Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 05 mars 1874 05 mars 1874
Description : 1874/03/05 (Numéro 4087). 1874/03/05 (Numéro 4087).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592122g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
et
^^ftHamementg Paris
1 ROIS MOIS. 5 rR.
SIX MOIS 9 m.
tw m 18 m.
QUOTIDIEN
'ON NUMÉRO: S CENTIMES
Abonnements 6 FR.
SECMOIS 12 FR.
UN AN. 24 En,
MERCREDI 4 MARS 1874
1ES INSTITUTEURS DE LA SEINE
L'instruction primaire dans le départe-
ment dé la Seine, à Paris surtout, est lar-
gement assurée par l'administration mu-
nicipale.
Il y a de nombreuses écoles gratuites de
garçons et de filles dans les vingt arron-
dissements.
Néanmoins, tous les enfants ne peuvent
être reçus, faute de place, dans ces écoles,
et la Ville met le plus louable empresse-
ment-à combler cette lacune c'estlaprin-
cipale préoccupation du conseil muni-
'.Goneurremment.à ces écoles municipa-
les fonctionnent avec succès les écoles
publiques des frères.
Enfin l'instruction primaire est donnée
par un grand nombre d'instituteurs et
d'institutrices libres, qui exercent leur
noble industrie à leurs risques et. périls.
Les instituteurs et institutrices de cette
dernière catégorie sont exposés à toutes
les chances de succès et d'insuccès, de gain
'et de perte, absolument comme les- tra-
vailleurs de tout autre ordre.
C'estpourquoi depuis -vingt ans bientôt
ils ont formé une société de secours mu-
tuels et d'assistance sur laquelle je vou-
drais attirer la bienveillante attention des
lecteurs.
On a reproché, non sans raison, aux So-
ciétés qui devraient être les plus libérale-
ment intelligentes, d'imposer à leurs
membres les conditions les plus dures et
les restrictions les plus tyraniques.
La Société des instituteurs et des insti-
tutrices de la Seine comprend les devoirs
de la confraternité dans la mesure la plus
large.
Non-seulement elle est une société de
secours mutuels, dans l'acception habi-
tuelle du mot, mais encore elle veille aux
intérêts moraux des sociétaires.
Elle a créé les cours du jeudi pour les
jeunes gens des deux sexes qui se desti-
nent à la carrière'de l'instruction.
.,v. Le quatrième dimanche de chaque mois,
elle réunit les instituteurs à une séance
d'études et dë discours pédagogiques/
Elle suscite, approuve et répand les
livres classiques marquant un progrès
dans l'enseignement, les méthodes judi-
cieuses, lés appareils perfectionnés.
Enfin elle propose, en ce moment, une
"exposition de tous les objets relatifs à
l'instruction primaire.
Voilà ce que fait la Société des institu-
teurs et institutrices de la Seine pour l'in-
térêt général.
Feuilleton dn 5 Mars 1874
t$7] DEUXIÈME PARTIE
Quelques mois après les événements que
nous venons dé raconter, par une belle ma-
tinée du mois de mai, une jeune femme sor-
tit d'une charmante villa située à l'extré-
mité de Menton, sur la,route de Monaco, et
se dirigea vers la grève, tenant par la main
une jolie petite fille aux épaules et aux bras
nus, et dont les cheveux noirs tombaient en
flots épais sur son dos.
Menton; nul ne l'ignore, est une petite ville
située sur les bords de la Méditerranée, pres-
que entièrement habitée par des étrangers,
fuient les contréesüu nord pour venir1
Dans l'intérêt particulier de ses mem-
bres, la Société donne son entremise gra-
tuite pour l'achat et la vente des établis-
sements, son arbitrage gratuit entre un
instituteur, son associé et même une per-
sonne étrangère pour toutes contestations
ou discussions professionnelles.
A la mort d'un sociétaire, elle fait gérer
son établissement jusqu'à ce que la ces-
sion en ait été faite à l'avantage` de la
veuve ou des mineurs.
