Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-02-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 08 février 1912 08 février 1912
Description : 1912/02/08 (A13,N16). 1912/02/08 (A13,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63605180
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
TREIZIEME ANNEE. - NI, 16. LE NUMERO FRANCE-EÉ COLONIES : 15 centimes. 0_- JEUDI 8 FEVRIER 1912.
---. -- -- '--
,
Les Annales Coloniales
.es, .nn.a. t nIa c-
JOURNAL SEmiQUOTIDIEN
DH\ECTETJB.S : Marcel RDEDEL et L.-G. THÉEADLT
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
14, rue Duphot, PARIS (1er)
On s'abonne
dans tous les Bureaux de Poste
et chez les principaux Libraires
Code Français A. Z. Tèlèph. : 319-37
Les Annales Coloniales ne publient que des articles inédits
LES MANUS GRIT S NON I3SrSÉR.ÉS NE SONT PAS IVErsTDTJS
COLLABORAT!®#' POLITIQUE
FÉLIX CHAUTEMPS, député de la Savoie, déiégué*(j§jUr Guinée au Conseil supérieur des Colonies;
HENRI COSNIER, député de l'Indre; LucIEN-CORNET, sénateur de l'Yonne ;
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise, délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
JEAN JAVAL, député de l'Yonne ; LÉON MALAVIALLE, député de l'Aude ;
ALBERT METIN, député du Doubs, rapporteur des Budgets locaux des Colonies;
EDOUARD NÉRON, député de la Haute-Loire; CAMILLE PICARD, député des Vosges ;
Louis PUECH, député de Paris, ancien ministre, ice-président de la Chambre ;
JOSEPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme ;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies.
T. CARPOT, député du Sénégal;
CORRESPONDANTS PA.R T LCULJ:ERS X3-A.KTS TOUTES LES COLONIES
Un an 6 mois
.Aa. 15 FRANCE ET COLONIES, - - 25 Ir. 13 fr.
- u.vonemen Et -.. - 00 t
TRANGER.-:':au» 20FR.
VENTE ET DÉPOT :
SO, Galerie d'Orléans (Palais-Royal)
DANS TOUTES LES GARES ET CHEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES ET MARCHANDS DE JOURNAUX
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal
14, RUE DU PHOT, PARIS (1er) et
dans les Principales Agences de Publicité
Préservons l'avenir
1
Dans quelque branche de l'activité
humaine qu'il se manifeste, le progrès
demeure, somme toute, chose si impar-
faite qu'il semble ne pouvoir fair-e un
pas en avant sans s'élayer sur un peu
d'injustice, sans semer autour de lui
quelques ruines.
D'où vient donc que, dans leur ardeur
très sincère à améliorer le suri de telle
ou telle catégorie de leurs conciluyens,
les hommes nui délieiui-cnl le redouta-
ble pouvoir de faire ou de défaire les
lois négligent si souvent les Li côté des
décisions qu'ils ont à prendre ?
C'est à une de ces trop nombreuses
injustices que je veux m'attaquer au-
jourd'hui, me l'aidant l'écho des do-
lèanC'R''j justifiées que m'adressent d'ou-
tre-mer de modesles~?tn'vUeurs « de la
plus grande France JI, dont on vient de
sacrifier, avec une remarquable désin-
volture, les intérêts les plus légitimes.
Le Parlement a englobé, l'an dernier,
dans la loi de Finances, un 'amende-
ment à la loi du 18 avril 1831 ainsi con-
çu : Ci A dater du 1er janvier 1912, nul
ne pourra être admis dans un cadre co-
lonial susceptible do conduire à une
pension du régime de la loi du 18 avril
1831, s'il ne réunit pas les conditions
d'âge lui permettant d'obtenir, à 55
ans. une pension pour ancienneté de
service. »
Or, si les dispositions de la loi nou-
velle sont parfaitement justes et inatta-
quables, en ce qui concerne les fonc-
tionnaires qui entreront à l'avenir dans
l'administration coloniale, elles le sont
infiniment moins pour ceux qui -avaient
déjà des sen ices acquis au moment de
la mise en vigueur dudit amendement.
Je prendrai, au hasard, un des cas
qui me sont soumis. C'est reln1 d'un de
mes correspondants, adjoint de lre
classe des Affaires indigènes d'une de
nos colonies d'Afrique, depuis le lor
juillet. : il est âgé de 31 ans, et est entré
à la fin de 1904 dans l'administration
coloniale.
Sans les dispositions de la loi préci-
tée, ce fonctionnaire se trouverait dans
les conditions requises pour être nom-
mé administrateur-adjoint, et. pourrait
pénétrer dans le corps « sacro-saint »
des administrateurs coloniaux.
Or. malgré sept années déjà passées
aux colonies, cette espérance lui est
désormais interdite : ses services anté-
rieurs deviennent lettre-morte, en ce
qui concerne ses droits à l'obtention du
grade d'administrateur-adjoint, puis-
que. ayant 30 uns passés 'au moment
où ce titre lui serait dévolu, il ne réu-
nirait pas, à 55 ans d'âge, les condi-
tions lui donnant droit à une pension.
Ce bon serviteur de l'Etat, dont les
chefs hiérarchiques ont. à différentes
reprises, reconnu l'intelligente colla-
boration on lui accordant. quatre témoi-
gnages officiels de satisfaction, se verra
donc condamné à végéter dans les gra-
des intérieurs : et combien de ses ca-
marades se trouvent dans le même cas.
Il y a là, je le répète, une iniquité fla-
grante, et j'estime que l'Etat n'a pas le
droit de briser d'un trait de plume la
carrière de ces braves gens, qui sont
entrés dans l'administration sous la foi
des lois alors existantes, avec les espé-
rances et l'avenir qu'elles leur entrou-
vraient.
Une nouvelle loi ne peut, sans injus-
tice, détruire ces espérances escomptées
en annulant purement et simplement
les dispositions antérieures qui consti-
tuaient, en l'espèce, de la part du gou-
vernement, un engagement solennel.
Le Parlement a, d'ailleurs, sous la
main, le remède tout indiqué 'au mal
qu'il a fait sans s'en rendre un compte
exact, et sous la foi de renseignements
intéressés.
Il consisterait, tout simplement, à
ajouter un amendement à la loi du 13
juillet 1911 concernant l'admission dans
le cadre des administrateurs coloniaux.
Cet amendement stipulerait que les
services rendus par les commis ou ad-
juints des Affaires indigènes, ariiéricu-
rement à la date du 13 juillet 1911, leur
compteront pour leur avancement
« comme administrateurs », les droits
.à la retraite ne commençant toutefois
à compter que du jour de leur nomina-
tion comme administrateurs.
Il y aurait sans doute un jour. avec
cette disposition,- des administrateurs
qui ne termineraient leur carrière qu'a-
près 55 ans d'âge ; mais ce ne serait,
après tout, que l'applicatiun équitable
du régime sous lequel ils sont entrés
dans l'administration.
Les fonctionnaires nouveaux, seuls,
seraient astreints aux dispositions et
aux exigences de la loi du 13 juillet
"1913, et une grande injustice serait i'é-
parée.
Le Parlement et le Sénat. qui ont
procédé à l'élaboration de cette loi
avec une bonne foi manifeste, se doi-
vent de la compléter par un amende-
ment qui la rendrait tout à fait équita-
ble.
Qu'ils envisagent à quelle situation
seraient réduits, dans le cas contraire,
tant de commis et d'adjoints des Affai-
res indigènes, arbitrairement frappés
l'ostracisme.
La plupart ont sacrifié au service du
pays les plus belles années de leur jeu-
nesse, et quelques-uns d'entre eux,
peut-être, ont déjà contracté les geanies
de ces maladies, en apparence soudai-
nes, qui emportent si rapidement ceux
qu elles ont atteints.
Fatigués déjà par l'existence, déçus
dans leurs espérances les plus légiti-
mes. devront-ils recommencer ailleurs
une lutte pour la vie qui devient, avec
- l'âge, plus difficile chaque jour?
Cela ne doit pas être, et le minis-
tère des Colonies l'a, d'ailleurs, si bien
compris qu'après le vote de la loi il a
adressé à-tous- les gouverneurs géné-
raux et gouverneurs une circulaire spé-
ciale, pour leur signaler les conséquen-
ces de la loi du 13 juillet 1911. Malheu-
reusement, cette circulaire n'est partie
de France que vers le milieu de sep-
tembre, et n'est parvenue dans les co-
lonies que vers la mi-octobre, à une
époque où, déjà, ia plup'art des notes
sont établies, les propositions arrêtées.
Il faut donc qu'à brève échéance le
Parlement soit saisi de la question, et
je m'efforcerai personnellement de faire
rendre justice à toute une catégorie de
fonctionnaires méritants, d'autant plus
intéressants que, seuls, ceux qui en se-
raient reconnus dignes pourraient at-
teindre ce grade d'administrateur, objet
de leur ambition.
Albert DALIMIER,
député de la Seine-Pt-Oiac.
délégué du Dahomey au
Conseil Supérieur des Colonies:
Viotoire
La belle et. courageuse campagne de
M. Henri Cosnier contre les scandales
du comité des Expositions coluniales
commence à porter ses fruits. Le comité
reconnaît la justesse des critiques de
notre ami et essaie de pallier aux
vices d'organisation de cette associa-
tion. Il annonce une modification à ses
statuts et marque dans sa dernière cir-
culaire un repentir touchant pour ses
fautes du passé,
A tout péché miséricorde, implore
M. Marcel Saint-Germain ; corriger les
statuts, c'est bien, mais réformer les
hommes serait infiniment mieux.
Est-ce encore possible ? •
L'affaire d'Hodeida
Les événements cl'Hodeida perdent de
l'ampleur qu'on leur avait donnée au pre-
mier moment. Le gouvernement italien
l'ait démentir que cette ville ait été bom-
bardée et que, par conséquent, les bâti-
ments do. la Société du chemin-de fer de
TIas-Ketih aient été détruits.
Il fait observer cependant que la place
pourrait être bombardée, car elle est pro-
tégée par des fortifications dont les canons
ont tiré, il y a quelque temps, sur un na-
vire italien. Des batteries de canons ont
aussi été installées d'un autre côté de la
ville.
Il faut décidément n'accepter que sous
réserve, toutes les nouvelles de la guerre,
aussi bien de source turque que de source
italienne.
Fausses nouvelles Coloniales
L'usage des pseudonymes est désor-
mais interdit à la Dépêche Coloniale.
le* Il l.
Un agricidteur installé aux colonies
vient d'envoyer son adhésiun au comité
des Expositions tolonialcs.
M. Schwob a fait une croix. au
lieu de la porter.
*
* ★
Devant le relus de la Chambre des
députés d'autoriser l'emprunt du cré-
dit foncier cubain, M. Guej/don. de Vi-
ves, ancien directeur de la Banque de
la Guadeloupe, qui prenait la direction
de ce nouvel établissement, devient di
recteur la Banque de l'A. 0. F.. aux
lieu el place de son ami, M. \:nuviqui démissionne en sa faveur.
* sft )'(n;fNr.
★ ★
Il n'est pas vrai que la mission d'ins-
peclion envoyée en Aiotwclle-Culédanie
ait été chargée (l'enquête sur un scan-
dale de mœurs dans lequel serait im-
pliqué un haut nwgislrnl.
> «W «»–<
AU SÉNAT
L'accord Franco-Allemand
Depuis bien longlemps, le Sénat n a\ait
pas occupé l' attention du public d' une fa-
çon aus^i intense que depuis qu'il a com-
mencé la discussion-de l'accord francu-al-
lemand.
Les joutes oratoires qui se succèdent
dans la liante assemblée amènent à la tri-
bune et des orateurs qui se prodiguent et
d'autres dont la voix, depuis longtemps,
ne s'y était pas fait entendre.
La droite donne avec un Ici ensemble
que tous ses leaders se succèdent, en mon-
trant (raillcurs des lalents divers.
Ainsi, M. Jenouvrier a parlé avec une
abondance quelque peu solennelle : mais
ses arguments n'étaient peut êtro pas aus-
; si bien choisis que ses paroles. Il s'est
fait infliger des démentis formels par tous
ceux qu'il a cités. Et l'on, retrouvera la
trame de son discours dans quelque ro-
man-i'cuillelou pseudo-historique contem
porain.
Il s'est déclaré hostile au traité et a de-
mandé que la commission de l'Lccoi d se
transformât en i-unimisaion d'enquête, sur
les lî-«.iclaiions secrètes et les engagements
ignorés du Parlement. qu.i auraient, d'a-
près lui. accompagné les négociations.
Hostile aussi, .M, Gandin de Yillaino qui
fut. suivant sa couLume, diffus, copieux, et
agressif.
M. de Las-Cases, qui est le meilleur
ci'ateur de la droite, a parlé avec moins
de passion et plus de raison. Il volera
l'accord malgré les critiques qu'il ne lui a
pas épargnées et quoiqu'il estime que
nous avons l'ait à l'Allemagne des conces-
sions injustifiées
M. d'Estourneiles de Constant, toujours
idéologue, n'a pas manqué l'occasion de
développer ses idées sur le pacifisme uni-
versel et son espoir en une entente défini-
tive.
11 volera l'accord auquel il accorde tou-
te son approbation.
Des applaudissements unanimes ont sa-
lué la réapparition à la tribune d'un hom-
me qui fut trois fois président du conseil
et qui est entouré au Sénat de la • plus
haute considération, M. Charles Dupuy.
AL Charles Dupuy volera le traité « sans
chagrin, mais sans enthousiasme ».
On ne peut avoir de .l'enthousiasme
quand on abandonne au Congo des souve-
n irs et des richesses,
On ne peut ressentir du chagrin d'une
mesure qui couvre notre Algérie à l'Ouest
comme elle est déjà couverte à l'Est, et
qui complète l'empire français de l'Afri-
que du Nord.
