Titre : Bastia-Journal : quotidien, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Bastia)
Date d'édition : 1930-07-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32710201z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 juillet 1930 11 juillet 1930
Description : 1930/07/11 (N18129). 1930/07/11 (N18129).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG20 Collection numérique : BIPFPIG20
Description : Collection numérique : BIPFPIG20 Collection numérique : BIPFPIG20
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k66708648
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11911
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/03/2022
45e Année — Numéro 18.129
20 CENTIMES
VENDREDI 11 JUILLET 1930.
BASTIA-JOURNAL
20 Centimes le Numéro
RÉPUBLICAIN-QUOTIDIEN
P
TOUT POUR LA CORSE!
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Corse
France et Algérie
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18, Boulevard Paok, Bastia, v Les marscrits ne sont pas rendas.
Nos Cédrats
Depuis quelque temps la presse
insulaire se préoccupe de la vente de
nos cédrats, préconise leur confiserie
sur place et la vente directe sur le
continent français.
L’idée n’est pas nouvelle, mais n’en
fait pas pour cela plus de progrès.
Le 21 février 1924, M. Griscelli,
Conseiller Général, publiait dans
« L'Exportateur Français » sous le
titre « Les beaux fruits de France »
l’article suivant :
Tirer le maximum de rendement de
notre sol, vivre, si possible, intégrale
ment sur lui, restreindre les importa-
tions j augmenter nos exportations et
notre fortune publique, relever ainsi
notre change si désastreux sont vérités
courantes et de tous trop connues pour
qu'il soit nécessaire de les rappeler.
Mais, par contre, il ne saurait être trop
redit, que c’est encore nous, les Fran
çais, qui méconnaissons le plus la Fran
ce et, trop souvent, - ignorons ou négli
geons certaines productions de notre sol
que l'étranger apprécie tant. En ce qui
concerne le cédrat de Corse, cette igno
rance est encore plus totale et plus in
justifiée.
Ce fruit, produit du cédratier, origi
naire d’Orient, dans le grand genre
oranger mais voisinant surtout avec le
citron, dépasse souvent en poids plu
sieurs livres.
Confit, aucun autre ne l’égale en
chair juteuse, en arôme subtil et péné-
trant. De forme majestueuse et de cou-
leur vert émeraude il orne splendide-
ment la table si fastueuse fut-elle ; mé
langé en morceaux aux confitures et
plums-puddings il leur procure une sa
veur toute particulière fort appréciée
des gourmets, surtout des yankees qui
en sont plus spécialement friands.
Malgré toutes ces qualités, qui font du
cédrat un mets de haut luxe raffiné,
Paris, cet arbitre de toutes les élégan
ces, de toutes les somptuosités et du
meilleur goût, terre bénie de la bonne
chère, l’ignore pourtant, comme l'ignore
d'ailleurs le reste de la France.
S’il venait de pays lointains, lancé à
coups de tapageuses réclames, sa vo
gue ne connaîtrait peut-être pas de li
mites, mais il vient de Corse, donc
Français, et alors...
Sur les 11.534 quintaux métriques que
File de Beauté a exportés en 1923 pas
un kilog n’a pris le chemin de la Métro
pole. Tous ont été dirigés sur l'étranger
par des accapareurs, non français,
qui édifient rapidement ides fortunes.
Syndiqués entre eux ils imposent trop
souvent des prix de famine à nos mal
heureux planteurs. Comment ces der
niers, isolés qu’ils sont, généralement
privés de capitaux, pourraient-ils lut
ter sur les places d'Anvers et de Rotter
dam, principaux et mêmes uniques mar
chés de cadrats ?
Lorsque quelquefois — tout arrive —
ces mêmes accapareurs s’enté déchirent,
permettant ainsi le libre jeu de la con-
currence, le cédrat se côte alors sur
pied jusqu’à 500 francs les 100 kilos,
permettant ainsi des rendements dépas
sant cent mille francs à l’hectare, ren
dement qu’aucune autre culture au
monde n'atteint.
Nous connaissons, dans le canton, de
Vezzani, une petite plantation de 62 ar
bres, ou plus exactement arbrisseaux,
•— il en va quatre cents à l'hectare —
qui a rapporté cette année au prix de
475 francs les 100 kilos 27.000 francs
nets !
Ces profits, pour si paradoxal que cela
puisse paraître, pu lieu d’être facteurs
de richesse pour la généralité des pro-
ductèurs, déterminent au contraire, ou
ont déterminé la ruine de la plupart
d’entre eux. De plus, quand ces produits
sont devenus tangibles, et quoique à in
tervalles très espacés, ils ont toujours
donné naissance à- une véritable « fiè
vre de l'or ». C’est le cas actuel en
Corse.
Tous ceux qui détiennent un terrain
propice plantent à foison. Cette culture
nécessitant des frais élevés, défonce-
monts profonds, fumures et irrigations
copieuses, met les agriculteurs dans
l'obligation de dépenser le plus clair de
leur avoir. Or, malgré les espérances
qu’ils fondent, il faut toujours redouter
la .baisse des prix.
