Titre : Le Travailleur normand havrais : paraissant le dimanche
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Rouen)
Date d'édition : 1900-12-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32880313v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 décembre 1900 02 décembre 1900
Description : 1900/12/02 (A10,N511). 1900/12/02 (A10,N511).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
Description : Collection numérique : BIPFPIG27 Collection numérique : BIPFPIG27
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6393013z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-90656, JO-90677
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
t. DhiêDie:, D.n" o 811 Ee Numéro: CINQ Centimes Dimanche 2 I>Pc&rc ifcan
- ; imamma
- - t.. "&:
8eitte4nférieui*«raire et
- Départe méats ImiitFo^hes fr..
Autres Dôpartemeûeff. pk. »
SIX M@Ia
Seiûe-Ihférieiyv, Elure It,
9épMitBM«U limilrvpW -2 ir.50
tr 01. départements. 2fr:75
«M
aUs a*WHzri«uts ae palwjf à
MfflBtïÀ fWH» du
«spr awtï. -.
U TUVAULtin lOlllllll
H Jà. TB AIS
JKL. JTL
* –- * -.- - --
PARAISSANT LE DIMANCHES
Insertiona !
Annonces., la ligne 0 fr. 50
Avis d'inhumation - 1 fr.
Réol&ueB 2 fr. »»
- -
KédactiDD 1 AdminiUratiei 1]
ROUEN
Quai de Paris, 28
DURBAUX AU RAVa
il, Rue de Paru, a
es abonnements se paient à
l'avance et se tont à partir du 1er et
10 de chaque mois.
SEMAINE POLITIQUE
Le président Krtiger en France -
Réceptions enthousiastes -
L'attitude de la foule -
L'assistance publique,
Au milieu des acclamations enthou-
siastes, le Président Krüger a traversé
la Franco. Son voyage n'a été qu'une
longue stiite de réceptions chaleureuses
où chacun tenait à saluer « en lui
rhomîne en qui s'incarnent la résistance
d'une race et le symbole vivant du foyer
libre. »
A Paris, l'accueil qu'il a rencontré est
le plus éloquent témoignage de l'ardente
sympathie que lui portent tous les Fran-
çais, sans distinction d'opinion. Aussi
l'a-t-il bien compris et s'en est-il déclaré
touché.
A côté de ces preuves d'estime, de ces
acclamations, 4e cet enthousiasme
qui, en aucune «façouj ne nous surpren-
nent il est une chose importante à no-
ter : c'est la parfaite correction des fou-
• les à l'égard de la nation angl Use. Aussi
bien à Marseille qu'à Paris pas un cri
malveillant n'a été poussé contre les
oppresseurs des iBoëers, pas une mani
festation hostile à l'Angleterre ne s'est
produite. Et cela, il faut bien le reconnaî
tre, plonge dans un étonnement profond
nos bons amis d'Outre-Manche 1
Depuis que le GelderlaNd a quitte Lou-
renço-Marqués, les journaux abglail,sur
la fol de leurs correspondants de Paris,
leut ont dit et répété sur tous les tons que
les Fronçais se souciaient du Président
Krtiger et des Boers comme un poisson
d'une pomme et que les marques de sym.
pathie dont serait l'objet le vénérable
exilé n'avaient pour but que de fournir
une occasion, aux uns de faire une m8
nife station antiahglaise, aux autres de
se servir de cette manifestation pourren-
III'-.J8.1dlfl8tlPU 'W..I ¡ua41li;
y a juste huit jours, disait, en parlant de
l'accueil qui serait fait à M. Krtiger :
w Nous ne nous inquiétons pas de cette
dernière explosion d'anglophobie, mais
nous en prenons note.
Or, voici que, à Marseille et à Paris, la
foule a fait à M. Krtiger une ovation su-
perbe, mais sans laisser échapper le
moindre cri antianglais, sans q ue,comme
le reconnaît le 2 imes, il se soit produit
aucun incident dont l'Anglais le plus sus-
ceptible puisse se trouver blessé.
L'étonnement des Anglais se conçoit.
Des événements récents, le retour des
volontaires de la Cité, par exemple, sont
là pour leur rappeler que, à Londres,une
manifestation populaire dégénère vite en
saturnale, en brutales bousculades, en
répugnantes scènes d'ivresse, et ils cro-
yaient que Marseille et Paris se laisse
raient aller à des manifestations anti-
anglaiaes, comme celles que le Standard
et ses confrères leur faisaient prévoir,
et même espérer. Au lieu de cela, ils
ont vu une foule sachant absolument ce
qu'elle voulait et ce qu'elle faisait, fai-
sant preuve de tact, de bon sens et de
mesure, chose dont est absolument in-
capable une foule britanique. -
Le Times lui-même le reconnait, avec
une bonne foi complète et il déclare que
« r Angleterre a l'impérieux devoir de
noter, par esprit de simple justice, que
les manifestants de Paris ont su accueil-
lir M. Kruger sans pousser de cris offen-
sants pour ses adversaires. »
Nous voilà donc presqu'en bons termes
avec les compatriotes de Joë Chamber-
lain. Combien cela durera-t-il ?
Fort probablement aussi peu longtemps
que la bonne intelligence qui règne en
ce momment à l'Hôtel-de-Ville de Paris.
Par extraordinaire, en effet, les con-
seillers municipaux parisiens, viennent
de voter à l'unanimité. Le voilà bien
l'accord parfait, cher à M. Jules Lemai-
tret
Le Conseil était saisi d'une proposition
faite par M. Ghassaing-Ooyon au nom de
sa commission des économies, et tendante
à désigner une commission spéciale de
dix membres pour commencer les comp-
tes de de l'administration de l'Assistance
publique et pour faire connaître le plus
tôt possible au comité du budget les ré-
sultats de cet examen ainsi que les con-
closions pratiques à en tirer.. >
Une discussion assez confuse s'estW
gagëe stcr l'usage qu'on ferait des écn-
mies è réaliser. C'était un peu Fhfetdire
de lft pont de rom. H sera temps cI',
disputer sur le meilleur emploi de l'argent
quand on l'aura effectivement épargné.
C'est ce que le Conseil a fini par com-
prendre, et il s'est borné à statuer sur la
proposition de M. Chassaing-Goyon, qui
ne présageait rien. Bile a été adoptée
par 71 voix sur 71 votants, ce qui est un
beau résultat. Rien n'est plus légitime
que le désir du Conseil municipal que de
porter son attention sur l'organisation de
l'Assistance publique et sur l'emploi
qu'elle fait de ses ressources.
La Ville de Paris contribue à ses res-
sources, comme on sait, par une sub-
vention qui en forme environ les trois
cinquièmes, et dont cette année même,
on demandoencore l'augmentation. Beau-
coup do gens estiment que dans le bud-
get de la charité parisienne, les frais
d'administrtion tiennent une trop forte
place, que des gaspillages s'y produisent,
et qu'il serait aisé d'y réaliser des éco-
nomies dont le produit servirait à doter
des services d'assistance insuffisamment
dotés, notamment celui des secours à
domicile.
Voilà qui est bien pensé et, pour Eon
vote, le Conseil adroit à des éloges que
personne ne songera à lui marchander
Que voulez-vous, une fols n'es: pas cou-
tume !
CONTRE L'ACCOOLISME
On ne peut qu'applaudir à l'excellente et
opportune circulaire que le grand-maître de
'université, M. Georges LOYUes, vient
l'adresser aux recteurs contre lalcoollsmo.
Il les invite et il les charge d'inviter le per-
sonnel placé sous leur dépendance à une
sorte do croisade dont il espère les moiteurs
Jrets. 11 honore et il est sûr d'intéresser
L'Université tout entière en lui remettant le
soin de l'hygiène physique, intellectuelle et
morale do la nation. Elle fera, elle fait déjà
de son mieux pour remplir cotte nouvello
tâche. L'Aima Mater réussira t-cltc/nômo
avec la temps, à sevrer les alcooliques (.
On nous permottra, là dessus, quelques ré-
flexions.
L'a n -S, oignemcnt antialcoonquoasa. placo
n que
i
science comme la grammaireet l'arithméti-
que, Il peut s'enseigner et so répandre do
très bonne heure, n'tilre, pour parler Dlé.
cUclnalcnient, do propllylaxie,
Toutes les librairies classiques vendent,
d'excellent slableaux parlants a bon marché,
On y voit,représentés au vif, avec des cou-
leurs un peu grosses, maisellos n'en sont
que plus éloquentes, les nombreux désor
ares que l'alcool Inlrodultdans l'organisme
cl dans le cerveau do ses vie il m os. On attirera
l'attention des enfants sur ces peintures ;
on pourra môme les reproduire en petit sur
des h: ns points Illustres qu'ils emporteront
dans leurs familles cl qui seront, si J'ose di-
rc.^es véhicules de sobriété.
On pourra encore engagera Instituteurs
eL los présidents des commissions d'exa,
mens à donner volontiers comme sujets do
composition françaIse, narrations, ré-
flexions, clo., Misérable fin d'un alcoo-
lique ; Le delirtum tremens ; La mort rte
l'ouvricr Goupeau. 11 serait poul-étro hardi
de mettre Y Assommoir dans les bibliothè-
ques scolaires; eependnnt" avec quelques
suppressions (si l'auteur y consentait),
comme dans les éditions expurgées d'Aris-
tophane et d'Horace, je n'y verrais, en ce
qui me concerne, aucun inconvénient.
On pourrait enfin, avec les instituteurs,
les inspecteurs primaires, ceux d'académlei
les délégations cantonales, les municipalités
(surtout dans le Nord), bref, entre tous ceux
qui participent, aux Œuvres scolaires ou
post- scolaires créer des Associations, des
Syndicats locaux et régionaux qui feraient
1 gu ( i
la. guerre, une guerre sans merci, à. l'alcoo-
lisme. Ils existent déjà dans plusieurs con-
trées ; il n'y a plus qu'à en exciter le zèle
el. à en propager l'élablissomept.
Mais, si l'on veut, énorgiqucnient, com*
battre, frapper et détruire l'alcoolisme,
c'est peut-cire ailleurs qu'il faut toucher.
Nous ne voulons pas insinuer que le régime
démocratique soil par excellence le régime
des hoissonS; seulement, notre démocratie
a trop de complaisance pour les marchands
de vin. Il y en a de deux sortes : ceux qui
donnent à boire et à manger, de ceux-là
le commerce est licite, - et ceux qui ven-
dent de l'abrutissement : contre ceux-là ce
n'est pas la loi qui est muet: e, c'est la ré-
pression nui est. souvent molle.
La loi sur L'ivresse publique est affichée
dans tous les cabarets ou dans presque tous,
mais ce n'est qu'un écriteau ; s il est bon de
proclamer et d'afficher des lois pareilles, il
est encore meilleur de les appliquer. Quand
l'alcoolique, moins ménagé, saura que son
vice est coupable, parce qu'il est dégradant
et contagieux, qu'il l'expose à l'amende à la
prison, a la flétrissure, il mettra, peut-
être, un peu plus d'eau dans son vin ou
moins de trois-six dans son gloria.
Quand le cabaretier, d'autre part, le te-
nancier d'assomoir, le vendeur de poison,
plus surveillé et, à l'occasion, mieux répri-
mé, lors morne qu'il serait un électeur in-
fluent et un élu, saura, lui aussi, que, en
poussant sa èlicnlèle à l'alcoolisme, il s'ex-
pose à des contraventions, à des procès, à
la fermeture de sa boutique d'intoxication,
alors, sans cesser d'être accueillant aux bu-
veurs qui viennent se désalterer chez lui, il
sera moins hospitalier pour les ivrognes
qui viennent s'y endormir.
La circulaire de M. Georges Leygues fe-
rait, encore mieux augurer de ses effets si
elle était soutenue et corroborée par de vi-
goureux règlements de police, suivis, x-
mêmes, d'une camnafcfc infaisable et im-
pitoyable de répression. r
Le corps médical eL le corps universitaire
ne demandent pas mieux que de parler, de
marcher et dvagir ensemble contre l'alçoo.
lisme. Si M,.,te minière de la Justice voulait
bien aider son collègue do l'instruction pu-
blique par e presun etw
r Ooiïmc* action sufatt, sans
doute, plus eftlca et, >en dfcscehdant* un
peu dans la hiérarchie, rlfetittiteur, appuyé
sur le garde-etrermpètre, watt plus Ion.
•*'«»
TEMPS NOUVEAUX
1 I •
Le vieux président Kruger s'apprête &
quitter la France. Il va continuer son
voyage à travefis l'Europe. Sur son par-
cours à travers les villes étrangères les
acclamations qui l'ont accueilli dans no-
tre patrie se renouvelleront elles avec un
même enthousiasme ? C'est probable.Rien
ne saurait émouvoir plus le cœur des
hommes que le spectacle de ce grand
vieillard, personnification d'un petit pou-
pie brave, honnête, laborieux et qui va
disparaître du monde, parceque l'Angle-
terre a besoin des vastes territoires qu'il
occupe. llien ne saurait mieux démontrer
combien est odieuse la force brutale
lorsqu'elle prime le droit. Et l'humanité
qui, dans d'autres époques laisse passer
sans murmures les rapines des conqué-
rants semble s'être réveillée tout-à-coup
pour protester contre la spoliation. C'est
très bien.
Il importe de ne point laisser s'écouler
les événements sans chercher à en tirer
l'instructive leçon. Eh quoi t C'est chez
nous, dans notre France, hier encore l'a-
gresseur de Madagascar et du Tonkin,
c'est chez nous que la politique de con-
quêtes est si sévèrement réprouvée 1 Avec
quelle fièvre patriotique nous suivions, il
y a quelques années, la marche vers Ta-
nanarive ou vers les frontières de Chine
de nos troupes que ne rebutaient ni les
accidents du terrain, ni la maladie, ni les
embuscades ? Avec quelle joie n'accueil-
lions nous point la nouvelle de la con-
quête ? La conquête 1 C'est-à dire l'écra-
sement des dernières résistances, l'a-
néantissement des dernières armées, l'a.
veu d'impuissance du spolié envers le
spoliateur 1
Et voilà'quo toul-à-coup nos yeux q'ou-v
vrent à la lumière. Tout-à-coup nous pro-
testons contre los abus de la force ; tout-
à-coup nous nous faisons les champions
du drôit violé et de l'humanité outragée.
Nous n'en sommes pas encore à ce point
de blâmer nos conquôtes,mais nous trou-
vons mauvaises celles des autres. Pour-
quoi î
Parce que los-idées de justice, de li-
berté, d'égalité et de Fraternité font cha-
que jour, depuis ces derniers temps, un
t rogrès immense. Parce que la grande
voix de la Révolution Française, 90 ans
bâillonnée par les changements de la
politique, les guerres des peuples entre
eux et les guerres civiles, s'est fait en-
tendre à nouveau, dans la paix des dix
dernières années. Ce n'est point en vain
que se jette dans les sillons du monde la
semonce do l'idée juste. Elle peut dormir
longtemps sous la neige des hivers,Mais
l'heure vient toujours ou elle germe, ou
elle grandit, ou elle se lève, suivant l'ex-
pression du poète,
le Sceptre en main ou la tiare au front.
Ce sont d'abord les philosophes qui
blâment la conquête; puis des sectes éco-
nomiques ou politiques s'emparent de
l'idée. La persécution toujours s'attache
à leurs premiers pas. Quinze ans, vingt
ans, des siècles parfois, dort dans les
murs d'un cénacle restreint, .la formule
libératrice. Tout-à-coup, alors que per-
sonne ne s'y attend, l'événement se pro-
duit qui la délivre. Et, joyeuse, elle s'é-
lance par le monde, et les peuples l'accla.
ment, stupéfaits de l'avoir si longtemps
méconnue.
Alors elle s'installe partout, dans la
chamière comme dans le palais. L'ou-
vrier, que travaille la hantise du pain
quotidien, rêve une aurore ou, dans la
fraternité des peuples, personne ne souf-
frira plus. Et le puissant empereur, issu
des guerres triomphales, se dit que la
guerre est impie et qu'il existe d'autres
moyens de trancher les difficultés de la
politique C'est ainsi que se dissipent peu
à pou. les tempêtes amoncelées aux fron-
tières. Ainsi que la pensée des batailles
peu à peu disparaît. A quoi bon s'entre-
tuer, puisqu'on peut vivre d'accord? A
que ibon chercher à étendre le territoire
des républiques et des empires, puisque
Tdan& l?^lfoatipn des lois, de jour, en jour
moins tïïsparaies, dans chaque province,
dans (:l¡\aqll. état, l'homme laborieux
peut exister et se mouvoir avec la pleine
sSHgtocttfnr £ 3 ses besoins matériels et
ratasSlue liberté de sa pensée f
Il est .certain que l'heure n'est point
[ enicore venue où les gouvernements ré-
pudieront les erreurs du passé. Trop
d'intérêts nés de la barbarie se groupent
autour d'eux. C'est au moment où les
idées dont nous parlons commencent à
fleurir, que le militarisme à atteint l'a-
pogée de sa puissance. Or, le militarisme
oH certainement un mal, et peut-être le
pire des maux. Mais jusqu'alors c'est
uu mal nécessaire. Il serait impie d'en
vouloir guérir une nation en particulier.
Mais ce serait un gloire d'en guérir toutes
les nations à la fois. -
L'essence de l'esprit militaire, c'est de
rêver avancement et batailles. Dans le
Système moderne, toutes les générations
fissent par la caserne, et s'imprègnent
À cet esprit. De là, le jingoïsmo, le
nationalisme, toutes ces idées moyen-
âgeuses que le sago déplore, qu'il ne
siurait cependant blâmer trop haut,
pireeque l'écroulement des frontières
n î se produira point encore demain.
Ainsi nous nous heurtons à des ins-
titutions contradictoires, nous sommes
ballottés entre la justice et l'iniquité.
Humanitéde transition que noussommes!
Nous entrevoyons la lumière mais nous
vivons dans les ténèbres du passé. Nous
préparons la voie par laquelle nos on-
fants émigreront vers les régions ra-
dieuses -le la Sagesse. Semblables à des
prisonniers enchaînés dans la caverne
obscure, qui indiqueraient aux passants
libres le chemin de la lumière.
