Titre : Cité nouvelle : ancienne Avant-garde
Auteur : Mouvement français du christianisme social. Auteur du texte
Auteur : Mouvement d'action rurale (France). Auteur du texte
Auteur : Mouvement chrétien marxiste (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1954-11-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32742976w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 novembre 1954 25 novembre 1954
Description : 1954/11/25 (N196). 1954/11/25 (N196).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k51149582
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-56924
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/01/2025
IMP" .MflfiSOLlE. 54.0 2 2 3 8
Nouvelle Série. — N° 196
Paraissant les 2me et 4me Jeudis de chaque mois. — Pria : 15 francs
Jeudi 25 Novembre 1954
” OTEZ DU MONDE L’AMOUR
DE L’ARGENT, ET BIENTOT LES
GUERRES CESSERONT. ”
(St Jean Chrysostome).
Monsieur le DEPUTE
Nous voulons vivre !
Monsieur le Député, je suis un de
ces jeunes électeurs qui, au prochaines
élections, décideront du sort des par
lementaires. Nos maîtres d’école et
nos professeurs nous ont appris qu’il
n’y a pas, en démocratie, de mission
plus noble et plus redoutable que celle
du législateur. C’est pourquoi les
hommes et les femmes qui vous ont
envoyé au Parlement pour les repré
senter vous ont fait confiance et
attendent de vous des lois sages et
justes.
Notre pays, que deux guerres suc
cessives ont affaibli et mutilé en le
privant de l'apoort inestimable de plus
de deux millions d’hommes jeunes, a
besoin de se refaire une santé physique
et morale s’il ne veut pas irrémédia
blement déchoir.
Or, le monde est en fermentation.
Des jeunes peuples montent, des éco
nomies nouvelles se bâtissent, des
nationalismes intransigeants éclosent
chaque jour, des continents entiers
s’éveillent. Il est nécessaire d’être fort
et bien équilibré pour ne pas perdre
pied.
Or, de même que dans la tempête
les passagers regardent instinctive
ment à l’homme qui tient le gouver
nail, de même dans un pays en conva
lescence les citoyens sont en droit
d'attendre des parlementaires les dé
cisions énergiques et courageuses qui
s’imposent.
Monsieur le Député, vous savez
aussi bien et mieux que nous combien
la situation de notre pays est sérieuse.
Sur le plan international, elle est
grave, mais sur le plan intérieur, elle
est tragique.
Une équipe nouvelle est au Gouver
nement. Il est difficile de porter sur
elle un jugement de valeur, mais il est
incontestable qu'elle a éveillé particu
lièrement dans les couches jeunes de
la nation un certain enthousiasme.
Parmi tous les obstacles qui s’op
posent à notre relèvement, l’alcoolisme
est un des plus difficiles à renverser.
Son emprise sur le pays tient à des
causes multiples. Néanmoins, plus
encore que les habitudes et les pré
jugés, ce sont les intérêts qui, pour se
défendre, organisent la résistance.
— Par André MONN1ER -
Pourtant, le Président du Conseil
avait nettement posé la question :
« Il s’agit de rendre des hommes
« libres conscients des dangers qui les
« menacent et de les aider à éviter
« ces dangers. »
Certes, les mesures prévues par le
Gouvernement ne sont ni complètes,
ni suffisantes. Certes, des conditions
de vie décentes — moins de taudis et
plus de foyers accueillants, davantage
de stades et moins de débit de bois
sons — et l’alcoolisme tendra de lui-
même à disparaître.
Mais, Monsieur le Député, ce fléau
abominable que les intérêts coalisés
voudraient nous cacher ne pourra dis
paraître que si le législateur le désire.
Or, se peut-il qu’un parlementaire qui
trouve dans son courrier les lettres des
producteurs et des marchands d’al
cool, en vienne à oublier l’intérêt gé
néral, le sort des familles et de la
jeunesse de ce pays, simplement parce
que les intérêts alcooliers ont su parler
haut et parfois menacer, alors aue la
grande masse des électeurs s’est
bernée à faire confiance ?
Monsieur le Député, il faut en
sortir. Nos cadets sont entassés dans
des écoles surpeuplées, ceux qui ont pu
accéder à l’université ne trouvent pas
à se loger et la tuberculose les frappe I
sans merci. ON NE PEUT, EN EFFET,
SUBVENTIONNER LES ALCOOLIERS !
ET CONSTRUIRE DES LOGEMENTS
ET DES ÉCOLES.
On va dépenser des milliards pour
financer l'arrachage des vignes mais
après en avoir dépensé bien davantage \
pour détruire par distillation le produit !
do ces mêmes vignes !! On va nous
demander d’autres milliards pour re
convertir les distilleries mais nous
attendrons sans doute toujours les
stades, les terrains de jeux et les
piscines nécessaires à notre développe
ment physique. Chaque fois que l’on
demande au pays un effort pour la
sonté, pour l'hygiène, pour l'instruc
tion du peuple et pour son bonheur, le
Parlement fait la sourde oreille et
répond : "Pas d’argent". Mais la régie
Voir la suite en 2 m « Page.
UNE OFFENSIVE CONTRE
L’ENSEIGNEMENT PUBLIC
La législature actuelle a commencé son
règne avec les lois Marie et Barangé, qui
consacrent le « pluralisme » scolaire dans
les premier et second degrés. Après une
pause, au moins apparente, la même majo
rité parlementaire semble vouloir prendre
en considération la proposition de loi
Saint-Cyr, qui serait plus nocive encore.
Indiquons quelques-unes des conséquen
ces qui résulteraient de l’application de la
loi, si elle était votée.
Il s’agit, en ce qui concerne l’enseigne
ment post-scolaire agricole, de faire béné
ficier des établissements privés des préro
gatives de l’enseignement public et de
confier la gestion de cet enseignement au
Ministère de l’Agriculture en liaison avec
les Chambres d’Agriculture. Et cela, au
moment où le Ministère de la Santé récla
me les jardins d’enfants, où la production
industrielle réclame la recherche scientifi
que, où l’Outre-Mer se découvre vocation
à assurer l’éducation dans les Territoires
de l’Union Française, etc...
Si r on appliquait intégralement à l’Edu
cation nationale les conceptions des parti
sans de la proposition de loi Saint-Cyr,
il faudrait placer les Facultés de Méde
cine sous le contrôle de l’Ordre des Méde
cins, les Facultés de Droit sous celui du
barreau, les Facultés de Lettres sous la
tutelle des gens de Lettres, les Facultés
des Sciences, sous celle des techniciens de
l’Industrie ..
Bref, c'en serait fini du principe de
Y universalité de Y Education Nationale. Et
l’éducation serait assurée par la profession,
par la confession, par les idéologues poli
tiques ou philosophiques...
Du fait même que l’enseignement privé
reçoit toutes facilités, le principe de laïcité
est mis de côté : subventions d’une part.
— par Jacques BOIS —
« proportionnelle scolaire » d’autre part,
l’enseignement confessionnel est comblé et
voit se réaliser le rêve qu’il poursuit depuis
de nombreuses années. C’est le pluralisme
scolaire officialisé : YEtat organise à ses
frais la concurrence entre l'enseignement
public et l'enseignement privé.
*
**
Les raisons d'économie aussi bien que
de paix sociale commandent une tout
autre politique scolaire. Notre pays peut
être rapidement couvert d’un réseau de
centres agricoles et ménagers agricoles, si
Ion adopte le projet du Ministère de
l’Education Nationale. Il faut en finir
avec Yanarchie actuelle de l’organisation
de l’enseignement, répartie dans une quin
zaine de départements ministériels qui
construisent, chacun pour leur compte, des
écoles, recrutent du personnel et disposent
d’une administration répercutée sur tout le
territoire. C’est seulement dans un grand
Ministère de l’Education Nationale que
peut se faire la synthèse nécessaire entre
la culture désintéressée et Y enseignement
utilitaire. Là est la solution, et non pas
dans la création de services nouveaux, coû
teux et inefficaces et dont l’orientation
sociale cléricale constituerait un danger
pour un pays qui se veut démocratique.
J. Bois.
X.D.L.R. — Voir plus loin l'article
d’Abensour.
Errata : Dans l’article Crespin ” L’expé
rience Mendès-France... ” une grosse
coquille (Ire colonne, ligne 20) : lire
« le fait que la conjoncture soit
bonne... » au lieu de basse !
■fliimiiMaHRiaimBininiii
LISEZ DANS CE NUMERO :
(F s je» Z k 4)
LE MENSONGE DE L ALGERIE, par M. Vo*e.
L’OCCIDENT AU CARREFOUR, par P. Grosclaude.
COIN DES JEUNES, par R. D.
CHRONIQUE SYNDICALE, par Roland Martin.
LA FEMME SEULE, par Clara Candiani.
■VIBIIBIIIIIIIIiailll||||||||(|
REDACTION ET ADMINISTRATION
DE CITE NOUVELLE
Théodore GOUNELLE
55, rue Auguste-Blanqui, Marseille
C/C. Postal 131-72
Abonnement : 450 franc* par an
HH Un Document Saisissant
Nous sommes heureux de pouvoir
aujourd’hui présenter à nos lecteurs
la récente déclaration de deux cents
pasteurs rhénans qui annoncent leur
décision de refuser de prendre les
armes dans les conditions actuelles.
Disons, avant de donner une tra
duction du texte, que les pasteurs si
gnataires sont, presque tous, des
« anciens combattants » de V « Eglise
confessante ». Ils seront suivis, très
vraisemblablement, par l’ensemble
de Vancienne « Eglise confessante ».
7/ est certain, également, qu'ils passe
ront à l’action.
La presse gouvernementale a fait
jusqu'ici le silence. Une révolte de
deux cents pasteurs, en Rhénanie,
dans le voisinage direct de M. Ade
nauer, ce n’est pourtant pas peu de
chose.
L’affaire ne fait que commencer.
* * *
Mais voici le texte de la décla
ration :
« En tant que pasteurs et membres
de l’Eglise Evangélique d’Allemagne,
nous déclarons ce qui suit :
« Par les conférences de Londres
et de Paris, le Gouvernement fédéral
de l’Allemagne occidentale s’est une
nouvelle fois déterminé en faveur
de la « politique de force » proclamée
par lui. Il a bien fait une déclaration
de principe par laquelle « il s’engage
« à s’abstenir de toute action incom-
« patible avec le caractère exclusive-
« ment défensif des deux traités, à
— Par Jacques BOIS —
« savoir le Pacte de l’Atlantique
« Nord et le traité de Bruxelles ».
Mais cette déclaration ne change rien
au fait que l’Allemagne occidentale,
en s’intégrant au N.A.T.O., entre dans
une alliance militaire dirigée en fait
contre les Etats du bloc oriental.
Nous abandonnons ainsi nous-mê
mes, étant donné notre situation alle
mande particulière, toute possibilité
de protester contre le réarmement de
la République démocratique alle
mande (l’Allemagne orientale).
« Nous ne pouvons que répéter ce
que des Synodes de l’Eglise Evangéli
que en Allemagne et des cercles libres
au sein de notre Eglise n’ont cessé de
dire : dans la situation présente, une
« politique de force » qui s’appuie
essentiellement sur la supériorité mi
litaire ne peut qu’aggraver l’hostilité
des Etats les uns à l’égard des autres,
accroître à l’infini la méfiance réci
proque et non pas servir la paix, mais
au contraire préparer le terrain pour
une solution de violence.
« Le point critique où en est arri
vée la situation nous contraint à dé
clarer que nous refusons, pour des
motifs de conscience, cette évolution
et ne pouvons, dans les circonstances
présentes, suivre un appel au service
militaire. Nous appuyons notre atti
tude sur la loi fondamentale, dont
l’article 4, paragraphe 3, garantit à
tout citoyen le droit de refuser le ser
vice militaire armé pour des motifs
de conscience. La future législation
militaire ne peut limiter ce droit fon
damental ; dans toute limitation, il
nous faudrait voir une atteinte à l’ar
ticle 19, paragraphe 2, de la loi fon
damentale, d’après laquelle un droit
fondamental ne peut, en aucun cas,
être touché, en son contenu essentiel,
par quelque acte législatif que ce soit.
« Dans cette déclaration, nous
incluons aussi les enfants qui gran
dissent aujourd’hui. Sur l’article 6 de
la loi fondamentale est fondé le droit
des parents. D’après cet article, les
enfants ne peuvent, sur la base d’une
loi familiale, être séparés des person
nes légalement chargées de leur édu
cation que dans le cas où les person
nes légalement chargées de l’éduca
tion ont failli à leur tâche ou bien
dans le cas où, pour d’autres raisons,
les enfants risquent d’être délaissés.
Les enfants mineurs ne pourraient
donc être appelés à accomplir un ser
vice militaire qu’avec l’accord des
personnes chargées de leur éducation.
« Nous, pasteurs, informerons nos
paroisses de cette prise de position et
demanderons à nos paroissiens s’ils
veulent adopter avec nous cette
attitude.
« Nous demandons à nos frères
dans le service pastoral s’ils ne de
vraient pas, au nom de leur minis
tère évangélique, prendre avec nous
la même décision.
« Nous remettons cette déclaration
au Parlement Fédéral, au Conseil Fé
déral, au Président Fédéral, au Gou
vernement et aux partis politiques,
en tant qu’ils portent la responsabi
lité du pouvoir de l’Etat et, par là
même, nous la remettons à l’opinion
publique.
« Nous avons l’espoir qu’il n’est '
pas encore trop tard pour réfléchir
sur les voies politiques de notre
peuple. »
Leverkusen, le 3 novembre 1954.
(Décision prise
par deux cents pasteurs
rhénans.)
* * *
Dans le journal socialiste « Freie
Presse » (6 non.), l’un des signataires
précise qu’il s'agit ici d’un appel à
des décisions pratiques, que le quart
des pasteurs rhénans a déjà donné
son adhésion, que ces pasteurs sont
les premiers à avoir proclamé l’heure
de la résistance, mais ne seront pas
les seuls : à côté d’eux et derrière eux
se trouvent beaucoup d’hommes,
dans toutes les parties de la Républi
que Fédérale, qui sont en marche
vers le même engagement.
La question en jeu n’est pas seule
ment celle de ta paix, ajoute le même
signataire. Il y va du droit et de la
liberté pour chacun d’avoir sa cons
cience personnelle. Il s’agit de main
tenir ouvert pour chacun de nous
l’espace de la liberté avant que les
murs des casernes ne réduisent cet
espace à un minimum... C'est pour le
peuple que nous avons parlé ; pas
pour un parti politique, mais pour
nous tous... - -
En écoutant
A. GROSSER
Allemagne 1954
— Par Pierre POUJOL -
« Fluctuation perpétuelle du ni
veau international de l'Allemagne 1
En cas de tension universelle, il mon
te. Adenauer devient un partenaire
redoutable. En cas de détente, son
morceau d’Etat redescend au rang
d’enjeu. » Ainsi commençait le se
cond exposé introductif de M. Gros-
ser, professeur assistant à la Sorbon
ne, à notre groupe parisien.
Depuis son premier exposé, d’il y
a deux ans, on est allé vers la clarifi
cation générale : plus de guerre d’In
dochine, plus de C.E.D. en projet.
Les Allemands n’en reviennent pas.
Ont-ils été vendus à Genève par un
accord Mendès-Molotov, troquant la
paix en Indochine contre la suppres
sion de la C.E.D. ? C’est ce qu’ils ont
cru un moment.
Plus simplement, après quelques
oscillations, on est arrivé à une espè
ce d’équilibre, bon ou mauvais, mais
réel. Mendès semble avoir cru, dès le
début, le réarmement allemand inévi
table. Un premier compromis (avec
C.E.D.) ayant échoué à Bruxelles,
malgré l’optimisme de M. Bourgès-
Maunoury mal informé, on s’est ra
battu sur un second, sans C.E.D.
Il y a eu des malentendus, de faus-
ses assimilations. Il n’est pas vrai que
les cédistes en Allemagne fussent
réellement démocrates, ni que les
anticédistes en France fussent réelle
ment germanophobes.
Peu à peu, les yeux des Allemands
se sont ouverts : Mendès n’était pas
un « grand méchant loup », ni un
homme de la Franc-Maçonnerie
poursuivant d’obscures revanches,
malgré ses allures affectées de « né
gociateur dur ».
Paris a fait un effort sérieux pour
liquider le contentieux franco-alle
mand.
Il est vrai que, sur la question de
la Sarre, nous avons imposé une ca
ricature de solution démocratique.
M. Granval est parti content. Par un
tour de passe-passe, le referendum
accepté ne présente qu’un choix entre
la future organisation proposée, et
l’organisation actuelle, qui aux yeux
des Allemands est tout de même pire.
C’est donc la carte forcée.
En échange, nous offrons une
ouverture plus large du marché sar-
rois, des possibilités africaines et des
accords culturels.
*
* •
Se tournant ensuite vers l’Est,
l’Occident rééquilibré pourra-t-il né
gocier ? L’unification de l’Allemagne
— en fait occidentalisée — serait une
grande concession de la part des
Russes. Que leur donner en échange ?
Renoncer au réarmement allemand
occidental ? Il serait plus gênant à la
longue pour les Occidentaux que
pour les Russes. La France, devant
réarmer elle aussi, en plus de ses
efforts d’Outre-Mer, sera ruinée. Le
réarmement reste seulement une pro
vocation, une menace de guerre.
Les élections à l’occidentale, d’au
tre part, infligeraient un terrible dé
menti aux 99 % de voix qu’on vient
de renouveler récemment.
*
* *
Jetons un coup d’œil maintenant
sur l’évolution intérieure allemande
depuis le début de septembre.
Le parti Adenauer reste le parti
réunifîcateur. Mais Adenauer vieut de
perdre son lieutenant protestant dif
ficilement remplaçable et qu’arrive-
rait-il si lui-même disparaissait ?
Voir la suit* en >•« Page.
Nouvelle Série. — N° 196
Paraissant les 2me et 4me Jeudis de chaque mois. — Pria : 15 francs
Jeudi 25 Novembre 1954
” OTEZ DU MONDE L’AMOUR
DE L’ARGENT, ET BIENTOT LES
GUERRES CESSERONT. ”
(St Jean Chrysostome).
Monsieur le DEPUTE
Nous voulons vivre !
Monsieur le Député, je suis un de
ces jeunes électeurs qui, au prochaines
élections, décideront du sort des par
lementaires. Nos maîtres d’école et
nos professeurs nous ont appris qu’il
n’y a pas, en démocratie, de mission
plus noble et plus redoutable que celle
du législateur. C’est pourquoi les
hommes et les femmes qui vous ont
envoyé au Parlement pour les repré
senter vous ont fait confiance et
attendent de vous des lois sages et
justes.
Notre pays, que deux guerres suc
cessives ont affaibli et mutilé en le
privant de l'apoort inestimable de plus
de deux millions d’hommes jeunes, a
besoin de se refaire une santé physique
et morale s’il ne veut pas irrémédia
blement déchoir.
Or, le monde est en fermentation.
Des jeunes peuples montent, des éco
nomies nouvelles se bâtissent, des
nationalismes intransigeants éclosent
chaque jour, des continents entiers
s’éveillent. Il est nécessaire d’être fort
et bien équilibré pour ne pas perdre
pied.
Or, de même que dans la tempête
les passagers regardent instinctive
ment à l’homme qui tient le gouver
nail, de même dans un pays en conva
lescence les citoyens sont en droit
d'attendre des parlementaires les dé
cisions énergiques et courageuses qui
s’imposent.
Monsieur le Député, vous savez
aussi bien et mieux que nous combien
la situation de notre pays est sérieuse.
Sur le plan international, elle est
grave, mais sur le plan intérieur, elle
est tragique.
Une équipe nouvelle est au Gouver
nement. Il est difficile de porter sur
elle un jugement de valeur, mais il est
incontestable qu'elle a éveillé particu
lièrement dans les couches jeunes de
la nation un certain enthousiasme.
Parmi tous les obstacles qui s’op
posent à notre relèvement, l’alcoolisme
est un des plus difficiles à renverser.
Son emprise sur le pays tient à des
causes multiples. Néanmoins, plus
encore que les habitudes et les pré
jugés, ce sont les intérêts qui, pour se
défendre, organisent la résistance.
— Par André MONN1ER -
Pourtant, le Président du Conseil
avait nettement posé la question :
« Il s’agit de rendre des hommes
« libres conscients des dangers qui les
« menacent et de les aider à éviter
« ces dangers. »
Certes, les mesures prévues par le
Gouvernement ne sont ni complètes,
ni suffisantes. Certes, des conditions
de vie décentes — moins de taudis et
plus de foyers accueillants, davantage
de stades et moins de débit de bois
sons — et l’alcoolisme tendra de lui-
même à disparaître.
Mais, Monsieur le Député, ce fléau
abominable que les intérêts coalisés
voudraient nous cacher ne pourra dis
paraître que si le législateur le désire.
Or, se peut-il qu’un parlementaire qui
trouve dans son courrier les lettres des
producteurs et des marchands d’al
cool, en vienne à oublier l’intérêt gé
néral, le sort des familles et de la
jeunesse de ce pays, simplement parce
que les intérêts alcooliers ont su parler
haut et parfois menacer, alors aue la
grande masse des électeurs s’est
bernée à faire confiance ?
Monsieur le Député, il faut en
sortir. Nos cadets sont entassés dans
des écoles surpeuplées, ceux qui ont pu
accéder à l’université ne trouvent pas
à se loger et la tuberculose les frappe I
sans merci. ON NE PEUT, EN EFFET,
SUBVENTIONNER LES ALCOOLIERS !
ET CONSTRUIRE DES LOGEMENTS
ET DES ÉCOLES.
On va dépenser des milliards pour
financer l'arrachage des vignes mais
après en avoir dépensé bien davantage \
pour détruire par distillation le produit !
do ces mêmes vignes !! On va nous
demander d’autres milliards pour re
convertir les distilleries mais nous
attendrons sans doute toujours les
stades, les terrains de jeux et les
piscines nécessaires à notre développe
ment physique. Chaque fois que l’on
demande au pays un effort pour la
sonté, pour l'hygiène, pour l'instruc
tion du peuple et pour son bonheur, le
Parlement fait la sourde oreille et
répond : "Pas d’argent". Mais la régie
Voir la suite en 2 m « Page.
UNE OFFENSIVE CONTRE
L’ENSEIGNEMENT PUBLIC
La législature actuelle a commencé son
règne avec les lois Marie et Barangé, qui
consacrent le « pluralisme » scolaire dans
les premier et second degrés. Après une
pause, au moins apparente, la même majo
rité parlementaire semble vouloir prendre
en considération la proposition de loi
Saint-Cyr, qui serait plus nocive encore.
Indiquons quelques-unes des conséquen
ces qui résulteraient de l’application de la
loi, si elle était votée.
Il s’agit, en ce qui concerne l’enseigne
ment post-scolaire agricole, de faire béné
ficier des établissements privés des préro
gatives de l’enseignement public et de
confier la gestion de cet enseignement au
Ministère de l’Agriculture en liaison avec
les Chambres d’Agriculture. Et cela, au
moment où le Ministère de la Santé récla
me les jardins d’enfants, où la production
industrielle réclame la recherche scientifi
que, où l’Outre-Mer se découvre vocation
à assurer l’éducation dans les Territoires
de l’Union Française, etc...
Si r on appliquait intégralement à l’Edu
cation nationale les conceptions des parti
sans de la proposition de loi Saint-Cyr,
il faudrait placer les Facultés de Méde
cine sous le contrôle de l’Ordre des Méde
cins, les Facultés de Droit sous celui du
barreau, les Facultés de Lettres sous la
tutelle des gens de Lettres, les Facultés
des Sciences, sous celle des techniciens de
l’Industrie ..
Bref, c'en serait fini du principe de
Y universalité de Y Education Nationale. Et
l’éducation serait assurée par la profession,
par la confession, par les idéologues poli
tiques ou philosophiques...
Du fait même que l’enseignement privé
reçoit toutes facilités, le principe de laïcité
est mis de côté : subventions d’une part.
— par Jacques BOIS —
« proportionnelle scolaire » d’autre part,
l’enseignement confessionnel est comblé et
voit se réaliser le rêve qu’il poursuit depuis
de nombreuses années. C’est le pluralisme
scolaire officialisé : YEtat organise à ses
frais la concurrence entre l'enseignement
public et l'enseignement privé.
*
**
Les raisons d'économie aussi bien que
de paix sociale commandent une tout
autre politique scolaire. Notre pays peut
être rapidement couvert d’un réseau de
centres agricoles et ménagers agricoles, si
Ion adopte le projet du Ministère de
l’Education Nationale. Il faut en finir
avec Yanarchie actuelle de l’organisation
de l’enseignement, répartie dans une quin
zaine de départements ministériels qui
construisent, chacun pour leur compte, des
écoles, recrutent du personnel et disposent
d’une administration répercutée sur tout le
territoire. C’est seulement dans un grand
Ministère de l’Education Nationale que
peut se faire la synthèse nécessaire entre
la culture désintéressée et Y enseignement
utilitaire. Là est la solution, et non pas
dans la création de services nouveaux, coû
teux et inefficaces et dont l’orientation
sociale cléricale constituerait un danger
pour un pays qui se veut démocratique.
J. Bois.
X.D.L.R. — Voir plus loin l'article
d’Abensour.
Errata : Dans l’article Crespin ” L’expé
rience Mendès-France... ” une grosse
coquille (Ire colonne, ligne 20) : lire
« le fait que la conjoncture soit
bonne... » au lieu de basse !
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LISEZ DANS CE NUMERO :
(F s je» Z k 4)
LE MENSONGE DE L ALGERIE, par M. Vo*e.
L’OCCIDENT AU CARREFOUR, par P. Grosclaude.
COIN DES JEUNES, par R. D.
CHRONIQUE SYNDICALE, par Roland Martin.
LA FEMME SEULE, par Clara Candiani.
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DE CITE NOUVELLE
Théodore GOUNELLE
55, rue Auguste-Blanqui, Marseille
C/C. Postal 131-72
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HH Un Document Saisissant
Nous sommes heureux de pouvoir
aujourd’hui présenter à nos lecteurs
la récente déclaration de deux cents
pasteurs rhénans qui annoncent leur
décision de refuser de prendre les
armes dans les conditions actuelles.
Disons, avant de donner une tra
duction du texte, que les pasteurs si
gnataires sont, presque tous, des
« anciens combattants » de V « Eglise
confessante ». Ils seront suivis, très
vraisemblablement, par l’ensemble
de Vancienne « Eglise confessante ».
7/ est certain, également, qu'ils passe
ront à l’action.
La presse gouvernementale a fait
jusqu'ici le silence. Une révolte de
deux cents pasteurs, en Rhénanie,
dans le voisinage direct de M. Ade
nauer, ce n’est pourtant pas peu de
chose.
L’affaire ne fait que commencer.
* * *
Mais voici le texte de la décla
ration :
« En tant que pasteurs et membres
de l’Eglise Evangélique d’Allemagne,
nous déclarons ce qui suit :
« Par les conférences de Londres
et de Paris, le Gouvernement fédéral
de l’Allemagne occidentale s’est une
nouvelle fois déterminé en faveur
de la « politique de force » proclamée
par lui. Il a bien fait une déclaration
de principe par laquelle « il s’engage
« à s’abstenir de toute action incom-
« patible avec le caractère exclusive-
« ment défensif des deux traités, à
— Par Jacques BOIS —
« savoir le Pacte de l’Atlantique
« Nord et le traité de Bruxelles ».
Mais cette déclaration ne change rien
au fait que l’Allemagne occidentale,
en s’intégrant au N.A.T.O., entre dans
une alliance militaire dirigée en fait
contre les Etats du bloc oriental.
Nous abandonnons ainsi nous-mê
mes, étant donné notre situation alle
mande particulière, toute possibilité
de protester contre le réarmement de
la République démocratique alle
mande (l’Allemagne orientale).
« Nous ne pouvons que répéter ce
que des Synodes de l’Eglise Evangéli
que en Allemagne et des cercles libres
au sein de notre Eglise n’ont cessé de
dire : dans la situation présente, une
« politique de force » qui s’appuie
essentiellement sur la supériorité mi
litaire ne peut qu’aggraver l’hostilité
des Etats les uns à l’égard des autres,
accroître à l’infini la méfiance réci
proque et non pas servir la paix, mais
au contraire préparer le terrain pour
une solution de violence.
« Le point critique où en est arri
vée la situation nous contraint à dé
clarer que nous refusons, pour des
motifs de conscience, cette évolution
et ne pouvons, dans les circonstances
présentes, suivre un appel au service
militaire. Nous appuyons notre atti
tude sur la loi fondamentale, dont
l’article 4, paragraphe 3, garantit à
tout citoyen le droit de refuser le ser
vice militaire armé pour des motifs
de conscience. La future législation
militaire ne peut limiter ce droit fon
damental ; dans toute limitation, il
nous faudrait voir une atteinte à l’ar
ticle 19, paragraphe 2, de la loi fon
damentale, d’après laquelle un droit
fondamental ne peut, en aucun cas,
être touché, en son contenu essentiel,
par quelque acte législatif que ce soit.
« Dans cette déclaration, nous
incluons aussi les enfants qui gran
dissent aujourd’hui. Sur l’article 6 de
la loi fondamentale est fondé le droit
des parents. D’après cet article, les
enfants ne peuvent, sur la base d’une
loi familiale, être séparés des person
nes légalement chargées de leur édu
cation que dans le cas où les person
nes légalement chargées de l’éduca
tion ont failli à leur tâche ou bien
dans le cas où, pour d’autres raisons,
les enfants risquent d’être délaissés.
Les enfants mineurs ne pourraient
donc être appelés à accomplir un ser
vice militaire qu’avec l’accord des
personnes chargées de leur éducation.
« Nous, pasteurs, informerons nos
paroisses de cette prise de position et
demanderons à nos paroissiens s’ils
veulent adopter avec nous cette
attitude.
« Nous demandons à nos frères
dans le service pastoral s’ils ne de
vraient pas, au nom de leur minis
tère évangélique, prendre avec nous
la même décision.
« Nous remettons cette déclaration
au Parlement Fédéral, au Conseil Fé
déral, au Président Fédéral, au Gou
vernement et aux partis politiques,
en tant qu’ils portent la responsabi
lité du pouvoir de l’Etat et, par là
même, nous la remettons à l’opinion
publique.
« Nous avons l’espoir qu’il n’est '
pas encore trop tard pour réfléchir
sur les voies politiques de notre
peuple. »
Leverkusen, le 3 novembre 1954.
(Décision prise
par deux cents pasteurs
rhénans.)
* * *
Dans le journal socialiste « Freie
Presse » (6 non.), l’un des signataires
précise qu’il s'agit ici d’un appel à
des décisions pratiques, que le quart
des pasteurs rhénans a déjà donné
son adhésion, que ces pasteurs sont
les premiers à avoir proclamé l’heure
de la résistance, mais ne seront pas
les seuls : à côté d’eux et derrière eux
se trouvent beaucoup d’hommes,
dans toutes les parties de la Républi
que Fédérale, qui sont en marche
vers le même engagement.
La question en jeu n’est pas seule
ment celle de ta paix, ajoute le même
signataire. Il y va du droit et de la
liberté pour chacun d’avoir sa cons
cience personnelle. Il s’agit de main
tenir ouvert pour chacun de nous
l’espace de la liberté avant que les
murs des casernes ne réduisent cet
espace à un minimum... C'est pour le
peuple que nous avons parlé ; pas
pour un parti politique, mais pour
nous tous... - -
En écoutant
A. GROSSER
Allemagne 1954
— Par Pierre POUJOL -
« Fluctuation perpétuelle du ni
veau international de l'Allemagne 1
En cas de tension universelle, il mon
te. Adenauer devient un partenaire
redoutable. En cas de détente, son
morceau d’Etat redescend au rang
d’enjeu. » Ainsi commençait le se
cond exposé introductif de M. Gros-
ser, professeur assistant à la Sorbon
ne, à notre groupe parisien.
Depuis son premier exposé, d’il y
a deux ans, on est allé vers la clarifi
cation générale : plus de guerre d’In
dochine, plus de C.E.D. en projet.
Les Allemands n’en reviennent pas.
Ont-ils été vendus à Genève par un
accord Mendès-Molotov, troquant la
paix en Indochine contre la suppres
sion de la C.E.D. ? C’est ce qu’ils ont
cru un moment.
Plus simplement, après quelques
oscillations, on est arrivé à une espè
ce d’équilibre, bon ou mauvais, mais
réel. Mendès semble avoir cru, dès le
début, le réarmement allemand inévi
table. Un premier compromis (avec
C.E.D.) ayant échoué à Bruxelles,
malgré l’optimisme de M. Bourgès-
Maunoury mal informé, on s’est ra
battu sur un second, sans C.E.D.
Il y a eu des malentendus, de faus-
ses assimilations. Il n’est pas vrai que
les cédistes en Allemagne fussent
réellement démocrates, ni que les
anticédistes en France fussent réelle
ment germanophobes.
Peu à peu, les yeux des Allemands
se sont ouverts : Mendès n’était pas
un « grand méchant loup », ni un
homme de la Franc-Maçonnerie
poursuivant d’obscures revanches,
malgré ses allures affectées de « né
gociateur dur ».
Paris a fait un effort sérieux pour
liquider le contentieux franco-alle
mand.
Il est vrai que, sur la question de
la Sarre, nous avons imposé une ca
ricature de solution démocratique.
M. Granval est parti content. Par un
tour de passe-passe, le referendum
accepté ne présente qu’un choix entre
la future organisation proposée, et
l’organisation actuelle, qui aux yeux
des Allemands est tout de même pire.
C’est donc la carte forcée.
En échange, nous offrons une
ouverture plus large du marché sar-
rois, des possibilités africaines et des
accords culturels.
*
* •
Se tournant ensuite vers l’Est,
l’Occident rééquilibré pourra-t-il né
gocier ? L’unification de l’Allemagne
— en fait occidentalisée — serait une
grande concession de la part des
Russes. Que leur donner en échange ?
Renoncer au réarmement allemand
occidental ? Il serait plus gênant à la
longue pour les Occidentaux que
pour les Russes. La France, devant
réarmer elle aussi, en plus de ses
efforts d’Outre-Mer, sera ruinée. Le
réarmement reste seulement une pro
vocation, une menace de guerre.
Les élections à l’occidentale, d’au
tre part, infligeraient un terrible dé
menti aux 99 % de voix qu’on vient
de renouveler récemment.
*
* *
Jetons un coup d’œil maintenant
sur l’évolution intérieure allemande
depuis le début de septembre.
Le parti Adenauer reste le parti
réunifîcateur. Mais Adenauer vieut de
perdre son lieutenant protestant dif
ficilement remplaçable et qu’arrive-
rait-il si lui-même disparaissait ?
Voir la suit* en >•« Page.
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