Voilà à quoi il nous faut parer en
Corse ; pour cela un seul moyen : diri
ger le cédrat sur notre marché national.
Peut-être les hauts prix dont nous
parlons plus loin ne seront-ils pas at
teints. Cela n'est d'ailleurs pas néces
saire pour faire du cédrat une culture
extrêmement rémunératrice si des dé
bouchés stables lui sont assurés. Il suf
fit d’éviter ces écarts prodigieux du mar
ché, allant d’une année à l’autre de
5 francs le kilo à 30 centimes. La Corse
a trop connu de débâcles, uniquement
dues à (cette cause.
Que nos grands traiteurs, nos somp
tueuses pâtisseries, les grandes mai-
soins d'alimentation fassent connaître ce
fruit délicieux à leur élégante et diffi
cile clientèle ; elle en sera ravie et vite
conquise. Ces commerçants peuvent être
assurés qu’ils y trouveront une somme
permanente de beaux bénéfices et con-
tribueront en même temps et très puis
samment au relèvement économique de
la Corse, cette parcelle de la France
avancée au cœur de la Méditerranée.
André GRISCELLI,
Conseiller Général de la Corse,
On sait combien « L'Exportateur
Français » est répandu dans le mon
de entier. On le trouve sur tous les
paquebots, dans les hall des palaces
et partout. A la suite de cet article
M. Griscelli reçut de' nombreuses let
tres, de la France continent ale, dAn-
gleterre et spécialement de New-
York lui demandant où il était possi
ble de se procurer des cédrats confits.
Il est donc facile, d’en trouver n pla
cement très rémunérateur. Si l'on
pense surtout que des confitures qui
sont loin de valoir celle du cédrat se
vendent aux prix de gros jusqu’à
trente francs le kilo on voit quel pro
duit on pourrait tirer de celle du cé
drat.
Que nos producteurs se syndiquent
donc. Qu’ils édifient une usine à con
fiserie selon les procédés modernes,
suivie d’une publicité intelligente et
la vente de leurs cédrats sera assurée
de façon ferme et à un prix très
rémunérateur. Pour cela, que faut-il ?
De l’action.
covseesceeecseeesew
C’est mardi prochain que .
“BASTIA JOURNAL”
commencera la publication de
MADO LA BLONDE
ou
LE CRIME DUN POLICIER
grand romand inédit par
Arthur BERNEDE
Habilement mêlés à une action dont
l’intérêt commence dès les pi emières li
gnes et s’intensifie jusqu'au dénouement
le plus inattendu qui soit, les personna
ges du récit, si différents les uns des au-
très mais taillés en pleine humanité, tan
tôt conduisant les événements, tantôt
emportés par eux, ne manqueront pas de
captiver l’attention de nos lectrices et de
nos lecteurs, toujours sensibles aux bel
les et mystérieuses histoires imaginées et
réalisées avec un talent qui n'emprunte
rien aux autres et se doit tout à lui-mê
me.
essceesecceeeeeesceseesace
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giatures al BASTIA-JOURNAL ** met à
la disposition de ses lecteurs des ABON
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quel jour du mois au prix de 0,20 par
numéro.
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dans nos bureaux, 18, Boulevard Paoli,
à BASTIA, ou .nous être demandés par
lettre accompagn/e d’un mandat poste ou
versement a notre Compte de Chèques
Postaux : 364 AJACCIO.
La Gestion
it la Caisse Ruonome
Heureusement qu'on n’a pas touché à
la Caisse Autonome de gestion des Bons
de la Défense Nationale et de la Dette
amortissable, sans quoi il ne resterait
| bientôt plus rien du redressement finan-
• cier. Dès que la Chambre a vu qu’il y
avait de l’argent en caisse, elle s’est pré
cipitée dessus pour le dépenser et jeter
I les milliards par la fenêtre. Mais la Cais
se autonome demeure, elle a des recet
tes qu’il faut, constitutionnellement, lui
verser, ele est une force qui accomplit
automatiquement son travail et qui l’ac-
complit excellemment. On peut craindre
seulement que, tandis qu’elle s’applique
à réduire progressivement le montant de
notre dette, la Chambre ne s'évertue à
! augmenter, ce qui rendrait pratique
ment inutile le travail de la Caisse auto
nome. Il s’en est fallu, d’ailleurs, de
peu. A propos du projet d’outillage na
tional, Lia Chambre n’avait-elle pas été
saisie de contre-projets qui tendaient à
l émission, à jet continu, de nouvaux
emprunts pour financer les grands tra
vaux envisagés. Les avatars de a politi
que d’emprunts n’en ont pas corrigé nos
parlementaires. Ils sont tout prêts à re
commencer et à rouvrir l’ère des déficits
budgétaires et, probablement aussi, des
échéances massivies.
La Caisse diamortissement n’a pas à
s’occuper de cela. Elle accomplit, encore
une fois, consciencieusement sa tâche.
Tant pis pour nos législateurs s'ils sont
possédés du démon die là dépense et s’ils
veulent une France cousue de dettes. Les
buts de la Caisse autonome sont connus :
consolidation progressive de la Dette flot-
tante, régularisation des échéances men-
suelles, réduction du taux de l’intérêt,
e mort issem ent con tinu e 1.
Le plafond de la dette représentée par
les Bons de la Défense nationale s’est
ainsi trouvé ramené, au cours de l’année
1929 de plus de 35 milliards à 28 milliards
211 millions. Il faut dire que les opéra
tions de conversion de février 1929, qui
ont pleinement réussi, ont définitivement
consolidé une bonne partie des sept mil-
liards qui représentent l’écart entre les
deux plafonds.
D’autre part, depuis deux ans, tous les
Bons de la Défense sont à échéance de
deux ans. Le cours des échéances,étant
ainsi régularisé, la Caisse ne procédera
pas à une nouvelle réduction massive de
la dette flottante, cette année du moins.
Toutefois, les bons qui viendront à
échéance d’ici le 31 dé embre, seront rem
boursés, ce qui constitue de ce côté un
amortissement de près d’un milliard, an
nuel il faut ajouter le remboursement de
3.200 millions de bons qui sont venus à
échéance pendant le premier trimestre
1930.
Le montant des bons en circulation
n’était plus, en fin juin, que de 25 mil
liards. Il est vrai que les disponibilités li
quides que Ira Caisse autonome possède
à la Banque de France et qui avaient at
teint sept milliards l’année dernière, ne
sont plus maintenant que de deux mil
liards. La différence représente l’amor-
tissement réalisé. Et d’ici la fin de l’an
née, les échéances mensuelles de la Cais-
se ne dépassent pas 400 millions. Mais
comme elle veut se reconstituer une li
quidité importante, et comme elle a déci
dé de maintenir le plafond’de la dette aux
environs de 28 milliards, elle a la faculté
d’émettre mensuellement plus de bons
qu’elle n’en rembourse, ce qui lui per
mettra d’avoir à la Banque une masse de
disponibilités pour la période prochaine
des grandes conversions die fonds pu
blics.
Cett e politique aura pour effet de eti-
rer de la circulation environ trois mil
liards de billets, ce qui est considéré
comme une chose heureuse, puisqu’on Se
plaint qu'il y a surabondance de numé
raire sur le marché.
L’intérêt des bons qui était encore au
commencement de l’année de 3 1/2 %
n’est plus que de trois pour cent, ce qui
représente une économie nette de 143
millions. Au total, depuis la fondation
de la Caisse autonome, l’intérêt des bons
s’est abaissé de 2.700 millions par. an à.
1.900 millions. Cela aussi est un résultat
heureux. •
Mais on sait que la Laisse ne s’occupe
plus seulement de la gestion et de l‘a-
mortissement des bons de la Défense na-
UNE GRAVE AFFAIRE
La loi du 16 avril 1930, portant
fixation du Budget Général pour
l’exercice 1930-1931 (J. O. du 17
avril 1930) porte en son art. 65
une disposition qui présente pour tous
les patentables du département un
intérêt considérable.
Voici le texte :
A partir du 1 er janvier 1931, le-droit
proportionnel prévu à l’art. 12 de la loi
du 15 juillet 1880 cessera d’être établi
sur la valeur locative de l’habitation des
patentables.
Désormais donc l’assiette de la pa
tente sera restreinte à la valeur locati
ve des seuls locaux occupés profes
sionnellement ou commercialement.
Rien de plus juste : l’étonnant est
qu’il ait fallu cinquante ans pour
s’en apercevoir !
Mais... : il y a toujours un mais,
malheureusement ; voici la menace !
Le même art. 65 ajoute :
« S’ils jugent utile de faire face à la
diminution des recettes résultant de
cette disposition, les CONSEILS GENE
RAUX et les CONSEILS MUNICIPAUX
auront, chacun en ce qui le concerne, la
FACULTE de recourir à des CENTIMES
ADDTIONNELS portant, soit sur la pa-
tene seule, soit sur les trois contribu
tions, soit à des taxes établies en con
formité de la loi du 13 août 1926. »
Si le Conseil Général et les Conseils
Municipaux ont la faculté de nous re
prendre, sous forme de centimes ad
ditionnels portant sur la patente, ce
que la loi nous donne par la réduction
à la seule valeur locative des locaux
commerciaux ou professionnels du
droit proportionnel prévu à l’art. 12
de la loi du 15 juillet 1880, à quoi ri
me cet art. 65 ?
Lue duperie de plus ?
Mais dès l’instant que le Conseil.
tionale. Elle concourt à ‘amortissement
(Le la Dette en général et elle est autori
sée à cet effet a racheter sur le marché :
des rentes des valeurs du Trésor et du
Crédit national.
Et 1929, la Caisse a acheté pour plus
de cinq milliards et demi de ces diffé
rentes valeurs, pour les annuler. G’est là
un amortissement important, qui a di
minué de 275 millions le S sommes ins-
crites au budget de l’Etat pour le servi
ce de la dette. Ces rachats ont d’ailleurs
eu pour effet de stimuler toutes las va
leurs de l’État. Il en est résulté une plus-
vaiue énorme de vingt milliards.
La Caisse va, au surplus, connaître une
activité nouvelle puisqu’il a été stipulé
que le produit des emprunts au moyen
desquels la part de la France dans l’an
nuité inconditionnelle payée par l’Alle-
magne en vertu du plan Young Siérait
versé à la Caisse autonome à l’aide de
ces sommes, la Caisse pourra rembour-
ser les valeurs du Trésor, lorsque celles-
ci arriveront massivement à échéance ;
elle pourra aussi procéder, au com me n-
cement de l’année 1931, à d’intéressantes
opérations de conversion sur les rentes.
En vertu de ce qui précède, la Caisse
va recevoir la part de la France dans le
produit du premier emprunt Young, soit
132 millions de dollars ou 3.865 millions
de francs. La Case aura ainsi d’ici peu
une trésorerie très abondante qui facili
tera singulièrement lies opérations impor
tantes. qu’il va lui falloir effectuer. Ses
ressources statutaires par contre ont
plutôt tendance à diminuer, en raison
des dégrèvements votés par les Cham
bres, c’est environ 750 millions qu’elle est
appelée à recevoir en moins. Par contre,
les produits nets du monopole des ta
bacs, qui se montent actuellement à
3.200 millions environ, ont toujours ten
dance à se développer.
En résumé, l’aisance de lia, Caisse auto
nome est excellente, sa gestion en tous
points remarquable et sa politique à la
fois prudente et avisée. Cet organisme est
appelé à rendre au pays d’éminents ser
vices. Il en rendrait d’éclatants si la
Chambre secondait son œuvre au Dieu de
la compromettre. Pol HARDUIN.
Général et les Conseils Municipaux
-vont être appelés à se prononcer sur
cette très importante question, il faut
que tous les patentables sans excep
tion s’unissent en une association et
•notifient poliment mais fermement à
leurs élus du Conseil Général et des
Conseils Municipaux qu’ils n’enten
dent pas voir reprendre d’une main
ce qu’on leur donne de l’autre. Le
principe posé par la loi du 16 avril
1930 est trop juste pour souffrir la
discussion. Le débutant qui s’instal
lait hier encore, avec les loyers que
l’on sait, payait une patente quatre,
cinq et jusqu’à dix fois plus fore
que celle du voisin qui bénéficiait,
soit d’un bail à long terme, soit d’n
ne prorogation, soit des dispositions
sur le prix limite. Il y avait là une
injustice par trop flagrante. La loi
actuelle ne la fait pas disparaître ;
elle l’atténue : c’est déjà bien joli.
Pour faire face à la diminution des
recettes, les Conseils Généraux et les
Conseils Municipaux doivent donc re
courir, soit à des taxes soit à des cen
times additionnels portant sur les
trois contributions ; soit aux deux,
mais en aucun cas ils ne doivent eu-
visager des centimes additionnels
portant sur la patente seule. Ce serait
d’ailleurs ridicule et absurde !
Donner et retenir ne vaut ! Ce
n‘est pas une raison suffisante parce
qu’avec une belle hypocrisie les
Chambres, tout en donnant, laissent
aux Conseils Généraux et aux Conseils
Municipaux le soin de retenir, pour
que les patentables laissent s’accom
plir une injustice et assistent, impa
vides, à une comédie digne de Gui
gnol.
Achille RAFFALLI.
Embouteillage Céleste
Je ne plaisante pas. Il paraît que les
routes célestes sont encombrées, et l’on
parle très sérieusement d’embouteilla
ge.
« Excelsior » a rapporté que, au
cours de sa dernière assemblée généra
le, l’.Union internationale de radiopho
nie a entendu le rapport d’une com
mission d’experts techniques, en vue de
remédier à ce danger. On nous expli-
que que la multiplicité des stations d‘é-
missions radiophoniques et la bande
de longueurs d’onde relativement res
treintes dont elles disposent pour tra
vailler amèneraient à bref délai, si l’on
n’y met bon ordre, un encombrement
de l’éther qui risquerait de compromet
tre le développement de la radiopho
nie.
Une commission comprenant des re
présentants qualifiés de dix Etats dif
férents étudie donc la question. Elle
établira un plan qu’on appliquera.
C’est parfait. Mais l’idée que les rou
tes aériennes peuvent être aussi encom
brées que les artères de la capitale
n’est pas banale. Il y a de quoi faire
rêver tous les successeurs d’Alphonse
Allais, qui n’avait pas, parmi ses fan
taisies, envisagé pareille éventualité.
Déjà, des avions qui suivaient la mê
me route, en sens inverse, se sont ren
contrés ; comme c’est plus grave que
des rencontres d’ondes, il a fallu régle
menter les hauteurs à suivre. Mais que
sera demain, quand on aura trouvé le
moyen de doter l’être humain d’une
paire d’ailes mécaniques qui permet
tront à chacun d’emprunter la voie aé-
rienne ? S’imagine-t-on l’ahurissement
de nos aïeux en apprenant cet « em
bouteillage de l’éther ». Il est temps,
en effet, d’y remédier ; car, que de
viendraient les pauvres âmes humaines
qui quittent cette vallée de misères si
elles ne pouvaient gagner le ciel ?
René LE GENTIL.
(Excelsior).
20 CENTIMES
VENDREDI 11 JUILLET 1930.
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20 Centimes le Numéro
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P
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France et Algérie
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Journaux Di PROVINCE, 39, Boulevard des Capucines, Paru (8*), régtsgs
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18, Boulevard Paok, Bastia, v Les marscrits ne sont pas rendas.
Nos Cédrats
Depuis quelque temps la presse
insulaire se préoccupe de la vente de
nos cédrats, préconise leur confiserie
sur place et la vente directe sur le
continent français.
L’idée n’est pas nouvelle, mais n’en
fait pas pour cela plus de progrès.
Le 21 février 1924, M. Griscelli,
Conseiller Général, publiait dans
« L'Exportateur Français » sous le
titre « Les beaux fruits de France »
l’article suivant :
Tirer le maximum de rendement de
notre sol, vivre, si possible, intégrale
ment sur lui, restreindre les importa-
tions j augmenter nos exportations et
notre fortune publique, relever ainsi
notre change si désastreux sont vérités
courantes et de tous trop connues pour
qu'il soit nécessaire de les rappeler.
Mais, par contre, il ne saurait être trop
redit, que c’est encore nous, les Fran
çais, qui méconnaissons le plus la Fran
ce et, trop souvent, - ignorons ou négli
geons certaines productions de notre sol
que l'étranger apprécie tant. En ce qui
concerne le cédrat de Corse, cette igno
rance est encore plus totale et plus in
justifiée.
Ce fruit, produit du cédratier, origi
naire d’Orient, dans le grand genre
oranger mais voisinant surtout avec le
citron, dépasse souvent en poids plu
sieurs livres.
Confit, aucun autre ne l’égale en
chair juteuse, en arôme subtil et péné-
trant. De forme majestueuse et de cou-
leur vert émeraude il orne splendide-
ment la table si fastueuse fut-elle ; mé
langé en morceaux aux confitures et
plums-puddings il leur procure une sa
veur toute particulière fort appréciée
des gourmets, surtout des yankees qui
en sont plus spécialement friands.
Malgré toutes ces qualités, qui font du
cédrat un mets de haut luxe raffiné,
Paris, cet arbitre de toutes les élégan
ces, de toutes les somptuosités et du
meilleur goût, terre bénie de la bonne
chère, l’ignore pourtant, comme l'ignore
d'ailleurs le reste de la France.
S’il venait de pays lointains, lancé à
coups de tapageuses réclames, sa vo
gue ne connaîtrait peut-être pas de li
mites, mais il vient de Corse, donc
Français, et alors...
Sur les 11.534 quintaux métriques que
File de Beauté a exportés en 1923 pas
un kilog n’a pris le chemin de la Métro
pole. Tous ont été dirigés sur l'étranger
par des accapareurs, non français,
qui édifient rapidement ides fortunes.
Syndiqués entre eux ils imposent trop
souvent des prix de famine à nos mal
heureux planteurs. Comment ces der
niers, isolés qu’ils sont, généralement
privés de capitaux, pourraient-ils lut
ter sur les places d'Anvers et de Rotter
dam, principaux et mêmes uniques mar
chés de cadrats ?
Lorsque quelquefois — tout arrive —
ces mêmes accapareurs s’enté déchirent,
permettant ainsi le libre jeu de la con-
currence, le cédrat se côte alors sur
pied jusqu’à 500 francs les 100 kilos,
permettant ainsi des rendements dépas
sant cent mille francs à l’hectare, ren
dement qu’aucune autre culture au
monde n'atteint.
Nous connaissons, dans le canton, de
Vezzani, une petite plantation de 62 ar
bres, ou plus exactement arbrisseaux,
•— il en va quatre cents à l'hectare —
qui a rapporté cette année au prix de
475 francs les 100 kilos 27.000 francs
nets !
Ces profits, pour si paradoxal que cela
puisse paraître, pu lieu d’être facteurs
de richesse pour la généralité des pro-
ductèurs, déterminent au contraire, ou
ont déterminé la ruine de la plupart
d’entre eux. De plus, quand ces produits
sont devenus tangibles, et quoique à in
tervalles très espacés, ils ont toujours
donné naissance à- une véritable « fiè
vre de l'or ». C’est le cas actuel en
Corse.
Tous ceux qui détiennent un terrain
propice plantent à foison. Cette culture
nécessitant des frais élevés, défonce-
monts profonds, fumures et irrigations
copieuses, met les agriculteurs dans
l'obligation de dépenser le plus clair de
leur avoir. Or, malgré les espérances
qu’ils fondent, il faut toujours redouter
la .baisse des prix.
Voilà à quoi il nous faut parer en
Corse ; pour cela un seul moyen : diri
ger le cédrat sur notre marché national.
Peut-être les hauts prix dont nous
parlons plus loin ne seront-ils pas at
teints. Cela n'est d'ailleurs pas néces
saire pour faire du cédrat une culture
extrêmement rémunératrice si des dé
bouchés stables lui sont assurés. Il suf
fit d’éviter ces écarts prodigieux du mar
ché, allant d’une année à l’autre de
5 francs le kilo à 30 centimes. La Corse
a trop connu de débâcles, uniquement
dues à (cette cause.
Que nos grands traiteurs, nos somp
tueuses pâtisseries, les grandes mai-
soins d'alimentation fassent connaître ce
fruit délicieux à leur élégante et diffi
cile clientèle ; elle en sera ravie et vite
conquise. Ces commerçants peuvent être
assurés qu’ils y trouveront une somme
permanente de beaux bénéfices et con-
tribueront en même temps et très puis
samment au relèvement économique de
la Corse, cette parcelle de la France
avancée au cœur de la Méditerranée.
André GRISCELLI,
Conseiller Général de la Corse,
On sait combien « L'Exportateur
Français » est répandu dans le mon
de entier. On le trouve sur tous les
paquebots, dans les hall des palaces
et partout. A la suite de cet article
M. Griscelli reçut de' nombreuses let
tres, de la France continent ale, dAn-
gleterre et spécialement de New-
York lui demandant où il était possi
ble de se procurer des cédrats confits.
Il est donc facile, d’en trouver n pla
cement très rémunérateur. Si l'on
pense surtout que des confitures qui
sont loin de valoir celle du cédrat se
vendent aux prix de gros jusqu’à
trente francs le kilo on voit quel pro
duit on pourrait tirer de celle du cé
drat.
Que nos producteurs se syndiquent
donc. Qu’ils édifient une usine à con
fiserie selon les procédés modernes,
suivie d’une publicité intelligente et
la vente de leurs cédrats sera assurée
de façon ferme et à un prix très
rémunérateur. Pour cela, que faut-il ?
De l’action.
covseesceeecseeesew
C’est mardi prochain que .
“BASTIA JOURNAL”
commencera la publication de
MADO LA BLONDE
ou
LE CRIME DUN POLICIER
grand romand inédit par
Arthur BERNEDE
Habilement mêlés à une action dont
l’intérêt commence dès les pi emières li
gnes et s’intensifie jusqu'au dénouement
le plus inattendu qui soit, les personna
ges du récit, si différents les uns des au-
très mais taillés en pleine humanité, tan
tôt conduisant les événements, tantôt
emportés par eux, ne manqueront pas de
captiver l’attention de nos lectrices et de
nos lecteurs, toujours sensibles aux bel
les et mystérieuses histoires imaginées et
réalisées avec un talent qui n'emprunte
rien aux autres et se doit tout à lui-mê
me.
essceesecceeeeeesceseesace
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La Gestion
it la Caisse Ruonome
Heureusement qu'on n’a pas touché à
la Caisse Autonome de gestion des Bons
de la Défense Nationale et de la Dette
amortissable, sans quoi il ne resterait
| bientôt plus rien du redressement finan-
• cier. Dès que la Chambre a vu qu’il y
avait de l’argent en caisse, elle s’est pré
cipitée dessus pour le dépenser et jeter
I les milliards par la fenêtre. Mais la Cais
se autonome demeure, elle a des recet
tes qu’il faut, constitutionnellement, lui
verser, ele est une force qui accomplit
automatiquement son travail et qui l’ac-
complit excellemment. On peut craindre
seulement que, tandis qu’elle s’applique
à réduire progressivement le montant de
notre dette, la Chambre ne s'évertue à
! augmenter, ce qui rendrait pratique
ment inutile le travail de la Caisse auto
nome. Il s’en est fallu, d’ailleurs, de
peu. A propos du projet d’outillage na
tional, Lia Chambre n’avait-elle pas été
saisie de contre-projets qui tendaient à
l émission, à jet continu, de nouvaux
emprunts pour financer les grands tra
vaux envisagés. Les avatars de a politi
que d’emprunts n’en ont pas corrigé nos
parlementaires. Ils sont tout prêts à re
commencer et à rouvrir l’ère des déficits
budgétaires et, probablement aussi, des
échéances massivies.
La Caisse diamortissement n’a pas à
s’occuper de cela. Elle accomplit, encore
une fois, consciencieusement sa tâche.
Tant pis pour nos législateurs s'ils sont
possédés du démon die là dépense et s’ils
veulent une France cousue de dettes. Les
buts de la Caisse autonome sont connus :
consolidation progressive de la Dette flot-
tante, régularisation des échéances men-
suelles, réduction du taux de l’intérêt,
e mort issem ent con tinu e 1.
Le plafond de la dette représentée par
les Bons de la Défense nationale s’est
ainsi trouvé ramené, au cours de l’année
1929 de plus de 35 milliards à 28 milliards
211 millions. Il faut dire que les opéra
tions de conversion de février 1929, qui
ont pleinement réussi, ont définitivement
consolidé une bonne partie des sept mil-
liards qui représentent l’écart entre les
deux plafonds.
D’autre part, depuis deux ans, tous les
Bons de la Défense sont à échéance de
deux ans. Le cours des échéances,étant
ainsi régularisé, la Caisse ne procédera
pas à une nouvelle réduction massive de
la dette flottante, cette année du moins.
Toutefois, les bons qui viendront à
échéance d’ici le 31 dé embre, seront rem
boursés, ce qui constitue de ce côté un
amortissement de près d’un milliard, an
nuel il faut ajouter le remboursement de
3.200 millions de bons qui sont venus à
échéance pendant le premier trimestre
1930.
Le montant des bons en circulation
n’était plus, en fin juin, que de 25 mil
liards. Il est vrai que les disponibilités li
quides que Ira Caisse autonome possède
à la Banque de France et qui avaient at
teint sept milliards l’année dernière, ne
sont plus maintenant que de deux mil
liards. La différence représente l’amor-
tissement réalisé. Et d’ici la fin de l’an
née, les échéances mensuelles de la Cais-
se ne dépassent pas 400 millions. Mais
comme elle veut se reconstituer une li
quidité importante, et comme elle a déci
dé de maintenir le plafond’de la dette aux
environs de 28 milliards, elle a la faculté
d’émettre mensuellement plus de bons
qu’elle n’en rembourse, ce qui lui per
mettra d’avoir à la Banque une masse de
disponibilités pour la période prochaine
des grandes conversions die fonds pu
blics.
Cett e politique aura pour effet de eti-
rer de la circulation environ trois mil
liards de billets, ce qui est considéré
comme une chose heureuse, puisqu’on Se
plaint qu'il y a surabondance de numé
raire sur le marché.
L’intérêt des bons qui était encore au
commencement de l’année de 3 1/2 %
n’est plus que de trois pour cent, ce qui
représente une économie nette de 143
millions. Au total, depuis la fondation
de la Caisse autonome, l’intérêt des bons
s’est abaissé de 2.700 millions par. an à.
1.900 millions. Cela aussi est un résultat
heureux. •
Mais on sait que la Laisse ne s’occupe
plus seulement de la gestion et de l‘a-
mortissement des bons de la Défense na-
UNE GRAVE AFFAIRE
La loi du 16 avril 1930, portant
fixation du Budget Général pour
l’exercice 1930-1931 (J. O. du 17
avril 1930) porte en son art. 65
une disposition qui présente pour tous
les patentables du département un
intérêt considérable.
Voici le texte :
A partir du 1 er janvier 1931, le-droit
proportionnel prévu à l’art. 12 de la loi
du 15 juillet 1880 cessera d’être établi
sur la valeur locative de l’habitation des
patentables.
Désormais donc l’assiette de la pa
tente sera restreinte à la valeur locati
ve des seuls locaux occupés profes
sionnellement ou commercialement.
Rien de plus juste : l’étonnant est
qu’il ait fallu cinquante ans pour
s’en apercevoir !
Mais... : il y a toujours un mais,
malheureusement ; voici la menace !
Le même art. 65 ajoute :
« S’ils jugent utile de faire face à la
diminution des recettes résultant de
cette disposition, les CONSEILS GENE
RAUX et les CONSEILS MUNICIPAUX
auront, chacun en ce qui le concerne, la
FACULTE de recourir à des CENTIMES
ADDTIONNELS portant, soit sur la pa-
tene seule, soit sur les trois contribu
tions, soit à des taxes établies en con
formité de la loi du 13 août 1926. »
Si le Conseil Général et les Conseils
Municipaux ont la faculté de nous re
prendre, sous forme de centimes ad
ditionnels portant sur la patente, ce
que la loi nous donne par la réduction
à la seule valeur locative des locaux
commerciaux ou professionnels du
droit proportionnel prévu à l’art. 12
de la loi du 15 juillet 1880, à quoi ri
me cet art. 65 ?
Lue duperie de plus ?
Mais dès l’instant que le Conseil.
tionale. Elle concourt à ‘amortissement
(Le la Dette en général et elle est autori
sée à cet effet a racheter sur le marché :
des rentes des valeurs du Trésor et du
Crédit national.
Et 1929, la Caisse a acheté pour plus
de cinq milliards et demi de ces diffé
rentes valeurs, pour les annuler. G’est là
un amortissement important, qui a di
minué de 275 millions le S sommes ins-
crites au budget de l’Etat pour le servi
ce de la dette. Ces rachats ont d’ailleurs
eu pour effet de stimuler toutes las va
leurs de l’État. Il en est résulté une plus-
vaiue énorme de vingt milliards.
La Caisse va, au surplus, connaître une
activité nouvelle puisqu’il a été stipulé
que le produit des emprunts au moyen
desquels la part de la France dans l’an
nuité inconditionnelle payée par l’Alle-
magne en vertu du plan Young Siérait
versé à la Caisse autonome à l’aide de
ces sommes, la Caisse pourra rembour-
ser les valeurs du Trésor, lorsque celles-
ci arriveront massivement à échéance ;
elle pourra aussi procéder, au com me n-
cement de l’année 1931, à d’intéressantes
opérations de conversion sur les rentes.
En vertu de ce qui précède, la Caisse
va recevoir la part de la France dans le
produit du premier emprunt Young, soit
132 millions de dollars ou 3.865 millions
de francs. La Case aura ainsi d’ici peu
une trésorerie très abondante qui facili
tera singulièrement lies opérations impor
tantes. qu’il va lui falloir effectuer. Ses
ressources statutaires par contre ont
plutôt tendance à diminuer, en raison
des dégrèvements votés par les Cham
bres, c’est environ 750 millions qu’elle est
appelée à recevoir en moins. Par contre,
les produits nets du monopole des ta
bacs, qui se montent actuellement à
3.200 millions environ, ont toujours ten
dance à se développer.
En résumé, l’aisance de lia, Caisse auto
nome est excellente, sa gestion en tous
points remarquable et sa politique à la
fois prudente et avisée. Cet organisme est
appelé à rendre au pays d’éminents ser
vices. Il en rendrait d’éclatants si la
Chambre secondait son œuvre au Dieu de
la compromettre. Pol HARDUIN.
Général et les Conseils Municipaux
-vont être appelés à se prononcer sur
cette très importante question, il faut
que tous les patentables sans excep
tion s’unissent en une association et
•notifient poliment mais fermement à
leurs élus du Conseil Général et des
Conseils Municipaux qu’ils n’enten
dent pas voir reprendre d’une main
ce qu’on leur donne de l’autre. Le
principe posé par la loi du 16 avril
1930 est trop juste pour souffrir la
discussion. Le débutant qui s’instal
lait hier encore, avec les loyers que
l’on sait, payait une patente quatre,
cinq et jusqu’à dix fois plus fore
que celle du voisin qui bénéficiait,
soit d’un bail à long terme, soit d’n
ne prorogation, soit des dispositions
sur le prix limite. Il y avait là une
injustice par trop flagrante. La loi
actuelle ne la fait pas disparaître ;
elle l’atténue : c’est déjà bien joli.
Pour faire face à la diminution des
recettes, les Conseils Généraux et les
Conseils Municipaux doivent donc re
courir, soit à des taxes soit à des cen
times additionnels portant sur les
trois contributions ; soit aux deux,
mais en aucun cas ils ne doivent eu-
visager des centimes additionnels
portant sur la patente seule. Ce serait
d’ailleurs ridicule et absurde !
Donner et retenir ne vaut ! Ce
n‘est pas une raison suffisante parce
qu’avec une belle hypocrisie les
Chambres, tout en donnant, laissent
aux Conseils Généraux et aux Conseils
Municipaux le soin de retenir, pour
que les patentables laissent s’accom
plir une injustice et assistent, impa
vides, à une comédie digne de Gui
gnol.
Achille RAFFALLI.
Embouteillage Céleste
Je ne plaisante pas. Il paraît que les
routes célestes sont encombrées, et l’on
parle très sérieusement d’embouteilla
ge.
« Excelsior » a rapporté que, au
cours de sa dernière assemblée généra
le, l’.Union internationale de radiopho
nie a entendu le rapport d’une com
mission d’experts techniques, en vue de
remédier à ce danger. On nous expli-
que que la multiplicité des stations d‘é-
missions radiophoniques et la bande
de longueurs d’onde relativement res
treintes dont elles disposent pour tra
vailler amèneraient à bref délai, si l’on
n’y met bon ordre, un encombrement
de l’éther qui risquerait de compromet
tre le développement de la radiopho
nie.
Une commission comprenant des re
présentants qualifiés de dix Etats dif
férents étudie donc la question. Elle
établira un plan qu’on appliquera.
C’est parfait. Mais l’idée que les rou
tes aériennes peuvent être aussi encom
brées que les artères de la capitale
n’est pas banale. Il y a de quoi faire
rêver tous les successeurs d’Alphonse
Allais, qui n’avait pas, parmi ses fan
taisies, envisagé pareille éventualité.
Déjà, des avions qui suivaient la mê
me route, en sens inverse, se sont ren
contrés ; comme c’est plus grave que
des rencontres d’ondes, il a fallu régle
menter les hauteurs à suivre. Mais que
sera demain, quand on aura trouvé le
moyen de doter l’être humain d’une
paire d’ailes mécaniques qui permet
tront à chacun d’emprunter la voie aé-
rienne ? S’imagine-t-on l’ahurissement
de nos aïeux en apprenant cet « em
bouteillage de l’éther ». Il est temps,
en effet, d’y remédier ; car, que de
viendraient les pauvres âmes humaines
qui quittent cette vallée de misères si
elles ne pouvaient gagner le ciel ?
René LE GENTIL.
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