Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-02-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 10 février 1912 10 février 1912
Description : 1912/02/10 (A13,N17). 1912/02/10 (A13,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Thème : L'histoire partagée Collection numérique : Thème : L'histoire partagée
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6360519d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/10/2012
TREIZIEME ANNEE. - N° 17.
- LE N lJMEHO < FfWKie' ZT COLONIES : 4f centimes.
SAMEDI 10 FEVRIER 1912.
: -
Les Annales Coloniales
',- n a nI. -
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
DiR.EaTETJi\© ; Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
BÉDACTIONT ADMINISTRATION
14, rue Duphot, PA RIS (1er)
t { dans tous les Bureaux de Poste
On s'abonne 1 et chez les principaux Libraires
Code Français A. Z. - Téléph.. : 349-37
Les Annales Coloniales ne publient que des articles inédits
LES MANTJ8QRITS STOST INSÉUES NE SONT PAA RENDUS
COLLABORATION POLITIQUE
FÉLIX CHÀUTEMPS, député de la Savoie, délëjgùé3He la Guinée au Conseil supérieur des Colonies;
HENKÎ COSNIER, député de l'Indre ; LUCIEN CORNET, sénateur dé l'Yonne ;
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise, délégué duJDahofney au Conseil supérieur des Colonies;
JEAN JAVAL, député de l'Yonne ; LÉON MALAVIALLE, député de l'Aude;
ALBERT METIN, député du Doubs, rapporteur des Budgets locaux des Colonies;
EDOUARD NÉRON, député de la Haute-Loire; CAMILLE PICARD, député des Vosges ;
Louis PUECH, député de Paris, ancien ministre, vice-président de la Chambre ;
JOSEPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme ;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies.
T. CARPOT, député du Sénégal ;
CORRESPOUTDANTS P.A.RTJ:CULXRS UA.KT 6 TOUTES LES CJOXJOUTIES
Un an 6 mois
Abonnements j RANCB ET COLONIFS 1 - -25 fr. 13 Ir.
~AD~on~n.~en.~t~en*t. s ( ETRANGER. 35 » 20 Ir.
VENTE ET DÉPOT !
20, Galerie d'Orléans (Palais-Royal)
BINS TOUTES LES GABES ET CBEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES ET MARCHANDS DE JOURNAUX
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal
14, RUE DUPHOT, PARIS (ter) et
dans les Principales Agences de Publicité
Le projet d'emprunt et
l'irrigation en Indochine
Lo premier emprunt de l'Annam-
Tonkin avait été consacré à des travaux
publics dé toute sorte. Le dernier, le
grand, celui de 200 millions, voté en
décembre 1898, lut exclusivement un
emprunt pour les voies Terrées.
Celui dont le projet est actuellement,
soumis à la Chambre donne 20 millions
aux travaux de chemin de 1er en retard,
plus de 23 millions aux nouveaux : en
réalité si on fait passer, comme il est
légitime, Mytho-Canlho de la seconde
catégorie à la première, c'est-à-dire
parmi les prévisions de 1898 non réa-
lisées, la part de celles-ci s'tèlève à
37 milions et demi, et le programme
nouveau voit ses crédits tomber à 14
millions 1/2.
Dans le môme programme, un peu
plus de 19 millions sont consacrés aux
irrigations. Nous en sommes, non
point satisfaits, puisqu'on ne réalise
pas tout ce qui serait nécessaire, pas
même tout J'indispensable, mais nous
ne cacherons pas que nous approuvons
la partie du nouveau projet consacrée
aux irrigations.
Le gouvernement place les travaux
dans deux régions bien choisies, le
Moyen Tonkin et le Nord Annam, où
les pluies tombent irrégulièrement, et
i -M la partie cultivée paraît pouvoir être
t'" M -lu*
ie^-piusieui années par la colonie ou par
des entreprises particulières, il choisit
les travaux d'ensemble ayant, pour
point de départ un barrage d'amont, et
pour aboutissement uu polygone, où
une patte d'oie d'artères et artérioles,
distribuant l'eau en aval par l'effet de la
pente., par gravitation, comme disent
les iugénieur.
Ou a pris comme modèle la tentative
heureusement réussie dans la province
de Bac-Giang (Moyen Tonkin), à I en-
droit où le Song-Thuong, affluent du
fleuve Thaï-binh entre définitivement en
plaine ; un barrage dressé en cc point
donne l'eau à un canal de dérivation
qui couvre la plaine de Kep sur une su-
perficie de 5.500 hectares. Le canal de
Kep fonctionne depuis 1909. Les résul-
tats qu'il a donnés peuvent s'apprécier
d'après les chiffres qui suivent :
Comme tout le moyen et bas Tuukin,
la région fait ou s efforce de faire deux
récoltes de riz. celle du 5e mois anna-
mite (juin), après l'hiver, saison sèche,
celle du 10" mois (novembre", après
l'été, saison humide en Indochine. Le
mot hiver n'a qu'uu sens météorolo-
gique, car au point de vue agricole, on
ne connaît pas de morte-saison arrê-
tant la végétation : le seul ennemi à re-
douter est la sécheresse.
Autrefois, dans la plaine de Kep,
pour la récolte du 10e mois, la meil-
leure, le tiers des terres cultivables était
négligé ; quand à celles qui faisaient en
plus la récolte du 5U mois, après la sai-
son sèche, elles comprenaient à peine
350 hectares.
Pendant l'hiver 1908-1909, où com-
mence l'irrigation, les indigènes mirent
en culture en vue de la récolte du 5"
mois, 1.000 hectares, dont 750 en riz ;
1.000 autres hectares n'avaient pas été
pourvus des artérioles dont l'établisse-
ment est fait par des intéressés, com-
plétant ainsi l\tu'Te de l'Etat, cons-
tructeur des ouvrages principaux et
moyens.
- La récolle du 5e mois fut excellente
et on l'apprécia d'autant mieux, que la
sécheresse avait sévi sur le reste de la
colonie.
Au 10° mois de 1909, les récoltants
évaluèrent de 30 à 40 %, la bonification
due à l'irrigation.
Au o" mois 1910, 1.840 hectares, plus
du double de l'année précédente, furent
mis en riz, 600 autres en cultures di-
verses.
Dans les années suivantes, le pro-
grès s'est continué, attestant le goût
que les indigènes, d'abord sceptiques,
prenaient pour l'irrigation, et démon-
trant que nous avions, au moins pour
roi te région, trouvé la bonne voie.
Aussi le projet d'emprunt actuel pro-
pose-t-il de faire, sur le modèle de Kep,
deux séries d'ouvrages plus considéra-
bles au Moyen-Tonkin, l'une dans le
bassin du Fleuve-Rouge, l'autre dans
celui du fleuve Thaï-Binh
La première intéresse 15 à 16.000
hectares dans la province de Vinh-
Yen : elle consiste à barrer le Song-
Thu-Day, affluent. de la Rivière Noire,
près du poste de Lien-Sen et à en tirer
deux canaux principaux, l'un de 18 ki-
lomètres sur la rive droite, l'autre de
;¡II kilomètres sur la rive gauche ; le
système est le même que celui de Kep.
Le second projet, le plus considéra-
ble de touf^ applique au Song-Cau,
principale branche du fleuve Thaï-
Binh; il intéresse plus de 72.000 hectares
sur les deux rives, soit la moitié du to-
tal des superficies à irriguer, d'après les
divers paragraphes du projet d'em-
prunt. Le barrage, près de Lu-Yen,
permettra, en outre, sur la rive gauche,
l'établissement d'un canal de naviga-
tion mettant la région minière de Thaï-
Nguyen, centre où commence la navi-
gation sur le Song-Cau, en communi-
cation avec le grand port du Tonkin,
Haïphong.
Le projet du Song-Cau réclame,
pour lui seul, 9 millions, plus de la
moitié du crédit pi-énti pour tous les
travaux d'irrigation de l'emprunt..
Vient en troisième lieu, dans le pro-
jet, un plan d'irrigation dans la pro-
vince de Thanh-Hoa (nord Annam), qui
fait suite au Bas-Tonkin, et lui ressem-
ble par le relief, le régime des eaux et
les cultures. Ce projet intéresse une
superficie de 7.000 hectares, soit 4.500
à l'est du canal de Thanh-Hoa à Vinh et
2.500 à l'est. Les travaux seront com-
plétés par des travaux de col attire et
d'assèchement.
Les eaux seront dérivés par un bar-
rage établi à Baï-Thuong, et relevant
le plan d'eau à letiage de 5 m. 40. Un
canal principal de 10 kilomètres, consti-
tuera. avec 101 artères et sous-artères,
'un réseau de 095 kilomètres 400 de dé-
veloppement. De plus, 4.800 kilomètres
d'artérioles amèneront l'eau dans les ri-
zières.
Le coefficient d'arrosage sera de 85
centilitres pour une partie des terrains,
75 pour l'autre. L'hiver, ces coefficients
seront ramenés à 30 ou 25 pendant deux
ou trois mois. La dépense totale res-
sort à 7 millions de franc, auxquels
s'ajouteront 2.500.000 francs de tra-
vaux complémentaires à exécuter ulté-
rieurement pour entretien du périmè-
tre. Le prix par hectare s'élève donc à
135 fr. 70.
Ce travail égale presque en impor-
tance celui du Song-Cau ; nous l'avons
analysé avec quelques détails pour
achever de faire comprendre le méca-
nisme général des entreprises.
Le quatrième et dernier projet qui
ligure à l'emprunt, celui du Thuâ-Thien
'région de Hué), comprend les travaux
les moins importants : il se borne à em-
pêcher la marée de pousser l'eau salée
dans les canaux ; il ne réclame que
400.000 francs.
Il est regrettable qu'on n'ait pu,
faute de crédits et d'études, englober
dans le projet l'irrigation du Sud-An-
nam. Ce qu'il nous présente est un bon
commencement, mais enfin un com-
mencement.
Les irrigations elles-mêmes ne sont
qu'une partie des travaux hydrauliques
nécessaires. La réfection des digues du
Delta, la défense contre les inondations
s'impose ; nous espérons bien que, con-
duit par MM. Sarraut et Lebrun, le
budget général saura économiser sur
les dépenses de luxe comme celles du
boulevard Saïgon-Cholon et reporter
les crédits sur celles de première néces-
sité.
Or, aucune ne mérite ce dernier nom
mieux que celles qui donneront aux tra-
vailleurs indigènes la preuve que le
protectorat travaille pour eux et aug-
mente la part de richesse attribué à
leur labeur. ALBERT METIN.
député du Doubs,
* a --
Fausses nouvelles Coloniales
Sur la recommandation du groupe
des débits de boisson et de son prési-
dent, M. Georges Berry, M. l'ingénieur-
chimiste Thezard vient de recevoir la
cravate, de commandeur du Mérite
agricole pour récompenser sa vigou-
reuse campagne contre Valcoolisme aux
colonies.
Le Cheval dans
19 Af riqiie d n Nord
La réputation du cheval arabe n'cl
plus à faire, mais elle est. peut-être H
refaire. 11 a une excellente renommée ;
cela ne veut pas dire que ce soit la
bonne. 11 la tient, en eHel: Je:") littéra-
leurs, voire des poètes. Aujourd'hui,
on accorde plus de considération aux
appréciations des économistes ou aux
précisions des statisticiens.
Du reste, si les statisticiens et les
économistes se placent à un point, de
vue différent, ils seront pour le cheval
arabe presque aussi élogieux que les
poètes et les littérateurs. Lis répéteront
dans leur langue ce que M. de Buffun
exprimait en belle rhétorique, sans
s'apercevoir qu'il commettait des vers
de mirliton :
La plus noble euiiquèle
(Jue l'homme ail jamais lui le.
Chez les peuples orientaux et chez
les peuples arabes, le cheval est appré-
cié pour son utilité au moins autant que
pour sa noblesse. Dans les pays qu'ils
habitent, où les routes, et à plus forte
raison les voies ferrées, n 'existent pas
ou n'existenl que depuis peu de temps,
à la suite d'une civilisation venue du
dehors, le cheval représente pour eux
le grand moyen de locomotion, le com-
pagnon de toute l'existence.
Dans tout le nord de l'Afrique qui
de Gabès à Mogador ne sera plus bien-
tôt qu'une annexe de la France, consti-
tuée par la Tunisie, l'Algérie et le Ma-
roc ; dans ce vaste Maghreb où la vie
nomade confine avec la vie moderuc,
où les automobiles modèle 1912 vien-
nent jeter la stupeur au milieu des tri-
bus millénaires, on peut encore com-
prendre et voir le cheval ami de l'hom-
me des légendes d'Orient.
Mais comme toutes choses, le cheval
devient aussitôt pour la ci\ ilisation
envahissante, sujet d'étude et oui de
perfectionnement, dans une préoccu-
pation à la fois cfc science, de progrès
et de spéculation.
Un grand effort se poursuit ou plu-
tôt s'organise dans ce sens. Même en
Algérie et en Tunisie. il commence à
peine à prendre une marche méthodi-
que. Il n'a pas encore rallié toutes les
opinions, vaincu toutes les hésitations.
De longues années de recherches,
d'études, d'essais, l'ont cependant pré-
paré.
Nous ferons d'abord remarquer que
le cheval type des Arabes de l'Afrique
du Nord n'est pas le cheval arabe, mais
bien le cheval Barbe. Ou plutôt toute la
population chevaline de ces immenses
territoires est constituée par un mé-
lange en des proportions très variées
de ces deux types : le cheval arabe et
le cheval barbe, ce dernier y tenant
toujours une part plus considérable.
Cette constatation, établie d'une fa-
çon péremptoire, détruit la prétention
des Arabes qui soutiennent tous que
leurs chevaux descendent des célèbres
juments du Prophète. Ces illustres
aïeules seraient les cinq juments ma-
gnifiques que les grands chefs d'Arabie
offrirent à Mahomet après avoir cher-
ché dans leurs tribus les animaux les
plus parfaits qui ,puisseiit exister.
Mais cette filiation est illusoire. Les
invasions arabes trouvèrent dans
l'Afrique du Nord une race de chevaux
parfaitement appropriée au sol et au
climat, remontant à une très lointaine
antiquité. Les chevaux qu'ils ame-
naient avec eux ne firent qu'apporter
à cette race une infusion bienfaisante
de sang nouveau.
Ce cheval africain, c'est le barbe de
nos jours. Sa lointaine origine doit se
chercher parmi les chevaux de Nubie,
- répandus dans l'Afrique du Nord occi- -
dentale par les peuplades de race pu-
nique que l'on peut. considérer comme
la population autochtone de ces con-
trées, représentée actuellement par les
Berbères. L'existence du cheval afri-
cain bien avant Mahomet, bien avant
les invasions arabes, est plus que dé-
montrée par les inscriptions de nom-
breux monuments exhumés des sables
ou des cendres séculaires des confins
'de la Tripolitaine à l'extrémité du Ma-
roc. Chaque jour, à notre époque, ics
fouilles opérfees dans les ruines de Car-
thage mettent à jour une nouvelle pre I-
ve de ce genre par des sculptures, par
des mosaïques, par des médailles re-
présentant des chevaux qui offrent in-
contestablement les caractères du jhc-
val barbe.
Certes, les deux races arabe et bar-
b. étaient bien faites l'une pour l'au-
ire ; elles montrent une parentée accu-
sée. Néanmoins, elles conservent des
différences distinctives très marquées.
Le cheval arabe se distingue par sa
tête fine, son encolure élégante. Ses
membres sont parfois grêles, quoique
d'une trempe remarquable. Sa poitrine
a de la profondeur. Sa croupe relevée,
son port de queue gracieux achèvent
de donner à son ensemble un cachet de
distinction. Il a de l'endurance, mais
n'est pas exempt de nervosité.
Chez le barbe, la tête est un peu lour-
de, parfois brusquée et plaquée. Son
encolure est plus épaisse et plus courte,
partant moins gracieuse. Sa croupe
avalée, sa queue basse, lui font un as-
pect moins distingué, auquel contri-
buent aussi sa poitrine prufonde et ses
membres forts. Mais il constitue un
animal bon à tout faire, précieux par
son endurance, sa force, sa rusticité.
Il va à la charrue, à l'arabat, ú. la voi-
ture ; il fait une excellente monture. Sa
douceur permet à une femme, à un en-
fant de le conduire.
L'histoire de l'évolution de ces deux
races serait l'histoire même des peu-
ples orientaux, de leurs migrations,
de leurs invasions en Afrique. On con-
çoit que nous ne tentions même pas de
l'esquisser ici.
Nous nous contenterons de répéter
qu'elles étaient faites pour se rappro-
cher, car leur croisement donne des
résultats excellents avec le cheval
arabe-barbe qui est. supérieur au barbe
par sa tète mieux attachée, sa croupe
horizontale, sa queue moins basse, en
un mot par plus de distinction et d'har-
monie dans la forme.
C'est ce cheval africain qui semble
être l'idéal pour la cavalerie de guerre.
Il a étonné tous ceux qui l'ont vu en
Crimée, en Italie, au Mexique et dans
toutes les expéditions auxquelles il a
pris part.
En Crimée, les superbes chevaux
dont la cavalerie anglaise était si fière
étaient décimés par les intempéries,
tandis que nos barbes et nos arabes-
barbes restaient alertes et vigoureux.
En 1870, il y avait dix régiments
pourvus de barbes. En dépit de l'hiver
terrible qu'ils durent affronter et des
privations qu'ils eurent à supporter,
ils furent parmi les moins éprouvés.
Cela n'empêcha pas, du reste, qu'après
la guerre, pour assurer aux éleveurs
métropolitains le renouvellement en-
tier de notre cavalerie, on ne fil pas
appel aux chevaux d'Afrique.
Plus récemment, sous les rnurs de
Pékin, les chevaux des contingents
étrangers se montraient épuisés par la
traversée et par le mauvais lemps au-
quel l'expédition internationale fut ex-
posée. Ils mouraient en grand nombre.
Les chevaux de nos chasseurs d'Afri-
que. faisaient par leur endurance et
leur. allure l'admiration et l'envie des
étrangers. Or, c'était le déchet du ré-
giment qui avait été expédié d'Alger,
sous prétexte qu'ils périraient en route.
Ce déchet, paraissait si désirable aux
autres qu'à la fin de la guerre, les Ja-
ponais achetèrent les chevaux qui
nous restaient pour en faire des étalons
- -
destinés à la remonte de leur cavalerie.
Quant nous aurons dit qu'on évalue
le nombre des chevaux existant chez
les indigènes d'Algérie à environ
220,000 et à 60.000 ceux de Tunisie, on
comprendra quelle importante réserve
nous pouvons trouver dans ces pays
auquel le Maroc ajoutera bientôt son
contingent encore inévalué.
Depuis longtemps, du reste, on se
préoccupe, dans les milieux compé-
tents, de ménager, d'assurer, d'amélio-
rer cette réserve. Nous dirons prochai-
nemcnt quelques mots de ce qui a été
fait dsms ce but en Algérie et en Tuni-
sie : HENRI COSNIER.
i député de l'Indre.
La Faune du Maroc
Par LEON MALAVIALLE, député de l'Aude.
La faune d'un pays paraît 'au premier
abord moins caractéristique et moins
impressionnante que sa flore. Mais au
fond elle n'a pas moins d'intérêt. Elle
est partie intégrante de sa physiono-
mie et de son économie. Sauvages ou'
domestiques, les bêtes, comme les
plantes, apportent leur note au paysage
physique et leur contribution à la so-
ciété humaine. La pêche, la chasse,
l'élevage fournissent à l'homm^utant
de produits utiles que la cueillette,
l'exploitation forestière ou l'agricul-
ture. Certains animaux sont devenus
ses hôtes, ses associés, ses compa-
gnons, ses amis, ses commensaux ou
même sa nourriture quotidienne, sa
provision de viande vivante et toujours
renouvelée. Qui pourrait dire, mais qui
ignore les services, les progrès dont
l'humanité est redevable au concours
de l'animalité? Comme la géographie
botanique, la géographie zoologique
est un trait d'union entre la géographie
physique et la géographie humaine.
Le distribution géographique de la
faune est soumise à des règles moins
impérieuses que celle de la flore, parce
que les 'animaux possèdent une faculté
qui manque aux végétaux, celle de l'au-
tolocomotion et de la migration. Leur
répartition est moins liée que celle des
plantes au sol et au climat. Mais elle en
dépend tout de même dans une cer-
taine mesure. Toute espèce animale a
un habitat propre, plus ou moins
étendu, selon sa capacité locomotrice
et son élasticité thermique, mais tou-
jours limité soit par des maxima et des
minima de chaleur ou d'humidité en
dehors desquels elle ne saurait vivre,
soit par des obstacles naturels, maté-
riels (montagnes, fleuves, marécages,
bras de mer), qu'elle ne peut franchir.
Aussi est-il possible de déterminer,
quoique avec moins de rigueur, des do-
domaines zoologiques, comme des ré-
gions botaniques, qui dépendent non
seulement de l'état actuel de la Terre,
mais aussi de son évolution antérieure,
notamment de la répartition passée et
présente des océans et des continents.
L'Atlantique septentrional et la Mé-
diterranée, qui baignent les deux riva-
ges du Maroc, ont toujours communi-
que entre eux, et, depuis la fin de
l'ère néozoïque, communiquent égale-
ment avec l'Océan Glacial arctique. Il
est donc naturel que leurs faunes
soient apparentées. Aussi les zoogéo-
graphes classent-ils la faune des eaux
marocaines dans le domaine nord-at-
lantique, et spécialement dans celle de
ses sections que W OODWAfiD 'appelle
la province lusitanienne et ORTMANN la
région alricaine occidentale, compre-
nant la sous-région méditerranéenne et
la sous-région guinéenne. Elle est cons-
tituée en effet par le mélange d'espèces
nord-atlantiques et d'espèces provenant
de l'antique Médit errance-centrale, le- ]
thys ou M ésogée des géologues, avec
quelques espèces africaines ou gui-
néennes. Elle doit aussi quelques ca-
ractères particuliers, quelques espèces
de type arctique au courant froid qui
longe la côte atlantique du Maroc et du
Sahara mauritanien jusqu'au Sénégal.
D'aute part, l'ancienne communication
de la Méditerranée centrale avec
l'Océan Pacifique explique l'existence
des coraux et des éponges sur les riva-
ges méditerranéens du Maghreb. Mal-
gré tout sa faune aquatique ne diffère
pas sensiblement de celle de nos riva-
ges atlantiques ou méditerranéens.
Au large on rencontre des cétacés
comme le lamantin, le dauphin, le mar-
souin. l'épaulard, et même des balénides
ou mysticètes (rorquals), dont les cada-
vres viennent parfois échouer sur le lit-
toral ét y laissent l'ambre gris, si re-
cherché. On y voit aussi des requins et
des squales. Plus intéressante pour le
géographe est la faune littorale avec
ses bancs réguliers d'espèces comesti-
bles ou utiles à l'homme, susceptibles
de devenir objet d'alimentation, de com-
merce ou d'industrie, et formant ces pê-
cheries, qui sont pour les populations
riveraines des sources inépuisables de
nourriture ou de gain. Elle comprend
à peu près les mêmes types que celle
de nos côtes : comme poissons cartila-
gineux ou élfLsmobranchcs, ou pla-
giostomes, du genre requin, les raies ;
comme cyclostomes, les lamproies ;
comme osseux ou téléostéens, des acan-
thoptérygiens (perches, bars ou loups,
épinoches, maigres ou sciènes, dora-
des, maquereaux, thons, baudroies ou
diables de mer, soles, turbots, barbues,
limandes, merlans, morues, aussi esti-
mées en Espagne que celles de Terre-
Neuve, de la Nouvelle Ecosse ou d'Is-
lande), et des malacoptérygiens (con-
gres ou anguilles de mer, gymnotes ou
anguilles électriques, aloses, tanches,
mulets, sardines, anchois). Sur le ri-
vage lui-même on trouve : des crusta-
cés (crabes, écrevisses, homards, lan-
goustes, araignées de mer, crevettes) ;
des mollusques (huîtres, moules, co-
quillages) et autres « fruits de mer »
analogues à ceux de nos côtes ; des am-
phibiens, comme les chélonides ou tor-
tues marines.Jadis, à l'époque romaine,
il y avait des crocodiles, mentionnés
par les auteurs anciens, d'après Juba ;
mais ils ont depuis complètement dis-
paru.
Beaucoup de ces animaux marins re-
montent les fleuves et y voisinent avec
les espèces fluviatiles. Cette faune dul-
çaquieole du Maroc est presque iden-
tique à celle de nos contrées. Elle
comprend à peu de chose près les
mêmes mollusques et les mêmes vers.
Parmi ces derniers on peut citer la
sangsue, très abondante dans les riviè-
res marocaines, au point d'être dange-
reuse pour le bétail qui s'y abreuve.
Elle donnait lieu jadis à un important
commerce, quand on en faisait un plus
grand usage dans la médecine. Le mo-
nopole de son exportation rapportait
au trésor chérifien près d'un million.
Ses poissons appartiennent, comme les
nôtres, à l'ordre du cyprinidés (cyprin
doré, brème, barbeau, tanche, goujon,
ablette, éperlan, brochet, saumon,
truite). Il va pourtant quelques siluri-
dés, particuliers à l'Afrique. On doit y
ajouter les anguilles d'eau douce, très
nombreuses. Comme amphibiens, il
faut mentionner des tortues d'eau douce
et des batraciens sans queue du type
nord-atlantique des anoures (grenouil-
les, crapauds, rainettes), avec quelques
urodèles à queue (salamandres, tri-
tons). Quant aux crocodiles, ils ont dis-
paru des fleuves comme de la mer, et
on n'y rencontre plus comme reptiles
que des émydes ou tortues d'eau douce,
très nombreuses, analogues à celles de
l'Europe (cistudo europaea).
La pêche et la pisciculture pourraient
avoir au Maroc une grande importance,
non seulement pour la consommation
courante du poisson frais, mais pour la
salaison et le commerce du poisson salé
avec le Sahara, la Guinée ou l'Europe.
Les Marocains ne s'en préoccupent
guère. Les Juifs exceptés, ils ne man-
gent pas de poisson. Tout au plus pê-
chent-ils les aloses qui remontent le
Sebou et le Bon-Regreg pour les saler
et les vendre aux habitants des oasis
sahariennes contre leurs dattes. Seuls
quelques pêcheurs espagnols des Cana-
ries fréquentent les côtes atlantiques et
des matelots catalans ou andalous
viennent exploiter les bancs de sar-
dines et d'anchois du littoral rifain.
Pourtant ces pêcheries ont assez de
valeur pour que les Allemands aient cru
nécessaire de s'en assurer le droit de
jouissance sur le pied d'égalité par l'ar-
ticle 10 de l'accord du 4 novembre 1911.
C'est pour nous une intéressante indi-
cation, qui doit nous engager à ne pas
négliger cette source de richesse et à la
signaler à nos pêcheurs basques, bre-
tons, normands et provençaux, qui
commencent à connaître la route des
pêcheries plus lointaines du Sahara
mauritanien.
La faune terrestre du Maroc, au
moins pour ce qui concerne les types
supérieurs des vertébrés, appartient,
comme celle de tout le Maghreb, de
presque toute l'Afrique et de l'Europe
tout entière au domaine holarctique ou
Arctogaea, à la région paléarctique ou
de l'ancien monde et à la sous-région
méditerranéenne.
De ses innombrables invertébrés, qui
n'ont d'ailleurs rien de caractéristique,
il suffira de men-tionner ceux qui sont
les plus intéressants, soit pour leurs
inconvénients, soit pour leurs avanta-
ges. Sans même insister sur la fré-
quence de la gale, des mites, des puces,
des poux, des punaises, des mouches,
- LE N lJMEHO < FfWKie' ZT COLONIES : 4f centimes.
SAMEDI 10 FEVRIER 1912.
: -
Les Annales Coloniales
',- n a nI. -
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
DiR.EaTETJi\© ; Marcel RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
BÉDACTIONT ADMINISTRATION
14, rue Duphot, PA RIS (1er)
t { dans tous les Bureaux de Poste
On s'abonne 1 et chez les principaux Libraires
Code Français A. Z. - Téléph.. : 349-37
Les Annales Coloniales ne publient que des articles inédits
LES MANTJ8QRITS STOST INSÉUES NE SONT PAA RENDUS
COLLABORATION POLITIQUE
FÉLIX CHÀUTEMPS, député de la Savoie, délëjgùé3He la Guinée au Conseil supérieur des Colonies;
HENKÎ COSNIER, député de l'Indre ; LUCIEN CORNET, sénateur dé l'Yonne ;
ALBERT DALIMIER, député de la Seine-et-Oise, délégué duJDahofney au Conseil supérieur des Colonies;
JEAN JAVAL, député de l'Yonne ; LÉON MALAVIALLE, député de l'Aude;
ALBERT METIN, député du Doubs, rapporteur des Budgets locaux des Colonies;
EDOUARD NÉRON, député de la Haute-Loire; CAMILLE PICARD, député des Vosges ;
Louis PUECH, député de Paris, ancien ministre, vice-président de la Chambre ;
JOSEPH PYTHON, député du Puy-de-Dôme ;
MAURICE VIOLLETTE, député de l'Eure-et-Loir, rapporteur du Budget des Colonies.
T. CARPOT, député du Sénégal ;
CORRESPOUTDANTS P.A.RTJ:CULXRS UA.KT 6 TOUTES LES CJOXJOUTIES
Un an 6 mois
Abonnements j RANCB ET COLONIFS 1 - -25 fr. 13 Ir.
~AD~on~n.~en.~t~en*t. s ( ETRANGER. 35 » 20 Ir.
VENTE ET DÉPOT !
20, Galerie d'Orléans (Palais-Royal)
BINS TOUTES LES GABES ET CBEZ LES PRINCIPAUX LIBRAIRES ET MARCHANDS DE JOURNAUX
Les Annonces et Réclames sont reçues aux Bureaux du Journal
14, RUE DUPHOT, PARIS (ter) et
dans les Principales Agences de Publicité
Le projet d'emprunt et
l'irrigation en Indochine
Lo premier emprunt de l'Annam-
Tonkin avait été consacré à des travaux
publics dé toute sorte. Le dernier, le
grand, celui de 200 millions, voté en
décembre 1898, lut exclusivement un
emprunt pour les voies Terrées.
Celui dont le projet est actuellement,
soumis à la Chambre donne 20 millions
aux travaux de chemin de 1er en retard,
plus de 23 millions aux nouveaux : en
réalité si on fait passer, comme il est
légitime, Mytho-Canlho de la seconde
catégorie à la première, c'est-à-dire
parmi les prévisions de 1898 non réa-
lisées, la part de celles-ci s'tèlève à
37 milions et demi, et le programme
nouveau voit ses crédits tomber à 14
millions 1/2.
Dans le môme programme, un peu
plus de 19 millions sont consacrés aux
irrigations. Nous en sommes, non
point satisfaits, puisqu'on ne réalise
pas tout ce qui serait nécessaire, pas
même tout J'indispensable, mais nous
ne cacherons pas que nous approuvons
la partie du nouveau projet consacrée
aux irrigations.
Le gouvernement place les travaux
dans deux régions bien choisies, le
Moyen Tonkin et le Nord Annam, où
les pluies tombent irrégulièrement, et
i -M la partie cultivée paraît pouvoir être
t'" M -lu*
ie^-
des entreprises particulières, il choisit
les travaux d'ensemble ayant, pour
point de départ un barrage d'amont, et
pour aboutissement uu polygone, où
une patte d'oie d'artères et artérioles,
distribuant l'eau en aval par l'effet de la
pente., par gravitation, comme disent
les iugénieur.
Ou a pris comme modèle la tentative
heureusement réussie dans la province
de Bac-Giang (Moyen Tonkin), à I en-
droit où le Song-Thuong, affluent du
fleuve Thaï-binh entre définitivement en
plaine ; un barrage dressé en cc point
donne l'eau à un canal de dérivation
qui couvre la plaine de Kep sur une su-
perficie de 5.500 hectares. Le canal de
Kep fonctionne depuis 1909. Les résul-
tats qu'il a donnés peuvent s'apprécier
d'après les chiffres qui suivent :
Comme tout le moyen et bas Tuukin,
la région fait ou s efforce de faire deux
récoltes de riz. celle du 5e mois anna-
mite (juin), après l'hiver, saison sèche,
celle du 10" mois (novembre", après
l'été, saison humide en Indochine. Le
mot hiver n'a qu'uu sens météorolo-
gique, car au point de vue agricole, on
ne connaît pas de morte-saison arrê-
tant la végétation : le seul ennemi à re-
douter est la sécheresse.
Autrefois, dans la plaine de Kep,
pour la récolte du 10e mois, la meil-
leure, le tiers des terres cultivables était
négligé ; quand à celles qui faisaient en
plus la récolte du 5U mois, après la sai-
son sèche, elles comprenaient à peine
350 hectares.
Pendant l'hiver 1908-1909, où com-
mence l'irrigation, les indigènes mirent
en culture en vue de la récolte du 5"
mois, 1.000 hectares, dont 750 en riz ;
1.000 autres hectares n'avaient pas été
pourvus des artérioles dont l'établisse-
ment est fait par des intéressés, com-
plétant ainsi l\tu'Te de l'Etat, cons-
tructeur des ouvrages principaux et
moyens.
- La récolle du 5e mois fut excellente
et on l'apprécia d'autant mieux, que la
sécheresse avait sévi sur le reste de la
colonie.
Au 10° mois de 1909, les récoltants
évaluèrent de 30 à 40 %, la bonification
due à l'irrigation.
Au o" mois 1910, 1.840 hectares, plus
du double de l'année précédente, furent
mis en riz, 600 autres en cultures di-
verses.
Dans les années suivantes, le pro-
grès s'est continué, attestant le goût
que les indigènes, d'abord sceptiques,
prenaient pour l'irrigation, et démon-
trant que nous avions, au moins pour
roi te région, trouvé la bonne voie.
Aussi le projet d'emprunt actuel pro-
pose-t-il de faire, sur le modèle de Kep,
deux séries d'ouvrages plus considéra-
bles au Moyen-Tonkin, l'une dans le
bassin du Fleuve-Rouge, l'autre dans
celui du fleuve Thaï-Binh
La première intéresse 15 à 16.000
hectares dans la province de Vinh-
Yen : elle consiste à barrer le Song-
Thu-Day, affluent. de la Rivière Noire,
près du poste de Lien-Sen et à en tirer
deux canaux principaux, l'un de 18 ki-
lomètres sur la rive droite, l'autre de
;¡II kilomètres sur la rive gauche ; le
système est le même que celui de Kep.
Le second projet, le plus considéra-
ble de touf^ applique au Song-Cau,
principale branche du fleuve Thaï-
Binh; il intéresse plus de 72.000 hectares
sur les deux rives, soit la moitié du to-
tal des superficies à irriguer, d'après les
divers paragraphes du projet d'em-
prunt. Le barrage, près de Lu-Yen,
permettra, en outre, sur la rive gauche,
l'établissement d'un canal de naviga-
tion mettant la région minière de Thaï-
Nguyen, centre où commence la navi-
gation sur le Song-Cau, en communi-
cation avec le grand port du Tonkin,
Haïphong.
Le projet du Song-Cau réclame,
pour lui seul, 9 millions, plus de la
moitié du crédit pi-énti pour tous les
travaux d'irrigation de l'emprunt..
Vient en troisième lieu, dans le pro-
jet, un plan d'irrigation dans la pro-
vince de Thanh-Hoa (nord Annam), qui
fait suite au Bas-Tonkin, et lui ressem-
ble par le relief, le régime des eaux et
les cultures. Ce projet intéresse une
superficie de 7.000 hectares, soit 4.500
à l'est du canal de Thanh-Hoa à Vinh et
2.500 à l'est. Les travaux seront com-
plétés par des travaux de col attire et
d'assèchement.
Les eaux seront dérivés par un bar-
rage établi à Baï-Thuong, et relevant
le plan d'eau à letiage de 5 m. 40. Un
canal principal de 10 kilomètres, consti-
tuera. avec 101 artères et sous-artères,
'un réseau de 095 kilomètres 400 de dé-
veloppement. De plus, 4.800 kilomètres
d'artérioles amèneront l'eau dans les ri-
zières.
Le coefficient d'arrosage sera de 85
centilitres pour une partie des terrains,
75 pour l'autre. L'hiver, ces coefficients
seront ramenés à 30 ou 25 pendant deux
ou trois mois. La dépense totale res-
sort à 7 millions de franc, auxquels
s'ajouteront 2.500.000 francs de tra-
vaux complémentaires à exécuter ulté-
rieurement pour entretien du périmè-
tre. Le prix par hectare s'élève donc à
135 fr. 70.
Ce travail égale presque en impor-
tance celui du Song-Cau ; nous l'avons
analysé avec quelques détails pour
achever de faire comprendre le méca-
nisme général des entreprises.
Le quatrième et dernier projet qui
ligure à l'emprunt, celui du Thuâ-Thien
'région de Hué), comprend les travaux
les moins importants : il se borne à em-
pêcher la marée de pousser l'eau salée
dans les canaux ; il ne réclame que
400.000 francs.
Il est regrettable qu'on n'ait pu,
faute de crédits et d'études, englober
dans le projet l'irrigation du Sud-An-
nam. Ce qu'il nous présente est un bon
commencement, mais enfin un com-
mencement.
Les irrigations elles-mêmes ne sont
qu'une partie des travaux hydrauliques
nécessaires. La réfection des digues du
Delta, la défense contre les inondations
s'impose ; nous espérons bien que, con-
duit par MM. Sarraut et Lebrun, le
budget général saura économiser sur
les dépenses de luxe comme celles du
boulevard Saïgon-Cholon et reporter
les crédits sur celles de première néces-
sité.
Or, aucune ne mérite ce dernier nom
mieux que celles qui donneront aux tra-
vailleurs indigènes la preuve que le
protectorat travaille pour eux et aug-
mente la part de richesse attribué à
leur labeur. ALBERT METIN.
député du Doubs,
* a --
Fausses nouvelles Coloniales
Sur la recommandation du groupe
des débits de boisson et de son prési-
dent, M. Georges Berry, M. l'ingénieur-
chimiste Thezard vient de recevoir la
cravate, de commandeur du Mérite
agricole pour récompenser sa vigou-
reuse campagne contre Valcoolisme aux
colonies.
Le Cheval dans
19 Af riqiie d n Nord
La réputation du cheval arabe n'cl
plus à faire, mais elle est. peut-être H
refaire. 11 a une excellente renommée ;
cela ne veut pas dire que ce soit la
bonne. 11 la tient, en eHel: Je:") littéra-
leurs, voire des poètes. Aujourd'hui,
on accorde plus de considération aux
appréciations des économistes ou aux
précisions des statisticiens.
Du reste, si les statisticiens et les
économistes se placent à un point, de
vue différent, ils seront pour le cheval
arabe presque aussi élogieux que les
poètes et les littérateurs. Lis répéteront
dans leur langue ce que M. de Buffun
exprimait en belle rhétorique, sans
s'apercevoir qu'il commettait des vers
de mirliton :
La plus noble euiiquèle
(Jue l'homme ail jamais lui le.
Chez les peuples orientaux et chez
les peuples arabes, le cheval est appré-
cié pour son utilité au moins autant que
pour sa noblesse. Dans les pays qu'ils
habitent, où les routes, et à plus forte
raison les voies ferrées, n 'existent pas
ou n'existenl que depuis peu de temps,
à la suite d'une civilisation venue du
dehors, le cheval représente pour eux
le grand moyen de locomotion, le com-
pagnon de toute l'existence.
Dans tout le nord de l'Afrique qui
de Gabès à Mogador ne sera plus bien-
tôt qu'une annexe de la France, consti-
tuée par la Tunisie, l'Algérie et le Ma-
roc ; dans ce vaste Maghreb où la vie
nomade confine avec la vie moderuc,
où les automobiles modèle 1912 vien-
nent jeter la stupeur au milieu des tri-
bus millénaires, on peut encore com-
prendre et voir le cheval ami de l'hom-
me des légendes d'Orient.
Mais comme toutes choses, le cheval
devient aussitôt pour la ci\ ilisation
envahissante, sujet d'étude et oui de
perfectionnement, dans une préoccu-
pation à la fois cfc science, de progrès
et de spéculation.
Un grand effort se poursuit ou plu-
tôt s'organise dans ce sens. Même en
Algérie et en Tunisie. il commence à
peine à prendre une marche méthodi-
que. Il n'a pas encore rallié toutes les
opinions, vaincu toutes les hésitations.
De longues années de recherches,
d'études, d'essais, l'ont cependant pré-
paré.
Nous ferons d'abord remarquer que
le cheval type des Arabes de l'Afrique
du Nord n'est pas le cheval arabe, mais
bien le cheval Barbe. Ou plutôt toute la
population chevaline de ces immenses
territoires est constituée par un mé-
lange en des proportions très variées
de ces deux types : le cheval arabe et
le cheval barbe, ce dernier y tenant
toujours une part plus considérable.
Cette constatation, établie d'une fa-
çon péremptoire, détruit la prétention
des Arabes qui soutiennent tous que
leurs chevaux descendent des célèbres
juments du Prophète. Ces illustres
aïeules seraient les cinq juments ma-
gnifiques que les grands chefs d'Arabie
offrirent à Mahomet après avoir cher-
ché dans leurs tribus les animaux les
plus parfaits qui ,puisseiit exister.
Mais cette filiation est illusoire. Les
invasions arabes trouvèrent dans
l'Afrique du Nord une race de chevaux
parfaitement appropriée au sol et au
climat, remontant à une très lointaine
antiquité. Les chevaux qu'ils ame-
naient avec eux ne firent qu'apporter
à cette race une infusion bienfaisante
de sang nouveau.
Ce cheval africain, c'est le barbe de
nos jours. Sa lointaine origine doit se
chercher parmi les chevaux de Nubie,
- répandus dans l'Afrique du Nord occi- -
dentale par les peuplades de race pu-
nique que l'on peut. considérer comme
la population autochtone de ces con-
trées, représentée actuellement par les
Berbères. L'existence du cheval afri-
cain bien avant Mahomet, bien avant
les invasions arabes, est plus que dé-
montrée par les inscriptions de nom-
breux monuments exhumés des sables
ou des cendres séculaires des confins
'de la Tripolitaine à l'extrémité du Ma-
roc. Chaque jour, à notre époque, ics
fouilles opérfees dans les ruines de Car-
thage mettent à jour une nouvelle pre I-
ve de ce genre par des sculptures, par
des mosaïques, par des médailles re-
présentant des chevaux qui offrent in-
contestablement les caractères du jhc-
val barbe.
Certes, les deux races arabe et bar-
b. étaient bien faites l'une pour l'au-
ire ; elles montrent une parentée accu-
sée. Néanmoins, elles conservent des
différences distinctives très marquées.
Le cheval arabe se distingue par sa
tête fine, son encolure élégante. Ses
membres sont parfois grêles, quoique
d'une trempe remarquable. Sa poitrine
a de la profondeur. Sa croupe relevée,
son port de queue gracieux achèvent
de donner à son ensemble un cachet de
distinction. Il a de l'endurance, mais
n'est pas exempt de nervosité.
Chez le barbe, la tête est un peu lour-
de, parfois brusquée et plaquée. Son
encolure est plus épaisse et plus courte,
partant moins gracieuse. Sa croupe
avalée, sa queue basse, lui font un as-
pect moins distingué, auquel contri-
buent aussi sa poitrine prufonde et ses
membres forts. Mais il constitue un
animal bon à tout faire, précieux par
son endurance, sa force, sa rusticité.
Il va à la charrue, à l'arabat, ú. la voi-
ture ; il fait une excellente monture. Sa
douceur permet à une femme, à un en-
fant de le conduire.
L'histoire de l'évolution de ces deux
races serait l'histoire même des peu-
ples orientaux, de leurs migrations,
de leurs invasions en Afrique. On con-
çoit que nous ne tentions même pas de
l'esquisser ici.
Nous nous contenterons de répéter
qu'elles étaient faites pour se rappro-
cher, car leur croisement donne des
résultats excellents avec le cheval
arabe-barbe qui est. supérieur au barbe
par sa tète mieux attachée, sa croupe
horizontale, sa queue moins basse, en
un mot par plus de distinction et d'har-
monie dans la forme.
C'est ce cheval africain qui semble
être l'idéal pour la cavalerie de guerre.
Il a étonné tous ceux qui l'ont vu en
Crimée, en Italie, au Mexique et dans
toutes les expéditions auxquelles il a
pris part.
En Crimée, les superbes chevaux
dont la cavalerie anglaise était si fière
étaient décimés par les intempéries,
tandis que nos barbes et nos arabes-
barbes restaient alertes et vigoureux.
En 1870, il y avait dix régiments
pourvus de barbes. En dépit de l'hiver
terrible qu'ils durent affronter et des
privations qu'ils eurent à supporter,
ils furent parmi les moins éprouvés.
Cela n'empêcha pas, du reste, qu'après
la guerre, pour assurer aux éleveurs
métropolitains le renouvellement en-
tier de notre cavalerie, on ne fil pas
appel aux chevaux d'Afrique.
Plus récemment, sous les rnurs de
Pékin, les chevaux des contingents
étrangers se montraient épuisés par la
traversée et par le mauvais lemps au-
quel l'expédition internationale fut ex-
posée. Ils mouraient en grand nombre.
Les chevaux de nos chasseurs d'Afri-
que. faisaient par leur endurance et
leur. allure l'admiration et l'envie des
étrangers. Or, c'était le déchet du ré-
giment qui avait été expédié d'Alger,
sous prétexte qu'ils périraient en route.
Ce déchet, paraissait si désirable aux
autres qu'à la fin de la guerre, les Ja-
ponais achetèrent les chevaux qui
nous restaient pour en faire des étalons
- -
destinés à la remonte de leur cavalerie.
Quant nous aurons dit qu'on évalue
le nombre des chevaux existant chez
les indigènes d'Algérie à environ
220,000 et à 60.000 ceux de Tunisie, on
comprendra quelle importante réserve
nous pouvons trouver dans ces pays
auquel le Maroc ajoutera bientôt son
contingent encore inévalué.
Depuis longtemps, du reste, on se
préoccupe, dans les milieux compé-
tents, de ménager, d'assurer, d'amélio-
rer cette réserve. Nous dirons prochai-
nemcnt quelques mots de ce qui a été
fait dsms ce but en Algérie et en Tuni-
sie : HENRI COSNIER.
i député de l'Indre.
La Faune du Maroc
Par LEON MALAVIALLE, député de l'Aude.
La faune d'un pays paraît 'au premier
abord moins caractéristique et moins
impressionnante que sa flore. Mais au
fond elle n'a pas moins d'intérêt. Elle
est partie intégrante de sa physiono-
mie et de son économie. Sauvages ou'
domestiques, les bêtes, comme les
plantes, apportent leur note au paysage
physique et leur contribution à la so-
ciété humaine. La pêche, la chasse,
l'élevage fournissent à l'homm^utant
de produits utiles que la cueillette,
l'exploitation forestière ou l'agricul-
ture. Certains animaux sont devenus
ses hôtes, ses associés, ses compa-
gnons, ses amis, ses commensaux ou
même sa nourriture quotidienne, sa
provision de viande vivante et toujours
renouvelée. Qui pourrait dire, mais qui
ignore les services, les progrès dont
l'humanité est redevable au concours
de l'animalité? Comme la géographie
botanique, la géographie zoologique
est un trait d'union entre la géographie
physique et la géographie humaine.
Le distribution géographique de la
faune est soumise à des règles moins
impérieuses que celle de la flore, parce
que les 'animaux possèdent une faculté
qui manque aux végétaux, celle de l'au-
tolocomotion et de la migration. Leur
répartition est moins liée que celle des
plantes au sol et au climat. Mais elle en
dépend tout de même dans une cer-
taine mesure. Toute espèce animale a
un habitat propre, plus ou moins
étendu, selon sa capacité locomotrice
et son élasticité thermique, mais tou-
jours limité soit par des maxima et des
minima de chaleur ou d'humidité en
dehors desquels elle ne saurait vivre,
soit par des obstacles naturels, maté-
riels (montagnes, fleuves, marécages,
bras de mer), qu'elle ne peut franchir.
Aussi est-il possible de déterminer,
quoique avec moins de rigueur, des do-
domaines zoologiques, comme des ré-
gions botaniques, qui dépendent non
seulement de l'état actuel de la Terre,
mais aussi de son évolution antérieure,
notamment de la répartition passée et
présente des océans et des continents.