Depuis 1846, date de sa fondation, elle
a rendu de ce fait de très grands serviees
une statistique que j'ai sous les yeux éva-
lue à plus de 60,000 francs le capital sau-
vegardé au profit des véritables intéressés
Les indications sommaires- qui précè-
dent montrent combien il est important
pour un instituteur ou une institutrice
libre de faire partie de la Société.
Malheureusement l'enseignement donne
souvent aux personnes qui s'y consacrent
plus de satisfactions intellectuelles et mo-
rales que de profit, et il en est parmi elles
qui.reculent devant une cotisation variant
de 18 à 33 fr., suivant l'âge de l'admission
du sociétaire.
A cette cause générale d'abstention for-
cée, dont gémissent les intéressés, s'ajou-
tent les causes accidentelles qui influent
sur les aflaires du pays.
Bien des familles ontfait des économies
même sur leurs enfants. C'est la dernière
privation à laquelle on se soit résigné
sans doute; mais on avait des enfants
dans les établissements particulier, il a
fallu les retirer pour les envoyer aux
écoles municipales gratuites.
Donc, diminution du nombre des élè-
ves, et, d'autre part, augmentation des
frais par suite de l'accroissement des.im-
pôts que les instituteurs supportent pro-
portionnellement comme les autres ci-
toyens.
La gêne est assez grande pour que deux
cents sociétaires se soient trouvés dans
l'impossibilité de.payer^leur cotisation.
Vont-ils être privés des avantages de
l'association ? Vont-ils perdre leurs droits
aux secours en cas de maladie, à la pen-
sion de retraite ?
Le comité directeur de la société ne l'a
pas pensé tout au moins veut-il faire un
dernier effort avant «de se résoudre à la
douloureuse extrémité d'abandonner ses
membres, non payants, son fonds de rou-
lement n'étant pas assez considérable pour
faire ce sacrifice..
Il n'avait d'autres ressources que de s'a-
dresser aux amis de l'enseignement pri-
maire, aux, hommes dévoués à cette noble
cause qui apprécient les services rendus
par les instituteurs libres.
Les cent mille enfants qu'ils élèvent
laissent la place à cent mille autres plus
chercher le ciel bleu et le soleil que les lati-
tudes exceptionnelles ne leur refusent ja-
mais.
La jeune femme dont nous parlons était
arrivée depuis peu de temps.
On ne savait ni qui elle était, ni d'où elle
venait; elle vivait à part, presque seule avec
une vieille servante, qui causait peu, et elle
ne paraissait guère s'occuper d'autre chose
que de l'enfam qu'elle avait avec elle.
On ignorait même jusqu'à son nom.
On savait seulement que la petite fille s'ap-
pelait Léona, et le? voisins de la villa avaient
pris l'habitude de désigner la jeune femme
par le nom même de sa fille.
Ils l'appelaient Mme Léona.
Elle était jeune, presque jolie, mais elle
paraissait souffrante et toussait beaucoup!
On supposait qu'elle n'était venue au pays
que pour soigner sa santé menacée; et com-
me elle était fort douce. quelle ne deman-
dait rien à personne, on l'avait prise en vive
sympathie, et on lui avait fait le meilleur
accueil.
Le lecteur a déjà deviné, sans doute, que
cette jeune femme n'est autre que la Pâlotte..
Après la mort de la Balafrée, elle avait re-
cueilli la petite Léona, et ne l'avait plus
quittée.
La Pâlotte n'était pas riche, et, dans les pre-
miers moments elle s'inquiéta un peu de ce
qu'elle allait faire de cette chère entant que
le ciel lui confiait-!
Tout d'abord elle songea à travailler.
pauvres que ceux-là dans les écoles com-
munales gratuites.
C'est au versement des cotisations en re-
tard que seront consacrées les sommes
recueillies par M. Mounaix, président de
la société, 6, rue de, l'Aiguilerie, près des
Halles.'
C'est â l'acquittement de ce même ar-
riéré, si-ces sommes n'étaient pas suffi-
santes, que l'on consacrerait une partie
des quêtes faites dimanche prochain,
8 mars, à la messe de bienfaisance qui sera
célébrée à une heure à l'église. Saint-Ger-
main-1'Auxerrois.
M. l'abbé Legxand,- curé de la paroisse
et vicaire général du diocèse de Paris,
prononcera le; sermon:
Le surplus sera appliqué en secours aux
instituteurs malheureux non sociétaires.
Je ne connais rien de plus touchant que
ce souci confraternel.
La Société des instituteurs et des insti-
tutrices de la Seine, qui a la noble ambi-
tion de se suffire .à elle-même, et ne de-
mande rien, tend la main pour venir en
aide aux non sociétaires..
Tel un homme d'un caractère altier s'a-
baisse devant un grand de la terre quand
il ne s'agit pas de lui. :riUwj;
Ce n'est pas la première année que la
Société des instituteurs fait dire une messe
de bienfaisance dans le même but.
J'ai-reçu communication du relevé des
sommes produites chaque année depuis
1869.
La voici
En. 1669, on a recueilli 9'65vîr. avec les-
quels membres non sociétaires ont été
secourus; en 1870, on a fait 1,150 fr. dis-
tribués à 35 personnes; en 1871, la somme
n'a été* que de 530 fr. pour 37 secourus; en
1872, la quête s'élève à 1,350 fr., ce qui
permet de venir en aide à 45.malheureux;
enfin, en 1873, la Société a reçu 2,500 fr. et
secouru 62 non sociétaires.
Ainsi, à mesure que les besoins sont
plus nombreux et plus urgents, la charité
augmente ses dons.
Je ne doute pas qu'elle ne réalise oette
année les vœux du comité directeur de la
société; il a tant de souffrances à calmer
qu'il aspire à doubler la somme de 1873.
Puisse-t-il l'obtenir
THOMAS GRIMM.
DERNIÈRES' NOUVELLES
Voici le résultat total des élections du
1er mars
vaucltjse. ̃– M. Ledru-Rollin, élu, 31,992
voix contre 28,249 à M. Billiotti.
VIENNE. M. Le Petit, élu, 34,140 voix
contre 31,169 à M. de Beauchamp.
Une dépêche de l'agence Havas annonce
que les électeurs dela Gironde et de la Haute-
Mais elle n'avait jamais rien appris, et
s'effrayait de la tâche redoutable qu'elle al-
lait accepter.
La mère Rebours était une ressource, il
est vrai, et elle savait bien qu'elle trouverait
là un refuge assuré pour les mauvais jours
de l'avenir.
Mais la Pâlotte avait d'autres idées.
La mission qui lui incombait, elle voulait
le remplir seule il lui semblait qu'elle se-
rait plus heureuse, si elle pouvait parvenir à
élever elle-même l'enfant qu'elle adoptait,
et elle se croyait d'ailleurs le courage et la
force nécessaires pour aller jusqu'au bout.
Mais elle ne fut pas longtemps à s'aperce-
voir qu'elle se trompait.
Elle était si délicate. Elle avait besoin
elle-même de tant de soins
Autrefois, elle n'y prenait nas garde. Elle
faisait bon marché de sa vie, et la mort ne
l'effrayait pas.
Maintenant, c'était tout difiérent.
Elle voulait vivre pour Léona. Elle com-
prenait qu'elle ne pouvait plus être malade,
et elle commença à s'effrayer du dénûnient
dans lequel elle se trouvait.
Chose bizarre
La malheureuse enfant réfléchit un mo-
ment, et elle se demanda si sa beauté ne
pourrait pas lui offrirles ressources dont elle
avait besoin.
Et elle rejeta cette pensée avec horreur!'
L'espèce de maternité qu'elle avait acceptée
devait désormais la protéger contre de pa-
Marne seront convoqués pour le 29 mars, à
l'eflet d'élire un député et que le décret de
convocationparaîtraincessammentaiy//iaei.
Dans la Gironde, le député'à remplacer est
M. Larrieu, mort le octobre 1873, et dans
la Haute-Marne, M. le baron de Lespérut,
mort le 9 du même mois.
L'Assemblée nationalea procédé hier, dans
ses bureaux, à l'élection de la commission
chargée d'examiner le projet de loi sur le
conseil conseil d'Etat.
La majorité de la commission (8 membres
contre 7) est opposée au rétablissement de
la.présidence spéciale du conseil d'Etat, cons-'
tituant une sorte de ministère sans porte-
feuille.
La commission du budget a écarté tous les
amendements relatifs aux sucres, se fondant
sur ce qu'il était impossible de les examiner
sans réviser complétement la législation re-
lative au régime des sucres.
Hier il y a eu réunion générale dans les
bureaux 1° pour la nomination d'une com-
mission pour l'examen de la proposition de
M. Pernolet, tendant à modifier les articles
du règlement relatifs au vote par scrutin de
liste en assemblée générale; 2° pour fa no-
mination d'une commission pour l'examen
du projet de loi sur le conseil d'Etat.
Le tribunal correctionnel de Tournon a
consacré plusieurs audiences à l'affaire dite
du complot d'Annonay (Ardèche).
Les prévenus avaient à répondre des chefs
suivantes
Association illîcite de plus de vingt person-
nes, société secrète, détention d'armes et de mu-
nitions de guerre.
Hier, les débats étant clos, le tribunal s'est
retiré pour déLibérer. Il a rapporté un juge-
ment'aux termes duquel il s'est déclaré in-.
compétent sur une, question de complot, et a
renvoyé le procureur de la République a se
pourvoir devant une autre juridiction.
Les prévenus ont été maintenus en état
d'arrestation; ils seront traduits devant ua
conseil de guerre.
Les neuf premières listes tx la souscription
à 1'oeuvre des Fourneaux économiques, pré-
sidée par Mme la maréchale do Mac-Manon
se montent à 298.974 fr. 20.
ASSEMBLÉEJÂT10MM1
Séance du 3 mars
La discussion reprend sur la loi de finan-
ces. En attendant que la question des sucres,
étudiée à nouveau par la commission du
budget reviennne à la tribune, on com-
mence à délibérer sur l'article 13 ancien,
article 4 du projet détaché, ainsi qu'il a été
expliqué, ou, plus explicitement, sur l'article
relatit à un nouveau décime sur les alcools.
Cette proposition rencontre une oppositian
fort vive, surtout de la part des députés qui
représentent des départements vinicoles
Mais l'amendement que voudrait substituez
à l'article M. Léon Say rencontre une oppo-
sition plus vive encore.
M: Léon Say, demande àremplacer le droit
supplémentaire de consommation par un
droit plus général sur la circulation.
M. Léon Say, développe longuement ,sort
reils entraînements; et elle se rappela en fris..
sonnant le vœu de la morte, qui lavait su*
pliée de faire de sa fille une honnête femme
Que faire cependant, etqu^lle issue trouve!
à cette impasse.
C'était une heure mauvaise.Elle était bieg
soucieuse et bien triste. et vaguement élite
craignait une catastrophe.
Entrez dit-elle.
La porte s'ouvrit et Buvard entra.
lï^rd1 n'avait plus d'intérêt à enlev6r lk
fille de Liprani. Il n'était pas possible qui!
se mécénat avec de sinistres projets. et, en
apercevant, la Pâlotte sentit son cœur tf*
Buvard, de son côté, était radieux.
Bonjour, mon entant, dit-il, en lui.ser-
rant les mains, il f a longtemps (lue je ne
t'avais vue; je passais; je suis monté. Que
Mais, vous voyez, répondit la Pâlotte,
nous tâchons de vivre de ^otre mieux, la Pe-
tite et moi.
C'est la misère. • ,f
Mais ca ne peut pas durer comme -çav
Bah! il v a un Dieu pour les SF^'VJ
Tu as raison. et justement C'«?st peut»
être lui qui m'envoie.
Vraiment I sa
Ecoute. nous n'avons pas le tôtay» u"
^^ftHamementg Paris
1 ROIS MOIS. 5 rR.
SIX MOIS 9 m.
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QUOTIDIEN
'ON NUMÉRO: S CENTIMES
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SECMOIS 12 FR.
UN AN. 24 En,
MERCREDI 4 MARS 1874
1ES INSTITUTEURS DE LA SEINE
L'instruction primaire dans le départe-
ment dé la Seine, à Paris surtout, est lar-
gement assurée par l'administration mu-
nicipale.
Il y a de nombreuses écoles gratuites de
garçons et de filles dans les vingt arron-
dissements.
Néanmoins, tous les enfants ne peuvent
être reçus, faute de place, dans ces écoles,
et la Ville met le plus louable empresse-
ment-à combler cette lacune c'estlaprin-
cipale préoccupation du conseil muni-
'.Goneurremment.à ces écoles municipa-
les fonctionnent avec succès les écoles
publiques des frères.
Enfin l'instruction primaire est donnée
par un grand nombre d'instituteurs et
d'institutrices libres, qui exercent leur
noble industrie à leurs risques et. périls.
Les instituteurs et institutrices de cette
dernière catégorie sont exposés à toutes
les chances de succès et d'insuccès, de gain
'et de perte, absolument comme les- tra-
vailleurs de tout autre ordre.
C'estpourquoi depuis -vingt ans bientôt
ils ont formé une société de secours mu-
tuels et d'assistance sur laquelle je vou-
drais attirer la bienveillante attention des
lecteurs.
On a reproché, non sans raison, aux So-
ciétés qui devraient être les plus libérale-
ment intelligentes, d'imposer à leurs
membres les conditions les plus dures et
les restrictions les plus tyraniques.
La Société des instituteurs et des insti-
tutrices de la Seine comprend les devoirs
de la confraternité dans la mesure la plus
large.
Non-seulement elle est une société de
secours mutuels, dans l'acception habi-
tuelle du mot, mais encore elle veille aux
intérêts moraux des sociétaires.
Elle a créé les cours du jeudi pour les
jeunes gens des deux sexes qui se desti-
nent à la carrière'de l'instruction.
.,v. Le quatrième dimanche de chaque mois,
elle réunit les instituteurs à une séance
d'études et dë discours pédagogiques/
Elle suscite, approuve et répand les
livres classiques marquant un progrès
dans l'enseignement, les méthodes judi-
cieuses, lés appareils perfectionnés.
Enfin elle propose, en ce moment, une
"exposition de tous les objets relatifs à
l'instruction primaire.
Voilà ce que fait la Société des institu-
teurs et institutrices de la Seine pour l'in-
térêt général.
Feuilleton dn 5 Mars 1874
t$7] DEUXIÈME PARTIE
Quelques mois après les événements que
nous venons dé raconter, par une belle ma-
tinée du mois de mai, une jeune femme sor-
tit d'une charmante villa située à l'extré-
mité de Menton, sur la,route de Monaco, et
se dirigea vers la grève, tenant par la main
une jolie petite fille aux épaules et aux bras
nus, et dont les cheveux noirs tombaient en
flots épais sur son dos.
Menton; nul ne l'ignore, est une petite ville
située sur les bords de la Méditerranée, pres-
que entièrement habitée par des étrangers,
fuient les contréesüu nord pour venir1
Dans l'intérêt particulier de ses mem-
bres, la Société donne son entremise gra-
tuite pour l'achat et la vente des établis-
sements, son arbitrage gratuit entre un
instituteur, son associé et même une per-
sonne étrangère pour toutes contestations
ou discussions professionnelles.
A la mort d'un sociétaire, elle fait gérer
son établissement jusqu'à ce que la ces-
sion en ait été faite à l'avantage` de la
veuve ou des mineurs.
Depuis 1846, date de sa fondation, elle
a rendu de ce fait de très grands serviees
une statistique que j'ai sous les yeux éva-
lue à plus de 60,000 francs le capital sau-
vegardé au profit des véritables intéressés
Les indications sommaires- qui précè-
dent montrent combien il est important
pour un instituteur ou une institutrice
libre de faire partie de la Société.
Malheureusement l'enseignement donne
souvent aux personnes qui s'y consacrent
plus de satisfactions intellectuelles et mo-
rales que de profit, et il en est parmi elles
qui.reculent devant une cotisation variant
de 18 à 33 fr., suivant l'âge de l'admission
du sociétaire.
A cette cause générale d'abstention for-
cée, dont gémissent les intéressés, s'ajou-
tent les causes accidentelles qui influent
sur les aflaires du pays.
Bien des familles ontfait des économies
même sur leurs enfants. C'est la dernière
privation à laquelle on se soit résigné
sans doute; mais on avait des enfants
dans les établissements particulier, il a
fallu les retirer pour les envoyer aux
écoles municipales gratuites.
Donc, diminution du nombre des élè-
ves, et, d'autre part, augmentation des
frais par suite de l'accroissement des.im-
pôts que les instituteurs supportent pro-
portionnellement comme les autres ci-
toyens.
La gêne est assez grande pour que deux
cents sociétaires se soient trouvés dans
l'impossibilité de.payer^leur cotisation.
Vont-ils être privés des avantages de
l'association ? Vont-ils perdre leurs droits
aux secours en cas de maladie, à la pen-
sion de retraite ?
Le comité directeur de la société ne l'a
pas pensé tout au moins veut-il faire un
dernier effort avant «de se résoudre à la
douloureuse extrémité d'abandonner ses
membres, non payants, son fonds de rou-
lement n'étant pas assez considérable pour
faire ce sacrifice..
Il n'avait d'autres ressources que de s'a-
dresser aux amis de l'enseignement pri-
maire, aux, hommes dévoués à cette noble
cause qui apprécient les services rendus
par les instituteurs libres.
Les cent mille enfants qu'ils élèvent
laissent la place à cent mille autres plus
chercher le ciel bleu et le soleil que les lati-
tudes exceptionnelles ne leur refusent ja-
mais.
La jeune femme dont nous parlons était
arrivée depuis peu de temps.
On ne savait ni qui elle était, ni d'où elle
venait; elle vivait à part, presque seule avec
une vieille servante, qui causait peu, et elle
ne paraissait guère s'occuper d'autre chose
que de l'enfam qu'elle avait avec elle.
On ignorait même jusqu'à son nom.
On savait seulement que la petite fille s'ap-
pelait Léona, et le? voisins de la villa avaient
pris l'habitude de désigner la jeune femme
par le nom même de sa fille.
Ils l'appelaient Mme Léona.
Elle était jeune, presque jolie, mais elle
paraissait souffrante et toussait beaucoup!
On supposait qu'elle n'était venue au pays
que pour soigner sa santé menacée; et com-
me elle était fort douce. quelle ne deman-
dait rien à personne, on l'avait prise en vive
sympathie, et on lui avait fait le meilleur
accueil.
Le lecteur a déjà deviné, sans doute, que
cette jeune femme n'est autre que la Pâlotte..
Après la mort de la Balafrée, elle avait re-
cueilli la petite Léona, et ne l'avait plus
quittée.
La Pâlotte n'était pas riche, et, dans les pre-
miers moments elle s'inquiéta un peu de ce
qu'elle allait faire de cette chère entant que
le ciel lui confiait-!
Tout d'abord elle songea à travailler.
pauvres que ceux-là dans les écoles com-
munales gratuites.
C'est au versement des cotisations en re-
tard que seront consacrées les sommes
recueillies par M. Mounaix, président de
la société, 6, rue de, l'Aiguilerie, près des
Halles.'
C'est â l'acquittement de ce même ar-
riéré, si-ces sommes n'étaient pas suffi-
santes, que l'on consacrerait une partie
des quêtes faites dimanche prochain,
8 mars, à la messe de bienfaisance qui sera
célébrée à une heure à l'église. Saint-Ger-
main-1'Auxerrois.
M. l'abbé Legxand,- curé de la paroisse
et vicaire général du diocèse de Paris,
prononcera le; sermon:
Le surplus sera appliqué en secours aux
instituteurs malheureux non sociétaires.
Je ne connais rien de plus touchant que
ce souci confraternel.
La Société des instituteurs et des insti-
tutrices de la Seine, qui a la noble ambi-
tion de se suffire .à elle-même, et ne de-
mande rien, tend la main pour venir en
aide aux non sociétaires..
Tel un homme d'un caractère altier s'a-
baisse devant un grand de la terre quand
il ne s'agit pas de lui. :riUwj;
Ce n'est pas la première année que la
Société des instituteurs fait dire une messe
de bienfaisance dans le même but.
J'ai-reçu communication du relevé des
sommes produites chaque année depuis
1869.
La voici
En. 1669, on a recueilli 9'65vîr. avec les-
quels membres non sociétaires ont été
secourus; en 1870, on a fait 1,150 fr. dis-
tribués à 35 personnes; en 1871, la somme
n'a été* que de 530 fr. pour 37 secourus; en
1872, la quête s'élève à 1,350 fr., ce qui
permet de venir en aide à 45.malheureux;
enfin, en 1873, la Société a reçu 2,500 fr. et
secouru 62 non sociétaires.
Ainsi, à mesure que les besoins sont
plus nombreux et plus urgents, la charité
augmente ses dons.
Je ne doute pas qu'elle ne réalise oette
année les vœux du comité directeur de la
société; il a tant de souffrances à calmer
qu'il aspire à doubler la somme de 1873.
Puisse-t-il l'obtenir
THOMAS GRIMM.
DERNIÈRES' NOUVELLES
Voici le résultat total des élections du
1er mars
vaucltjse. ̃– M. Ledru-Rollin, élu, 31,992
voix contre 28,249 à M. Billiotti.
VIENNE. M. Le Petit, élu, 34,140 voix
contre 31,169 à M. de Beauchamp.
Une dépêche de l'agence Havas annonce
que les électeurs dela Gironde et de la Haute-
Mais elle n'avait jamais rien appris, et
s'effrayait de la tâche redoutable qu'elle al-
lait accepter.
La mère Rebours était une ressource, il
est vrai, et elle savait bien qu'elle trouverait
là un refuge assuré pour les mauvais jours
de l'avenir.
Mais la Pâlotte avait d'autres idées.
La mission qui lui incombait, elle voulait
le remplir seule il lui semblait qu'elle se-
rait plus heureuse, si elle pouvait parvenir à
élever elle-même l'enfant qu'elle adoptait,
et elle se croyait d'ailleurs le courage et la
force nécessaires pour aller jusqu'au bout.
Mais elle ne fut pas longtemps à s'aperce-
voir qu'elle se trompait.
Elle était si délicate. Elle avait besoin
elle-même de tant de soins
Autrefois, elle n'y prenait nas garde. Elle
faisait bon marché de sa vie, et la mort ne
l'effrayait pas.
Maintenant, c'était tout difiérent.
Elle voulait vivre pour Léona. Elle com-
prenait qu'elle ne pouvait plus être malade,
et elle commença à s'effrayer du dénûnient
dans lequel elle se trouvait.
Chose bizarre
La malheureuse enfant réfléchit un mo-
ment, et elle se demanda si sa beauté ne
pourrait pas lui offrirles ressources dont elle
avait besoin.
Et elle rejeta cette pensée avec horreur!'
L'espèce de maternité qu'elle avait acceptée
devait désormais la protéger contre de pa-
Marne seront convoqués pour le 29 mars, à
l'eflet d'élire un député et que le décret de
convocationparaîtraincessammentaiy//iaei.
Dans la Gironde, le député'à remplacer est
M. Larrieu, mort le octobre 1873, et dans
la Haute-Marne, M. le baron de Lespérut,
mort le 9 du même mois.
L'Assemblée nationalea procédé hier, dans
ses bureaux, à l'élection de la commission
chargée d'examiner le projet de loi sur le
conseil conseil d'Etat.
La majorité de la commission (8 membres
contre 7) est opposée au rétablissement de
la.présidence spéciale du conseil d'Etat, cons-'
tituant une sorte de ministère sans porte-
feuille.
La commission du budget a écarté tous les
amendements relatifs aux sucres, se fondant
sur ce qu'il était impossible de les examiner
sans réviser complétement la législation re-
lative au régime des sucres.
Hier il y a eu réunion générale dans les
bureaux 1° pour la nomination d'une com-
mission pour l'examen de la proposition de
M. Pernolet, tendant à modifier les articles
du règlement relatifs au vote par scrutin de
liste en assemblée générale; 2° pour fa no-
mination d'une commission pour l'examen
du projet de loi sur le conseil d'Etat.
Le tribunal correctionnel de Tournon a
consacré plusieurs audiences à l'affaire dite
du complot d'Annonay (Ardèche).
Les prévenus avaient à répondre des chefs
suivantes
Association illîcite de plus de vingt person-
nes, société secrète, détention d'armes et de mu-
nitions de guerre.
Hier, les débats étant clos, le tribunal s'est
retiré pour déLibérer. Il a rapporté un juge-
ment'aux termes duquel il s'est déclaré in-.
compétent sur une, question de complot, et a
renvoyé le procureur de la République a se
pourvoir devant une autre juridiction.
Les prévenus ont été maintenus en état
d'arrestation; ils seront traduits devant ua
conseil de guerre.
Les neuf premières listes tx la souscription
à 1'oeuvre des Fourneaux économiques, pré-
sidée par Mme la maréchale do Mac-Manon
se montent à 298.974 fr. 20.
ASSEMBLÉEJÂT10MM1
Séance du 3 mars
La discussion reprend sur la loi de finan-
ces. En attendant que la question des sucres,
étudiée à nouveau par la commission du
budget reviennne à la tribune, on com-
mence à délibérer sur l'article 13 ancien,
article 4 du projet détaché, ainsi qu'il a été
expliqué, ou, plus explicitement, sur l'article
relatit à un nouveau décime sur les alcools.
Cette proposition rencontre une oppositian
fort vive, surtout de la part des députés qui
représentent des départements vinicoles
Mais l'amendement que voudrait substituez
à l'article M. Léon Say rencontre une oppo-
sition plus vive encore.
M: Léon Say, demande àremplacer le droit
supplémentaire de consommation par un
droit plus général sur la circulation.
M. Léon Say, développe longuement ,sort
reils entraînements; et elle se rappela en fris..
sonnant le vœu de la morte, qui lavait su*
pliée de faire de sa fille une honnête femme
Que faire cependant, etqu^lle issue trouve!
à cette impasse.
C'était une heure mauvaise.Elle était bieg
soucieuse et bien triste. et vaguement élite
craignait une catastrophe.
Entrez dit-elle.
La porte s'ouvrit et Buvard entra.
lï^rd1 n'avait plus d'intérêt à enlev6r lk
fille de Liprani. Il n'était pas possible qui!
se mécénat avec de sinistres projets. et, en
apercevant, la Pâlotte sentit son cœur tf*
Buvard, de son côté, était radieux.
Bonjour, mon entant, dit-il, en lui.ser-
rant les mains, il f a longtemps (lue je ne
t'avais vue; je passais; je suis monté. Que
Mais, vous voyez, répondit la Pâlotte,
nous tâchons de vivre de ^otre mieux, la Pe-
tite et moi.
C'est la misère. • ,f
Mais ca ne peut pas durer comme -çav
Bah! il v a un Dieu pour les SF^'VJ
Tu as raison. et justement C'«?st peut»
être lui qui m'envoie.
Vraiment I sa
Ecoute. nous n'avons pas le tôtay» u"
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