire en se servant ' des coins de l'ancienne'
république. Vint erisuitedè type qui a servi
jusqu'au décretpromulgué'hier.
On estime à 106 millions les pièces d'or et
d'argent.frappées, çiu type de jla première ré
publique ;, à .1,416 millions les pièces frap
pées : à l'effigie de Napoléon Bonaparte ; à
1 milliard et à 683 millions les pièces frap
pées à l'effigie de Louis . XVIII et à celle de
Charles X; à 1,973 millions les pièces frap
pées à l'effigie de,Louis-Philippe; à 316 mil
lions celles qui ont reçu le type provisoire
adopté par la République en 1848. Nous ne,
connaissons pas la somme exacte à laquelle
s'élève la valeur des pièces frappées avec la
idernière empreinte de la iRépublique; mais,
elle doit s'élever à près de S00 millions. -
Ce seraient, par conséquent, près dë ^ mil
liards qui auraient été frappésà ces différens
types depuis ,1'iniroduction du systèoàetdéei- -
mal jusqu'à ce joyr. Inutile-de dire qu'une
grande partie de ces pièces n'existent plus. On
sait que les afflneurs.ont trouvé dy bénéfice à
refondre notamment les pièces d'argent qui 1
contenaient une certaine proportion d'or. ,
Ce sont les pièces à l'effigie de Louis-Phi
lippe q.ui ont été frappées eu plus grande;
iquantité. Elles représentent près du tiers de
la totalité des pièces émises. On remarquera,
du reste, que, sur les soixante années écou- '
lées "depuis.l'adoption du système décimai,.
le règne de Louis-Philippe;en a occupé dix--
huit; ou près dutiers, ce gui donne là même
.proportion. , - .'.... , ; . ]
FEUILLETONiDU CONSTITUTIONNEL, 6JMV.
BEVUE MUSICALE.
.(ft^ATEE lTALlfiN.DE BL'KApEST;la trûupfi,,lej public,
le pays. — thé Â tre-italimî.çe païus \ : la Sonjiam-
bulà) M n ® Sophie Cruvelli. — opéra-comiqujb -. les
■Pohliercins, m l,e 'Lefebvre; — te bal- de-x'opéra. -
Les théâtres n'ont , jpas ,brillé pendant la
dernière «quinzaine., Les nouveaux opéras
.qu'on promettait, sans faute et sans remise,
'.sont ajournés';, les vieux ouvrages ont paru
plus vieux que. d'habitude. Il n:y à pas e.u-de
4ébuts, point .de , rentrées, aucune représen
tation d'importance. On ; sait quele&jours qui
précédent la nouvelle année çpnt mortels aux
'théâtres. Il n'y, a. de curiosité, dlintérêt, que
pour les magasins brillans de lumières oupoùr
lès petites boutiques.drçssées M pjttoresque-
' ment le long.d^s boujey^r/is,. où l'industrie
"Parisien , • ,s.es innombrables; merveilles
3 K.n infinité de chefs-d'œuvre à. cinq sous.
Ja Revue devrait dpno se borner,à rendre
justice aux orgues de Barbarie, qui ont hien
mérité leur nom, ces jçurs-ci, en.se,déchaî-
cantj dès l'aurore, sur. la ville encore endor
mie, avec une ; fureur nouvelle. C'est, ce qui
m'a le plus frappé w en fait de .musique. Mais
'je né m'en tiendrai pqs, là, si vous Ypulëz
bien me suivre un peu plus loin que la but
te Montmartre, et la .plaine Monceaux.
Aujourd'hui qu'une plus grande place est
faite aux 4 arts, aux. lettres, ,,aux plaisirs de
lHnfellîgëncé^iitis:' traVauXlde l'esprit, j'em- 1 "
brasserai souvent d'un coup-d'œil rapide,,
non seulçmentjjes théâtres .de ..Paris,,mais
ceiix de foudres,'de Saint-Pétqi'sbourg, de
Yienue etdc Naples. Vous verrez le nouveau
ballet de la Pergola; vpus entendrez la sym
phonie nouvelle d'Ex.eter-Hall; vous assisterez
au concert qui sera donné chez la reine d'Es
pagne ou chez le bey de Tunis.
Pour commencer, je vous mène en Vala-
chie, sur la.rive. extrême du Danube, aux con
fins de l'Orient et l'Occident.Bukarest possède,
en ce moment, une troupe italienne que bien
.des.villes pourraient lui envier. Le théâtre
où ces artistes d'élite ont déjà donné cinq ou
six opéras de Bellini, de Donïzetti .et de Ver
di,est yne grande baraque; assez.sonore, mal
gré les draperies, les. rideaux, les tentures
dont on a recouvert à; la hâte les planches à
peine dégrossies, les poutres, les supports de
cette machine improvisée. L'ancienne salle a
été détruite parl'incendie qui dévora, en 1847,
la moitié de la ville. Unnouveau théâtre, dont
le,plan est pris.sur celui de Berlin, s'élèvera-
pidement au bout de l'élégante promenade
dè Chisnagi. En attendant çe magnifique édi
fice, dont l'ouverture est annoncéepour l'an
née prochaine, les chanteurs, italiens s'ac
commodent de leu^ salle provisoire..L'af-
fluence est énorme, et ,les boyards, très.ama
teurs de musique, se disputent les premières
loges aveç un acharnement qjii ferait venir
l'eau.à la ^puché, a bien des directeurs de ma
connaissance. ... , . ,
Rien n'e,st plus curieux,. plus étrange et
Les monnaies que l!on frappe.maintenant
et qui recevront l'effigie de Louis-Napoléon
Bonaparte, sont surtout des monnaies d'or.
L'or, en effet, afflue aujourd'hui en France.
Il a été frappé, en 1850,85 millions, et, pen-
dant les dix premiers mois de l'année 1851,
254 milions de monnaies d'or. ' •
■ .Si l'pnse.décide enfin à opérer la refonte,
réclamée depuis long-temps, de nos mon
naies de cuivre, ce sera l'empreinte de Louis-
Napoléon Bonaparte qui figurera sur, cette
monnaie populaire.
Le nouveau décret mentionnant les mon
naies de bronze, il est permis d'en conclure
que le gouvernement songe à réaliser cette
opération. p. boilay.
"pôur ! s€f rëndre au théâtre. La ville est assez
Le préfet de la Seine avait réuni, hier di
manche, dans un banquet, à l'Hôtel-de-Ville,
MM. les ministres, les maréchaux, les mai-;
res des.rquatre-vingt-six départemens de la
-France, le corps municipal ae Paris, les gé-i
néraux de l'armée et les hauts fonctionnaires
de la magistrature.
M. le.Président de là République, retenu à
l'Elysée par une légère indisposition, n'avait
pu se rendre à l'invitation de la ville de Paris.
. A l'une des extrémités de la salle et au-i
dessus delà place d'honneur s'élevait le buste'
du prince Louis -Napoléon, environné.d'un:
faisceau de drapeaux ornés des aigles impé-i
riales. A la droite du préfet se trouvait M. le
ministre de l'intérieur ; à sa gauche , Mi le:
ministre delà justice; puis venaient MM. les
"ministres de la marine , des finances et des;
travaux publics, M-le maréchal Exelmans|,
l'amiral de Mackau, les généraux Magnan et
Lawœstine., et MM. les maires de Rouen, de!
Lille et de Bordeaux.
En face de M- le préfet, était placé M. Lan-
quetin, président du conseil municipal ; à sa
droite, M. le ministre des affaires étrangè-:
res, à sa gauche, M. le général de Saint-Ar
naud, ministre de la guerre ; des deux côtés,
Mgr l'archevêque, le maréchal Vaillant, M.
Baroche, vice-président de la commission
consultative; le général Carrelet, comman
dant la 1™ division militaire; MM. les maires:
de Marseille,Lyon, Strasbourg, Nantes et Tou
louse. Auxdeux boutsde la table se trouvaient
M. Portalis,premier président de la cour de cas
sation; M. le général Levasseur, commandant,
la 3 e division de l'armée de Paris ; M. Trop-
long, premier président de M cour d'appel ;
M. , le général « Roguet, aide-de-camp -du
prince Louis-Napoléon ;- M. d'Argout, gou-,
verneur de laBanque; M. Barthe, premier
.président,de la cour des comptes ; M. de
Royer, procureur-général près la cour d'ap-,
pel ; "M: Dutilleul, procûreur-général à^ la'
cour des comptes, et ; M. Cayx, recteur de ;
l'académie de Paris.
A l'autre extrémité de la salle était l'autre;
table d'honneur,^présidée par M. le préfet de
police"; il avait à sa droite M. le général Can-;
robert, commandant la 2 e division de l'armée
de Paris; a sa gauche, M. Debelleyme, prési
dent du tribunal civil; puis M. Lascoux, pro
cureur de la République ; ]M, le général Cor
nemuse, chef de l'état-mâjor dé l'armée de
Paris,; M. le.colonel Fleury, officier d'ordon-
nance ; dû Président de la République, et M.
Périer, vice-président du,conseil municipal.
En . ,face de M. le préfet de police se trou
vaient placés M. Monnin-Jappy, doyen des
maires deParis et membre de la commission
consultative; à sa droite, ,M. Legentil, prési
dent de la chambre de .commerce ; M. le co
lonel Vieyra, chef d'état-maj or des gardes
nationales de. la Seine, et M. Devinck, secré
taire de la commission municipale; à sa gau
che, M. Moinery, président du tribunal,de
commerce; ,1e général Cpm'and, comman-
dant^a place de. Paris, et M. Delangle, vice-
président de la commis ion municipale.
