Titre : Revue contemporaine
Éditeur : [s.n.?] (Saint-Pétersbourg)
Date d'édition : 1913-01-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328566919
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 janvier 1913 12 janvier 1913
Description : 1913/01/12 (A4,T11,N63). 1913/01/12 (A4,T11,N63).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6248049h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-18251
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2013
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7
Les relations russo - mongoles
La venue à Saint-Pétersbourg de la mission en-
voyée par le nouveau gouvernement mongol pour
remercier le gouvernement impérial de l'appui ac-
cordé par lui à la Mongolie, lors des récents événe-
ments de Chine, constitue un événement dont la
portée politique ne saurait passer inaperçue. La so-
lution trouvée par la diplomatie russe du différend
sino-mongol présente en effet des avantages évidents
à tous égards.
D'abord, elle laisse la porte ouverte à un arran-
gement avec la Chine. Le jour où, sur les territoires
mongols aujourd'hui autonomes (il ne faut pas
oublier qu'à côté de la Mongolie autonome qui com-
prend environ 2 millions d'habitants, il reste une
Mongolie chinoise d'une population d'à peu près
3 millions d'âmes), le gouvernement chinois se déci-
dera à renoncer à la colonisation des terres ainsi
qu'à l'entretien d'une armée chinoise, rien n'empê-
chera le nouvel Etat mongol de conclure avec la
Chine des traités qui ne pourront avoir que de bons
résultats. En attendant, la Mongolie peut dès main-
tenant, garantie désormais contre toute attaque de la
Chine, travailler paisiblement à son organisation, ce
qui est on ne peut plus favorable pour le commerce
russe si intéressé dans cette région.
D'autre part, au point de vue européen, le
traité russo-mongol a les conséquences les plus heu-
reuses, puisqu'il permet, par son article troisième, à
la Mongolie de conclure des accords avec les autres
Etats, à la seule condition que ces accords ne con-
sentiront jamais aux nationaux étrangers des privi-
lèges plus étendus que ceux accordés aux Russes.
C'est le principe de la porte ouverte appliqué à la
Mongolie et il est inutile d'en souligner toute l'im-
portance. En vertu des anciens traités sino-russes
relatifs à la Mongolie, celle-ci était fermée commer-
cialement aux étrangers sauf aux Russes et les com-
merçants des pays autres que la Russie ne pouvaient
commercer avec la Mongolie que par l'intermédiaire
des Chinois, ce qui leur était fort désavantageux.
Désormais la Mongolie est ouverte à tout le
monde. C'est là un point essentiel et qu'il im-
porte de bien souligner. La Russie n'a pas craint
sur le marché mongol la concurrence étrangère; elle
l'a au contraire appelée à venir stimuler l'effort de
ses commerçants, point de vue très juste et qui at-
teste une saine compréhension des intérêts russes.
J'ai eu l'occasion de m'entretenir de la situation
nouvelle faite à la Mongolie avec un Orientaliste des
plus distingués, M. Arcady Pétroff, qui a beaucoup
voyagé en Extrême-Orient et notamment en Mon-
golie.
Je ne vous cacherai pas, m'a dit M. Arcady
Pétroff, que c'est précisément l'article troisième de
notre convention avec la Mongolie que je salue avec
le plus de confiance pour l'avenir. Grâce à lui, les
entreprises russes en Mongolie vont enfin pouvoir
s'augmenter de capitaux étrangers qui, depuis long-
temps, ne demandaient qu'à leur être envoyés.
,,J'ai eu dernièrement différents entretiens avec
des capitalistes français qui se sont énormément in-
téressés à l'avenir de la Mongolie et à l'activité de
notre société anonyme russo-mongole créée, comme
vous le savez, dans le but principal de grouper nos
diverses entreprises en Mongolie, qui, le plus sou-
vent, sont justement à faibles capitaux, et de nouer
des liens commerciaux directs entre le marché mon-
gol et les marchés européens. Pour ma part, j'es-
père très rapidement d'excellents résultats et de puis-
sants concours pour nos entreprises en Mongolie qui
vont ainsi pouvoir prendre un très grand essor.
,,Nos intérêts en Mongolie sont extrêmement an-
ciens: de tout temps nous avons eu des rapports
commerciaux très développés avec la partie de la
Mongolie limitrophe de notre empire sibérien et qui
vient d'être érigée en Etat autonome. En 1911, lors
de mon dernier voyage, j'ai relevé moi-même l'exis-
tence de 500 maisons de commerce russes dans cette
partie de la Mongolie et je ne doute pas qu'actuelle-
ment le chiffre soit de beaucoup dépassé.
"Toute notre acuvité économique avec la Mon-
golie a trait au bétail et aux industries qui en dé-
coulent. En ce qui concerne l'exportation, la Mon-
golie apparaît pour nous comme un excellent dé-
bouché, puisque les Mongols ne fabriquent rien et
ont tout à acheter à commencer par le pain la fa-
rine et à finir par le vêtement, la chaussure, etc.
,,La puissance d'achat de tout le marché mon-
gol est actuellement de 200 millions de roubles.
J'estime que, sur ce chiffre total, il y a bien 90 mil-
lions à inscrire à l'actif du marché de cette partie de
la Mongolie devenue aujourd'hui autonome. C'est
déjà, vous le voyez, un chiffre important et je suis
convaincu qu'il peut être augmenté considérablement.
,,Mais, poursuit M. Arcady Pétroff, si nous vou-
lons réellement tirer du marché mongol tout le pro-
fit qui peut en être tiré, nous ne devons pas perdre
de vue qu'il doit demeurer exclusivement un marche
de bétail. Le climat, la configuration du pays, tout
en Mongolie correspond à un élevage intensif.
,,La Mongolie doit devenir pour nous une nou-
velle Australie. Nous ne devons chercher qu'à y per-
fectionner et à y développer l'élevage et les indus-
tries qui en découlent. Pour le reste, pour la cultu-
re notamment, nous avons assez de terres sur les-
quelles nous pouvons travailler à notre aise et sur
la plus vaste échelle.
,,La Mongolie doit devenir, aux portes de notre
Empire, comme une immense parc d'élevage. A l'heure
actuelle, il faut compter à peu près 2 millions d'ha-
bitants en Mongolie autonome. Cette population est
formée de familles de cinq à six individus en moyen-
ne et chaque famille possède en moyenne cin-
quante brebis, vingt chevaux, vingt-cijiq bêtes à cor-
Les relations russo - mongoles
La venue à Saint-Pétersbourg de la mission en-
voyée par le nouveau gouvernement mongol pour
remercier le gouvernement impérial de l'appui ac-
cordé par lui à la Mongolie, lors des récents événe-
ments de Chine, constitue un événement dont la
portée politique ne saurait passer inaperçue. La so-
lution trouvée par la diplomatie russe du différend
sino-mongol présente en effet des avantages évidents
à tous égards.
D'abord, elle laisse la porte ouverte à un arran-
gement avec la Chine. Le jour où, sur les territoires
mongols aujourd'hui autonomes (il ne faut pas
oublier qu'à côté de la Mongolie autonome qui com-
prend environ 2 millions d'habitants, il reste une
Mongolie chinoise d'une population d'à peu près
3 millions d'âmes), le gouvernement chinois se déci-
dera à renoncer à la colonisation des terres ainsi
qu'à l'entretien d'une armée chinoise, rien n'empê-
chera le nouvel Etat mongol de conclure avec la
Chine des traités qui ne pourront avoir que de bons
résultats. En attendant, la Mongolie peut dès main-
tenant, garantie désormais contre toute attaque de la
Chine, travailler paisiblement à son organisation, ce
qui est on ne peut plus favorable pour le commerce
russe si intéressé dans cette région.
D'autre part, au point de vue européen, le
traité russo-mongol a les conséquences les plus heu-
reuses, puisqu'il permet, par son article troisième, à
la Mongolie de conclure des accords avec les autres
Etats, à la seule condition que ces accords ne con-
sentiront jamais aux nationaux étrangers des privi-
lèges plus étendus que ceux accordés aux Russes.
C'est le principe de la porte ouverte appliqué à la
Mongolie et il est inutile d'en souligner toute l'im-
portance. En vertu des anciens traités sino-russes
relatifs à la Mongolie, celle-ci était fermée commer-
cialement aux étrangers sauf aux Russes et les com-
merçants des pays autres que la Russie ne pouvaient
commercer avec la Mongolie que par l'intermédiaire
des Chinois, ce qui leur était fort désavantageux.
Désormais la Mongolie est ouverte à tout le
monde. C'est là un point essentiel et qu'il im-
porte de bien souligner. La Russie n'a pas craint
sur le marché mongol la concurrence étrangère; elle
l'a au contraire appelée à venir stimuler l'effort de
ses commerçants, point de vue très juste et qui at-
teste une saine compréhension des intérêts russes.
J'ai eu l'occasion de m'entretenir de la situation
nouvelle faite à la Mongolie avec un Orientaliste des
plus distingués, M. Arcady Pétroff, qui a beaucoup
voyagé en Extrême-Orient et notamment en Mon-
golie.
Je ne vous cacherai pas, m'a dit M. Arcady
Pétroff, que c'est précisément l'article troisième de
notre convention avec la Mongolie que je salue avec
le plus de confiance pour l'avenir. Grâce à lui, les
entreprises russes en Mongolie vont enfin pouvoir
s'augmenter de capitaux étrangers qui, depuis long-
temps, ne demandaient qu'à leur être envoyés.
,,J'ai eu dernièrement différents entretiens avec
des capitalistes français qui se sont énormément in-
téressés à l'avenir de la Mongolie et à l'activité de
notre société anonyme russo-mongole créée, comme
vous le savez, dans le but principal de grouper nos
diverses entreprises en Mongolie, qui, le plus sou-
vent, sont justement à faibles capitaux, et de nouer
des liens commerciaux directs entre le marché mon-
gol et les marchés européens. Pour ma part, j'es-
père très rapidement d'excellents résultats et de puis-
sants concours pour nos entreprises en Mongolie qui
vont ainsi pouvoir prendre un très grand essor.
,,Nos intérêts en Mongolie sont extrêmement an-
ciens: de tout temps nous avons eu des rapports
commerciaux très développés avec la partie de la
Mongolie limitrophe de notre empire sibérien et qui
vient d'être érigée en Etat autonome. En 1911, lors
de mon dernier voyage, j'ai relevé moi-même l'exis-
tence de 500 maisons de commerce russes dans cette
partie de la Mongolie et je ne doute pas qu'actuelle-
ment le chiffre soit de beaucoup dépassé.
"Toute notre acuvité économique avec la Mon-
golie a trait au bétail et aux industries qui en dé-
coulent. En ce qui concerne l'exportation, la Mon-
golie apparaît pour nous comme un excellent dé-
bouché, puisque les Mongols ne fabriquent rien et
ont tout à acheter à commencer par le pain la fa-
rine et à finir par le vêtement, la chaussure, etc.
,,La puissance d'achat de tout le marché mon-
gol est actuellement de 200 millions de roubles.
J'estime que, sur ce chiffre total, il y a bien 90 mil-
lions à inscrire à l'actif du marché de cette partie de
la Mongolie devenue aujourd'hui autonome. C'est
déjà, vous le voyez, un chiffre important et je suis
convaincu qu'il peut être augmenté considérablement.
,,Mais, poursuit M. Arcady Pétroff, si nous vou-
lons réellement tirer du marché mongol tout le pro-
fit qui peut en être tiré, nous ne devons pas perdre
de vue qu'il doit demeurer exclusivement un marche
de bétail. Le climat, la configuration du pays, tout
en Mongolie correspond à un élevage intensif.
,,La Mongolie doit devenir pour nous une nou-
velle Australie. Nous ne devons chercher qu'à y per-
fectionner et à y développer l'élevage et les indus-
tries qui en découlent. Pour le reste, pour la cultu-
re notamment, nous avons assez de terres sur les-
quelles nous pouvons travailler à notre aise et sur
la plus vaste échelle.
,,La Mongolie doit devenir, aux portes de notre
Empire, comme une immense parc d'élevage. A l'heure
actuelle, il faut compter à peu près 2 millions d'ha-
bitants en Mongolie autonome. Cette population est
formée de familles de cinq à six individus en moyen-
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quante brebis, vingt chevaux, vingt-cijiq bêtes à cor-
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