Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-04-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 22 avril 1874 22 avril 1874
Description : 1874/04/22 (Numéro 4135). 1874/04/22 (Numéro 4135).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592170f
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2008
j&ë Petit j^Mtél'.
8
avenue de Ghoisy, maltraitait odieusement
safenlnie.
Ils arrivèrent bientôt sur les lieux; le mari
brutal, en les voyant venir, la,issa sa femme
lui tombait inanimée et tout en sang sdr là
criant aux agents:
Maintenait, venez si vous osez
La scène avait amené nombre de specta-
teurs, on transporta là femme chez un phar-
macien, puis les agents osèrent tenter de
flmpiar"ér -du mari.
La maison était entourée de plus de cinq
cents personnes, et le peintre en bâtiments
finit par se constituer prisonnier.
Il fut conduit au poste au milieu des huées
Se la foule,
Interrogé. il a déclaré qu'il n'avait pas
éùusdëa&è de ce qu'il avait fait puisqml était
L'ivresse n'étant plus une excusé, mais un
délits l'àflàireL de cet iiîdïvidir-n'eh sera pas
meilleure; il est poursuivi pour tentative
Divers tïâvaûï de bïâiïchém'ênis d'égoüts,
lans les 4«r et 6e arrondissements, ont été
adjugés hier, au tribunal de commerce, à
MM. Roussel, Doussol et Lonisfér,
Dans la même séance, on a adjugé pour
la somme de 10,199 fr. les matériaux prove-
nant de la démolition d'une maison sise
rue des Artistes, et appartenant à la Ville
le Paris.
La ^ôcléfé de protection des animaux n'a
décidément pas'assez d'agents et d'adhérents
actifs.
Ainsi, dimanche soir, à Asnières, un beau
chien de chasse noir, de l'espèce des petits
épagneuls, les pattes et le museau feu, un
.'superbe animal enfin, errait égaré. Des in-
dividus stupides harcelaient la pauvre bête
déjà affolée'
Plus intelligent que ces brutes; le chien
ayant aperçu deux dames, la mère etla fille,
s comprit qu'elles le protégeraient. Il se relu-
gia auprès d'elles et les suivit.
Les dames le laissèrent faire, ses persécu-
fëurs s'imaginant que le chien apparte-
nait ces dames,- »' osèrent gas eon-tiBu-er
leur poursuite. Le chien porte le noia de M.
'•; ̃̃ REVUE DE, îMAtm
< Là âêtïïMs ftiatîffée littéraire et cfrsfaatïqué' de la
santé. M. Ballande avait fait une afficlie de trois
,pièces inéditesd'auteurs- inconnus, aue précédait une
conférence de M. Francisque Sareey. Le conféren-
cier a été ce qu'il est toujours, spirituel, logique,
bonhomme, et extrêmement captivant.
La première des pièces représentées après la-cônfé-
rence était la Mort de Mignon, drame en vers de
M. Piel de Troismonts, Ce petit ouvrage a le défaut
'd'être construit sur nna situation dont le théâtre a
abasé et qui n'eüt pu être rajeunie que par une lan-
gue poétique, colorée, élevée. Malheureusement la
versitication dé l'auteur ne dépasse presque jamais
les bornes d'une honnête correction?
Le second ouvrage a plu- davantage. C'est une co-
médie également en vers, de MM. Alfred Traïictiaat
;=t Louis Daujeau, infitaïée MllcGmissin. Ce mariTaù-
iage gracieus et 'de franche allure, est semé de
;raits piquants et dé Vers bien frzppés. Là pièce
n'a pas de fin, mais elle a un joli commencement, et
on l'a écoutée avec plaisir tout entière.
̃ La Sus» de êalaihêe. de M. Aristide Roger, troi-
sième pièêe en ters, a plu d'avantage encore. Le sii-
devenu amoureux d'une statue qu'il a faite, et dont
il trouvé là beauté bien supérieure à celle de sa
maîtresse. Celle-ci prend la place de la statue, et
l'artiste qui avait reproduit, sans s'en douter, les
traits de la femme aimée, tombe aux pieds d'un
marbre qu'il est enchanté de retrouver vivant ponr de
bon. La comédie de M, Aristide Roger est bien me-
née et amusante. L'élément comique y est introduit
par un serviteur qui dialogue avec un Amour de
marbre, dans une scène fort originale qui a produit
)eaucoup d'effet. Le personnage de Pygmalion est
Doétique' et intéressant. MM. Fraizier et Streintz
>rtt interprété cette peuvre d'une façon très satis-
X Àujoùrcf'iuiî, ta théâfre* Saint-Laurent, deux
fréta iè r es représentations Le Fils de Gitrouillard,
comédie en trois actes; un Mariage sans y penser,
opérette en un acte. cbari.es barcours.
FeaiMm il 22 Awil 1874
lE ROI DE CORSE
CHAPITRE XXV
Barbera d'Oî-ezza
Suite « •
Frédéric se promit d'envoyer déà secours
l'enfaiit et au mouflon, laissa deux soldats
de garde à l'eut onnOir, et reprit avec ses au-
tres hommes la route de la grotte. Il faisait
presque nuit quand on y arriva.
Dominique étaitdebout malgré sa faiblesse;
la reine fut déposée sur son lit de la veille,
oit elle reprit 'enfin complétement ses sens.
Des courriers furent envoyés à Corte pour
annoncer la bonne nouvelle; la ville fut im-
médiatement illuminée en signé de joie.
Toute la nuit arrivèrent dans la montagne
des officiers, des patriotes, jusqu'à des fem-
înes et des enfants.
En s'éveillant Renée trouva autour d'elle
toutes ses dames d'honneur.
Une seule femme n'avait point pris part
la joie générale, n'était pas sortie de son ap-
partemeift, n'avâit pas envoyé de courrier à
sa souveraine. c'était son sauveur, celle gui,
LÈS CONCEPTS MiLlfAÏRËS
jourd'hui mardi leurs concerts dans les jàr-
dins publics.
Plusieurs maires ont demandë l'établisse-
ment de Concerts sûr diverses places de leurs
arrondissements respectifs. Aucune décision
n'a encore été prise à ce sujet.
Les endroits désignés jusqu'à présent sont:
Tés Tuileries. le Palais-Royal; le Luxem-
tiôr et la place des Vosges.
Lés musiques des seize régiments d'infan-
terie et la musique dé la garde républicain
alterneront.
Cette dernière jouera le mardi au Palais'-
Royal et le jeudi aux Tuileries.
,Programme du enarsSi sa tst*
de 5 h. 6 à h.
TtflLËÎtlÈS. -Garde rtjpûtlîcâine
chef M, Sèi.lênîch
Les Huguenots M£tÉRBÈËR
3.. Mazurka' pouf cornet à pistoit,
exécutée par M. Préëvct.
4. Robert le Diable m. Mëyëkbéer
5. Lucrèce Sorgia, exécuté par
M. Qraffeuiîle < DqnizkttÏ
Solistes. MM. Maùry (sous-éhef), Préevet,
Graffeuille, Elie, Lefailleur, Clayette, Parés.
LUXEMBOURG. Fanfare du 9- fcatailkra
chasseurs à pied chef M. Thiery
FtUtUS.. TlDLArKD
2. Maravilla (boléro fantaisie) Gibeht
3. LUolieParfumeuse (quadfille> 0. MÉTRA.
4. Martha (fantaisie). FL0TOW
5. Les Violettes (valse). O.Métra.
6. Thiery
COUR D'ASSISES DE LA SEINE
Présidence de M. le conseiller SËVESTRE
Audience 'du J 8 avril
Si Pétfus-Hippolyte Goy eût attendu à au-
jourd'hui pour venir au mondé, il est pro-
bable que là destinée, trouvant en lui l'étaffe
d'un honnête homme, lui eût épargné les
ïïontes qui ont flétri ses derniers jours.
Son plus grand malheur est d'être né en
i806. Le triste hère doit à cette circonstance
d'avoir sombré trois ou quatre fois en sa vie,
victime des sévérités de cette terrible loi sur
la f surveillance de là h_âûtë police, modi-
fiée enfin par l'Assemblée nationale au cours
de la dernière session.
Depuis quelques mois, les juges criminels
ont le droit d'affranchir de la surveillan celés
condamnés qu'ils jugent dignes de recon-
quérir une liberté complète a l'expiration de
leur peine.
Il n'en pouvait être de même au temps où,
pour la première fois, Pétrus-Hyppôlité Goy
comparaissait en justice. Le septuagénaire
actuel était alors un ardent jeune homme,
resté de bonne heure livré à lui-même etau-
quel une premiers-faute avait valu quelques
mois de^prisoiï.
Dans un mémoire rédigé ces jours-Ci, pen-
dant sa prévention, njéniôïie que nous avons
soasîes yeux, ilnousfàit connaître comment
il tomba dans ï'aKrrte,.
Grâce la promiscuité -qui existé dans toutes les
prisons entre les détenues, Je hasard de ma mauvaise
étoile me donnapoùr voisin un homme prévenu de
fabrication de fausse monnaie, Cet homme', doué
d'une certaine intelligence, m'offrit ses services. et,
faisant briller à mon imagination trop vive la pos-
sibilité de mener la vie à grandes guides, il me
donna son nom: et son adresse' en m'engageant à
ce que je fis «quand je fus libre.
Il me reçut à bras ouverts. Il me fit mener joyeuse
vie pendant quinze jours. Il fut assez adroit pour
me rendre amoureux l'on. d'une de ces sirènes qui;
d'accord avec lui, trouva le moyen démo faire payer
certaines dépenses avec des pièces de cinq francs
fausses sans que je m'en doutasse.
Ainsi compromis, et mon imagination exaltée par
quinze jours d'orgie, ma maîtresse se décida, un
matin, à me poser la question, et j'avoue à ma
honte qu'elle m'ensorcela si bien que j'acceptai d'é-
mettre les fausses pièces de mon prétendu protec-
teur.
la veille encore lui eût donné son sang Va-
nina d'Orezza.
Monsieur de Lewen, demanda Renée à
son réveil, où est le roi?
A l'île Rousse toujours, madame.
Combien de jours serai-je malade?
Huit jours au plus, madame.
Dans nuit jours, je veux partir pour l'île
Rousse.
Mais, madame, on va se battre sur cette
côte. Qu'importe, mônsieur? Il n'y a pas de
périls pour la reine où se trouve le roi.
Frédéric s'inclina.
Un sujet ne doit pas se souvenir de ce que
veut oublier une reine. Frédéric le savait.
CHAPITRE XXVI
tîn duel snr l'Océstii
'Théodore avait réuni avec le moins de bruit
possible des troupes autour de l'île Rousse.
Cette côte où il avait débarqué en arrivant en
Corse, lui était fidèle jusqu'au dévouement.
Les piratés la menaçaient; ils voulaient re-
prendre leur revanche de Capraja L'ilà
Rousse était un des points les plus impor-
tants de l'île; maître de celui-la, aidés par
Gênes, ils pouvaient espérer étendre leur
conquête surterre, etils s'assuraient un asile.
Théodore fit hâtivement achever les forti-
fications de la ville, et envoya un messager
à ëôn neveu avec l'ordre de venir le rejoindre,
Frédéric obéit^mais en ramenanfca*«-iAûla
que dix ans après tjtte l'auteur du eriïaé ayant 6të
ar-rêtê lui-même et condamné aussi i vie, je fus
gracie à la suite de ses aveux en ma faveur
En franchissant les portes de;! horribles lieux où
j'avais tant souffert, je me promettais biêfi de naja-
mais y reniettrë les pieds, mais hélas! je comptais
sans f horrible peine de la surveillance) peine cruel-
le, immorale et illusoire. A peine arrivé à ma desti-
nation je fus arrêté et conduit en prison sous pré-
tèxtè de rupture de bàh parcè'quë j'avais été cher-
cher à la préfecture, distante de quelques kilomè-
tfes, lé reliquat de full fïittssg, 150 francs, que le
greffier' dé là prison m'avait dit _qu'il m'enverrait, et.
quo je n'avais pas reçu au heu do nia résidence.
Je fus mis de nouveau en prison. Quand je sortis,
je résolus de rompre pouf ttë bon ruon ban, cette
fois, et je le Ils Sans, être inquiété naturellement par
la police, J'allai à Saint-Etienne avec mes 150 francs
je réussis dû delà dé tues espérances; je montai une
petite boutique de barbier et dé râBri_8âilt de cliaus-
de lisière; deux industries que j'avais apprises
pendant mes dix années de prison.
Je vécus heureux pendant cinq ans. Il est proba-
ble que sans cette maudite surveillance, j'y serais,
encore mais en ayant été dénoncé par un mi-
semble que j'avais connu en prison, et qUë ie^ ha-
sard avait amené chez moi pour se lâiré raseur, je fus
obligé de partir pour la Suisse.
De chute en chute, Goy en est arrivé où
nous le retrouvons aujourd'hui, travaillant
tantôt comme perruquier, tantôt, comme bou-
langer, tantôt Gomme fabricant de chaussons,
ou bien faisant de la.' fausse monnaie pour
Eh dernier lieu il. en avait émis' pour en-
viron 80 francs; il n'avait plus qu'à opter en-
tre lé suicide et le déshonneur et, comme
il l'avoue lui-même avec une certaine can-
deur, « il choisit le déshonneur! »
Entre temps, le vieillard versifiait. Il s'in-
titule orgueilleusement « barbier-poète,
éihulfe de Jasmin, le bàrbiér-poëte-à Agen. »
Peu flatteur pour Jasmin, qui fut un parfait
honnête homme. Quoi qu'il en soit, pour un
faussaire, Goy fait des vers qui ne sonnent
point trop faux.
L'une de ses derrières productions fut un
chant patriotique dont nous détachons,quel-
ques strophes
Relève-toi, France, reine du monde,'
Car avant peu tes destins vont changer,
De ton crédit la puissance féconde,
ï)e ton beau sol va purger l'étranger.
Courage donc, ô ma belle patrie 1
Comme le Christ en sortant du tombeaU;
Ton noble front marqué par le génie
Và se dresser plus brillant et plus beau.
a, ne crains ritn de la froide Allemagne,
Si vaine èntior de ses récents succès
Jamais ses vins ne vaudront ton Champagne,
Ni ses uhlans tes cuirassiers français.
Courage donc, ô France bien aimée*
Car avant peu tes malheurs vont finir
Les preux soldats de ta vaillante armée
Te vengeront dans un jour à venir..
Heureuse alors, libre, grande et sublime,
Tes lois, tes arts, tes modes et niës vécs
En S'épanchant de ton sein magnanime
Rayonneront sur le vaste univers.
Le système de défense de raccusé'a con-
sisté à invoquer la misère et à accuser la cen-
sure, qui refusait le visa à ses produits poé^
Le verdict du jury n'en à pas moins été
Pétrus-Hippolyte Goy encourait les tra-
vaux forcés. Eu égard à son âge, cette peine
subit une modification prévue par le code
pour les sexagénaires. Il s'est entendu con-
damner à dix années de réclusion.
A ÊROPOS BE
LA BELLE AU BOIS DORMANT
'Perrault, qui fut de l'Académie française,
à écrit un conte ravissant intitulé la Belle
tzft bois dormant.
D'un coup de baguette magIque, une fée
de passage plonge; dans un. sommeil sécu-
laire une jeune châtelaine, ses vassaux, ses
servantes, ses écuyers et ses pages.
Perrault ne nous dit pas si ce somme un
peu prolongé fut un plaisir pour la belle qui
le subit, et si les rêves joyeux visitèrent sa
couche princière.
Le sommeil est comme ces vieilles bouteil-
les poudreuses, dont il iaut savourer le con-
tenu à petits coupset en y revenant souvent.
Cette fable de Perrault m'est venue à l'es-
prit en songeant aux progrès de ce siècle.
reine, seulement accompagnée de quelques
femmes.
Le roi avait appris avec terreur lès événe-
ments de Corte, auxquels la mort d'une par-
tic de ses ennemis les plus acharnés pouvait
être une compensation.
Il écrivit la reine une lettre tendre et at-
tristée, dans laquelle il accusait le destin in-
juste qui le forçait à vivre loin d'elle.
La reine répondit en venant rejoindre son
époux.
Ce fut une des grandes ioies de là vie de
Théodore. Cette preuve d'amour lui rendit
l'enthousiasme et les rêves de. ses vingt ans.
Renée n'accepta ni fêtes, niréoeptious à l'île
Rousse; elle y venait chercher Théodore, et
n'y voulait voir que Théodore. On eût dit
que cette royauté tant rêvée par elle,'lui pe-
sait déjà; il est vrai que ses dernières aven-
tures étaient bien faites pour en dégoûter,
mais elle en parlait cependant comme quel-
qu'un qui ne regrette pas.
Théodore était fou de tendresse; il donnait
à la reine toutes les heures que ne prenaient
point ses devoirs de monarque et de soldat;
Renée ne le retenait jamais, et voyait sùnre-'
tour avec joie. On eût dit qu'une vague in-
quiétude l'envahissait dès qu'elle n'était«plus
en présence du roi; elle avait des distractions
et dés tristesses qui ne disparaissaient qu'en
sa présence.
Frédéric et Robert se revirent avec une
grande joie.
Le chevalier de Tillemant voulut, comme
C'est à croire que là fée, laissé tomber sa
baguette dans le laboratoire de nos savants
modernes, et que l'un d'eux, plus favorisé,
plus heureux, plus patient, a su trouver au
foàd du creuset le secret du sommeiL
Le palais de la Belle aufîois dormant n'esf
plus une fable, une fiction
La, baguette de l'enchanteresse est un sim-
ple flacon; une bu deux cuillerées du liquide
suffisent pdïü bpêrëï le prodige.
C'est le Sirop aè thloral dé Fflllct.
L'effet est magique, le résultat merveil-
leux, et cependant le prodige est tout natu-
rel il émane de la science.
Qui ne s'est écrié en sa vie; à l'heure oti
les paupières alourdies se ferment, où le
front sô CQui'be; où la pensée s'arrête
Ah! que c'est bOû dé dormir
Quelle félicité immense. il y a dans cette
exclamation, après les fatigues d'une jouer-
née de labeur où les lassitudes d'une journée
de., plaisirs 1
Oh insomnie de la fièvre, de. la maladie, du
travail, qui pourra te vaincre
Lorsque la douleur, là maladie, du un ma-
laise passager même nous tient éveillé su]
notre coiiéne» lorsque l'insomnie causée pat
la fièvre, l'inquiétude morale, ou le trouble
physique ont chaussé de notre chevet le soin-
meil deux et tranquille, avêe quelle ivresse
on accueille les symptômes de son retour.
On l'appelle, on le prie, on !e supplie, on
essaie de se .tromper soi-même en fermant
les yeux.
Mais la pensée, en éveil, dans le cerveau
fatigué, s'agite et se démène éperdue, ajou
tant ses excitations nouvelles a celles de
fièvre,
Ah! qu'il ferait bon dormir.
Eh bien 1 oômniePrQmétliée osa braver ut
jour lé feu du ciel,la Sôiehce moderne a dé,
robe au sommeil son secret.
Depuis longtemps, en thérapeutique, ou
possède des agents, des anti-spasmodique!
qui affaiblissent ou éteignent la sensibilité et
suppriment la douleur.
Le pavot, l'opium, là belladone, la mor-
phine, etc., employés suivant les affections.
Sont les moyens tout naturels de livrer 1<
malade aux bons soins de Morphée.
Mais souvent Morphêe, à qui on a forcé la
main, se venge en envoyant au malade de!
rêves enfiévrés, des hallucinations baroques^
dés lourdeurs nerveuses.
Aujourd'hui le problème est résolu.
Morphée est aux ordres de la science.
« On. a mis le sommeil en flacons, » cotnmt
l'a si ingénieusement dit un de nos confrères,
Et rien n'est plus juste.
Après l'absorption de la dose voulue, c'est
un singulier phénomène, que de sentir le
sommeil s'étendre doucement, en quelque
sorte comme une gaze légère, sur les yeui
appesantis et sur le cerveau fatigué.
La respiration est régulière, le sommeil
est venu, sans troubles, sans malaise, sani
rêves.
C'est la nature qui a laissé surprendre sos
secret, car au réveil, ni lourdeur, ni fatigues
ni douleur d'aucune sorte n'accusent le bien'
faisant Chloral.
Le malade, au contraire, a, dans ce soin,
meil, réparé ses forces, retrouvé le çjmrag«
qui allait l'abandonner.-
favorise admirablement la guérison générale,
Et voilà commem le proverbe populaire i
raison
(Le Figaro.)
DÉPARTEMENTS
Le gros lot de ft., h° 33,038 du50'ti
rage des. obligations de la Ville de Paris,
été-gagné par un ancien négociant de Saint
Brieuc, retiré des aflaires, M. Bauthian.
Au point de vue de la chance heureuse
qui favorise certaines personnes, il est cu-
rieux de constater que, parmi toutes les dl-
verses -valeurs sur lesquelles M. Bauthiac
avait placé sa fortune, à chaque tirage le!
numéros de une ouneux. actions qu'il pos
sédait sont sortis soit au pair, soit avec prime;
depuis septansle fait s'est renouvelé ONZE fois
son ami, prendre le commandement d'ur
Vaisseau. Théodore avait augmenté sa petite
flotte de deux bâtiments de guerre; il let #5.
confia aux deux amis; l'Indépendant fut re.
mis aux mains habiles de Luc d'Urnano.
Renée s'intéressait à toutes ces choses
qu'elle avait dédaignées jusque-là; elle en
demandait à Théodore tous les détails.
Sans éviter Frédéric, elle ne le cherchai!
pas et gardait avec lui une réserve un peu
hautaine. Jamais elle ne lui parlait de va-
liina. •
Robert la regardait parfois avec une sur-
prise redevenue presque tendre; ilretrouvait
dans sa physionomie quelque chose de celle
de Marianne.
Vous me trouvez changée, n'est-ce pas.
mon cousin? lui dit-elle un jour. C'est ma
cicatrice qui est cause de cela.
Je ne sais, pas si c'est votre cicatrice qui
en est cause, répondit le chevalier, mais je
vous trouve, madame, plus belle que lorsque
vous ne l'aviez pas.
Tant mieux, dit Renée, je voudrais l'ê-
tre encore davantage.
Ne désirez pas l'impossible, madame;
c'est tenter Dieu.
Cette cicatrice, Théodore eût voulu l'effa-
éer sous ses bais2rs; il s'accusait d'en être
cause.
Mais fe^iîela regrette pas, moi, disait Re-
née, je ne voudrais pour rien au monde n'a-
voir point ce souvenir. Et à propos de cela,
ie voudrais bien. sire. avoir des'nouvelles
8
avenue de Ghoisy, maltraitait odieusement
safenlnie.
Ils arrivèrent bientôt sur les lieux; le mari
brutal, en les voyant venir, la,issa sa femme
lui tombait inanimée et tout en sang sdr là
criant aux agents:
Maintenait, venez si vous osez
La scène avait amené nombre de specta-
teurs, on transporta là femme chez un phar-
macien, puis les agents osèrent tenter de
flmpiar"ér -du mari.
La maison était entourée de plus de cinq
cents personnes, et le peintre en bâtiments
finit par se constituer prisonnier.
Il fut conduit au poste au milieu des huées
Se la foule,
Interrogé. il a déclaré qu'il n'avait pas
éùusdëa&è de ce qu'il avait fait puisqml était
L'ivresse n'étant plus une excusé, mais un
délits l'àflàireL de cet iiîdïvidir-n'eh sera pas
meilleure; il est poursuivi pour tentative
Divers tïâvaûï de bïâiïchém'ênis d'égoüts,
lans les 4«r et 6e arrondissements, ont été
adjugés hier, au tribunal de commerce, à
MM. Roussel, Doussol et Lonisfér,
Dans la même séance, on a adjugé pour
la somme de 10,199 fr. les matériaux prove-
nant de la démolition d'une maison sise
rue des Artistes, et appartenant à la Ville
le Paris.
La ^ôcléfé de protection des animaux n'a
décidément pas'assez d'agents et d'adhérents
actifs.
Ainsi, dimanche soir, à Asnières, un beau
chien de chasse noir, de l'espèce des petits
épagneuls, les pattes et le museau feu, un
.'superbe animal enfin, errait égaré. Des in-
dividus stupides harcelaient la pauvre bête
déjà affolée'
Plus intelligent que ces brutes; le chien
ayant aperçu deux dames, la mère etla fille,
s comprit qu'elles le protégeraient. Il se relu-
gia auprès d'elles et les suivit.
Les dames le laissèrent faire, ses persécu-
fëurs s'imaginant que le chien apparte-
nait ces dames,- »' osèrent gas eon-tiBu-er
leur poursuite. Le chien porte le noia de M.
'•; ̃̃ REVUE DE, îMAtm
< Là âêtïïMs ftiatîffée littéraire et cfrsfaatïqué' de la
santé. M. Ballande avait fait une afficlie de trois
,pièces inéditesd'auteurs- inconnus, aue précédait une
conférence de M. Francisque Sareey. Le conféren-
cier a été ce qu'il est toujours, spirituel, logique,
bonhomme, et extrêmement captivant.
La première des pièces représentées après la-cônfé-
rence était la Mort de Mignon, drame en vers de
M. Piel de Troismonts, Ce petit ouvrage a le défaut
'd'être construit sur nna situation dont le théâtre a
abasé et qui n'eüt pu être rajeunie que par une lan-
gue poétique, colorée, élevée. Malheureusement la
versitication dé l'auteur ne dépasse presque jamais
les bornes d'une honnête correction?
Le second ouvrage a plu- davantage. C'est une co-
médie également en vers, de MM. Alfred Traïictiaat
;=t Louis Daujeau, infitaïée MllcGmissin. Ce mariTaù-
iage gracieus et 'de franche allure, est semé de
;raits piquants et dé Vers bien frzppés. Là pièce
n'a pas de fin, mais elle a un joli commencement, et
on l'a écoutée avec plaisir tout entière.
̃ La Sus» de êalaihêe. de M. Aristide Roger, troi-
sième pièêe en ters, a plu d'avantage encore. Le sii-
devenu amoureux d'une statue qu'il a faite, et dont
il trouvé là beauté bien supérieure à celle de sa
maîtresse. Celle-ci prend la place de la statue, et
l'artiste qui avait reproduit, sans s'en douter, les
traits de la femme aimée, tombe aux pieds d'un
marbre qu'il est enchanté de retrouver vivant ponr de
bon. La comédie de M, Aristide Roger est bien me-
née et amusante. L'élément comique y est introduit
par un serviteur qui dialogue avec un Amour de
marbre, dans une scène fort originale qui a produit
)eaucoup d'effet. Le personnage de Pygmalion est
Doétique' et intéressant. MM. Fraizier et Streintz
>rtt interprété cette peuvre d'une façon très satis-
X Àujoùrcf'iuiî, ta théâfre* Saint-Laurent, deux
fréta iè r es représentations Le Fils de Gitrouillard,
comédie en trois actes; un Mariage sans y penser,
opérette en un acte. cbari.es barcours.
FeaiMm il 22 Awil 1874
lE ROI DE CORSE
CHAPITRE XXV
Barbera d'Oî-ezza
Suite « •
Frédéric se promit d'envoyer déà secours
l'enfaiit et au mouflon, laissa deux soldats
de garde à l'eut onnOir, et reprit avec ses au-
tres hommes la route de la grotte. Il faisait
presque nuit quand on y arriva.
Dominique étaitdebout malgré sa faiblesse;
la reine fut déposée sur son lit de la veille,
oit elle reprit 'enfin complétement ses sens.
Des courriers furent envoyés à Corte pour
annoncer la bonne nouvelle; la ville fut im-
médiatement illuminée en signé de joie.
Toute la nuit arrivèrent dans la montagne
des officiers, des patriotes, jusqu'à des fem-
înes et des enfants.
En s'éveillant Renée trouva autour d'elle
toutes ses dames d'honneur.
Une seule femme n'avait point pris part
la joie générale, n'était pas sortie de son ap-
partemeift, n'avâit pas envoyé de courrier à
sa souveraine. c'était son sauveur, celle gui,
LÈS CONCEPTS MiLlfAÏRËS
jourd'hui mardi leurs concerts dans les jàr-
dins publics.
Plusieurs maires ont demandë l'établisse-
ment de Concerts sûr diverses places de leurs
arrondissements respectifs. Aucune décision
n'a encore été prise à ce sujet.
Les endroits désignés jusqu'à présent sont:
Tés Tuileries. le Palais-Royal; le Luxem-
tiôr et la place des Vosges.
Lés musiques des seize régiments d'infan-
terie et la musique dé la garde républicain
alterneront.
Cette dernière jouera le mardi au Palais'-
Royal et le jeudi aux Tuileries.
,Programme du enarsSi sa tst*
de 5 h. 6 à h.
TtflLËÎtlÈS. -Garde rtjpûtlîcâine
chef M, Sèi.lênîch
Les Huguenots M£tÉRBÈËR
3.. Mazurka' pouf cornet à pistoit,
exécutée par M. Préëvct.
4. Robert le Diable m. Mëyëkbéer
5. Lucrèce Sorgia, exécuté par
M. Qraffeuiîle < DqnizkttÏ
Solistes. MM. Maùry (sous-éhef), Préevet,
Graffeuille, Elie, Lefailleur, Clayette, Parés.
LUXEMBOURG. Fanfare du 9- fcatailkra
chasseurs à pied chef M. Thiery
FtUtUS.. TlDLArKD
2. Maravilla (boléro fantaisie) Gibeht
3. LUolieParfumeuse (quadfille> 0. MÉTRA.
4. Martha (fantaisie). FL0TOW
5. Les Violettes (valse). O.Métra.
6. Thiery
COUR D'ASSISES DE LA SEINE
Présidence de M. le conseiller SËVESTRE
Audience 'du J 8 avril
Si Pétfus-Hippolyte Goy eût attendu à au-
jourd'hui pour venir au mondé, il est pro-
bable que là destinée, trouvant en lui l'étaffe
d'un honnête homme, lui eût épargné les
ïïontes qui ont flétri ses derniers jours.
Son plus grand malheur est d'être né en
i806. Le triste hère doit à cette circonstance
d'avoir sombré trois ou quatre fois en sa vie,
victime des sévérités de cette terrible loi sur
la f surveillance de là h_âûtë police, modi-
fiée enfin par l'Assemblée nationale au cours
de la dernière session.
Depuis quelques mois, les juges criminels
ont le droit d'affranchir de la surveillan celés
condamnés qu'ils jugent dignes de recon-
quérir une liberté complète a l'expiration de
leur peine.
Il n'en pouvait être de même au temps où,
pour la première fois, Pétrus-Hyppôlité Goy
comparaissait en justice. Le septuagénaire
actuel était alors un ardent jeune homme,
resté de bonne heure livré à lui-même etau-
quel une premiers-faute avait valu quelques
mois de^prisoiï.
Dans un mémoire rédigé ces jours-Ci, pen-
dant sa prévention, njéniôïie que nous avons
soasîes yeux, ilnousfàit connaître comment
il tomba dans ï'aKrrte,.
Grâce la promiscuité -qui existé dans toutes les
prisons entre les détenues, Je hasard de ma mauvaise
étoile me donnapoùr voisin un homme prévenu de
fabrication de fausse monnaie, Cet homme', doué
d'une certaine intelligence, m'offrit ses services. et,
faisant briller à mon imagination trop vive la pos-
sibilité de mener la vie à grandes guides, il me
donna son nom: et son adresse' en m'engageant à
ce que je fis «quand je fus libre.
Il me reçut à bras ouverts. Il me fit mener joyeuse
vie pendant quinze jours. Il fut assez adroit pour
me rendre amoureux l'on. d'une de ces sirènes qui;
d'accord avec lui, trouva le moyen démo faire payer
certaines dépenses avec des pièces de cinq francs
fausses sans que je m'en doutasse.
Ainsi compromis, et mon imagination exaltée par
quinze jours d'orgie, ma maîtresse se décida, un
matin, à me poser la question, et j'avoue à ma
honte qu'elle m'ensorcela si bien que j'acceptai d'é-
mettre les fausses pièces de mon prétendu protec-
teur.
la veille encore lui eût donné son sang Va-
nina d'Orezza.
Monsieur de Lewen, demanda Renée à
son réveil, où est le roi?
A l'île Rousse toujours, madame.
Combien de jours serai-je malade?
Huit jours au plus, madame.
Dans nuit jours, je veux partir pour l'île
Rousse.
Mais, madame, on va se battre sur cette
côte. Qu'importe, mônsieur? Il n'y a pas de
périls pour la reine où se trouve le roi.
Frédéric s'inclina.
Un sujet ne doit pas se souvenir de ce que
veut oublier une reine. Frédéric le savait.
CHAPITRE XXVI
tîn duel snr l'Océstii
'Théodore avait réuni avec le moins de bruit
possible des troupes autour de l'île Rousse.
Cette côte où il avait débarqué en arrivant en
Corse, lui était fidèle jusqu'au dévouement.
Les piratés la menaçaient; ils voulaient re-
prendre leur revanche de Capraja L'ilà
Rousse était un des points les plus impor-
tants de l'île; maître de celui-la, aidés par
Gênes, ils pouvaient espérer étendre leur
conquête surterre, etils s'assuraient un asile.
Théodore fit hâtivement achever les forti-
fications de la ville, et envoya un messager
à ëôn neveu avec l'ordre de venir le rejoindre,
Frédéric obéit^mais en ramenanfca*«-iAûla
que dix ans après tjtte l'auteur du eriïaé ayant 6të
ar-rêtê lui-même et condamné aussi i vie, je fus
gracie à la suite de ses aveux en ma faveur
En franchissant les portes de;! horribles lieux où
j'avais tant souffert, je me promettais biêfi de naja-
mais y reniettrë les pieds, mais hélas! je comptais
sans f horrible peine de la surveillance) peine cruel-
le, immorale et illusoire. A peine arrivé à ma desti-
nation je fus arrêté et conduit en prison sous pré-
tèxtè de rupture de bàh parcè'quë j'avais été cher-
cher à la préfecture, distante de quelques kilomè-
tfes, lé reliquat de full fïittssg, 150 francs, que le
greffier' dé là prison m'avait dit _qu'il m'enverrait, et.
quo je n'avais pas reçu au heu do nia résidence.
Je fus mis de nouveau en prison. Quand je sortis,
je résolus de rompre pouf ttë bon ruon ban, cette
fois, et je le Ils Sans, être inquiété naturellement par
la police, J'allai à Saint-Etienne avec mes 150 francs
je réussis dû delà dé tues espérances; je montai une
petite boutique de barbier et dé râBri_8âilt de cliaus-
de lisière; deux industries que j'avais apprises
pendant mes dix années de prison.
Je vécus heureux pendant cinq ans. Il est proba-
ble que sans cette maudite surveillance, j'y serais,
encore mais en ayant été dénoncé par un mi-
semble que j'avais connu en prison, et qUë ie^ ha-
sard avait amené chez moi pour se lâiré raseur, je fus
obligé de partir pour la Suisse.
De chute en chute, Goy en est arrivé où
nous le retrouvons aujourd'hui, travaillant
tantôt comme perruquier, tantôt, comme bou-
langer, tantôt Gomme fabricant de chaussons,
ou bien faisant de la.' fausse monnaie pour
Eh dernier lieu il. en avait émis' pour en-
viron 80 francs; il n'avait plus qu'à opter en-
tre lé suicide et le déshonneur et, comme
il l'avoue lui-même avec une certaine can-
deur, « il choisit le déshonneur! »
Entre temps, le vieillard versifiait. Il s'in-
titule orgueilleusement « barbier-poète,
éihulfe de Jasmin, le bàrbiér-poëte-à Agen. »
Peu flatteur pour Jasmin, qui fut un parfait
honnête homme. Quoi qu'il en soit, pour un
faussaire, Goy fait des vers qui ne sonnent
point trop faux.
L'une de ses derrières productions fut un
chant patriotique dont nous détachons,quel-
ques strophes
Relève-toi, France, reine du monde,'
Car avant peu tes destins vont changer,
De ton crédit la puissance féconde,
ï)e ton beau sol va purger l'étranger.
Courage donc, ô ma belle patrie 1
Comme le Christ en sortant du tombeaU;
Ton noble front marqué par le génie
Và se dresser plus brillant et plus beau.
a, ne crains ritn de la froide Allemagne,
Si vaine èntior de ses récents succès
Jamais ses vins ne vaudront ton Champagne,
Ni ses uhlans tes cuirassiers français.
Courage donc, ô France bien aimée*
Car avant peu tes malheurs vont finir
Les preux soldats de ta vaillante armée
Te vengeront dans un jour à venir..
Heureuse alors, libre, grande et sublime,
Tes lois, tes arts, tes modes et niës vécs
En S'épanchant de ton sein magnanime
Rayonneront sur le vaste univers.
Le système de défense de raccusé'a con-
sisté à invoquer la misère et à accuser la cen-
sure, qui refusait le visa à ses produits poé^
Le verdict du jury n'en à pas moins été
Pétrus-Hippolyte Goy encourait les tra-
vaux forcés. Eu égard à son âge, cette peine
subit une modification prévue par le code
pour les sexagénaires. Il s'est entendu con-
damner à dix années de réclusion.
A ÊROPOS BE
LA BELLE AU BOIS DORMANT
'Perrault, qui fut de l'Académie française,
à écrit un conte ravissant intitulé la Belle
tzft bois dormant.
D'un coup de baguette magIque, une fée
de passage plonge; dans un. sommeil sécu-
laire une jeune châtelaine, ses vassaux, ses
servantes, ses écuyers et ses pages.
Perrault ne nous dit pas si ce somme un
peu prolongé fut un plaisir pour la belle qui
le subit, et si les rêves joyeux visitèrent sa
couche princière.
Le sommeil est comme ces vieilles bouteil-
les poudreuses, dont il iaut savourer le con-
tenu à petits coupset en y revenant souvent.
Cette fable de Perrault m'est venue à l'es-
prit en songeant aux progrès de ce siècle.
reine, seulement accompagnée de quelques
femmes.
Le roi avait appris avec terreur lès événe-
ments de Corte, auxquels la mort d'une par-
tic de ses ennemis les plus acharnés pouvait
être une compensation.
Il écrivit la reine une lettre tendre et at-
tristée, dans laquelle il accusait le destin in-
juste qui le forçait à vivre loin d'elle.
La reine répondit en venant rejoindre son
époux.
Ce fut une des grandes ioies de là vie de
Théodore. Cette preuve d'amour lui rendit
l'enthousiasme et les rêves de. ses vingt ans.
Renée n'accepta ni fêtes, niréoeptious à l'île
Rousse; elle y venait chercher Théodore, et
n'y voulait voir que Théodore. On eût dit
que cette royauté tant rêvée par elle,'lui pe-
sait déjà; il est vrai que ses dernières aven-
tures étaient bien faites pour en dégoûter,
mais elle en parlait cependant comme quel-
qu'un qui ne regrette pas.
Théodore était fou de tendresse; il donnait
à la reine toutes les heures que ne prenaient
point ses devoirs de monarque et de soldat;
Renée ne le retenait jamais, et voyait sùnre-'
tour avec joie. On eût dit qu'une vague in-
quiétude l'envahissait dès qu'elle n'était«plus
en présence du roi; elle avait des distractions
et dés tristesses qui ne disparaissaient qu'en
sa présence.
Frédéric et Robert se revirent avec une
grande joie.
Le chevalier de Tillemant voulut, comme
C'est à croire que là fée, laissé tomber sa
baguette dans le laboratoire de nos savants
modernes, et que l'un d'eux, plus favorisé,
plus heureux, plus patient, a su trouver au
foàd du creuset le secret du sommeiL
Le palais de la Belle aufîois dormant n'esf
plus une fable, une fiction
La, baguette de l'enchanteresse est un sim-
ple flacon; une bu deux cuillerées du liquide
suffisent pdïü bpêrëï le prodige.
C'est le Sirop aè thloral dé Fflllct.
L'effet est magique, le résultat merveil-
leux, et cependant le prodige est tout natu-
rel il émane de la science.
Qui ne s'est écrié en sa vie; à l'heure oti
les paupières alourdies se ferment, où le
front sô CQui'be; où la pensée s'arrête
Ah! que c'est bOû dé dormir
Quelle félicité immense. il y a dans cette
exclamation, après les fatigues d'une jouer-
née de labeur où les lassitudes d'une journée
de., plaisirs 1
Oh insomnie de la fièvre, de. la maladie, du
travail, qui pourra te vaincre
Lorsque la douleur, là maladie, du un ma-
laise passager même nous tient éveillé su]
notre coiiéne» lorsque l'insomnie causée pat
la fièvre, l'inquiétude morale, ou le trouble
physique ont chaussé de notre chevet le soin-
meil deux et tranquille, avêe quelle ivresse
on accueille les symptômes de son retour.
On l'appelle, on le prie, on !e supplie, on
essaie de se .tromper soi-même en fermant
les yeux.
Mais la pensée, en éveil, dans le cerveau
fatigué, s'agite et se démène éperdue, ajou
tant ses excitations nouvelles a celles de
fièvre,
Ah! qu'il ferait bon dormir.
Eh bien 1 oômniePrQmétliée osa braver ut
jour lé feu du ciel,la Sôiehce moderne a dé,
robe au sommeil son secret.
Depuis longtemps, en thérapeutique, ou
possède des agents, des anti-spasmodique!
qui affaiblissent ou éteignent la sensibilité et
suppriment la douleur.
Le pavot, l'opium, là belladone, la mor-
phine, etc., employés suivant les affections.
Sont les moyens tout naturels de livrer 1<
malade aux bons soins de Morphée.
Mais souvent Morphêe, à qui on a forcé la
main, se venge en envoyant au malade de!
rêves enfiévrés, des hallucinations baroques^
dés lourdeurs nerveuses.
Aujourd'hui le problème est résolu.
Morphée est aux ordres de la science.
« On. a mis le sommeil en flacons, » cotnmt
l'a si ingénieusement dit un de nos confrères,
Et rien n'est plus juste.
Après l'absorption de la dose voulue, c'est
un singulier phénomène, que de sentir le
sommeil s'étendre doucement, en quelque
sorte comme une gaze légère, sur les yeui
appesantis et sur le cerveau fatigué.
La respiration est régulière, le sommeil
est venu, sans troubles, sans malaise, sani
rêves.
C'est la nature qui a laissé surprendre sos
secret, car au réveil, ni lourdeur, ni fatigues
ni douleur d'aucune sorte n'accusent le bien'
faisant Chloral.
Le malade, au contraire, a, dans ce soin,
meil, réparé ses forces, retrouvé le çjmrag«
qui allait l'abandonner.-
favorise admirablement la guérison générale,
Et voilà commem le proverbe populaire i
raison
(Le Figaro.)
DÉPARTEMENTS
Le gros lot de ft., h° 33,038 du50'ti
rage des. obligations de la Ville de Paris,
été-gagné par un ancien négociant de Saint
Brieuc, retiré des aflaires, M. Bauthian.
Au point de vue de la chance heureuse
qui favorise certaines personnes, il est cu-
rieux de constater que, parmi toutes les dl-
verses -valeurs sur lesquelles M. Bauthiac
avait placé sa fortune, à chaque tirage le!
numéros de une ouneux. actions qu'il pos
sédait sont sortis soit au pair, soit avec prime;
depuis septansle fait s'est renouvelé ONZE fois
son ami, prendre le commandement d'ur
Vaisseau. Théodore avait augmenté sa petite
flotte de deux bâtiments de guerre; il let #5.
confia aux deux amis; l'Indépendant fut re.
mis aux mains habiles de Luc d'Urnano.
Renée s'intéressait à toutes ces choses
qu'elle avait dédaignées jusque-là; elle en
demandait à Théodore tous les détails.
Sans éviter Frédéric, elle ne le cherchai!
pas et gardait avec lui une réserve un peu
hautaine. Jamais elle ne lui parlait de va-
liina. •
Robert la regardait parfois avec une sur-
prise redevenue presque tendre; ilretrouvait
dans sa physionomie quelque chose de celle
de Marianne.
Vous me trouvez changée, n'est-ce pas.
mon cousin? lui dit-elle un jour. C'est ma
cicatrice qui est cause de cela.
Je ne sais, pas si c'est votre cicatrice qui
en est cause, répondit le chevalier, mais je
vous trouve, madame, plus belle que lorsque
vous ne l'aviez pas.
Tant mieux, dit Renée, je voudrais l'ê-
tre encore davantage.
Ne désirez pas l'impossible, madame;
c'est tenter Dieu.
Cette cicatrice, Théodore eût voulu l'effa-
éer sous ses bais2rs; il s'accusait d'en être
cause.
Mais fe^iîela regrette pas, moi, disait Re-
née, je ne voudrais pour rien au monde n'a-
voir point ce souvenir. Et à propos de cela,
ie voudrais bien. sire. avoir des'nouvelles
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