Titre : Bastia-Journal : quotidien, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Bastia)
Date d'édition : 1930-07-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32710201z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 juillet 1930 12 juillet 1930
Description : 1930/07/12 (N18130). 1930/07/12 (N18130).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG20 Collection numérique : BIPFPIG20
Description : Collection numérique : BIPFPIG20 Collection numérique : BIPFPIG20
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6670865p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11911
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/03/2022
434 ANNEE — Numero 18.130 20 CENTIMES ' SAMEDI 12 JUILLET
: BâSTLVJOURNAL i
" 1 20 Centimes le Numéro RÉPUBLICAIN-QUOTIDIEN TOUT POUR LA CORSE!
| * Le plus Grand, Le mieux Informé, Le plug Répandu des Quotidiens Insulaires
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Corse
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18, Boulevard Paoll, Bastia, w Les manuscrits ne sont pas rendne.
Les Relations Germano-Russes Le Chômage
LES IDEES ET LES FAITS
B A DIN AGE
Le gouvernement allemand a éprou
vé le besoin de nous informer la semai
ne dernière, par communiqué, de l‘é-
tat actuel des relations germano-rus-
ses. « Les deux gouvernements dési
rent, y lit-on, aplanir les difficultés
qui ont surgi, dans l’esprit du traité
. de Rapallo, et poursuivre, dans le do-
maine international.
qu’ils ont suivie depuis de longues an- |
nées ».
On n’insère pas dans un communi- '
que annonçant la réunion à Moscou
d’une Commission d’arbitrage des ter
mes aussi solennels et se rapportant à
la politique générale sans vouloir lui
donner un sens significatif.
D’aucuns ont cru que ce bulletin —
rédigé d’ailleurs d’un commun accord
par la Wilhelms trasse et le commissa
riat des Affaires étrangères de Moscou
■— devait masquer l’échec définitif des
pourparlers en cours depuis plusieurs
mois entre les deux Ministères. C’est
le contraire qui est vrai. Après de lon
gues hésitations, après des échanges de
vue multiples entre le ministre des Af
faires Etrangères d’Allemagne et l’am-
bassadeur allemand à Moscou, M. von
Dirksen, le Cabinet allemand a décidé
de clore la période de l’irrésolution à
l’égard de Moscou et de faire un nou
vel effort. On croyait les relotions ger
mano-russes fort 'mauvaises, elles s'a-
vêlent tout d’un coup excellentes. Le
changement dans les dispositions des
dirigeants du Reich est trop brutal pour
paraître spontané ou durable.
Il est dû surtout à des préoccupa
tions de politique étrangère. La poli
tique de Rapallo, qui avait tant déçu
ses plus chauds partisans, reprend de
l'importance aux yeux d’un certain
nombre d’hommes politiques qui sont
d’avis que cet atout a gardé toute sa
valeur pour le jour où le problème ger
mano-polonais sera franchement abor-
dé. Aussi paradoxal que cela puisse pa.-
raître, on croit pouvoir arriver un jour
à « causer » avec la Pologne par l’in
termédiaire de la Russie, donc à cau
ser à trois. Il est vrai que ceux qui le
croient — fort peu nombreux d’ail-
leurs — sont partisans d’une politique
d’attente à très longue échéance.
Au fond, l’Allemagne, apeurée par
l’activité diplomatique croissante de la
Pologne, cherche à prévenir l’isole-
ment et elle revient vers Rapallo. Elle
le préfère à Rome. Car, en dehors de la
méfiance que Mussolini continue à ren
contrer à Berlin, on ne voudrait rien
faire qui déplût à la France. La politi
que allemande de l’après-guerre n’a
pas dévié. Apaisement définitif a‘
l’ouest et, par ailleurs, liberté de mou
vement.
Prochainement, nous aurons d’au-'
très témoignages du retour délibéré de
la politique allemande vers Rapallo.
Le Gouvernement allemand remettra
vers la fin de ce mois sa réponse au
memoradunm de M. Briand. Tout en
acceptant les suggestions de M. Briand,
avec réserve celles d’ordre politique, et
chaleureusement celles présentant un
caractère économique, elle fera valoir
la nécessité d'associer sans exception
tous les pays, y compris la Russie et la
Turquie, au Comité européen préconi
sé par le 'Gouvernement français.
Ce n’est pas que l’initiative du gou
vernement allemand ne provoque pas
d’assez violentes protestations. Cer
tains journaux prennent vivement à
partie, le ministre des Affaires Etrangè
res, M. Curtius, à qui l’on reproche de
s’exagérer la portée du facteur russe.
Mais M. Curtius a vécu avant la guerre '
en Russie, il parie la langue russe, !
c’est lui, d’ailleurs, qui a mené en per- '
sonne, pendant plusieurs mois, des '
, i
pourparlers avec l’ambassadeur sovie- |
tique à Berlin, M. Krestinski, et c’est ;
parce qu'il était amené à ne pas juger
son partenaire à sa hauteur que M.
cette politique Curtius consentit à charger M. Rau-
mer, l'ancien ministre de l'Economie
publique, de poursuivre les pourpar
lers à Moscou.
Rappelons également que M. Wirth,
ministre de l'Intérieur, ayant été inti
mement associé à l’œuvre de Rapallo,
en est resté un défenseur acharné. Rap-
pelons-nous aussi combien la Wilhelms-
tras.se fut blâmée sous le cabinet Mül-
1er de persister dans l'orientation rus
se. On sait combien en ce moment-là le
ministre de l’Intérieur, M. Severing, es-
saya d’amener son collègue des Affai
res étrangères à une vue plus spéciale
du problème russe. Sans doute, le dé
part des socialistes a singulièrement
facilité cette action-de rapprochement
germanop-russe opérée par le ministè
re des Affaires étrangères, dont il est
évident, pourtant, qu’elle ne répond à
aucune réalité immédiate. Tout au
plus, permet-elle au Gouvernement al-
lemand d’avoir, dans le champ des
possibilités restreintes qui s’offrent a
son choix, l’illusion d’une liberté de
mouvements qu’il récuse délibérément
sur d’autres fronts diplomatiques.
ors o
A M. René LE GENTIL,
Vice-Président de l’Association
des Ecrivains Combattants
Un rocher monstrueux isolé dans la mer,
Un rocher dont la cime ambitionne l’éther,
Un rocher de granit rouge comme l’Enfer,
Un rocher sans pareil : la Corse... C’est la Corse.
Un parfum si léger qu’on ignore sa fleur,
Un parfum qui défie le froid et la chaleur,
Un parfum qui, très loin, conserve sa valeur,
Un parfum qui fait dire au marin : c’est la Corse...
Une chanson des pics, des torrents et des eaux,
Une chanson des vents, des forêts, des oiseaux,
Une chanson de cloche unissant les troupeaux,
Une chanson de tout... C’est encore la Corse.
Une passion terrible au cœur de l’être humain,
Une passion d’amour colorée de carmin,
Une passion de mort qui poursuit son chemin.
Une passion de feu... Toujours, toujours la Corse.
La Corse ! aux monts fâmeux qui gravissent le ciel,
Entassent leurs sommets pour en faire un pluriel,
Tracent au firmament des profils de dentelles,
D’aiguilles acérées, de murs de citadelles.
La Corse ! ce chaos d’abîmes si profonds
D’où, comme des flammes aux reflets vagabonds,
S’élancent, rougeoyant à travers les nuages,
Les pics en éruption, natifs des autres âges
La Corse ! un incendie dont les sinistres feux
S’apaisent sous les jets des cascades en jeux,
Qui, de tous les côtés, font résonner leur rire,
Pour vaincre les fureurs des rochers en délire.
La Corse ! aux flancs abrupts, au visage orgueilleux,
Au grand corps raviné, hostile et rocailleux,
D’un manteau de forêt s’habille et se costume,
D’un sourire de fleur s’éclaire et se parfume.
La Corse !.. Une chanson... C’est le chant de la mer,
Murmure ou grondement nés de son flot amer.
C’est du torrent fougueux la puissante complainte ;
Bu fin fond des ravins, une éternelle plainte.
La Corse met aussi des ailes à sa voix :
Partout des musiciens s’envolent dans ses bois ;
Et c’est leurs gais refrains qu’on entend dès l’aurore
Célébrer jusqu’au soir les doux bienfaits de Flore.
La Corse a des enfants au caractère fier
Rudes comme ses rocs, aujourd’hui comme hier.
Ils tiennent d’une main l’oranger et le cyste
Et de l’autre un fusil qui part à limproviste !
Une passion d’amour ou promise au “maquis",
Un parfum exhalé d’un habit de marquis,
Une chanson de paix, de douceur ou de force
Un rocher colossal... voilà toute la Corse.
Docteur Albert FOURNIER
Membre de la Société des Poètes Français.
wiwwwwwwwwwwwwwwwIwww
CIGARETTES MARYLAND ALBAN
sa ssntimes le naquet
La Conférence internationale qui vient
, de se réunir comme tous les ans, à Genè,
ve, s’est occupée du g: ave problème du
, chômage, qui devient de plus en plus in
quiétant, car on assiste, dans toute l’Eu-
' rope, à une crise économique qui semble
| devoir s’accentuer. La plupart des balan-
; ces commerciales des pays’industrialisés
sont en, déficit : la . France, l’Angleterre,
l’Italie, l’Allemagne en sont là. Comme,
d’autre part, l’industrie, pour essayer de
lutter contre la concurrence américaine
qui se fait très redoutable, modernise son
outillage et ses méthodes de travail et
d’organisation de la vente, les besoins de
main-d’œuvre se trouvent réduits, ce qui
est une seconde cause de l’augmentation
du chômage.
Ralentissement de la production, ra-
tionalisation, telles -sont les raisons géné
rales par lesquelles on peut expliquer l‘e-
xistence, à l’état endémique, de ce fléau
dont, par bonheur, la France Se trouve
préservée.
Chez nous, en effet, il n’y a pas de chô
mage ; il y a même pénurie die main-
d’œuvre dans beaucoup de professions
et cette pénurie, qui nous oblige à faire
appel à la main-d’œuvre étrangère -s’aug
mentera encore lorsque nous aurons ou
vert les. nouveaux chantiers qu’exigera,
le vote, par le Parlement, du projet d’é
quipement économique de la nation.
