Presse et revues
16 pages
Titre : Bulletin officiel de l'Exposition de Lyon, universelle, internationale et coloniale en 1894 : journal hebdomadaire, paraissant le jeudi
Auteur : Exposition universelle, internationale et coloniale (1894 ; Lyon). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1894-10-04
Contributeur : Fournier, Léon (02). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32731781g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 791 Nombre total de vues : 791
Description : 04 octobre 1894 04 octobre 1894
Description : 1894/10/04 (A2,N40). 1894/10/04 (A2,N40).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k61566920
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-3475
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
2' Année. — N° 40.
Le Numéro :
Centimes.
Jeudi ■•}• Octobre 1894.
BULLETIN OFFICIEL
De TJÎxpositioii de Lyon, Universelle, Internationale et Coloniale
Rédacteur en chef : Léon MAYET
EÏI^T JLSO
Directeur : Léon FOURNIER
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indistinctement du l'r janvier 1M9L.
JOURNAL HEBDOMADAIRE
Paraissant le Jeudi.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
LYON — 14, rue Confort — LYON
ANNONCES
La ligne » 50
Réclames 1 »
Faits divers 8 »
LISTE OFFICIELLE DES RECOMPENSES
Ciitiiiii
m i^i ^ E r^su^at des travaux du jury su-
J Ife^à!: périeur sanctionnant les décisions des
QwIJtHl!^ jurys de classe et de groupes, les
* Wή heureux, auxquels ces décisions fa-
Jb ATorables ont été comme le couron-
<%& nenient de leurs efforts, s'empressent
d'afficher sur leurs vitrines les élé-
gants diplômes provisoires que le secrétariat
général du jury a substitués à l'éternelle et ba-
nale lettre d'avis. Les autres ont vingt-quatre
heures pour maudire leurs juges et profitent
du délai. C'est leur droit; il en est des jugements
que l'on subit de gré ou de force comme des
conseils que l'on sollicite. Ceux-là seuls nous
paraissent équitables ou sensés qui répondent
à nos sentiments intérieurs et à notre propre
pensée.
Aussi faut-il dire que l'abus des petites
expositions entreprises par des commis voya-
geurs en exhibitions ont altéré la valeur réelle
des récompenses. Les commerçants, qui sont
toujours la dupe de ces industriels, ne peuvent
admettre une équivalence proportionnelle ; ils
ont suivi dans leur déplacement ces tournées
ambulantes qui rappellent de fort loin celle des
comédiens ambulants ; ils ont accumulé les
médailles d'or de Carpentras sur les grands
prix de Cavaillon, et sur leur entête de lettre
les diplômes d'honneur de Chaponost ou de
Brindas font vis-à-vis à ceux qui ont été dé-
cernés à l'Exposition de Quimper-Corentin.
Lorsqu'ensuite un jury impartial et sérieux,
ayant à tenir compte de la valeur des maisons
représentées, se prononce en se fondant sur ces
distinctions nécessaires, il ne peut plus satis-
faire aux désirs, aux ambitions qui se croient
très légitimement fondées'. Nos intérêts font
facilement abstraction de la nature de l'Ex-
position pour ne mettre en parallèle que la
nature des récompenses. En aj-ant apprécié
dans cet esprit les décisions futures des jurys
de l'Exposition de Lyon.'on est allé, dans bien |
I des cas, au-devant de mécomptes et de dé-
ceptions. 11 ne pouvait en être autrement, et
quelle que soit l'importance des expositions
futures, il on sera toujours de même, à moins
qu'on ne prenne en France une décision qui a
été prise en Russie et qui rétablit le sens altéré
de la valeur proportionnelle des récompenses.
Un décret ministériel interdit aux commer-
çants de faire figurer sur le papier de leur
maison les récompenses obtenues dans les
expositions autres que celles autorisées par le
gouvernement. Cette mesure s'impose chez
nous au même degré que celle qui a interdit le
port des décorations exotiques. Il fallait couper
court à un accès incurable de la vanité hu-
maine ; dans le cas présent, un intérêt plus,
considérable est en jeu. Il s'agit do ne pas
galvauder ou diminuer l'importance dos récom-
penses attribuées par les jurys nommés dans
de véritables conditions d'impartialité à l'oc-
. casion d'expositions vraiment considérables et
dans lesquelles la comparaison peut s'établir
entre les représentants d'une même industrie.
Le principe do l'attribution des récompenses
(.;tait autrefois poussé plus à l'absolu encore.
On ne permettait à chaque exposant d'exposer
qu'un seul spécimen de sa fabrication. C'était
pour ainsi dire comme le chef-d'oeuvre des
anciens compagnons reçus maîtres; il accu-
mulait là toutes les difficultés de son art pour
avoir la gloire et la supériorité de les sur-
monter et de les vaincre. Les concurrents
l'emportaient alors entre eux non par la
richesse ou la diversité de leur exposition,
mais véritablement par leur habileté de fabri-
cants, et la plus nouvelle maison pouvait lutter
alors sans crainte avec la plus ancienne et la
plus importante : l'art seul était en jeu.
A cette guerre savante, on a pour ainsi dire
substitué la lutte barbare qui trouve dans l'évo-
lution des masses le secret de la tactique victo-
rieuse. Par une extension, fâcheuse ou non, de
l'idée de l'Exposition, on a laissé les grandes
maisons occuper un espace de plus en plus con-
sidérable, frapper l'esprit public et celui du jury
par l'importance de l'emplacement qui leur est
affecté et qui est corrélatif, involontairement, à
une idée de supériorité.
On ne peut revenir sur cette pratique, entrée À
dans les usages et dans les moeurs et qui four-
nit, par la surface commercialement occupée, | ,
I le critérium du succès d'une Exposition. Au
moins peut-on toutefois essayer de parer aux
inconvénients résultant do cet ordre de choses,
on mettant un terme à la concurrence déloyale
que font auxExpositions, faites clans les grands
centres, sous la surveillance des pouvoirs pu-
blics, présentant des garanties de toute nature,
que font en un mot aux Expositions sérieuses
celles qui ne le sont pas.
Il est facile de le comprendre. L'industriel
organisant pour son compte et à son bénéfice
une exposition quelconque n'a en vue que son
intérêt; son intérêt lui commande évidemment
de ne faire que des heureux et des satisfaits,
clients présents et clients futurs, et de leur
prodiguer des grands prix et des médailles d'or
qui ne lui coûtent rien.
Si l'on veut éviter, dans les grandes Exposi-
tions, de se trouver aux prises avec des récla-
mations injustifiées prenant leur fondement
dans des comparaisons sans raison — il n'y a
que deux solutions, ou supprimer radicalement
toute récompense ou ne laisser subsister, ne
permettre l'usage officiel que de celles qui ont
une véritable valeur morale.
En attendant, les jurys doivent être philoso-
phes et se consoler des quelques -protestations
dont ils peuvent être l'objet par le témoignage
intime qu'ils ont agi selon leur conscience, et
comme dit la formule, sans haine, sans crainte,
sans passion et sans parti-pris. „„„
AYIS
Nous publions aujourd'hui la Liste des
Récompenses obtenues par les exposants
desgroupesUl,lV, V, VI, VII, VIII, IX
et X. Nous donnerons sons peu la liste
des récompenses des exposants des grou-
pes I, II, et des classes 8 (groupe IV),
40 (groupe VIII), 48 (groupe IX), S2 et
S 4 {groupe X).
Sous peu, nous ferons paraître une bro-
chure contenant la liste complète des récom-
penses accordées aux exposants, avec toutes
les modifications qui pourraient être appor-
tées à la liste que nous donnons aujourd'hui.
Le Numéro :
Centimes.
Jeudi ■•}• Octobre 1894.
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* Wή heureux, auxquels ces décisions fa-
Jb ATorables ont été comme le couron-
<%& nenient de leurs efforts, s'empressent
d'afficher sur leurs vitrines les élé-
gants diplômes provisoires que le secrétariat
général du jury a substitués à l'éternelle et ba-
nale lettre d'avis. Les autres ont vingt-quatre
heures pour maudire leurs juges et profitent
du délai. C'est leur droit; il en est des jugements
que l'on subit de gré ou de force comme des
conseils que l'on sollicite. Ceux-là seuls nous
paraissent équitables ou sensés qui répondent
à nos sentiments intérieurs et à notre propre
pensée.
Aussi faut-il dire que l'abus des petites
expositions entreprises par des commis voya-
geurs en exhibitions ont altéré la valeur réelle
des récompenses. Les commerçants, qui sont
toujours la dupe de ces industriels, ne peuvent
admettre une équivalence proportionnelle ; ils
ont suivi dans leur déplacement ces tournées
ambulantes qui rappellent de fort loin celle des
comédiens ambulants ; ils ont accumulé les
médailles d'or de Carpentras sur les grands
prix de Cavaillon, et sur leur entête de lettre
les diplômes d'honneur de Chaponost ou de
Brindas font vis-à-vis à ceux qui ont été dé-
cernés à l'Exposition de Quimper-Corentin.
Lorsqu'ensuite un jury impartial et sérieux,
ayant à tenir compte de la valeur des maisons
représentées, se prononce en se fondant sur ces
distinctions nécessaires, il ne peut plus satis-
faire aux désirs, aux ambitions qui se croient
très légitimement fondées'. Nos intérêts font
facilement abstraction de la nature de l'Ex-
position pour ne mettre en parallèle que la
nature des récompenses. En aj-ant apprécié
dans cet esprit les décisions futures des jurys
de l'Exposition de Lyon.'on est allé, dans bien |
I des cas, au-devant de mécomptes et de dé-
ceptions. 11 ne pouvait en être autrement, et
quelle que soit l'importance des expositions
futures, il on sera toujours de même, à moins
qu'on ne prenne en France une décision qui a
été prise en Russie et qui rétablit le sens altéré
de la valeur proportionnelle des récompenses.
Un décret ministériel interdit aux commer-
çants de faire figurer sur le papier de leur
maison les récompenses obtenues dans les
expositions autres que celles autorisées par le
gouvernement. Cette mesure s'impose chez
nous au même degré que celle qui a interdit le
port des décorations exotiques. Il fallait couper
court à un accès incurable de la vanité hu-
maine ; dans le cas présent, un intérêt plus,
considérable est en jeu. Il s'agit do ne pas
galvauder ou diminuer l'importance dos récom-
penses attribuées par les jurys nommés dans
de véritables conditions d'impartialité à l'oc-
. casion d'expositions vraiment considérables et
dans lesquelles la comparaison peut s'établir
entre les représentants d'une même industrie.
Le principe do l'attribution des récompenses
(.;tait autrefois poussé plus à l'absolu encore.
On ne permettait à chaque exposant d'exposer
qu'un seul spécimen de sa fabrication. C'était
pour ainsi dire comme le chef-d'oeuvre des
anciens compagnons reçus maîtres; il accu-
mulait là toutes les difficultés de son art pour
avoir la gloire et la supériorité de les sur-
monter et de les vaincre. Les concurrents
l'emportaient alors entre eux non par la
richesse ou la diversité de leur exposition,
mais véritablement par leur habileté de fabri-
cants, et la plus nouvelle maison pouvait lutter
alors sans crainte avec la plus ancienne et la
plus importante : l'art seul était en jeu.
A cette guerre savante, on a pour ainsi dire
substitué la lutte barbare qui trouve dans l'évo-
lution des masses le secret de la tactique victo-
rieuse. Par une extension, fâcheuse ou non, de
l'idée de l'Exposition, on a laissé les grandes
maisons occuper un espace de plus en plus con-
sidérable, frapper l'esprit public et celui du jury
par l'importance de l'emplacement qui leur est
affecté et qui est corrélatif, involontairement, à
une idée de supériorité.
On ne peut revenir sur cette pratique, entrée À
dans les usages et dans les moeurs et qui four-
nit, par la surface commercialement occupée, | ,
I le critérium du succès d'une Exposition. Au
moins peut-on toutefois essayer de parer aux
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on mettant un terme à la concurrence déloyale
que font auxExpositions, faites clans les grands
centres, sous la surveillance des pouvoirs pu-
blics, présentant des garanties de toute nature,
que font en un mot aux Expositions sérieuses
celles qui ne le sont pas.
Il est facile de le comprendre. L'industriel
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une exposition quelconque n'a en vue que son
intérêt; son intérêt lui commande évidemment
de ne faire que des heureux et des satisfaits,
clients présents et clients futurs, et de leur
prodiguer des grands prix et des médailles d'or
qui ne lui coûtent rien.
Si l'on veut éviter, dans les grandes Exposi-
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que deux solutions, ou supprimer radicalement
toute récompense ou ne laisser subsister, ne
permettre l'usage officiel que de celles qui ont
une véritable valeur morale.
En attendant, les jurys doivent être philoso-
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