154 l'Aérophile, Mai 1932
CHRONIQUE DE
L'AÉRO-CLUB
LA REMISE DES INSIGNES DE LA LÉGION D'HONNEUR A Mme JAFFEUX-TISSOT
En une fort touchante cérémonie ayant eu
lieu à l'issue de la séance de la Commission
d'aviation du 26 avril, le secrétaire, l'ingénieur
en chef Louis Hirschauer, remit à Mme Jaf-
feux-Tissot les insignes de chevalier de la Lé-
gion d'honneur qui lui ont été offertes par ses
collaborateurs et collaboratrices à l'Aéro-Club
de France.
MDle Jaffeux-Tissot
Après que M. Hirschauer eut pris la parole.
M. Soreau fit à son tour l'éloge de la nouvelle
décorée.
Parmi les nombreuses personnes présentes,
à noter Mlle Suzanne Deutsch de la Meurthe,
présidente du « Roland-Garros », MM. de l'Es-
caille, président de la Commission d'aviation,
le colonel Ferrus. Besançon, le colonel Wateau,
Gasnier du Fresne, Dubois le Cour, Mme et
M. Sadi-Lecointe, Mme et M. Kiriloff, MM. Le-
père, Paumier, Béchereau, Sabatier, Rousseau,
Arrachart, Bajac, Dagnaux, Moineau, Mme Bes-
lier, Mlle Tissot.
Voici le discours prononcé par M. Louis
Hirschauer. Ses paroles constituent l'exposé et
le plus bel éloge de l'époque passée et des an-
nées présentes pendant lesquelles Mme Jaffeux-
Tissot a su rendre à l'association les plus re-
marquables services. Sa compétence et son
amabilité lui ont valu, en même temps qu'une
très grande considération, de solides amitiés
dans les milieux aéronautiques. G. B.
Je dois, tout d'abord, dire combien j'ai été tou-
ché par la pensée qui fut vôtre, lorsque vous
m'avez demandé de vous remettre les insignes de
la Légion d'honneur. Tandis que, dans ce Club,
de très hauts dignitaires de l'Ordre eussent, certes,
accepté avec joie de vous parrainer, vous avez
désigné à la Grande Chancellerie celui aux côtés
duquel vous travaillez depuis des années. Mieux
que moi, bien certainement, M. Paul Rousseau, qui
vous initia aux règles complexes de notre sport,
M. Soreau, qui fut votre maître, dans tout ce que
ce mot implique de bienveillante autorité et de
précieuse expérience, M. de l'Escaille, président de
la Commission d'aviation, le colonel Wateau, pré-
sident de la Commission sportive, M. Besançon,
secrétaire général de l'Aéro-Club de France, M. Tis-
sandier, secrétaire général de la F. A. I., auraient,
pu dire la qualité incomparable de votre dévouement ;
ils ne le diraient pas, toutefois, avec plus de
reconnaissance.
Depuis vingt et un ans, vous avez consacré le
meilleur de vous-même à nos travaux. En 1910,
après un stage à la Compagnie Générale Trans-
aérienne — créée, depuis peu, par M. Deutsch de
la Meurthe — vous entrez au Club comme secré-
taire de la Commision sportive aéronautique et
vous collaborez alors aux premiers meetings de
Reims et à tous les meetings qui ont illustré notre
histoire aérienne jusqu'à la guerre. Pendant la
guerre, vous êtes aux côtés de M. Besançon pour
maintenir, dans des conditions extrêmement pré-
caires, la continuité des services du Club; puis,
avec la reprise de la vie sportive, les charges qui
vous incombent deviennent, d'année en année, plus
lourdes, plus nombreuses : Secrétariat de la Com-
mission d'aviation, de la Commission sportive, de
la Commission des ballons libres, de la Commis-
sion permanente des Sociétés affiliées, secrétariat
du Comité d'action pour le développement de l'Aé-
ronautique, de l'Union pour la Sécurité, des Con-
grès des Sociétés affiliées, direction des services
de la Fédération Nationale Aéronautique, secréta-
riat du « Roland-Garros ».
A ces titres divers, vous prenez une large part à
la conception, à la rédaction, si délicate, de quan-
tité de règlements de concours, de courses, de mani-
festations. Dans tous ces travaux, votre apport
personnel fut, je dois le dire — dut en souffrir
votre modestie — capital. Non seulement vous
avez consacré à nos œuvres d'hommes votre in-
telligence étonnamment prompte et votre mémoire
stupéfiante, mais — encore et surtout — vous leur
avez apporté cet esprit subtil, souple, cet à-propos,
ce sens de l'opportunité qui, par touches légères,
les complètent, les achèvent, leur donnent cet
aspect définitif qu'elles n'ont que bien rarement
quand elles sortent de nos mains, toujours un peu
rugueuses.
Mais votre activité n'est point encore satisfaite;
vous assurez les relations avec la presse; il n'est
pas un rédacteur sportif, pas un correspondant
d'agence qui n'ait, cent fois, fait appel à votre
bonne grâce; vous écrivez dans des revues : à
l'Aérophile, à l'Année aéronautique.
A ce labeur de bureau, vous ajoutez des occu-
pations plus immédiatement pratiques; vous diri-
gez l'organisation technique de records de toutes
espèces, de multiples concours : Coupes Gordon
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