Est-ce à dire que nos industries tra-
vaillent à plein rendement ? Non. Chez
nous comme au dehors, il subsiste un
grand malaise commercial et notre ba
lance des échanges extérieurs, ne connaît
plus guère que le déficit, déficit énorme
qui, 1‘an dernier, a atteint et même dé-
passé sept milliards et qui, cette année,
sera moins important sans doute mais
encore considérable. La France est donc
un des rares pays qui ne souffrent pas
du chômage. Par contre l’Angle terre,
l’Allemagne, l‘Italie, la Pologne et, hors
d’Europe, le Canada et ie Japon connais
sent plus ou moins cette plaie sociale et
ne savent comment la cicatriser.
Alors que chez nous, chaque semaine,
les statistiques officielles enregistrent
15.000 offres d’emploi n’ayant pu être sa-
tisfaites, faute de main-d’œuvre et que les
travailleurs étrangers entrent en grand
nombre, parfois à, raison de plusieurs
milliers par semaine, la‘. Grande Breta
gne, depuis la guerre, est obligée d’en
tretenir en moyenne 1.500.000 chômeurs
par jour. Le 17 mai de cette année, on
en comptait 1.625.800, alors que l’année
précédente, à pareille époque, on n’en
avait dénombré que 1.182.454 et, en mars
1928 : 1.127.622. Le cabinet travailliste
que dirige M. Mac Donal a donc été to
talement impuissant à remédier au chô
mage britannique. On constate même,
sans d’ailleurs l'en rendre particulière
ment responsable, que sous ce gouverne
ment, le nombre des ouvriers chômeurs
s’est considérablement accru.
L'Allemagne a maintenant plus de chô
meurs que l'Angleterre. En mars 1930, on
en comptait 2.593.000, au lieu de 2.502.000
pour la période correspondante de 1929.
En Italie, où le déficit de la balamce
commerciale a atteint presque 1.500 mil
lions de lires pour les trois premiers
mois de l’année en cours, on comptait
456.628 chômeurs en février dernier, soit
42.000 de plus environ qu’en février 1929.
En Pologne, le nombre des chômeurs
enregistrés par les Offices de placement
s’élevait à 287.000 le 8 mars 1930, au lieu
de 177.000 en mars 1929 et 168.000 en
mars 1928.
Le chômage existe également chez les
Soviets dans une grande proportion.
Mais nous ne savons rien de précis en ce
qui concerne ice pays qui ne publie que
de fausses statistiques afin de jeter de la
poudre
tout Ma
viks.
Mais
aux yeux et de faire croire que
bien dans le paradis des bolche-
si la crise économique latente
dont souffre l'Europe explique en partie
cette situation, nous devons reconnaître
que hors d’Europe, il existe aussi un
chômage considérable. Au Japon, il a
beaucoup augmenté au cours de ces der-
niers mois. En décembre 1929, le nombre
approximatif des ouvriers sans travail
était de 315.260, au lieu de 268.590'en sep-
temibre 1929.
En Australie, d'après les statistiques
syndicales, l e nombre des sans-travail
s’élevait à 52.480 pour le troisième tri-
Vous n’avez pas été sans remarquer
la formule-réclame que l’Etat fait im
primer, depuis quelque temps, sur les
télégrammes :
« Faites-vous téléphoner chez vous
« vos télégrammes d’arrivée, vous les
« recevrez plus rapidement. Service
« gratuit pour les 50 premiers mots
« des télégrammes rédigés en fran-
« çais ».
Vraiment, nous n’étions pas accou
tumés à ce luxe de prévenances. Nous
n’avions jamais reçu de l’État que
des lois, des arrêtés, des règlements, et
des notes à payer. Et, même lorsqu’il
nous vendait sa marchandise ou ses
services, l’Etat ne nous avait pas habi
tués aux ménagements que l’on a d’or
dinaire avec les clients.
Certes, si la façon de présenter un
article n’ajoute rien à la valeur propre
de cet article, il faut tout de même
convenir que la grâce de la vendeuse
est bien pour quelque chose dans la
décision de l’acheteur. Que l’homme
auquel le sourire d’une jolie femme
n’a pas fait acheter au moins une épin
gle de cravate, dans sa vie, me jette
la première pierre.
L’Etat, lui, ne nous a jamais donné,
en guise de sourires, que le reflet d‘u-
ne lumière douteuse sur un crâne
maussade, derrière le sombre grillage
d’un guichet où se balance la pancar
te « Fermé ». Toute son affabilité s’est
résumée dans ces petits mots brefs,
cinglants comme un coup de fouet, ou
ironiques comme la lune en son plein,
qui foudroient d’ordinaire les malheur
reux solliciteurs de renseignements, et
mestre de 1929, contre 47.745 pour le troi-
slème trimestre 1928..
Au Canada, il n’existe pas de statisti
que officielle, du chômage. Mais on sait
que la proportion des chômeurs syndi-
quéspar rapport aux ouvriers ayant du
travail, est passée de 6.6 % en décembre
1928, à 11.4 % en décembre 1929.