Et c'est M. Charles Dupuv qui nous pa-
rait avoir trouvé la formule que le bon
sens français appliquera au traité franco-
alle>mand qu'il acceptera « sans chagrin
mais sans enthousiasme ».
:
Mme du Gast au Maroc
Mme Camille du Gast, l'héroïne de tant
de périlleuses explorations, retourne au
Maroc, chargée par l'ancien ministre de
l'Instruction pu-
blique M. Steeg
d'une mission.
On connaît le
succès de la vail-
lante Française
auprès des popu-
lations indigènes
sur lesquelles son charme et son action
vont pouvoir de nouveau s'exercer.
Elle s'est embarquée hier à Bordeaux avec
les membres nombreux de sa mission.
AIGRETTES
Si les modistes continuent à orner les
chapeaux féminins des légères plumes
dont l'aigrette monopolise la fabrication, la
race des aigrettes, légers oiseaux de ri-
vière, finira par disparaître. Aussi les gou-
vernements commencent-ils à s'é-
mouvoir.
L'administration égyptienne a
interdit la chasse de l'aigrette,
qui peuple les bords du Nil. M.
Pont y, gouverneur de l'Afrique
occidentale française, lui avait
donné cet exemple de protection
énergique. Aux Etats-Unis des
mesures du même genre ont été
prises par plusieurs des Etais fé-
dérés.
>,' Le résultat de ces prohibitions
c>l que le prix des plumes d'aigrettes, a
pa"i'.-é de 1.500 à 3.CK>0 francs le kilogramme.
Songez que chaque oiseau ne fournit
qu'un gramme de plumes !
.- -------;.-.+- (
L'application de. l'accord
an Moyeu-Congo
On prépare au. Moyen-Congo une ,:;é¡ 11' 1
de mesures administratives dexanl per-
mettre dès la ratification de l'accord, la
cession à l'Allemagne des territoires d-
vaul, passer sous son autorité.
La compagnie de tirailleurs, stationnée
dans la région de la M'Poko vient de des- j
ct'iidre dans la Likouala,
Les clauses mêmes du traité cL leur ap-
plicatiou pratique soulèveront, sans nui
doute, de nombreuses difficultés : 1° au
point de ruc politique : Nous aurons des t
difficultés dès le début par suite de l'exode
en territoire français, de villagps qui se
trouvent maintenant en territoire allemand
et qui connaissent les procédés de l'admi-
nistration impériale par les exemples de
ta Sangha, Nous eu aurons également dans
la suite parce que les Allemands voudront
faire revenir chez eux, même par la for-
ce. comme ils l'ont t'ait dans la Sangha,
des xillagi's ayant toujours existé en ter-
ritoire français ou étant venus s'y établir.
La frontière, en dehors des cours d'eau
est assez difficile à déterminer. La ligne
droite, par exemple, qui, d'après l'accord,
doit joindre le village de Ujania sur la
likouala à Béra X'Joko traverse une im-
mense dépress ion, en terrains d' alluvious.
sans limie de partage des eaux définie.
Avec les procédés bien connus des Alle-
mands, ce sera la une source conslanle de
co-nflils. De même pour la ligne Lobaye-
Logone.
La région frontière est, en grande par-
tic, en ce qui concerne notamment la li-
gne indiquée (Djania-Béra N'Joko) à paci-
fier : les menées allemandes ne faciliteront
certainement pas la lâche. Pour l'exploi-
tation des forêts, au point de vue écono-
mique, il y aura contestations continuel-
les au point de vue main-d'œuvre: des
travailleurs venus du territoire français
allant exploiter en territoire allemand; et.
à leur point de vue, dans ce qu'ils consi-
déreront toujours comme leur forêt, ce
qu.o nous appelons leurs « réserves ».
L'inverse se produira également, des indi-
gènes, sujets allemands, venant exploiter
en territoire français, puisque le consor-
tium a ses concessions à cheval sur la
Likouala et la Lobaye. les fran-
En ce qui concerne les transports fran-
çais sur le Congo et l'Oubangui, je ne
crois pas 'qu'il y ail de difficultés, car les
postes à bois restent les mêmes et sont en
nombre suffisant sur le lerriloire fran-
Stis. De plus, le droit de passage par terre
est sauvegarde pour les deux nations, en
cas 'de nécessité absolue.
La ligne télégraphique traversant les fe-
« fenêtres allemandes » reste française et
nous pouvons traverser par une voie fer-
rie l, s enclaves allemandes.
La grosse question est au Congo belge.
Les Allemands veulent couper la route .au
chemin de fer du Cap au Caire et relier
leur 'possession du Cameroun avec celles
che )' \friqii0 Orientale pour metlne la
moiu sur le Congo belge, économiquement
d'abc-r t, politiquement et effectivement
élisait/-'. Ils veulent le pays minier du Ka-
Langi't. d'une, richesse en cuivre fantasti-
que, puisqu'on y rencontre à fleur de terre
du minerai presque pur.
U .-.orlira de là sans aucun doute de
gr.ves complications européennes, car il
est à prévoir que l'Angleterre n'acccptclra
pas la chose sans protester.
Àdministrativement, le Moyen-Congo
est-mort. On parle déjà d'en rattacher une
par-1. au Gabon, une autre à l'Oubanghi-
l' ch «t.
Lire on seconde page l'Organisation judi
ciaii ; indigène au Tonkin par D. PENANT.
A MADAGASCAR
par HENRI COSNIER, député
Une des colonies les plus intéressan-
tes à considérer, à l'heure actuelle, est
Madagascar. Elle est, en effet, en pleine
gestation, et l'on y peut surprendre tou-
tes les activités, toutes les fébrilités,
tous les espoirs, toutes les impatiences
aussi, voisinant et s'efforçant dans un
ensemble du plus vivant intérêt.
Celui qui regarde de loin est disposé
à admirer l'énorme résultat acquis en
quinze années ; celui qui vit là-bas s'a-
perçoit surtout de ce qui manque, et crie
en toute bonne foi que l'on ne fait plus
rien depuis deux ans, ou du moins que
tout est à faire. Il y a de la vérité des
deux côtés.
Il est certain que l'on doit des éloges
à ceux, fonctionnaires et colons, qui ont
collaboré à une œuvre dont un seul chif-
fre indiquera l'importance : durant les
trois premières années de notre occupa-
tion, le mouvement général du commer-
ce de la Grande ne atteignait à peine
irois millions de francs, aussi bien aux
importations qu'aux exportations ; au-
jourd'hui, 'il .est d'environ 50 millions.
Cet accroissement représente un vaste et
multiple effort qu'il serait injuste de
riéconnaître.
¡ Et -cependant, ceux-là ont aussi rai-
"un qui attirent l'attention sur tout ce
f ii reste à faire à Madagascar.
Il y a lieu d'abord, n'en déplaise à M.
Picquié, d'accentuer le mouvement
•i' immigration française en hommes et
en capitaux.
On ne compte que. 5.000 Français
dans un pays beaucoup plus grand que
H France et où la population indigène
très clairsemée n'atteint pas 3.000.000.
Un pareil territoire peut nourrir un chif-
fre d'habitants considérable. Il le peut
d'autant mieux que le sol est fertile, que
le sous-sol est riche et que le littoral se
prête assez facilement, sur une grande
partie dé son étendue, aux communica-
tions maritimes.
Il va donc place, là-bas, pour un très
grand nombre de nos compatriotes.
Puissent nos jeunes gens y songer, au
moment où ils doivent prendre une 'di-
rection dans la vie, sans attendre d'a-
voir perdu des années et des forces à
essayer de se faire une place à Paris ou
dans nos villes pléthoriques. Ce n'est
pas à l'état de vaincu dé la vie qu'il
faut aller aux colonies ; c'est, au con-
traire, avec toutes les ardeurs qui per-
mettent d'en triompher.
Qu'iraient-ils faire ? On peut y réus-
sir dans toutes les professions, à condi-
tion d'en avoir une. Ce qui est particu-
lièrement à éviter, ce sont les gens « qui
ne sont pas difficiles et feraient n'im-
porte quoi. » Or, quiconque a habité les
colonies s'ait combien souvent l'on en-
tend les .nouveaux débarqués vous servir
cette antienne.
Ce sont surtout des agriculteurs qu'il
faudrait attirer à Madagascar. C'est
précisément la classe de travailleurs qui
s'expatrie le moins volontiers. Trop
nombreux sont les fils de paysans qui dé-
sertent les campagnes, mais ce n'est pas
pour aller aux colonies, c'est pour qué-
mander des emplois à ila ville, des em-
plois infimes dans les chemins de fer,
aux derniers rangs des administrations,
à l'assistance publique, dans la police,
dans les services pénitentiaires, ou ils
ne tardent pas à se plaindre de leur mi-
sère et à devenir des mécontents sinon
des révoltés. Quant à se dire qu'ils trou-
veraient dans certaines colonies de bien
plus grandes chances de se faire une vie
large eL même d'arriver à la fortune,
leur esprit ne s'émancipe pas jusque-là.
Et cependant, à Madagascar, notam-
ment, ils pourraient faire, après quel-
ques initiations aux cultures locales,
d'excellents chefs d'exploitation agrico-
le, et même prendre à leur compte de
vastes concessions de terrain.
En effet, il est facile de devenir pro-
priétaire. L'Etat y vend des lots consi-
dérables à raison de 150 francs l'hectare
dans les régions du Centre et de l'Est,
de 100 francs dans celles du Nord et de
«l'Ouest., sans conditions de mise en va-
leur ; et avec certaines conditions de
mise en valeur, à raison de 2 à 5 francs
seulement l'hectare. Encore les acque
reurs français obtiennent-ils de notables
facifités pour acquitter le prix de leurs
terrains.
Certes, les domaines ainsi constitués
ne sont pas pourvus de toutes les facili-
tés d'exploitation auxquelles nos culti-
vateurs français sont habitués, même
dans nos départements les plus arriérés.
Ce qui fait surtout défaut, pour tirer
parti des produits obtenus, ce sont les
voies de communication. D'un bout à
l'autre de la colonie, c'est un cri unani-
me: des routes ! Faites-nous des routes !
Sur le littoral comme sur les hauts
plateaux ; autour de Tananarive comme
autour de Fianarantsoa; dans le Nord
comme dans le Sud ; des points du litto-
ral entre eux comme aux régions centra-
les, ce sont des routes qu'on réclame.
Il semble que le service des Travaux
publics de la colonie n'ait répondu à ce
besoin qu'avec une Ilentur excessive.
Que lui a-t-il manqué ? De l'initiative
de la part de ses chofs ? Des crédits?
Ou, n'est-ce pas plutôt qu'il s'est heurté,
comme tant d'autres entreprises, à l'in-
suffisance de main-d'œuvre ? Il avait ce-
pendant sur les entreprises privées l'a-
vantage des journées de travail impo-
sées aux indigènes comme redevance.
Mais ce travail a été presque improduc-
tif. soit à cause de la nonchalance des
indigènes, soit surtout parce que l'on ne
disposait pas d'agents secondaires ca-
pables de guider utilement les équipes
de corvée. 7
C'est là une des premières préoccu-
pations qui s'impose au Gouvernement
général. Il faut sillonner le pays de rou-
tes: grandes routes reliant les centres de
l'intérieur à la côte ; chemins de drai-
nage permettant d'amener aux princi-
paux marchés les produits des régions
industrielles ou agricoles, pour alimen-
ter le réseau. Nous ne nous risquons pas
i indiquer les plus importantës de ces
voies de communications ébauchées ou
en projet. Le besoin est partout si ur-
gent que rémunération serait trop lon-
gue et que nous nous ferions certaine-
ment reprocher des omissions. Qu'il s'a-
gisse de relier Diégo-Suarez aux placers
de l'Adavakoera, de mettre la région si
fertile du lac Alaotra en communication
avec la mer,de permettre d'aller de Fia-
narantsoa à Ambositra ou de Maevata-
nana à Marobolo, de faciliter les rela-
tions de Tamatave avec le pays des Ant-
siavakas en passant par AmbàJtrondra-
zaka, de donner au Sud -les routes qu'il
réclame pour les régions de Sanimasina,
Fankajana, Talata, Fandradava, d'au-
tres encore, -l'importance est la même.
Evidemment, l'on ne peut accomplir à
la fois tout un vaste programme ; encore
devrait-on le poursuivre assez vite pour
que l'opinion puisse reconnaître que l'on
fait quelque chose et envisager l'époque
I( où une satisfaction suffisante sinon com-
plète sera donnée sous ce rapport.
Il faudra, songer ensuite aux chemins
de fer. Mais les colons se rendent bien
compte qu'ils ne peuvent demander
avant longtemps d'être desservis par la
voie ferrée. Ils enregistrent cependant
avec satisfaction la perspective d'aller
dans quelques mois de Tananarive à
Tamatave en 14 heures, et l'annonce ré-
cente du prochain commencement d'exé-
cution de la ligne de Tananarive à Ant-
sirabé a été bien accueillie.
Même avec les routes, même avec les
chemins de fer, ce n'est pas, il faut le
dire, la petite culture individuelle qui .-
peut jamais donner de très beaux résul-
tats à Madagascar. Du reste, elle n'at-
teint guère nulle part ce résultat, si ce
n'est peut-être aux environs des grandes
villes d'Europe, sous la forme spéciale m
de culture maraîchère. *
Ce qui serait susceptible de beau-
coup produire, ce serait la grande cul-
ture industrielle pour laquelle des ca-
pitaux importants sont nécessaires.
Mais la France qui joue avec' trop de fa-
cilité .le rôle « de commanditaire du
monde », suivant un mot imagé récem-
ment prononcé, ne sruit point regarder
chez elle et néglige trop d'exploiter son
propre fonds. Espérons que le mouve-
ment d'utile réaction qui se dessine con-
tre ce travers rappellera notre richesse
nationale à une conscience plus exacte
de ses propres intérêts.
Quand elle voudra s'occuper de Ma-
dagascar au point de vue agricole, elle
s'apercevra qu'il y a là d'immenses ré-
gions incultes qu'un peu d'or l'or est
---. -- -- '--
,
Les Annales Coloniales
.es, .nn.a. t nIa c-
JOURNAL SEmiQUOTIDIEN
DH\ECTETJB.S : Marcel RDEDEL et L.-G. THÉEADLT
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
14, rue Duphot, PARIS (1er)
On s'abonne
dans tous les Bureaux de Poste
et chez les principaux Libraires
Code Français A. Z. Tèlèph. : 319-37
Les Annales Coloniales ne publient que des articles inédits
LES MANUS GRIT S NON I3SrSÉR.ÉS NE SONT PAS IVErsTDTJS
COLLABORAT!®#' POLITIQUE
FÉLIX CHAUTEMPS, député de la Savoie, déiégué*(j§jUr Guinée au Conseil supérieur des Colonies;
HENRI COSNIER, député de l'Indre; LucIEN-CORNET, sénateur de l'Yonne ;
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise, délégué du Dahomey au Conseil supérieur des Colonies;
JEAN JAVAL, député de l'Yonne ; LÉON MALAVIALLE, député de l'Aude ;
ALBERT METIN, député du Doubs, rapporteur des Budgets locaux des Colonies;
EDOUARD NÉRON, député de la Haute-Loire; CAMILLE PICARD, député des Vosges ;
Louis PUECH, député de Paris, ancien ministre, ice-président de la Chambre ;
JOSEPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme ;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies.
T. CARPOT, député du Sénégal;
CORRESPONDANTS PA.R T LCULJ:ERS X3-A.KTS TOUTES LES COLONIES
Un an 6 mois
.Aa. 15 FRANCE ET COLONIES, - - 25 Ir. 13 fr.
- u.vonemen Et -.. - 00 t
TRANGER.-:':au» 20FR.
VENTE ET DÉPOT :
SO, Galerie d'Orléans (Palais-Royal)
DANS TOUTES LES GARES ET CHEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES ET MARCHANDS DE JOURNAUX
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal
14, RUE DU PHOT, PARIS (1er) et
dans les Principales Agences de Publicité
Préservons l'avenir
1
Dans quelque branche de l'activité
humaine qu'il se manifeste, le progrès
demeure, somme toute, chose si impar-
faite qu'il semble ne pouvoir fair-e un
pas en avant sans s'élayer sur un peu
d'injustice, sans semer autour de lui
quelques ruines.
D'où vient donc que, dans leur ardeur
très sincère à améliorer le suri de telle
ou telle catégorie de leurs conciluyens,
les hommes nui délieiui-cnl le redouta-
ble pouvoir de faire ou de défaire les
lois négligent si souvent les Li côté des
décisions qu'ils ont à prendre ?
C'est à une de ces trop nombreuses
injustices que je veux m'attaquer au-
jourd'hui, me l'aidant l'écho des do-
lèanC'R''j justifiées que m'adressent d'ou-
tre-mer de modesles~?tn'vUeurs « de la
plus grande France JI, dont on vient de
sacrifier, avec une remarquable désin-
volture, les intérêts les plus légitimes.
Le Parlement a englobé, l'an dernier,
dans la loi de Finances, un 'amende-
ment à la loi du 18 avril 1831 ainsi con-
çu : Ci A dater du 1er janvier 1912, nul
ne pourra être admis dans un cadre co-
lonial susceptible do conduire à une
pension du régime de la loi du 18 avril
1831, s'il ne réunit pas les conditions
d'âge lui permettant d'obtenir, à 55
ans. une pension pour ancienneté de
service. »
Or, si les dispositions de la loi nou-
velle sont parfaitement justes et inatta-
quables, en ce qui concerne les fonc-
tionnaires qui entreront à l'avenir dans
l'administration coloniale, elles le sont
infiniment moins pour ceux qui -avaient
déjà des sen ices acquis au moment de
la mise en vigueur dudit amendement.
Je prendrai, au hasard, un des cas
qui me sont soumis. C'est reln1 d'un de
mes correspondants, adjoint de lre
classe des Affaires indigènes d'une de
nos colonies d'Afrique, depuis le lor
juillet. : il est âgé de 31 ans, et est entré
à la fin de 1904 dans l'administration
coloniale.
Sans les dispositions de la loi préci-
tée, ce fonctionnaire se trouverait dans
les conditions requises pour être nom-
mé administrateur-adjoint, et. pourrait
pénétrer dans le corps « sacro-saint »
des administrateurs coloniaux.
Or. malgré sept années déjà passées
aux colonies, cette espérance lui est
désormais interdite : ses services anté-
rieurs deviennent lettre-morte, en ce
qui concerne ses droits à l'obtention du
grade d'administrateur-adjoint, puis-
que. ayant 30 uns passés 'au moment
où ce titre lui serait dévolu, il ne réu-
nirait pas, à 55 ans d'âge, les condi-
tions lui donnant droit à une pension.
Ce bon serviteur de l'Etat, dont les
chefs hiérarchiques ont. à différentes
reprises, reconnu l'intelligente colla-
boration on lui accordant. quatre témoi-
gnages officiels de satisfaction, se verra
donc condamné à végéter dans les gra-
des intérieurs : et combien de ses ca-
marades se trouvent dans le même cas.
Il y a là, je le répète, une iniquité fla-
grante, et j'estime que l'Etat n'a pas le
droit de briser d'un trait de plume la
carrière de ces braves gens, qui sont
entrés dans l'administration sous la foi
des lois alors existantes, avec les espé-
rances et l'avenir qu'elles leur entrou-
vraient.
Une nouvelle loi ne peut, sans injus-
tice, détruire ces espérances escomptées
en annulant purement et simplement
les dispositions antérieures qui consti-
tuaient, en l'espèce, de la part du gou-
vernement, un engagement solennel.
Le Parlement a, d'ailleurs, sous la
main, le remède tout indiqué 'au mal
qu'il a fait sans s'en rendre un compte
exact, et sous la foi de renseignements
intéressés.
Il consisterait, tout simplement, à
ajouter un amendement à la loi du 13
juillet 1911 concernant l'admission dans
le cadre des administrateurs coloniaux.
Cet amendement stipulerait que les
services rendus par les commis ou ad-
juints des Affaires indigènes, ariiéricu-
rement à la date du 13 juillet 1911, leur
compteront pour leur avancement
« comme administrateurs », les droits
.à la retraite ne commençant toutefois
à compter que du jour de leur nomina-
tion comme administrateurs.
Il y aurait sans doute un jour. avec
cette disposition,- des administrateurs
qui ne termineraient leur carrière qu'a-
près 55 ans d'âge ; mais ce ne serait,
après tout, que l'applicatiun équitable
du régime sous lequel ils sont entrés
dans l'administration.
Les fonctionnaires nouveaux, seuls,
seraient astreints aux dispositions et
aux exigences de la loi du 13 juillet
"1913, et une grande injustice serait i'é-
parée.
Le Parlement et le Sénat. qui ont
procédé à l'élaboration de cette loi
avec une bonne foi manifeste, se doi-
vent de la compléter par un amende-
ment qui la rendrait tout à fait équita-
ble.
Qu'ils envisagent à quelle situation
seraient réduits, dans le cas contraire,
tant de commis et d'adjoints des Affai-
res indigènes, arbitrairement frappés
l'ostracisme.
La plupart ont sacrifié au service du
pays les plus belles années de leur jeu-
nesse, et quelques-uns d'entre eux,
peut-être, ont déjà contracté les geanies
de ces maladies, en apparence soudai-
nes, qui emportent si rapidement ceux
qu elles ont atteints.
Fatigués déjà par l'existence, déçus
dans leurs espérances les plus légiti-
mes. devront-ils recommencer ailleurs
une lutte pour la vie qui devient, avec
- l'âge, plus difficile chaque jour?
Cela ne doit pas être, et le minis-
tère des Colonies l'a, d'ailleurs, si bien
compris qu'après le vote de la loi il a
adressé à-tous- les gouverneurs géné-
raux et gouverneurs une circulaire spé-
ciale, pour leur signaler les conséquen-
ces de la loi du 13 juillet 1911. Malheu-
reusement, cette circulaire n'est partie
de France que vers le milieu de sep-
tembre, et n'est parvenue dans les co-
lonies que vers la mi-octobre, à une
époque où, déjà, ia plup'art des notes
sont établies, les propositions arrêtées.
Il faut donc qu'à brève échéance le
Parlement soit saisi de la question, et
je m'efforcerai personnellement de faire
rendre justice à toute une catégorie de
fonctionnaires méritants, d'autant plus
intéressants que, seuls, ceux qui en se-
raient reconnus dignes pourraient at-
teindre ce grade d'administrateur, objet
de leur ambition.
Albert DALIMIER,
député de la Seine-Pt-Oiac.
délégué du Dahomey au
Conseil Supérieur des Colonies:
Viotoire
La belle et. courageuse campagne de
M. Henri Cosnier contre les scandales
du comité des Expositions coluniales
commence à porter ses fruits. Le comité
reconnaît la justesse des critiques de
notre ami et essaie de pallier aux
vices d'organisation de cette associa-
tion. Il annonce une modification à ses
statuts et marque dans sa dernière cir-
culaire un repentir touchant pour ses
fautes du passé,
A tout péché miséricorde, implore
M. Marcel Saint-Germain ; corriger les
statuts, c'est bien, mais réformer les
hommes serait infiniment mieux.
Est-ce encore possible ? •
L'affaire d'Hodeida
Les événements cl'Hodeida perdent de
l'ampleur qu'on leur avait donnée au pre-
mier moment. Le gouvernement italien
l'ait démentir que cette ville ait été bom-
bardée et que, par conséquent, les bâti-
ments do. la Société du chemin-de fer de
TIas-Ketih aient été détruits.
Il fait observer cependant que la place
pourrait être bombardée, car elle est pro-
tégée par des fortifications dont les canons
ont tiré, il y a quelque temps, sur un na-
vire italien. Des batteries de canons ont
aussi été installées d'un autre côté de la
ville.
Il faut décidément n'accepter que sous
réserve, toutes les nouvelles de la guerre,
aussi bien de source turque que de source
italienne.
Fausses nouvelles Coloniales
L'usage des pseudonymes est désor-
mais interdit à la Dépêche Coloniale.
le* Il l.
Un agricidteur installé aux colonies
vient d'envoyer son adhésiun au comité
des Expositions tolonialcs.
M. Schwob a fait une croix. au
lieu de la porter.
*
* ★
Devant le relus de la Chambre des
députés d'autoriser l'emprunt du cré-
dit foncier cubain, M. Guej/don. de Vi-
ves, ancien directeur de la Banque de
la Guadeloupe, qui prenait la direction
de ce nouvel établissement, devient di
recteur la Banque de l'A. 0. F.. aux
lieu el place de son ami, M. \:nuvi
* sft )'(n;fNr.
★ ★
Il n'est pas vrai que la mission d'ins-
peclion envoyée en Aiotwclle-Culédanie
ait été chargée (l'enquête sur un scan-
dale de mœurs dans lequel serait im-
pliqué un haut nwgislrnl.
> «W «»–<
AU SÉNAT
L'accord Franco-Allemand
Depuis bien longlemps, le Sénat n a\ait
pas occupé l' attention du public d' une fa-
çon aus^i intense que depuis qu'il a com-
mencé la discussion-de l'accord francu-al-
lemand.
Les joutes oratoires qui se succèdent
dans la liante assemblée amènent à la tri-
bune et des orateurs qui se prodiguent et
d'autres dont la voix, depuis longtemps,
ne s'y était pas fait entendre.
La droite donne avec un Ici ensemble
que tous ses leaders se succèdent, en mon-
trant (raillcurs des lalents divers.
Ainsi, M. Jenouvrier a parlé avec une
abondance quelque peu solennelle : mais
ses arguments n'étaient peut êtro pas aus-
; si bien choisis que ses paroles. Il s'est
fait infliger des démentis formels par tous
ceux qu'il a cités. Et l'on, retrouvera la
trame de son discours dans quelque ro-
man-i'cuillelou pseudo-historique contem
porain.
Il s'est déclaré hostile au traité et a de-
mandé que la commission de l'Lccoi d se
transformât en i-unimisaion d'enquête, sur
les lî-«.iclaiions secrètes et les engagements
ignorés du Parlement. qu.i auraient, d'a-
près lui. accompagné les négociations.
Hostile aussi, .M, Gandin de Yillaino qui
fut. suivant sa couLume, diffus, copieux, et
agressif.
M. de Las-Cases, qui est le meilleur
ci'ateur de la droite, a parlé avec moins
de passion et plus de raison. Il volera
l'accord malgré les critiques qu'il ne lui a
pas épargnées et quoiqu'il estime que
nous avons l'ait à l'Allemagne des conces-
sions injustifiées
M. d'Estourneiles de Constant, toujours
idéologue, n'a pas manqué l'occasion de
développer ses idées sur le pacifisme uni-
versel et son espoir en une entente défini-
tive.
11 volera l'accord auquel il accorde tou-
te son approbation.
Des applaudissements unanimes ont sa-
lué la réapparition à la tribune d'un hom-
me qui fut trois fois président du conseil
et qui est entouré au Sénat de la • plus
haute considération, M. Charles Dupuy.
AL Charles Dupuy volera le traité « sans
chagrin, mais sans enthousiasme ».
On ne peut avoir de .l'enthousiasme
quand on abandonne au Congo des souve-
n irs et des richesses,
On ne peut ressentir du chagrin d'une
mesure qui couvre notre Algérie à l'Ouest
comme elle est déjà couverte à l'Est, et
qui complète l'empire français de l'Afri-
que du Nord.
Et c'est M. Charles Dupuv qui nous pa-
rait avoir trouvé la formule que le bon
sens français appliquera au traité franco-
alle>mand qu'il acceptera « sans chagrin
mais sans enthousiasme ».
:
Mme du Gast au Maroc
Mme Camille du Gast, l'héroïne de tant
de périlleuses explorations, retourne au
Maroc, chargée par l'ancien ministre de
l'Instruction pu-
blique M. Steeg
d'une mission.
On connaît le
succès de la vail-
lante Française
auprès des popu-
lations indigènes
sur lesquelles son charme et son action
vont pouvoir de nouveau s'exercer.
Elle s'est embarquée hier à Bordeaux avec
les membres nombreux de sa mission.
AIGRETTES
Si les modistes continuent à orner les
chapeaux féminins des légères plumes
dont l'aigrette monopolise la fabrication, la
race des aigrettes, légers oiseaux de ri-
vière, finira par disparaître. Aussi les gou-
vernements commencent-ils à s'é-
mouvoir.
L'administration égyptienne a
interdit la chasse de l'aigrette,
qui peuple les bords du Nil. M.
Pont y, gouverneur de l'Afrique
occidentale française, lui avait
donné cet exemple de protection
énergique. Aux Etats-Unis des
mesures du même genre ont été
prises par plusieurs des Etais fé-
dérés.
>,' Le résultat de ces prohibitions
c>l que le prix des plumes d'aigrettes, a
pa"i'.-é de 1.500 à 3.CK>0 francs le kilogramme.
Songez que chaque oiseau ne fournit
qu'un gramme de plumes !
.- -------;.-.+- (
L'application de. l'accord
an Moyeu-Congo
On prépare au. Moyen-Congo une ,:;é¡ 11' 1
de mesures administratives dexanl per-
mettre dès la ratification de l'accord, la
cession à l'Allemagne des territoires d-
vaul, passer sous son autorité.
La compagnie de tirailleurs, stationnée
dans la région de la M'Poko vient de des- j
ct'iidre dans la Likouala,
Les clauses mêmes du traité cL leur ap-
plicatiou pratique soulèveront, sans nui
doute, de nombreuses difficultés : 1° au
point de ruc politique : Nous aurons des t
difficultés dès le début par suite de l'exode
en territoire français, de villagps qui se
trouvent maintenant en territoire allemand
et qui connaissent les procédés de l'admi-
nistration impériale par les exemples de
ta Sangha, Nous eu aurons également dans
la suite parce que les Allemands voudront
faire revenir chez eux, même par la for-
ce. comme ils l'ont t'ait dans la Sangha,
des xillagi's ayant toujours existé en ter-
ritoire français ou étant venus s'y établir.
La frontière, en dehors des cours d'eau
est assez difficile à déterminer. La ligne
droite, par exemple, qui, d'après l'accord,
doit joindre le village de Ujania sur la
likouala à Béra X'Joko traverse une im-
mense dépress ion, en terrains d' alluvious.
sans limie de partage des eaux définie.
Avec les procédés bien connus des Alle-
mands, ce sera la une source conslanle de
co-nflils. De même pour la ligne Lobaye-
Logone.
La région frontière est, en grande par-
tic, en ce qui concerne notamment la li-
gne indiquée (Djania-Béra N'Joko) à paci-
fier : les menées allemandes ne faciliteront
certainement pas la lâche. Pour l'exploi-
tation des forêts, au point de vue écono-
mique, il y aura contestations continuel-
les au point de vue main-d'œuvre: des
travailleurs venus du territoire français
allant exploiter en territoire allemand; et.
à leur point de vue, dans ce qu'ils consi-
déreront toujours comme leur forêt, ce
qu.o nous appelons leurs « réserves ».
L'inverse se produira également, des indi-
gènes, sujets allemands, venant exploiter
en territoire français, puisque le consor-
tium a ses concessions à cheval sur la
Likouala et la Lobaye. les fran-
En ce qui concerne les transports fran-
çais sur le Congo et l'Oubangui, je ne
crois pas 'qu'il y ail de difficultés, car les
postes à bois restent les mêmes et sont en
nombre suffisant sur le lerriloire fran-
Stis. De plus, le droit de passage par terre
est sauvegarde pour les deux nations, en
cas 'de nécessité absolue.
La ligne télégraphique traversant les fe-
« fenêtres allemandes » reste française et
nous pouvons traverser par une voie fer-
rie l, s enclaves allemandes.
La grosse question est au Congo belge.
Les Allemands veulent couper la route .au
chemin de fer du Cap au Caire et relier
leur 'possession du Cameroun avec celles
che )' \friqii0 Orientale pour metlne la
moiu sur le Congo belge, économiquement
d'abc-r t, politiquement et effectivement
élisait/-'. Ils veulent le pays minier du Ka-
Langi't. d'une, richesse en cuivre fantasti-
que, puisqu'on y rencontre à fleur de terre
du minerai presque pur.
U .-.orlira de là sans aucun doute de
gr.ves complications européennes, car il
est à prévoir que l'Angleterre n'acccptclra
pas la chose sans protester.
Àdministrativement, le Moyen-Congo
est-mort. On parle déjà d'en rattacher une
par-1. au Gabon, une autre à l'Oubanghi-
l' ch «t.
Lire on seconde page l'Organisation judi
ciaii ; indigène au Tonkin par D. PENANT.
A MADAGASCAR
par HENRI COSNIER, député
Une des colonies les plus intéressan-
tes à considérer, à l'heure actuelle, est
Madagascar. Elle est, en effet, en pleine
gestation, et l'on y peut surprendre tou-
tes les activités, toutes les fébrilités,
tous les espoirs, toutes les impatiences
aussi, voisinant et s'efforçant dans un
ensemble du plus vivant intérêt.
Celui qui regarde de loin est disposé
à admirer l'énorme résultat acquis en
quinze années ; celui qui vit là-bas s'a-
perçoit surtout de ce qui manque, et crie
en toute bonne foi que l'on ne fait plus
rien depuis deux ans, ou du moins que
tout est à faire. Il y a de la vérité des
deux côtés.
Il est certain que l'on doit des éloges
à ceux, fonctionnaires et colons, qui ont
collaboré à une œuvre dont un seul chif-
fre indiquera l'importance : durant les
trois premières années de notre occupa-
tion, le mouvement général du commer-
ce de la Grande ne atteignait à peine
irois millions de francs, aussi bien aux
importations qu'aux exportations ; au-
jourd'hui, 'il .est d'environ 50 millions.
Cet accroissement représente un vaste et
multiple effort qu'il serait injuste de
riéconnaître.
¡ Et -cependant, ceux-là ont aussi rai-
"un qui attirent l'attention sur tout ce
f ii reste à faire à Madagascar.
Il y a lieu d'abord, n'en déplaise à M.
Picquié, d'accentuer le mouvement
•i' immigration française en hommes et
en capitaux.
On ne compte que. 5.000 Français
dans un pays beaucoup plus grand que
H France et où la population indigène
très clairsemée n'atteint pas 3.000.000.
Un pareil territoire peut nourrir un chif-
fre d'habitants considérable. Il le peut
d'autant mieux que le sol est fertile, que
le sous-sol est riche et que le littoral se
prête assez facilement, sur une grande
partie dé son étendue, aux communica-
tions maritimes.
Il va donc place, là-bas, pour un très
grand nombre de nos compatriotes.
Puissent nos jeunes gens y songer, au
moment où ils doivent prendre une 'di-
rection dans la vie, sans attendre d'a-
voir perdu des années et des forces à
essayer de se faire une place à Paris ou
dans nos villes pléthoriques. Ce n'est
pas à l'état de vaincu dé la vie qu'il
faut aller aux colonies ; c'est, au con-
traire, avec toutes les ardeurs qui per-
mettent d'en triompher.
Qu'iraient-ils faire ? On peut y réus-
sir dans toutes les professions, à condi-
tion d'en avoir une. Ce qui est particu-
lièrement à éviter, ce sont les gens « qui
ne sont pas difficiles et feraient n'im-
porte quoi. » Or, quiconque a habité les
colonies s'ait combien souvent l'on en-
tend les .nouveaux débarqués vous servir
cette antienne.
Ce sont surtout des agriculteurs qu'il
faudrait attirer à Madagascar. C'est
précisément la classe de travailleurs qui
s'expatrie le moins volontiers. Trop
nombreux sont les fils de paysans qui dé-
sertent les campagnes, mais ce n'est pas
pour aller aux colonies, c'est pour qué-
mander des emplois à ila ville, des em-
plois infimes dans les chemins de fer,
aux derniers rangs des administrations,
à l'assistance publique, dans la police,
dans les services pénitentiaires, ou ils
ne tardent pas à se plaindre de leur mi-
sère et à devenir des mécontents sinon
des révoltés. Quant à se dire qu'ils trou-
veraient dans certaines colonies de bien
plus grandes chances de se faire une vie
large eL même d'arriver à la fortune,
leur esprit ne s'émancipe pas jusque-là.
Et cependant, à Madagascar, notam-
ment, ils pourraient faire, après quel-
ques initiations aux cultures locales,
d'excellents chefs d'exploitation agrico-
le, et même prendre à leur compte de
vastes concessions de terrain.
En effet, il est facile de devenir pro-
priétaire. L'Etat y vend des lots consi-
dérables à raison de 150 francs l'hectare
dans les régions du Centre et de l'Est,
de 100 francs dans celles du Nord et de
«l'Ouest., sans conditions de mise en va-
leur ; et avec certaines conditions de
mise en valeur, à raison de 2 à 5 francs
seulement l'hectare. Encore les acque
reurs français obtiennent-ils de notables
facifités pour acquitter le prix de leurs
terrains.
Certes, les domaines ainsi constitués
ne sont pas pourvus de toutes les facili-
tés d'exploitation auxquelles nos culti-
vateurs français sont habitués, même
dans nos départements les plus arriérés.
Ce qui fait surtout défaut, pour tirer
parti des produits obtenus, ce sont les
voies de communication. D'un bout à
l'autre de la colonie, c'est un cri unani-
me: des routes ! Faites-nous des routes !
Sur le littoral comme sur les hauts
plateaux ; autour de Tananarive comme
autour de Fianarantsoa; dans le Nord
comme dans le Sud ; des points du litto-
ral entre eux comme aux régions centra-
les, ce sont des routes qu'on réclame.
Il semble que le service des Travaux
publics de la colonie n'ait répondu à ce
besoin qu'avec une Ilentur excessive.
Que lui a-t-il manqué ? De l'initiative
de la part de ses chofs ? Des crédits?
Ou, n'est-ce pas plutôt qu'il s'est heurté,
comme tant d'autres entreprises, à l'in-
suffisance de main-d'œuvre ? Il avait ce-
pendant sur les entreprises privées l'a-
vantage des journées de travail impo-
sées aux indigènes comme redevance.
Mais ce travail a été presque improduc-
tif. soit à cause de la nonchalance des
indigènes, soit surtout parce que l'on ne
disposait pas d'agents secondaires ca-
pables de guider utilement les équipes
de corvée. 7
C'est là une des premières préoccu-
pations qui s'impose au Gouvernement
général. Il faut sillonner le pays de rou-
tes: grandes routes reliant les centres de
l'intérieur à la côte ; chemins de drai-
nage permettant d'amener aux princi-
paux marchés les produits des régions
industrielles ou agricoles, pour alimen-
ter le réseau. Nous ne nous risquons pas
i indiquer les plus importantës de ces
voies de communications ébauchées ou
en projet. Le besoin est partout si ur-
gent que rémunération serait trop lon-
gue et que nous nous ferions certaine-
ment reprocher des omissions. Qu'il s'a-
gisse de relier Diégo-Suarez aux placers
de l'Adavakoera, de mettre la région si
fertile du lac Alaotra en communication
avec la mer,de permettre d'aller de Fia-
narantsoa à Ambositra ou de Maevata-
nana à Marobolo, de faciliter les rela-
tions de Tamatave avec le pays des Ant-
siavakas en passant par AmbàJtrondra-
zaka, de donner au Sud -les routes qu'il
réclame pour les régions de Sanimasina,
Fankajana, Talata, Fandradava, d'au-
tres encore, -l'importance est la même.
Evidemment, l'on ne peut accomplir à
la fois tout un vaste programme ; encore
devrait-on le poursuivre assez vite pour
que l'opinion puisse reconnaître que l'on
fait quelque chose et envisager l'époque
I( où une satisfaction suffisante sinon com-
plète sera donnée sous ce rapport.
Il faudra, songer ensuite aux chemins
de fer. Mais les colons se rendent bien
compte qu'ils ne peuvent demander
avant longtemps d'être desservis par la
voie ferrée. Ils enregistrent cependant
avec satisfaction la perspective d'aller
dans quelques mois de Tananarive à
Tamatave en 14 heures, et l'annonce ré-
cente du prochain commencement d'exé-
cution de la ligne de Tananarive à Ant-
sirabé a été bien accueillie.
Même avec les routes, même avec les
chemins de fer, ce n'est pas, il faut le
dire, la petite culture individuelle qui .-
peut jamais donner de très beaux résul-
tats à Madagascar. Du reste, elle n'at-
teint guère nulle part ce résultat, si ce
n'est peut-être aux environs des grandes
villes d'Europe, sous la forme spéciale m
de culture maraîchère. *
Ce qui serait susceptible de beau-
coup produire, ce serait la grande cul-
ture industrielle pour laquelle des ca-
pitaux importants sont nécessaires.
Mais la France qui joue avec' trop de fa-
cilité .le rôle « de commanditaire du
monde », suivant un mot imagé récem-
ment prononcé, ne sruit point regarder
chez elle et néglige trop d'exploiter son
propre fonds. Espérons que le mouve-
ment d'utile réaction qui se dessine con-
tre ce travers rappellera notre richesse
nationale à une conscience plus exacte
de ses propres intérêts.
Quand elle voudra s'occuper de Ma-
dagascar au point de vue agricole, elle
s'apercevra qu'il y a là d'immenses ré-
gions incultes qu'un peu d'or l'or est
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.04%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.04%.
- Collections numériques similaires Véron Louis Véron Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Véron Louis" or dc.contributor adj "Véron Louis")
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/3
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63605180/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63605180/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63605180/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k63605180/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63605180
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63605180
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k63605180/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest