Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1878-08-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 25 août 1878 25 août 1878
Description : 1878/08/25 (Numéro 5721). 1878/08/25 (Numéro 5721).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5937531
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/08/2008
4BMNlSTRâTI0Tf & ÏIÉMGTIPÎ?
à Paris,rue Lafayetfce,61-
ANNONCES".:
Titf)afljœmeats'Béj)art;. :
mois mois - : 6îR.
ëkmois __ 12 m.
THJ5S..: 24ÏE.
QUOTIDIEN
m KIÏMIR.6 î 5 CENTIMES
les maniiscrits déposés ne sont pasreudns I
' ; Abonnements ïarls-1
mois mois ....
SKMOIS „
ErfJur.-.l.-._.
'5®..
9lfi,
18 ÏU.
DIMANCHE 25 AOUT-1873:
Numéro 5721
SEIZIÈME ÂNNÉC
Nous commencerons, samedi 31 août,
dans le numë^o £Ôrtarit la daté du ^'sep
tembre, un nouveau roman de notre
collaborateur M. Xavier de Montépm.
LE
DES FOLLES-
de l'auteur • populaire du et"'dp
SaMajesté l'Argent, est appelé à un grand'
retentissement.
V
SAMEDI 24 AOUT-' 1§78 * '
\ ^V,.' . .
v LA HEftyCE DE tâ Ç0SVË&M
_«I. Emile de Girardin prend énergiquement en
ces termes, dans la France, la défense des rentiers
5 0 /0 menacés de la perte d'un cinquième ou tout
au moins d'ufct sixjèsùs de leur revenu :
A miéi chiffre s'êlëye le' capital nominal
de la Dette française consolidée?
— A dix-neuf milliards, chiffre rond.
A quel chiffre s'é'lève le capital nominal
de la Dette fondée " du Royaume-Uni de la
Grande-Bretagne ? ' • -
— A 750 millions de livres sterling» chif.
fre rond, soit en francs 19 milliards.
, LesdeUx dettes consolidées sont donc
égales èt pèsent' le même poids dans la ba-
lance budgétaire des deux peuples. :
En bien, à quel taux est le 3 0/0 anglais?
—11 âépaSsele chiffré 95. : : ; • '
A quel taux est le 3 0/0 français ?
— Il n-àtteint pas encore le cbiffre 77.
Différence entre les deux cours, 18, à
l'avantage de la Grande-Bretagne sur la
France: ~ * " ;
( *
cation 'de "la dette française et sur l'adoption
dk-j>_ seul fonds, ce fonds étant le 3 0/0" per
pétuel? '
— C'est que je voulais que le plus avancé
des- deux fonds stimulât énergïquement
l'autre; et à cette époque notre dette conso
lidée ne dépassant pas le chiffre de cinq
milliards jet demi, il eût suffi d'une bonne
politique extérieure et d'un bon ministre
des financés pour que le cours du 3 O/ô fran
çais ne tardât pas longtemps à rejoindre le
cours du 3 0/0 britannique.
Lorsque notre 3 0/0 perpétuel n'est encore
qu'a 77 francs (c'est-à-dire- à 18 fr; en ar
rière du 3 0/0 Consolidé anglais), est-ce
qu'il convient d'arrêter brusquement son
remorqueur, le 5 0/0, par la- menace d'une
« conversion a- subversivej en tout cas pré
maturée, au risque de provoquer le déclas
sement des titres et de liguer les rentiers
mécontents contre la République, qui se
rait justement accusée par eux d'ingrati
tude et d'oubli imprudent et imprévoyant
des conditions dans lesquelles, en 1871"et
1872, l'emprunt de cinq milliards et demi a
été si patriotijçpiement souscrit?
Lorsque l'Europe n'est qu'un vaste camp
où les soldats, sur le pied de guerre,se comp
tent par millions d'hommes ; lorsque la forme
de gouvernement en France a encore contre
elle tout au moins deux dynasties, ses en
nemies mortelles,etJe quart de dix millions
d'électeurs inscrits ; lorsque l'achèvement
indispensable de l'outillage de notre indus-
trie, 4e nôtre commerce, de notre marine
nécessitera promptement plus de six mil
liards d'emprunts successifs, est-ce que le
cours du 5 0/0 français à 115 francs était exa«
géré ? E^t-ce que cettemargen'était p£s plù-
tô t trop faible que trop forte?
Notre industrie et; notre commerce
étaient-ils donc si prospères qu'il fût pru»
dent dp Ralentir leur essor par l'appauvris
sement de ".cette 'nombreuse classe de con
sommateurs qui n'a pas d'autre revenu que
les CQupons do - ses - modestes inscriptions
•de rente?
1 Est-on bien sûr. que le vide qui serait
preusé par -"par le dégrèvement de certaines, taxes, et
que la place sur les marchés français déser
tée par les rentiers serait occupée par les
contribuables "?