Aux Etats-Unis, les statistiques du Bu-
rau de la Fédération américaine du
travail indiquent 22 % des membres de
la Fédération comme chômeurs à la date
de fin février 1930 contre 15 % en février
1929. D’après les statistiques officielles, le
nombre de personnes pourvues d’un em
ploi dans les manufactures a baissé de
5.3 % ’de février 1929 à février 1930, soit
7,3 % si l’on tient compte du chômage
partiel. D’après M. Davis, secrétaire du
Travail américain, le nombre total des
chômeurs serait, aux Etats-Unis, d’envi-
ton trois millions. D’après l’ Alexander
Hamilton Institute’s Bureau of Business
Conditions, ce nombre serait même de
quatre millions et demi.
Il s’agit donc bien d’un mal mondial,
qui sévit non seulement autour de nous,
mais dans tous les grands pays indus i
triels, alors que nous nous en trouvons
préservés en raison de la faiblesse nu
mérique de notre population.
Mais il ne suffit pas de constater le
mal, il me suffit même pas d’en discer-
mer les causes, il faut tenter de l’en
rayer ; or, rien n’est plus difficile, car
c’est toute l’économie mondiale qu’il fau
drait réformer. Sans aucun doute, le pro
tectionnisme à outranc e qui sévit par
tout, mais surtout aux Etats-Unis, est
responsable de ice douloureux état de
choses. A cet égard, on peut dire que le
projet d’union fédérale des Etats de l’Eu-
rope imaginé par M. Briand vient à son
heure. Mais les pays qui auraient le plus
besoin die favoriser la reprise des échan
ges, en faisant disparaître les barrières |
douanières, sont les plus obstinés à les '
conserver. L’Amérique est riche, elle fait
un commerce considérable et, malgré ce
la,' elle possède dès millions de chômeurs.
Cela signifie probablement que sa politi
que douanière est défectueuse ; elle pa
ralyse l'exportation européenne sans au
cun profit pour elle-même.
I Pol HARDUIN.
leur ôtent toute envie de recommencer.
A cela, les partisans de l’Etat ré
pondront que, détenant des monopo
les, ce dernier n’a pas à se soucier de
bien faire, ni d’attirer le client. Et
nous ne savons que trop que l’Etat n’a
pas manqué d’user et d’abuser de cet
avantage écrasant. Oui certes, lorsque
le récepteur à la bouche, nous récla
mions énergiquement nos droits à con
verser, nous avons toujours eu l’im-
pression qu’une voix lointaine, puis
sante, et qui n’était pas celle de la de
moiselle du téléphone, damait : « Mo
nopole... raccrochez ! ». Mais c’est
user de grande simplicité, que de jus
tifier une chose, en arguant simple
ment qu’elle est l’effet d’une cause.
Mais, maintenant, louange soit don
née à l’Etat, car il nous parle dans les
termes mêmes de nos grands magasins,
lorsqu’ils bous informent, sur leurs
catalogues, que nous n’aurons rien à
débourser pour le port d’une comman
de de x francs.
Ne cherchons pas le motif de ce
changement. Ne nous demandons pas
si l’Etat a procédé ainsi parce que la
vague de réclame déferle maintenant,
avec une puissance inouïe, sur tous les
éléments de la nation — l’Etat serait
il alors lamentablement à la remor
que? — ou parce que les plaintes in
cessantes contre les monopoles ont
produit quelque effet. Réjouissons-
nous, puisque ce visage sans couleur et
sans voix, sans nom et sans pareil,
veut devenir aussi souriant que celui
d’un commerçant parisien.
Léon BOURRET.
Petits Echos
« BRIDGES » ETRUSQUES
Nos civilisés sont très fiers des dents et
mâchoires en or, dont la prothèse den
taire a doté leur sourire. On prétend mê
me que certaines coquettes transatlanti
ques n’ont pas hésité à se faire arracher
une bonne dent pour la remplacer par
son ersatz d’or, beaucoup plus « chic ».
Tout est possible, quand il s'agit de
mode. Mais c’est une bien vieille mode,
en tout cas. Nos archéologues, en effet,
content qu’à Corneto, en Etrurie, on a
trouvé un véritable « bridge » en or,
adhérent à une mâchoire étrusque.
Un autre crâne portait un appareil de
sept fausses dents, reliées par un fil d’or.
La fameuse « Loi des XII tables » régle
mentait le titre et le dosage de l’or qu’em
ployaient les dentistes romains, il y a
2.500 ans.
Et Cicéron a noté que la coutume vou
lait qu’un mort fût désaurifié, si l’on
peut dire, avant d'être placé dans le tom
beau.
Reste à savoir ce que pensent nos den
tistes contemporains de la technique de
leurs confrères romains ou étrusques ?
DE LA GLACE SECHE
Les Américains utilisent, depuis quel
que temps, de la glace sèche. C'est un
gaz d’acide carbonique solidifié et qui,
tout en présentant les qualités frigorifi
ques propres à la glace naturelle, ne
produit pas d’humidité en s’évaporant.