A la fin du repas, M. le préfet 'de la Seine
se lève, et, au milieu du plus profond si
lence, prononce les ( paroles suivantes :
« A la santé du Président de-la République!
» A l'afferrtiissement de ce nouveau pouvoir que
sept millions dè suffrages rendent pour la seconde'
fois l'arbitre de nos destinées !
» A l'accomplissement des vœux les plus ardens.
du.prince Louis-Napoléon;: la gloire ,et la prospé- 1
,rité de la France! (C'est,vrai!—Applaudissemens.).
» Que Dieu accorde ce noble prix à son coura
geux et patriotique dévoûment!
» Vive Napoléun ! »
.(Bravo! bravo!— t Vine Pfapoléon!), : :
. A ce toast, à ces cris répétés,, M., le minis
tre de l'intérieur .a répondu par quelques
..mal entretenue, il faut en convenir ; les che-
, miqs sopt impraticables,, et les piétons, qui
ne semblent .faits que pour, être écrasés par
.les voitures, sont, .forcés de se .réfugier, dans
ides ruellesspmbres, f ,tortueuses,, mal payées,
où ,les chevaux ne sauraient les atteindre.
Dés lanternes, d[une clarté lugubre,.in
certaine, agonisante, se.balancent tristement
à d'assez grandes, distances, et n'avertissent
le.passant du précipice qui Rouvre sous ses
.piecte,. que lorsqu'il y est, tombé.. Mais que la
lune se lève à l'horizon, radieuse .et pure,
ètaussitôt .vous verrez ; les.toits de jfer, blanc
ou rouge, reluire comme de l'argent,poli
ou .du vermeil,, et lancer des étincelles, et
des éclairs ; des maisons, d'une architecture
bizarre et grandiose, entourées d'une vaste
cour oud'un jardin parfumé de senteurs eni
vrai! les, - projetèrent leur ombre seigneuria
le et protectrice sur de pauvres petites ca--
banes, où la domesticité s'abrite et .vaque aux
soinsdu ménage, avec une insouciance et une
bonhomie digne des temps primitifs. Une po
pulation bigarrée, silencieuse, indolente, erre
à. travers les rues, et anime ce paysage noc
turne, comme une apparition des Mille, et
une Nuits. Ce sont des Albanais aux .riches
costumes, aux broderies massives, $ux cein
tures éclatantes, de pierreries et d'or ; des
j.uifs,aux longues barbes et aux robes traînan
tes, des, paysans de la Transylvanie, des Kar-
pathes, ' des, bohémiens. ,ou .Zégains basanés,
pinçant leur gjuitajre : .et leur ; jLu th, ; des moi
nes attardés, des .postillons poudreux, la. tu
nique flottante çt le bonnet de peau enfoncé
,S.ur lés gour.çils,, deiienpcs^iles don^ji'inno-
cence et ia fierté rappellent les plus beaux
paroles improvisées, parties du cœur, et qiii
ont été interrompues . à chaque phrase par
* des marques d'adhésion. ' r
i ai Messieurs, a dit le ministre, je ne puis sans
* une profonde émotion entendre ces acclamatiops
si vives s'adressant au prince Louis-Napoléon ; qar
personne plus que moi ne sait .combien il les mé
rite. (Applaudissemens.)
» 'Personne plus que moi n'a été à môme d'ap-
■ précier sa longue patience, .son abnégation, ete,n-
fm son courage et son dévoûment au salut du
pays... » (Bravos prolongés. — Vive Napoléon!)
Une voix. — C'est le sauveur de la France !;
Le ministre reprend après .un moment
d'émotion :
.« Oui, Monsieur le préfet, vos vœux seront exau
cés ! ce pouvoir dont vous souhaitez l'affermisse
ment se consolidera; car dans to.us les événemens
qui-viennent de s'accomplir se montre le doigt de
la Providence (oui 1 , oui !), et la Providence ne fait
pas les choses à deijni, (Sensation. — Applaudisse
mens .prolongés.) - -
« Maintenant, Messieurs, je crois être: l'inter
prète idu prince, en. vous remerciant de l'empres
sement que vous avez mis à vous rendre à'Paris
pour lui apporter le témoignage de .vos sympa
thies et la reconnaissance des populations, et, en
son nom, je bois aux délégués de tous les départe
mens de France. » (Longs applaudissemens suivis
des cris unanimes de vive Napoléon!) « '
Après ces paroles, et lorsque le sile,nice est
rétabli, M. Réveil, maire de Lyon, à son
tour, a porté la'santé.suivante :
r . « Au nom des départemens de France, j'ai l'hon-
* neur de porter un toast à la ville de Paris, à J}f.
lepréfet'de la Seine, d MM. du corps municipal.
» Messieurs, ,
» Nous vous remercions de votre .noble-et gra
cieuse hospitalité ; nous vous remercions de nous
avoir réunis comme à une fôte.de famille pour noiis
féliciter avec vous, pour espérer ensemble. (Bravo!)
» Au milieu de cette brillante fête, de cette ma
gnificence qui nous entoure, un sentiment pro
fond nous domine, le sentiment de l'union de tous,
de Paris et de la province ; de cette union qui,
Dieu aidant, fécondera l'acte salutaire du 2 dé
cembre. (Très bien'.'très bien!)
» Nous vous remercions, Messieurs, de nous
avoir,donné cette occasion solennelle,de manifes
ter nos unanimes sentimens.
» A M. le préfet de Jla Seine!
» A MM. du corps municipal! »
Un grand nombre des maires des départe
mens entourent M. le maire de Lyon, et Je
remercient .avec effusion d'avoir si fidèle
ment et si heureusement exprimé leùr com-
mune pensée. :i
La fete s'est prolongée jusqu'à onze heures
du soir, et MM. les délégués se sont retirés
charmes : de la cordiale et splendide récep
tion de la ville de Paris. {Moniteur.) '
■? ■ ' ■ ■ ■ ■ ■ . 4
Nous recevons des nouvelles de Rome à la
date du 31 décembre :
Le ,saint père çt oflj,cié en personne 1,a .veille
4 e Noël, dans la basilique de S.ainte-Marie-
Majeure, où il est arrivé vers les sept heures
du soir pour .en sortir vers,les onze heures,
et, dans cette noble église, magnifiquement
éclairée, avait eu lieu, suivant l'usage, la so
lennelle procession de la crèche. Le lende-
mairi, jour de Noël, le pape avait également
chanté la messe au grand autel, de,la Confes
sion de Saint-Pierre. Cette cérémonie est un
peu longue, car, outre le cérémonial de ri
gueur, en présence du^souverain pontife,, les
épîtfes et évangiles sont.toujours, dans cette
dernière circonstance de la célébration de la,
messe par le saint-père en personne, chan
tés' alternativement dans les -deux langues
latine et grecque.
Un nombre considérable d'étrangers, et
tout,le corps diplomatique, en grande. tenue,
assistaient à ces imposantes cérémonies.
Le saint-père ayant,' à l'occasion, de sa fête,
le jour de la Sajnt-rJean, reçu les députatibns
des diverscorps.del'Etat, et entre autres celle
de l'armée pontificale, après avoir adressé
à cette dernière des-paroles pleines de bien
veillance, s'est plu à rappeler, dans les ter
mes de là plus ,viv,e approbation,les exemples
d'admirable discipline et de dévoûment que,
dans les circonstances ;qui viennent de se
passer, l'armée française a donnés! l'Eu
rope « C'est sur de semblables .troupes,
» aurait dit en terminant sà sainteté, que
a des soldats fidèles à leur drapeau doivent
» constamment fixer leurs regards, afin de
» les prendre pour modèles. » denain.' .
La Gazette de Vienne, du 1 er janvier, qui
prend pour la première fois le titre de Ga
zette impériale d'Autriche, contient dans sa
partie officielle les documens suivans :
nous, fbançois-joseph, etc.
Par suite de nos ordonnances du 20 août der
nier,",notre conseil des ministres et notre conseil
de l'empire se sont livrés.à un examen approfondi'
de la Constitution du i mars 1849; attendu qu'il
résulte des délibérations qui ont eu lieu, que cette
Constitution ne s'adapte point dans ses bases à:la
position de l'empire d'Autriche, et ne peut être
exécutée dans l'ensemble de'ses dispositions, nous
croyons qu'il est de notre devoir de souverain,
après en avoir bien pesé tous les motifs, d'abroger
ladite Constitution du. 4 mars 1849.
L'égalité de tous les sujets devant la loi, de mô
me que la suppression dè tout rapport de soumis
sions envers les seigneurs, moyennant une juste
indemnité et des prestations qui s'y rattachaient,
sont expressément confirmées.
Pour fonder les institutions propres à satisfaire
les besoins de tous nos peuples et pour assurer la
prospérité dé toutes les classes de la société, en af
fermissant notre gouvernement dans l'intérêt de
la sûreté intérieure et extérieure, de l'unité et delà
puissance de l'Etat, on suivra les voies de l'expé
rience et de l'étude approfondie de tous les rapports i
pour rédiger ensuite des projets de lois organiques !
qui dériveront des principes posés.
Parce motif, après avoir i entendu notre conseil
des^ministres et notre conseille l'empire, nous
avons posé immédiatement une série de. principes
dans les parties de la législation -organique: les
plus importantes et les plus urgentes, et nous
avons donné les ordres nécessaires pour qu'ils fus- :
sent portés à la connaissance générale et.pour que,
leur exécution eût lieu immédiatement. Des lois
spéciales ultérieures contiendront les dispositions
de détail ; jusqu'à cette époque, on suivra les lois
en vigueur.
Donné à Vienne, le 31 décembre, 4851, de no
tre règne le quatrième.
F rançois- J oseph (manu proprid).
Contresigné, schwartzenberg (manu proprid).
Par ordre supérieur, ransonnet,
Directeurdelachancelleriedu conseil des ministres.
nous, françoxs-joseph , par la grâce de Dieu,
empereur d'Autriche.
La patente du 4 mars 1849 avait établi des droits
politiques déterminés pour l'archiduché d'Autri- _
che, aurdessus et au-dessous de l'Eunes, le duché'
de Saltzbourg, 'le duché de Styrie, le royaume
d'Illyrie, composé des duchés ae Carinthie et de
Carniole, le comté de Goritz-Gradoska, le margra
viat d'Istrie et la vHle de Trieste avec son territoi
re, le comté deTyrol et de Vorarlberg, le royaume
de Bohême, le margraviat de Moravie, le duché de
la haute et basse; Silésie, le royaume ae Gallicieet.
de Lodsnierie, avec < les duchés d'Auschwitz et de.
Jatov; le grand-duché de Cracovie et le duché de "
Bukowine, enfin le royaume de Dalmatie.-
/ Ces droits politiques ont été soumis à un, exa
men approfondi en même temps,que la (Constitu
tion de lS49.i ' ■ '
' Sur: l'avis de notre conseil des ministres de, l'em
pire, nous avons cru devoir abroger la patente du
i mars 1849, ainsi que les droits .fondamentaux
établis en-faveur des pays'de la couronne.
- Dans le. eas où il n'existerait pas des disposi
tions spéciales sur les pçints pai'tiçuliers, des droits
fondamentaux, nous nous réservons de les régler
par des lois particulières. Mais nous déclarons for
mellement, par la présente patente, que' nous vou
lons conserver dans les Etats de .la couronne ci-
dessus mentionnés, à l'Eglise.et £ la société reli
gieuse légalement reconnues, le droit dont elle
jouit, 4'exercer publiquêment son culte,' et. d'ad
ministrer librement ses affaires particulières.Nous
voulons, aussi lui conserver la possession et jla
jouissance des établissemens, fondations pieusqs,et
fonds destinés au culte, à l'instruction et à la bien
faisance.; A, cet égard, elle, restera soumise .aux. lois'
de l'Etat. ,
Fait à Vienne, etc. ... ;
' ' Signé : ,joseçh.'
Lettre adressée par S. M. l'empereur au prince ,
' ' de Schwartzenberg.
■. m Mon cher prince de .Sclnvartzenberg,, eu égapi
;à la patente, promulguée 1 aujourd'hui, vous rece
vrez ci-jçfint' lès principes ^'suivans que j'ai posés,
après-avoir entendu .mon conseil des ministres jet
de l'empire, .dans les affaires lps plus importantes
et les: .plus urgentes .de la législation organique, p
vous priant.de vouloir bien ordonner que les, mi
nistres que cela concerne, s'occupent'immédiatp-
ment de l'exéciition, et qu'il me sç>it fait un rap-,
,port ,sur les ^és.ultqts ôbtenus. , !
» Vienne, 31 décembre 18Si. •< t l
»Signé : fbançois-jo^eph. f> •
Principes "pour des 'institutions organiques daps■
les Etats de la couronne de l'empire d'Autri
che. t.. -i ; -■ ;■.((•» - '■
1° Les Etats réunis à, If empire d'Autriche sojus'
les titres historiques anciens ou nouveaux forin^t
les parties intégrantes inséparables de la monar
chie héréditaire:impériale autrichienne. ,
2° Le ;nom d'Etats de la couronné ne sera em
ployé dans la langue officielle que comme dési
gnation générale. Mais dans les dénominations
particulière d'un Etat, on joindra toujours son titre
spécial. ■ - '
3° L'étendue des Eta ts de la couronne sera main
tenue, en réservant les changemens à opérer dans
l'intérêt administratif.
,4° 11 y aura dans chaque Etat de la couronne,'
des bailliages souverains sous les dénominations
usitées dans le pays, etc.
3° Il y. aura des autorités de cercles dans les
bailliages, comitats, délégations. Ces autorités de
cercles sont subordonnées à un chef supérieur.
6° Au-dessus des autorités de cercles est placé
le gouverneur et le chef suprême.
7° Les communes existantes actuellement, seront
considérées comme communes locales. :
8° La distinction établie entre les communes ur
baines et lçs communes rurales est maintenue.
10° Le gouvernement se réserve la nomination
ou la confirmation des maires des communes.
11° Les membres des conseils communaux, se
ront élus par les liabitans des communes.
14° Il n'y aura aucune publicité des délibéra
tions des conseils municipaux ; mais les habitans
pourront examiner les résolutions prises, ■ : ;
16° On fera, d'après ces principes, des règlemens
pour, les communes urbaines et rurales. Il faudra
prendre en considération les intérêts prépondérans.
17° Les fonctions judiciaires seront exercées,par
les autorités et. les tribunaux existans au nom de
S. M. l'empereiir.
18° La séparation de l'autorité judiciaire du pou
voir administratif, sera maintenue dans les tribu
naux organisés collégialement et dans la 2 e et 3*
instance;,et dans le royaume, lombardo-vénitien,
elle le sera même dans la 1" instance ; mais,
en règle générale, on suivra pour les tribunaux de
1" instance, la règle de l'union des deux pou
voirs.
20° Il y aura trois instances dans les affaires
contentieuses comme dans les affaires criminelles.
25° En ce qui concerne les délits et contraven
tions de la compétence des juges de district, on
suivra la procédure inquisitoriale ou forme som
maire pour les délits.
26° Mais dans les délits qui sont de la compé
tence des tribunaux collégiaux, on suivra le prin
cipe de l'accusation, delà nomination d'un défen
seur à l'accusé et les délits seront graux.
27° Les débats ne seront pas publics. Mais on
admettra aux débats oraux de première instance,
sur la demande de l'apcusé et avec l'autorisation
du président, des auditeurs, et même le président
pourra admettre un certain nombre d'auditeurs.
28° L'accusation sera développée par. le ministère
public.
29° Le jury est supprimé.
30° Les jugemens ne seront rendus que par des
juges. On prononcera, dans les affaires criminel
les: coupable, non coupable ou renvoyé de l'accu
sation.
- 31» La procédure devant les tribunaux supérieurs
et la cour suprême ne se,fera que par: écrit»
33° Le ,Code civil général. pour les sujets autri
chiens < sera introduit, dans, les provinces où il n'a
pas encorp été,,appliqué,, avec les précautions et en
ayant égard aux rapports particuliers de -chaque
province. 11 en sera'du même pour le Code pé,nal.
34° Dans'les'pays, de Jla couronne, on établira
des statuts particuliers sur la noblesse héréditaire
d'Etats, ses privilèges et ses devoirs, et pour lui fa
ciliter notamment la, création , de majorats et de
fidéi-commis. —A l'égard des paysans qui ont des
biens formant un domaine, on maintiendra les rè
gles en vigueur-. -- *
35° Les chefs de cercles et le gouverneur seront
assistés de commissions consultatives de la nobles
se héréditaire, propriétaires et de la grande et pe
tite propriété ainsi que de l'industrie. On désigne
ra les objets et l'étendue de leurs attributions. On
examinera s'il y aurait lieu d'admettre d'autres
élémens. , ■ " ■■■ < - ■■■•.;
36" Dans les bailliages souverains, on convo
quera 'de temps en temps des chefs des communes
et'de grands propriétaii'es ou leurs fondés de pou
voirs, pour délibérer sur leurs affaires. ■'
(Pour abréger, nous avons supprimé ' les para
graphes 9, 12, 13, 13. 19, 21, 22, 23, 24 et 32,
qui ne' contiennent que des dispositions de détail,
ou sans intérêt V " :
INDE-ANGLAISE.
Les nouvelles reçues de l'Inde, par la der
nière malle,.remontent au 3 décembre. L'ex-
pédition que le gouvernement do la compa
gnie. avait résolu' d'ènvoyér ' contre les Bir-
.màns, est partie dé 'Calcutta lé 19 novembre '
Elle.se cpm^o'se dè.lafrégaté Fox (42 canons)*
du .brick Serpent (12' carions), jet dé deux, ba
teaux à vapeur appartenant à la compagnie, le
Terwserwzi latPvoserpine. Cettepetite esca^
dre est placée sous le commandément du
Commodore LamBért. Elle se dirigera d'abord
à.Rangoûn, où' elle exigera réparation des
mauvais traitèm^ns^d^pt je commerce an-
,gl^,çroit.»yoir,:^ éïie'ji'èb-
, tient pas s§tMçtiori r ,elle J tiendrâ saris doute'
le port en interdit. Nous avons déjà signalé
les ressources agricoles et çomirierciales _de
l'empire des ','BirOjànâ^ Là Coippàgriié des
Indes ne laissera. point_échapper rpccasioa
types de la Bible. Elles sont vêtues d'un long,
jupon sans pli, ouVert des deux côtés et rayé.
,de couleurs chatoyantes ; une chemise .Uro-
,.déé de roug,e et de bleu, s'échancre.à-la.nais
sance de leur cou d'une pureté a# tique; leurs
pieds sont chaussé ds^iidales, leur tête est
; coiffée d'un 3 c-a d'une couronne dejse-
: quins,,leur parure et leur dot.'
Tout-à-coup ce peuple gi te sans bruit, sans confusion sur- les deuxs
.bords de la Demboyitza, la rivière .enchan
tée, dont on ne peut boire, dit-on,, sans, être
à, jamais attaché au sol de la patrie, ces ,vi-»
. sions, ces rêves, cette cohue étrange et.pitto-
resque se fond, s'évanouit, disparaît comme-
, pne décoratien de théâtre au sifflet du ma-
.chiniste: Voici de superbes équipages ,-
attelés de chevaux turcs, .qu'un cocher
à livrée écai'late mène à grand fracas et à
grandes guides. Des cavaliers,, la. carabine,à
l'épaule,courent en avant de la, voiture. C'est
l'hospodar suivi . d'une nombreuse escorte,.^
ou quelque pacha ottoman , ou quelque gé-ï
: néral russe qui se disputent le plus courtoi-i
sement du monde et avec une politesse infl-
, nie, ,1a suzeraineté et le patronage de ce prince
trop chéri et de cette, principauté trop, pro-
.tégée. ,
Jlais il est temps que nous entrions dans
,1a salle si nous voulons trouver place. Quelle;
■profusion,de diamans, quel éclat; d'.unifor-,
mes, quel mélange d'opulence,'.de.faste.et de.
..laisser-aller! Les boyards slétajerit dans leurs
,jloges;,,les domestiques, fument 4ans les c,or-,
ridors, ou ronflent sur.les-espaliers. Qo joue,
la Lucia de Donizetti; hier on a donné l'At-.
tila de Verdi; demain oa donnera les Masna-
diçri, car ,'les ,Valaques, qui, ont leurs,idées,
.n'aiment.pas qu'on, leur dopnetous les soirSj
le-mêmespectacle., .,, -, ,
, Le chef d'orchestre .est un,jeune honjme-
appliqué, modeste bite depuis peu Çukarest et n'a eu le temps,
de s'y former aucunecoteriede beauxesprits, ; ;
•ni de bas-bleus. A la vérité, ce n'jegt pas un
.savant, et il n'écrit point de symphonies, ce,
qui chagrine fort les musiciensquiln'ont,pas,
l'agrémçnt ide les répéter à leurs,momens,
perdus. Mais il est tout à ,son affaire, il ne ,
• dirige pas .à .tort et à travers, il ne change ■
pas les mpuvemens,'.et il veille à ce que le
répertoire soit riche et varié.
, > On m'avait,écrit, des.merveill.es, d,u. ténor.
-Mais il.paraît qu'il-faut.en rabattre. S.a.voix. ;
n'a ni force ni étendue, il se .fatigue au.
moindre .exercice ..et reste court au.Jbeâu
milieu de son air. A cela près,. c!esfc un gar-, ?
çon cliarmant; il ne s'emporte pas, sur la
scène, il ne gesticule pas, ce qu; serait cori-
tre,toutes lps»bienséances. Il ; ne s'en.prpnd
qu'à luiimême lorsque la voix lui,imanque,
ou que ses forces le trahissent. .II, ne parle
pas surtout.au,chef d'orchestre à haute voix
nets par dessus t.la rampe. Les boyards , qui
■ne,sont pas endurans, ne le souffriraient pas.
La prima-donna est yn prodige. Elle ;a de
;la ,v,oix,:dutalent, de la-beauté et point de.
caprices. Celane_ s'était Jamais, yu. Elle est
docjje, .soumise. et reep^naissante. des, bons
, conseils qu'on lui ,dflQne, elle .ne, croit point,
que tout lui est dû et qu'elle f^it beaucoup,
de grâce.aux.gen§ de se laisser voir.pt enten-.
, son devoir,,comme,si .elle notait pas l'idole
dujajiblic. On.la nomme.Mle Costanza fto-
yeîli,:Les.Yalaques sont .ç^més dp son ta'-
Jeqt„desa,persoiine et de sa, conduite. .C'est
la perle,des. cantatrices. Elle ,a chassé tout
dernièrement un ,fla.tteur, qui lui disait
, qu'elle p.Qjiyait chanter tçut .ç,e qu'elle vou
lait, le,sérieux et/le plaisant, -le tragique et
bouffe. . •.
, L e i baryton.est un.tout jeune k ,homme des-,
, ting^au plus ; .avçgair. Il .^'appelle
Giraldon. Il aune vpjx délicieuse. : I1 a chanté
ayee succèssur les-principaux théâtres. Il est
à bon comédien,; qu'il poqrrait.se passer de
chantçr, et il .n;en ; .ferait pas moins sa for
tune. M. ,-Giraldon est Français, circonstance
des plus aggravantes,.^]qui V,oblige, de çli'àn-
.ter,ei) i Valaçhie. 1 Il ne tarait qu'à lui d'être
•engagésur une .de nos premières scènes. II
lui sufïiraiidexh&nter moins bien, ; de jouey
. gauchpment et de s'appeler Giraldoni. ■
• La basse, M. , : Milrpyiçh, jouit d'une im?
mense réputation. C'est une des plus' belles
voix qui existent,, majs il a un ,dcfa,ut . bien
grave -.-il veut être payé cher et argent comp
tant excellent homme, du reste, aimable
compagnon,.et jouant tous les rôjès sans
■marchander. , . . '
• ■ Les chceurs sont excelleris; ,il leur arrive*
de chanter faux, mais jamaisplus de six Ibis
par soirée. ' , , . ,. " '
JcUepst ,1a troupe a.ctuellement réuaie à
Bukarest. Elle p'est point nombreuse, com
me vous voyez, nrçis elle suffit,aux, besoins
,du rppertoire.. Car au, théâtre ilrie éparpiller jçs. artisteâ.selon,1a maxime.deMa-
cïîave ' 'ï)mde et imperu - 'il fautj au coq-
■HRË1IJX : rue
1853» - MARDI 6 IMNVJER.
PRIX DE L'ABONHCaUCNT
nour Paris et Içs départemens
KOIS MOIS. 12 F. i SIX BOIS.. 12 V, 1
bït as...,. 40 V.
POUR LES PATS ÉTRANGERS , s8 repotlSF
u tableau qui sera publié dans le journal,
les 10 et î5 de chaque mois;
las abonn^nens datent des 1« et 16
> devhaqutmofs. « ..*»•
S'adresser, franco, pour la rédaction, à
|) JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL,
1
On
$' «Sut*.?, dans les départementaux Messageries et aux Lireçlions de poste.—A Londres, citea MM. Cowp et fils. 1 f S'adresser, franco, pour fadministmiion, à M. D enain, directe . .
— A Strasbourg, chez M. A lexandre, pour l'Allemagne. t • | Les annonces sont reçues au bureau du journal ; efoàez m. panis, régisseur, 10, plao^è3a-?pwrsfl'.
PARISy 5 JANVIER,
La nation attend la Constitution nouvelle
qui doit sortir des mains de Louis-Napoléon.
Il est permis de -dire qu'elle l'attend sans im
patience, parce que, , sans connaître plus que
nous-mêmes les dispositions expresses sur
lesquelles sera fondée l'organisation des pou
voirs publics, elle prévoit, elle sait d'avance,
comme nous, dans quel esprit sera conçu
ce vaste ensemble. Louis-Napolçon a d'ail
leurs fait, avec une 'sincérité noble et
hardie, comme le préambule de son œu
vre, le jour où, dans son beau-discours ,à
la commission consultative qui venait lui
apporter le résultat officiel des votes de la
France, il a prononcé ces paroles : «Donner
» satisfaction aux exigences du moment, en
» créant un système qui reconstitue l'auto-
» rité sans blesser l'égalité, sans fermer au-
» cunevoie d'amélioration, c'est jeter les vé-
» ritables bases du seul édifice capable de
» supporter, plus tard, une liberté sage et
» bienfaisante. »
Parler ainsi, c'était proclamer que le prin
cipal but des institutions nouvelles serait de
rétablir les droits et les prérogatives tutélai-
res de l'autorité. Cette pensée, Louis-Napo
léon ne l'exprimait pas pour la première fois
après le vote; elle était contenue,,avec la
dernière évidence pour tout le monde, dans
le projet de plébiscite soumis au suffrage
de la France entière par l'acte du 2 décembre.-
Un homme qui demande à une nation de
concentrer en lui tout seul le pouvoir cons
tituant, lui déclare par cela même, d'une
manière manifeste, que, s'il est investi du
•droit qu'il réclame, son dessein bien arrêté,
sa résolution bien réfléchie est d'introduire
plus de concentration et d'unité dans le pou
voir .constitué. Personne, en France, ne s'y
est trompé^ et clest parce que la question a
;été universellement -comprise, qu'il'y a eu
un accord si prodigieux, un accord presque
universel dans la réponse.
Oui. Le besôin'.d'une autorité forte .est le,
Jjespin du moment. On est entraîné à com
parer les institutions qu'on nous prépare à
celles de l'époque consulaire, et on fait ob- !
server qu'il n'y a pas .aujourd'hui commie
alors cette confusion déplorable, ce désolant
chaos dans toute l'administration du pays ;
que l'organisation sous, ce rapport est faite,
èt nonàfaire. Cela est vrai. Mais,dans la si
tuation dont nous venons à peine de sortir,
un désordre plus grand que jamais 1 avait en-,
vahi les esprits. En 1799,1a Terxèur était- dé
jà dans le domaine du passé ; à ia violencfe
sanguinaire avait succédé l'anarchie; et cette ;
' anarchie dévorait moins le pays que le pou
voir; il'y 1 aà ) peine un mois, au contraire-,.
nous étions enface d'une Terreur d'avenir,et
de l'avenir le plus prochain. L'éçhafaud n'é- "
tait plus,derrière nous, il était devant nous';
il n'était plus un sanglant souvenir, il était :
une menace des plus imminentes. A côté,
au-dessus des pouvoirs officiels qui seneu-.
tralisaient l'un l'autre dans'les luttes du ré-
ginie parlementaire, s'était élevée une tyran
nie démagogique qui effrayait, dominait nos ;
populations par l'ascendant de son audace,
et sur'toutpar l'ostehtation dé sa force. ;
Il faut reconnaître que la révolution anar- -
chique de -4&48 avait en effet échoué dans;
sestentatives immédiates de jacobinisme ou
de socialisme.Elle n'avait,pas réussi à établir
l'empire du mal; mais elle ;le préparait.,
Elle gagnait chaque jour du terrain -par la (
prédication publique de ses imppstures et ■
par dçs affiliations occultes. Qui,osera dire
i qu 'elle eût été vaincue si on eût attenduson;
jour; et si on lui eût laissé le choix de son
cbapip de.bataille, parce,qu'elle a été vain-
, eue par une surprise qui a ' fait passer dans
ses rangs la terreur qu'elle inspirait?
! , P quvqus-oqus oublier âpj ourd'hui cet ef-.
?,frayant état de choses, qui est dlhier? Pou
vons-nous oublier que* cet immense t périJ,
auquel,la. société éclaâppé par miracle.,.
est né de cette liberté immodérée, excessive,
dont nos .ennemis s'étaient fait une arme
contre la civilisation qui la leur avait donp^é
avec trop peu de prudence? Pouvons-nous
ne pas reconnaître que la .même liberté ra
mènerait les mêmes dangers, et que, d'une
même cause, sortiraient les mêmes effets?
EvidQmment,!malgrél'.éclatantçvictQij7ede.d.é-
cembre, il reste au fond d« notre société un
amas d'impuretés démagogiques, qui ne peut
être balayé que par la main d'un peuvoir foijt.
11 est indispensable de donner à cette partie
ignorante de la population, séduite par tant
de doctrines mensongères et impies, le temps
d'oublier les absurdes leçons qu'elle a reçues.
Qui pourrait demander qu'une pareille pré
dication pût continuer, dans les circonstances
où nous sommes ?
La liberté, telle que nos derniers régimes
l'ont constituée, a tété trop exploitée en haut
comme le domaine, et on pourrait dire la
récréation d'une oligarchie parlementaire;
elle a.été employée en bas comme une ma
chine de désorganisation universelle.L'autori
té estdevenue pour l'instant l'asile de tous. Les
restrictions que peut subir la liberté, sont
d'ailleurs, dans la pensée du Président de la
République, et, d'après les paroles que nous
avons citées en commençant, un repos,- une
trêve de Dieu. La nation l'a compris et l'a,
voulu ainsi. La Constitution ne fera què ré
pondre à ce vœu et à ce besoin .publics.
f. boiuy.
Nous avons reproduit hier le décret, rendu
sur le rapport de M. le ministre, des .finances,
et statuant que les, monnaies d'or, d'argent et
de bronze porteraient désormais sur la face
l'effigie du Président de la République, et, en
légende : Louis-Napoléon Bonaparte.
Certes la révolution, opérée par l'acte éner
gique du 2 décembre, est. assez grande et as
sez heureuse pour justifier ,un semblable
changement dans l'empreinte de nos mon
naies. Il est, d'ailleurs, tout simple que ce
soit la figure du chef de l'Etat qui soit re
produite sur des monnaies dont l'Etat ga
rantit le poids, le titre et la valeur.
Le type des monnaies a déjà changé huit
fois, en y comprenant ce dernier change
ment, depuis l'introduction
des -types différeris sous la première ré
publique, soius Napoléon Bonaparte., sous
Louis XVIII, sous Charles X et sous'Louis-
Philippe; En 1848, on adopta'un type provi
soire en se servant ' des coins de l'ancienne'
république. Vint erisuitedè type qui a servi
jusqu'au décretpromulgué'hier.
On estime à 106 millions les pièces d'or et
d'argent.frappées, çiu type de jla première ré
publique ;, à .1,416 millions les pièces frap
pées : à l'effigie de Napoléon Bonaparte ; à
1 milliard et à 683 millions les pièces frap
pées à l'effigie de Louis . XVIII et à celle de
Charles X; à 1,973 millions les pièces frap
pées à l'effigie de,Louis-Philippe; à 316 mil
lions celles qui ont reçu le type provisoire
adopté par la République en 1848. Nous ne,
connaissons pas la somme exacte à laquelle
s'élève la valeur des pièces frappées avec la
idernière empreinte de la iRépublique; mais,
elle doit s'élever à près de S00 millions. -
Ce seraient, par conséquent, près dë ^ mil
liards qui auraient été frappésà ces différens
types depuis ,1'iniroduction du systèoàetdéei- -
mal jusqu'à ce joyr. Inutile-de dire qu'une
grande partie de ces pièces n'existent plus. On
sait que les afflneurs.ont trouvé dy bénéfice à
refondre notamment les pièces d'argent qui 1
contenaient une certaine proportion d'or. ,
Ce sont les pièces à l'effigie de Louis-Phi
lippe q.ui ont été frappées eu plus grande;
iquantité. Elles représentent près du tiers de
la totalité des pièces émises. On remarquera,
du reste, que, sur les soixante années écou- '
lées "depuis.l'adoption du système décimai,.
le règne de Louis-Philippe;en a occupé dix--
huit; ou près dutiers, ce gui donne là même
.proportion. , - .'.... , ; . ]
FEUILLETONiDU CONSTITUTIONNEL, 6JMV.
BEVUE MUSICALE.
.(ft^ATEE lTALlfiN.DE BL'KApEST;la trûupfi,,lej public,
le pays. — thé Â tre-italimî.çe païus \ : la Sonjiam-
bulà) M n ® Sophie Cruvelli. — opéra-comiqujb -. les
■Pohliercins, m l,e 'Lefebvre; — te bal- de-x'opéra. -
Les théâtres n'ont , jpas ,brillé pendant la
dernière «quinzaine., Les nouveaux opéras
.qu'on promettait, sans faute et sans remise,
'.sont ajournés';, les vieux ouvrages ont paru
plus vieux que. d'habitude. Il n:y à pas e.u-de
4ébuts, point .de , rentrées, aucune représen
tation d'importance. On ; sait quele&jours qui
précédent la nouvelle année çpnt mortels aux
'théâtres. Il n'y, a. de curiosité, dlintérêt, que
pour les magasins brillans de lumières oupoùr
lès petites boutiques.drçssées M pjttoresque-
' ment le long.d^s boujey^r/is,. où l'industrie
"Parisien , • ,s.es innombrables; merveilles
3 K.n infinité de chefs-d'œuvre à. cinq sous.
Ja Revue devrait dpno se borner,à rendre
justice aux orgues de Barbarie, qui ont hien
mérité leur nom, ces jçurs-ci, en.se,déchaî-
cantj dès l'aurore, sur. la ville encore endor
mie, avec une ; fureur nouvelle. C'est, ce qui
m'a le plus frappé w en fait de .musique. Mais
'je né m'en tiendrai pqs, là, si vous Ypulëz
bien me suivre un peu plus loin que la but
te Montmartre, et la .plaine Monceaux.
Aujourd'hui qu'une plus grande place est
faite aux 4 arts, aux. lettres, ,,aux plaisirs de
lHnfellîgëncé^iitis:' traVauXlde l'esprit, j'em- 1 "
brasserai souvent d'un coup-d'œil rapide,,
non seulçmentjjes théâtres .de ..Paris,,mais
ceiix de foudres,'de Saint-Pétqi'sbourg, de
Yienue etdc Naples. Vous verrez le nouveau
ballet de la Pergola; vpus entendrez la sym
phonie nouvelle d'Ex.eter-Hall; vous assisterez
au concert qui sera donné chez la reine d'Es
pagne ou chez le bey de Tunis.
Pour commencer, je vous mène en Vala-
chie, sur la.rive. extrême du Danube, aux con
fins de l'Orient et l'Occident.Bukarest possède,
en ce moment, une troupe italienne que bien
.des.villes pourraient lui envier. Le théâtre
où ces artistes d'élite ont déjà donné cinq ou
six opéras de Bellini, de Donïzetti .et de Ver
di,est yne grande baraque; assez.sonore, mal
gré les draperies, les. rideaux, les tentures
dont on a recouvert à; la hâte les planches à
peine dégrossies, les poutres, les supports de
cette machine improvisée. L'ancienne salle a
été détruite parl'incendie qui dévora, en 1847,
la moitié de la ville. Unnouveau théâtre, dont
le,plan est pris.sur celui de Berlin, s'élèvera-
pidement au bout de l'élégante promenade
dè Chisnagi. En attendant çe magnifique édi
fice, dont l'ouverture est annoncéepour l'an
née prochaine, les chanteurs, italiens s'ac
commodent de leu^ salle provisoire..L'af-
fluence est énorme, et ,les boyards, très.ama
teurs de musique, se disputent les premières
loges aveç un acharnement qjii ferait venir
l'eau.à la ^puché, a bien des directeurs de ma
connaissance. ... , . ,
Rien n'e,st plus curieux,. plus étrange et
Les monnaies que l!on frappe.maintenant
et qui recevront l'effigie de Louis-Napoléon
Bonaparte, sont surtout des monnaies d'or.
L'or, en effet, afflue aujourd'hui en France.
Il a été frappé, en 1850,85 millions, et, pen-
dant les dix premiers mois de l'année 1851,
254 milions de monnaies d'or. ' •
■ .Si l'pnse.décide enfin à opérer la refonte,
réclamée depuis long-temps, de nos mon
naies de cuivre, ce sera l'empreinte de Louis-
Napoléon Bonaparte qui figurera sur, cette
monnaie populaire.
Le nouveau décret mentionnant les mon
naies de bronze, il est permis d'en conclure
que le gouvernement songe à réaliser cette
opération. p. boilay.
"pôur ! s€f rëndre au théâtre. La ville est assez
Le préfet de la Seine avait réuni, hier di
manche, dans un banquet, à l'Hôtel-de-Ville,
MM. les ministres, les maréchaux, les mai-;
res des.rquatre-vingt-six départemens de la
-France, le corps municipal ae Paris, les gé-i
néraux de l'armée et les hauts fonctionnaires
de la magistrature.
M. le.Président de là République, retenu à
l'Elysée par une légère indisposition, n'avait
pu se rendre à l'invitation de la ville de Paris.
. A l'une des extrémités de la salle et au-i
dessus delà place d'honneur s'élevait le buste'
du prince Louis -Napoléon, environné.d'un:
faisceau de drapeaux ornés des aigles impé-i
riales. A la droite du préfet se trouvait M. le
ministre de l'intérieur ; à sa gauche , Mi le:
ministre delà justice; puis venaient MM. les
"ministres de la marine , des finances et des;
travaux publics, M-le maréchal Exelmans|,
l'amiral de Mackau, les généraux Magnan et
Lawœstine., et MM. les maires de Rouen, de!
Lille et de Bordeaux.
En face de M- le préfet, était placé M. Lan-
quetin, président du conseil municipal ; à sa
droite, M. le ministre des affaires étrangè-:
res, à sa gauche, M. le général de Saint-Ar
naud, ministre de la guerre ; des deux côtés,
Mgr l'archevêque, le maréchal Vaillant, M.
Baroche, vice-président de la commission
consultative; le général Carrelet, comman
dant la 1™ division militaire; MM. les maires:
de Marseille,Lyon, Strasbourg, Nantes et Tou
louse. Auxdeux boutsde la table se trouvaient
M. Portalis,premier président de la cour de cas
sation; M. le général Levasseur, commandant,
la 3 e division de l'armée de Paris ; M. Trop-
long, premier président de M cour d'appel ;
M. , le général « Roguet, aide-de-camp -du
prince Louis-Napoléon ;- M. d'Argout, gou-,
verneur de laBanque; M. Barthe, premier
.président,de la cour des comptes ; M. de
Royer, procureur-général près la cour d'ap-,
pel ; "M: Dutilleul, procûreur-général à^ la'
cour des comptes, et ; M. Cayx, recteur de ;
l'académie de Paris.
A l'autre extrémité de la salle était l'autre;
table d'honneur,^présidée par M. le préfet de
police"; il avait à sa droite M. le général Can-;
robert, commandant la 2 e division de l'armée
de Paris; a sa gauche, M. Debelleyme, prési
dent du tribunal civil; puis M. Lascoux, pro
cureur de la République ; ]M, le général Cor
nemuse, chef de l'état-mâjor dé l'armée de
Paris,; M. le.colonel Fleury, officier d'ordon-
nance ; dû Président de la République, et M.
Périer, vice-président du,conseil municipal.
En . ,face de M. le préfet de police se trou
vaient placés M. Monnin-Jappy, doyen des
maires deParis et membre de la commission
consultative; à sa droite, ,M. Legentil, prési
dent de la chambre de .commerce ; M. le co
lonel Vieyra, chef d'état-maj or des gardes
nationales de. la Seine, et M. Devinck, secré
taire de la commission municipale; à sa gau
che, M. Moinery, président du tribunal,de
commerce; ,1e général Cpm'and, comman-
dant^a place de. Paris, et M. Delangle, vice-
président de la commis ion municipale.
A la fin du repas, M. le préfet 'de la Seine
se lève, et, au milieu du plus profond si
lence, prononce les ( paroles suivantes :
« A la santé du Président de-la République!
» A l'afferrtiissement de ce nouveau pouvoir que
sept millions dè suffrages rendent pour la seconde'
fois l'arbitre de nos destinées !
» A l'accomplissement des vœux les plus ardens.
du.prince Louis-Napoléon;: la gloire ,et la prospé- 1
,rité de la France! (C'est,vrai!—Applaudissemens.).
» Que Dieu accorde ce noble prix à son coura
geux et patriotique dévoûment!
» Vive Napoléun ! »
.(Bravo! bravo!— t Vine Pfapoléon!), : :
. A ce toast, à ces cris répétés,, M., le minis
tre de l'intérieur .a répondu par quelques
..mal entretenue, il faut en convenir ; les che-
, miqs sopt impraticables,, et les piétons, qui
ne semblent .faits que pour, être écrasés par
.les voitures, sont, .forcés de se .réfugier, dans
ides ruellesspmbres, f ,tortueuses,, mal payées,
où ,les chevaux ne sauraient les atteindre.
Dés lanternes, d[une clarté lugubre,.in
certaine, agonisante, se.balancent tristement
à d'assez grandes, distances, et n'avertissent
le.passant du précipice qui Rouvre sous ses
.piecte,. que lorsqu'il y est, tombé.. Mais que la
lune se lève à l'horizon, radieuse .et pure,
ètaussitôt .vous verrez ; les.toits de jfer, blanc
ou rouge, reluire comme de l'argent,poli
ou .du vermeil,, et lancer des étincelles, et
des éclairs ; des maisons, d'une architecture
bizarre et grandiose, entourées d'une vaste
cour oud'un jardin parfumé de senteurs eni
vrai! les, - projetèrent leur ombre seigneuria
le et protectrice sur de pauvres petites ca--
banes, où la domesticité s'abrite et .vaque aux
soinsdu ménage, avec une insouciance et une
bonhomie digne des temps primitifs. Une po
pulation bigarrée, silencieuse, indolente, erre
à. travers les rues, et anime ce paysage noc
turne, comme une apparition des Mille, et
une Nuits. Ce sont des Albanais aux .riches
costumes, aux broderies massives, $ux cein
tures éclatantes, de pierreries et d'or ; des
j.uifs,aux longues barbes et aux robes traînan
tes, des, paysans de la Transylvanie, des Kar-
pathes, ' des, bohémiens. ,ou .Zégains basanés,
pinçant leur gjuitajre : .et leur ; jLu th, ; des moi
nes attardés, des .postillons poudreux, la. tu
nique flottante çt le bonnet de peau enfoncé
,S.ur lés gour.çils,, deiienpcs^iles don^ji'inno-
cence et ia fierté rappellent les plus beaux
paroles improvisées, parties du cœur, et qiii
ont été interrompues . à chaque phrase par
* des marques d'adhésion. ' r
i ai Messieurs, a dit le ministre, je ne puis sans
* une profonde émotion entendre ces acclamatiops
si vives s'adressant au prince Louis-Napoléon ; qar
personne plus que moi ne sait .combien il les mé
rite. (Applaudissemens.)
» 'Personne plus que moi n'a été à môme d'ap-
■ précier sa longue patience, .son abnégation, ete,n-
fm son courage et son dévoûment au salut du
pays... » (Bravos prolongés. — Vive Napoléon!)
Une voix. — C'est le sauveur de la France !;
Le ministre reprend après .un moment
d'émotion :
.« Oui, Monsieur le préfet, vos vœux seront exau
cés ! ce pouvoir dont vous souhaitez l'affermisse
ment se consolidera; car dans to.us les événemens
qui-viennent de s'accomplir se montre le doigt de
la Providence (oui 1 , oui !), et la Providence ne fait
pas les choses à deijni, (Sensation. — Applaudisse
mens .prolongés.) - -
« Maintenant, Messieurs, je crois être: l'inter
prète idu prince, en. vous remerciant de l'empres
sement que vous avez mis à vous rendre à'Paris
pour lui apporter le témoignage de .vos sympa
thies et la reconnaissance des populations, et, en
son nom, je bois aux délégués de tous les départe
mens de France. » (Longs applaudissemens suivis
des cris unanimes de vive Napoléon!) « '
Après ces paroles, et lorsque le sile,nice est
rétabli, M. Réveil, maire de Lyon, à son
tour, a porté la'santé.suivante :
r . « Au nom des départemens de France, j'ai l'hon-
* neur de porter un toast à la ville de Paris, à J}f.
lepréfet'de la Seine, d MM. du corps municipal.
» Messieurs, ,
» Nous vous remercions de votre .noble-et gra
cieuse hospitalité ; nous vous remercions de nous
avoir réunis comme à une fôte.de famille pour noiis
féliciter avec vous, pour espérer ensemble. (Bravo!)
» Au milieu de cette brillante fête, de cette ma
gnificence qui nous entoure, un sentiment pro
fond nous domine, le sentiment de l'union de tous,
de Paris et de la province ; de cette union qui,
Dieu aidant, fécondera l'acte salutaire du 2 dé
cembre. (Très bien'.'très bien!)
» Nous vous remercions, Messieurs, de nous
avoir,donné cette occasion solennelle,de manifes
ter nos unanimes sentimens.
» A M. le préfet de Jla Seine!
» A MM. du corps municipal! »
Un grand nombre des maires des départe
mens entourent M. le maire de Lyon, et Je
remercient .avec effusion d'avoir si fidèle
ment et si heureusement exprimé leùr com-
mune pensée. :i
La fete s'est prolongée jusqu'à onze heures
du soir, et MM. les délégués se sont retirés
charmes : de la cordiale et splendide récep
tion de la ville de Paris. {Moniteur.) '
■? ■ ' ■ ■ ■ ■ ■ . 4
Nous recevons des nouvelles de Rome à la
date du 31 décembre :
Le ,saint père çt oflj,cié en personne 1,a .veille
4 e Noël, dans la basilique de S.ainte-Marie-
Majeure, où il est arrivé vers les sept heures
du soir pour .en sortir vers,les onze heures,
et, dans cette noble église, magnifiquement
éclairée, avait eu lieu, suivant l'usage, la so
lennelle procession de la crèche. Le lende-
mairi, jour de Noël, le pape avait également
chanté la messe au grand autel, de,la Confes
sion de Saint-Pierre. Cette cérémonie est un
peu longue, car, outre le cérémonial de ri
gueur, en présence du^souverain pontife,, les
épîtfes et évangiles sont.toujours, dans cette
dernière circonstance de la célébration de la,
messe par le saint-père en personne, chan
tés' alternativement dans les -deux langues
latine et grecque.
Un nombre considérable d'étrangers, et
tout,le corps diplomatique, en grande. tenue,
assistaient à ces imposantes cérémonies.
Le saint-père ayant,' à l'occasion, de sa fête,
le jour de la Sajnt-rJean, reçu les députatibns
des diverscorps.del'Etat, et entre autres celle
de l'armée pontificale, après avoir adressé
à cette dernière des-paroles pleines de bien
veillance, s'est plu à rappeler, dans les ter
mes de là plus ,viv,e approbation,les exemples
d'admirable discipline et de dévoûment que,
dans les circonstances ;qui viennent de se
passer, l'armée française a donnés! l'Eu
rope « C'est sur de semblables .troupes,
» aurait dit en terminant sà sainteté, que
a des soldats fidèles à leur drapeau doivent
» constamment fixer leurs regards, afin de
» les prendre pour modèles. » denain.' .
La Gazette de Vienne, du 1 er janvier, qui
prend pour la première fois le titre de Ga
zette impériale d'Autriche, contient dans sa
partie officielle les documens suivans :
nous, fbançois-joseph, etc.
Par suite de nos ordonnances du 20 août der
nier,",notre conseil des ministres et notre conseil
de l'empire se sont livrés.à un examen approfondi'
de la Constitution du i mars 1849; attendu qu'il
résulte des délibérations qui ont eu lieu, que cette
Constitution ne s'adapte point dans ses bases à:la
position de l'empire d'Autriche, et ne peut être
exécutée dans l'ensemble de'ses dispositions, nous
croyons qu'il est de notre devoir de souverain,
après en avoir bien pesé tous les motifs, d'abroger
ladite Constitution du. 4 mars 1849.
L'égalité de tous les sujets devant la loi, de mô
me que la suppression dè tout rapport de soumis
sions envers les seigneurs, moyennant une juste
indemnité et des prestations qui s'y rattachaient,
sont expressément confirmées.
Pour fonder les institutions propres à satisfaire
les besoins de tous nos peuples et pour assurer la
prospérité dé toutes les classes de la société, en af
fermissant notre gouvernement dans l'intérêt de
la sûreté intérieure et extérieure, de l'unité et delà
puissance de l'Etat, on suivra les voies de l'expé
rience et de l'étude approfondie de tous les rapports i
pour rédiger ensuite des projets de lois organiques !
qui dériveront des principes posés.
Parce motif, après avoir i entendu notre conseil
des^ministres et notre conseille l'empire, nous
avons posé immédiatement une série de. principes
dans les parties de la législation -organique: les
plus importantes et les plus urgentes, et nous
avons donné les ordres nécessaires pour qu'ils fus- :
sent portés à la connaissance générale et.pour que,
leur exécution eût lieu immédiatement. Des lois
spéciales ultérieures contiendront les dispositions
de détail ; jusqu'à cette époque, on suivra les lois
en vigueur.
Donné à Vienne, le 31 décembre, 4851, de no
tre règne le quatrième.
F rançois- J oseph (manu proprid).
Contresigné, schwartzenberg (manu proprid).
Par ordre supérieur, ransonnet,
Directeurdelachancelleriedu conseil des ministres.
nous, françoxs-joseph , par la grâce de Dieu,
empereur d'Autriche.
La patente du 4 mars 1849 avait établi des droits
politiques déterminés pour l'archiduché d'Autri- _
che, aurdessus et au-dessous de l'Eunes, le duché'
de Saltzbourg, 'le duché de Styrie, le royaume
d'Illyrie, composé des duchés ae Carinthie et de
Carniole, le comté de Goritz-Gradoska, le margra
viat d'Istrie et la vHle de Trieste avec son territoi
re, le comté deTyrol et de Vorarlberg, le royaume
de Bohême, le margraviat de Moravie, le duché de
la haute et basse; Silésie, le royaume ae Gallicieet.
de Lodsnierie, avec < les duchés d'Auschwitz et de.
Jatov; le grand-duché de Cracovie et le duché de "
Bukowine, enfin le royaume de Dalmatie.-
/ Ces droits politiques ont été soumis à un, exa
men approfondi en même temps,que la (Constitu
tion de lS49.i ' ■ '
' Sur: l'avis de notre conseil des ministres de, l'em
pire, nous avons cru devoir abroger la patente du
i mars 1849, ainsi que les droits .fondamentaux
établis en-faveur des pays'de la couronne.
- Dans le. eas où il n'existerait pas des disposi
tions spéciales sur les pçints pai'tiçuliers, des droits
fondamentaux, nous nous réservons de les régler
par des lois particulières. Mais nous déclarons for
mellement, par la présente patente, que' nous vou
lons conserver dans les Etats de .la couronne ci-
dessus mentionnés, à l'Eglise.et £ la société reli
gieuse légalement reconnues, le droit dont elle
jouit, 4'exercer publiquêment son culte,' et. d'ad
ministrer librement ses affaires particulières.Nous
voulons, aussi lui conserver la possession et jla
jouissance des établissemens, fondations pieusqs,et
fonds destinés au culte, à l'instruction et à la bien
faisance.; A, cet égard, elle, restera soumise .aux. lois'
de l'Etat. ,
Fait à Vienne, etc. ... ;
' ' Signé : ,joseçh.'
Lettre adressée par S. M. l'empereur au prince ,
' ' de Schwartzenberg.
■. m Mon cher prince de .Sclnvartzenberg,, eu égapi
;à la patente, promulguée 1 aujourd'hui, vous rece
vrez ci-jçfint' lès principes ^'suivans que j'ai posés,
après-avoir entendu .mon conseil des ministres jet
de l'empire, .dans les affaires lps plus importantes
et les: .plus urgentes .de la législation organique, p
vous priant.de vouloir bien ordonner que les, mi
nistres que cela concerne, s'occupent'immédiatp-
ment de l'exéciition, et qu'il me sç>it fait un rap-,
,port ,sur les ^és.ultqts ôbtenus. , !
» Vienne, 31 décembre 18Si. •< t l
»Signé : fbançois-jo^eph. f> •
Principes "pour des 'institutions organiques daps■
les Etats de la couronne de l'empire d'Autri
che. t.. -i ; -■ ;■.((•» - '■
1° Les Etats réunis à, If empire d'Autriche sojus'
les titres historiques anciens ou nouveaux forin^t
les parties intégrantes inséparables de la monar
chie héréditaire:impériale autrichienne. ,
2° Le ;nom d'Etats de la couronné ne sera em
ployé dans la langue officielle que comme dési
gnation générale. Mais dans les dénominations
particulière d'un Etat, on joindra toujours son titre
spécial. ■ - '
3° L'étendue des Eta ts de la couronne sera main
tenue, en réservant les changemens à opérer dans
l'intérêt administratif.
,4° 11 y aura dans chaque Etat de la couronne,'
des bailliages souverains sous les dénominations
usitées dans le pays, etc.
3° Il y. aura des autorités de cercles dans les
bailliages, comitats, délégations. Ces autorités de
cercles sont subordonnées à un chef supérieur.
6° Au-dessus des autorités de cercles est placé
le gouverneur et le chef suprême.
7° Les communes existantes actuellement, seront
considérées comme communes locales. :
8° La distinction établie entre les communes ur
baines et lçs communes rurales est maintenue.
10° Le gouvernement se réserve la nomination
ou la confirmation des maires des communes.
11° Les membres des conseils communaux, se
ront élus par les liabitans des communes.
14° Il n'y aura aucune publicité des délibéra
tions des conseils municipaux ; mais les habitans
pourront examiner les résolutions prises, ■ : ;
16° On fera, d'après ces principes, des règlemens
pour, les communes urbaines et rurales. Il faudra
prendre en considération les intérêts prépondérans.
17° Les fonctions judiciaires seront exercées,par
les autorités et. les tribunaux existans au nom de
S. M. l'empereiir.
18° La séparation de l'autorité judiciaire du pou
voir administratif, sera maintenue dans les tribu
naux organisés collégialement et dans la 2 e et 3*
instance;,et dans le royaume, lombardo-vénitien,
elle le sera même dans la 1" instance ; mais,
en règle générale, on suivra pour les tribunaux de
1" instance, la règle de l'union des deux pou
voirs.
20° Il y aura trois instances dans les affaires
contentieuses comme dans les affaires criminelles.
25° En ce qui concerne les délits et contraven
tions de la compétence des juges de district, on
suivra la procédure inquisitoriale ou forme som
maire pour les délits.
26° Mais dans les délits qui sont de la compé
tence des tribunaux collégiaux, on suivra le prin
cipe de l'accusation, delà nomination d'un défen
seur à l'accusé et les délits seront graux.
27° Les débats ne seront pas publics. Mais on
admettra aux débats oraux de première instance,
sur la demande de l'apcusé et avec l'autorisation
du président, des auditeurs, et même le président
pourra admettre un certain nombre d'auditeurs.
28° L'accusation sera développée par. le ministère
public.
29° Le jury est supprimé.
30° Les jugemens ne seront rendus que par des
juges. On prononcera, dans les affaires criminel
les: coupable, non coupable ou renvoyé de l'accu
sation.
- 31» La procédure devant les tribunaux supérieurs
et la cour suprême ne se,fera que par: écrit»
33° Le ,Code civil général. pour les sujets autri
chiens < sera introduit, dans, les provinces où il n'a
pas encorp été,,appliqué,, avec les précautions et en
ayant égard aux rapports particuliers de -chaque
province. 11 en sera'du même pour le Code pé,nal.
34° Dans'les'pays, de Jla couronne, on établira
des statuts particuliers sur la noblesse héréditaire
d'Etats, ses privilèges et ses devoirs, et pour lui fa
ciliter notamment la, création , de majorats et de
fidéi-commis. —A l'égard des paysans qui ont des
biens formant un domaine, on maintiendra les rè
gles en vigueur-. -- *
35° Les chefs de cercles et le gouverneur seront
assistés de commissions consultatives de la nobles
se héréditaire, propriétaires et de la grande et pe
tite propriété ainsi que de l'industrie. On désigne
ra les objets et l'étendue de leurs attributions. On
examinera s'il y aurait lieu d'admettre d'autres
élémens. , ■ " ■■■ < - ■■■•.;
36" Dans les bailliages souverains, on convo
quera 'de temps en temps des chefs des communes
et'de grands propriétaii'es ou leurs fondés de pou
voirs, pour délibérer sur leurs affaires. ■'
(Pour abréger, nous avons supprimé ' les para
graphes 9, 12, 13, 13. 19, 21, 22, 23, 24 et 32,
qui ne' contiennent que des dispositions de détail,
ou sans intérêt V " :
INDE-ANGLAISE.
Les nouvelles reçues de l'Inde, par la der
nière malle,.remontent au 3 décembre. L'ex-
pédition que le gouvernement do la compa
gnie. avait résolu' d'ènvoyér ' contre les Bir-
.màns, est partie dé 'Calcutta lé 19 novembre '
Elle.se cpm^o'se dè.lafrégaté Fox (42 canons)*
du .brick Serpent (12' carions), jet dé deux, ba
teaux à vapeur appartenant à la compagnie, le
Terwserwzi latPvoserpine. Cettepetite esca^
dre est placée sous le commandément du
Commodore LamBért. Elle se dirigera d'abord
à.Rangoûn, où' elle exigera réparation des
mauvais traitèm^ns^d^pt je commerce an-
,gl^,çroit.»yoir,:^ éïie'ji'èb-
, tient pas s§tMçtiori r ,elle J tiendrâ saris doute'
le port en interdit. Nous avons déjà signalé
les ressources agricoles et çomirierciales _de
l'empire des ','BirOjànâ^ Là Coippàgriié des
Indes ne laissera. point_échapper rpccasioa
types de la Bible. Elles sont vêtues d'un long,
jupon sans pli, ouVert des deux côtés et rayé.
,de couleurs chatoyantes ; une chemise .Uro-
,.déé de roug,e et de bleu, s'échancre.à-la.nais
sance de leur cou d'une pureté a# tique; leurs
pieds sont chaussé ds^iidales, leur tête est
; coiffée d'un 3 c-a d'une couronne dejse-
: quins,,leur parure et leur dot.'
Tout-à-coup ce peuple
.bords de la Demboyitza, la rivière .enchan
tée, dont on ne peut boire, dit-on,, sans, être
à, jamais attaché au sol de la patrie, ces ,vi-»
. sions, ces rêves, cette cohue étrange et.pitto-
resque se fond, s'évanouit, disparaît comme-
, pne décoratien de théâtre au sifflet du ma-
.chiniste: Voici de superbes équipages ,-
attelés de chevaux turcs, .qu'un cocher
à livrée écai'late mène à grand fracas et à
grandes guides. Des cavaliers,, la. carabine,à
l'épaule,courent en avant de la, voiture. C'est
l'hospodar suivi . d'une nombreuse escorte,.^
ou quelque pacha ottoman , ou quelque gé-ï
: néral russe qui se disputent le plus courtoi-i
sement du monde et avec une politesse infl-
, nie, ,1a suzeraineté et le patronage de ce prince
trop chéri et de cette, principauté trop, pro-
.tégée. ,
Jlais il est temps que nous entrions dans
,1a salle si nous voulons trouver place. Quelle;
■profusion,de diamans, quel éclat; d'.unifor-,
mes, quel mélange d'opulence,'.de.faste.et de.
..laisser-aller! Les boyards slétajerit dans leurs
,jloges;,,les domestiques, fument 4ans les c,or-,
ridors, ou ronflent sur.les-espaliers. Qo joue,
la Lucia de Donizetti; hier on a donné l'At-.
tila de Verdi; demain oa donnera les Masna-
diçri, car ,'les ,Valaques, qui, ont leurs,idées,
.n'aiment.pas qu'on, leur dopnetous les soirSj
le-mêmespectacle., .,, -, ,
, Le chef d'orchestre .est un,jeune honjme-
appliqué, modeste
de s'y former aucunecoteriede beauxesprits, ; ;
•ni de bas-bleus. A la vérité, ce n'jegt pas un
.savant, et il n'écrit point de symphonies, ce,
qui chagrine fort les musiciensquiln'ont,pas,
l'agrémçnt ide les répéter à leurs,momens,
perdus. Mais il est tout à ,son affaire, il ne ,
• dirige pas .à .tort et à travers, il ne change ■
pas les mpuvemens,'.et il veille à ce que le
répertoire soit riche et varié.
, > On m'avait,écrit, des.merveill.es, d,u. ténor.
-Mais il.paraît qu'il-faut.en rabattre. S.a.voix. ;
n'a ni force ni étendue, il se .fatigue au.
moindre .exercice ..et reste court au.Jbeâu
milieu de son air. A cela près,. c!esfc un gar-, ?
çon cliarmant; il ne s'emporte pas, sur la
scène, il ne gesticule pas, ce qu; serait cori-
tre,toutes lps»bienséances. Il ; ne s'en.prpnd
qu'à luiimême lorsque la voix lui,imanque,
ou que ses forces le trahissent. .II, ne parle
pas surtout.au,chef d'orchestre à haute voix
nets par dessus t.la rampe. Les boyards , qui
■ne,sont pas endurans, ne le souffriraient pas.
La prima-donna est yn prodige. Elle ;a de
;la ,v,oix,:dutalent, de la-beauté et point de.
caprices. Celane_ s'était Jamais, yu. Elle est
docjje, .soumise. et reep^naissante. des, bons
, conseils qu'on lui ,dflQne, elle .ne, croit point,
que tout lui est dû et qu'elle f^it beaucoup,
de grâce.aux.gen§ de se laisser voir.pt enten-.
, son devoir,,comme,si .elle notait pas l'idole
dujajiblic. On.la nomme.Mle Costanza fto-
yeîli,:Les.Yalaques sont .ç^més dp son ta'-
Jeqt„desa,persoiine et de sa, conduite. .C'est
la perle,des. cantatrices. Elle ,a chassé tout
dernièrement un ,fla.tteur, qui lui disait
, qu'elle p.Qjiyait chanter tçut .ç,e qu'elle vou
lait, le,sérieux et/le plaisant, -le tragique et
, L e i baryton.est un.tout jeune k ,homme des-,
, ting^au plus ; .avçgair. Il .^'appelle
Giraldon. Il aune vpjx délicieuse. : I1 a chanté
ayee succèssur les-principaux théâtres. Il est
à bon comédien,; qu'il poqrrait.se passer de
chantçr, et il .n;en ; .ferait pas moins sa for
tune. M. ,-Giraldon est Français, circonstance
des plus aggravantes,.^]qui V,oblige, de çli'àn-
.ter,ei) i Valaçhie. 1 Il ne tarait qu'à lui d'être
•engagésur une .de nos premières scènes. II
lui sufïiraiidexh&nter moins bien, ; de jouey
. gauchpment et de s'appeler Giraldoni. ■
• La basse, M. , : Milrpyiçh, jouit d'une im?
mense réputation. C'est une des plus' belles
voix qui existent,, majs il a un ,dcfa,ut . bien
grave -.-il veut être payé cher et argent comp
tant excellent homme, du reste, aimable
compagnon,.et jouant tous les rôjès sans
■marchander. , . . '
• ■ Les chceurs sont excelleris; ,il leur arrive*
de chanter faux, mais jamaisplus de six Ibis
par soirée. ' , , . ,. " '
JcUepst ,1a troupe a.ctuellement réuaie à
Bukarest. Elle p'est point nombreuse, com
me vous voyez, nrçis elle suffit,aux, besoins
,du rppertoire.. Car au, théâtre ilrie
cïîave ' 'ï)mde et imperu - 'il fautj au coq-
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