Titre : L'Athlétisme : organe officiel de la Fédération française d'athlétisme
Auteur : Fédération française d'athlétisme. Auteur du texte
Éditeur : Fédération française d'athlétisme (Paris)
Date d'édition : 1950-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344216180
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 21454 Nombre total de vues : 21454
Description : 01 août 1950 01 août 1950
Description : 1950/08/01 (N83)-1950/08/31. 1950/08/01 (N83)-1950/08/31.
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64587681
Source : Fédération Française d'Athlétisme, 2012-247438
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/02/2013
TRAC SPORTIF
ET MAITRISE DE SOI
par Robert HERVET
Entrer en scène, parler en public, s'installer devant un microphone,
s'aligner dans une compétition d'ordre intellectuel ou d'ordre physi-
que provoquent chez la plupart des sujets soumis à ces actes un état
physiologique particulier qui se traduit à un moment donné — géné-
ralement avant l'accomplissement de l'acte — par une accélération
du pouls, par une nervosité difficile à calmer, voire par des troubles
organiques.
Pour les uns, la domination est possible. Pour les autres, le con-
trôle et la lucidité d'exécution sont altérés. Les circonstances, l'éten-
due de l'enjeu, la notoriété engagée, l'état de santé entrent en ligne
de compte. Comme il y a maintes formes d'affections hépatiques, il
y a maintes formes de tracs. Souvent, celui de la scène exalte, porte
la fièvre dans le corps, facilite l'art de se mettre dans la peau d'un
personnage — comme on dit.
Le trac de l'athlète paralyse davantage. Lorsque Marcel Cerdan
montait sur le ring, masque tendu et blême, parfois verdâtre, il sa-
vait qu'il n'incarnait pas le rôle de Dupont, imaginé par l'auteur Du-
bois. Cerdan, boxeur, défendait la réputation de Cerdan. Dépouillé
de tout artifice, sans maquillage, sans travesti, sans attitude avan-
tageuse ou avantagée, il se livrait tel quel, seul, devant son public
et devant son adversaire.
Jules Ladoumègue raconte volontiers que la lutte contre le record
était pour lui un magnifique stimulant. Dégagé; l'esprit et la piste
libres, en course, il se trouvait à l'aise, éprouvait une véritable jouis-
sance : « J'ai vécu des minutes splendides ! », confesse-t-il. Mais lors-
qu'il sentait un rude adversaire à ses côtés, il « se trouvait gêné
dans ses pensées » — selon sa propre expression — et son enivrant
songe solitaire était interrompu. Avant une épreuve importante, il
ne se mettait en tenue qu'à la dernière minute. Il n'osait affronter
la piste ; il appréhendait l'alignement conventionnel au départ. Dans
les jours précédant le grand choc, il s'en était allé, des heures, dans
le bois proche où il avait échafaudé le déroulement de la lutte. Sensi-
ble, poète, il supputait, dessinait, créait en esprit le combat. Sur le
sable, il établissait des calculs, inscrivait des temps de passage. Rê-
veur, il croyait puiser son influx nerveux dans une préparation ima-
ginative.
A l'inverse de Ladoumègue, le hurdler André Marie n'aime pas
abandonner la tenue de ville à la dernière seconde. Il aspire à être
prêt longtemps avant l'heure fixée au programme pour son 110 m.
haies. Autre forme du trac : il a hâte d'en finir, il piaffe, il est im-
patient de savoir tout terminé. Il ressent une piqûre d'aiguille au
cœur. Il éprouve le besoin de se sentir un peu plus vieux.
Yves Cros, spécialiste des obstacles bas, avouait, après sa course
des Jeux de Londres qu'il avait fort mal dormi durant les deux nuits
et à peine mangé au cours des deux repas précédant la finale olym-
pique du 400 m. haies. Ses intestins étaient comme vrillés par l'ap-
préhension morbide.
Lorsque Raphaël Pujazon s'en vint, peu avant la finale du 3.000 m.
steeple, trouver son conseiller Joseph Maigrot, celui-ci comprit im-
médiatement en recueillant cette phrase : « Je ne sais pas ce que
j'ai. Une boule me gêne au-dessous de l'estomac. »
La ville de la finale du 800 m., à Uxbridge, la main de Marcel Han-
senne tremblait pour donner un autographe : cette main ne manquait
pourtant pas d'habitude. Les traits du champion étaient tirés, il ne
plaisantait plus de la même manière. Son ton ne paraissait plus aussi
caustique, aussi détaché. Il ne pouvait dissimuler que l'Américain
Whitfield l'inquiétait.
A l'opposé, Robert Chefdhôtel, qui ne s'émeut guère, trouve le
moyen de faire, en demi-finale — voire en finale — des Jeux la
course la plus habile qu'on puisse réaliser.
Le calme étrange d'un Whitfield, l'assurance folle d'un Cochran, la
robustesse d'un Eriksson, la hardiesse d'un Reiff, la quiétude mus-
culaire d'un Wint signent la condition psycho-physiologique de
l'athlète.
Je me souviens d'une conversation avec le fameux Dillard, calme-
ment assis sur une table du bureau postal d'Uxbridge. Roger Debaye
et moi lui demandions son favori pour la finale du 100 m. : « La
Beach gagnera, dit-il, sincère. Il est le meilleur. »
Nerveux, La Beach rata tous ses départs. Calme, isolé dans une
maîtrise de soi prodigieuse, Dillard — évin de la sélection olympi-
que du 110 m. haies à l'issue du meeting d'Evanston — enleva la
finale du 100 m. avec une netteté et une sûreté d'allure dignes d'un
Owens (1).
Francis Schewetta me confiait récemment qu'il éprouvait les mé-
faits du trac dans une course de relais, où il mesure la part indi-
viduelle de responsabilité qu'il porte en vue d'un résultat collectif.
Dans un 400 m. personnel, son cœur et son cerveau sont libres.
On a raillé Gilbert Prouteau, athlète, à propos de ses multiples es-
sais mordus. Ce n'est pas comédie de sa part : chez lui, le trac prend
un aspect maladif et ravageur. Sensitif, il bouillonne, explose, ne
tient pas en place. et dilapide son influx nerveux.
J'ai connu un coureur qui ne prit pas le départ d'un 110 m. haies
exclusivement par peur, une peur hépatique et invincible.
(1) — Les Américains n'ont pas du sport la même conception que
nous. Pour eux, c'est vraiment du sport, du « jeu ». Depuis leur
tendre enfance.
Il est singulier qu'on ne se soit pas appliqué davantage à résoudre
la question, c'est-à-dire à annihiler le trac, voire à le diminuer. La
technique, la dose de préparation, voire le régime alimentaire, ne
sont pas d'un poids décisif dans la balance lorsqu'un jeune homme
doué s'aligne, dans une finale nationale, européenne ou olympique
avec la peur au ventre, la peur impossible à maîtriser qui accélère
les battements cardiaques et rend mou comme une serviette.
La liste des champions et le palmarès des records eussent connu,
peut-être, d'autres titulaires, si le trac avait été scientifiquement
vaincu. Suffit-il de conseiller une « évasion », une distraction, la
veille d'une bataille sportive capitale ? Le « jardin secret » de cha-
cun surprendrait sans doute bien des éducateurs, si ceux-ci appli-
quaient des moyens d'introspection appropriés. Une page d'écriture,
quelques épreuves pratiques auxquelles on soumet avec tant de soin
les pilotes des modernes appareils à réaction, une gamme de tests
physiques et intellectuels permettraient d'aller plus avant dans la
connaissanc de l'athlète de grande compétition. Le trac se cache :
l'intéressé n'ose pas toujours l'avouer et il l'enveloppe d'une excuse.
« Je ne me sens pas bien ! », dit-il.
Aveu incomplet. La pratique de la maîtrise de soi dans tous les
actes de l'existence mène au contrôle en compétition sportive, disent
les conseillers bien intentionnés. Ce n'est pas certains, quelques-uns
sujets exceptionnels, ont besoin de ressentir le pincement au cœur,
l'énervement préalable. Il les excite, il les met en état d'exprimer
leurs dons. Qui sait ? Chefdhôtel, nanti du trac, eût peut-être battu
Hansenne ? Le problème reste entier. Il est si complexe, si variable,
qu'il ne peut être traité pour tous de la même façon et, en atten-
dant l'évolution de la psychanalyse, proposons aux plus grandes vic-
times du trac des procédés empiriques.
Le premier, c'est une règle de vie générale qui consiste à mettre
le sport à sa vraie place dans l'ordonnancement de ses occupations.
Perdre une course ou un concours n'est pas une affaire d'état. Ab-
solument détendu, jetant successivement ses efforts partout, Ignace
Heinrich enleva une deuxième place fort honnête aux Jeux de 1948.
Il faut rechercher à bien faire, certes, mais si « cela » ne va pas, le
drame n'est pas pour autant dans la famille. Le sport est une dis-
traction, un moyen d'occuper des loisirs. La terre ne s'arrêtera pas
de tourner parce que X a perdu la finale du championnat de Seine-
et-Rhône du lancement de la baguette.
La seconde loi consiste à faire abstraction de soi le plus souvent
possible. S'occuper des résultats des co-équipiers, leur rendre service,
les encourager, les soutenir, contribue singulièrement à détourner ses
préoccupations propres. L'obsession s'évanouit ainsi en partie.
En troisième lieu, il est capital, dans les périodes de grande com-
pétition, de né pas changer ses habitudes. Un régime de vie ne se
bouleverse pas la dernière semaine. Il est établi de longue date. Mé-
fions-nous, pour certains sujets, des « retraites » préalables. Bonnes
pour les uns, elles sont néfastes pour les autres. Restons, le plus
souvent, très près de ce que nous sommes dans le périodes norma-
les. On ne se sent jamais si bien que lorsqu'on ne s'observe pas. Ce
qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas régler son existence.
Une lecture passionnante, attachante, productive de réflexions, oc-
cupe l'esprit ailleurs, la veille ou dans les jours précédant l'heure H.
Elle aide à se concentrer, à se contrôler. La séance de cinéma dé-
pend. du film. Nous lui préférerions le concert ou la pièce de théâ-
tre : question de goût.
Par-dessus tout, et nous voudrions terminer ainsi, il faut être bon
avec son foie. Il est le siège même des combats que l'organisme li-
vre aux poisons internes. Le trac en est un.
Et l'on déterminera peut-être un jour avec certitude que l'absence
de maîtrise de so, que toutes les formes de la peur, sont essentielle-
ment d'origi nheépatique. Aujourd'hui, on le pense. Mais sans preu-
ves formelles.
Robert HERVET.
(Suite de la première page)
NOUVEAU TEXTE, art. 29 :
Tous les athlètes qui ne demanderont pas à changer de club pen-
dant la période de mutation seront, à la fin de celle-ci, automatique-
ment qualifié, à nouveau, pour leur ancien club, lequel devra apposer
sur leur licence le papillon au millésime de l'année sportive qui com-
mence, faute de quoi, ils ne pourraient participer à aucune compéti-
tion.
Il leur sera possible, toutefois, d'obtenir en cours d'année, une li-
cence « individuelle ». Cet article s'applique indistinctement aux caté- i
gories Cadets, Juniors, Seniors (Hommes et Femmes). j
NOUVEAU TEXTE, art. 30 : |
Licence individuelle. — Elle peut être délivrée à un athlète :
1°) Sur sa demande en dehors de la période de mutation Idans ce
cas elle ne sera pas échangeable contre une licence au titre, d'un club
pendant la période de mutation suivante, mais seulement un an après,
sur avis ae la Ligue régionale.
2°) Soit a la suite d'un refus de mutation (article 36).
Dans les deux cas ci-dessus, l'athlète est considéré comme membre
individuel aux termes de l'article 17.
NOUVEAU TEXTE, article 31 :
Tout athlète débutant, c'est-à-dire n'ayant jamais été licencié F.F.A.
ou n'ayant jamais participé à une épreuve sous l'égide d'une autre Fé-
dération, signant une licence individuelle en cours d'année, pourra être
autorisé à signer une licence au titre d'un club au cours de la période
suivante de mutation.
Article 37 (supprimé).
Ces dispositions seront valables à dater de la prochaine période de
mutation fixée du 16 au 31 octobre 1950.
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ET MAITRISE DE SOI
par Robert HERVET
Entrer en scène, parler en public, s'installer devant un microphone,
s'aligner dans une compétition d'ordre intellectuel ou d'ordre physi-
que provoquent chez la plupart des sujets soumis à ces actes un état
physiologique particulier qui se traduit à un moment donné — géné-
ralement avant l'accomplissement de l'acte — par une accélération
du pouls, par une nervosité difficile à calmer, voire par des troubles
organiques.
Pour les uns, la domination est possible. Pour les autres, le con-
trôle et la lucidité d'exécution sont altérés. Les circonstances, l'éten-
due de l'enjeu, la notoriété engagée, l'état de santé entrent en ligne
de compte. Comme il y a maintes formes d'affections hépatiques, il
y a maintes formes de tracs. Souvent, celui de la scène exalte, porte
la fièvre dans le corps, facilite l'art de se mettre dans la peau d'un
personnage — comme on dit.
Le trac de l'athlète paralyse davantage. Lorsque Marcel Cerdan
montait sur le ring, masque tendu et blême, parfois verdâtre, il sa-
vait qu'il n'incarnait pas le rôle de Dupont, imaginé par l'auteur Du-
bois. Cerdan, boxeur, défendait la réputation de Cerdan. Dépouillé
de tout artifice, sans maquillage, sans travesti, sans attitude avan-
tageuse ou avantagée, il se livrait tel quel, seul, devant son public
et devant son adversaire.
Jules Ladoumègue raconte volontiers que la lutte contre le record
était pour lui un magnifique stimulant. Dégagé; l'esprit et la piste
libres, en course, il se trouvait à l'aise, éprouvait une véritable jouis-
sance : « J'ai vécu des minutes splendides ! », confesse-t-il. Mais lors-
qu'il sentait un rude adversaire à ses côtés, il « se trouvait gêné
dans ses pensées » — selon sa propre expression — et son enivrant
songe solitaire était interrompu. Avant une épreuve importante, il
ne se mettait en tenue qu'à la dernière minute. Il n'osait affronter
la piste ; il appréhendait l'alignement conventionnel au départ. Dans
les jours précédant le grand choc, il s'en était allé, des heures, dans
le bois proche où il avait échafaudé le déroulement de la lutte. Sensi-
ble, poète, il supputait, dessinait, créait en esprit le combat. Sur le
sable, il établissait des calculs, inscrivait des temps de passage. Rê-
veur, il croyait puiser son influx nerveux dans une préparation ima-
ginative.
A l'inverse de Ladoumègue, le hurdler André Marie n'aime pas
abandonner la tenue de ville à la dernière seconde. Il aspire à être
prêt longtemps avant l'heure fixée au programme pour son 110 m.
haies. Autre forme du trac : il a hâte d'en finir, il piaffe, il est im-
patient de savoir tout terminé. Il ressent une piqûre d'aiguille au
cœur. Il éprouve le besoin de se sentir un peu plus vieux.
Yves Cros, spécialiste des obstacles bas, avouait, après sa course
des Jeux de Londres qu'il avait fort mal dormi durant les deux nuits
et à peine mangé au cours des deux repas précédant la finale olym-
pique du 400 m. haies. Ses intestins étaient comme vrillés par l'ap-
préhension morbide.
Lorsque Raphaël Pujazon s'en vint, peu avant la finale du 3.000 m.
steeple, trouver son conseiller Joseph Maigrot, celui-ci comprit im-
médiatement en recueillant cette phrase : « Je ne sais pas ce que
j'ai. Une boule me gêne au-dessous de l'estomac. »
La ville de la finale du 800 m., à Uxbridge, la main de Marcel Han-
senne tremblait pour donner un autographe : cette main ne manquait
pourtant pas d'habitude. Les traits du champion étaient tirés, il ne
plaisantait plus de la même manière. Son ton ne paraissait plus aussi
caustique, aussi détaché. Il ne pouvait dissimuler que l'Américain
Whitfield l'inquiétait.
A l'opposé, Robert Chefdhôtel, qui ne s'émeut guère, trouve le
moyen de faire, en demi-finale — voire en finale — des Jeux la
course la plus habile qu'on puisse réaliser.
Le calme étrange d'un Whitfield, l'assurance folle d'un Cochran, la
robustesse d'un Eriksson, la hardiesse d'un Reiff, la quiétude mus-
culaire d'un Wint signent la condition psycho-physiologique de
l'athlète.
Je me souviens d'une conversation avec le fameux Dillard, calme-
ment assis sur une table du bureau postal d'Uxbridge. Roger Debaye
et moi lui demandions son favori pour la finale du 100 m. : « La
Beach gagnera, dit-il, sincère. Il est le meilleur. »
Nerveux, La Beach rata tous ses départs. Calme, isolé dans une
maîtrise de soi prodigieuse, Dillard — évin de la sélection olympi-
que du 110 m. haies à l'issue du meeting d'Evanston — enleva la
finale du 100 m. avec une netteté et une sûreté d'allure dignes d'un
Owens (1).
Francis Schewetta me confiait récemment qu'il éprouvait les mé-
faits du trac dans une course de relais, où il mesure la part indi-
viduelle de responsabilité qu'il porte en vue d'un résultat collectif.
Dans un 400 m. personnel, son cœur et son cerveau sont libres.
On a raillé Gilbert Prouteau, athlète, à propos de ses multiples es-
sais mordus. Ce n'est pas comédie de sa part : chez lui, le trac prend
un aspect maladif et ravageur. Sensitif, il bouillonne, explose, ne
tient pas en place. et dilapide son influx nerveux.
J'ai connu un coureur qui ne prit pas le départ d'un 110 m. haies
exclusivement par peur, une peur hépatique et invincible.
(1) — Les Américains n'ont pas du sport la même conception que
nous. Pour eux, c'est vraiment du sport, du « jeu ». Depuis leur
tendre enfance.
Il est singulier qu'on ne se soit pas appliqué davantage à résoudre
la question, c'est-à-dire à annihiler le trac, voire à le diminuer. La
technique, la dose de préparation, voire le régime alimentaire, ne
sont pas d'un poids décisif dans la balance lorsqu'un jeune homme
doué s'aligne, dans une finale nationale, européenne ou olympique
avec la peur au ventre, la peur impossible à maîtriser qui accélère
les battements cardiaques et rend mou comme une serviette.
La liste des champions et le palmarès des records eussent connu,
peut-être, d'autres titulaires, si le trac avait été scientifiquement
vaincu. Suffit-il de conseiller une « évasion », une distraction, la
veille d'une bataille sportive capitale ? Le « jardin secret » de cha-
cun surprendrait sans doute bien des éducateurs, si ceux-ci appli-
quaient des moyens d'introspection appropriés. Une page d'écriture,
quelques épreuves pratiques auxquelles on soumet avec tant de soin
les pilotes des modernes appareils à réaction, une gamme de tests
physiques et intellectuels permettraient d'aller plus avant dans la
connaissanc de l'athlète de grande compétition. Le trac se cache :
l'intéressé n'ose pas toujours l'avouer et il l'enveloppe d'une excuse.
« Je ne me sens pas bien ! », dit-il.
Aveu incomplet. La pratique de la maîtrise de soi dans tous les
actes de l'existence mène au contrôle en compétition sportive, disent
les conseillers bien intentionnés. Ce n'est pas certains, quelques-uns
sujets exceptionnels, ont besoin de ressentir le pincement au cœur,
l'énervement préalable. Il les excite, il les met en état d'exprimer
leurs dons. Qui sait ? Chefdhôtel, nanti du trac, eût peut-être battu
Hansenne ? Le problème reste entier. Il est si complexe, si variable,
qu'il ne peut être traité pour tous de la même façon et, en atten-
dant l'évolution de la psychanalyse, proposons aux plus grandes vic-
times du trac des procédés empiriques.
Le premier, c'est une règle de vie générale qui consiste à mettre
le sport à sa vraie place dans l'ordonnancement de ses occupations.
Perdre une course ou un concours n'est pas une affaire d'état. Ab-
solument détendu, jetant successivement ses efforts partout, Ignace
Heinrich enleva une deuxième place fort honnête aux Jeux de 1948.
Il faut rechercher à bien faire, certes, mais si « cela » ne va pas, le
drame n'est pas pour autant dans la famille. Le sport est une dis-
traction, un moyen d'occuper des loisirs. La terre ne s'arrêtera pas
de tourner parce que X a perdu la finale du championnat de Seine-
et-Rhône du lancement de la baguette.
La seconde loi consiste à faire abstraction de soi le plus souvent
possible. S'occuper des résultats des co-équipiers, leur rendre service,
les encourager, les soutenir, contribue singulièrement à détourner ses
préoccupations propres. L'obsession s'évanouit ainsi en partie.
En troisième lieu, il est capital, dans les périodes de grande com-
pétition, de né pas changer ses habitudes. Un régime de vie ne se
bouleverse pas la dernière semaine. Il est établi de longue date. Mé-
fions-nous, pour certains sujets, des « retraites » préalables. Bonnes
pour les uns, elles sont néfastes pour les autres. Restons, le plus
souvent, très près de ce que nous sommes dans le périodes norma-
les. On ne se sent jamais si bien que lorsqu'on ne s'observe pas. Ce
qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas régler son existence.
Une lecture passionnante, attachante, productive de réflexions, oc-
cupe l'esprit ailleurs, la veille ou dans les jours précédant l'heure H.
Elle aide à se concentrer, à se contrôler. La séance de cinéma dé-
pend. du film. Nous lui préférerions le concert ou la pièce de théâ-
tre : question de goût.
Par-dessus tout, et nous voudrions terminer ainsi, il faut être bon
avec son foie. Il est le siège même des combats que l'organisme li-
vre aux poisons internes. Le trac en est un.
Et l'on déterminera peut-être un jour avec certitude que l'absence
de maîtrise de so, que toutes les formes de la peur, sont essentielle-
ment d'origi nheépatique. Aujourd'hui, on le pense. Mais sans preu-
ves formelles.
Robert HERVET.
(Suite de la première page)
NOUVEAU TEXTE, art. 29 :
Tous les athlètes qui ne demanderont pas à changer de club pen-
dant la période de mutation seront, à la fin de celle-ci, automatique-
ment qualifié, à nouveau, pour leur ancien club, lequel devra apposer
sur leur licence le papillon au millésime de l'année sportive qui com-
mence, faute de quoi, ils ne pourraient participer à aucune compéti-
tion.
Il leur sera possible, toutefois, d'obtenir en cours d'année, une li-
cence « individuelle ». Cet article s'applique indistinctement aux caté- i
gories Cadets, Juniors, Seniors (Hommes et Femmes). j
NOUVEAU TEXTE, art. 30 : |
Licence individuelle. — Elle peut être délivrée à un athlète :
1°) Sur sa demande en dehors de la période de mutation Idans ce
cas elle ne sera pas échangeable contre une licence au titre, d'un club
pendant la période de mutation suivante, mais seulement un an après,
sur avis ae la Ligue régionale.
2°) Soit a la suite d'un refus de mutation (article 36).
Dans les deux cas ci-dessus, l'athlète est considéré comme membre
individuel aux termes de l'article 17.
NOUVEAU TEXTE, article 31 :
Tout athlète débutant, c'est-à-dire n'ayant jamais été licencié F.F.A.
ou n'ayant jamais participé à une épreuve sous l'égide d'une autre Fé-
dération, signant une licence individuelle en cours d'année, pourra être
autorisé à signer une licence au titre d'un club au cours de la période
suivante de mutation.
Article 37 (supprimé).
Ces dispositions seront valables à dater de la prochaine période de
mutation fixée du 16 au 31 octobre 1950.
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