Pour éprouver le produit nouveau, un
glacier de l’Illinois a expédié par ex
press à un ami de Floride une glace à
la vanille, dans un récipient protégé par
! deux kilos ide glace seche.
! L’envoi, disent les journaux du pays,
est arrivé en parfait état au terme de
ses 1.500 kilomètres. La glace sèche n‘a-
vait « fondu » que de 625 grammes...
Dans ces conditions, il est possible que
nous connaissions bientôt, en Europe,
les bienfaits de cette heureuse invention.
Peut-être cet été, sur la glace, — sèche
naturellement...
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rent, y lit-on, aplanir les difficultés
qui ont surgi, dans l’esprit du traité
. de Rapallo, et poursuivre, dans le do-
maine international.
qu’ils ont suivie depuis de longues an- |
nées ».
On n’insère pas dans un communi- '
que annonçant la réunion à Moscou
d’une Commission d’arbitrage des ter
mes aussi solennels et se rapportant à
la politique générale sans vouloir lui
donner un sens significatif.
D’aucuns ont cru que ce bulletin —
rédigé d’ailleurs d’un commun accord
par la Wilhelms trasse et le commissa
riat des Affaires étrangères de Moscou
■— devait masquer l’échec définitif des
pourparlers en cours depuis plusieurs
mois entre les deux Ministères. C’est
le contraire qui est vrai. Après de lon
gues hésitations, après des échanges de
vue multiples entre le ministre des Af
faires Etrangères d’Allemagne et l’am-
bassadeur allemand à Moscou, M. von
Dirksen, le Cabinet allemand a décidé
de clore la période de l’irrésolution à
l’égard de Moscou et de faire un nou
vel effort. On croyait les relotions ger
mano-russes fort 'mauvaises, elles s'a-
vêlent tout d’un coup excellentes. Le
changement dans les dispositions des
dirigeants du Reich est trop brutal pour
paraître spontané ou durable.
Il est dû surtout à des préoccupa
tions de politique étrangère. La poli
tique de Rapallo, qui avait tant déçu
ses plus chauds partisans, reprend de
l'importance aux yeux d’un certain
nombre d’hommes politiques qui sont
d’avis que cet atout a gardé toute sa
valeur pour le jour où le problème ger
mano-polonais sera franchement abor-
dé. Aussi paradoxal que cela puisse pa.-
raître, on croit pouvoir arriver un jour
à « causer » avec la Pologne par l’in
termédiaire de la Russie, donc à cau
ser à trois. Il est vrai que ceux qui le
croient — fort peu nombreux d’ail-
leurs — sont partisans d’une politique
d’attente à très longue échéance.
Au fond, l’Allemagne, apeurée par
l’activité diplomatique croissante de la
Pologne, cherche à prévenir l’isole-
ment et elle revient vers Rapallo. Elle
le préfère à Rome. Car, en dehors de la
méfiance que Mussolini continue à ren
contrer à Berlin, on ne voudrait rien
faire qui déplût à la France. La politi
que allemande de l’après-guerre n’a
pas dévié. Apaisement définitif a‘
l’ouest et, par ailleurs, liberté de mou
vement.
Prochainement, nous aurons d’au-'
très témoignages du retour délibéré de
la politique allemande vers Rapallo.
Le Gouvernement allemand remettra
vers la fin de ce mois sa réponse au
memoradunm de M. Briand. Tout en
acceptant les suggestions de M. Briand,
avec réserve celles d’ordre politique, et
chaleureusement celles présentant un
caractère économique, elle fera valoir
la nécessité d'associer sans exception
tous les pays, y compris la Russie et la
Turquie, au Comité européen préconi
sé par le 'Gouvernement français.
Ce n’est pas que l’initiative du gou
vernement allemand ne provoque pas
d’assez violentes protestations. Cer
tains journaux prennent vivement à
partie, le ministre des Affaires Etrangè
res, M. Curtius, à qui l’on reproche de
s’exagérer la portée du facteur russe.
Mais M. Curtius a vécu avant la guerre '
en Russie, il parie la langue russe, !
c’est lui, d’ailleurs, qui a mené en per- '
sonne, pendant plusieurs mois, des '
, i
pourparlers avec l’ambassadeur sovie- |
tique à Berlin, M. Krestinski, et c’est ;
parce qu'il était amené à ne pas juger
son partenaire à sa hauteur que M.
cette politique Curtius consentit à charger M. Rau-
mer, l'ancien ministre de l'Economie
publique, de poursuivre les pourpar
lers à Moscou.