Et c'est toi, vaillant petit peuple de
laboureurs, qui, dernière victime de la
plus elfroyableinjustice,auras eu la gloire
immense de démontrer au monde com-
bien la guerre est impie et barbare.
C'est aux lueurs de tes incendies que
^humanité se sera reprise, et que, con-
ddiîïnant'les abus de la * force, elle mar-
chera à grands pas vers le soleil de jus-
tice qui doitéclairorles temps nouveaux.
Spartacus.
m -
A tort et à travers
L'arrioée de Krüger
Il n'est question, à l'heure actuelle, dans
tous les pays civilisés, que de « Krtiger le
Grand. comme l'appelle Caran d'Acbe, sans
ironie, et des ovations enthousiastes qui
l'accueillent en France.
Je ne dirai pas que c'est une sympathie
mystérieuse qui nous porte à admirer les lié
ros de cette guerre Interminable entre les
troupes alignées de Ghamberlainet leshom-
meseparplllôsdoGronjéjDewetjBothaeUant
d'autres. G eat, au contraire, une sympathto
bien définie en faveur du faible contre le
fort, surtout en faveur du faible qui défend
sa liberté contre des mercenaires qui ont
vendu la leur ! Gelte sympathie existe, à
l'état normal, chez tous les peuples libres.
Le FrançaisJP!us démonstratif que tous les
autrss européens, a salué d'acclamations
enthousiastes l'arrivée du Président Kr figer.
D'autres peuples l'admirent autant; mats
leurs manifestations seront moins groupées
moins spontanées que les nôtres. Nos qua-
lités, qui deviennent trop souvent nos dé-
fauts, nous invitent aux dénouements ra-
pides, par l'exaltation des énergies; ou, hé-
las, aux découragements anticipés, devant
quelque obstacle par trop résistant.
Le vieil homme d'Etat disait, mardi der-
nier, dans son discours à l'Hôtel-do-Ville,
que si tant de sympathie que nous lui té-
moignons ne servait de rien à sa caue, la
tristesse qu'il en garderait serait plus gran-
de encore que le bonheur qu'il en éprouve.
Qu'adviendra- t-tl ? My s t ère t
Cependant les étapes triomphales du
Président, de Marseille à Paris, reproduites
par la plume et par l'image, même dans
certains journaux anglais partisans de l'ar-
bitrage, tels que le Daily Graphio, font
le plus grand honneur à la population fran.
çaise. J al pu assister à la manifestation fa-
buleuse de l'arrivée devant l'Hôtel Scribe
et je ne me souviens pas avoir subi une im-
pression semblable depuis les funérailles
ne Victor Hugo, cette autre. entrée dans
l'immortalité.
Je vois encore la foule aux coins du Bou-
levard des Capucines et de la rue Daunou.
De l'autre côté, rue Scribe, dans les Im-
menses vitrines du magasin «Old Etigland»
les piles de drap écossais, les faisceaux de
cannes fines à poignées de métal, les valises
de cuir jaune, intitulées « handbaas ». car-
nies de nécessairel de toilette étincelants,
forment un fond ptccadllly derrière les
groupes dé sergots inoccupés. Sur le bou-
levard même, en face des chambres rete-
nues peur le Président, une maison porte
un écriteau réclame,or né d'un vaste cadran;
les lettres, depuis longtemps dédorées, s'en
détachent à peine. Ce sont les bureaux du
e Times » le grand journal anglais (traduc-
tion littérale Je « Temps.) où m. de Blowitz
vient quotidiennement rédiger ses dépêches
pour Londres. Les fenêtres sont ferméeb
et ne laissent entrevoir aucune tôle d'em-
ployé. La consigne est probablement ri.
goureuse. Mais un photographe drilétage
supérieur a arboré 'deux loues drapeaux
aux trois couleurs]' don t'les Cxi rémftés Sot-
tiot-
tantes semblent Trarguer les atgutlles-peln.
tes (lu cadran cot-servatnr. >
Dans la rue Daunou,* malgré "l'horizon
rétréci, chaque fenêtre est occupée par un
groupe Je lêtes avides de voif quelque
chose; c'est le quartier des modistes et cou-
turtères.Le long des balcons d'un cinquième
ttffteuue compagnie de jolies têtes ébourif-
fées s'aligne. Premières, modèles et appren-
ties se moquent des malheureux piétons
refoulés; ceux-ci leur envoient des baisers
en échange; quelques mauvais plaisants,
les mains en cornet, s'écrient: « Vive Sta-
Catherine » ; elles laissent tombsr sur eux
des fleurs de papier Jaune préparées pour
la fête de leur patronne.
Un murmure lointain s'élève; puis un
grand bruit de mer houleuse. On grimpe
vite sur les échafaudages classiques, trois
planches sur deux trélcauxjlepellt employé
paie quarante sous le fnoindra banvau d'é.
chelle; il économisera cela sur ses cigaret-
tes, pendant le mois. La chaussée attend
aussi, les omnibus, automohlles, fiacres,
landaus et victoriasO) sont groupés plus
loin, rue Auber. Les cochers oublient les
cngeulades et s'apprêtent à saluer très-bas
celui qui leur coupe le chemin. Lo Jockey-
Club est prespue au complet au-dessus du
Grand Café. On aperç Jit des femmes de
chambre aux mansardes, des grooms sur
les "kiosques, des marmitons qui eut lâché
le*-sous-sol pour la bordure des toits.
La rumeur approchées cordons d'agents
contiennent à peine les premières rangees
des trottoirs; voici là-bas des chevaux; on
les entend, ou entrevoit des casques. Crest
lui! un cri formidable et plongé déchire
toutes les poitrines: « Vive Krii^cr ! Vive
Krilgerf. chapeaux mous et chameaux
haut-de-forme, parapluleil, cannes, mou-
choirs, s'agitent ôperdumcnt.Des bouquets,
de petits bouquets de violettes d'hiver tom-
bent aux pieis au vieillard qui descend
lentement de sa voiture et se dirige, au mi-
lieu des mains tendues, vers la porte de
l'Hôtel. Les hourrahs redoublent : « Vive
Kruger! Vivent les lioërsl » Les petites
couturières de la rue Dauncu, devenues
très sérieuses, envoient à leur tour des
baisers sincères, au hasard, dans la direc-
tion de l'Hôtel Scribe.
« Au balcon 1 Au balcon ! » commence à
crier la foule. Une fenêtre s'ouvre et il ap-
paraît, grand, le dos légèrement voûtô.avcc
uue expression dephysiouornio inoubliable.
.11 plane, là-haut à ce balcon simple l'un
troisième étage, l'élu decette poignée d'hom-
mes dont nous avons suivi passionnément
tous les exploits. Il salue, en proie à une
émotion visible; son secrétaire, de la main,
lui montre la longue liguée des boulevards
envahis, la rue Daunou. grouillante, avec,
au loin, l'Avenue de l'Opéra où des gens
en ore ont oublié la circulation courante
pour l'acclamer. Un moment, sou bras
tombe en dehors du balcon; il semble u'a-
votr plus la force de saluer; sa tète s'allalso
un pou et l'on dirait qu'il songe à pleurer.
En bas, au contraire, beaucoup lovent la
tôte. de peur que les larmes do leurs pau-
pières ne tombent visiblement sur leurs
Joues,
O'est bien là l'émotion instinctive dont
nos esprits Inquiets sont toujours avides ,
mais c'est au moment do cette communion
suprême des sentiments que nous aurions
dû parler enfin do la trôve aux discordes !
Le peuplera bien compris 1 Mais, de plus
belle, matin et soir, les pamphlétaires de
chaque parti, grands soigneurs, gros bour-
geois ou marlous, recommencent les insi-
nuations, les insultes, les llHramtlong, en
se comparant à des héros de guérillas, lia
appellent cela, selon leur intÓrêt, ln lutte
pour la justice. Goux qui luttent vraiment
pour la justice n'ont pas besoin do l'annon-
cer, en lettres lumineuses, sur un balcon
de boulevard; ceux qui luttent vraiment
pour la patrie s'exposent à d'autres dangers
que celui do faire retomber, sur quelque
vague collaborateur,la responsabilité d'une
infamie; les combattants du Transvaal ne
chargent point leurs fusils avec de la fu-
mée sans poudre 1 et, môme au milieu de
leurs atroces mlsÓros, les vrais patriotes
dédaignent d'injurier l'ennemi. « Je suis
« convaincu quo la reine Victoria est ffifll
« informée sur notre situation.1 » s'écrie
le Président Kriiger aux délégations qui
l'assaillent.
Comme le -disait fort bien, ces jours-ci,
Paul Adam, le maître-écrivain :
« Bizarrerie 1 Les gens qui se posent en
adversaires des états-majors refusont de
réclamer avec lo vaincu, l'arbitrage inter-
national. Donc Ils remettent au basard des
combats le destin dos peuples.
Au contraire,ceux qui s'affirment comme
les défenseurs intransigeants do l'armée,
expriment leur enthousiasme pour l'homme
qui demande implicitement la suppressio 1
eces mômes arméos, puisque l'arbitrage
international substituera les juges aux sol-
dats,un code à la stratégie, et saura réduire
à néant la nécessité de la guerre affirmée
par les professeurs do patriotisme.
« Contradiction folle 1 »
Ce qui se passe depuis huit jours à Taris
est à l'honneur do la nation, mais consacre
définitivement la honte dos politiciens.
