Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1924-12-10
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 décembre 1924 10 décembre 1924
Description : 1924/12/10 (Numéro 17452). 1924/12/10 (Numéro 17452).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
/temps PROBABLE
REGION PARISIENNE. Une période
vernale, assez belle mais assez froide. Tem
brumeux, tendant à s'éclaircir. Vent de aorc^Uf^^f^T
est faible à modéré. Nuit: 2° jour + î\gr
EN FRANCE. Beau temps général, bru-
maux le matin dans le Nord. Gelées presque
générales. Vent faible à modéré de nord-est.
SOLEIL lever 7 h. coucher 15 h. 5a.
LUNE pleine le il dern. quartier le 19.
S.»•
15 cent. il' LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DU MONDE ENTIER"! 8
1 DÉCEMBRE 1924
Saint Valke j
UN GRAND DEBAT A LA CHAMBRE
SUR LES « MENÉES COMMUNISTES »
Interpellé à propos des arrestations de Bobigny, M. Herriot déclare
^que le gouvernement « ne laissera pas la société démocra-
tique exposée à la violence »
La discussion a mis presque constamment aux prises les représentants
communistes et socialistes S. F. L 0. qui tour à tour ont à la tribune
fait un large exposé de la doctrine de leur parti respectif
Un débat sur les incidents de Bobi-
gny a été ouvert, hier soir, à dix-huit
heures, devant la Chambre. MM. E.
Lafont et Bourlois ont développé
leurs interpellations. M. Compère-
More! a exposé le point de vue des
socialistes. M. Herriot a résumé
l'attitude du gouvernement dans
cette formule « Nous défendrons la
loi et l'ordre républicain contre les
factieux de tous ordres. » Le débat
s'est ensuite transformé en une con-
troverse de dort.rine, entre commu-
nistes et socialistes, développée pen-
dant plusieurs heures dans la houle
ininterrompue des clameurs. Finale-
irrcnt, nn ordre du jour de confiance
«le M. Cazals a éié voté, à main levée,
iipiv- avoir obicnu la priorité par
319 voix montre *'9.
La Chambre discutait le bu'agèl de
la guerre on venait d'entendre M.
Jean Fabry. Le président du Conseil
venait de s'asseoi'r au banc du gou-
vernement. Il y avait dans les travées
une affluence et une animation inac-
coutumées. L'Assemblée manifestait,
par un brouhaha ininterrompu, sa
nervosité, son impati'ence de voir
naître l'incident attendu. Celui-ci
surgit quand le président, M. Pain-
levé, ayant renvoyé la discussion du
budget, appela les interpellations de
MM. E. Lafont et Bourlois sur les
incidents de Bobigny. M. Herriot de-
mande le débat immédiat.
M. Ernert Lafont interpelle
Voici M. E. Lafont à la tribune.
Ironique, il raille les mesures de
police prises « contre une école de
Bobigny où l'on enseignait la géo-
graphie ».
Ce «n'est pas la première fois, dit-il,
ciu'orrni vu de pareilles incursions de
Ni. BmÉ. Mais pour la première fois
les photographes sont arrivés avant la
police. {Rires.)
M. En:;EST Lafo.n't. L'expédition de
Bobigny marque une politique nouvelle.
Vous -voulez prouver que vous 'êtes un
gouvernement i poigne, capable de ras-
surer ce? mpssiftin»s do la droite. (Vices
L'affaire a 'été lancée non par des
organes de gauche, mais par ceux qui
soutiennent le millerandisme intégral.
M. A.-F. PONCET. C'est faux
M Ernest Lafoxt. Depuis quelque
temps, on fait une campagne de panique
pour troubler les esprits et retenir ceux
qui auraient été tentés de souscrire à
l'emprunt. C'est le jeu qu'on a connu
j*dis à chaque 1" mal. La politique de
répression que vous appliquez parait
résulter de cette campagne et des votes
émis par deux groupes du Sénat.
Votre politique menace tous ceux qui
sont révolutionnaires, les communistes
comme les membres de la majorité qui
restent fidèles aux idées révolutionnaires.
(Exclamatfons. bruit.) Nous vous deman-
dons des explications parce qu'au nom
de votre politique, vous n'avez pas le
droit d'agir ainsi. Vous manquez à une
politique franchement et sincèrement
démocratique. {Exclamations, bruit.)
Que cette politique ait abouti à des
expulsions, à des perquisitions contre
des hommes pour leurs opinions, s'est
-inadmissible.
L'« élève» » Bourlois
A M. E. Lafont, qui conclut en de-
mandant des explications an gouver-
nement, succède « un témoin des
incidents », c'est M. Bcurlois, député
de la Seine, qui, au moment de l'en-
trée des agents, était assis en qualité
d'auditeur sur les bancs de l'école
perquisitionnée. Il fait son récit
Dans la mystérieuse baraque de Bo-
bigny, le parti avait créé une école léni-
niste pour instruire les ouvriers comme
moi. Un de nos camarades faisait un
cours quand nous entendîmes dans la
cour une galopade effrénée. (Exclama-
tions Bruit.) En quelques secondes, les
policiers envahirent la b a r a q u en
criant « Haut les mains, que personne
ne bouge 1 Plusieurs avaient le revol-
ver au poing. {Exclamations, bruit.)
Le jeune député communiste
explique la présence de camarades
étrangers dans cette école et ils
affirme la solidarité de son parti avec
les communistes des autres pays.
Il se plaint que le gouvernement
ait cédé à des inspirations venues de
la droite et il lit divers textes pour
étayer son dire.
M. Bourlois proteste non seulement
"contre l'intervention de la police à
I3obigny, mai3 encore contre diverses
mesures dont son parti est l'objet.
Il se plaint des poursuites contre ses
amis, alors qu'on laisse d'autres pro-
pagandistes libres d'agir. Puis il se
tourne vers les socialistes et leur
demanda Approuvez-vous la ré-
pression du gouvernement contre les
communistes ? »
Monsieur HerHct, conclut M. Bour-
!ois, vous avez dit que vous ne craigniez
pas les communistes; nous non pius,
roua ne voas craignons pas: vous nous
i.vez attaqués, nous nous défendrons.
{Exclamations, applaudissements aux
bancs cmmunWex.) Nous faisons appel
a nos camarades de l'usine et des champs
pour refaire l'unité contre vous. (Bruit.)
M. Compère Morel
pricise l'attitude des socialistes
Aux premiers mots de M. Compère-
un jeu des visages attire l'at-
tention de l'orateur vers la droite, où
lri députés sourient. Il enregistre
ces sourires et ajoute, ironique, com-
bien ils lui paraissent bien mal s'ac-
corder avec le danger communiste.
La droite, dit-il, se sert du péril com-
muniste pour faire croire qu elle seule
peut fournir le gouvernement capable de
mater les communistes. (Rruit.)
Le député du Gard reproche à la
droite, au milieu des exclamations,
d'avoir dénoncé avec exagération les
forces communistes, notamment an
cortège de Jaurès. Il conteste la force
L'ORDRE DU JOUR CAZALS
DONT LE VOTE A MIS FIN
AU DÉBAT
La Chambre, résolue à
poursuivre une politique ?
d'action républicaine et so- s
ciale, mais décidée à ne pas
ta laisser compromettre par
des pratiques de violences
systématiques, confiante c
dans le gouvernement, et
repoussant toute addition,
passe à l'ordre du jour.
attribuée au parti communiste et il
invoque le témoignage des députée
ruraux.
Le. danger communiste, comme le
prouvent les grèves de Douarnenez,
dit-il, est dans le patronat, qui repousse
les revendications des travailleurs. (Ap-
plaudissements à l'extrême gauche,
bruit.)
Le parti communiste n'a d'effectifs qu'à
Paris. Il' recule dans le monde parce
qu'il ne répond pas it l'esprit de civili-
sation. Les élections allemandes le prou-
cent. (Applaudissements à gauche, pro-
testations aux bancs communistes.)
Pourquoi le parti communiste a-t-il
clmngé ses méthodes en France ? Parce
cfu'il n'a plus la force d'une masse com-
pacte et n'a plus de recours que dans la
violence. (Applaudissements à gauche.)
J'espère que les communistes diront à
cette tribune ce qu'ils disent ailleurs et
qu'ils répéteront qu'ils descendront dans
la rue le fusil au poing. (Applaudisse-
ments nauche.)
Dans un bruit intense, M. Cac-hin
proteste avec force les communis-
tes crient à l'extrême-gauche: « Vous
reniez Jules Gue·de »
M. Compère-Morel,^ Jules- Guesde
^ifii^ïiSvoIuMpanaiire^vjnaia ni légaliste,
ni insurrectionnel. [Applaudissements à
Le député du Gard affirme i*1:
principes politiques du parti socia-
liste. Aux bancs de droite et du cen-
tre, on se fait un jeu de souligner
sur le mode railleur les mouvement2
de l'Assemblée vers la gauche où les
radicaux se réservent, ne s'unissant
pas aux applaudissements des socia-
listes. L'orateur, relevant les inter-
ruptions qui l'assaillent, retrouve les
applaudissements des gauches réu-
nies quand il dit
Aux élections, nous n'avons pas abdi-
qué nos principes. Nous n'en applique-
rons pas moins d'accord notre program-
me minimum. (Applaudissements à gau-
che.)
Les communistes veulent, par la force,
s'emparer du pouvoir. (Bruit.) Ils veu-
lent' la violence. Ils veulent transformer
la propriété sans évolution (hruit) et na-
tionaliser tous les biens. (Bruit.) Nous,
rien de commun avec cela. Nous voulons
faire appel à la majorité ou à la plus
forte minorité. Nous ne falsons pas la
propagande le fusil à la main. Et si le
pouvoir nous était offert, n'étant qu'une
minorité, nous ne l'accepterions pas.
Vous voudriez que nous acceptions de
De haut en ba3 MM. Compère- Morel, Ernest
Lafont, Bourlols, Claussat, 1. Doriot,
Barbecot
(Clichés petit Parisien, Il. Manuel et Martlnle)
transformer du jour au lendemain, une
société et une organisation vieilles de mil-
lrers d'années. Ce serait folle. (Applau-
dissements à gauche et ait centre.)
Nous estimons que la violence n'est
pas une arme à employer. En Hongrie.
Bela Kun a été le fourrier de l'amiral
Horty en Italie, les conseils d'usines
ont conduit à Mussolini. (Longs applau-
dissements à gauche.) Les grèves de 1919,
chez nous, ont été suivies du Bloc natio-
nal. (Longs applaudissements à gauche,
bruit.) L'exemple anglais nous montre
que les suggestions bolehcvistes ont
conduit à la réaction. (Bruit prolongé.)
Le seul moyen de combattre le com-
muuisme, c'est une politique de réformes
hardie (Applaudissemenls à gauche.)
Quand le gouvernement fera ces réfor-
mes le communisme n'aura plus rien à
faire. 11 n'y a qu'à entrer dans cette voie,
mais en prenant des précautions.
Croyez-vous, messieurs les communis-
tes, qu'en rendant les masses populaires
fanatiques du coup de force, vous arri-
verez a la révolution ? Non, mais à une
!laque de sang. (Applaudissements à gau-
cite.)
Ou vous le communisme
avec des coups de force, et vous renon-
cerez au concours des socialistes, ou vous
ferez des réformes et ils seront avec vous.
(Applaudissements à gauche.)
Déclarations du président du Conseil
« Le gouvernement s'opposera aux
entreprises de tous les factieux. »
C'est par ces mots que M. Herriot
ouvre ses déclarations. Il ajoute
Le gouvernement veut défendre la loi,
l'ordre républicain. Nous savons que de
ce côté (l'extrême droite) on se prépare
à l'action nous saurons veillar.
Il laisse passer une rafale d'inter-
ruptions venues de droite et pour-
suit
Aujourd'hui, il s'agit des communistes.
M. Ernest Lafont m'a reproché d'être in-
fidèle aux doctrines démocratiques. De
quel droit un communiste reprocherait-
il de ne pas être fidèle aux idées démo-
cratiques, les communistes n'ont-ils pas
combattu ses idées parfout Nous, nous
restons fidèles à nos idées (Applaudis-
sements à gauche,.) Le gouvernement ne
veut s'opposer ni au développement ni
à la propagande d'aucun parti.
Ce que nous ne voulons pas, c'est lais-
ser la société démocratique exposée a ia
violence. Nous ne voulons pas qu'on
puisse passer aux actes de violence dont
en nous iuetK>ce chaque jour. Je ne crois
pas que les dirigeants communistes
soient désiireux de passer à la lutte vio-
lente daus ia rue: Ce qui est grave, c'est
qu'on promette à des hommes un triom-
phe pour l'humanité c'est uate mystique
qui se crée ainsi.
Et le gouvernement ne veut pas avoir
du sang sur les mains. 11 ne veut pas
qu'on aille à une guerre civile. (Applau-
dissements gauche.)
Le gouvernement ne laissera pas fran-
chir une limite, celle de la vie humaine
que le gouvernement doit protéger. (Ap-
plaudissements à gauche.)
II y a quelque chose d'un peu ridicule,
d'un peu humiliant à exagérer des inci-
dents qui eréei>t la panique et ont leur
retentissement à l'étranger.
M. Herriot signale un rapport du
consul à Lausanne.des exclamations
ironiques se produisent aux balles
communistes.
.NI. HERRIOT. Je sais que cela vous
est égal de faire du mal au pays.
(Applaudissements
M. Herriot lit des nouvelles des
Etats-Unis, indiquant que des touris-
tes renoncent à leur voyage.
Le. gouvernement n'a pas attendu ces
derniers jours pour exercer la surveil-
lance qui est de son devoir. A ceux qui
veulent renverser la société, il faut op-
poser le barrage de la continuité et du
sang-froid.
M. le ministre de l'Intérieur a envoyé
des circulaires à ses services. Nous som-
mes allés à Bobigny, oonvaincus qu'il ne
faut pas que la propagande de violence
passe aux actes. Nous avons envoyé beau-
coup d'agents parce que nous sommes
soucieux de leur vie. (Applaudissements.)
Il ne faut jamais envoyer un petit
nombre d'agents et les exposer à des
corps à corps périlleux. Nous avons été
là-bas et nons avons dépisté un cours
de géographie.
On a dit que les agents ont été odieux
et grotesques. Les agents ont, dit-on,
crié haut les mains Ils ont joliment
bien fait. (Applaudissements à gauche.)
L'un des étudiants a été trouvé porteur,
pour protéger son pacifisme personnel,
d'un pistolet automatique chargé. (Vives
exclamations aux 6ancs communistes,
bruit.) Vous voyez ce qui aurait pu adve-
nir si on n'avait pas pris de précautions.
Le gouvernement est résolu à déposer
devant vous des textes pour limiter la
vente des armes et augmenter les péna-
lités pour port d'armes prohibées.
Rien n'est intéressant comme les le-
çons de géographie de Bobigny. Je les ai
lues: d'abord le cours géographique sur
le communisme et l'histoire c'est natu-
rel. Ce qui m'effraie, c'est qu'on laisse
tomber sur des esprits simples une telle
douche métaphysico-politico-sociologique
qu4 n'est pour moi qu'un méta-fouillis.
(Vive hilarité, applaudissements, bruit.)
J'ai lu Marx. J'ai mon opinion sur son
œuvre. Mais. dans les cours de Bobigny,
on présende sa pensée d'une façon extra-
ordinaire. On procède par affirmations.
Dans ces leçons il y a beaucoup à re-
tenir. Il y a une leçon sur le sabotage.
M. LEBAS. Ce n'est pas du marxisme,
cela.
u. Herriot lit un extrait de cette
leçon où il est dit que la prise vio-
lente du pouvoir n'est que le prélude
de !a révolution. Un autre texte dit
qu'il faut décomposer l'armée et
pousser la propagande aux colonies,
d'accord avec les éléments natio-
nalistes.
Ce n'est pas être international au vrai
sens du mot, ajoute M. Herriot, que d'être
antifrançais. (Vifs applaudissements.)
M. Franklin-Bouillon. Au lende-
main des derniers événements, au Maroc,
les communistes ont félicité Abd el Krim.
(Vives exclamations aux bancs coinmu-
nistes bruit.)
Et M. Doriot ajoute dans son tété-
gramme que le Maroc se libérera des
rancais. [Vives exclamations bruit.)
M. HERRrOT. Cela, contre nos
soldats. (Vifs applaudissements.)
A la troisième page, la suite de la
séance.
r IL EST RECOMMANDÉ
[aux PIÉTONS de. n
Comme nous l'avons signalé, la S
s réglementation intéressant les pié- |
tons ne comportera pas uniquement
des interdictions dont l'infraction s
donnera lien, Il des contraventions. =
Elle comprendra aussj toute une se-
= rie de sages avis tfo'sjt Yoici l'énu- s
s mér^tion i s
= 1° De traverser la cfcrauéc perpendicu-
laireraent
z 2" En quittant le trottoir, de regarder
d'abord àgauche, ensuite à droite.
En cas de surprise sur la chaussée, de
s'arrêter dans l'axe des denx courants,
= 4° En cas d'hésitation, s'immobiliser et |
regarder fixement le chauffeur.
5° Ne pas stationner sur le botd du z
trottoir. =
Garder toujours la droite sur le
trottoir. i
^B^ a*aaBd ri ̃̃•̃̃iiiiiifeliiiiikiiillllllll ̃̃KBÏÉÊft ÉikÉ t Ê#ÉÏ#laS^B^H
LA TURQUIE A NOMME
SON AMBASSADEUR A PARIS
La personnalité choisie par elle
est Djevad bey, actuellement
ministre à Bucarest
Nous avons signalé qu'au cours de
leur entrevue de vendredi dernier,
le président du Conseil et M. Cham-
berlain se sont mis d'accord pour
désigner, comme représentants de la
France et de la Grande-Bretagne
auprès du gouvernement turc, des
ambassadeurs ayant leur résidence
fixe à Constantinople, mais qui
feraient à Angora des séjours suffi-
samment fréquents pour maintenir
un contact étroit avec le président
Mustapha Kemal et le cabinet Fethy
bey.
informé de ces intentions, le gou-
vernement kemaliste tes a accueillies
avec une vive satisfaction et il s'est
empressé d'y répondre en nommant
sans retard un ambassadeur à Paris.
La personnalité qu'il a choisie pour
occuper ce poste i!mportant et qui
a été aussitôt agréée par le gouverne-
ment français, est un diplomate de
carrière, Djevad bey, actuellement
ministre de Turquie à Bucarest,
dont les sympathies pour la France
sont bien connues et qui est assuré
de trouver dans notre pays le meffl-
leur accueil.
Secrétaire d'ambassade à Petro-
grad, bien avant la guerre, il fut plus
tard, à Londres, le conseiller de Rifaat
paoha. Après la guerre balkanique-,
c'est lui qui fut chargé de renouer les
relations entre son pays et la Serbie,
tàehe quel mena à bonne ftn et qui
lui valut d'être envoyé comme mi-
nistre à Berne, paste d'observation
de première importance, où il de-
meura pendant toute la durée de la
grande guerre. Sa connaissance des
Balkans le fit alors désigner pour
essayer de rétablir, offlcieusement
d'abord, pui's officiellement, les rap-
ports diplomatiques entre la Turquie
Djevad bey
et la Roumanie, mission dont il s'ac-
quitta avec un si complet succès que
c'est à lui qu'Angora a immédiate-
ment pensé pour renipliir, à Paris,
après un intermède de dix ans, les
fonctions de premier ambassadeur.
PARIS ENVAHI
PAR LES ÉTRANGERS
551.382 cartes d'identité ont été demandées
à la préfecture de police
Depuis ie décret du 2 avril 1917,
le nombre des étrangers qui ont sous-
crit une demande de carte d'identité
à la préfecture de police est de
551.382. Le nombre des immatricula-
tions pour 1924 était, au 1" décem-
bre, de T3.806.
La situation dans les écoles primaires
Afln de donner satisfaction au
désir exprimé le 5 décembre dernier
par M. Léon Riotor, membre de la
commission municipale de l'ensei-
gnement, la direction de l'enseigne-
ment primaire du département de
la Seine va demander aux directeurs
et directrices d'écoles de la Ville de
Paris de lui indiquer
1° L'effectif des écoles primaires
de garçons, de filles, des ,écoles ma-
ternelles et des cours d'adultes.
2° Sur cet effectif total, le nombre
d'enfants ou d'adultes étrangers.
Le représentant du quartier Saint-
Gervais s'est ému de l'envahissement
de certaines écoles parisiennes par
des éléments étrangers, en consta-
tant que, faute de places, de nom-
breux élèves français sont écartés de
ces écoles. Dans une école du 4* ar-
rondissement, sur cinquante trois
élèves inscrits, onze seutemeot sont
de nationalité française!
a Les crédits de l'enseignement
sont considérables, ajoute M. Riotor.
Pourquoi ne pas faire acquitter un
droit de scolarité aux étrangers qui
échappent à la plupart des impôts?
La caisse des écoles, subventionnée
par la Ville, ne distingue pas entre
Français et étrangers, autre raison
de soulever l'opinion publique. Un
règlement visant ces faits est indis-
pensable. »
MALGRÉ LE RECOURS EN GRACE
DE SES CONCITOYENS
L'ANGLAIS SMITH
A ÉTÉ EXÉCUTÉ A HULL
Le directeur de la prison ayant su que
la mère du condamné se trouvait
parmi la foule, l'a fait entrer dans
ion appartement où, brisée d'émo-
tion, elle s'est évanouie
Londres, 9 déc. [dép. Petit Parisien.)
L'exécution de Smith a eu lieu ce
matin à l'heure fixée. Dès 8 h. 30,
George Smith et sa mère
des milliers de spectateurs se pres-
saient aux abords de la prison; quel-
ques minutes avant 9 heures, les
femmes s'agenouillèrent pendant que
les hommes se découvraient et en-
tonnaient l'hymne des agonisants.
Prévenu de la présence de la mère
du condamné parmi la foule, le
directeur de la prison l'avait fait
prier de franchir le seuil de l'éta-
plissement et avait mis à sa dis-
position son salon particulier. A
9 heures, la pauvre mcre s'évanouit
et dut recevoir les soins du médecin
de la prison.
Le condamné a fait preuve de la
plus grande fermeté jusqu'au der-
nier moment.
M. HERRIOT SE RENDRA
le 21 décembre à Cherbourg
Chcrbourg, 9 déc. (dép. P. Parisien.)
M. Herriot, accompagné de MM-
Peytral, ministre des Travaux pu-
blics, et Israël, secrétaire général à
la présidence, se rendra le dimanche
21 décembre à Cherbourg pour y
inaugurer au jardin public le monu-
ment aux morts. Le président du Con-
seil y prendra la parole.
ON AVAIT VU* GUILBEAUX
DANS LE ARRONDISSEMENT
CE N'ÉTAIT PAS GUILBEAUX
Des gens de bonne foil, grossils de
tout un lot de « fumistes », voient
Henri Guiilbeaux partout
Depuis que loin sait que toutes les
polices de Franoe, aux frontières,
flans tes ports, dans Paris et sa ban-
lieue, surveillent l'arrivée probable
et le passage clandestin du contu-
max, ainsi que les sièges d'organisa-
tion ou domiciles particuliers stus-
ceptibles de lui offrir un refuge mo-
mentané et une hospitalité discrète,
des .indications aussi « séfieuises
que « bénévoles », des renseigne-
ments aussii « certains » que « pré-
cis », parviennent en.masse, par té-
léphone, ou par lettres, signées ou
anonyme, aux différents services
chargés d'appréhender le condamné
mort.
Esclaves de leur devoir et de leur
consigne, gendarmas, commissaires,
inspecteurs s'empressent de vérifier
consciencieusement toutes les pistes
signalées. On doit confesser que,
jusqu'ici, aucun de ces « tuyaux
n'a été reconnu fondé ou vraisem-
blable
La plus récente vérification ef'ec-
tuée. sans résultat par la police
judiciaire est celle qui, hier soir,
amena l'inspecteur principal Béthuel
et plusieurs de ses collaborateurs
dans le quatorzième arrondissement.
..M. L. un habitué du restaurant
situé 59, rue Sarrette, avait cru
reconnaître Henri Guilbeaux dans
un homme vêtu en ouvrier et déjeu-
nant, à onze heures, en compagnie
d'un ami de forte taille. Intrigué,
M. L. à l'fesue du repas, suivit les
deux hommes. Dans la rue, ils se
séparèrent. L'homme vêtu en ouvrier
pénétra, non loin du restaurant, dans
le débit de M. Alary, 115, avenue
d'Orléans. Là encore M. L. dévisagea
l'inconnu qui' consomma rapidement
au comptoir et il trouva qu'il ressem-
blait de plus en plus à Guiilbeaux.
Bientôt l'homme s'en fut. M. L. fit
part alors à plusi!eurs personnes
qu'il venait de rencontrer le contu-
max au restaurant, puis au café. Et
la police ne tarda pas à avoir con-
naissance de ces racontars que rien,
disons-le, n'est venu étayer.
LA PERTE DU VAPEUR CIGALE
On est sans nouvelles d'un canot contenant
dix-hait personnes
Le ministère des Colonies a reçu la
dépêche suivante de La Réunion
Le vapeur Cigale faisant le cabotage
entre les Mes Maurice, la Réunion et
Madagascar, a pris feu au large de Vile
Maurice; trente-quatre personnes ont été
sauvées. Les recherches se poursuivent
pour retrouver un canot contenant dix-
huit personnes.
L'HALLUCINANT DÉBAT DES ASSISES DE HANOVRE
Hanovre, 9 déc. (dép. de n. env. spéc.)
Désormais, les débats vont prendre
l'allure d'une leçon somnolente. Le
président Bœekelmann continue le
long et minutieux interrogatoire des
témoins qui se résume le plus sou-
vent en un fastidieux monologue.
On discute de petits achats, de
courtes entrevues, de vêtements, de
commérages, de voisins. Les poules et
les lapins de Haarmann, dont il parle
pour expliquer son négoce de viande,
firent plus d'une fois les frais de la
conversation.
Lui, Haarmann, confortablement
encastré dans son box, il écoute, les
mains jointes sur son^ ventre, et
sourit, approuve ou rectifie, sans
humeur. Sa prodigieuse mémoire
stupéfie tout le monde, mais il n'uti-
lise ses souvenirs que lorsqu'il lui!
plait, jouant d'abord à laisser ses
anciennes connaissances s'embourber
dans leurs pénibles recherches.
Grains, dp son côté, continue
prendre des notes sur son cahier
bleu et n'intervient que pour sou-
ligner les réponses qu:i lui parais-
sent favorables. Il semble, d'ailleurs,
tant les mêmes personnages se sont
accoutumés à se réunir chaque
matin dams ce même préto»re étroit,
qu'une sorte de camaraderie tacite
commence, bon gré mal gré, à s'éta-
blir.
L'avocat général se penche lui-
même sans façon vers Haarmann,
qui, empressé, lui fournit de multi-
ples précisions. Un témoin, plus
timide que les autres, éberlué par le
décorum se fourvoie et se contredit
sans cesse. Haarmann frétille et
triomphe comme un bon écolier qui
va confondre un cancre.
Cet individu, expose-t-il enfin, n'a
jamais élé qu'un imbécile.
Mais bientôt l'audience redevient
grave. Un témoin affirme en effet que
l'on entendait parfois taper la nuit
entière à coups sourds dans la man-
sarde de Haarmann, et un huissier
exhibe opportunément une hachette
sortie de la petite salle où' s'entassent
les pièces à conviction?.*
Un autre témoin rapporte que la
fenêtre de Haarmann s'ouvrait de
temps en temps aux premières heu-
res du matin et que l'on voyait des
silhouettes s'y profiler et gesticuler
et que de pesants objets tombaient
en faisant « plouff » dans la Leine
sombre. Il n'en faut pas davantage
pour que Haarmann recouvre sa per-
sonnalité tragique, et les question
qu'on lui pose recommencent à l'ac-
cabler de mépris.
Grans sur la sellette
Au début d3 la séance de l'après-
midi, le huis-clos est à nouveau pro-
noncé et se prolonge trois heures.
Une fois la salle évacuée, le président
fait vérifier minutieuse,ment les au-
torisations da tous les journalistes et
de toutes les personnes qui avaient
pris place au banc du gouvernement,
et ce n'est qu'après cette double opé-
ration que les débats continuèrent-
Lorsque la foule, qui piétinait
d'impatience dans les couloirs, est
autorisée à rentrer, le président veut
établir la responsabilité de Grans
Un referendum va être ouvert
sur la fermeture 'des pharmacies
le dimanche
La deuxième commission du conseil
municipal a examiné hier les diver-
ses propositions qui lui avaient été
renvoyées par le conseil municipal, à
la suite du débat sur la fermeture des
pharmacies le dimanche. Elle a chargé
son président, M. Massard, d'organiser
un referendum auprès de tous les
pharmaciens pour leur demander de
répondre par oui ou par non s'ils
sont partisans du maintien du régime
institué par l'arrêté préfectoral ou
du retour a la liberté.
M. Massard .fera, d'autre part, une
démarche auprès du préfet de police
pour lui demander de suspendre
toute contravention jusqu'à ce que
soit connu le résultat du referendum.
La bonne propagande
M"'« SIMONE
qui est arrivée hier à Paris, revenant d'Amé-
rique, où elle a tait applaudir pendant six
semaines l'art dramatique français
À la deuxième page Le Sénat
est occupé hier des mesures à pren-
dre contre les inondations.
dans les vingt-sept crimes d'Haar-
mann. Un témoin, la femme Prodt-
ibeck, est retenue à la barre dans ce
but presque jusqu'à la fin de l'au-
dience. C'est un jour qu'ils se trou-
vaient chez elle que Grans, invecti-
vant Haarmann, le traita d'assassin.
Cette jeune personnes bizarre veut
être jolie au milieu de ce peuple si
laid. Elle tient à répéter deux fois
le serment traditionnel et précise
toutes les circonstances équivoques
dans lesquelles ce mot d' « assassin »
fut prononcé. Voilà, à ce mot, les
avocats et les magistrats qui refont
toute l'histoire des relations de Haar-
mann et de Grans, et qui font préci-
sPr aux témoins qui, de Grans ou
d'Hftartnçiin, supportait les dépenses
communes qui des deux tenait l'au-
tre sous son influence. De jour ea
jour, la culpabilité de Grans s'af-
firme un peu plus. Il n'avait à ré-
pondre, au début du procès, que de
la mort d'Adolphe Hannapei et da
Fritz Wittig il fut ensuite cpn-
vaincu de complicité générale, de re-
cel et d'excitation au meurtre; le
voilà devenu l'instigateur, l'indénia-
ble instigateur, presque l'auteur
principal de ces crimes qu'il a vou-
lus, qu'il a ordonnés. Haarmann
n'était dans sa main que l'instrument
Le placard dans lequel Haarmann dissimulait
les corps de ses victimes
docile, le tueur brutal et dégénéré
qui accomplissait sur son ordre les
meurtres qu'on lui commandait.
Je sais, implore maintenant Haar-
maq^, que je vais être décapité, je m'y
attends, je m'y suis préparé depuis long-
temps, mals il serait scandaleux d'épar-
gner Grans. N'avez-vous pas reconnu
vous-mêmes qu'il voyait les cadavres
étendus sous le î>t ?
La discussion se poursuit scientifi-
que, aride, interminable, car les ju-
ristes en sont arrivéz, emportés par
la passion professionnelle, à parler
de toutes ces horreurs comme de cho-
ses théoriques et, de toute leur téna-
cité native, ils poursuivent jusque
sur les fragments méticuleusement
rassemblés de ce drame immonde
l'illusion d'élever un monument de
droit pur. Eugèlte Quinche.
UN EXPOSE DU GENERAL NOLLET
SUR LE BUDGEI DE LA GUERRE
La Chambre a consacré, hier après-
midi, deux petites heures au budget
de la guerre,. Il lui a été impossible
d'aller plus loin, dans la nécessité où
elle s'est trouvée d'ouvrir un largo
débat sur les menées communistes.
La discussion du budget de la
guerre s'est ouverte par un exposé
d'ensemble du général Nollet.
Pour établir son budget, le mi-
nistre de la Guerre s'est inspiré en
même temps, et des besoins de se:
services et de la capacité de contri-
bution du pays il en est résulté une
compression à l'extrême des crédits
demandés, sans négliger en rien ce
qui est nécessaire à la défense du
pays. L'augmentation des crédits sur
ceux de l'an dernier résulte de ia
hausse du prix des denrées.
L'unité budgétaire retrouvée, ajoute le
ministre, permet de comparer les dé-
penses actuelles aux dépenses d'avant
guerre. Il résulte de cette comparaison,
en tenant compte de la dévalorisation du
franc, que le budget de la guerre actuel
n'atteint qu'aux trois quarts de celui d'il
y a dix ans.
Le général JVollet fait observer que
la plupart des autres pays ont va,
au contraire, croître les crédits mili-
taires et il le retient comme un argu-t
ment pour répondre à ceux qui
accusent injustement la France de
militarisme.
Le ministre déclare ensuite qua ie
moment est favorable pour préparer,
une nouvelle organisation milita-.ro,
conforme aux exigences de la défense
du pays.
Je hâte, dit le général Nollet, la pré-
paration d'un projet d'organisation de la
nation armée, et je déposerai ce texte
dans la prochaine session. Ce projet
tiendra compte de toutes les conditions
actuelles.
L'organisation nouvelle constituera deux
éléments militaires, l'un constituant l'ar-
mée de couverture, l'autre l'armée da
territoire. Il n'y a pas besoin de dix-huit
mois pour faire un soldat. (Applaudis-
sements.) Nous prendrons toutes les
mesures pour que les jeunes gens néces-
saires l'activité économique ne soient
REGION PARISIENNE. Une période
vernale, assez belle mais assez froide. Tem
brumeux, tendant à s'éclaircir. Vent de aorc^Uf^^f^T
est faible à modéré. Nuit: 2° jour + î\gr
EN FRANCE. Beau temps général, bru-
maux le matin dans le Nord. Gelées presque
générales. Vent faible à modéré de nord-est.
SOLEIL lever 7 h. coucher 15 h. 5a.
LUNE pleine le il dern. quartier le 19.
S.»•
15 cent. il' LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DU MONDE ENTIER"! 8
1 DÉCEMBRE 1924
Saint Valke j
UN GRAND DEBAT A LA CHAMBRE
SUR LES « MENÉES COMMUNISTES »
Interpellé à propos des arrestations de Bobigny, M. Herriot déclare
^que le gouvernement « ne laissera pas la société démocra-
tique exposée à la violence »
La discussion a mis presque constamment aux prises les représentants
communistes et socialistes S. F. L 0. qui tour à tour ont à la tribune
fait un large exposé de la doctrine de leur parti respectif
Un débat sur les incidents de Bobi-
gny a été ouvert, hier soir, à dix-huit
heures, devant la Chambre. MM. E.
Lafont et Bourlois ont développé
leurs interpellations. M. Compère-
More! a exposé le point de vue des
socialistes. M. Herriot a résumé
l'attitude du gouvernement dans
cette formule « Nous défendrons la
loi et l'ordre républicain contre les
factieux de tous ordres. » Le débat
s'est ensuite transformé en une con-
troverse de dort.rine, entre commu-
nistes et socialistes, développée pen-
dant plusieurs heures dans la houle
ininterrompue des clameurs. Finale-
irrcnt, nn ordre du jour de confiance
«le M. Cazals a éié voté, à main levée,
iipiv- avoir obicnu la priorité par
319 voix montre *'9.
La Chambre discutait le bu'agèl de
la guerre on venait d'entendre M.
Jean Fabry. Le président du Conseil
venait de s'asseoi'r au banc du gou-
vernement. Il y avait dans les travées
une affluence et une animation inac-
coutumées. L'Assemblée manifestait,
par un brouhaha ininterrompu, sa
nervosité, son impati'ence de voir
naître l'incident attendu. Celui-ci
surgit quand le président, M. Pain-
levé, ayant renvoyé la discussion du
budget, appela les interpellations de
MM. E. Lafont et Bourlois sur les
incidents de Bobigny. M. Herriot de-
mande le débat immédiat.
M. Ernert Lafont interpelle
Voici M. E. Lafont à la tribune.
Ironique, il raille les mesures de
police prises « contre une école de
Bobigny où l'on enseignait la géo-
graphie ».
Ce «n'est pas la première fois, dit-il,
ciu'orrni vu de pareilles incursions de
Ni. BmÉ. Mais pour la première fois
les photographes sont arrivés avant la
police. {Rires.)
M. En:;EST Lafo.n't. L'expédition de
Bobigny marque une politique nouvelle.
Vous -voulez prouver que vous 'êtes un
gouvernement i poigne, capable de ras-
surer ce? mpssiftin»s do la droite. (Vices
L'affaire a 'été lancée non par des
organes de gauche, mais par ceux qui
soutiennent le millerandisme intégral.
M. A.-F. PONCET. C'est faux
M Ernest Lafoxt. Depuis quelque
temps, on fait une campagne de panique
pour troubler les esprits et retenir ceux
qui auraient été tentés de souscrire à
l'emprunt. C'est le jeu qu'on a connu
j*dis à chaque 1" mal. La politique de
répression que vous appliquez parait
résulter de cette campagne et des votes
émis par deux groupes du Sénat.
Votre politique menace tous ceux qui
sont révolutionnaires, les communistes
comme les membres de la majorité qui
restent fidèles aux idées révolutionnaires.
(Exclamatfons. bruit.) Nous vous deman-
dons des explications parce qu'au nom
de votre politique, vous n'avez pas le
droit d'agir ainsi. Vous manquez à une
politique franchement et sincèrement
démocratique. {Exclamations, bruit.)
Que cette politique ait abouti à des
expulsions, à des perquisitions contre
des hommes pour leurs opinions, s'est
-inadmissible.
L'« élève» » Bourlois
A M. E. Lafont, qui conclut en de-
mandant des explications an gouver-
nement, succède « un témoin des
incidents », c'est M. Bcurlois, député
de la Seine, qui, au moment de l'en-
trée des agents, était assis en qualité
d'auditeur sur les bancs de l'école
perquisitionnée. Il fait son récit
Dans la mystérieuse baraque de Bo-
bigny, le parti avait créé une école léni-
niste pour instruire les ouvriers comme
moi. Un de nos camarades faisait un
cours quand nous entendîmes dans la
cour une galopade effrénée. (Exclama-
tions Bruit.) En quelques secondes, les
policiers envahirent la b a r a q u en
criant « Haut les mains, que personne
ne bouge 1 Plusieurs avaient le revol-
ver au poing. {Exclamations, bruit.)
Le jeune député communiste
explique la présence de camarades
étrangers dans cette école et ils
affirme la solidarité de son parti avec
les communistes des autres pays.
Il se plaint que le gouvernement
ait cédé à des inspirations venues de
la droite et il lit divers textes pour
étayer son dire.
M. Bourlois proteste non seulement
"contre l'intervention de la police à
I3obigny, mai3 encore contre diverses
mesures dont son parti est l'objet.
Il se plaint des poursuites contre ses
amis, alors qu'on laisse d'autres pro-
pagandistes libres d'agir. Puis il se
tourne vers les socialistes et leur
demanda Approuvez-vous la ré-
pression du gouvernement contre les
communistes ? »
Monsieur HerHct, conclut M. Bour-
!ois, vous avez dit que vous ne craigniez
pas les communistes; nous non pius,
roua ne voas craignons pas: vous nous
i.vez attaqués, nous nous défendrons.
{Exclamations, applaudissements aux
bancs cmmunWex.) Nous faisons appel
a nos camarades de l'usine et des champs
pour refaire l'unité contre vous. (Bruit.)
M. Compère Morel
pricise l'attitude des socialistes
Aux premiers mots de M. Compère-
un jeu des visages attire l'at-
tention de l'orateur vers la droite, où
lri députés sourient. Il enregistre
ces sourires et ajoute, ironique, com-
bien ils lui paraissent bien mal s'ac-
corder avec le danger communiste.
La droite, dit-il, se sert du péril com-
muniste pour faire croire qu elle seule
peut fournir le gouvernement capable de
mater les communistes. (Rruit.)
Le député du Gard reproche à la
droite, au milieu des exclamations,
d'avoir dénoncé avec exagération les
forces communistes, notamment an
cortège de Jaurès. Il conteste la force
L'ORDRE DU JOUR CAZALS
DONT LE VOTE A MIS FIN
AU DÉBAT
La Chambre, résolue à
poursuivre une politique ?
d'action républicaine et so- s
ciale, mais décidée à ne pas
ta laisser compromettre par
des pratiques de violences
systématiques, confiante c
dans le gouvernement, et
repoussant toute addition,
passe à l'ordre du jour.
attribuée au parti communiste et il
invoque le témoignage des députée
ruraux.
Le. danger communiste, comme le
prouvent les grèves de Douarnenez,
dit-il, est dans le patronat, qui repousse
les revendications des travailleurs. (Ap-
plaudissements à l'extrême gauche,
bruit.)
Le parti communiste n'a d'effectifs qu'à
Paris. Il' recule dans le monde parce
qu'il ne répond pas it l'esprit de civili-
sation. Les élections allemandes le prou-
cent. (Applaudissements à gauche, pro-
testations aux bancs communistes.)
Pourquoi le parti communiste a-t-il
clmngé ses méthodes en France ? Parce
cfu'il n'a plus la force d'une masse com-
pacte et n'a plus de recours que dans la
violence. (Applaudissements à gauche.)
J'espère que les communistes diront à
cette tribune ce qu'ils disent ailleurs et
qu'ils répéteront qu'ils descendront dans
la rue le fusil au poing. (Applaudisse-
ments nauche.)
Dans un bruit intense, M. Cac-hin
proteste avec force les communis-
tes crient à l'extrême-gauche: « Vous
reniez Jules Gue·de »
M. Compère-Morel,^ Jules- Guesde
^ifii^ïiSvoIuMpanaiire^vjnaia ni légaliste,
ni insurrectionnel. [Applaudissements à
Le député du Gard affirme i*1:
principes politiques du parti socia-
liste. Aux bancs de droite et du cen-
tre, on se fait un jeu de souligner
sur le mode railleur les mouvement2
de l'Assemblée vers la gauche où les
radicaux se réservent, ne s'unissant
pas aux applaudissements des socia-
listes. L'orateur, relevant les inter-
ruptions qui l'assaillent, retrouve les
applaudissements des gauches réu-
nies quand il dit
Aux élections, nous n'avons pas abdi-
qué nos principes. Nous n'en applique-
rons pas moins d'accord notre program-
me minimum. (Applaudissements à gau-
che.)
Les communistes veulent, par la force,
s'emparer du pouvoir. (Bruit.) Ils veu-
lent' la violence. Ils veulent transformer
la propriété sans évolution (hruit) et na-
tionaliser tous les biens. (Bruit.) Nous,
rien de commun avec cela. Nous voulons
faire appel à la majorité ou à la plus
forte minorité. Nous ne falsons pas la
propagande le fusil à la main. Et si le
pouvoir nous était offert, n'étant qu'une
minorité, nous ne l'accepterions pas.
Vous voudriez que nous acceptions de
De haut en ba3 MM. Compère- Morel, Ernest
Lafont, Bourlols, Claussat, 1. Doriot,
Barbecot
(Clichés petit Parisien, Il. Manuel et Martlnle)
transformer du jour au lendemain, une
société et une organisation vieilles de mil-
lrers d'années. Ce serait folle. (Applau-
dissements à gauche et ait centre.)
Nous estimons que la violence n'est
pas une arme à employer. En Hongrie.
Bela Kun a été le fourrier de l'amiral
Horty en Italie, les conseils d'usines
ont conduit à Mussolini. (Longs applau-
dissements à gauche.) Les grèves de 1919,
chez nous, ont été suivies du Bloc natio-
nal. (Longs applaudissements à gauche,
bruit.) L'exemple anglais nous montre
que les suggestions bolehcvistes ont
conduit à la réaction. (Bruit prolongé.)
Le seul moyen de combattre le com-
muuisme, c'est une politique de réformes
hardie (Applaudissemenls à gauche.)
Quand le gouvernement fera ces réfor-
mes le communisme n'aura plus rien à
faire. 11 n'y a qu'à entrer dans cette voie,
mais en prenant des précautions.
Croyez-vous, messieurs les communis-
tes, qu'en rendant les masses populaires
fanatiques du coup de force, vous arri-
verez a la révolution ? Non, mais à une
!laque de sang. (Applaudissements à gau-
cite.)
Ou vous le communisme
avec des coups de force, et vous renon-
cerez au concours des socialistes, ou vous
ferez des réformes et ils seront avec vous.
(Applaudissements à gauche.)
Déclarations du président du Conseil
« Le gouvernement s'opposera aux
entreprises de tous les factieux. »
C'est par ces mots que M. Herriot
ouvre ses déclarations. Il ajoute
Le gouvernement veut défendre la loi,
l'ordre républicain. Nous savons que de
ce côté (l'extrême droite) on se prépare
à l'action nous saurons veillar.
Il laisse passer une rafale d'inter-
ruptions venues de droite et pour-
suit
Aujourd'hui, il s'agit des communistes.
M. Ernest Lafont m'a reproché d'être in-
fidèle aux doctrines démocratiques. De
quel droit un communiste reprocherait-
il de ne pas être fidèle aux idées démo-
cratiques, les communistes n'ont-ils pas
combattu ses idées parfout Nous, nous
restons fidèles à nos idées (Applaudis-
sements à gauche,.) Le gouvernement ne
veut s'opposer ni au développement ni
à la propagande d'aucun parti.
Ce que nous ne voulons pas, c'est lais-
ser la société démocratique exposée a ia
violence. Nous ne voulons pas qu'on
puisse passer aux actes de violence dont
en nous iuetK>ce chaque jour. Je ne crois
pas que les dirigeants communistes
soient désiireux de passer à la lutte vio-
lente daus ia rue: Ce qui est grave, c'est
qu'on promette à des hommes un triom-
phe pour l'humanité c'est uate mystique
qui se crée ainsi.
Et le gouvernement ne veut pas avoir
du sang sur les mains. 11 ne veut pas
qu'on aille à une guerre civile. (Applau-
dissements gauche.)
Le gouvernement ne laissera pas fran-
chir une limite, celle de la vie humaine
que le gouvernement doit protéger. (Ap-
plaudissements à gauche.)
II y a quelque chose d'un peu ridicule,
d'un peu humiliant à exagérer des inci-
dents qui eréei>t la panique et ont leur
retentissement à l'étranger.
M. Herriot signale un rapport du
consul à Lausanne.des exclamations
ironiques se produisent aux balles
communistes.
.NI. HERRIOT. Je sais que cela vous
est égal de faire du mal au pays.
(Applaudissements
M. Herriot lit des nouvelles des
Etats-Unis, indiquant que des touris-
tes renoncent à leur voyage.
Le. gouvernement n'a pas attendu ces
derniers jours pour exercer la surveil-
lance qui est de son devoir. A ceux qui
veulent renverser la société, il faut op-
poser le barrage de la continuité et du
sang-froid.
M. le ministre de l'Intérieur a envoyé
des circulaires à ses services. Nous som-
mes allés à Bobigny, oonvaincus qu'il ne
faut pas que la propagande de violence
passe aux actes. Nous avons envoyé beau-
coup d'agents parce que nous sommes
soucieux de leur vie. (Applaudissements.)
Il ne faut jamais envoyer un petit
nombre d'agents et les exposer à des
corps à corps périlleux. Nous avons été
là-bas et nons avons dépisté un cours
de géographie.
On a dit que les agents ont été odieux
et grotesques. Les agents ont, dit-on,
crié haut les mains Ils ont joliment
bien fait. (Applaudissements à gauche.)
L'un des étudiants a été trouvé porteur,
pour protéger son pacifisme personnel,
d'un pistolet automatique chargé. (Vives
exclamations aux 6ancs communistes,
bruit.) Vous voyez ce qui aurait pu adve-
nir si on n'avait pas pris de précautions.
Le gouvernement est résolu à déposer
devant vous des textes pour limiter la
vente des armes et augmenter les péna-
lités pour port d'armes prohibées.
Rien n'est intéressant comme les le-
çons de géographie de Bobigny. Je les ai
lues: d'abord le cours géographique sur
le communisme et l'histoire c'est natu-
rel. Ce qui m'effraie, c'est qu'on laisse
tomber sur des esprits simples une telle
douche métaphysico-politico-sociologique
qu4 n'est pour moi qu'un méta-fouillis.
(Vive hilarité, applaudissements, bruit.)
J'ai lu Marx. J'ai mon opinion sur son
œuvre. Mais. dans les cours de Bobigny,
on présende sa pensée d'une façon extra-
ordinaire. On procède par affirmations.
Dans ces leçons il y a beaucoup à re-
tenir. Il y a une leçon sur le sabotage.
M. LEBAS. Ce n'est pas du marxisme,
cela.
u. Herriot lit un extrait de cette
leçon où il est dit que la prise vio-
lente du pouvoir n'est que le prélude
de !a révolution. Un autre texte dit
qu'il faut décomposer l'armée et
pousser la propagande aux colonies,
d'accord avec les éléments natio-
nalistes.
Ce n'est pas être international au vrai
sens du mot, ajoute M. Herriot, que d'être
antifrançais. (Vifs applaudissements.)
M. Franklin-Bouillon. Au lende-
main des derniers événements, au Maroc,
les communistes ont félicité Abd el Krim.
(Vives exclamations aux bancs coinmu-
nistes bruit.)
Et M. Doriot ajoute dans son tété-
gramme que le Maroc se libérera des
rancais. [Vives exclamations bruit.)
M. HERRrOT. Cela, contre nos
soldats. (Vifs applaudissements.)
A la troisième page, la suite de la
séance.
r IL EST RECOMMANDÉ
[aux PIÉTONS de. n
Comme nous l'avons signalé, la S
s réglementation intéressant les pié- |
tons ne comportera pas uniquement
des interdictions dont l'infraction s
donnera lien, Il des contraventions. =
Elle comprendra aussj toute une se-
= rie de sages avis tfo'sjt Yoici l'énu- s
s mér^tion i s
= 1° De traverser la cfcrauéc perpendicu-
laireraent
z 2" En quittant le trottoir, de regarder
d'abord àgauche, ensuite à droite.
En cas de surprise sur la chaussée, de
s'arrêter dans l'axe des denx courants,
= 4° En cas d'hésitation, s'immobiliser et |
regarder fixement le chauffeur.
5° Ne pas stationner sur le botd du z
trottoir. =
Garder toujours la droite sur le
trottoir. i
^B^ a*aaBd ri ̃̃•̃̃iiiiiifeliiiiikiiillllllll ̃̃KBÏÉÊft ÉikÉ t Ê#ÉÏ#laS^B^H
LA TURQUIE A NOMME
SON AMBASSADEUR A PARIS
La personnalité choisie par elle
est Djevad bey, actuellement
ministre à Bucarest
Nous avons signalé qu'au cours de
leur entrevue de vendredi dernier,
le président du Conseil et M. Cham-
berlain se sont mis d'accord pour
désigner, comme représentants de la
France et de la Grande-Bretagne
auprès du gouvernement turc, des
ambassadeurs ayant leur résidence
fixe à Constantinople, mais qui
feraient à Angora des séjours suffi-
samment fréquents pour maintenir
un contact étroit avec le président
Mustapha Kemal et le cabinet Fethy
bey.
informé de ces intentions, le gou-
vernement kemaliste tes a accueillies
avec une vive satisfaction et il s'est
empressé d'y répondre en nommant
sans retard un ambassadeur à Paris.
La personnalité qu'il a choisie pour
occuper ce poste i!mportant et qui
a été aussitôt agréée par le gouverne-
ment français, est un diplomate de
carrière, Djevad bey, actuellement
ministre de Turquie à Bucarest,
dont les sympathies pour la France
sont bien connues et qui est assuré
de trouver dans notre pays le meffl-
leur accueil.
Secrétaire d'ambassade à Petro-
grad, bien avant la guerre, il fut plus
tard, à Londres, le conseiller de Rifaat
paoha. Après la guerre balkanique-,
c'est lui qui fut chargé de renouer les
relations entre son pays et la Serbie,
tàehe quel mena à bonne ftn et qui
lui valut d'être envoyé comme mi-
nistre à Berne, paste d'observation
de première importance, où il de-
meura pendant toute la durée de la
grande guerre. Sa connaissance des
Balkans le fit alors désigner pour
essayer de rétablir, offlcieusement
d'abord, pui's officiellement, les rap-
ports diplomatiques entre la Turquie
Djevad bey
et la Roumanie, mission dont il s'ac-
quitta avec un si complet succès que
c'est à lui qu'Angora a immédiate-
ment pensé pour renipliir, à Paris,
après un intermède de dix ans, les
fonctions de premier ambassadeur.
PARIS ENVAHI
PAR LES ÉTRANGERS
551.382 cartes d'identité ont été demandées
à la préfecture de police
Depuis ie décret du 2 avril 1917,
le nombre des étrangers qui ont sous-
crit une demande de carte d'identité
à la préfecture de police est de
551.382. Le nombre des immatricula-
tions pour 1924 était, au 1" décem-
bre, de T3.806.
La situation dans les écoles primaires
Afln de donner satisfaction au
désir exprimé le 5 décembre dernier
par M. Léon Riotor, membre de la
commission municipale de l'ensei-
gnement, la direction de l'enseigne-
ment primaire du département de
la Seine va demander aux directeurs
et directrices d'écoles de la Ville de
Paris de lui indiquer
1° L'effectif des écoles primaires
de garçons, de filles, des ,écoles ma-
ternelles et des cours d'adultes.
2° Sur cet effectif total, le nombre
d'enfants ou d'adultes étrangers.
Le représentant du quartier Saint-
Gervais s'est ému de l'envahissement
de certaines écoles parisiennes par
des éléments étrangers, en consta-
tant que, faute de places, de nom-
breux élèves français sont écartés de
ces écoles. Dans une école du 4* ar-
rondissement, sur cinquante trois
élèves inscrits, onze seutemeot sont
de nationalité française!
a Les crédits de l'enseignement
sont considérables, ajoute M. Riotor.
Pourquoi ne pas faire acquitter un
droit de scolarité aux étrangers qui
échappent à la plupart des impôts?
La caisse des écoles, subventionnée
par la Ville, ne distingue pas entre
Français et étrangers, autre raison
de soulever l'opinion publique. Un
règlement visant ces faits est indis-
pensable. »
MALGRÉ LE RECOURS EN GRACE
DE SES CONCITOYENS
L'ANGLAIS SMITH
A ÉTÉ EXÉCUTÉ A HULL
Le directeur de la prison ayant su que
la mère du condamné se trouvait
parmi la foule, l'a fait entrer dans
ion appartement où, brisée d'émo-
tion, elle s'est évanouie
Londres, 9 déc. [dép. Petit Parisien.)
L'exécution de Smith a eu lieu ce
matin à l'heure fixée. Dès 8 h. 30,
George Smith et sa mère
des milliers de spectateurs se pres-
saient aux abords de la prison; quel-
ques minutes avant 9 heures, les
femmes s'agenouillèrent pendant que
les hommes se découvraient et en-
tonnaient l'hymne des agonisants.
Prévenu de la présence de la mère
du condamné parmi la foule, le
directeur de la prison l'avait fait
prier de franchir le seuil de l'éta-
plissement et avait mis à sa dis-
position son salon particulier. A
9 heures, la pauvre mcre s'évanouit
et dut recevoir les soins du médecin
de la prison.
Le condamné a fait preuve de la
plus grande fermeté jusqu'au der-
nier moment.
M. HERRIOT SE RENDRA
le 21 décembre à Cherbourg
Chcrbourg, 9 déc. (dép. P. Parisien.)
M. Herriot, accompagné de MM-
Peytral, ministre des Travaux pu-
blics, et Israël, secrétaire général à
la présidence, se rendra le dimanche
21 décembre à Cherbourg pour y
inaugurer au jardin public le monu-
ment aux morts. Le président du Con-
seil y prendra la parole.
ON AVAIT VU* GUILBEAUX
DANS LE ARRONDISSEMENT
CE N'ÉTAIT PAS GUILBEAUX
Des gens de bonne foil, grossils de
tout un lot de « fumistes », voient
Henri Guiilbeaux partout
Depuis que loin sait que toutes les
polices de Franoe, aux frontières,
flans tes ports, dans Paris et sa ban-
lieue, surveillent l'arrivée probable
et le passage clandestin du contu-
max, ainsi que les sièges d'organisa-
tion ou domiciles particuliers stus-
ceptibles de lui offrir un refuge mo-
mentané et une hospitalité discrète,
des .indications aussi « séfieuises
que « bénévoles », des renseigne-
ments aussii « certains » que « pré-
cis », parviennent en.masse, par té-
léphone, ou par lettres, signées ou
anonyme, aux différents services
chargés d'appréhender le condamné
mort.
Esclaves de leur devoir et de leur
consigne, gendarmas, commissaires,
inspecteurs s'empressent de vérifier
consciencieusement toutes les pistes
signalées. On doit confesser que,
jusqu'ici, aucun de ces « tuyaux
n'a été reconnu fondé ou vraisem-
blable
La plus récente vérification ef'ec-
tuée. sans résultat par la police
judiciaire est celle qui, hier soir,
amena l'inspecteur principal Béthuel
et plusieurs de ses collaborateurs
dans le quatorzième arrondissement.
..M. L. un habitué du restaurant
situé 59, rue Sarrette, avait cru
reconnaître Henri Guilbeaux dans
un homme vêtu en ouvrier et déjeu-
nant, à onze heures, en compagnie
d'un ami de forte taille. Intrigué,
M. L. à l'fesue du repas, suivit les
deux hommes. Dans la rue, ils se
séparèrent. L'homme vêtu en ouvrier
pénétra, non loin du restaurant, dans
le débit de M. Alary, 115, avenue
d'Orléans. Là encore M. L. dévisagea
l'inconnu qui' consomma rapidement
au comptoir et il trouva qu'il ressem-
blait de plus en plus à Guiilbeaux.
Bientôt l'homme s'en fut. M. L. fit
part alors à plusi!eurs personnes
qu'il venait de rencontrer le contu-
max au restaurant, puis au café. Et
la police ne tarda pas à avoir con-
naissance de ces racontars que rien,
disons-le, n'est venu étayer.
LA PERTE DU VAPEUR CIGALE
On est sans nouvelles d'un canot contenant
dix-hait personnes
Le ministère des Colonies a reçu la
dépêche suivante de La Réunion
Le vapeur Cigale faisant le cabotage
entre les Mes Maurice, la Réunion et
Madagascar, a pris feu au large de Vile
Maurice; trente-quatre personnes ont été
sauvées. Les recherches se poursuivent
pour retrouver un canot contenant dix-
huit personnes.
L'HALLUCINANT DÉBAT DES ASSISES DE HANOVRE
Hanovre, 9 déc. (dép. de n. env. spéc.)
Désormais, les débats vont prendre
l'allure d'une leçon somnolente. Le
président Bœekelmann continue le
long et minutieux interrogatoire des
témoins qui se résume le plus sou-
vent en un fastidieux monologue.
On discute de petits achats, de
courtes entrevues, de vêtements, de
commérages, de voisins. Les poules et
les lapins de Haarmann, dont il parle
pour expliquer son négoce de viande,
firent plus d'une fois les frais de la
conversation.
Lui, Haarmann, confortablement
encastré dans son box, il écoute, les
mains jointes sur son^ ventre, et
sourit, approuve ou rectifie, sans
humeur. Sa prodigieuse mémoire
stupéfie tout le monde, mais il n'uti-
lise ses souvenirs que lorsqu'il lui!
plait, jouant d'abord à laisser ses
anciennes connaissances s'embourber
dans leurs pénibles recherches.
Grains, dp son côté, continue
prendre des notes sur son cahier
bleu et n'intervient que pour sou-
ligner les réponses qu:i lui parais-
sent favorables. Il semble, d'ailleurs,
tant les mêmes personnages se sont
accoutumés à se réunir chaque
matin dams ce même préto»re étroit,
qu'une sorte de camaraderie tacite
commence, bon gré mal gré, à s'éta-
blir.
L'avocat général se penche lui-
même sans façon vers Haarmann,
qui, empressé, lui fournit de multi-
ples précisions. Un témoin, plus
timide que les autres, éberlué par le
décorum se fourvoie et se contredit
sans cesse. Haarmann frétille et
triomphe comme un bon écolier qui
va confondre un cancre.
Cet individu, expose-t-il enfin, n'a
jamais élé qu'un imbécile.
Mais bientôt l'audience redevient
grave. Un témoin affirme en effet que
l'on entendait parfois taper la nuit
entière à coups sourds dans la man-
sarde de Haarmann, et un huissier
exhibe opportunément une hachette
sortie de la petite salle où' s'entassent
les pièces à conviction?.*
Un autre témoin rapporte que la
fenêtre de Haarmann s'ouvrait de
temps en temps aux premières heu-
res du matin et que l'on voyait des
silhouettes s'y profiler et gesticuler
et que de pesants objets tombaient
en faisant « plouff » dans la Leine
sombre. Il n'en faut pas davantage
pour que Haarmann recouvre sa per-
sonnalité tragique, et les question
qu'on lui pose recommencent à l'ac-
cabler de mépris.
Grans sur la sellette
Au début d3 la séance de l'après-
midi, le huis-clos est à nouveau pro-
noncé et se prolonge trois heures.
Une fois la salle évacuée, le président
fait vérifier minutieuse,ment les au-
torisations da tous les journalistes et
de toutes les personnes qui avaient
pris place au banc du gouvernement,
et ce n'est qu'après cette double opé-
ration que les débats continuèrent-
Lorsque la foule, qui piétinait
d'impatience dans les couloirs, est
autorisée à rentrer, le président veut
établir la responsabilité de Grans
Un referendum va être ouvert
sur la fermeture 'des pharmacies
le dimanche
La deuxième commission du conseil
municipal a examiné hier les diver-
ses propositions qui lui avaient été
renvoyées par le conseil municipal, à
la suite du débat sur la fermeture des
pharmacies le dimanche. Elle a chargé
son président, M. Massard, d'organiser
un referendum auprès de tous les
pharmaciens pour leur demander de
répondre par oui ou par non s'ils
sont partisans du maintien du régime
institué par l'arrêté préfectoral ou
du retour a la liberté.
M. Massard .fera, d'autre part, une
démarche auprès du préfet de police
pour lui demander de suspendre
toute contravention jusqu'à ce que
soit connu le résultat du referendum.
La bonne propagande
M"'« SIMONE
qui est arrivée hier à Paris, revenant d'Amé-
rique, où elle a tait applaudir pendant six
semaines l'art dramatique français
À la deuxième page Le Sénat
est occupé hier des mesures à pren-
dre contre les inondations.
dans les vingt-sept crimes d'Haar-
mann. Un témoin, la femme Prodt-
ibeck, est retenue à la barre dans ce
but presque jusqu'à la fin de l'au-
dience. C'est un jour qu'ils se trou-
vaient chez elle que Grans, invecti-
vant Haarmann, le traita d'assassin.
Cette jeune personnes bizarre veut
être jolie au milieu de ce peuple si
laid. Elle tient à répéter deux fois
le serment traditionnel et précise
toutes les circonstances équivoques
dans lesquelles ce mot d' « assassin »
fut prononcé. Voilà, à ce mot, les
avocats et les magistrats qui refont
toute l'histoire des relations de Haar-
mann et de Grans, et qui font préci-
sPr aux témoins qui, de Grans ou
d'Hftartnçiin, supportait les dépenses
communes qui des deux tenait l'au-
tre sous son influence. De jour ea
jour, la culpabilité de Grans s'af-
firme un peu plus. Il n'avait à ré-
pondre, au début du procès, que de
la mort d'Adolphe Hannapei et da
Fritz Wittig il fut ensuite cpn-
vaincu de complicité générale, de re-
cel et d'excitation au meurtre; le
voilà devenu l'instigateur, l'indénia-
ble instigateur, presque l'auteur
principal de ces crimes qu'il a vou-
lus, qu'il a ordonnés. Haarmann
n'était dans sa main que l'instrument
Le placard dans lequel Haarmann dissimulait
les corps de ses victimes
docile, le tueur brutal et dégénéré
qui accomplissait sur son ordre les
meurtres qu'on lui commandait.
Je sais, implore maintenant Haar-
maq^, que je vais être décapité, je m'y
attends, je m'y suis préparé depuis long-
temps, mals il serait scandaleux d'épar-
gner Grans. N'avez-vous pas reconnu
vous-mêmes qu'il voyait les cadavres
étendus sous le î>t ?
La discussion se poursuit scientifi-
que, aride, interminable, car les ju-
ristes en sont arrivéz, emportés par
la passion professionnelle, à parler
de toutes ces horreurs comme de cho-
ses théoriques et, de toute leur téna-
cité native, ils poursuivent jusque
sur les fragments méticuleusement
rassemblés de ce drame immonde
l'illusion d'élever un monument de
droit pur. Eugèlte Quinche.
UN EXPOSE DU GENERAL NOLLET
SUR LE BUDGEI DE LA GUERRE
La Chambre a consacré, hier après-
midi, deux petites heures au budget
de la guerre,. Il lui a été impossible
d'aller plus loin, dans la nécessité où
elle s'est trouvée d'ouvrir un largo
débat sur les menées communistes.
La discussion du budget de la
guerre s'est ouverte par un exposé
d'ensemble du général Nollet.
Pour établir son budget, le mi-
nistre de la Guerre s'est inspiré en
même temps, et des besoins de se:
services et de la capacité de contri-
bution du pays il en est résulté une
compression à l'extrême des crédits
demandés, sans négliger en rien ce
qui est nécessaire à la défense du
pays. L'augmentation des crédits sur
ceux de l'an dernier résulte de ia
hausse du prix des denrées.
L'unité budgétaire retrouvée, ajoute le
ministre, permet de comparer les dé-
penses actuelles aux dépenses d'avant
guerre. Il résulte de cette comparaison,
en tenant compte de la dévalorisation du
franc, que le budget de la guerre actuel
n'atteint qu'aux trois quarts de celui d'il
y a dix ans.
Le général JVollet fait observer que
la plupart des autres pays ont va,
au contraire, croître les crédits mili-
taires et il le retient comme un argu-t
ment pour répondre à ceux qui
accusent injustement la France de
militarisme.
Le ministre déclare ensuite qua ie
moment est favorable pour préparer,
une nouvelle organisation milita-.ro,
conforme aux exigences de la défense
du pays.
Je hâte, dit le général Nollet, la pré-
paration d'un projet d'organisation de la
nation armée, et je déposerai ce texte
dans la prochaine session. Ce projet
tiendra compte de toutes les conditions
actuelles.
L'organisation nouvelle constituera deux
éléments militaires, l'un constituant l'ar-
mée de couverture, l'autre l'armée da
territoire. Il n'y a pas besoin de dix-huit
mois pour faire un soldat. (Applaudis-
sements.) Nous prendrons toutes les
mesures pour que les jeunes gens néces-
saires l'activité économique ne soient
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