Rappelons également que M. Wirth,
ministre de l'Intérieur, ayant été inti
mement associé à l’œuvre de Rapallo,
en est resté un défenseur acharné. Rap-
pelons-nous aussi combien la Wilhelms-
tras.se fut blâmée sous le cabinet Mül-
1er de persister dans l'orientation rus
se. On sait combien en ce moment-là le
ministre de l’Intérieur, M. Severing, es-
saya d’amener son collègue des Affai
res étrangères à une vue plus spéciale
du problème russe. Sans doute, le dé
part des socialistes a singulièrement
facilité cette action-de rapprochement
germanop-russe opérée par le ministè
re des Affaires étrangères, dont il est
évident, pourtant, qu’elle ne répond à
aucune réalité immédiate. Tout au
plus, permet-elle au Gouvernement al-
lemand d’avoir, dans le champ des
possibilités restreintes qui s’offrent a
son choix, l’illusion d’une liberté de
mouvements qu’il récuse délibérément
sur d’autres fronts diplomatiques.
ors o
A M. René LE GENTIL,
Vice-Président de l’Association
des Ecrivains Combattants
Un rocher monstrueux isolé dans la mer,
Un rocher dont la cime ambitionne l’éther,
Un rocher de granit rouge comme l’Enfer,
Un rocher sans pareil : la Corse... C’est la Corse.
Un parfum si léger qu’on ignore sa fleur,
Un parfum qui défie le froid et la chaleur,
Un parfum qui, très loin, conserve sa valeur,
Un parfum qui fait dire au marin : c’est la Corse...
Une chanson des pics, des torrents et des eaux,
Une chanson des vents, des forêts, des oiseaux,
Une chanson de cloche unissant les troupeaux,
Une chanson de tout... C’est encore la Corse.
Une passion terrible au cœur de l’être humain,
Une passion d’amour colorée de carmin,
Une passion de mort qui poursuit son chemin.
Une passion de feu... Toujours, toujours la Corse.
La Corse ! aux monts fâmeux qui gravissent le ciel,
Entassent leurs sommets pour en faire un pluriel,
Tracent au firmament des profils de dentelles,
D’aiguilles acérées, de murs de citadelles.
La Corse ! ce chaos d’abîmes si profonds
D’où, comme des flammes aux reflets vagabonds,
S’élancent, rougeoyant à travers les nuages,
Les pics en éruption, natifs des autres âges
La Corse ! un incendie dont les sinistres feux
S’apaisent sous les jets des cascades en jeux,
Qui, de tous les côtés, font résonner leur rire,
Pour vaincre les fureurs des rochers en délire.
La Corse ! aux flancs abrupts, au visage orgueilleux,
Au grand corps raviné, hostile et rocailleux,
D’un manteau de forêt s’habille et se costume,
D’un sourire de fleur s’éclaire et se parfume.
La Corse !.. Une chanson... C’est le chant de la mer,
Murmure ou grondement nés de son flot amer.
C’est du torrent fougueux la puissante complainte ;
Bu fin fond des ravins, une éternelle plainte.
La Corse met aussi des ailes à sa voix :
Partout des musiciens s’envolent dans ses bois ;
Et c’est leurs gais refrains qu’on entend dès l’aurore
Célébrer jusqu’au soir les doux bienfaits de Flore.
La Corse a des enfants au caractère fier
Rudes comme ses rocs, aujourd’hui comme hier.
Ils tiennent d’une main l’oranger et le cyste
Et de l’autre un fusil qui part à limproviste !
Une passion d’amour ou promise au “maquis",
Un parfum exhalé d’un habit de marquis,
Une chanson de paix, de douceur ou de force
Un rocher colossal... voilà toute la Corse.
Docteur Albert FOURNIER
Membre de la Société des Poètes Français.
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CIGARETTES MARYLAND ALBAN
sa ssntimes le naquet
La Conférence internationale qui vient
, de se réunir comme tous les ans, à Genè,
ve, s’est occupée du g: ave problème du
, chômage, qui devient de plus en plus in
quiétant, car on assiste, dans toute l’Eu-
' rope, à une crise économique qui semble
| devoir s’accentuer. La plupart des balan-
; ces commerciales des pays’industrialisés
sont en, déficit : la . France, l’Angleterre,
l’Italie, l’Allemagne en sont là. Comme,
d’autre part, l’industrie, pour essayer de
lutter contre la concurrence américaine
qui se fait très redoutable, modernise son
outillage et ses méthodes de travail et
d’organisation de la vente, les besoins de
main-d’œuvre se trouvent réduits, ce qui
est une seconde cause de l’augmentation
du chômage.
Ralentissement de la production, ra-
tionalisation, telles -sont les raisons géné
rales par lesquelles on peut expliquer l‘e-
xistence, à l’état endémique, de ce fléau
dont, par bonheur, la France Se trouve
préservée.
Chez nous, en effet, il n’y a pas de chô
mage ; il y a même pénurie die main-
d’œuvre dans beaucoup de professions
et cette pénurie, qui nous oblige à faire
appel à la main-d’œuvre étrangère -s’aug
mentera encore lorsque nous aurons ou
vert les. nouveaux chantiers qu’exigera,
le vote, par le Parlement, du projet d’é
quipement économique de la nation.
Est-ce à dire que nos industries tra-
vaillent à plein rendement ? Non. Chez
nous comme au dehors, il subsiste un
grand malaise commercial et notre ba
lance des échanges extérieurs, ne connaît
plus guère que le déficit, déficit énorme
qui, 1‘an dernier, a atteint et même dé-
passé sept milliards et qui, cette année,
sera moins important sans doute mais
encore considérable. La France est donc
un des rares pays qui ne souffrent pas
du chômage. Par contre l’Angle terre,
l’Allemagne, l‘Italie, la Pologne et, hors
d’Europe, le Canada et ie Japon connais
sent plus ou moins cette plaie sociale et
ne savent comment la cicatriser.