El c'est le pressentiment de ce résultat
qui m'a ému, autant et plus que l'apparition
du Président Krtiger,1e jour do son arrivée
La réception des marins russes et la vi-
site impériale de Nicolas Il ont provoqué, à
leur heure, un enthousiasme comparable à
quelque fête, après une victoire. L'arrivée
du grand vlel.lard, dont la race préférera
mourir que d'être asservie, a été saluée par
des cris d'admiration émue, des vivats
d'encouragement, avec une sorte de retour
sur nous-mêmes. Ou ne se pressait pas uni-
quement, sur son passage, alin de pouvoir
se vanter de l'avoir bien vu, mais par une
sorte d'attirance, de réveil, par le besoin te
surprendre le secret de cette énergie in-
domptable qui fera de ce grand vaincu de
l'histoire documentaire, un des plus grand:;
vainqueurs de la légende historique. Je ne
parle pas, Ici. de la légende pour enfants ;
mais bien de la légende des hommes, qui
ressemble aussi peu à l'histoiro sèche que
l'amour de l'honneur ne ressemble à la foi
trailôs !
Emile Lutz.
- - '-
Denrées agricoles
Le Jeu sur les denrées agricoles cause à
l'agriculturo et au commerce régulier de
graves préjudices et jet le une perturbation
dans les cours des transactions. Depuis
longtemps on se préoccupe de rechercher
quels seraient les moyens susceptibles d'ap-
porter un frein à cette façon pou honnete
de procéder à l'acquisition d'une fortune.
Ea Autriche tîette question est particulière-
agitée, et la ministère de l'Agriculture dé
ce pays a décidé de faire une ftquêle sur,
les marchés à terme qui ont lieu a la Bur
so de Vienne sur .1ft. "J)rodutts d'or lit ne
agricole; Une comi&ls&ion a été nommte à
cet effets sous la direction da M. le- b ou
de Beck,- et des experts, au nombre d 78,
ont été "désignés pour formuler les répon-
ses à un questionnaire rédigé en vue de
l'enquête «
LES ALMANACHS
Origine des Almanachs. His-
toire. Le Calendrier de la
Révolution. Variété et
utilité.
« Ajnvs. demande .r. Jourdain à suii
maître de philosophie, vous m'apprendrez
l'almanach pour savoir quand il y a de la
lune et quand il n'y en a point ! » Celle ré-
Ilexion. mise par iVloiiùro dans la bouche de
son Bourgeois gentilhomme, IIlC revient
à lïdép en cette saison de l'année où l'ap-
parition des almanachs est de vieille et tra-
ditionnelle coutume.
A la ville, les vitrines des librairies comme
les balles des à la campagne,
en regorgent ; et il en pleut, comme dit Ga-
vroche. et c'est en lin d'aulomuo. une autre
chute des feuilles, tantôt gaie et tourbillon-
nante, tantôt sentimentale et grave, comme
celle dont la nature nousoflre le spectacle.
AU surplus, quest-ce qu'un alinanach?
Lu question do M..Jourdain, dans sa naïveté,
semble porter sa réponse en elle-même. Un
almanach. enelrcl. est un table-du indiquant
les divisions de l'année, les mois, semaines
et jours, les phases de la lune, les aisull.
l'heure uù le soleil se lève e| se < oucbo (lUO-
tidiennement, l'époque dus éclipses, les
fêtes J'eligiciiscs, les épliômèrides, elc.
Les ctimologistcs, de leur côté, font venir
ee nom d'un mut m'abc qui veut dire le
compte, le comprit ou l'aleul. cl. cette dési-
gnation est bien en concordance avec la
définition et le hu l du petit livre.
il est vrai que d'autres chercheurs, sans
doute aussi savants que les premiers, font
venir ce vocable du bas latin almanachiis,
bas grec almcnuhon, noms, soutiennent-Ils,
donnés par Eusébe à des calendriers égyp-
llell !
Je ne discuterai pas entre ces doctes per-
sonnes, mais je ferai remarquer, dans un
autre ordre d'idées, que les explicaiions de
ces messieurs,pi'ouvenl runenmimol'aulrc,
la haute antiquité et l'universalité des alnia-
nacbs.
Les Egyptieus et les Ci les oui connus;
les Fastes dus Romains répondaient à la
mémo ilIl'O,cl c'est àleur lerniode Calendes
que notre expression de calendrier doit son.
origine. Les Indiens et les Chinois em-
ploient aussi les almannchs depuis un temps
immémorial. Mais c'est surtout dans los
pays chrétiens qu'ils devinrent rapidement
d'un usage général; nu moyen-âge on les
collait sur les livres d'église, ou les copiait
sur les feuillets, où ils servaient à indiquer
les jours fériés.
L usage des almanachs annuels date de
l't imprimerie, très pretnifrs rédacteurs en
furent des astrologues et des médecins, de
même qu'au lourd liul ce sont cncoro des
astronomes ol des mathématiciens qui on
rédigent les parties techniques.
Grands scrutateurs du ciel astrologucs fameux,
Maîtres Il.'s vents, lie 1;, tf'npetc,
Docteurs en alnlannclis. Dabinct eL Malhlcux,
I/avenlr est dans vutro tete.
Ce coupletdu bon chansonnier mitonnais,
Jules Mnrguorln, fait précisément allusion
à l'allure prophétique que prirent, iés le
début, les ahnanaons imprimés. Les rédac-
tcursouivnl vile fait d'ajouter à leur compul
du temps,la prédiction des événements nui
devaient nrri\ ri* dans les diverses saisons
el les divers mois do l'année future, les
grandes intempéries, les neiges, les
grêles, les tempêtes, les inondations, le
sécheresses, presque toujours avec assez
de vraisemblance pour laisser un peu plus
de probabilité- à l'événement qu'à, sa non
réalisation. G.'t ensemble de puérilités a
fait, durantu.i grand nombre d'aunees, le
succès des prédictions attribuées à l'astro-
nome Nos! rndamus, publiées dans le petit
Alinanach de Liège.
11 esl évident qu'à celle époque où l'igno-
rance populaire était malheureusement no-
toire, ces pi'édict ions, en raison de leur côté
utilitaire, ne. pouvaient manquer de séduire,
par exemple, les braves paysans des cam-
pagnes cauchoises ou les vieux pêcheurs
des rivages de la Manche.
La lléu'lul iou,àlaquello rien n'échappait,
tenla.de révolulionner aussi le. calendrier !
.Joseph de Maislre disait, en parlant do la
Convention : « Kllea une académie de sa-
vants cl ienl de faire un alinanach faux ! »
Il \;lil. Ifll'I, car l'annuaire des citoyens
L a p I a.( ̃• e e I La I a 11 de. m :i 1g r é ce r t a i n s d éf au t s,
valaienl mieux que les almanachs de l'em-
pereur .1 nies César ou dupapcGrégoireXl 11.
Je u'ai pas la prétention de disciiter l'uni-
Wii astronomique do la Couvent ion, les in-
convénients eu sont bien connus, il esl bon
cependant de faire ressortir, puisque l'oc-
casion s en présenté,queiques-unsdes avan-
tages qu'elle présentait.
D'abord le point noir île l'année républi-
caine, si septembre ] ;!I:2, jour de l'équinoxc
d'automne, coïncidait avec un moment lixe
invariable à peu près, do !a révolu lion de
notre globe' aulour du soleil, et lesdivisions
trimestrielles élaient conformes au cours
naturel des choses.
Par une rencontre singulière cl comme,
pour donner à l\euvre scientifique la sanc-
tion d'un arrêt de l'histoire, l'ère el l'année,
nouvelles s'étaient ouvertes à la claie d'un
fait certain, solennel, d'inllucnce univer-
selle. la proclamation de la République fran-
çaise.
Ce n'est qu'un hasard, mais le hasard
était heureux : le s ileilet lalerre semblaient
s'être concertés pour donner eu commun
uu point de. départ, tout à la fois Immain et
céleste, à la conipulation des temps nou-
veaux.
L'ouverlurede l'année républicaine avait
ainsi une date astronomique el historique,
tandis que l'année actuelle ne pari ni d'un
événement terrestre, ni d'un moment uuel-
conquc des revendions du ciel.
iïn etl'el, depuis que Grégoire XIII a pré-
féré le lr janvier à la fête mobile de Pâ-
ques, connue Jour de l'An, celui-ci no s'ou-
vranl plus vers l'équinoxc du printemps, no
le ni dans les cieux. .\Ii,
répond à quoi que ce soil, ni sur notre bou-
Le T1 janvier cl le ?,\ décembre même, en
celle tin de siècle ne s'accordent ni avec los
astres, ni avec les signes, ni avec l'histoire
sacr< f l'<.
sacrée ou profane. Le ces deux dates, dont
l'une ouvre l année que l'autre ferme, celle-
là ne commence, cHie-ei ne tiuii rien !
1.\ l'honneur de ('alinanach de la C >n\on-
Iîqu #Ou peut direeiM-oi'eque s'il renfermait
U]J\ Idée heureuse-id hien rendue, c'était
'F.dè 1:1, dl;/lllmill
"'J"àFc parce que les nlogismes de Fa-
bqj^flî&lanliue ont un parfum d'antiquité
"gye&iueet lytine, qui Irouble. les sens et le
uervaU 1 Ksl-Qe parce que la Révolution,
étant déjà, bien loin, le temps les a mûriset
- ; imamma
- - t.. "&:
8eitte4nférieui*«raire et
- Départe méats ImiitFo^hes fr..
Autres Dôpartemeûeff. pk. »
SIX M@Ia
Seiûe-Ihférieiyv, Elure It,
9épMitBM«U limilrvpW -2 ir.50
tr 01. départements. 2fr:75
«M
aUs a*WHzri«uts ae palwjf à
MfflBtïÀ fWH» du
«spr awtï. -.
U TUVAULtin lOlllllll
H Jà. TB AIS
JKL. JTL
* –- * -.- - --
PARAISSANT LE DIMANCHES
Insertiona !
Annonces., la ligne 0 fr. 50
Avis d'inhumation - 1 fr.
Réol&ueB 2 fr. »»
- -
KédactiDD 1 AdminiUratiei 1]
ROUEN
Quai de Paris, 28
DURBAUX AU RAVa
il, Rue de Paru, a
es abonnements se paient à
l'avance et se tont à partir du 1er et
10 de chaque mois.
SEMAINE POLITIQUE
Le président Krtiger en France -
Réceptions enthousiastes -
L'attitude de la foule -
L'assistance publique,
Au milieu des acclamations enthou-
siastes, le Président Krüger a traversé
la Franco. Son voyage n'a été qu'une
longue stiite de réceptions chaleureuses
où chacun tenait à saluer « en lui
rhomîne en qui s'incarnent la résistance
d'une race et le symbole vivant du foyer
libre. »
A Paris, l'accueil qu'il a rencontré est
le plus éloquent témoignage de l'ardente
sympathie que lui portent tous les Fran-
çais, sans distinction d'opinion. Aussi
l'a-t-il bien compris et s'en est-il déclaré
touché.
A côté de ces preuves d'estime, de ces
acclamations, 4e cet enthousiasme
qui, en aucune «façouj ne nous surpren-
nent il est une chose importante à no-
ter : c'est la parfaite correction des fou-
• les à l'égard de la nation angl Use. Aussi
bien à Marseille qu'à Paris pas un cri
malveillant n'a été poussé contre les
oppresseurs des iBoëers, pas une mani
festation hostile à l'Angleterre ne s'est
produite. Et cela, il faut bien le reconnaî
tre, plonge dans un étonnement profond
nos bons amis d'Outre-Manche 1
Depuis que le GelderlaNd a quitte Lou-
renço-Marqués, les journaux abglail,sur
la fol de leurs correspondants de Paris,
leut ont dit et répété sur tous les tons que
les Fronçais se souciaient du Président
Krtiger et des Boers comme un poisson
d'une pomme et que les marques de sym.
pathie dont serait l'objet le vénérable
exilé n'avaient pour but que de fournir
une occasion, aux uns de faire une m8
nife station antiahglaise, aux autres de
se servir de cette manifestation pourren-
III'-.J8.1dlfl8tlPU 'W..I ¡ua41li;
y a juste huit jours, disait, en parlant de
l'accueil qui serait fait à M. Krtiger :
w Nous ne nous inquiétons pas de cette
dernière explosion d'anglophobie, mais
nous en prenons note.
Or, voici que, à Marseille et à Paris, la
foule a fait à M. Krtiger une ovation su-
perbe, mais sans laisser échapper le
moindre cri antianglais, sans q ue,comme
le reconnaît le 2 imes, il se soit produit
aucun incident dont l'Anglais le plus sus-
ceptible puisse se trouver blessé.
L'étonnement des Anglais se conçoit.
Des événements récents, le retour des
volontaires de la Cité, par exemple, sont
là pour leur rappeler que, à Londres,une
manifestation populaire dégénère vite en
saturnale, en brutales bousculades, en
répugnantes scènes d'ivresse, et ils cro-
yaient que Marseille et Paris se laisse
raient aller à des manifestations anti-
anglaiaes, comme celles que le Standard
et ses confrères leur faisaient prévoir,
et même espérer. Au lieu de cela, ils
ont vu une foule sachant absolument ce
qu'elle voulait et ce qu'elle faisait, fai-
sant preuve de tact, de bon sens et de
mesure, chose dont est absolument in-
capable une foule britanique. -
Le Times lui-même le reconnait, avec
une bonne foi complète et il déclare que
« r Angleterre a l'impérieux devoir de
noter, par esprit de simple justice, que
les manifestants de Paris ont su accueil-
lir M. Kruger sans pousser de cris offen-
sants pour ses adversaires. »
Nous voilà donc presqu'en bons termes
avec les compatriotes de Joë Chamber-
lain. Combien cela durera-t-il ?
Fort probablement aussi peu longtemps
que la bonne intelligence qui règne en
ce momment à l'Hôtel-de-Ville de Paris.
Par extraordinaire, en effet, les con-
seillers municipaux parisiens, viennent
de voter à l'unanimité. Le voilà bien
l'accord parfait, cher à M. Jules Lemai-
tret
Le Conseil était saisi d'une proposition
faite par M. Ghassaing-Ooyon au nom de
sa commission des économies, et tendante
à désigner une commission spéciale de
dix membres pour commencer les comp-
tes de de l'administration de l'Assistance
publique et pour faire connaître le plus
tôt possible au comité du budget les ré-
sultats de cet examen ainsi que les con-
closions pratiques à en tirer.. >
Une discussion assez confuse s'estW
gagëe stcr l'usage qu'on ferait des écn-
mies è réaliser. C'était un peu Fhfetdire
de lft pont de rom. H sera temps cI',
disputer sur le meilleur emploi de l'argent
quand on l'aura effectivement épargné.
C'est ce que le Conseil a fini par com-
prendre, et il s'est borné à statuer sur la
proposition de M. Chassaing-Goyon, qui
ne présageait rien. Bile a été adoptée
par 71 voix sur 71 votants, ce qui est un
beau résultat. Rien n'est plus légitime
que le désir du Conseil municipal que de
porter son attention sur l'organisation de
l'Assistance publique et sur l'emploi
qu'elle fait de ses ressources.
La Ville de Paris contribue à ses res-
sources, comme on sait, par une sub-
vention qui en forme environ les trois
cinquièmes, et dont cette année même,
on demandoencore l'augmentation. Beau-
coup do gens estiment que dans le bud-
get de la charité parisienne, les frais
d'administrtion tiennent une trop forte
place, que des gaspillages s'y produisent,
et qu'il serait aisé d'y réaliser des éco-
nomies dont le produit servirait à doter
des services d'assistance insuffisamment
dotés, notamment celui des secours à
domicile.
Voilà qui est bien pensé et, pour Eon
vote, le Conseil adroit à des éloges que
personne ne songera à lui marchander
Que voulez-vous, une fols n'es: pas cou-
tume !
CONTRE L'ACCOOLISME
On ne peut qu'applaudir à l'excellente et
opportune circulaire que le grand-maître de
'université, M. Georges LOYUes, vient
l'adresser aux recteurs contre lalcoollsmo.
Il les invite et il les charge d'inviter le per-
sonnel placé sous leur dépendance à une
sorte do croisade dont il espère les moiteurs
Jrets. 11 honore et il est sûr d'intéresser
L'Université tout entière en lui remettant le
soin de l'hygiène physique, intellectuelle et
morale do la nation. Elle fera, elle fait déjà
de son mieux pour remplir cotte nouvello
tâche. L'Aima Mater réussira t-cltc/nômo
avec la temps, à sevrer les alcooliques (.
On nous permottra, là dessus, quelques ré-
flexions.
L'a n -S, oignemcnt antialcoonquoasa. placo
n que
i
science comme la grammaireet l'arithméti-
que, Il peut s'enseigner et so répandre do
très bonne heure, n'tilre, pour parler Dlé.
cUclnalcnient, do propllylaxie,
Toutes les librairies classiques vendent,
d'excellent slableaux parlants a bon marché,
On y voit,représentés au vif, avec des cou-
leurs un peu grosses, maisellos n'en sont
que plus éloquentes, les nombreux désor
ares que l'alcool Inlrodultdans l'organisme
cl dans le cerveau do ses vie il m os. On attirera
l'attention des enfants sur ces peintures ;
on pourra môme les reproduire en petit sur
des h: ns points Illustres qu'ils emporteront
dans leurs familles cl qui seront, si J'ose di-
rc.^es véhicules de sobriété.
On pourra encore engagera Instituteurs
eL los présidents des commissions d'exa,
mens à donner volontiers comme sujets do
composition françaIse, narrations, ré-
flexions, clo., Misérable fin d'un alcoo-
lique ; Le delirtum tremens ; La mort rte
l'ouvricr Goupeau. 11 serait poul-étro hardi
de mettre Y Assommoir dans les bibliothè-
ques scolaires; eependnnt" avec quelques
suppressions (si l'auteur y consentait),
comme dans les éditions expurgées d'Aris-
tophane et d'Horace, je n'y verrais, en ce
qui me concerne, aucun inconvénient.
On pourrait enfin, avec les instituteurs,
les inspecteurs primaires, ceux d'académlei
les délégations cantonales, les municipalités
(surtout dans le Nord), bref, entre tous ceux
qui participent, aux Œuvres scolaires ou
post- scolaires créer des Associations, des
Syndicats locaux et régionaux qui feraient
1 gu ( i
la. guerre, une guerre sans merci, à. l'alcoo-
lisme. Ils existent déjà dans plusieurs con-
trées ; il n'y a plus qu'à en exciter le zèle
el. à en propager l'élablissomept.
Mais, si l'on veut, énorgiqucnient, com*
battre, frapper et détruire l'alcoolisme,
c'est peut-cire ailleurs qu'il faut toucher.
Nous ne voulons pas insinuer que le régime
démocratique soil par excellence le régime
des hoissonS; seulement, notre démocratie
a trop de complaisance pour les marchands
de vin. Il y en a de deux sortes : ceux qui
donnent à boire et à manger, de ceux-là
le commerce est licite, - et ceux qui ven-
dent de l'abrutissement : contre ceux-là ce
n'est pas la loi qui est muet: e, c'est la ré-
pression nui est. souvent molle.
La loi sur L'ivresse publique est affichée
dans tous les cabarets ou dans presque tous,
mais ce n'est qu'un écriteau ; s il est bon de
proclamer et d'afficher des lois pareilles, il
est encore meilleur de les appliquer. Quand
l'alcoolique, moins ménagé, saura que son
vice est coupable, parce qu'il est dégradant
et contagieux, qu'il l'expose à l'amende à la
prison, a la flétrissure, il mettra, peut-
être, un peu plus d'eau dans son vin ou
moins de trois-six dans son gloria.
Quand le cabaretier, d'autre part, le te-
nancier d'assomoir, le vendeur de poison,
plus surveillé et, à l'occasion, mieux répri-
mé, lors morne qu'il serait un électeur in-
fluent et un élu, saura, lui aussi, que, en
poussant sa èlicnlèle à l'alcoolisme, il s'ex-
pose à des contraventions, à des procès, à
la fermeture de sa boutique d'intoxication,
alors, sans cesser d'être accueillant aux bu-
veurs qui viennent se désalterer chez lui, il
sera moins hospitalier pour les ivrognes
qui viennent s'y endormir.
La circulaire de M. Georges Leygues fe-
rait, encore mieux augurer de ses effets si
elle était soutenue et corroborée par de vi-
goureux règlements de police, suivis, x-
mêmes, d'une camnafcfc infaisable et im-
pitoyable de répression. r
Le corps médical eL le corps universitaire
ne demandent pas mieux que de parler, de
marcher et dvagir ensemble contre l'alçoo.
lisme. Si M,.,te minière de la Justice voulait
bien aider son collègue do l'instruction pu-
blique par e presun etw
r Ooiïmc* action sufatt, sans
doute, plus eftlca et, >en dfcscehdant* un
peu dans la hiérarchie, rlfetittiteur, appuyé
sur le garde-etrermpètre, watt plus Ion.
•*'«»
TEMPS NOUVEAUX
1 I •
Le vieux président Kruger s'apprête &
quitter la France. Il va continuer son
voyage à travefis l'Europe. Sur son par-
cours à travers les villes étrangères les
acclamations qui l'ont accueilli dans no-
tre patrie se renouvelleront elles avec un
même enthousiasme ? C'est probable.Rien
ne saurait émouvoir plus le cœur des
hommes que le spectacle de ce grand
vieillard, personnification d'un petit pou-
pie brave, honnête, laborieux et qui va
disparaître du monde, parceque l'Angle-
terre a besoin des vastes territoires qu'il
occupe. llien ne saurait mieux démontrer
combien est odieuse la force brutale
lorsqu'elle prime le droit. Et l'humanité
qui, dans d'autres époques laisse passer
sans murmures les rapines des conqué-
rants semble s'être réveillée tout-à-coup
pour protester contre la spoliation. C'est
très bien.
Il importe de ne point laisser s'écouler
les événements sans chercher à en tirer
l'instructive leçon. Eh quoi t C'est chez
nous, dans notre France, hier encore l'a-
gresseur de Madagascar et du Tonkin,
c'est chez nous que la politique de con-
quêtes est si sévèrement réprouvée 1 Avec
quelle fièvre patriotique nous suivions, il
y a quelques années, la marche vers Ta-
nanarive ou vers les frontières de Chine
de nos troupes que ne rebutaient ni les
accidents du terrain, ni la maladie, ni les
embuscades ? Avec quelle joie n'accueil-
lions nous point la nouvelle de la con-
quête ? La conquête 1 C'est-à dire l'écra-
sement des dernières résistances, l'a-
néantissement des dernières armées, l'a.
veu d'impuissance du spolié envers le
spoliateur 1
Et voilà'quo toul-à-coup nos yeux q'ou-v
vrent à la lumière. Tout-à-coup nous pro-
testons contre los abus de la force ; tout-
à-coup nous nous faisons les champions
du drôit violé et de l'humanité outragée.
Nous n'en sommes pas encore à ce point
de blâmer nos conquôtes,mais nous trou-
vons mauvaises celles des autres. Pour-
quoi î
Parce que los-idées de justice, de li-
berté, d'égalité et de Fraternité font cha-
que jour, depuis ces derniers temps, un
t rogrès immense. Parce que la grande
voix de la Révolution Française, 90 ans
bâillonnée par les changements de la
politique, les guerres des peuples entre
eux et les guerres civiles, s'est fait en-
tendre à nouveau, dans la paix des dix
dernières années. Ce n'est point en vain
que se jette dans les sillons du monde la
semonce do l'idée juste. Elle peut dormir
longtemps sous la neige des hivers,Mais
l'heure vient toujours ou elle germe, ou
elle grandit, ou elle se lève, suivant l'ex-
pression du poète,
le Sceptre en main ou la tiare au front.
Ce sont d'abord les philosophes qui
blâment la conquête; puis des sectes éco-
nomiques ou politiques s'emparent de
l'idée. La persécution toujours s'attache
à leurs premiers pas. Quinze ans, vingt
ans, des siècles parfois, dort dans les
murs d'un cénacle restreint, .la formule
libératrice. Tout-à-coup, alors que per-
sonne ne s'y attend, l'événement se pro-
duit qui la délivre. Et, joyeuse, elle s'é-
lance par le monde, et les peuples l'accla.
ment, stupéfaits de l'avoir si longtemps
méconnue.
Alors elle s'installe partout, dans la
chamière comme dans le palais. L'ou-
vrier, que travaille la hantise du pain
quotidien, rêve une aurore ou, dans la
fraternité des peuples, personne ne souf-
frira plus. Et le puissant empereur, issu
des guerres triomphales, se dit que la
guerre est impie et qu'il existe d'autres
moyens de trancher les difficultés de la
politique C'est ainsi que se dissipent peu
à pou. les tempêtes amoncelées aux fron-
tières. Ainsi que la pensée des batailles
peu à peu disparaît. A quoi bon s'entre-
tuer, puisqu'on peut vivre d'accord? A
que ibon chercher à étendre le territoire
des républiques et des empires, puisque
Tdan& l?^lfoatipn des lois, de jour, en jour
moins tïïsparaies, dans chaque province,
dans (:l¡\aqll. état, l'homme laborieux
peut exister et se mouvoir avec la pleine
sSHgtocttfnr £ 3 ses besoins matériels et
ratasSlue liberté de sa pensée f
Il est .certain que l'heure n'est point
[ enicore venue où les gouvernements ré-
pudieront les erreurs du passé. Trop
d'intérêts nés de la barbarie se groupent
autour d'eux. C'est au moment où les
idées dont nous parlons commencent à
fleurir, que le militarisme à atteint l'a-
pogée de sa puissance. Or, le militarisme
oH certainement un mal, et peut-être le
pire des maux. Mais jusqu'alors c'est
uu mal nécessaire. Il serait impie d'en
vouloir guérir une nation en particulier.
Mais ce serait un gloire d'en guérir toutes
les nations à la fois. -
L'essence de l'esprit militaire, c'est de
rêver avancement et batailles. Dans le
Système moderne, toutes les générations
fissent par la caserne, et s'imprègnent
À cet esprit. De là, le jingoïsmo, le
nationalisme, toutes ces idées moyen-
âgeuses que le sago déplore, qu'il ne
siurait cependant blâmer trop haut,
pireeque l'écroulement des frontières
n î se produira point encore demain.
Ainsi nous nous heurtons à des ins-
titutions contradictoires, nous sommes
ballottés entre la justice et l'iniquité.
Humanitéde transition que noussommes!
Nous entrevoyons la lumière mais nous
vivons dans les ténèbres du passé. Nous
préparons la voie par laquelle nos on-
fants émigreront vers les régions ra-
dieuses -le la Sagesse. Semblables à des
prisonniers enchaînés dans la caverne
obscure, qui indiqueraient aux passants
libres le chemin de la lumière.
Et c'est toi, vaillant petit peuple de
laboureurs, qui, dernière victime de la
plus elfroyableinjustice,auras eu la gloire
immense de démontrer au monde com-
bien la guerre est impie et barbare.
C'est aux lueurs de tes incendies que
^humanité se sera reprise, et que, con-
ddiîïnant'les abus de la * force, elle mar-
chera à grands pas vers le soleil de jus-
tice qui doitéclairorles temps nouveaux.
Spartacus.
m -
A tort et à travers
L'arrioée de Krüger
Il n'est question, à l'heure actuelle, dans
tous les pays civilisés, que de « Krtiger le
Grand. comme l'appelle Caran d'Acbe, sans
ironie, et des ovations enthousiastes qui
l'accueillent en France.
Je ne dirai pas que c'est une sympathie
mystérieuse qui nous porte à admirer les lié
ros de cette guerre Interminable entre les
troupes alignées de Ghamberlainet leshom-
meseparplllôsdoGronjéjDewetjBothaeUant
d'autres. G eat, au contraire, une sympathto
bien définie en faveur du faible contre le
fort, surtout en faveur du faible qui défend
sa liberté contre des mercenaires qui ont
vendu la leur ! Gelte sympathie existe, à
l'état normal, chez tous les peuples libres.
Le FrançaisJP!us démonstratif que tous les
autrss européens, a salué d'acclamations
enthousiastes l'arrivée du Président Kr figer.
D'autres peuples l'admirent autant; mats
leurs manifestations seront moins groupées
moins spontanées que les nôtres. Nos qua-
lités, qui deviennent trop souvent nos dé-
fauts, nous invitent aux dénouements ra-
pides, par l'exaltation des énergies; ou, hé-
las, aux découragements anticipés, devant
quelque obstacle par trop résistant.
Le vieil homme d'Etat disait, mardi der-
nier, dans son discours à l'Hôtel-do-Ville,
que si tant de sympathie que nous lui té-
moignons ne servait de rien à sa caue, la
tristesse qu'il en garderait serait plus gran-
de encore que le bonheur qu'il en éprouve.
Qu'adviendra- t-tl ? My s t ère t
Cependant les étapes triomphales du
Président, de Marseille à Paris, reproduites
par la plume et par l'image, même dans
certains journaux anglais partisans de l'ar-
bitrage, tels que le Daily Graphio, font
le plus grand honneur à la population fran.
çaise. J al pu assister à la manifestation fa-
buleuse de l'arrivée devant l'Hôtel Scribe
et je ne me souviens pas avoir subi une im-
pression semblable depuis les funérailles
ne Victor Hugo, cette autre. entrée dans
l'immortalité.
Je vois encore la foule aux coins du Bou-
levard des Capucines et de la rue Daunou.
De l'autre côté, rue Scribe, dans les Im-
menses vitrines du magasin «Old Etigland»
les piles de drap écossais, les faisceaux de
cannes fines à poignées de métal, les valises
de cuir jaune, intitulées « handbaas ». car-
nies de nécessairel de toilette étincelants,
forment un fond ptccadllly derrière les
groupes dé sergots inoccupés. Sur le bou-
levard même, en face des chambres rete-
nues peur le Président, une maison porte
un écriteau réclame,or né d'un vaste cadran;
les lettres, depuis longtemps dédorées, s'en
détachent à peine. Ce sont les bureaux du
e Times » le grand journal anglais (traduc-
tion littérale Je « Temps.) où m. de Blowitz
vient quotidiennement rédiger ses dépêches
pour Londres. Les fenêtres sont ferméeb
et ne laissent entrevoir aucune tôle d'em-
ployé. La consigne est probablement ri.
goureuse. Mais un photographe drilétage
supérieur a arboré 'deux loues drapeaux
aux trois couleurs]' don t'les Cxi rémftés Sot-
tiot-
tantes semblent Trarguer les atgutlles-peln.
tes (lu cadran cot-servatnr. >
Dans la rue Daunou,* malgré "l'horizon
rétréci, chaque fenêtre est occupée par un
groupe Je lêtes avides de voif quelque
chose; c'est le quartier des modistes et cou-
turtères.Le long des balcons d'un cinquième
ttffteuue compagnie de jolies têtes ébourif-
fées s'aligne. Premières, modèles et appren-
ties se moquent des malheureux piétons
refoulés; ceux-ci leur envoient des baisers
en échange; quelques mauvais plaisants,
les mains en cornet, s'écrient: « Vive Sta-
Catherine » ; elles laissent tombsr sur eux
des fleurs de papier Jaune préparées pour
la fête de leur patronne.
Un murmure lointain s'élève; puis un
grand bruit de mer houleuse. On grimpe
vite sur les échafaudages classiques, trois
planches sur deux trélcauxjlepellt employé
paie quarante sous le fnoindra banvau d'é.
chelle; il économisera cela sur ses cigaret-
tes, pendant le mois. La chaussée attend
aussi, les omnibus, automohlles, fiacres,
landaus et victoriasO) sont groupés plus
loin, rue Auber. Les cochers oublient les
cngeulades et s'apprêtent à saluer très-bas
celui qui leur coupe le chemin. Lo Jockey-
Club est prespue au complet au-dessus du
Grand Café. On aperç Jit des femmes de
chambre aux mansardes, des grooms sur
les "kiosques, des marmitons qui eut lâché
le*-sous-sol pour la bordure des toits.
La rumeur approchées cordons d'agents
contiennent à peine les premières rangees
des trottoirs; voici là-bas des chevaux; on
les entend, ou entrevoit des casques. Crest
lui! un cri formidable et plongé déchire
toutes les poitrines: « Vive Krii^cr ! Vive
Krilgerf. chapeaux mous et chameaux
haut-de-forme, parapluleil, cannes, mou-
choirs, s'agitent ôperdumcnt.Des bouquets,
de petits bouquets de violettes d'hiver tom-
bent aux pieis au vieillard qui descend
lentement de sa voiture et se dirige, au mi-
lieu des mains tendues, vers la porte de
l'Hôtel. Les hourrahs redoublent : « Vive
Kruger! Vivent les lioërsl » Les petites
couturières de la rue Dauncu, devenues
très sérieuses, envoient à leur tour des
baisers sincères, au hasard, dans la direc-
tion de l'Hôtel Scribe.
« Au balcon 1 Au balcon ! » commence à
crier la foule. Une fenêtre s'ouvre et il ap-
paraît, grand, le dos légèrement voûtô.avcc
uue expression dephysiouornio inoubliable.
.11 plane, là-haut à ce balcon simple l'un
troisième étage, l'élu decette poignée d'hom-
mes dont nous avons suivi passionnément
tous les exploits. Il salue, en proie à une
émotion visible; son secrétaire, de la main,
lui montre la longue liguée des boulevards
envahis, la rue Daunou. grouillante, avec,
au loin, l'Avenue de l'Opéra où des gens
en ore ont oublié la circulation courante
pour l'acclamer. Un moment, sou bras
tombe en dehors du balcon; il semble u'a-
votr plus la force de saluer; sa tète s'allalso
un pou et l'on dirait qu'il songe à pleurer.
En bas, au contraire, beaucoup lovent la
tôte. de peur que les larmes do leurs pau-
pières ne tombent visiblement sur leurs
Joues,
O'est bien là l'émotion instinctive dont
nos esprits Inquiets sont toujours avides ,
mais c'est au moment do cette communion
suprême des sentiments que nous aurions
dû parler enfin do la trôve aux discordes !
Le peuplera bien compris 1 Mais, de plus
belle, matin et soir, les pamphlétaires de
chaque parti, grands soigneurs, gros bour-
geois ou marlous, recommencent les insi-
nuations, les insultes, les llHramtlong, en
se comparant à des héros de guérillas, lia
appellent cela, selon leur intÓrêt, ln lutte
pour la justice. Goux qui luttent vraiment
pour la justice n'ont pas besoin do l'annon-
cer, en lettres lumineuses, sur un balcon
de boulevard; ceux qui luttent vraiment
pour la patrie s'exposent à d'autres dangers
que celui do faire retomber, sur quelque
vague collaborateur,la responsabilité d'une
infamie; les combattants du Transvaal ne
chargent point leurs fusils avec de la fu-
mée sans poudre 1 et, môme au milieu de
leurs atroces mlsÓros, les vrais patriotes
dédaignent d'injurier l'ennemi. « Je suis
« convaincu quo la reine Victoria est ffifll
« informée sur notre situation.1 » s'écrie
le Président Kriiger aux délégations qui
l'assaillent.
Comme le -disait fort bien, ces jours-ci,
Paul Adam, le maître-écrivain :
« Bizarrerie 1 Les gens qui se posent en
adversaires des états-majors refusont de
réclamer avec lo vaincu, l'arbitrage inter-
national. Donc Ils remettent au basard des
combats le destin dos peuples.
Au contraire,ceux qui s'affirment comme
les défenseurs intransigeants do l'armée,
expriment leur enthousiasme pour l'homme
qui demande implicitement la suppressio 1
eces mômes arméos, puisque l'arbitrage
international substituera les juges aux sol-
dats,un code à la stratégie, et saura réduire
à néant la nécessité de la guerre affirmée
par les professeurs do patriotisme.
« Contradiction folle 1 »
Ce qui se passe depuis huit jours à Taris
est à l'honneur do la nation, mais consacre
définitivement la honte dos politiciens.