Est-on bien sûr que notre stabilité politi
que, encore insuffisamment affermie, ne
se ressentirait, pas. du coup, ainsi témérai
rement porté à notre stabilité financière ?
S'est-on exactement rendu compte de
tpus les risques inhérents à une opération
aussi lourde que celle d'une réduction d'in
térêt pratiquéesup un ionds de sept mil
liards dé francs ? .
A-t-on prévu le cas où les rentiers 5 0/0
feraient grève, c'est-à-dire défieraient la
cdnvërsï'on et attendraient, la raillerie aux
lèvres, leur remboursement chimérique ?
S'il en éteit ainsi, sur quelles places v dans
quélles caisses, à quel taux et sous quëllë
forme trouverait-on les sept milliards né
cessaires? ' '
1 Je n'ai jamais fait cause commune avec
ceux qui, sous la monarchie de -1830, La
martine en. tête, contestaient à l'Etat le"
droit de se libérer en remboursant ses prê
teurs, mais si le droit est une chose, le pou
voir en est une autre essentiellement dis
tincte.' •■■■■ ■-,• ■ ■ .
Ce qui est possible dans une certaine fhë-
surc, a une. certaine époque, peut ne l'être
pas ou ne Têjtre plus à une autre époque
ou dans des circohstanceè différentes.
Est-ce qu.e nos rapports avec l'Allema
gne militairement unifiée sont, en 1878,
éux l'empereur d'Autriche et le roi de
Prusse Y " ' ; ■
Est-ce que tel - discours comminatoire
prononcé par l'irritable M. de Bismarck, à
l'occasion de tel incident surgissant tout à
coup, ne pourrait pas avoir pour efltet de
créer une' panique, se traduisant à la
Bourse de Paris par l'effondrement des
cours de tous nos divers fonds ?
Est-ce qu'8, enfin, la politique européenne
est définitivement entrée dans un ordre de
choses si régulier et si ferme, que la pré
voyance n'ait plus de rôle qui lui soit dicté
par la prudence ?
Quel est celui do nos fonds qui, depuis
1872, a remorqué notre 1 3 0/0 ? N'est-ce pas
notre 5 0/0? :
N'est-ce pas ce dernier qui, par sa force
impulsive, ja poussé en avant notre crédit
rejeté en aiîriere par nos revers et nos dé
sastres ? j. .
Lé 5 O/0 'français, à 120 fr. et au-dessus,
n'eût-il pa^ été un baume sur nos plaies ?
N'eût-il pas éfê une preuve de notre vita
lité? i-
N'eût-il pis été une porte ouvérte, dans
l'avenir, à ime négociation, où ce qui nous
a été enleva par le 1er et par le plomb de
la conquête ' nous serait restitué sans re
vanche par l'argent et par l'or de l'épargne ?
N'eût-il pas été, en tout cas, une grande
et légitime satisfaction pour notre orgueil
national, relevant son front "abaissé?
, ' Alors comment serions-nous assez pri
vés" de raison pour rogner les. ailes à notre
5 0/0 et l'empêcher de prendre son vol, à
toute hauteur, au-dessus des fonds îorte-
zpentdistancés de toutes les autres grandes
'puissances européennes, l'Angleterre ex
ceptée? . !
Le 5 0/0 français menacé, c'est le 5 û/0
français mutilé, c'est le 5 0/Q français privé
de sa virilité.
Plus j'y réfléchis et, moi qui n'ai pas
Craint, des 1844, de prendre l'initiative et
la défense de I' emprunt direct , de l'emprunt
par voie dé souscription publique, dit plus
tard emprunt kational combattu alors à ou
trance par le Journal des Débats qui, lui,
n'admettait pas d'autre mode d'emprunt
que par soumission cachetée • plus j'y ré
fléchis et moins je 1 crois que le 3 Q/0 amor
tissable puisse recruter sur les bancs du
Sénat et sur ceux de la Chambre des dépu
tés une majorité assez téméraire pour voter
« la conversion i, dont, en tout cas, il était
au moins inutile de faire éclater la menace
avant la réunion des deux Chambres.
EMILE DE. GIRARDIN
DERNIÈRES J0UVELLES
Par nn nouveau décret, en date du 20
août courant, portant le n° 96, des grâces,
commutations ou réductions dé peine ont
été accordées à 54 individus condamnés
pour faits se rattachant a l'insurrection de
M. Yandier, sénateur de la Vendée, est
mort hier matin.- à Viroflay, dés suites
d'une longue et douloureuse maladie; il
n'avait que 43 ans.
M. Yandier, ancien éiève de l'Ecole na
vale , avaitfait les guerres de Crimée et du
Mexique ; il était démissionnaire depuis
; il siégeait à droite.
! Le Journal officiel d'hier publie les dé
crets de promotion et de nomination dans
la Légion d'honneur, dont il a été question
récemment, et qui ont été très bi„en ac
cueillis.
if . le général Chanzy est élevé à la di
gnité de grand'eroix. • 1
Sont nommés chevaliers, M. Francisque
Rive, procureur général à Douai, pour sa
conduite pendant les grèves du Nord, et
AI. Charlgs de Mazadë, rédacteur politique
de la Revue des Deux-Mondes , publiais te de
grand talent.
Comme complément à un article sur les
récolteâ, pous publions la dépêche suivante :
- » New-York, 22 août 1S7S.
» Les rapports sur les récoltes dans les
différentes parties de l'Union concordent
pour annoncer une grande abondance, no
tamment en Californie. On compte sur de
grandes exportations de blé pour Marseille.»
Il ne sera réellement opportun de repar
ler des souffrances des départements du
Midi qu'au moment de la rentrée, des
Chambres, qui seules peuvent apporter un
remède au mal en votant le canal d'irriga
tion du Rhône, des Roches de Condrieu à
Mornas et au delà di\ Rhône à la mer.
Cependant nous devons relever l'affirma
tion contenue dans ûn .discours prononcé
par M. le comte de la Loyère, yjcë-prêsi-
dentdo la Société des agriculteurs de France.
' M. de la Loyère préside les opérations du
lacommissioninternaïlonale du phylloxéra ;
cette commission étant de passage a Avi
gnon, la Société d'agriculture de Yaueliise
slest réunie extraorflinairement.: '
Êla suite de diverses communications
tives au phylioxera, il a fait une dé
claration qui ser ?i accueillie'avec une vive
satisiactiQn par tons les intéressés.
- ' « Bientôt, a-t^il dit,, l'.arriyée. d .an§ vos
terres désolées par la sécheresse dës êàiix,
bienfaisantes du Rhône vous permettra i!o
réparer vos désastres, et rendra, au départe
ment de Vaûaluse, son ancienne richessê. r
: Notre correspondant, en nous transla
tent- ces paroles si précises, fait remarquer
avec raison que M.de la Loyère ne se serait
pas avancé à ce point s'il n'avait pas clos
renseignements çertaius.
L'heure de la délivrance est donc pro
chaine pour ces malheureux départements
du Midi. ' :
Londres, 23 août.
Des avis de Sydney, portant la date, du
18 juillet, donnent des détails complémen
taires sur la révolte qui a éclaté dans la
Nouvelle-Calédonie. \
Deux tribus, comptant ensemble un mil
lier d'hommes environ, massacrèrent 75 ,
personnes, colons ou gendarmes.
D'après les derniers récits, des colons
armés et des autres tribus indigènes
avaient complètement entouré les révoltés
La cause du soulèvement était attribuée
à la saisie arbitraire d'un territoire sur le
quel se trouvait un village indigène. '
Saint-Pétersbourg, 21 août.
Des instructîpns.transmises par le minis
tre de la guerre aux compagnies, de che
mins dé fer, il résulte que le double mou
vement dë ' l'évacuation dés prisonniers
turcs et de la rentrée des troupes russes
doit commencer du 10 au 15 septembre.
Va Iiér®ï«pae
Nous avons publié le discours prononcé
à Saint-Quentin, par M. Anatole delaForge,
à la distribution-dés prix des écoles laïques
communales.
M. Anatole de la Forge a rendu hommage
aux instituteurs qui se sont héroïquement
conduits pendant la guerre.
Présidant la distribution des prix " des
frères de la Doctrine chrétienne, a Dreux,
M. le général Ambert a rendu hommage à
l'héroïque conduite dés frères pendant la
guerre.
: Nous nous inclinons devant tous les hé-
roïsmes etnotfs allons reproduire le princi
pal passage du discours du général Ambert.
Disons auparavant, d'après l'orateur,
quelle èst l'origine de l'appellation des irè-
res ignorantins :
Lorsque le roi d'Angleterre, Jacques II, perdit son
trône et sa couronne, à la. fin du dix-septième siècle,
il se réfugia en France et fut suivi par une partie de
1U noblesse irlandaise. De nombreux enfants étaient
dans ces familles. Il fallait leur donner une instruc
tion et une éducation dignes de leur rang. Le roi
de France, Louis XIV,. se chargea de ce soin. Il
confia cette jeune noblesse aux frères des éçolo;
chrétiennes. Le vénérable de La Salle vivait encore
• FEUILLETON DU 25 AOUT 1878 .
" : i : -M- ■>
UN BOïmBEAU
PREMIÈRE PARTIE
■■■■ .- ' xxn- y/; -
— Suite —• -
Rigolo fit un mouvement ; en apercevant
ta voiture.
— Tiens 1 difril sur un ton en appafence
indifférent, k vous ne rentrez donç.pas
chez vous? •
— Non, répondit Georges avec embarras.
Vous allez en ville?
«■i En effet. r "
— Chez Mlle. Fancbetté? :
>^Prépieément. ;
Rigolo eut un geste discret.
—Alors, je ne vous accompagne pas!
Jlit-il en souriant d'un air malin.
•—"Oh ! je vous reverrai, repartit Georges,
— Parbleu!
•—Demain... - ~ •
— Demain, cette nuit, rue .Taitbout... quai*
Bourbon ; où et quand il vous plaira.
— Alors, à bientôt... '
—A bientôt et bonne nuit, monsieur le
comte! /
-Georges inonta dans le coupé et cria tout
haut au cocher ,- Ru'-T'aitbout.
Et la voittire partit.
Rigolo se/ mit à imiter le gloussement fa
milier pg.r< ilequel Buvard exprimait quel
que fois sa satisfaction.
Mais Rigolo n'était pneore parvenu qu'à
-le .contrelairie. ■ ;
— Bon! boni va, mon bonhomme ; mur
mura-t-il, tu veux faire des cachotteries
aveccBibi, miais je sais bien où je ie repin
cerai!.,. '
Et il regagna lui-même le fiacre qui l'a
vait amené
Cependant Georges avait atteint la Made
leine, et, dès qu'il se fut assuré qu'on ne le
suivait pas. il mit -la tête à la portière et
bêla !e cocnear. ,
Celui-ci se ! retourna sans suspendre sa
marche. ; '
— François ! dit alors le jeune homme,
nous n'allons pas rue Taitbout... Changez
donc d'itinéiraire... et menez-moi quai
Bourbon- i , '
r- Oui, monsieur le comte.
Le coupé était attelé 'de deux chevaux
vigoureux:,ejt quoique la coursefûtlongne,
Çeorges saiita alors sur le trottoir
-Faut-il atitendre monsieur le comte? de
manda encox.'ele cocher.
Oui, mc*n ami... répondit Georges ;
j'ignore combien de temps je serai retenu
ici;.. îhais Trous pouvez allez m'attendre à
>la tête Notre-Dame.
[ Et il pénétra sous la voûta do. la porté
d'entrée. '
Il était ému. Ce rendez-vous auquel il al
lait n'était pas un rendez-vous banal, et si
Ou ne l'avait pas trompé, 'quelqu'un l'atten
dait à cette heure qui devait lui révéler le
mystèrë auquel son hohneur, ou plutôt ce
lui de son pere était suspendu,
D'ailleursj pourquoi l'aurait-on trompé?
Quel intérêt eut pu avoir Roma à lui faire
une promesse qu'elle ne voulait pas tenir ?
Il avait beau se creuser " l'esprit, SI ne par
venait pas à trouver une bonne raison qui
expliquât une. trahison dë la part de la
femme de Jacques Màyot ! " .
Un moment, pourtant, l'idée lui vint qu'il
était sans armes, èt il s'arrêta sur le Seuil
de l'escalier, se demandant s'il ne serait pas
prudent d'aller prendre son revolver.
* Mais il était déjà en retard; il eut pres
que honte de ce mouvement de pusillani
mité, et marchant résolûment en avant, il
se dirigea, d'un pas assuré ëî lerme, vers le
hartgar qu'on lui avait indiqué.
C'est là qu'il- devait rencontrer la per
sonne qui le conduirait vers Româ.. .
La nuit était fort sombre.,, il n'avança
d'abord qu'avec peiné, jusqu'au moment où
son regard s'étant familiarisé avec les té
nèbres, il aperçut le hangar qui présentait
sa massive silhouette, dans'le fond delà
cour.
Il poussa la porte et prêta l'oreille. .
Vaguement, il crut entendre ,un bruit I
lointain, et avança...-
"A mesure qu'il avançait, le bruit devenait
plus distinbt.
C'étaient comme des cris inarticulés, des
menaces, dés imprécations.
Il continua de marcher, et bientôt il sa
trouva contre le mur où s'adossait l'appen
tis, et constata qu'une large brèche avait
été pratiquée dans ce mur.
Devantlui, s'ouvrait un énorme trou béant.
Tout cela était bizarre, et bien fait pour
surprendre.
Mais je ne sais quel sentiment supérieur
poussait à .ce moment le jeune comte, il
n'était plus maître de lui, il obéissait à un
entraînement dont la cause lui échappait:
Il franchit la brèche, et alors les bruits
vagues qu'il avait perçus parvinrent plus
distincts à son oreille. '
Uâ partaient, à n'en pas douter, d'une
sorte de pavillon .qui n'était qu'à une faiblo :
distance, et, poussé par une curiosité m - ;
dènte, il fit encore quelques pas pour s'en
rapprocher.
Alors, seulement, il s'arrêta ie corps pen
ché, l'oreille tendue, écoutant avec une âpre
attention.
C'étaient deux voix; : une voix de femme
et une voix d'homme:
— Ah! misérable, disait la femme ce t
donG là ce que tu cherchais ;mais tu ne sa.s
pas que je suis armée et que je n'ai qu'un
geste à fàirë ?... ' 1 '
Un rugissement - l'interrompit, .aussitqt
à Paris,rue Lafayetfce,61-
ANNONCES".:
Titf)afljœmeats'Béj)art;. :
mois mois - : 6îR.
ëkmois __ 12 m.
THJ5S..: 24ÏE.
QUOTIDIEN
m KIÏMIR.6 î 5 CENTIMES
les maniiscrits déposés ne sont pasreudns I
' ; Abonnements ïarls-1
mois mois ....
SKMOIS „
ErfJur.-.l.-._.
'5®..
9lfi,
18 ÏU.
DIMANCHE 25 AOUT-1873:
Numéro 5721
SEIZIÈME ÂNNÉC
Nous commencerons, samedi 31 août,
dans le numë^o £Ôrtarit la daté du ^'sep
tembre, un nouveau roman de notre
collaborateur M. Xavier de Montépm.
LE
DES FOLLES-
de l'auteur • populaire du et"'dp
SaMajesté l'Argent, est appelé à un grand'
retentissement.
V
SAMEDI 24 AOUT-' 1§78 * '
\ ^V,.' . .
v LA HEftyCE DE tâ Ç0SVË&M
_«I. Emile de Girardin prend énergiquement en
ces termes, dans la France, la défense des rentiers
5 0 /0 menacés de la perte d'un cinquième ou tout
au moins d'ufct sixjèsùs de leur revenu :
A miéi chiffre s'êlëye le' capital nominal
de la Dette française consolidée?
— A dix-neuf milliards, chiffre rond.
A quel chiffre s'é'lève le capital nominal
de la Dette fondée " du Royaume-Uni de la
Grande-Bretagne ? ' • -
— A 750 millions de livres sterling» chif.
fre rond, soit en francs 19 milliards.
, LesdeUx dettes consolidées sont donc
égales èt pèsent' le même poids dans la ba-
lance budgétaire des deux peuples. :
En bien, à quel taux est le 3 0/0 anglais?
—11 âépaSsele chiffré 95. : : ; • '
A quel taux est le 3 0/0 français ?
— Il n-àtteint pas encore le cbiffre 77.
Différence entre les deux cours, 18, à
l'avantage de la Grande-Bretagne sur la
France: ~ * " ;
( *
cation 'de "la dette française et sur l'adoption
dk-j>_ seul fonds, ce fonds étant le 3 0/0" per
pétuel? '
— C'est que je voulais que le plus avancé
des- deux fonds stimulât énergïquement
l'autre; et à cette époque notre dette conso
lidée ne dépassant pas le chiffre de cinq
milliards jet demi, il eût suffi d'une bonne
politique extérieure et d'un bon ministre
des financés pour que le cours du 3 O/ô fran
çais ne tardât pas longtemps à rejoindre le
cours du 3 0/0 britannique.
Lorsque notre 3 0/0 perpétuel n'est encore
qu'a 77 francs (c'est-à-dire- à 18 fr; en ar
rière du 3 0/0 Consolidé anglais), est-ce
qu'il convient d'arrêter brusquement son
remorqueur, le 5 0/0, par la- menace d'une
« conversion a- subversivej en tout cas pré
maturée, au risque de provoquer le déclas
sement des titres et de liguer les rentiers
mécontents contre la République, qui se
rait justement accusée par eux d'ingrati
tude et d'oubli imprudent et imprévoyant
des conditions dans lesquelles, en 1871"et
1872, l'emprunt de cinq milliards et demi a
été si patriotijçpiement souscrit?
Lorsque l'Europe n'est qu'un vaste camp
où les soldats, sur le pied de guerre,se comp
tent par millions d'hommes ; lorsque la forme
de gouvernement en France a encore contre
elle tout au moins deux dynasties, ses en
nemies mortelles,etJe quart de dix millions
d'électeurs inscrits ; lorsque l'achèvement
indispensable de l'outillage de notre indus-
trie, 4e nôtre commerce, de notre marine
nécessitera promptement plus de six mil
liards d'emprunts successifs, est-ce que le
cours du 5 0/0 français à 115 francs était exa«
géré ? E^t-ce que cettemargen'était p£s plù-
tô t trop faible que trop forte?
Notre industrie et; notre commerce
étaient-ils donc si prospères qu'il fût pru»
dent dp Ralentir leur essor par l'appauvris
sement de ".cette 'nombreuse classe de con
sommateurs qui n'a pas d'autre revenu que
les CQupons do - ses - modestes inscriptions
•de rente?
1 Est-on bien sûr. que le vide qui serait
preusé par
que la place sur les marchés français déser
tée par les rentiers serait occupée par les
contribuables "?
Est-on bien sûr que notre stabilité politi
que, encore insuffisamment affermie, ne
se ressentirait, pas. du coup, ainsi témérai
rement porté à notre stabilité financière ?
S'est-on exactement rendu compte de
tpus les risques inhérents à une opération
aussi lourde que celle d'une réduction d'in
térêt pratiquéesup un ionds de sept mil
liards dé francs ? .
A-t-on prévu le cas où les rentiers 5 0/0
feraient grève, c'est-à-dire défieraient la
cdnvërsï'on et attendraient, la raillerie aux
lèvres, leur remboursement chimérique ?
S'il en éteit ainsi, sur quelles places v dans
quélles caisses, à quel taux et sous quëllë
forme trouverait-on les sept milliards né
cessaires? ' '
1 Je n'ai jamais fait cause commune avec
ceux qui, sous la monarchie de -1830, La
martine en. tête, contestaient à l'Etat le"
droit de se libérer en remboursant ses prê
teurs, mais si le droit est une chose, le pou
voir en est une autre essentiellement dis
tincte.' •■■■■ ■-,• ■ ■ .
Ce qui est possible dans une certaine fhë-
surc, a une. certaine époque, peut ne l'être
pas ou ne Têjtre plus à une autre époque
ou dans des circohstanceè différentes.
Est-ce qu.e nos rapports avec l'Allema
gne militairement unifiée sont, en 1878,
éux l'empereur d'Autriche et le roi de
Prusse Y " ' ; ■
Est-ce que tel - discours comminatoire
prononcé par l'irritable M. de Bismarck, à
l'occasion de tel incident surgissant tout à
coup, ne pourrait pas avoir pour efltet de
créer une' panique, se traduisant à la
Bourse de Paris par l'effondrement des
cours de tous nos divers fonds ?
Est-ce qu'8, enfin, la politique européenne
est définitivement entrée dans un ordre de
choses si régulier et si ferme, que la pré
voyance n'ait plus de rôle qui lui soit dicté
par la prudence ?
Quel est celui do nos fonds qui, depuis
1872, a remorqué notre 1 3 0/0 ? N'est-ce pas
notre 5 0/0? :
N'est-ce pas ce dernier qui, par sa force
impulsive, ja poussé en avant notre crédit
rejeté en aiîriere par nos revers et nos dé
sastres ? j. .
Lé 5 O/0 'français, à 120 fr. et au-dessus,
n'eût-il pa^ été un baume sur nos plaies ?
N'eût-il pas éfê une preuve de notre vita
lité? i-
N'eût-il pis été une porte ouvérte, dans
l'avenir, à ime négociation, où ce qui nous
a été enleva par le 1er et par le plomb de
la conquête ' nous serait restitué sans re
vanche par l'argent et par l'or de l'épargne ?
N'eût-il pas été, en tout cas, une grande
et légitime satisfaction pour notre orgueil
national, relevant son front "abaissé?
, ' Alors comment serions-nous assez pri
vés" de raison pour rogner les. ailes à notre
5 0/0 et l'empêcher de prendre son vol, à
toute hauteur, au-dessus des fonds îorte-
zpentdistancés de toutes les autres grandes
'puissances européennes, l'Angleterre ex
ceptée? . !
Le 5 0/0 français menacé, c'est le 5 û/0
français mutilé, c'est le 5 0/Q français privé
de sa virilité.
Plus j'y réfléchis et, moi qui n'ai pas
Craint, des 1844, de prendre l'initiative et
la défense de I' emprunt direct , de l'emprunt
par voie dé souscription publique, dit plus
tard emprunt kational combattu alors à ou
trance par le Journal des Débats qui, lui,
n'admettait pas d'autre mode d'emprunt
que par soumission cachetée • plus j'y ré
fléchis et moins je 1 crois que le 3 Q/0 amor
tissable puisse recruter sur les bancs du
Sénat et sur ceux de la Chambre des dépu
tés une majorité assez téméraire pour voter
« la conversion i, dont, en tout cas, il était
au moins inutile de faire éclater la menace
avant la réunion des deux Chambres.
EMILE DE. GIRARDIN
DERNIÈRES J0UVELLES
Par nn nouveau décret, en date du 20
août courant, portant le n° 96, des grâces,
commutations ou réductions dé peine ont
été accordées à 54 individus condamnés
pour faits se rattachant a l'insurrection de
M. Yandier, sénateur de la Vendée, est
mort hier matin.- à Viroflay, dés suites
d'une longue et douloureuse maladie; il
n'avait que 43 ans.
M. Yandier, ancien éiève de l'Ecole na
vale , avaitfait les guerres de Crimée et du
Mexique ; il était démissionnaire depuis
; il siégeait à droite.
! Le Journal officiel d'hier publie les dé
crets de promotion et de nomination dans
la Légion d'honneur, dont il a été question
récemment, et qui ont été très bi„en ac
cueillis.
if . le général Chanzy est élevé à la di
gnité de grand'eroix. • 1
Sont nommés chevaliers, M. Francisque
Rive, procureur général à Douai, pour sa
conduite pendant les grèves du Nord, et
AI. Charlgs de Mazadë, rédacteur politique
de la Revue des Deux-Mondes , publiais te de
grand talent.
Comme complément à un article sur les
récolteâ, pous publions la dépêche suivante :
- » New-York, 22 août 1S7S.
» Les rapports sur les récoltes dans les
différentes parties de l'Union concordent
pour annoncer une grande abondance, no
tamment en Californie. On compte sur de
grandes exportations de blé pour Marseille.»
Il ne sera réellement opportun de repar
ler des souffrances des départements du
Midi qu'au moment de la rentrée, des
Chambres, qui seules peuvent apporter un
remède au mal en votant le canal d'irriga
tion du Rhône, des Roches de Condrieu à
Mornas et au delà di\ Rhône à la mer.
Cependant nous devons relever l'affirma
tion contenue dans ûn .discours prononcé
par M. le comte de la Loyère, yjcë-prêsi-
dentdo la Société des agriculteurs de France.
' M. de la Loyère préside les opérations du
lacommissioninternaïlonale du phylloxéra ;
cette commission étant de passage a Avi
gnon, la Société d'agriculture de Yaueliise
slest réunie extraorflinairement.: '
Êla suite de diverses communications
tives au phylioxera, il a fait une dé
claration qui ser ?i accueillie'avec une vive
satisiactiQn par tons les intéressés.
- ' « Bientôt, a-t^il dit,, l'.arriyée. d .an§ vos
terres désolées par la sécheresse dës êàiix,
bienfaisantes du Rhône vous permettra i!o
réparer vos désastres, et rendra, au départe
ment de Vaûaluse, son ancienne richessê. r
: Notre correspondant, en nous transla
tent- ces paroles si précises, fait remarquer
avec raison que M.de la Loyère ne se serait
pas avancé à ce point s'il n'avait pas clos
renseignements çertaius.
L'heure de la délivrance est donc pro
chaine pour ces malheureux départements
du Midi. ' :
Londres, 23 août.
Des avis de Sydney, portant la date, du
18 juillet, donnent des détails complémen
taires sur la révolte qui a éclaté dans la
Nouvelle-Calédonie. \
Deux tribus, comptant ensemble un mil
lier d'hommes environ, massacrèrent 75 ,
personnes, colons ou gendarmes.
D'après les derniers récits, des colons
armés et des autres tribus indigènes
avaient complètement entouré les révoltés
La cause du soulèvement était attribuée
à la saisie arbitraire d'un territoire sur le
quel se trouvait un village indigène. '
Saint-Pétersbourg, 21 août.
Des instructîpns.transmises par le minis
tre de la guerre aux compagnies, de che
mins dé fer, il résulte que le double mou
vement dë ' l'évacuation dés prisonniers
turcs et de la rentrée des troupes russes
doit commencer du 10 au 15 septembre.
Va Iiér®ï«pae
Nous avons publié le discours prononcé
à Saint-Quentin, par M. Anatole delaForge,
à la distribution-dés prix des écoles laïques
communales.
M. Anatole de la Forge a rendu hommage
aux instituteurs qui se sont héroïquement
conduits pendant la guerre.
Présidant la distribution des prix " des
frères de la Doctrine chrétienne, a Dreux,
M. le général Ambert a rendu hommage à
l'héroïque conduite dés frères pendant la
guerre.
: Nous nous inclinons devant tous les hé-
roïsmes etnotfs allons reproduire le princi
pal passage du discours du général Ambert.
Disons auparavant, d'après l'orateur,
quelle èst l'origine de l'appellation des irè-
res ignorantins :
Lorsque le roi d'Angleterre, Jacques II, perdit son
trône et sa couronne, à la. fin du dix-septième siècle,
il se réfugia en France et fut suivi par une partie de
1U noblesse irlandaise. De nombreux enfants étaient
dans ces familles. Il fallait leur donner une instruc
tion et une éducation dignes de leur rang. Le roi
de France, Louis XIV,. se chargea de ce soin. Il
confia cette jeune noblesse aux frères des éçolo;
chrétiennes. Le vénérable de La Salle vivait encore
• FEUILLETON DU 25 AOUT 1878 .
" : i : -M- ■>
UN BOïmBEAU
PREMIÈRE PARTIE
■■■■ .- ' xxn- y/; -
— Suite —• -
Rigolo fit un mouvement ; en apercevant
ta voiture.
— Tiens 1 difril sur un ton en appafence
indifférent, k vous ne rentrez donç.pas
chez vous? •
— Non, répondit Georges avec embarras.
Vous allez en ville?
«■i En effet. r "
— Chez Mlle. Fancbetté? :
>^Prépieément. ;
Rigolo eut un geste discret.
—Alors, je ne vous accompagne pas!
Jlit-il en souriant d'un air malin.
•—"Oh ! je vous reverrai, repartit Georges,
— Parbleu!
•—Demain... - ~ •
— Demain, cette nuit, rue .Taitbout... quai*
Bourbon ; où et quand il vous plaira.
— Alors, à bientôt... '
—A bientôt et bonne nuit, monsieur le
comte! /
-Georges inonta dans le coupé et cria tout
haut au cocher ,- Ru'-T'aitbout.
Et la voittire partit.
Rigolo se/ mit à imiter le gloussement fa
milier pg.r< ilequel Buvard exprimait quel
que fois sa satisfaction.
Mais Rigolo n'était pneore parvenu qu'à
-le .contrelairie. ■ ;
— Bon! boni va, mon bonhomme ; mur
mura-t-il, tu veux faire des cachotteries
aveccBibi, miais je sais bien où je ie repin
cerai!.,. '
Et il regagna lui-même le fiacre qui l'a
vait amené
Cependant Georges avait atteint la Made
leine, et, dès qu'il se fut assuré qu'on ne le
suivait pas. il mit -la tête à la portière et
bêla !e cocnear. ,
Celui-ci se ! retourna sans suspendre sa
marche. ; '
— François ! dit alors le jeune homme,
nous n'allons pas rue Taitbout... Changez
donc d'itinéiraire... et menez-moi quai
Bourbon- i , '
r- Oui, monsieur le comte.
Le coupé était attelé 'de deux chevaux
vigoureux:,ejt quoique la coursefûtlongne,
Çeorges saiita alors sur le trottoir
-Faut-il atitendre monsieur le comte? de
manda encox.'ele cocher.
Oui, mc*n ami... répondit Georges ;
j'ignore combien de temps je serai retenu
ici;.. îhais Trous pouvez allez m'attendre à
>la tête Notre-Dame.
[ Et il pénétra sous la voûta do. la porté
d'entrée. '
Il était ému. Ce rendez-vous auquel il al
lait n'était pas un rendez-vous banal, et si
Ou ne l'avait pas trompé, 'quelqu'un l'atten
dait à cette heure qui devait lui révéler le
mystèrë auquel son hohneur, ou plutôt ce
lui de son pere était suspendu,
D'ailleursj pourquoi l'aurait-on trompé?
Quel intérêt eut pu avoir Roma à lui faire
une promesse qu'elle ne voulait pas tenir ?
Il avait beau se creuser " l'esprit, SI ne par
venait pas à trouver une bonne raison qui
expliquât une. trahison dë la part de la
femme de Jacques Màyot ! " .
Un moment, pourtant, l'idée lui vint qu'il
était sans armes, èt il s'arrêta sur le Seuil
de l'escalier, se demandant s'il ne serait pas
prudent d'aller prendre son revolver.
* Mais il était déjà en retard; il eut pres
que honte de ce mouvement de pusillani
mité, et marchant résolûment en avant, il
se dirigea, d'un pas assuré ëî lerme, vers le
hartgar qu'on lui avait indiqué.
C'est là qu'il- devait rencontrer la per
sonne qui le conduirait vers Româ.. .
La nuit était fort sombre.,, il n'avança
d'abord qu'avec peiné, jusqu'au moment où
son regard s'étant familiarisé avec les té
nèbres, il aperçut le hangar qui présentait
sa massive silhouette, dans'le fond delà
cour.
Il poussa la porte et prêta l'oreille. .
Vaguement, il crut entendre ,un bruit I
lointain, et avança...-
"A mesure qu'il avançait, le bruit devenait
plus distinbt.
C'étaient comme des cris inarticulés, des
menaces, dés imprécations.
Il continua de marcher, et bientôt il sa
trouva contre le mur où s'adossait l'appen
tis, et constata qu'une large brèche avait
été pratiquée dans ce mur.
Devantlui, s'ouvrait un énorme trou béant.
Tout cela était bizarre, et bien fait pour
surprendre.
Mais je ne sais quel sentiment supérieur
poussait à .ce moment le jeune comte, il
n'était plus maître de lui, il obéissait à un
entraînement dont la cause lui échappait:
Il franchit la brèche, et alors les bruits
vagues qu'il avait perçus parvinrent plus
distincts à son oreille. '
Uâ partaient, à n'en pas douter, d'une
sorte de pavillon .qui n'était qu'à une faiblo :
distance, et, poussé par une curiosité m - ;
dènte, il fit encore quelques pas pour s'en
rapprocher.
Alors, seulement, il s'arrêta ie corps pen
ché, l'oreille tendue, écoutant avec une âpre
attention.
C'étaient deux voix; : une voix de femme
et une voix d'homme:
— Ah! misérable, disait la femme ce t
donG là ce que tu cherchais ;mais tu ne sa.s
pas que je suis armée et que je n'ai qu'un
geste à fàirë ?... ' 1 '
Un rugissement - l'interrompit, .aussitqt
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.69%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 78.69%.
- Collections numériques similaires Bonafous Norbert Bonafous Norbert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bonafous Norbert" or dc.contributor adj "Bonafous Norbert")
- Auteurs similaires Bonafous Norbert Bonafous Norbert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bonafous Norbert" or dc.contributor adj "Bonafous Norbert")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5937531/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5937531/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5937531/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5937531/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5937531
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5937531
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5937531/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest