Titre : Syndicalisme chrétien : organe mensuel de la C.F.T.C.
Auteur : Confédération française des travailleurs chrétiens. Auteur du texte
Éditeur : C.F.T.C. (Paris)
Date d'édition : 1934-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328745402
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 450 Nombre total de vues : 450
Description : 01 août 1934 01 août 1934
Description : 1934/08/01 (N120)-1934/09/30. 1934/08/01 (N120)-1934/09/30.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6230718m
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2012-81695
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Le Syndicalisme Chrétien
Organe mensuel de la G. F. T. C.
N° 120. 5, rue Cadet. Paris (ge) AOUT-SEPTEMBRE 1934.
TÉLÉPHONE : PROVENCE 44-90.
Abonnement annuel: 10 francs
CHÈQUES POSTAUX : PARIS 283-24
Progrès de nos idées
Nous' vivons une époque singulièrement intéressante,
chargée d'angoisses, de périls, de responsabilités, mais
aussi d'espérances. Notre devoir, à nous militants du
syndicalisme chrétien, est de bien discerner, sans pré-
somption ni pusillanimité, la valeur exacte de notre
mouvement, parmi l'effervescence des idées, la confron-
tation des systèmes, le bouillonnement des projets.
Valeur par la doctrine, d'abord et surtout. Car nous
sommes les seuls à pénétrer jusqu'au fond des problè-
mes, en donnant aux facteurs moraux la place essen-
tielle qui leur revient sous l'écorce des phénomènes
économiques et des difficultés sociales. Par le fait même,
nous mettons en évidence un magnifique idéal de justice
et de charité, le plus beau qui soit, le plus apte à susci-
ter, à soutenir les énergies dans la lutte contre les pas-
sions, les appétits, les égoïsmes hostiles au bien commun.
Valeur par les méthodes aussi, qui ont depuis long-
temps prouvé leur efficacité. Sans les énumérer par le
détail, il suffira de rappeler que notre volonté de pré-
parer des élites professionnelles, e,n vue d'une meil-
leure organisation de toutes les activités, correspond ma-
nifestement aux besoins et aux aspirations du temps
présent.
La déclaration adoptée par notre XVe Congrès natio-
nal, en précisant l'attitude que nous, avons adoptée à
l'égard de la prétendue solution corporatiste, montre
bien que nous restons fidèles à des formules auxquelles,
d'ailleurs, les événements confèrent un regain d'actua-
lité. Nous continuons de croire, en effet, que la réforme
de l'Etat, réclamée aujourd'hui par la quasi-unanimité
des esprits attentifs, suppose la double institution d'un
Corps économique et d'un Corps professionnel indépen-
dants l'un de l'autre, mais reliés par des organismes pa-
ritaires, la suprématie des pouvoirs politiques restant
convenablement assurée.
Deux circonstances récentes ont permis d'apprécier
les progrès que nos idées ont réalisés dans certains mi-
lieux officiels.
Au Palais-Bourbon, la Commission de la Réforme
de l'Etat a étudié le projet de loi concernant le Conseil
National Economique. M. Ramadier a déposé un rap-
port dont les conclusions appellent, de notre part, quel-
ques notables réserves ; mais dans l'annexe présentée
par M. Louis Sellier, et fort judicieusement composée,
nous avons trouvé, en bonne place, sur deux grandes
pages, l'opinion de la C. F. T. C.
Cette note rappelle que nous n'avons point attendu
le développement de la crise économique pour proposer
un ensemble de réformes susceptibles d'améliorer le ré-
gime du salariat : la déclaration de principes adoptée par
notre premier Congrès national est suggestive à cet
1. égard. Vient ensuite l'indication que, dès le début de
la crise dans notre pays, la C. F. T. C. consacra de nou-
veau ses efforts au problème, qui lui paraît capital, de
l'organisation professionnelle. Lors de son 128 Congrès,
en 1931, elle estimait plus opportun que jamais que fût
accentuée la tendance qui vise à intégrer dans l'Etat
moderne, par le moyen d'une représentation appropriée,
les intérêts corporatifs et les diverses collectivités.
Le même congrès affirmait la nécessité, l'efficacité
d'organismes paritaires tels que les conseils d'entreprises
et les commissions mixtes, et de réglementations cor-
poratives par le moyen des contrats collectifs de travail.
Il ajoutait qu'un effort de coordination plus vaste serait
à réaliser, moins peut-être sous la forme de perfection-
nements techniques qu'au moyen d'ententes qui évite-
raient la multiplication des intermédiaires, les excès de
la concurrence et les déperditions de toute nature qui
en résultent.
Et l'auteur de la note souligne que ces principes,
sur le plan pratique, se traduisent en deux formules
essentielles : permettre à la profession de se donner elle-
même un statut par le moyen de" la convention collective
de travail ; à côté de la démocratie politique, qui
devrait être perfectionnée, réaliser la démocratie éco-
nomique par la création, à tous les degrés, de conseils
paritaires.
Ainsi, dans un document parlementaire important,
la pensée syndicale chrétienne est mentionnée de manière
satisfaisante.
L'autre événement auquel nous voulions faire allu-
sion, c'est l'étude à laquelle procède en ce moment le
Conseil National Economique, touchant les conventions
collectives de travail. Après avoir procédé à une vaste
enquête, là commission permanente examine les divers
aspects du problème ; elle s'est d'ailleurs assuré, pour
la circonstance, certains concours exceptionnels, notam-
ment celui d'un représentant de la C. F. T. C.
Un rapport préliminaire, de tous points remarqua-
bles, a été établi par M. Laroque, auditeur au Conseil
d'Etat. Or, ce travail, après avoir mentionné, dans l'or-
dre historique, les hésitations, les fluctuations de cer-
taines tendances syndicales à l'égard du contrat collec-
tif, spécifie que la C. F. T. C., pour sa part, a toujours
été favorable à cette institution.
Il montre que le syndicalisme chrétien, poursuivant
la réalisation de transformations économiques et socia-
les « non par la lutte des classes, mais par l'éducation
et la collaboration des éléments producteurs », devait
tout naturellement préconiser le procédé contractuel, les
accords entre groupements ouvriers et patronaux, comme
instruments de collaboration.
Organe mensuel de la G. F. T. C.
N° 120. 5, rue Cadet. Paris (ge) AOUT-SEPTEMBRE 1934.
TÉLÉPHONE : PROVENCE 44-90.
Abonnement annuel: 10 francs
CHÈQUES POSTAUX : PARIS 283-24
Progrès de nos idées
Nous' vivons une époque singulièrement intéressante,
chargée d'angoisses, de périls, de responsabilités, mais
aussi d'espérances. Notre devoir, à nous militants du
syndicalisme chrétien, est de bien discerner, sans pré-
somption ni pusillanimité, la valeur exacte de notre
mouvement, parmi l'effervescence des idées, la confron-
tation des systèmes, le bouillonnement des projets.
Valeur par la doctrine, d'abord et surtout. Car nous
sommes les seuls à pénétrer jusqu'au fond des problè-
mes, en donnant aux facteurs moraux la place essen-
tielle qui leur revient sous l'écorce des phénomènes
économiques et des difficultés sociales. Par le fait même,
nous mettons en évidence un magnifique idéal de justice
et de charité, le plus beau qui soit, le plus apte à susci-
ter, à soutenir les énergies dans la lutte contre les pas-
sions, les appétits, les égoïsmes hostiles au bien commun.
Valeur par les méthodes aussi, qui ont depuis long-
temps prouvé leur efficacité. Sans les énumérer par le
détail, il suffira de rappeler que notre volonté de pré-
parer des élites professionnelles, e,n vue d'une meil-
leure organisation de toutes les activités, correspond ma-
nifestement aux besoins et aux aspirations du temps
présent.
La déclaration adoptée par notre XVe Congrès natio-
nal, en précisant l'attitude que nous, avons adoptée à
l'égard de la prétendue solution corporatiste, montre
bien que nous restons fidèles à des formules auxquelles,
d'ailleurs, les événements confèrent un regain d'actua-
lité. Nous continuons de croire, en effet, que la réforme
de l'Etat, réclamée aujourd'hui par la quasi-unanimité
des esprits attentifs, suppose la double institution d'un
Corps économique et d'un Corps professionnel indépen-
dants l'un de l'autre, mais reliés par des organismes pa-
ritaires, la suprématie des pouvoirs politiques restant
convenablement assurée.
Deux circonstances récentes ont permis d'apprécier
les progrès que nos idées ont réalisés dans certains mi-
lieux officiels.
Au Palais-Bourbon, la Commission de la Réforme
de l'Etat a étudié le projet de loi concernant le Conseil
National Economique. M. Ramadier a déposé un rap-
port dont les conclusions appellent, de notre part, quel-
ques notables réserves ; mais dans l'annexe présentée
par M. Louis Sellier, et fort judicieusement composée,
nous avons trouvé, en bonne place, sur deux grandes
pages, l'opinion de la C. F. T. C.
Cette note rappelle que nous n'avons point attendu
le développement de la crise économique pour proposer
un ensemble de réformes susceptibles d'améliorer le ré-
gime du salariat : la déclaration de principes adoptée par
notre premier Congrès national est suggestive à cet
1. égard. Vient ensuite l'indication que, dès le début de
la crise dans notre pays, la C. F. T. C. consacra de nou-
veau ses efforts au problème, qui lui paraît capital, de
l'organisation professionnelle. Lors de son 128 Congrès,
en 1931, elle estimait plus opportun que jamais que fût
accentuée la tendance qui vise à intégrer dans l'Etat
moderne, par le moyen d'une représentation appropriée,
les intérêts corporatifs et les diverses collectivités.
Le même congrès affirmait la nécessité, l'efficacité
d'organismes paritaires tels que les conseils d'entreprises
et les commissions mixtes, et de réglementations cor-
poratives par le moyen des contrats collectifs de travail.
Il ajoutait qu'un effort de coordination plus vaste serait
à réaliser, moins peut-être sous la forme de perfection-
nements techniques qu'au moyen d'ententes qui évite-
raient la multiplication des intermédiaires, les excès de
la concurrence et les déperditions de toute nature qui
en résultent.
Et l'auteur de la note souligne que ces principes,
sur le plan pratique, se traduisent en deux formules
essentielles : permettre à la profession de se donner elle-
même un statut par le moyen de" la convention collective
de travail ; à côté de la démocratie politique, qui
devrait être perfectionnée, réaliser la démocratie éco-
nomique par la création, à tous les degrés, de conseils
paritaires.
Ainsi, dans un document parlementaire important,
la pensée syndicale chrétienne est mentionnée de manière
satisfaisante.
L'autre événement auquel nous voulions faire allu-
sion, c'est l'étude à laquelle procède en ce moment le
Conseil National Economique, touchant les conventions
collectives de travail. Après avoir procédé à une vaste
enquête, là commission permanente examine les divers
aspects du problème ; elle s'est d'ailleurs assuré, pour
la circonstance, certains concours exceptionnels, notam-
ment celui d'un représentant de la C. F. T. C.
Un rapport préliminaire, de tous points remarqua-
bles, a été établi par M. Laroque, auditeur au Conseil
d'Etat. Or, ce travail, après avoir mentionné, dans l'or-
dre historique, les hésitations, les fluctuations de cer-
taines tendances syndicales à l'égard du contrat collec-
tif, spécifie que la C. F. T. C., pour sa part, a toujours
été favorable à cette institution.
Il montre que le syndicalisme chrétien, poursuivant
la réalisation de transformations économiques et socia-
les « non par la lutte des classes, mais par l'éducation
et la collaboration des éléments producteurs », devait
tout naturellement préconiser le procédé contractuel, les
accords entre groupements ouvriers et patronaux, comme
instruments de collaboration.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
- Auteurs similaires Mouvement français du christianisme social Mouvement français du christianisme social /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Mouvement français du christianisme social" or dc.contributor adj "Mouvement français du christianisme social")Gounelle Élie Gounelle Élie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Gounelle Élie" or dc.contributor adj "Gounelle Élie")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/12
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6230718m/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6230718m/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6230718m/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k6230718m/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6230718m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6230718m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k6230718m/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest