Presse et revues
16 pages
Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-05-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 mai 1913 04 mai 1913
Description : 1913/05/04 (A4,T11,N80). 1913/05/04 (A4,T11,N80).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248065m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
276
porte de Perse presque tout le riz, qui y subit des
manipulations, une grande partie du coton, des fruits
secs, des tapis, etc. C'est aussi par ce port que passe
tout le transit de Perse en Europe et les colis pos-
taux expédiés d'Europe en Perse. Quelques maisons
faisant le commerce avec la Perse se sont mainte-
nues à Astrakhan et ce port est le premier pour le
commerce du poisson avec la Perse et pour ce qui
concerne l'industrie de la pêche.
Krasnovodsk fait principalement le petit com-
merce au moyen de barques turkmènes, surtout avec
Bender-Ghiaz, mais aussi avec d'autres ports jusqu'à
Enzéli. Par Krasnovodsk transitent les marchandises
persanes reçues par chemin de fer. On expédie aussi
de cette ville les colis postaux à destination de
Mechkhed. De là on se sert de la route postale jus-
qu'à Méchédécer. Depuis la plus haute antiquité le
commerce avec la Perse a attiré l'attention de Rus-
ses entreprenants. On n'a pas réussi jusqu'à présent
à déterminer avec exactitude l'origine de nos rela-
tions commerciales avec "Le pays du Chah", comme
disaient nos ancêtres en parlant de la Perse, mais
nous savons qu'au IXe siècle nos marchands allaient
en bateau en Perse par le Volga et la mer Khva-
linsky (Caspienne), et de là ils s'avançaient jusqu'à
Bagdad. Les marchands persans de leur côté appor-
taient leurs marchandises à Kazan par la mer Cas-
pienne et par "la Volga, notre mère"'). A Kazan,
les marchands de Novgorod les achetaient ou les
échangeaient contre leurs marchandises, puis ils les
apportaient à Novaïa Ladoga. Qui pourrait penser
actuellement que Novaïa Ladoga fut jadis un centre
du commerce de la Perse avec l'Europe Occiden-
tale?
Même avant la conquête du royaume d'Astrakhan,
en 1567, Jean le Terrible envoya une ambassade à
,,Gourmyz", c'est-à-dire à la ville d'Ormouz située
dans une île du même nom sur le golfe Persique. En
1575, la Russie servait déjà d'intermédiaire au com-
merce de l'Europe avec le ,,Pays du Chah" et même
avec des pays plus éloignés. Au siècle suivant le
commerce avec la Perse se développa de plus en plus
et nos marchands y prirent une part active. Dans ces
temps lointains notre classe des marchands était encore
très engouée de cet esprit d'entreprise qui les en-
traîna dans l'Extrême-Orient, et finalement cette classe
a établi les voies du commerce avec la Perse et en
retira un bon profit.
Les richesses légendaires de la Perse ont tou-
jours agité les esprits de la région du Volga et
maintes fois des hommes libres allèrent en Perse
par le Volga pour se livrer au pillage, et au XVIe et
XVIIe siècles des excursions de ce genre étaient des
phénomènes ordinaires. C'est Stenka Razine avec sa
bande qui s'est le plus illustré dans cette carrière. Il
fit des expéditions succesivement en Transcaucasie,
1) Volga est du genre féminin en russe. Les mots entre
guillemets sont tirés d'une chanson très populaire en Russie.
dans l'île de Sara, et de là, par Mouhan, à Tauris, à
Recht et jusqu'au golfe d'Astérabad. Sur toute cette
étendue la bande pillait et ruinait les centres com-
merciaux, et elle revenait sur le Volga chargée d'un
immense butin. Dans sa dernière expédition, Stenka
Razine dévasta Enzéli, Recht, Méchédécer, Ferakh-
Abbat, Achref et autres lieux. Si on ne peut nulle-
ment approuver ces incursions au point de vue mo-
ral, surtout avec nos idées contemporaines, elles ont
pourtant fait connaître la Perse à la région du Volga
et elles ont fait naître dans l'imagination' du peuple
une image séduisante qui attira les hommes entre-
11 f f t 11 t -
prenants aans le pays ae la soie, ae la perie, ae
l'or et des pierres précieuses.
Pierre le Grand a parfaitement apprécié la grande
importance de la Perse, comme marché pour le
commerce de la Russie, et avec son génie il a prévu
l'importance que le pays du Chah aurait pour le dé-
veloppement de notre commerce et l'importance de
la Perse comme étape sur la route de l'océan In-
dien, vers une mer libre au Sud. Si cet esprit colos-
sal et énergique eût vécu encore 20 ans, outre la
fenêtre qu'il avait ouverte sur l'Europe, il en aurait
percé encore une autre, ou peut-être même une
porte sur le Midi. Il en serait résulté l'annexion des
-
trois meilleures et des plus riches provinces de la
Perse: Ghilan, Mazandéran et Aderbaïdjan.
Mais le sort en décida autrement et notre élan
vers le Sud fut arrêté pour longtemps.
Jusque vers 1870 cette poussée vers le Sud, cet
élan traditionnel vers l'Orient entraîna la classe des
marchands moscovites en Perse où continua un
commerce actif; et la Perse de son côté entra en re-
lations commerciales avec la Russie, envoyant ses
marchands à la foire de Nijni-Novgorod.
N. Chavroll'
(à suivre)
--- ---' --- -- -.---
Chroniques de la Semaine
Chronique sportive
Aviation
L'aviateur Kostine, pris en captivité par les Turcs à Andri-
nople, est devenu, grâce à cet incident, le plus célèbre des
aviateurs russes dans les Balkans. On connaît son histoire: pen-
dant un de ses vols, il s'écarta de la route à cause du brouillard
et fut obligé d'atterrir; c'est seulement en touchant terre qu'il
se rendit compte qu'il était au pouvoir des Turcs et croyait devoir
être condamné au supplice. Il n'en fut rien pourtant; les sol-
dats turcs le traitèrent avec déférence et son séjour à Andri-
nople lui fut favorable, sauf la persécution des shrapnels bul-
gares, qui, d'après ses propres paroles, le suivaient partout.
Après la prise d'Andrinople il se retrouva sain et sauf parmi
les Bulgares. Mais il fut un temps où l'on s'inquiéta beaucoup
du sort de Kostine. Les journaux allemands répandirent le
porte de Perse presque tout le riz, qui y subit des
manipulations, une grande partie du coton, des fruits
secs, des tapis, etc. C'est aussi par ce port que passe
tout le transit de Perse en Europe et les colis pos-
taux expédiés d'Europe en Perse. Quelques maisons
faisant le commerce avec la Perse se sont mainte-
nues à Astrakhan et ce port est le premier pour le
commerce du poisson avec la Perse et pour ce qui
concerne l'industrie de la pêche.
Krasnovodsk fait principalement le petit com-
merce au moyen de barques turkmènes, surtout avec
Bender-Ghiaz, mais aussi avec d'autres ports jusqu'à
Enzéli. Par Krasnovodsk transitent les marchandises
persanes reçues par chemin de fer. On expédie aussi
de cette ville les colis postaux à destination de
Mechkhed. De là on se sert de la route postale jus-
qu'à Méchédécer. Depuis la plus haute antiquité le
commerce avec la Perse a attiré l'attention de Rus-
ses entreprenants. On n'a pas réussi jusqu'à présent
à déterminer avec exactitude l'origine de nos rela-
tions commerciales avec "Le pays du Chah", comme
disaient nos ancêtres en parlant de la Perse, mais
nous savons qu'au IXe siècle nos marchands allaient
en bateau en Perse par le Volga et la mer Khva-
linsky (Caspienne), et de là ils s'avançaient jusqu'à
Bagdad. Les marchands persans de leur côté appor-
taient leurs marchandises à Kazan par la mer Cas-
pienne et par "la Volga, notre mère"'). A Kazan,
les marchands de Novgorod les achetaient ou les
échangeaient contre leurs marchandises, puis ils les
apportaient à Novaïa Ladoga. Qui pourrait penser
actuellement que Novaïa Ladoga fut jadis un centre
du commerce de la Perse avec l'Europe Occiden-
tale?
Même avant la conquête du royaume d'Astrakhan,
en 1567, Jean le Terrible envoya une ambassade à
,,Gourmyz", c'est-à-dire à la ville d'Ormouz située
dans une île du même nom sur le golfe Persique. En
1575, la Russie servait déjà d'intermédiaire au com-
merce de l'Europe avec le ,,Pays du Chah" et même
avec des pays plus éloignés. Au siècle suivant le
commerce avec la Perse se développa de plus en plus
et nos marchands y prirent une part active. Dans ces
temps lointains notre classe des marchands était encore
très engouée de cet esprit d'entreprise qui les en-
traîna dans l'Extrême-Orient, et finalement cette classe
a établi les voies du commerce avec la Perse et en
retira un bon profit.
Les richesses légendaires de la Perse ont tou-
jours agité les esprits de la région du Volga et
maintes fois des hommes libres allèrent en Perse
par le Volga pour se livrer au pillage, et au XVIe et
XVIIe siècles des excursions de ce genre étaient des
phénomènes ordinaires. C'est Stenka Razine avec sa
bande qui s'est le plus illustré dans cette carrière. Il
fit des expéditions succesivement en Transcaucasie,
1) Volga est du genre féminin en russe. Les mots entre
guillemets sont tirés d'une chanson très populaire en Russie.
dans l'île de Sara, et de là, par Mouhan, à Tauris, à
Recht et jusqu'au golfe d'Astérabad. Sur toute cette
étendue la bande pillait et ruinait les centres com-
merciaux, et elle revenait sur le Volga chargée d'un
immense butin. Dans sa dernière expédition, Stenka
Razine dévasta Enzéli, Recht, Méchédécer, Ferakh-
Abbat, Achref et autres lieux. Si on ne peut nulle-
ment approuver ces incursions au point de vue mo-
ral, surtout avec nos idées contemporaines, elles ont
pourtant fait connaître la Perse à la région du Volga
et elles ont fait naître dans l'imagination' du peuple
une image séduisante qui attira les hommes entre-
11 f f t 11 t -
prenants aans le pays ae la soie, ae la perie, ae
l'or et des pierres précieuses.
Pierre le Grand a parfaitement apprécié la grande
importance de la Perse, comme marché pour le
commerce de la Russie, et avec son génie il a prévu
l'importance que le pays du Chah aurait pour le dé-
veloppement de notre commerce et l'importance de
la Perse comme étape sur la route de l'océan In-
dien, vers une mer libre au Sud. Si cet esprit colos-
sal et énergique eût vécu encore 20 ans, outre la
fenêtre qu'il avait ouverte sur l'Europe, il en aurait
percé encore une autre, ou peut-être même une
porte sur le Midi. Il en serait résulté l'annexion des
-
trois meilleures et des plus riches provinces de la
Perse: Ghilan, Mazandéran et Aderbaïdjan.
Mais le sort en décida autrement et notre élan
vers le Sud fut arrêté pour longtemps.
Jusque vers 1870 cette poussée vers le Sud, cet
élan traditionnel vers l'Orient entraîna la classe des
marchands moscovites en Perse où continua un
commerce actif; et la Perse de son côté entra en re-
lations commerciales avec la Russie, envoyant ses
marchands à la foire de Nijni-Novgorod.
N. Chavroll'
(à suivre)
--- ---' --- -- -.---
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Chronique sportive
Aviation
L'aviateur Kostine, pris en captivité par les Turcs à Andri-
nople, est devenu, grâce à cet incident, le plus célèbre des
aviateurs russes dans les Balkans. On connaît son histoire: pen-
dant un de ses vols, il s'écarta de la route à cause du brouillard
et fut obligé d'atterrir; c'est seulement en touchant terre qu'il
se rendit compte qu'il était au pouvoir des Turcs et croyait devoir
être condamné au supplice. Il n'en fut rien pourtant; les sol-
dats turcs le traitèrent avec déférence et son séjour à Andri-
nople lui fut favorable, sauf la persécution des shrapnels bul-
gares, qui, d'après ses propres paroles, le suivaient partout.
Après la prise d'Andrinople il se retrouva sain et sauf parmi
les Bulgares. Mais il fut un temps où l'on s'inquiéta beaucoup
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