El c'est le pressentiment de ce résultat
qui m'a ému, autant et plus que l'apparition
du Président Krtiger,1e jour do son arrivée
La réception des marins russes et la vi-
site impériale de Nicolas Il ont provoqué, à
leur heure, un enthousiasme comparable à
quelque fête, après une victoire. L'arrivée
du grand vlel.lard, dont la race préférera
mourir que d'être asservie, a été saluée par
des cris d'admiration émue, des vivats
d'encouragement, avec une sorte de retour
sur nous-mêmes. Ou ne se pressait pas uni-
quement, sur son passage, alin de pouvoir
se vanter de l'avoir bien vu, mais par une
sorte d'attirance, de réveil, par le besoin te
surprendre le secret de cette énergie in-
domptable qui fera de ce grand vaincu de
l'histoire documentaire, un des plus grand:;
vainqueurs de la légende historique. Je ne
parle pas, Ici. de la légende pour enfants ;
mais bien de la légende des hommes, qui
ressemble aussi peu à l'histoiro sèche que
l'amour de l'honneur ne ressemble à la foi
trailôs !
Emile Lutz.
- - '-
Denrées agricoles
Le Jeu sur les denrées agricoles cause à
l'agriculturo et au commerce régulier de
graves préjudices et jet le une perturbation
dans les cours des transactions. Depuis
longtemps on se préoccupe de rechercher
quels seraient les moyens susceptibles d'ap-
porter un frein à cette façon pou honnete
de procéder à l'acquisition d'une fortune.
Ea Autriche tîette question est particulière-
agitée, et la ministère de l'Agriculture dé
ce pays a décidé de faire une ftquêle sur,
les marchés à terme qui ont lieu a la Bur
so de Vienne sur .1ft. "J)rodutts d'or lit ne
agricole; Une comi&ls&ion a été nommte à
cet effets sous la direction da M. le- b ou
de Beck,- et des experts, au nombre d 78,
ont été "désignés pour formuler les répon-
ses à un questionnaire rédigé en vue de
l'enquête «
LES ALMANACHS
Origine des Almanachs. His-
toire. Le Calendrier de la
Révolution. Variété et
utilité.
« Ajnvs. demande .r. Jourdain à suii
maître de philosophie, vous m'apprendrez
l'almanach pour savoir quand il y a de la
lune et quand il n'y en a point ! » Celle ré-
Ilexion. mise par iVloiiùro dans la bouche de
son Bourgeois gentilhomme, IIlC revient
à lïdép en cette saison de l'année où l'ap-
parition des almanachs est de vieille et tra-
ditionnelle coutume.
A la ville, les vitrines des librairies comme
les balles des à la campagne,
en regorgent ; et il en pleut, comme dit Ga-
vroche. et c'est en lin d'aulomuo. une autre
chute des feuilles, tantôt gaie et tourbillon-
nante, tantôt sentimentale et grave, comme
celle dont la nature nousoflre le spectacle.
AU surplus, quest-ce qu'un alinanach?
Lu question do M..Jourdain, dans sa naïveté,
semble porter sa réponse en elle-même. Un
almanach. enelrcl. est un table-du indiquant
les divisions de l'année, les mois, semaines
et jours, les phases de la lune, les aisull.
l'heure uù le soleil se lève e| se < oucbo (lUO-
tidiennement, l'époque dus éclipses, les
fêtes J'eligiciiscs, les épliômèrides, elc.
Les ctimologistcs, de leur côté, font venir
ee nom d'un mut m'abc qui veut dire le
compte, le comprit ou l'aleul. cl. cette dési-
gnation est bien en concordance avec la
définition et le hu l du petit livre.
il est vrai que d'autres chercheurs, sans
doute aussi savants que les premiers, font
venir ce vocable du bas latin almanachiis,
bas grec almcnuhon, noms, soutiennent-Ils,
donnés par Eusébe à des calendriers égyp-
llell !
Je ne discuterai pas entre ces doctes per-
sonnes, mais je ferai remarquer, dans un
autre ordre d'idées, que les explicaiions de
ces messieurs,pi'ouvenl runenmimol'aulrc,
la haute antiquité et l'universalité des alnia-
nacbs.
Les Egyptieus et les Ci les oui connus;
les Fastes dus Romains répondaient à la
mémo ilIl'O,cl c'est àleur lerniode Calendes
que notre expression de calendrier doit son.
origine. Les Indiens et les Chinois em-
ploient aussi les almannchs depuis un temps
immémorial. Mais c'est surtout dans los
pays chrétiens qu'ils devinrent rapidement
d'un usage général; nu moyen-âge on les
collait sur les livres d'église, ou les copiait
sur les feuillets, où ils servaient à indiquer
les jours fériés.
L usage des almanachs annuels date de
l't imprimerie, très pretnifrs rédacteurs en
furent des astrologues et des médecins, de
même qu'au lourd liul ce sont cncoro des
astronomes ol des mathématiciens qui on
rédigent les parties techniques.
Grands scrutateurs du ciel astrologucs fameux,
Maîtres Il.'s vents, lie 1;, tf'npetc,
Docteurs en alnlannclis. Dabinct eL Malhlcux,
I/avenlr est dans vutro tete.
Ce coupletdu bon chansonnier mitonnais,
Jules Mnrguorln, fait précisément allusion
à l'allure prophétique que prirent, iés le
début, les ahnanaons imprimés. Les rédac-
tcursouivnl vile fait d'ajouter à leur compul
du temps,la prédiction des événements nui
devaient nrri\ ri* dans les diverses saisons
el les divers mois do l'année future, les
grandes intempéries, les neiges, les
grêles, les tempêtes, les inondations, le
sécheresses, presque toujours avec assez
de vraisemblance pour laisser un peu plus
de probabilité- à l'événement qu'à, sa non
réalisation. G.'t ensemble de puérilités a
fait, durantu.i grand nombre d'aunees, le
succès des prédictions attribuées à l'astro-
nome Nos! rndamus, publiées dans le petit
Alinanach de Liège.
11 esl évident qu'à celle époque où l'igno-
rance populaire était malheureusement no-
toire, ces pi'édict ions, en raison de leur côté
utilitaire, ne. pouvaient manquer de séduire,
par exemple, les braves paysans des cam-
pagnes cauchoises ou les vieux pêcheurs
des rivages de la Manche.
La lléu'lul iou,àlaquello rien n'échappait,
tenla.de révolulionner aussi le. calendrier !
.Joseph de Maislre disait, en parlant do la
Convention : « Kllea une académie de sa-
vants cl ienl de faire un alinanach faux ! »
Il \;lil. Ifll'I, car l'annuaire des citoyens
L a p I a.( ̃• e e I La I a 11 de. m :i 1g r é ce r t a i n s d éf au t s,
valaienl mieux que les almanachs de l'em-
pereur .1 nies César ou dupapcGrégoireXl 11.
Je u'ai pas la prétention de disciiter l'uni-
Wii astronomique do la Couvent ion, les in-
convénients eu sont bien connus, il esl bon
cependant de faire ressortir, puisque l'oc-
casion s en présenté,queiques-unsdes avan-
tages qu'elle présentait.
D'abord le point noir île l'année républi-
caine, si septembre ] ;!I:2, jour de l'équinoxc
d'automne, coïncidait avec un moment lixe
invariable à peu près, do !a révolu lion de
notre globe' aulour du soleil, et lesdivisions
trimestrielles élaient conformes au cours
naturel des choses.
Par une rencontre singulière cl comme,
pour donner à l\euvre scientifique la sanc-
tion d'un arrêt de l'histoire, l'ère el l'année,
nouvelles s'étaient ouvertes à la claie d'un
fait certain, solennel, d'inllucnce univer-
selle. la proclamation de la République fran-
çaise.
Ce n'est qu'un hasard, mais le hasard
était heureux : le s ileilet lalerre semblaient
s'être concertés pour donner eu commun
uu point de. départ, tout à la fois Immain et
céleste, à la conipulation des temps nou-
veaux.
L'ouverlurede l'année républicaine avait
ainsi une date astronomique el historique,
tandis que l'année actuelle ne pari ni d'un
événement terrestre, ni d'un moment uuel-
conquc des revendions du ciel.
iïn etl'el, depuis que Grégoire XIII a pré-
féré le lr janvier à la fête mobile de Pâ-
ques, connue Jour de l'An, celui-ci no s'ou-
vranl plus vers l'équinoxc du printemps, no
le ni dans les cieux. .\Ii,
répond à quoi que ce soil, ni sur notre bou-
Le T1 janvier cl le ?,\ décembre même, en
celle tin de siècle ne s'accordent ni avec los
astres, ni avec les signes, ni avec l'histoire
sacr< f l'<.
sacrée ou profane. Le ces deux dates, dont
l'une ouvre l année que l'autre ferme, celle-
là ne commence, cHie-ei ne tiuii rien !
1.\ l'honneur de ('alinanach de la C >n\on-
Iîqu #Ou peut direeiM-oi'eque s'il renfermait
U]J\ Idée heureuse-id hien rendue, c'était
'F.dè 1:1, dl;/lllmill
"'J"àFc parce que les n
bqj^flî&lanliue ont un parfum d'antiquité
"gye&iueet lytine, qui Irouble. les sens et le
uervaU 1 Ksl-Qe parce que la Révolution,
étant déjà, bien loin, le temps les a mûriset
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.07%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.07%.
- Collections numériques similaires Fonds régional : Haute-Normandie Fonds régional : Haute-Normandie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "HNormand1"Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BmLHav000" Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6393013z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6393013z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6393013z/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6393013z/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6393013z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6393013z
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6393013z/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest