Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-04-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 avril 1874 29 avril 1874
Description : 1874/04/29 (Numéro 4142). 1874/04/29 (Numéro 4142).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5921773
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
Le Petit Journal
3
Citons une aquarelle de Meissonnier, mise
-k prix 2,000 fr. et adjugée 4,050 fr. Une autre
'.de Meissonnier fils, mise à prix 1,000 il'. et
adjugée 2,050 fr.
ment, à donner une preuve d'intérêt à Fro-
manger que consoleront sans doute un peu
toutes ces marques de sympathie.
Le soldat Hivernet, dû bataillon de
̃̃> élïâsseurs à pied, caserné à la Nouvelle-
France, a trouvé à la gare du Nord un pen-
dant d'oreille en or, orné de trois perles fi-
'fies; il s'est empressé de le déposer au com-
•' triissaîre de police du faubourg Montmartre.
La petit Hfeiiri Robin, âgé de quatre ans,
jouait sur la berge du canal Samt-Martin,
quai de la Charente, près du pont du che-
min de. fer de l'Ouest, quand, le pied lui
ayant manqué, il tomba dans-l'eau.
Son irère, âgé de quatorze ans, qui se
trouvait non lom de la, accourut à ses cris
et se jeta courageusement à.l'eau pour sau-
ver son jeune frère. Il parvint à le ramener
bord et le reconduisit chez lui.
La journée d'hier a été extrêmement lourde.
A deux heures le thermomètre marquait 28
-degrés 2 dixièmes.
La messe de bout de l'an pour l'abbé Si-
nion, l'ancien curé de Saint-Eustache, a été
célébrée hier avec une grande pompe, et en
.présence d'une affluènce considérable; les
chanoines de l'église Notre-Dame. les curés
de Paris, le maire et les adjoints de l'arron-
dissement, un grand nombre de notables du
quartier, assistaient à la cérémonie, ainsi
qu'une députation des dames de la Halle,
toutes de noir habillées, portant d'énormes
bouquets et des couronnes qui ont été dépo-
sés au pied du catafalque au milieu du
chœur.
Le cardinal archevêque de Paris s'était
fait représenter à cette triste cérémonie par
l'archevêque de Sébaste.
La messe en musique,, chantée par lamai-
trise de la paroisse, a été célébrée par le suc-
cesseur de l'abbé Simon.
L'a;bbé Simon était fort aimé et respecté
s "tianssa paroisse, et particulièrement par les
daines de la Salle. Après la messe, un «rand
nombre d'entre elles se sont rendues-au ci-
mg&èrB Montmartre pour y déposer des cou-
ronnes et des bouquets sur la tombe de leur
ancien curé. Nous avons remarque un im-
mense bouquet de violettes pourtant en exer-
4ue une 8 faite de lilas blancs.
Voici le résultat de la quatrième journée
des courses du bois de Boulogne
Prix de Montretout, '3,000 fr.- La Lumière,
iM. Schiclder,l>:r; Kopek, à M. le baron de
Pierres, 2e; Francceiir II, à M. E. Fould, 3°.
t'rix des Acacias, 6,000 fr, Figaro II, a
M. Aumont, 1er; Mignonnette, à M. Fould,
';2'e. Trésor, â M, Hurst, 3°.
Prix de Sèvres, 3,UOO Ir. 1,700 mètres. -1
Royal, à M. le comte de Juigné, 1. Co-
gnac, au major .Fridolin, 2. Daniel, à
Poix Bieussec. Manille, à M. Lefèvre,
1.– Lousigny, à M. J.Moyse,2.– Printemps,
•à M. Lupm, 3.
Prix Vau6lanc. Sirène, à M. André,
I. –Finistère, au major Fridolin, 2.
fohn; à M. Lefèvre, 3.
Dimanche 3 mai, cinquième journée.
Hier, ont eu lieu, à l'église Saint-Roch,
au milieu d'un immense concours de nota-
bilités du barreau, de la magistrature et de
la presse, les obsèques de M. Paillard de Vil-
leneuve, avocat et rédacteur en chef de la-
Gazette des tribunaux.
Les cordions du poêle étaient tenus par
MM. le baron Haussmantl; Devienne, pre-
mier président de la cour de cassation; de
Royer, premier président à la cour des
:comptes; et Lacan,, b?ta»m^r da
avocats.
fôttftteton du 29 kvril 1874
.LE ROI DJ CORSE
• ̃̃ Troisième partie
UNE ROYAtlïi QUI TOHBfe
99] CHAPITRE II
Ce qu'on ditaupalMÎsetceqii'on
dit dans la rué
Suite
En fait d'intrigués* la République eût été la
maitresse du monde; elle sut exciter l'ambi-
tion de Matra et lés soupçons de Paàli; le
premier se tourna vers Gênes* le second s'é-
loigna de Théodore.
Tous nos embarras viennent de cet
homme, dirait- Matra, les d'Orczza avaient
raison'de le combattre par tous les moyens,
même pal, Gênes.
1. ̃• Hyacinthe Paoli se recrin cependant; il
convenait que Théodore était un embarras,
là royauté une ruine. mais à aucun prix. il
ne voulait s'unir à Gênés, pour combattre Ca
roi qu'il jurait de détrôner pltis tard.
Voyez; disait l'agent secret de Gênes, les
finances sont épuisées, depuis longtemps cet
homme en est rédiHt^Vi*«t)êdients iioujê. se
La deuil était conduit par M. Ch. Duverdy,
gendre du défunt, et ses fils. L'inhumation
a eu lieu au cimetière du Père Lachaise.
Selon la volonté expresse du défunt, on n'a
pas prononcé de discours.
On a d'excellentes nouvelles de M. Schneider
Sa tête est complétemen dégagée et ilcause
avec une grande lucidité.
La paralysie, qui lui tient tout un côté,
cède peu à peu et il commence à pouvoir re-
muer le bras et les doigts.
D'ici quelques jours, il pourra, si cela con-
tinue, se servir parfaitement de sa main.
Une jeune fille de seize ans, nommée L.
était occupée, hier soir, à huit heures, dans
la-boutique de son patron, pâtissier, au 6 de
la rue Berwick, à remplir une lampe à es-
sence. Le liquide prit feu, et se communiqua
aux habits de la jeune fille.
Un jeune menuisier, le sieurGiraud, 6 bis.
rue. Belhomme, qui passait entra dans la
boutique et se précipita sur la jeune fille; il
l'étreignit et renversa avec son pied la lampe.
Puis il porta la jeune fille dans la rue. Ce-
pendant le feu s'était communiqué à ses ha-
bits à lui. Un voisin.le sieur Lavaux, voyant
cette masse embrasée sortir de la boutique,
eut la présence d'esprit de saisir un sceau
d'eau et des couvertures, et parvint ainsi à
éteindre le feu.
Grâce à la présence d'esprit et au courage
de ces deux braves, l'état de la jeune L. ne
donne aucune crainte sérieuse; néanmoins
ses brûlures sont assez graves.
M. Dems commissaire, du quartier, a
chaudement félicité le jeune Giraud. Celui-
ci a des brûlures assez sérieuses aux mains.
Ribiniot aime sa femme, si bien qu'il fait
toutes ses volontés.
C'est ce qu'il a dit au commissaire de po-
lice, l'amour l'ayant conduit chez ce fonc-
tionnaire. 1
Il faut dire, qu'avant d'en venir là, Ribi-
niot avait passé devant un magasin de mer-
cerie, à l'étalage duquel il y avait vu un pa-
quet dé vingt corsets.
Ribiniot prit le tout,. probablement pour
éviter l'embarras du choix, et s'en alla avec
les vingt corsets.
Mais la mercière avait bon Céil et bon
pied. Elle courut après Ribiniot,qui fut con-
duit chez le magistrat ci-dessus nommé.
Là, il prétendit que sa femme avait voulu
choisir un corset et'qu'elle lui avait dit d'en
apporter une collection.
Le commissaire a recommandé à Ribiniot
d'être moins soumis aux volontés de sa
femme; en attendant, il l'a envoyé, sans les
vingt corsets, à la préfecture de police.
Place de la Madeleine, une voiture de maî-
tre a renversé une jeune femme qui, àccom-
pagnée de sa mère, s'apprêtait à traverser la
1 chaussée.
La dame qui se trouvait dans la voiture,
cause de l'accident, a fait arrêter tout aussi-
tôt et conduire chez un pharmacien de la rue
de Sèze la blessée, où les premiers soins
lui ont été donnés. On a pu la transporter
ensuite à son domicile la dame a laissé une
somme d'argent et s'est chargée des dépen-
ses pendant toutela durée du traitement qui
heureusement ne sera pas long.
Une jeune brocheuse a eu hier soir, au
bal Bullier une malheureuse inspiration.
Elle avait trouvé un numéro du vestiaire
et s'en alla tout droit réclamer l'objet déposé.
Mais au même instant, le propriétaire arri-
vait également au vestiaire et demanda son
paletot et sa canne, qu'il désigna exactement.
La jeune brocheuse a été arrêtée pour ten-
tative de vol.
'REVUE DES
L'Opéra donner demain Don Juan, pour la der-
nière représentation de M. Faute. Notre illustre
baryton part en congé pour quatre mois.
X Un de nos confrères assure que des ordres
formels viennent d'être donnés aux entrepreneurs
du Théâtre-Lyrique pour que la reconstruction de
cette salle soit terminée au mois d'octobre prochain.
X On annonce une amélioration' dans l'état de
procurer des ressources, et à là veille d'une
que nous possédons d'argent et d'hommes,
il dépense 'dans une fête la vie des assiégés
peut-être pendant un mois. Est-ce là ce qu'il
nous avait promis? Sommes-nous tenus à nos
serments envers lui, quand il ne tient pas ses
promesses envers nous?
Eh! n'est-ce pas lui, reprenait Matra,
qui nous attire tes armes de la France? S'il
n'avait fait tapage dans toutes les cours de
'l'Eu s'il s'avait mendié la protection de
Louis XV, ce monarque nous eût oubliés,
comme il l'avait fait jusqu'alors.
Paoli se levait et se promenait mécontent,
soucieux, ébranlé. Il ne devait pas se vendre
à Gênes, mais le roi népouvàit plus corripter
sur lui comme sur un dénouement. La fét0
de la reine achevait de l'indigner; lui, le rude
montagnard, le fier patriote, ne pouvait com-
prendre des réjouissances avant la victoire.
Et sur ces trois hommes pourtant le -roi
comptait; ils.avaient ,fait leurs preuves dé
bravoure et de fidélité. »
Mais Matt'a, voyait poiiidrela chutedu parti
patriote derrière le drapeau de la France, et
songeait à quitter ai temps la partie. Et Paoli
se disait., en regardant les lumières, en écou-
tant le.bruit de là musique et de la joie
Nos soldats ont besoin de vêtements, et
nos paysans de nourriture.
Cette triste Comparaison égarait son esprit
parce qu'elle passionnait son cœurj En face
de la faiblesse du roi pour la reine; si sévère
santé de M. Billion,, directeur de l'Ambigu. On dit
aussi que les divers prétendants à la succession de
ce directeur se seraient retirés, au moins momenta-
némentt.
X Les saltimbanques établis à la 'foire au Pain
d'épices se sont concertés pour donner des repré-
sentations au bénéfice de la crèche du douzième ar-
rondissement. C'est à MM. Corvi, propriétaire d'ani-
maux savants; Delisle, physicien; Cochery, gymna-
siar-que; et Legois, pantomime, qu'est due i'ini-
tiative de cat acte de bienfaisance.
X On vient de publier le programme du grand
concours de composition musicale pour le prix de
Rome. Le jugement définitif de l'Académie des
beaux-arts sur ce concours sera rendu le samedi
4 juillet.
X'Les deux succès des cafés-concerts sont en ce
moment deux chansons de Burani, Entêté comme un
mulet, musique de Darcier, chantée par Paulus à
l'Eldorado, et la Montreuse de pliénomènes, musique
de Javelot, chantée par Mme Philippe à la Scala.
X On apprécie en ce moment de grande chaleur
le système de ciel mobile appliqué au café-concert
de la Scala. Tous les théâtres d'été devraient imiter
cette disposition qui permet d'enlever la coupole
d'une salle.
X Vendredi mai, ouverture du concert des
Champs-Elysées (concert Besselièvfe). On délivre
des cartes d'abonnement pour la saison, pour une,
deux, trois ou quatre personnes, au concert même,
derrière le palais de l'Industrie, tous les ours, de
onze heures à 6 heures.
• CHARLES DARCODRS.
LES CONCERTS MILITAIRES
Programme du Mardi 28 avril
de. 5 h. à 6 h. 1/2
Tuileries.-Garde républicaine; chef: M.SellenïC3
1. Poliuto. Ddnizetti.
2. Le Prophète. Meyerbeer.
3. La Marengotte (solo de piston
exécuté par M. Prévet) Sellenick..
4. Ouverture de Semiramide. ROSSINI.
5. 'Ente' acte de Philérhon et Baucis Gounod..
6. Réveil du Camp
Palais-Royal.- 71' de ligne, chef M. BOYER.
1. Le Songe (marche) A. THOMAS.
2. Ouverture de la Muette AUBER.
3. La Reine de Chypre (fantaisie) HALÉVY.
4. Le Sonameil (valse). APPRITINS.
3. Les Mousquetaires (fantaisie).. HALÉVY.
6. Danse mexicaine BOREL.
Luxembourg. Fanfare du 9° bataillon
chasseurs chef M. Thibby
1. Bacchus (allegro militaire)
2. Emma (riiazùrka) BRU.
̃3. Fantaisie sur Martha. FlotOw.
4. Sérénade (valse espagnole) 0. Métra.
4. Geneviéve de Brabant (fàntais.) Ôfbjenbach.
6. La Fille deMmeAngot{qnaiv.) LEdàQ.
Abord dn Calypso
Le Calypso bateau au nom poétique
est un bâtiment marchandqui stationne près
du pont de Grenelle.
Hier, vers deux heures, les habitants grou-
pés près du pont accouraient en toute hâte,
attirés par les cris de détresse partant du
Calypso.
Au secours 1 A moi!- On m'assassine!
Grâce criait une voix de femme.
Tout à coup on vit apparaître un homme
d'une taille colossale portant sur ses bras
une femme qui se débattait et hurlait.
Mais l'épouvante fut bien plus grande,
lorsque l'on vit ce ,colosse lancer la femme
dans la Seine.
Un cri d'horreur et d'angoisse sortit de
toutes les poitrines.
Là malheureuse femme se débattait dans
les flots; elle disparut bientôt en jetant un
dernier cri de détresse.
A ce moment, cqrnme si la disparition de
sa victime avait attendri le colosse, on le
vit s'élancer dans l'eau, plonger à plusieurs
reprises, et ramener enfin la malheureuse
qu'il remonta sur le bateau.
Plus de deux mille personnes battaient dés
mains.
Une barque s'était dirigée vers' le Calypso
avec plusieurs gardiens de la paix et le com-
missaire de police, ainsi qu'un médecin.
Après quelques secondes de pourparlers,
qu'on fût pour cette faute, rachetée par tant
de belles actions, l'intérêt de la Corse était
encore une étroite union avec lui.
Paoli, aux heures de calme et de réflegion
pensait ainsi; mais près de lui toujours, Mé-
phistophéles politique, un compagnon d'ar-
mes lui montrait derrière le grand homme
le despote futur, derrière le roi la cour et ses
conséquences fâcheuses pour les moeurs
qu'elle amollissait, et pour les finances qu'elle
epuisait. Paoli hésitait, et l'hésitation en po-
litique est là plus irréparable des sottises.
Donc. pendant que Renée enivrait le roi
de bonheur par sa folle résurrection, tout
près d'eux, ce bonheur 'était metlacé par
ceux-là mêmes' qu'ils eu croyaient les plus
solides appuis.
Et sur la place, autour de l'échafâud du
lendemain, se disaIent aussi d'étranges cho-
ses..
Moi* criait un gamin;, passe ici la
nuit, je veux être aux premières. On dit que
deûuis Caïnlâ terré n pas produit pareil
monstre.
Tu le regarderas bien, Jacobi, dit une
vieille, ça fait que si assez
près pour le voir, tu me. raconteras.
Soyez tranquille, maman Thérésa; na
vaut mieux pouf vous, du reste, car il pa-
raît qu'il est si horrib.le l'abominable bandit,
qu'il fait reculer un régiment quine s'attend
pas à le voir.
-C'est grand dommage que la sôreieré
n'ait tiâs été brise avec lui. On dit au'ellé
l'homme, qui n'est autre que le patron du
bateau, laissa monter ces messieurs.
On trouva sa femme étendue à terre, sans
connaissance; le médecin lui prodigua des
soins, et déclara qu'elle était en très grand
danger de mourir, l'asphyxie était, presque
complète.
Lé patron du Calypso paraissait consterné;
de plus, il avait peine à comprendre.
Car enfin, disait-il, ce n'est pas la pre-
mière fois que cela arrive. C'est plus fort
qu'elle; quand il y a quelque temps qu'elle
n'a pas fait son plongeon, elle est insuppor-
table.
Le commissaire de police n'a pas accepté ces
explications et l'a arrêté, la femme jetée à
l'eau ayant des traces de violence surlecorps.
Ce n'a pas été sans peine qu'on a amené à
terre cet homme connu, parait-il, à Grenelle
sous le sobriquet de « Celui qui noie sa
femme. »
tort heureusement il ne s'est pas livré aux
accès de violence que l'on craignait.
Sa malheurêuse femme a été transportée à
.son domicile, rue de Grenelle.
Son état est très grave.
Un ff'rOtpea invontéim remède guérissant à vie:
Oors,0gnons &K3fr) EnvoifoMartin, 3Qfg Montmartre
COUR D'APPEL DE PARIS
CHAMBKR CORRECTIONNELLE
Présidence de M. de Lafaùlotte
Il faut que la perspective de frauder l'Etat
soit bien séduisante pour que des hommes
dans la situation du docteur Mousseau et du
commandant Astré, succombent à la tenta-
tion.
L'un avaitfà Paris un cabinet de consul-
tation en pleine prospérité l'autre résidait à
Rouen, à la tête de son bataillon. Associant
leurscapitaux pour l'acquisition d'une fabri-
que de cartes à jouer, ils avaient confié la
direction de cet établissement à un gérant
du nom de Lecomte.
Jusque-là, tout est bien: Mousseau et As-
tre étaient régulièrement munis de la li-
cence de fabricants. Leurs affaires prospé-
raient-elles? L'état de leur commerce leur
inspiraitil, au contraire, des appréhensions
pour l'avenir. Ces questions sont étrangères
a la cause.
Un double fait semble acquis, par contré
le médecin négligeant peu à peu sa clientèle,
l'officier quittant l'armée pour rentrer dans
la vie civile, paraissent, à partir d'une cer-
taine date, s'être occupés, beaucoup plus ac-
tivement qu'ils ne l'avaient fait jusque-là, de
leur manufacture, et s'ils consacrèrent dès
lors à l'industrie pour laquelle ils s'étaient
réunis plus de temps et plus de soms, ce no
fut pas pour se livrer activement à une ex-
,ploitation honnête: leur unique visée étail
de spéculer sur la confiance qu'inspirait leur
maison, aux agents dru fisc et de .tirer profit
d'une fabrication clandestine.
La loi prescrit à tout fabricant de cartes
l'obligation de déclarer à la régie les diffé<
rents endroits où il entend fabriquer; cette
disposition est indispensable àla surveillance
administrative. Il est essentiel, en effet, que
les préposés officiels puissent exercer lem
contrôle sans difficulté. Ce contrôle consista
principalement à tenir au courant le compta
du nombre de cartes fabriquées,. afin de per-
cevoir sur chaque jeu la taxe dont il est
frappé.
Il existe un certain nombre de modèles de
jeux; c'est surtout par les figures que. ces
modèles se distinguent entre eux. Quels que
soient les modèles qu'il emploie, tout labri-
cant est ténu d'en effectuer le dépôt préalable
à la régie.
MM. Mousseau et Astré s'avisèrent de ma.
nufaèturer des cartes dites au portrait belge,
sans en faire la déclaration. Pour obtenir c«
résultat, pendant que leurs ateliers produi«
saient ostensiblement des jeux dont les agents
fiscaux pouvaient opérer le recensement
leur convenance, une chambre dépendant
du logement du gérant Lecomte était ,tran-
formée en atelier clandestin.
Aux termes d'un décret de germinal an XIII,
resté applicable aux cartes au portrait étran-
ger, tous les moules de cartes à figures doi-
était belle autant que la Vierge.
Ouais, riposta l'enfant, belle pour ses
maléfices, quand le diable lui'en donne la
permission mais. quand vous l'auriez vue
avec son vrai visage de sorcière, c'est alors,
Thérésa, que vous vous seriez enfuie.
Et la petite femme qu'on a prise avec lui-
elle n'est donc pas condamnée?
A la prison seulement. On disait qu'elle
a voulu empoisonnér la reine, mais ca n'a
pas été prouvé.
On a bien tort. Tous ces gens-là de»
vraient brûler en fagot sur le même bûcher.
Au! oui, elle est jolie la petite bouque-
tière. Vous rappelez-vous. Thérésa, quand
elle vendait ses bouquets sur la grande place,
ici même où nous sommes à present? Ge se-
rait trop dommage de brûler une si belle
créature du bon Dieu.
Dis donc du diable, Jacobi.
Et des juges, vous savez, ça voit clair
comme d'autres. Moi je sais bien que j'aurais
risqué ma peau pour un baisér de la Mar-
ganta.
-Qui sait seulement si elle est encore en
prison? fit une autre voix.
Ah! soyei tranquilles. mes bons amis,
reprit la vieille¡si eUe avait mon âge, c'est
bien sûr qu'on 'la condamnerait au bûcher
ou à la corde.
r CAMILLE BIAS.
3
Citons une aquarelle de Meissonnier, mise
-k prix 2,000 fr. et adjugée 4,050 fr. Une autre
'.de Meissonnier fils, mise à prix 1,000 il'. et
adjugée 2,050 fr.
ment, à donner une preuve d'intérêt à Fro-
manger que consoleront sans doute un peu
toutes ces marques de sympathie.
Le soldat Hivernet, dû bataillon de
̃̃> élïâsseurs à pied, caserné à la Nouvelle-
France, a trouvé à la gare du Nord un pen-
dant d'oreille en or, orné de trois perles fi-
'fies; il s'est empressé de le déposer au com-
•' triissaîre de police du faubourg Montmartre.
La petit Hfeiiri Robin, âgé de quatre ans,
jouait sur la berge du canal Samt-Martin,
quai de la Charente, près du pont du che-
min de. fer de l'Ouest, quand, le pied lui
ayant manqué, il tomba dans-l'eau.
Son irère, âgé de quatorze ans, qui se
trouvait non lom de la, accourut à ses cris
et se jeta courageusement à.l'eau pour sau-
ver son jeune frère. Il parvint à le ramener
bord et le reconduisit chez lui.
La journée d'hier a été extrêmement lourde.
A deux heures le thermomètre marquait 28
-degrés 2 dixièmes.
La messe de bout de l'an pour l'abbé Si-
nion, l'ancien curé de Saint-Eustache, a été
célébrée hier avec une grande pompe, et en
.présence d'une affluènce considérable; les
chanoines de l'église Notre-Dame. les curés
de Paris, le maire et les adjoints de l'arron-
dissement, un grand nombre de notables du
quartier, assistaient à la cérémonie, ainsi
qu'une députation des dames de la Halle,
toutes de noir habillées, portant d'énormes
bouquets et des couronnes qui ont été dépo-
sés au pied du catafalque au milieu du
chœur.
Le cardinal archevêque de Paris s'était
fait représenter à cette triste cérémonie par
l'archevêque de Sébaste.
La messe en musique,, chantée par lamai-
trise de la paroisse, a été célébrée par le suc-
cesseur de l'abbé Simon.
L'a;bbé Simon était fort aimé et respecté
s "tianssa paroisse, et particulièrement par les
daines de la Salle. Après la messe, un «rand
nombre d'entre elles se sont rendues-au ci-
mg&èrB Montmartre pour y déposer des cou-
ronnes et des bouquets sur la tombe de leur
ancien curé. Nous avons remarque un im-
mense bouquet de violettes pourtant en exer-
4ue une 8 faite de lilas blancs.
Voici le résultat de la quatrième journée
des courses du bois de Boulogne
Prix de Montretout, '3,000 fr.- La Lumière,
iM. Schiclder,l>:r; Kopek, à M. le baron de
Pierres, 2e; Francceiir II, à M. E. Fould, 3°.
t'rix des Acacias, 6,000 fr, Figaro II, a
M. Aumont, 1er; Mignonnette, à M. Fould,
';2'e. Trésor, â M, Hurst, 3°.
Prix de Sèvres, 3,UOO Ir. 1,700 mètres. -1
Royal, à M. le comte de Juigné, 1. Co-
gnac, au major .Fridolin, 2. Daniel, à
Poix Bieussec. Manille, à M. Lefèvre,
1.– Lousigny, à M. J.Moyse,2.– Printemps,
•à M. Lupm, 3.
Prix Vau6lanc. Sirène, à M. André,
I. –Finistère, au major Fridolin, 2.
fohn; à M. Lefèvre, 3.
Dimanche 3 mai, cinquième journée.
Hier, ont eu lieu, à l'église Saint-Roch,
au milieu d'un immense concours de nota-
bilités du barreau, de la magistrature et de
la presse, les obsèques de M. Paillard de Vil-
leneuve, avocat et rédacteur en chef de la-
Gazette des tribunaux.
Les cordions du poêle étaient tenus par
MM. le baron Haussmantl; Devienne, pre-
mier président de la cour de cassation; de
Royer, premier président à la cour des
:comptes; et Lacan,, b?ta»m^r da
avocats.
fôttftteton du 29 kvril 1874
.LE ROI DJ CORSE
• ̃̃ Troisième partie
UNE ROYAtlïi QUI TOHBfe
99] CHAPITRE II
Ce qu'on ditaupalMÎsetceqii'on
dit dans la rué
Suite
En fait d'intrigués* la République eût été la
maitresse du monde; elle sut exciter l'ambi-
tion de Matra et lés soupçons de Paàli; le
premier se tourna vers Gênes* le second s'é-
loigna de Théodore.
Tous nos embarras viennent de cet
homme, dirait- Matra, les d'Orczza avaient
raison'de le combattre par tous les moyens,
même pal, Gênes.
1. ̃• Hyacinthe Paoli se recrin cependant; il
convenait que Théodore était un embarras,
là royauté une ruine. mais à aucun prix. il
ne voulait s'unir à Gênés, pour combattre Ca
roi qu'il jurait de détrôner pltis tard.
Voyez; disait l'agent secret de Gênes, les
finances sont épuisées, depuis longtemps cet
homme en est rédiHt^Vi*«t)êdients iioujê. se
La deuil était conduit par M. Ch. Duverdy,
gendre du défunt, et ses fils. L'inhumation
a eu lieu au cimetière du Père Lachaise.
Selon la volonté expresse du défunt, on n'a
pas prononcé de discours.
On a d'excellentes nouvelles de M. Schneider
Sa tête est complétemen dégagée et ilcause
avec une grande lucidité.
La paralysie, qui lui tient tout un côté,
cède peu à peu et il commence à pouvoir re-
muer le bras et les doigts.
D'ici quelques jours, il pourra, si cela con-
tinue, se servir parfaitement de sa main.
Une jeune fille de seize ans, nommée L.
était occupée, hier soir, à huit heures, dans
la-boutique de son patron, pâtissier, au 6 de
la rue Berwick, à remplir une lampe à es-
sence. Le liquide prit feu, et se communiqua
aux habits de la jeune fille.
Un jeune menuisier, le sieurGiraud, 6 bis.
rue. Belhomme, qui passait entra dans la
boutique et se précipita sur la jeune fille; il
l'étreignit et renversa avec son pied la lampe.
Puis il porta la jeune fille dans la rue. Ce-
pendant le feu s'était communiqué à ses ha-
bits à lui. Un voisin.le sieur Lavaux, voyant
cette masse embrasée sortir de la boutique,
eut la présence d'esprit de saisir un sceau
d'eau et des couvertures, et parvint ainsi à
éteindre le feu.
Grâce à la présence d'esprit et au courage
de ces deux braves, l'état de la jeune L. ne
donne aucune crainte sérieuse; néanmoins
ses brûlures sont assez graves.
M. Dems commissaire, du quartier, a
chaudement félicité le jeune Giraud. Celui-
ci a des brûlures assez sérieuses aux mains.
Ribiniot aime sa femme, si bien qu'il fait
toutes ses volontés.
C'est ce qu'il a dit au commissaire de po-
lice, l'amour l'ayant conduit chez ce fonc-
tionnaire. 1
Il faut dire, qu'avant d'en venir là, Ribi-
niot avait passé devant un magasin de mer-
cerie, à l'étalage duquel il y avait vu un pa-
quet dé vingt corsets.
Ribiniot prit le tout,. probablement pour
éviter l'embarras du choix, et s'en alla avec
les vingt corsets.
Mais la mercière avait bon Céil et bon
pied. Elle courut après Ribiniot,qui fut con-
duit chez le magistrat ci-dessus nommé.
Là, il prétendit que sa femme avait voulu
choisir un corset et'qu'elle lui avait dit d'en
apporter une collection.
Le commissaire a recommandé à Ribiniot
d'être moins soumis aux volontés de sa
femme; en attendant, il l'a envoyé, sans les
vingt corsets, à la préfecture de police.
Place de la Madeleine, une voiture de maî-
tre a renversé une jeune femme qui, àccom-
pagnée de sa mère, s'apprêtait à traverser la
1 chaussée.
La dame qui se trouvait dans la voiture,
cause de l'accident, a fait arrêter tout aussi-
tôt et conduire chez un pharmacien de la rue
de Sèze la blessée, où les premiers soins
lui ont été donnés. On a pu la transporter
ensuite à son domicile la dame a laissé une
somme d'argent et s'est chargée des dépen-
ses pendant toutela durée du traitement qui
heureusement ne sera pas long.
Une jeune brocheuse a eu hier soir, au
bal Bullier une malheureuse inspiration.
Elle avait trouvé un numéro du vestiaire
et s'en alla tout droit réclamer l'objet déposé.
Mais au même instant, le propriétaire arri-
vait également au vestiaire et demanda son
paletot et sa canne, qu'il désigna exactement.
La jeune brocheuse a été arrêtée pour ten-
tative de vol.
'REVUE DES
L'Opéra donner demain Don Juan, pour la der-
nière représentation de M. Faute. Notre illustre
baryton part en congé pour quatre mois.
X Un de nos confrères assure que des ordres
formels viennent d'être donnés aux entrepreneurs
du Théâtre-Lyrique pour que la reconstruction de
cette salle soit terminée au mois d'octobre prochain.
X On annonce une amélioration' dans l'état de
procurer des ressources, et à là veille d'une
que nous possédons d'argent et d'hommes,
il dépense 'dans une fête la vie des assiégés
peut-être pendant un mois. Est-ce là ce qu'il
nous avait promis? Sommes-nous tenus à nos
serments envers lui, quand il ne tient pas ses
promesses envers nous?
Eh! n'est-ce pas lui, reprenait Matra,
qui nous attire tes armes de la France? S'il
n'avait fait tapage dans toutes les cours de
'l'Eu s'il s'avait mendié la protection de
Louis XV, ce monarque nous eût oubliés,
comme il l'avait fait jusqu'alors.
Paoli se levait et se promenait mécontent,
soucieux, ébranlé. Il ne devait pas se vendre
à Gênes, mais le roi népouvàit plus corripter
sur lui comme sur un dénouement. La fét0
de la reine achevait de l'indigner; lui, le rude
montagnard, le fier patriote, ne pouvait com-
prendre des réjouissances avant la victoire.
Et sur ces trois hommes pourtant le -roi
comptait; ils.avaient ,fait leurs preuves dé
bravoure et de fidélité. »
Mais Matt'a, voyait poiiidrela chutedu parti
patriote derrière le drapeau de la France, et
songeait à quitter ai temps la partie. Et Paoli
se disait., en regardant les lumières, en écou-
tant le.bruit de là musique et de la joie
Nos soldats ont besoin de vêtements, et
nos paysans de nourriture.
Cette triste Comparaison égarait son esprit
parce qu'elle passionnait son cœurj En face
de la faiblesse du roi pour la reine; si sévère
santé de M. Billion,, directeur de l'Ambigu. On dit
aussi que les divers prétendants à la succession de
ce directeur se seraient retirés, au moins momenta-
némentt.
X Les saltimbanques établis à la 'foire au Pain
d'épices se sont concertés pour donner des repré-
sentations au bénéfice de la crèche du douzième ar-
rondissement. C'est à MM. Corvi, propriétaire d'ani-
maux savants; Delisle, physicien; Cochery, gymna-
siar-que; et Legois, pantomime, qu'est due i'ini-
tiative de cat acte de bienfaisance.
X On vient de publier le programme du grand
concours de composition musicale pour le prix de
Rome. Le jugement définitif de l'Académie des
beaux-arts sur ce concours sera rendu le samedi
4 juillet.
X'Les deux succès des cafés-concerts sont en ce
moment deux chansons de Burani, Entêté comme un
mulet, musique de Darcier, chantée par Paulus à
l'Eldorado, et la Montreuse de pliénomènes, musique
de Javelot, chantée par Mme Philippe à la Scala.
X On apprécie en ce moment de grande chaleur
le système de ciel mobile appliqué au café-concert
de la Scala. Tous les théâtres d'été devraient imiter
cette disposition qui permet d'enlever la coupole
d'une salle.
X Vendredi mai, ouverture du concert des
Champs-Elysées (concert Besselièvfe). On délivre
des cartes d'abonnement pour la saison, pour une,
deux, trois ou quatre personnes, au concert même,
derrière le palais de l'Industrie, tous les ours, de
onze heures à 6 heures.
• CHARLES DARCODRS.
LES CONCERTS MILITAIRES
Programme du Mardi 28 avril
de. 5 h. à 6 h. 1/2
Tuileries.-Garde républicaine; chef: M.SellenïC3
1. Poliuto. Ddnizetti.
2. Le Prophète. Meyerbeer.
3. La Marengotte (solo de piston
exécuté par M. Prévet) Sellenick..
4. Ouverture de Semiramide. ROSSINI.
5. 'Ente' acte de Philérhon et Baucis Gounod..
6. Réveil du Camp
Palais-Royal.- 71' de ligne, chef M. BOYER.
1. Le Songe (marche) A. THOMAS.
2. Ouverture de la Muette AUBER.
3. La Reine de Chypre (fantaisie) HALÉVY.
4. Le Sonameil (valse). APPRITINS.
3. Les Mousquetaires (fantaisie).. HALÉVY.
6. Danse mexicaine BOREL.
Luxembourg. Fanfare du 9° bataillon
chasseurs chef M. Thibby
1. Bacchus (allegro militaire)
2. Emma (riiazùrka) BRU.
̃3. Fantaisie sur Martha. FlotOw.
4. Sérénade (valse espagnole) 0. Métra.
4. Geneviéve de Brabant (fàntais.) Ôfbjenbach.
6. La Fille deMmeAngot{qnaiv.) LEdàQ.
Abord dn Calypso
Le Calypso bateau au nom poétique
est un bâtiment marchandqui stationne près
du pont de Grenelle.
Hier, vers deux heures, les habitants grou-
pés près du pont accouraient en toute hâte,
attirés par les cris de détresse partant du
Calypso.
Au secours 1 A moi!- On m'assassine!
Grâce criait une voix de femme.
Tout à coup on vit apparaître un homme
d'une taille colossale portant sur ses bras
une femme qui se débattait et hurlait.
Mais l'épouvante fut bien plus grande,
lorsque l'on vit ce ,colosse lancer la femme
dans la Seine.
Un cri d'horreur et d'angoisse sortit de
toutes les poitrines.
Là malheureuse femme se débattait dans
les flots; elle disparut bientôt en jetant un
dernier cri de détresse.
A ce moment, cqrnme si la disparition de
sa victime avait attendri le colosse, on le
vit s'élancer dans l'eau, plonger à plusieurs
reprises, et ramener enfin la malheureuse
qu'il remonta sur le bateau.
Plus de deux mille personnes battaient dés
mains.
Une barque s'était dirigée vers' le Calypso
avec plusieurs gardiens de la paix et le com-
missaire de police, ainsi qu'un médecin.
Après quelques secondes de pourparlers,
qu'on fût pour cette faute, rachetée par tant
de belles actions, l'intérêt de la Corse était
encore une étroite union avec lui.
Paoli, aux heures de calme et de réflegion
pensait ainsi; mais près de lui toujours, Mé-
phistophéles politique, un compagnon d'ar-
mes lui montrait derrière le grand homme
le despote futur, derrière le roi la cour et ses
conséquences fâcheuses pour les moeurs
qu'elle amollissait, et pour les finances qu'elle
epuisait. Paoli hésitait, et l'hésitation en po-
litique est là plus irréparable des sottises.
Donc. pendant que Renée enivrait le roi
de bonheur par sa folle résurrection, tout
près d'eux, ce bonheur 'était metlacé par
ceux-là mêmes' qu'ils eu croyaient les plus
solides appuis.
Et sur la place, autour de l'échafâud du
lendemain, se disaIent aussi d'étranges cho-
ses..
Moi* criait un gamin;, passe ici la
nuit, je veux être aux premières. On dit que
deûuis Caïnlâ terré n pas produit pareil
monstre.
Tu le regarderas bien, Jacobi, dit une
vieille, ça fait que si assez
près pour le voir, tu me. raconteras.
Soyez tranquille, maman Thérésa; na
vaut mieux pouf vous, du reste, car il pa-
raît qu'il est si horrib.le l'abominable bandit,
qu'il fait reculer un régiment quine s'attend
pas à le voir.
-C'est grand dommage que la sôreieré
n'ait tiâs été brise avec lui. On dit au'ellé
l'homme, qui n'est autre que le patron du
bateau, laissa monter ces messieurs.
On trouva sa femme étendue à terre, sans
connaissance; le médecin lui prodigua des
soins, et déclara qu'elle était en très grand
danger de mourir, l'asphyxie était, presque
complète.
Lé patron du Calypso paraissait consterné;
de plus, il avait peine à comprendre.
Car enfin, disait-il, ce n'est pas la pre-
mière fois que cela arrive. C'est plus fort
qu'elle; quand il y a quelque temps qu'elle
n'a pas fait son plongeon, elle est insuppor-
table.
Le commissaire de police n'a pas accepté ces
explications et l'a arrêté, la femme jetée à
l'eau ayant des traces de violence surlecorps.
Ce n'a pas été sans peine qu'on a amené à
terre cet homme connu, parait-il, à Grenelle
sous le sobriquet de « Celui qui noie sa
femme. »
tort heureusement il ne s'est pas livré aux
accès de violence que l'on craignait.
Sa malheurêuse femme a été transportée à
.son domicile, rue de Grenelle.
Son état est très grave.
Un ff'rOtpea invontéim remède guérissant à vie:
Oors,0gnons &K3fr) EnvoifoMartin, 3Qfg Montmartre
COUR D'APPEL DE PARIS
CHAMBKR CORRECTIONNELLE
Présidence de M. de Lafaùlotte
Il faut que la perspective de frauder l'Etat
soit bien séduisante pour que des hommes
dans la situation du docteur Mousseau et du
commandant Astré, succombent à la tenta-
tion.
L'un avaitfà Paris un cabinet de consul-
tation en pleine prospérité l'autre résidait à
Rouen, à la tête de son bataillon. Associant
leurscapitaux pour l'acquisition d'une fabri-
que de cartes à jouer, ils avaient confié la
direction de cet établissement à un gérant
du nom de Lecomte.
Jusque-là, tout est bien: Mousseau et As-
tre étaient régulièrement munis de la li-
cence de fabricants. Leurs affaires prospé-
raient-elles? L'état de leur commerce leur
inspiraitil, au contraire, des appréhensions
pour l'avenir. Ces questions sont étrangères
a la cause.
Un double fait semble acquis, par contré
le médecin négligeant peu à peu sa clientèle,
l'officier quittant l'armée pour rentrer dans
la vie civile, paraissent, à partir d'une cer-
taine date, s'être occupés, beaucoup plus ac-
tivement qu'ils ne l'avaient fait jusque-là, de
leur manufacture, et s'ils consacrèrent dès
lors à l'industrie pour laquelle ils s'étaient
réunis plus de temps et plus de soms, ce no
fut pas pour se livrer activement à une ex-
,ploitation honnête: leur unique visée étail
de spéculer sur la confiance qu'inspirait leur
maison, aux agents dru fisc et de .tirer profit
d'une fabrication clandestine.
La loi prescrit à tout fabricant de cartes
l'obligation de déclarer à la régie les diffé<
rents endroits où il entend fabriquer; cette
disposition est indispensable àla surveillance
administrative. Il est essentiel, en effet, que
les préposés officiels puissent exercer lem
contrôle sans difficulté. Ce contrôle consista
principalement à tenir au courant le compta
du nombre de cartes fabriquées,. afin de per-
cevoir sur chaque jeu la taxe dont il est
frappé.
Il existe un certain nombre de modèles de
jeux; c'est surtout par les figures que. ces
modèles se distinguent entre eux. Quels que
soient les modèles qu'il emploie, tout labri-
cant est ténu d'en effectuer le dépôt préalable
à la régie.
MM. Mousseau et Astré s'avisèrent de ma.
nufaèturer des cartes dites au portrait belge,
sans en faire la déclaration. Pour obtenir c«
résultat, pendant que leurs ateliers produi«
saient ostensiblement des jeux dont les agents
fiscaux pouvaient opérer le recensement
leur convenance, une chambre dépendant
du logement du gérant Lecomte était ,tran-
formée en atelier clandestin.
Aux termes d'un décret de germinal an XIII,
resté applicable aux cartes au portrait étran-
ger, tous les moules de cartes à figures doi-
était belle autant que la Vierge.
Ouais, riposta l'enfant, belle pour ses
maléfices, quand le diable lui'en donne la
permission mais. quand vous l'auriez vue
avec son vrai visage de sorcière, c'est alors,
Thérésa, que vous vous seriez enfuie.
Et la petite femme qu'on a prise avec lui-
elle n'est donc pas condamnée?
A la prison seulement. On disait qu'elle
a voulu empoisonnér la reine, mais ca n'a
pas été prouvé.
On a bien tort. Tous ces gens-là de»
vraient brûler en fagot sur le même bûcher.
Au! oui, elle est jolie la petite bouque-
tière. Vous rappelez-vous. Thérésa, quand
elle vendait ses bouquets sur la grande place,
ici même où nous sommes à present? Ge se-
rait trop dommage de brûler une si belle
créature du bon Dieu.
Dis donc du diable, Jacobi.
Et des juges, vous savez, ça voit clair
comme d'autres. Moi je sais bien que j'aurais
risqué ma peau pour un baisér de la Mar-
ganta.
-Qui sait seulement si elle est encore en
prison? fit une autre voix.
Ah! soyei tranquilles. mes bons amis,
reprit la vieille¡si eUe avait mon âge, c'est
bien sûr qu'on 'la condamnerait au bûcher
ou à la corde.
r CAMILLE BIAS.
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