Alors que chez nous, chaque semaine,
les statistiques officielles enregistrent
15.000 offres d’emploi n’ayant pu être sa-
tisfaites, faute de main-d’œuvre et que les
travailleurs étrangers entrent en grand
nombre, parfois à, raison de plusieurs
milliers par semaine, la‘. Grande Breta
gne, depuis la guerre, est obligée d’en
tretenir en moyenne 1.500.000 chômeurs
par jour. Le 17 mai de cette année, on
en comptait 1.625.800, alors que l’année
précédente, à pareille époque, on n’en
avait dénombré que 1.182.454 et, en mars
1928 : 1.127.622. Le cabinet travailliste
que dirige M. Mac Donal a donc été to
talement impuissant à remédier au chô
mage britannique. On constate même,
sans d’ailleurs l'en rendre particulière
ment responsable, que sous ce gouverne
ment, le nombre des ouvriers chômeurs
s’est considérablement accru.
L'Allemagne a maintenant plus de chô
meurs que l'Angleterre. En mars 1930, on
en comptait 2.593.000, au lieu de 2.502.000
pour la période correspondante de 1929.
En Italie, où le déficit de la balamce
commerciale a atteint presque 1.500 mil
lions de lires pour les trois premiers
mois de l’année en cours, on comptait
456.628 chômeurs en février dernier, soit
42.000 de plus environ qu’en février 1929.
En Pologne, le nombre des chômeurs
enregistrés par les Offices de placement
s’élevait à 287.000 le 8 mars 1930, au lieu
de 177.000 en mars 1929 et 168.000 en
mars 1928.
Le chômage existe également chez les
Soviets dans une grande proportion.
Mais nous ne savons rien de précis en ce
qui concerne ice pays qui ne publie que
de fausses statistiques afin de jeter de la
poudre
tout Ma
viks.
Mais
aux yeux et de faire croire que
bien dans le paradis des bolche-
si la crise économique latente
dont souffre l'Europe explique en partie
cette situation, nous devons reconnaître
que hors d’Europe, il existe aussi un
chômage considérable. Au Japon, il a
beaucoup augmenté au cours de ces der-
niers mois. En décembre 1929, le nombre
approximatif des ouvriers sans travail
était de 315.260, au lieu de 268.590'en sep-
temibre 1929.
En Australie, d'après les statistiques
syndicales, l e nombre des sans-travail
s’élevait à 52.480 pour le troisième tri-
Vous n’avez pas été sans remarquer
la formule-réclame que l’Etat fait im
primer, depuis quelque temps, sur les
télégrammes :
« Faites-vous téléphoner chez vous
« vos télégrammes d’arrivée, vous les
« recevrez plus rapidement. Service
« gratuit pour les 50 premiers mots
« des télégrammes rédigés en fran-
« çais ».
Vraiment, nous n’étions pas accou
tumés à ce luxe de prévenances. Nous
n’avions jamais reçu de l’État que
des lois, des arrêtés, des règlements, et
des notes à payer. Et, même lorsqu’il
nous vendait sa marchandise ou ses
services, l’Etat ne nous avait pas habi
tués aux ménagements que l’on a d’or
dinaire avec les clients.
Certes, si la façon de présenter un
article n’ajoute rien à la valeur propre
de cet article, il faut tout de même
convenir que la grâce de la vendeuse
est bien pour quelque chose dans la
décision de l’acheteur. Que l’homme
auquel le sourire d’une jolie femme
n’a pas fait acheter au moins une épin
gle de cravate, dans sa vie, me jette
la première pierre.
L’Etat, lui, ne nous a jamais donné,
en guise de sourires, que le reflet d‘u-
ne lumière douteuse sur un crâne
maussade, derrière le sombre grillage
d’un guichet où se balance la pancar
te « Fermé ». Toute son affabilité s’est
résumée dans ces petits mots brefs,
cinglants comme un coup de fouet, ou
ironiques comme la lune en son plein,
qui foudroient d’ordinaire les malheur
reux solliciteurs de renseignements, et
mestre de 1929, contre 47.745 pour le troi-
slème trimestre 1928..
Au Canada, il n’existe pas de statisti
que officielle, du chômage. Mais on sait
que la proportion des chômeurs syndi-
quéspar rapport aux ouvriers ayant du
travail, est passée de 6.6 % en décembre
1928, à 11.4 % en décembre 1929.
Aux Etats-Unis, les statistiques du Bu-
rau de la Fédération américaine du
travail indiquent 22 % des membres de
la Fédération comme chômeurs à la date
de fin février 1930 contre 15 % en février
1929. D’après les statistiques officielles, le
nombre de personnes pourvues d’un em
ploi dans les manufactures a baissé de
5.3 % ’de février 1929 à février 1930, soit
7,3 % si l’on tient compte du chômage
partiel. D’après M. Davis, secrétaire du
Travail américain, le nombre total des
chômeurs serait, aux Etats-Unis, d’envi-
ton trois millions. D’après l’ Alexander
Hamilton Institute’s Bureau of Business
Conditions, ce nombre serait même de
quatre millions et demi.
Il s’agit donc bien d’un mal mondial,
qui sévit non seulement autour de nous,
mais dans tous les grands pays indus i
triels, alors que nous nous en trouvons
préservés en raison de la faiblesse nu
mérique de notre population.
Mais il ne suffit pas de constater le
mal, il me suffit même pas d’en discer-
mer les causes, il faut tenter de l’en
rayer ; or, rien n’est plus difficile, car
c’est toute l’économie mondiale qu’il fau
drait réformer. Sans aucun doute, le pro
tectionnisme à outranc e qui sévit par
tout, mais surtout aux Etats-Unis, est
responsable de ice douloureux état de
choses. A cet égard, on peut dire que le
projet d’union fédérale des Etats de l’Eu-
rope imaginé par M. Briand vient à son
heure. Mais les pays qui auraient le plus
besoin die favoriser la reprise des échan
ges, en faisant disparaître les barrières |
douanières, sont les plus obstinés à les '
conserver. L’Amérique est riche, elle fait
un commerce considérable et, malgré ce
la,' elle possède dès millions de chômeurs.
Cela signifie probablement que sa politi
que douanière est défectueuse ; elle pa
ralyse l'exportation européenne sans au
cun profit pour elle-même.
I Pol HARDUIN.
leur ôtent toute envie de recommencer.
A cela, les partisans de l’Etat ré
pondront que, détenant des monopo
les, ce dernier n’a pas à se soucier de
bien faire, ni d’attirer le client. Et
nous ne savons que trop que l’Etat n’a
pas manqué d’user et d’abuser de cet
avantage écrasant. Oui certes, lorsque
le récepteur à la bouche, nous récla
mions énergiquement nos droits à con
verser, nous avons toujours eu l’im-
pression qu’une voix lointaine, puis
sante, et qui n’était pas celle de la de
moiselle du téléphone, damait : « Mo
nopole... raccrochez ! ». Mais c’est
user de grande simplicité, que de jus
tifier une chose, en arguant simple
ment qu’elle est l’effet d’une cause.
Mais, maintenant, louange soit don
née à l’Etat, car il nous parle dans les
termes mêmes de nos grands magasins,
lorsqu’ils bous informent, sur leurs
catalogues, que nous n’aurons rien à
débourser pour le port d’une comman
de de x francs.
Ne cherchons pas le motif de ce
changement. Ne nous demandons pas
si l’Etat a procédé ainsi parce que la
vague de réclame déferle maintenant,
avec une puissance inouïe, sur tous les
éléments de la nation — l’Etat serait
il alors lamentablement à la remor
que? — ou parce que les plaintes in
cessantes contre les monopoles ont
produit quelque effet. Réjouissons-
nous, puisque ce visage sans couleur et
sans voix, sans nom et sans pareil,
veut devenir aussi souriant que celui
d’un commerçant parisien.
Léon BOURRET.
Petits Echos
« BRIDGES » ETRUSQUES
Nos civilisés sont très fiers des dents et
mâchoires en or, dont la prothèse den
taire a doté leur sourire. On prétend mê
me que certaines coquettes transatlanti
ques n’ont pas hésité à se faire arracher
une bonne dent pour la remplacer par
son ersatz d’or, beaucoup plus « chic ».
Tout est possible, quand il s'agit de
mode. Mais c’est une bien vieille mode,
en tout cas. Nos archéologues, en effet,
content qu’à Corneto, en Etrurie, on a
trouvé un véritable « bridge » en or,
adhérent à une mâchoire étrusque.
Un autre crâne portait un appareil de
sept fausses dents, reliées par un fil d’or.
La fameuse « Loi des XII tables » régle
mentait le titre et le dosage de l’or qu’em
ployaient les dentistes romains, il y a
2.500 ans.
Et Cicéron a noté que la coutume vou
lait qu’un mort fût désaurifié, si l’on
peut dire, avant d'être placé dans le tom
beau.
Reste à savoir ce que pensent nos den
tistes contemporains de la technique de
leurs confrères romains ou étrusques ?
DE LA GLACE SECHE
Les Américains utilisent, depuis quel
que temps, de la glace sèche. C'est un
gaz d’acide carbonique solidifié et qui,
tout en présentant les qualités frigorifi
ques propres à la glace naturelle, ne
produit pas d’humidité en s’évaporant.
Pour éprouver le produit nouveau, un
glacier de l’Illinois a expédié par ex
press à un ami de Floride une glace à
la vanille, dans un récipient protégé par
! deux kilos ide glace seche.
! L’envoi, disent les journaux du pays,
est arrivé en parfait état au terme de
ses 1.500 kilomètres. La glace sèche n‘a-
vait « fondu » que de 625 grammes...
Dans ces conditions, il est possible que
nous connaissions bientôt, en Europe,
les bienfaits de cette heureuse invention.
Peut-être cet été, sur la glace, — sèche
naturellement...
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