L'Atlantique septentrional et la Mé-
diterranée, qui baignent les deux riva-
ges du Maroc, ont toujours communi-
que entre eux, et, depuis la fin de
l'ère néozoïque, communiquent égale-
ment avec l'Océan Glacial arctique. Il
est donc naturel que leurs faunes
soient apparentées. Aussi les zoogéo-
graphes classent-ils la faune des eaux
marocaines dans le domaine nord-at-
lantique, et spécialement dans celle de
ses sections que W OODWAfiD 'appelle
la province lusitanienne et ORTMANN la
région alricaine occidentale, compre-
nant la sous-région méditerranéenne et
la sous-région guinéenne. Elle est cons-
tituée en effet par le mélange d'espèces
nord-atlantiques et d'espèces provenant
de l'antique Médit errance-centrale, le- ]
thys ou M ésogée des géologues, avec
quelques espèces africaines ou gui-
néennes. Elle doit aussi quelques ca-
ractères particuliers, quelques espèces
de type arctique au courant froid qui
longe la côte atlantique du Maroc et du
Sahara mauritanien jusqu'au Sénégal.
D'aute part, l'ancienne communication
de la Méditerranée centrale avec
l'Océan Pacifique explique l'existence
des coraux et des éponges sur les riva-
ges méditerranéens du Maghreb. Mal-
gré tout sa faune aquatique ne diffère
pas sensiblement de celle de nos riva-
ges atlantiques ou méditerranéens.
Au large on rencontre des cétacés
comme le lamantin, le dauphin, le mar-
souin. l'épaulard, et même des balénides
ou mysticètes (rorquals), dont les cada-
vres viennent parfois échouer sur le lit-
toral ét y laissent l'ambre gris, si re-
cherché. On y voit aussi des requins et
des squales. Plus intéressante pour le
géographe est la faune littorale avec
ses bancs réguliers d'espèces comesti-
bles ou utiles à l'homme, susceptibles
de devenir objet d'alimentation, de com-
merce ou d'industrie, et formant ces pê-
cheries, qui sont pour les populations
riveraines des sources inépuisables de
nourriture ou de gain. Elle comprend
à peu près les mêmes types que celle
de nos côtes : comme poissons cartila-
gineux ou élfLsmobranchcs, ou pla-
giostomes, du genre requin, les raies ;
comme cyclostomes, les lamproies ;
comme osseux ou téléostéens, des acan-
thoptérygiens (perches, bars ou loups,
épinoches, maigres ou sciènes, dora-
des, maquereaux, thons, baudroies ou
diables de mer, soles, turbots, barbues,
limandes, merlans, morues, aussi esti-
mées en Espagne que celles de Terre-
Neuve, de la Nouvelle Ecosse ou d'Is-
lande), et des malacoptérygiens (con-
gres ou anguilles de mer, gymnotes ou
anguilles électriques, aloses, tanches,
mulets, sardines, anchois). Sur le ri-
vage lui-même on trouve : des crusta-
cés (crabes, écrevisses, homards, lan-
goustes, araignées de mer, crevettes) ;
des mollusques (huîtres, moules, co-
quillages) et autres « fruits de mer »
analogues à ceux de nos côtes ; des am-
phibiens, comme les chélonides ou tor-
tues marines.Jadis, à l'époque romaine,
il y avait des crocodiles, mentionnés
par les auteurs anciens, d'après Juba ;
mais ils ont depuis complètement dis-
paru.
Beaucoup de ces animaux marins re-
montent les fleuves et y voisinent avec
les espèces fluviatiles. Cette faune dul-
çaquieole du Maroc est presque iden-
tique à celle de nos contrées. Elle
comprend à peu de chose près les
mêmes mollusques et les mêmes vers.
Parmi ces derniers on peut citer la
sangsue, très abondante dans les riviè-
res marocaines, au point d'être dange-
reuse pour le bétail qui s'y abreuve.
Elle donnait lieu jadis à un important
commerce, quand on en faisait un plus
grand usage dans la médecine. Le mo-
nopole de son exportation rapportait
au trésor chérifien près d'un million.
Ses poissons appartiennent, comme les
nôtres, à l'ordre du cyprinidés (cyprin
doré, brème, barbeau, tanche, goujon,
ablette, éperlan, brochet, saumon,
truite). Il va pourtant quelques siluri-
dés, particuliers à l'Afrique. On doit y
ajouter les anguilles d'eau douce, très
nombreuses. Comme amphibiens, il
faut mentionner des tortues d'eau douce
et des batraciens sans queue du type
nord-atlantique des anoures (grenouil-
les, crapauds, rainettes), avec quelques
urodèles à queue (salamandres, tri-
tons). Quant aux crocodiles, ils ont dis-
paru des fleuves comme de la mer, et
on n'y rencontre plus comme reptiles
que des émydes ou tortues d'eau douce,
très nombreuses, analogues à celles de
l'Europe (cistudo europaea).
La pêche et la pisciculture pourraient
avoir au Maroc une grande importance,
non seulement pour la consommation
courante du poisson frais, mais pour la
salaison et le commerce du poisson salé
avec le Sahara, la Guinée ou l'Europe.
Les Marocains ne s'en préoccupent
guère. Les Juifs exceptés, ils ne man-
gent pas de poisson. Tout au plus pê-
chent-ils les aloses qui remontent le
Sebou et le Bon-Regreg pour les saler
et les vendre aux habitants des oasis
sahariennes contre leurs dattes. Seuls
quelques pêcheurs espagnols des Cana-
ries fréquentent les côtes atlantiques et
des matelots catalans ou andalous
viennent exploiter les bancs de sar-
dines et d'anchois du littoral rifain.
Pourtant ces pêcheries ont assez de
valeur pour que les Allemands aient cru
nécessaire de s'en assurer le droit de
jouissance sur le pied d'égalité par l'ar-
ticle 10 de l'accord du 4 novembre 1911.
C'est pour nous une intéressante indi-
cation, qui doit nous engager à ne pas
négliger cette source de richesse et à la
signaler à nos pêcheurs basques, bre-
tons, normands et provençaux, qui
commencent à connaître la route des
pêcheries plus lointaines du Sahara
mauritanien.
La faune terrestre du Maroc, au
moins pour ce qui concerne les types
supérieurs des vertébrés, appartient,
comme celle de tout le Maghreb, de
presque toute l'Afrique et de l'Europe
tout entière au domaine holarctique ou
Arctogaea, à la région paléarctique ou
de l'ancien monde et à la sous-région
méditerranéenne.
De ses innombrables invertébrés, qui
n'ont d'ailleurs rien de caractéristique,
il suffira de men-tionner ceux qui sont
les plus intéressants, soit pour leurs
inconvénients, soit pour leurs avanta-
ges. Sans même insister sur la fré-
quence de la gale, des mites, des puces,
des poux, des punaises, des mouches,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.82%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.82%.
- Collections numériques similaires Monnaies grecques Monnaies grecques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnGre"
- Auteurs similaires Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales" or dc.contributor adj "Centre d'études de documentation d'information et d'action sociales")Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux" or dc.contributor adj "Office central des oeuvres de bienfaisance et services sociaux")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6360519d/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6360519d/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6360519d/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6360519d/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6360519d
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6360519d
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6360519d/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest