Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1852-01-05
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 janvier 1852 05 janvier 1852
Description : 1852/01/05 (Numéro 5). 1852/01/05 (Numéro 5).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
NUMÉRO S.
JBUSS.fiSil.USL; : rue cfu 94 J&évrier (d-devant Valote), lO..
4832.- LUNDI S JANVIER.
PRIX DE 'ABOKMZIBIE K? -__
pour Paris et les departemens : j
ÏBOis sioiâ. il f I sixhois... 22 rz
us Air.... 40 ». ■ > ■■.
I 'podh les pàt8.étbasgers, se reporter
au tableau qui sera publié dans le journu'» -
ies.io etâs (Jechaque mois. )
Les abormemens datent des $« et 16
de chaque mois. .
9
/Tîi ^»vFi -
i- Si- ' rie •_ w- î
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser , franco,'. j»owr la réUacticm, à Mï
• juois articles déposés ne sont pas rendus.
|0» f abonne, dans les dêpahémens, aux Messageries et aux Directions de poste.—A Londres, chez MMJ C owie et fils .j
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Les annonces sont reçues au bureau du journal ; et chez M. PANIS, régteseuty 10, place de la Bourse
• PARIS, 4 JANVIER.
MîS DfePIH POMTIQUBM.
Je comprends le côUrage politique.
Je comprends, en 1 793, les prêtres, les
mères de famille, les domestiques fidèlesj et
tous ces gentilshommes luttant de résigna?
tion et de calme sur la charrette qui les con
duisait à l'éçhafaud ;.je comprends et j'ad
mire cette réponse sans façon d'une noble
victime à cette tourbe qui lui criait : « A
la guillotine ! — On y va, canaille ! »
Le sang' de ces martyrs était la rédemption
de la société.
Je comprends la fierté menaçante de tous
ceux qu'on appela ùn instant Içs brigands de
la Loire. Cette fierté menaçante venait du
cœur comme un cri natiocal contre les
étrangers qui avaient envahi la France.
Je comprends cette chevaleresque.opposi
tion de-dix-huit années, des légitimistes con
tre une royauté d'expédient. Les légitimistes
croyaient d'une foi sainte à tous les princi
pes que représentait, pour eux, la légiti
mité. . .
.. Tout ce qui est conviction, foi et courage,
ihérite les rëspects des hommes et'les res
pects de l'histoire.
Mais en face de ce grand mouvement na
tional, en face dés sept à huit millions de
suffrages, confiant à un neveu de Napoléon
l'a mission de sauver la France" et la civili
sation, tous ceux qui protestent, tous les
mécr'éans^tous les frondeurs, n'obéissent,
eonvenôns-en, qu'à un dépit politique.
Tous les mécréans, toUs les frondeurs ne
ccfdent qu'à leurs intérêts, qu'à leur vanité
'blessés ; ils ne regrettent que leur importan
ce affaiblie ou perdue, çt la politique nou
velle de leur pavs ne fait naître dans leur
âme que œ sentiment mesquin et fugitif du
dépit politique, parfaitement semblable à ces
dépits amoureux qu'inspire un amour seu
lement'contrarié et non trahi. • -,
• Devant la -démagogie victorieuse et . mena
çante, qui accomplit sans obstacles et sans
peine la révolution de'févriér iÎ8'48, j'ai en
tendu plus d'un esprit supérieur, plus d'un
homme d'Etat considérable, s'écrier dans
leur abattement : '« itl 'ne .nous reste plus
qu'à nous faire ■ oublier; » Mais au pre
mier rayon de soleil, : tous 'ces personna
ges ;dnt irepris leur fermeté d'ame, et ils ont
tenu à reconquérir, leur importance et.leur
action plus ou - moins funeste dans les affaires
du pays.
Devant larévolution du & décembre, ré
volution qui ' a pour caractère d'être uûe
œuvre dé raison et de salut, mais qui, a.dôh-
né tort devant la Franceaux goûts de tous
ces brouillons "pour les agitations politi
ques , qui a diminué leur illustration
d'hommes d'État, qui a fait brèche à .leur
autorité sur nos populations lahqrieuses,
la fureur, et - l'abattement des intérêts et
des vanités ' froissées nous "offrent le même
spectacle.
Ils se sont d'abord écriés, comme Àlcëste :
trahi de toutes parts, accablé d'injustices,
Je yeux sortir d'un gouffre où triomphent les vices,
Et chercher sur la terre un endroit écarté,
Où d'être hon-'im'; d'honneur on ait la liberté !
Que j'en sais de ces Alcestes qui le premier
jour partaient pour l'Amérique! C'était du
moins • un endroit écarté 1 maisqui le len
demain ne partaient plus que pour Lon
dres, et qui le surlendemain ne partaient
plusdutout. *
L'un ne veut plus qu'écrire l'histoire; l'au
tre soupire après le retour du printemps
pour voyager j tous maudissent aujourd'hui
ce vilain métier de la politique qui ne leur a
rapporté que des déceptions d'ambition et de
fortune; celui-ci, reconnaissant enfin que ,
depuis plusieurs années, il a la main mal
heureuse en politique, ne veut plus vivre
qu'entouré de ses plus intimes amis ; celui-là t
veut priver le barreau Français de son élo
quence. Plusieurs s'écrient : « J'ai assez fait
pour les affaires publiques, il est bien temps
que je m'occupe de mes affaires privées. »
Lorsqu'on a le cœur brisé par des désap-
pointemens d'orgueil, on devient aimant et
tendre ; et un grand nombre proclament
bien haut, mais un peu tard,qu'on ne trouve
le bonheur que dans l'obscurité de la vie de
famille.
Tout ce-monde-là, il est vrai, s'est trompé
de beaucoup.,Ils se croyaient tous des hom
mes de génie, et Us inaient le Président de
la République, Louis-Napoléon, pour l'intel
ligence la plus vulgaire.
J1 se trouve aujourd'hui que Louis-Napo
léon a fait preuve de prévoyance, de raison,
dé couragé, qu'il compte les plus unanimes
et les plus chàudes adhésions dans le peuple,
et dans l'armée,, qu'il a fait entendre au pays
un langage plus' grand, plus digne, plus
patriotique et plus éloquent que celui de
nos orateurs les plus vantés, de nos prin
ces de la tribune.
Il se trouve enfin que, fort de 7 à 8 mil
lions de suffrages, ayant l'affectibn de l'ar
mée la jlus brave, Louis-Napoléon n'a à re
douter .pour la France aucune secrète hosti
lité, ni aucun mauvais vouloir avoué des
puissances étrangères. '
Espérons-le, tous'les-dépits politiques ne
seront" pas de longue durée ; ils s'exhaleront
en railleries de salons , en bouderieg d'un
moment. ,
< Il n'y à pas à s'y méprendre aujourd'hui
sur les volontés du pays->Il demande le repos,
la paix, le travail. Le scrutin n'a reçu les
votes que lorsque les mesures du 2 déom
bre ont été affichées et connues dans "le plus
petit hameau., Quelques représentai ont
fait entendre dé sages conseils aux popu
lations; mais, les pppulatibns opt surtout
donné d'utiles leçons et des exemples, précis
et unanimes aux anciens représentai.
'Le$ populations leur ont dit : « Vous avez
accablé d'outragesj et vous vouliez mettre à
Vincennes le Président de la République!
Nous l'avons réélu, et nous lui avons donné
deux, millions de suffrages de plus qu'au
10 décembre 1848.
Tous ceux qui. parlent et agissent encore
aujourd'hui sous l'inspiration d'un dépit
politique, soit qu'ils persistent dans leur
nouvelle passion littéraire, dans leurs pro
jets de voyage, dans leur amour exclu
sif potir la vie de famille, ' soit qu'ils cè
dent encore à la tentation de se mêler des
affaires : publiques, ne voudront pas rester
dix ans en désaccord avec les sympathies
et les intérêts de la France.
Plus.de vieilles passions de parti, plus de
rançunes, plus de dépits politiques devant ce
grand ot iifia^j^çtjiçle de la Franse. 'heur
reuse et sauvée !
Après la Terreur, il était difficile aux bour
reaux et aux victimes de se dire : « Que tout
soit pardonné, oublié ! Aimons-nous.» A l'ex
ception de quelques chefs ardens et incorri
gibles, tous les partis peuvent aujourd'hui,
avec patriotisme et dignité, se donner la
main sur ce terrain neutre de la République,
et prêter leur concours personnel à celui
qui vient de recevoir l'enthousiaste et l'ab
solu concours de la France entière.
' D r L. VÉR0H.
Un décret a replacé l'aigle, ce glorieux in
signe de notre grande époque militaire, sur
les drapeaux de l'armée et sur la croix de la
Légion-d'Honneur. Ce décret n'a pas .seule
ment été accueilli avec transport par nos sol
dats ; il a excité l'approbation la plus cha
leureuse chez les ouvriers des villes et chez
les travailleurs dés campagnes. Les arti
sans et les laboureurs comptent parmi
eux un grand ' nombre .d'anciens militaires
qui, après avoir traversé les rangs de l'ar
mée, cette école de patiérïcê> de résignation,
de bon sens et de bravoure j sont renlré§5-
meilleurs et plus* éprouvés dans leurs ate
liers et dans leurs villages. Ceux-là ont salué
avec un vif plaisir le retour d'un emblème
auquel se rattachent de si grands souvenirs.
Ilyaaussisur toute la surface du territoiredes
vétérans dts. guerres de la Républiqué et de
l'Empire, de nobles vieillards couverts de ci
catrices,qui perpétuent par leur exemple etpar
leurs paroles les traditions du patriotisme, de
l'honneur et du dévoûment au pays. Nous
n'avons pas besoin de dire quelle sera leur
joie en voyant reparaître au front de nos ré-
gimens, ces aigles qui leur rappellent leur
jeunesse, leurs, travaux et leur gloire. Les
railleurs de salons, les froids calculateurs en
sevelis dans la poussière de leur cabinet, les es
prits forts de la philosophiê professent un
grand dédainpour ce naïf et.profond enthou- •
siasme qui anime lés hemmes dupeuple et qui
s'incarne pour ainsi dire dans un symbole,
dans un signe, dans un mot. Leur stérile in
crédulité lie prouve qu'une chose : c'est qu'ils
ignorent le cœur humain. L'histoire ne nous
apprend-elle pas qu'il a suffi de montrer une
croix à dés chrétiens pour en faire des .
martyrs o_u.pour les entraîner dans les
champs. de. la Palestine ? Ne' nous dit-elle pas —
que, pour obtenir une couronne de cliêne,
une arme d'hopneur, un bout de ruban, des
soldats sont devenus des héros, et n'a-t-on
pas vu souvent, dans l'Odyssée sublime de
nos armées à travers l'Europe, des prodiges
de courage et... de dévoûment v .s'accomplir
pour conquérir un étendard ennemi Ou pour
sauver l'aigle d'un de "nos drapeaux ?
Au moment où le coq disparaît pour faire
place à l'aigle sur lés enseignes des trou
pes, à Dieu ne plaise que nous soyons injus
tes envers l'emblème qui s'en va. « Je ne
veux pas du coq, avait dit l'Empereur au
moment ou il discutait le choix des insignes
de l'armée, il vit sur le fumier et il se laisse
étrangler parle renard. Je veux l'aigle : c'est
l'oiseau qui porte la foudre et qui regarde le
soleil en face. Les.aigles françaises se feront
respecter comme les aigles romaines. » Le coq
avait en outre le tort de ne devoir son origine
qu'à un calembour latin. N'importe ! Le coq
avait eu l'honneur de conduire nos soldats à
Anvers, , à Isly, au siège de Rome , dans
les montagnes de Ja Kabylie. C'en est as^
sez pour qu'il ne soit jamais oublié dans
les annales de la gloire française. Un. sou
venir funeste, au point de vue militaire,
était attaché toutefois à cet emblème.- Après
février, quand"la démagogie eut un instant
J'jiîée^ d'imposer à la France la couleur du
sang versé en 93 et le niveau égalitaire, le
drapeau tricolore ne s'est point abaissé de
vant le drapeau rouge, mais le coq a été dé
capité sur un grand nombre de schakos.
L'aigle française, du moins, après d'innom
brables victoires, apuiêtre vaincue-; elle n'a
jamais été humiliée.
henrï cal'vain.
Le Bulletin des Lois publie aujourd'hui le
résultat du recensement général des votes
émis sur le plébiscite présenté à l'accep
tation du peuple français. A la suite de
ce procès-verbal, que nous avons donné
dans notre numéro du 1 er janvier, se trouve
le tableau du recensement général. On le
trouvera plus loin, à la page 4 de notre
feuille.
La Gazette de-Cologne publie les nouvelles
suivantes reçues de Vienne par voie télégra
phique :
« 1 er janvier.
» Aujourd'hui, plusieurs patentes impé
riales ont été publiées. La Constitution du 4
mars 1849 et les droits fondamentaux sont
déclarés abrogés. Les principes de la nou
velle organisation politique, sont établis. La
constitution communale sera réformée d£ns
le sens conservateur, en ayant égard à tous
les intérêts majeurs. Le jury est aboli. On
conservé lafprocédure d'accusation et les dé
bats oraux.
» Un code général civil et pénal sera intro
duit incessamment dans tous les Etats de la
couronne.
» L'établissement des majorats et des fidéi-
commis sera rendu plus facile. .L'ancienne
grande propriété foncière seigneuriale pour
ra être séparée de l'union communale.
» Les autorités de cercles et les régences
auront pour assesseurs des commissions con
sultatives composées de membres de la no
blesse héréditaire, propriétaires de la grande
et de la petite propriété et de l'industrie. »
ACTES OFFICIELS. .
re2pos&ïqus française.
au nom do peuple français.
Le Président dd la République,
Sur le rapport dû ministre des travaux publics,
Vu : la loi du l®? décembre 1851, relative au che-
tnin de fer de Lyon à Avigon, et spécialement l'ar
ticle 1" de cette loi, lequel est ainsi conçu :
■ « Le ministre des travaux publics est autorisé à
procéder, par la voie de la publicité et de la con
currence, conformément aux clauses et conditions
du cahier des charges annexé à la présente loi, à
la concession du chemin de fer de Lyon à Avignon.
» Le rabais portera sur la part proportionnelle
de la dépense que l'Etat devra fournir à titre de
subvention; cette part ne pourra excéder ni la
moitié ou cinquante cinquantièmes de la dépense
totale, ni le chillre de 60 millions de francs. >?
•Vu le cahier des charges annexé à ladite-loi;
Vu les décrets des 9 et 10 décembre 1851, ce
dernier modifiant le deuxième paragraphe de la loi
du 1 er du môme mois, ainsi que les articles'3 et 4
du cahier des charges annexé à cette loi;
Vu spécialement l'article 1 er du décret du 16 dé
cembre l'851, ainsi conçu :
« Le texte du deuxième paragraphe de l'art. 1 er
de la loi du 1 er décembre 1851 est modifié et rem
placé par là-disposition suivante : Le rabais por
tera sur le chiffre de, la subvention fixe à la charge
de l'Etat. '
» Le ministre des travaux publics déterminera,
dans un billet cacheté, le maximum au-dessus du
quel l'adjudication ne pourra être tranchée.'Ce
maximum ne pourra excéder 60 "millions de francs.»
Vu le procès-verbal de l'adjudication passée le
3 janvier-1852 par le ministre des travaux publics,
Décrète :
Art. 1". MM. Génissieu, Boigues et compagnie,
Emile Martin et compagnie, Edouard Rlount, Pa
rent (Basile),' Drouillard, Benoist et compagnie,
sont et demeurent définitivement concessionnaires
du chemin de fer de Lyon à Avignon, moyennant
• le rabais de onze millions sur le chiffre de la sub
vention à fournir par l'Etat, exprimé dans leur
soumission, et sous toutes les clauses et condi
tions, tant de la loi du 1 er décembre 1851 que du
cahier.des charges y annexé, et des décrets des 9
et 16 du môme mois.
Art. 2. Le procès-verbal d'adjudication et la sou
mission ci-dessus mentionnée resteront annexés
au présent décret.
Art. 3. Le ministre des.travaux publics est <%?
gé de l'exécution dudit décret, lequel sera inséré
au Bulletin des lois. '
, Fait au palais.de l'ElVsée, le 3 janvier 18o2.
louis-napoléon bonaparte.
•• Par le Président de la République,"'
Le ministre des travaux publics,
p .'magne.
(Suit le procès-verbal de l'adjudicalion passée
en l'hôtel du ministère des Iravaux publics pour la
concession du chemin de fer de Lyon à Avignon.)
au nom. du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre des finances,
Décrète :
Art. 1 er . Les moiinaies d'or, d'argent et de
bronze porteront sur la face l'effigie du Président
de la Republique, et en légende, Louis-Napoléon
Bonaparte.
Sur le revers seront gravés les mots République
française, et au milieu d'un encadrement de feuil
les de chêne-et de laurier, la valeur de la pièce et
l'année de la fabrication.
Art. 2. La tranche des pièces de 20 fr.etde 5 fr.
portera ces îfiots en relief : Dieu protège la France.
Art. 3. Sont maintenues les dispositions relati
ves au diamètre, aux poids et aux tolérances des
monnaies, prescrites par le décret du 3 mai 1848.
'Art. 4. Le ministre des finances, est enargé de
l'exécution du présent décret, qui sera inséré au
Bulletin des Lois.
Fait à l'Elysée-National, le 3 janvier 1852.
louis-napoléon bonaparte.
Le ministre des finances,
achille fould.
au nom du peuple français.
Le Président de la République, -
Sur le rapport du ministre de la marine et des-
colonies, „
Décrète :
Art. 1 er . M. le contre-amiral Delolfre (Théodore)
est nommé membre du conseil des travaux ae la
marine, en remplacement de M. le contre-amiral
Guiliois, appelé à d'autres fonctions.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la mari
ne et des colonies ekt chargé de l'exécution du pré
sent décret. " ... »
- Fait au palais de l'Elysée-National, le 2 janvier
1852.
louis-napoléon bonaparte.
Par le Président :
Le minis.re secrétaire d'Etat de
la marine et-des colonies,
théodore ducos.
• au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rappoït du ministre de la marine et des
colonies,
Décrète : ' „ ■
Art. 1 er . Sont nommés, savoir:'
Membre titulaire, du conseil d'amirauté, M. le
.contre-amiral Bruat (Armand-Joseph), en rempla
cement de M. le contre-amiral Laguerre, appelé à
d'autres fonctions ; '
Membre adjoint, M. le capitaine de vaisseau Le
Barbier de Tinan (Marie-Charles-Adalbert), en rem
placement de M. le capitaine de vaisseau Clavaud,
appelé à d'autres fonctions.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la mari
ne et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret.
Fait au" palais de l'Elysée-National, le 2 janvier
1852.
louis-napoléon bonaparte.
Par le Président :
Le ministre secrétaire d'Etat de
la marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonie,
Décrète : • .
Art. 1 er . M. le contre-amiral Laguerre (Adol
phe) est nommé au commandement en chef de la
division navale de la Réunion et de l'Indo-Chine.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la mari
ne et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret.. '
Fait au palais de l'Elysée-National, le 2 jan
vier 1852.
louis napoléon bonaparte.
.i Par le Président :
Le ministre secrétaire d'Etat
dé la marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
» Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies,
Décrète :
Art. 1 er . M. le contre-amiral de Suin (Marie-
Alfred) est nommé au coaimandement en chef de
la division navale du Brésil et de laPlata.
Art. 2. Le ministre 'secrétaire d'Etat de la ma?
rine et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret. ■'
Fait au palais de l'Elysée-National, le 2 jan
vier 1852. ' -
loujg-napoléon bonaparte.
Par le Préeident :
Le ministre secrétaire d'Etat de . -
la marine et des colonies ,
théodore ducos. .
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies, ;
Décrète :
Art. 1". M. le contre-amiral.Guiliois (Charles-
Antoine-Gabriel) est. nommé préfet maritime du
1 er arrondissement, à Cherbourg, en remplacement
de M. le contre-amiral Delolfre, appelé à d'autres
fonctions. ,
Art. 2\ Le ministre secrétaire d'Etat 'de la ma
rine et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret. ■ -
Fait au palais de l'Elysée-National, le' 2 janvier
1852. louis-napoléon bonaparte.
Par le Président :
,Le ministre secrétaire d'Etat.de '
la marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies,
Décrète :
Art. 1 er . M. le capitaine de vaisseau Lavaud
(Chyles-François) est nommé préfet maritime du
3° arrondisseoient à Lorient, en remplacement de
M. le contre-amiral de Suin, appelé*à d'autres
fonctions.:
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la marine
et dès colonies est chargé de l'exécution du présent
décret... " .
Fait'au palais de l'Elysée-National, le 2 janvier
1852. ■ _ louis-napoléon bonaparte.-
Par le Président de la République. :
Le ministre secrétaire d'Etat de la
marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies, * i.
Décrète :
Art. 1 er . M. le capitaine de vaisseau Clavaud
(André-Paul) est nommé chef de la division nava
le de Terre-Neuve.
Art. 2. Le ministre secrétaire d 'Eta &dé'làitnatfne
et des colonies est chargé de. l'exception du .présent
décret.
Fait au palais de l'Elysée'-National,. lé 2 Janvier
1852. . -
louis-napoléon nonap^tè,
Par le Président :
• Le ministre secrétaire d'Etat, de la
• marine et des colonies,
théodore ducos.
Par décrets individuels du Président de la Ré
publique en date du 2 janvier, et sur la proposi
tion du ministre des finances, ont été nommés
dans l'ordre national de la Légion-d'Honneur, sa
voir : '
Au grade d'officier. — MM. Gibert, receveur-
général des finances du département de l'Oise,
chevalier depuis 20 ans, 40 ans de service ; Molro-
guier, directeur des contributions indirectes du
département du Nord, chevalier depuis 21 ans,
45 ans de service ; Cliocquet, chef de service actif
d'exploitation à Paris, à l'administration centrale
des postes, chevalier dépuis 15 ans, 41 ans de ser
vice; Barre,-graveur-général des monnaies depuis
12 ans, chevalier depuis 18 ans. f! . •
Au grade de chevalier. —JIM. Loche, directeur
des contributions directes du département de l'Ais
ne : 29. ans de service ; Masson, directeur de l'en
registrement et des domaines du département du
Rhône : 43 ans de service ; Dclmas, directeur des
douanes à Bordeaux: 31 ans de service ; Iladol,
chef de bureau à l'administration centrale des
douanes : 31 ans de service r Gachet, directeur des
contributions indirectes du département des Ar-
dennes: 40 ans de service; Coppi'nger, chef de bu
reau à l'administration centrale des contributions
indirectes : 21 ans de service; Iloudouart, conser- "
vateur des forets à Douai (Nord) : 25 ans de ser
vice; Forez, sous-chef de 1" classe à l'administra
tion centrale des finances : 47 ans de service; De-
laville-lc-Roulx, îtiembre de la chambre syndicale
des agens de change de Paris : 25 ans de service.
Quatorzième liste des adhésions adressées au
Président de la République.
Le maire et l'adjoint deMontbreliain (Aisne).
-FEUILLETON DD COSSTIÏCTIOMI».. S J.M1V.
THÉÂTRES.. .
théâtre, de l'odéon , les Marionnettes du Docteur,
' drame en cinq actes r de MM: Miéhel Carré et Jules
"Barbier,
Il devient, paraîtrait-il, de plus en plus
difficile de faire une pièce simple ; les au
teurs n'osent plus aborder ce genre insur
montable; presque tous, par défaillance et
désespoir d'eux-mêmes, se jettent à corps
perdu dans le baroque ou le: surnaturel.
MM. Michel Carré et Barbier, jeunes gens
fort spirituels d'ailleurs, mais plus embar
rassés encore que les autres de remplir la
scène entière d'une action unique et intéres
sante, se sont imaginé de. couper la scène
en quatre, espérant sans doute être plus à
l'aise dans les petits coins, et chauffer la si
tuation à moins de frais dans plusieurs peti^
tes chambres que dans un grand salon. Bon
ne précaution dramatique en hiver, sur--
toutàl'Odéon. '
Les auteurs en général donnent des raisons
superbes de leur excentricité;' d'abord ils se
présentent comme poètes, fonction qui les
empêche de se promener , dans-les sentiers
ordinaires, et même de marcher à terre d'un
pied vulgaire. Poètes, leurs ailes les empor
tent vers les nuages, et l'empyrée serait leur
lieu de recréation, s'ils n'étaient forcément ra
menés du côté dusol parla prosedu dialogue.
Il s'en suit que, n'étant ni aigles ni hommes
tout à fait, on peut, avec quelque vraisem
blance, les comparer à ces oiseaux de basse-
cour auxquels la fantaisie prend parfois-de*
s'enlever, et qui, voletant toutjusteàla hau
teur des haies, s'embarrassent aux branches, 1
laissent la moitié; de leur plumes dans les
buissons, et vont fièrement s'arrêter sur un
sureau.
. Quand on s'est dit poète, on a tout dit.
Rien n'a plus le droit de nous surprendre, Il
ne faut plus attendre quoi que ce soit de rai-
sonnable,—suivant l'ancienne et prosaïque
acception du mot, — de l'auteur poète.
L'auteur poêle, et je lui en fais mou sin
cère compliment, a tellement horreur du
poncif tt du lieu commun , qu'il mettrait
plutôt son hqjiit àr l'envers, que de se
présenter habillé-comme tout le mondev
Ne lui parlez pas de faire un simple ou
vrage qui soit une source d'émotions -dou
ces, qui vous aille au cœur, par des procédés
tellement habiles, qu'ils paraissent naïfs ; ne
lui parlez pas de comédies prises sur les
mœurs, dans l'étude des'ridicules, et par
dessus tout comiques. — « On a fait cela
cent fois, répondra le poète, nous sommes
las de ce répertoire ! Je ne veux pas tomber
dans les redites. Eât-ce qu'il est encore de
bon goût de rire? Les ames sont remplies
d'une douce mélancolie....» — Ah! parlons
en effet de la mélancolie! le temps de la mé
lancolie est venu. La littérature dramatique
vit dans les vapeurs : il semble que tous ces
auteurs poètes soient en contemplation au
milieu des JWsteîd'Ovide; il tombe dubrouil- •
lard et de la pluie de leur cervelle.
La mélancolie, lamétaphysique,voire même
la métempsycose, mèneront loin le Théâtre-
Français. Voici que peu à'peu les lignes dis-,
paraissent, les contours s'effacent ; plus d'u
nité— notez qu& je ne veux pas faire le pé
dant et le donneur de férules au nom- d'A-
ristote ; — plus d'intrigue ■ ni de lien, —
partant, plus d'intérêt, de situations, de
caractères, de logique, d'émotions, de vrai
semblance ; la fantaisie et la mélancolie
l'emportent, et tiennent lieu du reste. Les
piècgs ne sont plus des pièces: ce sont
des rêves, des légendes, des guirlandes, —
le cauchemar, — un petit nuage qui vole,—
un gros éléphant,—ou bien un superbe
dromadaire.... ou ce que vous voudrez
suivant votre disposition d'esprit. Aimez-
vous les pruneaux ? Supposez alors que
le drame - rêverie, et la comédie - poème
sont'des compotes de pruneaux. Aussi bien
vous représenteront - ils _ avantageusement
Tàrc-én-ciel ou des ananas à votre choix.
Le nouveau répertoire téunit aux couleurs
du-prisme lo goût aflfe'diss'ant' dé confitures
mélangées. C'est plus bizarre,, qu'exquis.
L'éclat fatigue les yeux, le goût révolte
l'estomac : — tout cela en haine de la vulga
rité, et par crainte de ne pas se montrer
assez poète , de ne pas donner son coup
d'aile, comme on dit, de ne pas développer
son envergure. Mais soyez donc bien plutôt
naturels si vous le pouvez, au risque de res
ter dans le sens commun, et marchez à terre
dlun pas ferme : cela-vaut mieux que„de s'é
lever comme les oisons.
Donc on fait il de la simplicité, on prétend
se singulariser, trouver du nouveau^ n'en
fût-il plus au monde, et donner la bizarre
rie pour de l'originalité 'Mais la vérité est
qu'au fond de sa conscience chacun sent
bien où est la réelle difficulté de l'art; qu'il
n'est rien de tel qu'une œuvre dramatique
tirée des entrailles d'un sujet fécond, labo
rieusement développée avec toutes les res
sources de passion et d'intérêt que com
porte le sujet même. Si la plupart n'entre- '
prennent pas cette œuvre ardue, c'est par fai
blesse'ou paresse; si le dérèglement de l'ima
gination se substitue aux conditions impé
rieuses de l'art, ce n'est pas que le naturel, le
sens commun, laforcede la pensée, l'iavenlion
puissante et l'exécution heureuse soient à la
portée du vulgaire et de domaine public
pour ainsi dire; c'est au contraire parce que
l'originalité sincère, et le travail obstiné,
parfois le suprême bon sens qui mené au
sublime, sont le lot d'un petit nombre d'hom
mes d'élite, tandis que les empressés, les va
niteux, et les soit-disant poètes dont l'espèce
pullule,—citernesdemélancolieeldiçtionnai-
res vivans de rimes riches, — trouvent com
mode d'escamoter, s'il est possible, l'a réus
site, et comptent davantage sur la superche
rie que sur leurs talens.
Gelas'appliqued'ailleursdans toute padure-
téau vice du jour, bien plutôt qu'auxdeux col
laborateurs — un peu enclins à la poésie —
dont le théâtre de l'Odéon vient de représen-
. ter un important ouvrage. MM. Michel Car
ré et Barbier ne sont point à proprement
parler de l'école des mélancoliques et des
lycanthropes, bien qu'ils aient été tous les deux
atteints daus leurs cocnmencemens de lycan-
thropie et de mélancolie, et qu'ils aient ré-
cemmentdonnédans le fantastique,qui ne leur
a pas été défavorable. Nos deux poè tes ont déj à
mis beaucoup de vin dans leur eau ; la source
de' leurs larmes se " tarit insensiblement, ils
se sont livrés de temps à-autre" à des accès de
folle hilarité sur nos scènes de genre, au
point qu'on les a trouvés trop gais; le plus
grand, défaut qui leur reste, c'est de ne
pas assez'compter sur eux-mêmes, sur l'en
traînement naturel du public et d'accorder
trop d'importance à l'originalité dramatique
qu'on peut se procurer à l'aide d'un machi
niste, en divisant, par exemple, la scène en
quatre compartimens."
" MM. Barbier et Carréavaient, l'an dernier,
un collaborateur au pied fourchu , l'alle
mand Hoffmann qu'on pourrait aisément
regarder comme le diable en personne.
Avec Hoffmann, le fantastique prend d'in
croyables proportions; la réalité-disparaît
poiïr faire place au surnaturel qui défiant'
à l'esprit du lecteur halluciné le monde
vraisemblable*; on regarde derrière soi
si l'on n'a pas perdu - son ombre; les"
êtres ordinaires affectent autour de vous les
aspects de la création d'Hoffmann. Quand
les contes ont paru animés sur la scène,
chacun s'est laissé aller au charme, à la ter
reur, à l'originaliLé du spectacle. Partant de
■ là, nos deux amis d'IIoflmanruontsans doute
juré de retourner au sabbat , et, fai
sant une nouvelle pièce, ils se sont crus
• obliger d'enfourcher le#nan'che à balai.
Mais voilà le malheur! le maître Hoffmann
est parti sans laisser à ses élèves la- formulé
magique. Quand nos deux jeunes gens se sont
mis à appeler le diable, le diable leur a ri au
nez et les a laissés chevaucher sur leur bâton,
sans crinière et qui ne lienoit. pas du tout.
Triste monture et malheureux sorciers! Faites
donc de la magie, si vous n'êtes un peu sou
tenu par le diable ou par quelqu'un de
son intimité "comme le bonhomme Hoff
mann! On en est réduit à la magie blanche,
aux doubles fonds des prestidigitateurs, aux
qyatra décors dans un seul, et encore faut-il
, être d'une adresse consommée pour faire
disparaître les muscades. Ce n'est pas l'a
dresse qui manque à MM. Barbier et Carré; il
leur a surtout manqué Hoffmann. -
On ne peut pas dire que les Maisonnettes du
Docteur soient un' drame fantastique, car il
ne s'y passe rien de surnaturel ; c'est plutôt
un drame ubiquiste, si l'on veut me permettre
de qualifier le nouveau genre. Par drame
ubiquiste, nous entendrons celui qui se pas
sera en plusieurs lieux à la fois : à la cave, à
l'entresol, au premier étage et au grenier ; à
Rome, à Paris, en Chine et au Congo. Quel
les ressources pour la poésie! quelle voie ou
verte aux poètes! Jusqu'où la libre fantaisie n'i-
ra-t-elle pas avec ce procédé ? On a vai t vu dans
Indiana et Charl'emagne et dans quelques au
tres essais assez hardis, le théâtre séparé par
un refend, et les personnages dans deux ap
partenons distincts. Mais la cloison était un
moyen dramatique, et prenait part à l'action
tôt ou tard. On frappait au mur ; quelque
porte de communication finissait par s'ou
vrir. Bref, les locataires se réunissaient, et les,
deux appartenons ne faisaient plus qu'un.
Tout cela étai t l'enfance de l'invention, et-le
premier, mais trop naïf emploi du refend.
MM. Carré et Barbier ont ajouté des perfec-
tionuemens qui leur permettront à coup sûr
de prendre un brevet ! «--Brevet d'inven
tion — (sans garantie du gouvernement). —■
Le drame ubiquiste., facile à adapter à tous les
théâtres, munis de praticables, —d'un emploi
commode dans le répertoire à tableaux dé
cousus,—dispense des cliangemens de lieux
et cliangemens de décors qui en sont la
conséquence, économise les entr'actes, et.
réunit en un seul tableau autant de pays
différens qu'on le désire, autant d'étages
qu'on le veut, sans aucune communi
cation entre-eux.- — S'adresser à* MM. Car
ré et Barbier qui ont le débit à Paris. » —
Point de brevet qui ait jamais été mieux
mérité. Il faut aller à l'Odéon pour j uger 4'in-
ventionsur "place. Je n'avance riendetrop.cn
disant qu'il n'y a aucune communication
entre les quatre pays, les quatre intérieurs et
les deux étages que le théâtre représente. Ni
communication... ni fumée! .ce qui est plus
fort; car il y a une cheminée dans chaque
appartement! Avec ce système il est facile
de comprendre qu'on multipliera à "l'in
fini le nombre des endroits et des étages
à la fois représentés; qu'au Jieu de deux éta
ges, par exemple, on peut en faire six; au
lieu de quatre pays, montrer cent paysj si le
théâtre est assez vaste, et enfin que rien n'em
pêche ,. pour peu que le sujet le comporte ,
de métamorphoser la scène'en uneruche qui
apparaîtrait au publicavec toutes ses alvéoles
remplies d'acteurs.
Malgré soi on parle du décor, le- grand
effet, Ja curiosité particulière, en un mot
le but du drame nouveau, et l'on ou-'
blie les marionnettes. Pourtant les marion
nettes sont un. agrément indispensable de
la mise en scène, et servent à l'expliquer,
de même que, dans les théâtres mécaniques
et les pendules à panoramas, les différens
sites, - campagnes, ponts et rivières, per
draient de leur, charme s'ils n'étaient em
bellis par la présence de petits personnages
et animaux de bois tous mis en mouvement
par l'engrenage. Figurez-vous une pièce jeni:
plie de comédiens articulés prenant toutes les
poses, exjouant toutes les scènes compatibles
avec les ressorts... de l'action, et la disposi
tion mécanique du théâtre, vous aurez une
idée assez exacte du nouveau drame dè l'O
déon ; — élant entendu d'ailleurs "que le fond
de Ja pièce est d'une irréprochable moralité,
et que le dialogue, .mi-partie.de prose et de
vers suivant. les cylindres qui tournent, est
très choisi, expurgé, et délicat, ainsi qu'il
convient aux représentations des lanternes
magiques, généralement données devant un
public dienfans.
L'histoire du docteur est à peu près aussi
naïve, malgré ses prétentions à l'excentri
cité, que celle de Monsieur le soleil, de Ma
dame la lune, et de Mesdemoiselles les étoi
les.— Tire la ficelle, ma femme!... Vous al
lez voir... ce que vous allez voir !...
D'abord celui qui s'avance avec un habit
à basques carrées, en culottes de soie, des
breloques battant le ventre,' l'a perruque un
JBUSS.fiSil.USL; : rue cfu 94 J&évrier (d-devant Valote), lO..
4832.- LUNDI S JANVIER.
PRIX DE 'ABOKMZIBIE K? -__
pour Paris et les departemens : j
ÏBOis sioiâ. il f I sixhois... 22 rz
us Air.... 40 ». ■ > ■■.
I 'podh les pàt8.étbasgers, se reporter
au tableau qui sera publié dans le journu'» -
ies.io etâs (Jechaque mois. )
Les abormemens datent des $« et 16
de chaque mois. .
9
/Tîi ^»vFi -
i- Si- ' rie •_ w- î
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
S'adresser , franco,'. j»owr la réUacticm, à Mï
• juois articles déposés ne sont pas rendus.
|0» f abonne, dans les dêpahémens, aux Messageries et aux Directions de poste.—A Londres, chez MMJ C owie et fils .j
| " —A Strtebourg, chez M. A lexandre , pour l'Allemagne. j
S'adresser, iïançoj porar l'administration, « M. DWK, directeur.
Les annonces sont reçues au bureau du journal ; et chez M. PANIS, régteseuty 10, place de la Bourse
• PARIS, 4 JANVIER.
MîS DfePIH POMTIQUBM.
Je comprends le côUrage politique.
Je comprends, en 1 793, les prêtres, les
mères de famille, les domestiques fidèlesj et
tous ces gentilshommes luttant de résigna?
tion et de calme sur la charrette qui les con
duisait à l'éçhafaud ;.je comprends et j'ad
mire cette réponse sans façon d'une noble
victime à cette tourbe qui lui criait : « A
la guillotine ! — On y va, canaille ! »
Le sang' de ces martyrs était la rédemption
de la société.
Je comprends la fierté menaçante de tous
ceux qu'on appela ùn instant Içs brigands de
la Loire. Cette fierté menaçante venait du
cœur comme un cri natiocal contre les
étrangers qui avaient envahi la France.
Je comprends cette chevaleresque.opposi
tion de-dix-huit années, des légitimistes con
tre une royauté d'expédient. Les légitimistes
croyaient d'une foi sainte à tous les princi
pes que représentait, pour eux, la légiti
mité. . .
.. Tout ce qui est conviction, foi et courage,
ihérite les rëspects des hommes et'les res
pects de l'histoire.
Mais en face de ce grand mouvement na
tional, en face dés sept à huit millions de
suffrages, confiant à un neveu de Napoléon
l'a mission de sauver la France" et la civili
sation, tous ceux qui protestent, tous les
mécr'éans^tous les frondeurs, n'obéissent,
eonvenôns-en, qu'à un dépit politique.
Tous les mécréans, toUs les frondeurs ne
ccfdent qu'à leurs intérêts, qu'à leur vanité
'blessés ; ils ne regrettent que leur importan
ce affaiblie ou perdue, çt la politique nou
velle de leur pavs ne fait naître dans leur
âme que œ sentiment mesquin et fugitif du
dépit politique, parfaitement semblable à ces
dépits amoureux qu'inspire un amour seu
lement'contrarié et non trahi. • -,
• Devant la -démagogie victorieuse et . mena
çante, qui accomplit sans obstacles et sans
peine la révolution de'févriér iÎ8'48, j'ai en
tendu plus d'un esprit supérieur, plus d'un
homme d'Etat considérable, s'écrier dans
leur abattement : '« itl 'ne .nous reste plus
qu'à nous faire ■ oublier; » Mais au pre
mier rayon de soleil, : tous 'ces personna
ges ;dnt irepris leur fermeté d'ame, et ils ont
tenu à reconquérir, leur importance et.leur
action plus ou - moins funeste dans les affaires
du pays.
Devant larévolution du & décembre, ré
volution qui ' a pour caractère d'être uûe
œuvre dé raison et de salut, mais qui, a.dôh-
né tort devant la Franceaux goûts de tous
ces brouillons "pour les agitations politi
ques , qui a diminué leur illustration
d'hommes d'État, qui a fait brèche à .leur
autorité sur nos populations lahqrieuses,
la fureur, et - l'abattement des intérêts et
des vanités ' froissées nous "offrent le même
spectacle.
Ils se sont d'abord écriés, comme Àlcëste :
trahi de toutes parts, accablé d'injustices,
Je yeux sortir d'un gouffre où triomphent les vices,
Et chercher sur la terre un endroit écarté,
Où d'être hon-'im'; d'honneur on ait la liberté !
Que j'en sais de ces Alcestes qui le premier
jour partaient pour l'Amérique! C'était du
moins • un endroit écarté 1 maisqui le len
demain ne partaient plus que pour Lon
dres, et qui le surlendemain ne partaient
plusdutout. *
L'un ne veut plus qu'écrire l'histoire; l'au
tre soupire après le retour du printemps
pour voyager j tous maudissent aujourd'hui
ce vilain métier de la politique qui ne leur a
rapporté que des déceptions d'ambition et de
fortune; celui-ci, reconnaissant enfin que ,
depuis plusieurs années, il a la main mal
heureuse en politique, ne veut plus vivre
qu'entouré de ses plus intimes amis ; celui-là t
veut priver le barreau Français de son élo
quence. Plusieurs s'écrient : « J'ai assez fait
pour les affaires publiques, il est bien temps
que je m'occupe de mes affaires privées. »
Lorsqu'on a le cœur brisé par des désap-
pointemens d'orgueil, on devient aimant et
tendre ; et un grand nombre proclament
bien haut, mais un peu tard,qu'on ne trouve
le bonheur que dans l'obscurité de la vie de
famille.
Tout ce-monde-là, il est vrai, s'est trompé
de beaucoup.,Ils se croyaient tous des hom
mes de génie, et Us inaient le Président de
la République, Louis-Napoléon, pour l'intel
ligence la plus vulgaire.
J1 se trouve aujourd'hui que Louis-Napo
léon a fait preuve de prévoyance, de raison,
dé couragé, qu'il compte les plus unanimes
et les plus chàudes adhésions dans le peuple,
et dans l'armée,, qu'il a fait entendre au pays
un langage plus' grand, plus digne, plus
patriotique et plus éloquent que celui de
nos orateurs les plus vantés, de nos prin
ces de la tribune.
Il se trouve enfin que, fort de 7 à 8 mil
lions de suffrages, ayant l'affectibn de l'ar
mée la jlus brave, Louis-Napoléon n'a à re
douter .pour la France aucune secrète hosti
lité, ni aucun mauvais vouloir avoué des
puissances étrangères. '
Espérons-le, tous'les-dépits politiques ne
seront" pas de longue durée ; ils s'exhaleront
en railleries de salons , en bouderieg d'un
moment. ,
< Il n'y à pas à s'y méprendre aujourd'hui
sur les volontés du pays->Il demande le repos,
la paix, le travail. Le scrutin n'a reçu les
votes que lorsque les mesures du 2 déom
bre ont été affichées et connues dans "le plus
petit hameau., Quelques représentai ont
fait entendre dé sages conseils aux popu
lations; mais, les pppulatibns opt surtout
donné d'utiles leçons et des exemples, précis
et unanimes aux anciens représentai.
'Le$ populations leur ont dit : « Vous avez
accablé d'outragesj et vous vouliez mettre à
Vincennes le Président de la République!
Nous l'avons réélu, et nous lui avons donné
deux, millions de suffrages de plus qu'au
10 décembre 1848.
Tous ceux qui. parlent et agissent encore
aujourd'hui sous l'inspiration d'un dépit
politique, soit qu'ils persistent dans leur
nouvelle passion littéraire, dans leurs pro
jets de voyage, dans leur amour exclu
sif potir la vie de famille, ' soit qu'ils cè
dent encore à la tentation de se mêler des
affaires : publiques, ne voudront pas rester
dix ans en désaccord avec les sympathies
et les intérêts de la France.
Plus.de vieilles passions de parti, plus de
rançunes, plus de dépits politiques devant ce
grand ot iifia^j^çtjiçle de la Franse. 'heur
reuse et sauvée !
Après la Terreur, il était difficile aux bour
reaux et aux victimes de se dire : « Que tout
soit pardonné, oublié ! Aimons-nous.» A l'ex
ception de quelques chefs ardens et incorri
gibles, tous les partis peuvent aujourd'hui,
avec patriotisme et dignité, se donner la
main sur ce terrain neutre de la République,
et prêter leur concours personnel à celui
qui vient de recevoir l'enthousiaste et l'ab
solu concours de la France entière.
' D r L. VÉR0H.
Un décret a replacé l'aigle, ce glorieux in
signe de notre grande époque militaire, sur
les drapeaux de l'armée et sur la croix de la
Légion-d'Honneur. Ce décret n'a pas .seule
ment été accueilli avec transport par nos sol
dats ; il a excité l'approbation la plus cha
leureuse chez les ouvriers des villes et chez
les travailleurs dés campagnes. Les arti
sans et les laboureurs comptent parmi
eux un grand ' nombre .d'anciens militaires
qui, après avoir traversé les rangs de l'ar
mée, cette école de patiérïcê> de résignation,
de bon sens et de bravoure j sont renlré§5-
meilleurs et plus* éprouvés dans leurs ate
liers et dans leurs villages. Ceux-là ont salué
avec un vif plaisir le retour d'un emblème
auquel se rattachent de si grands souvenirs.
Ilyaaussisur toute la surface du territoiredes
vétérans dts. guerres de la Républiqué et de
l'Empire, de nobles vieillards couverts de ci
catrices,qui perpétuent par leur exemple etpar
leurs paroles les traditions du patriotisme, de
l'honneur et du dévoûment au pays. Nous
n'avons pas besoin de dire quelle sera leur
joie en voyant reparaître au front de nos ré-
gimens, ces aigles qui leur rappellent leur
jeunesse, leurs, travaux et leur gloire. Les
railleurs de salons, les froids calculateurs en
sevelis dans la poussière de leur cabinet, les es
prits forts de la philosophiê professent un
grand dédainpour ce naïf et.profond enthou- •
siasme qui anime lés hemmes dupeuple et qui
s'incarne pour ainsi dire dans un symbole,
dans un signe, dans un mot. Leur stérile in
crédulité lie prouve qu'une chose : c'est qu'ils
ignorent le cœur humain. L'histoire ne nous
apprend-elle pas qu'il a suffi de montrer une
croix à dés chrétiens pour en faire des .
martyrs o_u.pour les entraîner dans les
champs. de. la Palestine ? Ne' nous dit-elle pas —
que, pour obtenir une couronne de cliêne,
une arme d'hopneur, un bout de ruban, des
soldats sont devenus des héros, et n'a-t-on
pas vu souvent, dans l'Odyssée sublime de
nos armées à travers l'Europe, des prodiges
de courage et... de dévoûment v .s'accomplir
pour conquérir un étendard ennemi Ou pour
sauver l'aigle d'un de "nos drapeaux ?
Au moment où le coq disparaît pour faire
place à l'aigle sur lés enseignes des trou
pes, à Dieu ne plaise que nous soyons injus
tes envers l'emblème qui s'en va. « Je ne
veux pas du coq, avait dit l'Empereur au
moment ou il discutait le choix des insignes
de l'armée, il vit sur le fumier et il se laisse
étrangler parle renard. Je veux l'aigle : c'est
l'oiseau qui porte la foudre et qui regarde le
soleil en face. Les.aigles françaises se feront
respecter comme les aigles romaines. » Le coq
avait en outre le tort de ne devoir son origine
qu'à un calembour latin. N'importe ! Le coq
avait eu l'honneur de conduire nos soldats à
Anvers, , à Isly, au siège de Rome , dans
les montagnes de Ja Kabylie. C'en est as^
sez pour qu'il ne soit jamais oublié dans
les annales de la gloire française. Un. sou
venir funeste, au point de vue militaire,
était attaché toutefois à cet emblème.- Après
février, quand"la démagogie eut un instant
J'jiîée^ d'imposer à la France la couleur du
sang versé en 93 et le niveau égalitaire, le
drapeau tricolore ne s'est point abaissé de
vant le drapeau rouge, mais le coq a été dé
capité sur un grand nombre de schakos.
L'aigle française, du moins, après d'innom
brables victoires, apuiêtre vaincue-; elle n'a
jamais été humiliée.
henrï cal'vain.
Le Bulletin des Lois publie aujourd'hui le
résultat du recensement général des votes
émis sur le plébiscite présenté à l'accep
tation du peuple français. A la suite de
ce procès-verbal, que nous avons donné
dans notre numéro du 1 er janvier, se trouve
le tableau du recensement général. On le
trouvera plus loin, à la page 4 de notre
feuille.
La Gazette de-Cologne publie les nouvelles
suivantes reçues de Vienne par voie télégra
phique :
« 1 er janvier.
» Aujourd'hui, plusieurs patentes impé
riales ont été publiées. La Constitution du 4
mars 1849 et les droits fondamentaux sont
déclarés abrogés. Les principes de la nou
velle organisation politique, sont établis. La
constitution communale sera réformée d£ns
le sens conservateur, en ayant égard à tous
les intérêts majeurs. Le jury est aboli. On
conservé lafprocédure d'accusation et les dé
bats oraux.
» Un code général civil et pénal sera intro
duit incessamment dans tous les Etats de la
couronne.
» L'établissement des majorats et des fidéi-
commis sera rendu plus facile. .L'ancienne
grande propriété foncière seigneuriale pour
ra être séparée de l'union communale.
» Les autorités de cercles et les régences
auront pour assesseurs des commissions con
sultatives composées de membres de la no
blesse héréditaire, propriétaires de la grande
et de la petite propriété et de l'industrie. »
ACTES OFFICIELS. .
re2pos&ïqus française.
au nom do peuple français.
Le Président dd la République,
Sur le rapport dû ministre des travaux publics,
Vu : la loi du l®? décembre 1851, relative au che-
tnin de fer de Lyon à Avigon, et spécialement l'ar
ticle 1" de cette loi, lequel est ainsi conçu :
■ « Le ministre des travaux publics est autorisé à
procéder, par la voie de la publicité et de la con
currence, conformément aux clauses et conditions
du cahier des charges annexé à la présente loi, à
la concession du chemin de fer de Lyon à Avignon.
» Le rabais portera sur la part proportionnelle
de la dépense que l'Etat devra fournir à titre de
subvention; cette part ne pourra excéder ni la
moitié ou cinquante cinquantièmes de la dépense
totale, ni le chillre de 60 millions de francs. >?
•Vu le cahier des charges annexé à ladite-loi;
Vu les décrets des 9 et 10 décembre 1851, ce
dernier modifiant le deuxième paragraphe de la loi
du 1 er du môme mois, ainsi que les articles'3 et 4
du cahier des charges annexé à cette loi;
Vu spécialement l'article 1 er du décret du 16 dé
cembre l'851, ainsi conçu :
« Le texte du deuxième paragraphe de l'art. 1 er
de la loi du 1 er décembre 1851 est modifié et rem
placé par là-disposition suivante : Le rabais por
tera sur le chiffre de, la subvention fixe à la charge
de l'Etat. '
» Le ministre des travaux publics déterminera,
dans un billet cacheté, le maximum au-dessus du
quel l'adjudication ne pourra être tranchée.'Ce
maximum ne pourra excéder 60 "millions de francs.»
Vu le procès-verbal de l'adjudication passée le
3 janvier-1852 par le ministre des travaux publics,
Décrète :
Art. 1". MM. Génissieu, Boigues et compagnie,
Emile Martin et compagnie, Edouard Rlount, Pa
rent (Basile),' Drouillard, Benoist et compagnie,
sont et demeurent définitivement concessionnaires
du chemin de fer de Lyon à Avignon, moyennant
• le rabais de onze millions sur le chiffre de la sub
vention à fournir par l'Etat, exprimé dans leur
soumission, et sous toutes les clauses et condi
tions, tant de la loi du 1 er décembre 1851 que du
cahier.des charges y annexé, et des décrets des 9
et 16 du môme mois.
Art. 2. Le procès-verbal d'adjudication et la sou
mission ci-dessus mentionnée resteront annexés
au présent décret.
Art. 3. Le ministre des.travaux publics est <%?
gé de l'exécution dudit décret, lequel sera inséré
au Bulletin des lois. '
, Fait au palais.de l'ElVsée, le 3 janvier 18o2.
louis-napoléon bonaparte.
•• Par le Président de la République,"'
Le ministre des travaux publics,
p .'magne.
(Suit le procès-verbal de l'adjudicalion passée
en l'hôtel du ministère des Iravaux publics pour la
concession du chemin de fer de Lyon à Avignon.)
au nom. du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre des finances,
Décrète :
Art. 1 er . Les moiinaies d'or, d'argent et de
bronze porteront sur la face l'effigie du Président
de la Republique, et en légende, Louis-Napoléon
Bonaparte.
Sur le revers seront gravés les mots République
française, et au milieu d'un encadrement de feuil
les de chêne-et de laurier, la valeur de la pièce et
l'année de la fabrication.
Art. 2. La tranche des pièces de 20 fr.etde 5 fr.
portera ces îfiots en relief : Dieu protège la France.
Art. 3. Sont maintenues les dispositions relati
ves au diamètre, aux poids et aux tolérances des
monnaies, prescrites par le décret du 3 mai 1848.
'Art. 4. Le ministre des finances, est enargé de
l'exécution du présent décret, qui sera inséré au
Bulletin des Lois.
Fait à l'Elysée-National, le 3 janvier 1852.
louis-napoléon bonaparte.
Le ministre des finances,
achille fould.
au nom du peuple français.
Le Président de la République, -
Sur le rapport du ministre de la marine et des-
colonies, „
Décrète :
Art. 1 er . M. le contre-amiral Delolfre (Théodore)
est nommé membre du conseil des travaux ae la
marine, en remplacement de M. le contre-amiral
Guiliois, appelé à d'autres fonctions.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la mari
ne et des colonies ekt chargé de l'exécution du pré
sent décret. " ... »
- Fait au palais de l'Elysée-National, le 2 janvier
1852.
louis-napoléon bonaparte.
Par le Président :
Le minis.re secrétaire d'Etat de
la marine et-des colonies,
théodore ducos.
• au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rappoït du ministre de la marine et des
colonies,
Décrète : ' „ ■
Art. 1 er . Sont nommés, savoir:'
Membre titulaire, du conseil d'amirauté, M. le
.contre-amiral Bruat (Armand-Joseph), en rempla
cement de M. le contre-amiral Laguerre, appelé à
d'autres fonctions ; '
Membre adjoint, M. le capitaine de vaisseau Le
Barbier de Tinan (Marie-Charles-Adalbert), en rem
placement de M. le capitaine de vaisseau Clavaud,
appelé à d'autres fonctions.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la mari
ne et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret.
Fait au" palais de l'Elysée-National, le 2 janvier
1852.
louis-napoléon bonaparte.
Par le Président :
Le ministre secrétaire d'Etat de
la marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonie,
Décrète : • .
Art. 1 er . M. le contre-amiral Laguerre (Adol
phe) est nommé au commandement en chef de la
division navale de la Réunion et de l'Indo-Chine.
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la mari
ne et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret.. '
Fait au palais de l'Elysée-National, le 2 jan
vier 1852.
louis napoléon bonaparte.
.i Par le Président :
Le ministre secrétaire d'Etat
dé la marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
» Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies,
Décrète :
Art. 1 er . M. le contre-amiral de Suin (Marie-
Alfred) est nommé au coaimandement en chef de
la division navale du Brésil et de laPlata.
Art. 2. Le ministre 'secrétaire d'Etat de la ma?
rine et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret. ■'
Fait au palais de l'Elysée-National, le 2 jan
vier 1852. ' -
loujg-napoléon bonaparte.
Par le Préeident :
Le ministre secrétaire d'Etat de . -
la marine et des colonies ,
théodore ducos. .
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies, ;
Décrète :
Art. 1". M. le contre-amiral.Guiliois (Charles-
Antoine-Gabriel) est. nommé préfet maritime du
1 er arrondissement, à Cherbourg, en remplacement
de M. le contre-amiral Delolfre, appelé à d'autres
fonctions. ,
Art. 2\ Le ministre secrétaire d'Etat 'de la ma
rine et des colonies est chargé de l'exécution du
présent décret. ■ -
Fait au palais de l'Elysée-National, le' 2 janvier
1852. louis-napoléon bonaparte.
Par le Président :
,Le ministre secrétaire d'Etat.de '
la marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies,
Décrète :
Art. 1 er . M. le capitaine de vaisseau Lavaud
(Chyles-François) est nommé préfet maritime du
3° arrondisseoient à Lorient, en remplacement de
M. le contre-amiral de Suin, appelé*à d'autres
fonctions.:
Art. 2. Le ministre secrétaire d'Etat de la marine
et dès colonies est chargé de l'exécution du présent
décret... " .
Fait'au palais de l'Elysée-National, le 2 janvier
1852. ■ _ louis-napoléon bonaparte.-
Par le Président de la République. :
Le ministre secrétaire d'Etat de la
marine et des colonies,
théodore ducos.
au nom du peuple français.
Le Président de la République,
Sur le rapport du ministre de la marine et des
colonies, * i.
Décrète :
Art. 1 er . M. le capitaine de vaisseau Clavaud
(André-Paul) est nommé chef de la division nava
le de Terre-Neuve.
Art. 2. Le ministre secrétaire d 'Eta &dé'làitnatfne
et des colonies est chargé de. l'exception du .présent
décret.
Fait au palais de l'Elysée'-National,. lé 2 Janvier
1852. . -
louis-napoléon nonap^tè,
Par le Président :
• Le ministre secrétaire d'Etat, de la
• marine et des colonies,
théodore ducos.
Par décrets individuels du Président de la Ré
publique en date du 2 janvier, et sur la proposi
tion du ministre des finances, ont été nommés
dans l'ordre national de la Légion-d'Honneur, sa
voir : '
Au grade d'officier. — MM. Gibert, receveur-
général des finances du département de l'Oise,
chevalier depuis 20 ans, 40 ans de service ; Molro-
guier, directeur des contributions indirectes du
département du Nord, chevalier depuis 21 ans,
45 ans de service ; Cliocquet, chef de service actif
d'exploitation à Paris, à l'administration centrale
des postes, chevalier dépuis 15 ans, 41 ans de ser
vice; Barre,-graveur-général des monnaies depuis
12 ans, chevalier depuis 18 ans. f! . •
Au grade de chevalier. —JIM. Loche, directeur
des contributions directes du département de l'Ais
ne : 29. ans de service ; Masson, directeur de l'en
registrement et des domaines du département du
Rhône : 43 ans de service ; Dclmas, directeur des
douanes à Bordeaux: 31 ans de service ; Iladol,
chef de bureau à l'administration centrale des
douanes : 31 ans de service r Gachet, directeur des
contributions indirectes du département des Ar-
dennes: 40 ans de service; Coppi'nger, chef de bu
reau à l'administration centrale des contributions
indirectes : 21 ans de service; Iloudouart, conser- "
vateur des forets à Douai (Nord) : 25 ans de ser
vice; Forez, sous-chef de 1" classe à l'administra
tion centrale des finances : 47 ans de service; De-
laville-lc-Roulx, îtiembre de la chambre syndicale
des agens de change de Paris : 25 ans de service.
Quatorzième liste des adhésions adressées au
Président de la République.
Le maire et l'adjoint deMontbreliain (Aisne).
-FEUILLETON DD COSSTIÏCTIOMI».. S J.M1V.
THÉÂTRES.. .
théâtre, de l'odéon , les Marionnettes du Docteur,
' drame en cinq actes r de MM: Miéhel Carré et Jules
"Barbier,
Il devient, paraîtrait-il, de plus en plus
difficile de faire une pièce simple ; les au
teurs n'osent plus aborder ce genre insur
montable; presque tous, par défaillance et
désespoir d'eux-mêmes, se jettent à corps
perdu dans le baroque ou le: surnaturel.
MM. Michel Carré et Barbier, jeunes gens
fort spirituels d'ailleurs, mais plus embar
rassés encore que les autres de remplir la
scène entière d'une action unique et intéres
sante, se sont imaginé de. couper la scène
en quatre, espérant sans doute être plus à
l'aise dans les petits coins, et chauffer la si
tuation à moins de frais dans plusieurs peti^
tes chambres que dans un grand salon. Bon
ne précaution dramatique en hiver, sur--
toutàl'Odéon. '
Les auteurs en général donnent des raisons
superbes de leur excentricité;' d'abord ils se
présentent comme poètes, fonction qui les
empêche de se promener , dans-les sentiers
ordinaires, et même de marcher à terre d'un
pied vulgaire. Poètes, leurs ailes les empor
tent vers les nuages, et l'empyrée serait leur
lieu de recréation, s'ils n'étaient forcément ra
menés du côté dusol parla prosedu dialogue.
Il s'en suit que, n'étant ni aigles ni hommes
tout à fait, on peut, avec quelque vraisem
blance, les comparer à ces oiseaux de basse-
cour auxquels la fantaisie prend parfois-de*
s'enlever, et qui, voletant toutjusteàla hau
teur des haies, s'embarrassent aux branches, 1
laissent la moitié; de leur plumes dans les
buissons, et vont fièrement s'arrêter sur un
sureau.
. Quand on s'est dit poète, on a tout dit.
Rien n'a plus le droit de nous surprendre, Il
ne faut plus attendre quoi que ce soit de rai-
sonnable,—suivant l'ancienne et prosaïque
acception du mot, — de l'auteur poète.
L'auteur poêle, et je lui en fais mou sin
cère compliment, a tellement horreur du
poncif tt du lieu commun , qu'il mettrait
plutôt son hqjiit àr l'envers, que de se
présenter habillé-comme tout le mondev
Ne lui parlez pas de faire un simple ou
vrage qui soit une source d'émotions -dou
ces, qui vous aille au cœur, par des procédés
tellement habiles, qu'ils paraissent naïfs ; ne
lui parlez pas de comédies prises sur les
mœurs, dans l'étude des'ridicules, et par
dessus tout comiques. — « On a fait cela
cent fois, répondra le poète, nous sommes
las de ce répertoire ! Je ne veux pas tomber
dans les redites. Eât-ce qu'il est encore de
bon goût de rire? Les ames sont remplies
d'une douce mélancolie....» — Ah! parlons
en effet de la mélancolie! le temps de la mé
lancolie est venu. La littérature dramatique
vit dans les vapeurs : il semble que tous ces
auteurs poètes soient en contemplation au
milieu des JWsteîd'Ovide; il tombe dubrouil- •
lard et de la pluie de leur cervelle.
La mélancolie, lamétaphysique,voire même
la métempsycose, mèneront loin le Théâtre-
Français. Voici que peu à'peu les lignes dis-,
paraissent, les contours s'effacent ; plus d'u
nité— notez qu& je ne veux pas faire le pé
dant et le donneur de férules au nom- d'A-
ristote ; — plus d'intrigue ■ ni de lien, —
partant, plus d'intérêt, de situations, de
caractères, de logique, d'émotions, de vrai
semblance ; la fantaisie et la mélancolie
l'emportent, et tiennent lieu du reste. Les
piècgs ne sont plus des pièces: ce sont
des rêves, des légendes, des guirlandes, —
le cauchemar, — un petit nuage qui vole,—
un gros éléphant,—ou bien un superbe
dromadaire.... ou ce que vous voudrez
suivant votre disposition d'esprit. Aimez-
vous les pruneaux ? Supposez alors que
le drame - rêverie, et la comédie - poème
sont'des compotes de pruneaux. Aussi bien
vous représenteront - ils _ avantageusement
Tàrc-én-ciel ou des ananas à votre choix.
Le nouveau répertoire téunit aux couleurs
du-prisme lo goût aflfe'diss'ant' dé confitures
mélangées. C'est plus bizarre,, qu'exquis.
L'éclat fatigue les yeux, le goût révolte
l'estomac : — tout cela en haine de la vulga
rité, et par crainte de ne pas se montrer
assez poète , de ne pas donner son coup
d'aile, comme on dit, de ne pas développer
son envergure. Mais soyez donc bien plutôt
naturels si vous le pouvez, au risque de res
ter dans le sens commun, et marchez à terre
dlun pas ferme : cela-vaut mieux que„de s'é
lever comme les oisons.
Donc on fait il de la simplicité, on prétend
se singulariser, trouver du nouveau^ n'en
fût-il plus au monde, et donner la bizarre
rie pour de l'originalité 'Mais la vérité est
qu'au fond de sa conscience chacun sent
bien où est la réelle difficulté de l'art; qu'il
n'est rien de tel qu'une œuvre dramatique
tirée des entrailles d'un sujet fécond, labo
rieusement développée avec toutes les res
sources de passion et d'intérêt que com
porte le sujet même. Si la plupart n'entre- '
prennent pas cette œuvre ardue, c'est par fai
blesse'ou paresse; si le dérèglement de l'ima
gination se substitue aux conditions impé
rieuses de l'art, ce n'est pas que le naturel, le
sens commun, laforcede la pensée, l'iavenlion
puissante et l'exécution heureuse soient à la
portée du vulgaire et de domaine public
pour ainsi dire; c'est au contraire parce que
l'originalité sincère, et le travail obstiné,
parfois le suprême bon sens qui mené au
sublime, sont le lot d'un petit nombre d'hom
mes d'élite, tandis que les empressés, les va
niteux, et les soit-disant poètes dont l'espèce
pullule,—citernesdemélancolieeldiçtionnai-
res vivans de rimes riches, — trouvent com
mode d'escamoter, s'il est possible, l'a réus
site, et comptent davantage sur la superche
rie que sur leurs talens.
Gelas'appliqued'ailleursdans toute padure-
téau vice du jour, bien plutôt qu'auxdeux col
laborateurs — un peu enclins à la poésie —
dont le théâtre de l'Odéon vient de représen-
. ter un important ouvrage. MM. Michel Car
ré et Barbier ne sont point à proprement
parler de l'école des mélancoliques et des
lycanthropes, bien qu'ils aient été tous les deux
atteints daus leurs cocnmencemens de lycan-
thropie et de mélancolie, et qu'ils aient ré-
cemmentdonnédans le fantastique,qui ne leur
a pas été défavorable. Nos deux poè tes ont déj à
mis beaucoup de vin dans leur eau ; la source
de' leurs larmes se " tarit insensiblement, ils
se sont livrés de temps à-autre" à des accès de
folle hilarité sur nos scènes de genre, au
point qu'on les a trouvés trop gais; le plus
grand, défaut qui leur reste, c'est de ne
pas assez'compter sur eux-mêmes, sur l'en
traînement naturel du public et d'accorder
trop d'importance à l'originalité dramatique
qu'on peut se procurer à l'aide d'un machi
niste, en divisant, par exemple, la scène en
quatre compartimens."
" MM. Barbier et Carréavaient, l'an dernier,
un collaborateur au pied fourchu , l'alle
mand Hoffmann qu'on pourrait aisément
regarder comme le diable en personne.
Avec Hoffmann, le fantastique prend d'in
croyables proportions; la réalité-disparaît
poiïr faire place au surnaturel qui défiant'
à l'esprit du lecteur halluciné le monde
vraisemblable*; on regarde derrière soi
si l'on n'a pas perdu - son ombre; les"
êtres ordinaires affectent autour de vous les
aspects de la création d'Hoffmann. Quand
les contes ont paru animés sur la scène,
chacun s'est laissé aller au charme, à la ter
reur, à l'originaliLé du spectacle. Partant de
■ là, nos deux amis d'IIoflmanruontsans doute
juré de retourner au sabbat , et, fai
sant une nouvelle pièce, ils se sont crus
• obliger d'enfourcher le#nan'che à balai.
Mais voilà le malheur! le maître Hoffmann
est parti sans laisser à ses élèves la- formulé
magique. Quand nos deux jeunes gens se sont
mis à appeler le diable, le diable leur a ri au
nez et les a laissés chevaucher sur leur bâton,
sans crinière et qui ne lienoit. pas du tout.
Triste monture et malheureux sorciers! Faites
donc de la magie, si vous n'êtes un peu sou
tenu par le diable ou par quelqu'un de
son intimité "comme le bonhomme Hoff
mann! On en est réduit à la magie blanche,
aux doubles fonds des prestidigitateurs, aux
qyatra décors dans un seul, et encore faut-il
, être d'une adresse consommée pour faire
disparaître les muscades. Ce n'est pas l'a
dresse qui manque à MM. Barbier et Carré; il
leur a surtout manqué Hoffmann. -
On ne peut pas dire que les Maisonnettes du
Docteur soient un' drame fantastique, car il
ne s'y passe rien de surnaturel ; c'est plutôt
un drame ubiquiste, si l'on veut me permettre
de qualifier le nouveau genre. Par drame
ubiquiste, nous entendrons celui qui se pas
sera en plusieurs lieux à la fois : à la cave, à
l'entresol, au premier étage et au grenier ; à
Rome, à Paris, en Chine et au Congo. Quel
les ressources pour la poésie! quelle voie ou
verte aux poètes! Jusqu'où la libre fantaisie n'i-
ra-t-elle pas avec ce procédé ? On a vai t vu dans
Indiana et Charl'emagne et dans quelques au
tres essais assez hardis, le théâtre séparé par
un refend, et les personnages dans deux ap
partenons distincts. Mais la cloison était un
moyen dramatique, et prenait part à l'action
tôt ou tard. On frappait au mur ; quelque
porte de communication finissait par s'ou
vrir. Bref, les locataires se réunissaient, et les,
deux appartenons ne faisaient plus qu'un.
Tout cela étai t l'enfance de l'invention, et-le
premier, mais trop naïf emploi du refend.
MM. Carré et Barbier ont ajouté des perfec-
tionuemens qui leur permettront à coup sûr
de prendre un brevet ! «--Brevet d'inven
tion — (sans garantie du gouvernement). —■
Le drame ubiquiste., facile à adapter à tous les
théâtres, munis de praticables, —d'un emploi
commode dans le répertoire à tableaux dé
cousus,—dispense des cliangemens de lieux
et cliangemens de décors qui en sont la
conséquence, économise les entr'actes, et.
réunit en un seul tableau autant de pays
différens qu'on le désire, autant d'étages
qu'on le veut, sans aucune communi
cation entre-eux.- — S'adresser à* MM. Car
ré et Barbier qui ont le débit à Paris. » —
Point de brevet qui ait jamais été mieux
mérité. Il faut aller à l'Odéon pour j uger 4'in-
ventionsur "place. Je n'avance riendetrop.cn
disant qu'il n'y a aucune communication
entre les quatre pays, les quatre intérieurs et
les deux étages que le théâtre représente. Ni
communication... ni fumée! .ce qui est plus
fort; car il y a une cheminée dans chaque
appartement! Avec ce système il est facile
de comprendre qu'on multipliera à "l'in
fini le nombre des endroits et des étages
à la fois représentés; qu'au Jieu de deux éta
ges, par exemple, on peut en faire six; au
lieu de quatre pays, montrer cent paysj si le
théâtre est assez vaste, et enfin que rien n'em
pêche ,. pour peu que le sujet le comporte ,
de métamorphoser la scène'en uneruche qui
apparaîtrait au publicavec toutes ses alvéoles
remplies d'acteurs.
Malgré soi on parle du décor, le- grand
effet, Ja curiosité particulière, en un mot
le but du drame nouveau, et l'on ou-'
blie les marionnettes. Pourtant les marion
nettes sont un. agrément indispensable de
la mise en scène, et servent à l'expliquer,
de même que, dans les théâtres mécaniques
et les pendules à panoramas, les différens
sites, - campagnes, ponts et rivières, per
draient de leur, charme s'ils n'étaient em
bellis par la présence de petits personnages
et animaux de bois tous mis en mouvement
par l'engrenage. Figurez-vous une pièce jeni:
plie de comédiens articulés prenant toutes les
poses, exjouant toutes les scènes compatibles
avec les ressorts... de l'action, et la disposi
tion mécanique du théâtre, vous aurez une
idée assez exacte du nouveau drame dè l'O
déon ; — élant entendu d'ailleurs "que le fond
de Ja pièce est d'une irréprochable moralité,
et que le dialogue, .mi-partie.de prose et de
vers suivant. les cylindres qui tournent, est
très choisi, expurgé, et délicat, ainsi qu'il
convient aux représentations des lanternes
magiques, généralement données devant un
public dienfans.
L'histoire du docteur est à peu près aussi
naïve, malgré ses prétentions à l'excentri
cité, que celle de Monsieur le soleil, de Ma
dame la lune, et de Mesdemoiselles les étoi
les.— Tire la ficelle, ma femme!... Vous al
lez voir... ce que vous allez voir !...
D'abord celui qui s'avance avec un habit
à basques carrées, en culottes de soie, des
breloques battant le ventre,' l'a perruque un
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