Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-04
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 mars 1874 04 mars 1874
Description : 1874/03/04 (Numéro 4086). 1874/03/04 (Numéro 4086).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
'Le
s
nn chalet qui se, trouvait également dans le parc.
A. une distance de soixante mètres du château était
enfin l'habitation occupée par les maîtres valets et
leur famille.
Mitron couchait donc seul au château avec Mr de
ta Tombelle.
Le 16 octobre, M. de la Tombelle ayant passé la
journée à parcourir sa propriété, dîna à six heures,
et après son dîner, fit une promenade dans son parc.
Il rentra au château à huit heures, et ferma lui-
même, à l'aide de la barre de fer, l'une des deux
portes '-par lesquelles on peut avoir acc'ès au châ-
teau, celle du vestibule donnant sur le parc.
Presque au même moment, et après qu'il fut'ren-
tré dans la chambre qui lui servait de cabinet de
travail, au premier étage, la cuisinière quittait le
château, et Mitron fermait sur elle, à clef, la se-
conde porte, celle de la cuisine, restant ainsi seul
dans le château avec son maître.
Dans la nuit, le sieur Sau, batelier à Cintegabelle,
qui s'était levé avec son frère, afin âe se soustraire
auxdangers d'une crue subite de l'Ariége, un bateau
qu'il avait amarré en amont d'Ainpouillac passa sur
son embarcation devant le château. 11 était environ
une heure du matin.
Il sentit, en passant devant l'édifice, une forte odeur
fl'os calcinés, et il pensa que le domestique et le ré-
tisseur de la propriété, le sieur Brus, soupaient et
jetaient au feu les os de leur repas.
Descendu à environ trois cents mètres en aval, il
entendait avec étonnement sonner la; cloche du châ-
teau. Que se passait-il donc à Ampouillac ?
Mitron était allé éveiller le fermier Pampuza et
le jardinier Dardié en leur criant que le feu venait
d'éclater au château.
En un instant Pampuza, Dardié, ainsi que les
maîtres valets réveillés par la cloche, accoururent
et montèrent au premier étage où se trouvait le foyer
.de l'incendie.
Malgré une très épaisse fumée, Dardié pénétra
avec Mitron dans le cabinet et en ouvrit la fenêtre.
On put alors constater que le parquet était en feu,
les rideaux de la croisée et du lit étaient la proie des
flammes,* et sur la portion embrasée du parquet gi-
sait le cadavre de M. de La Tombelle qui flambait,
est au-dessus duquel les flammes s'élevaient à une
hauteur de 40 centimètres.
M. dé La Tombelle était couché sur le ventre, et,
soutenu par ses .bras crispés et contractés par l'ac-
tion du feu. la tête était relevée, les yeux fixes et
tournés vers la porte, il était presque entièrement
carbpnisé à l'exception de la tete et des pieds qui
avaient été à l'abri des flammes.
On s'occupa d'éteindre l'incendie, de jeter par la
fenêtre les matelas et le sommier du lit qui commen-
çaient à s'enflammer. L'action du feu avait été si in-
tense, qn'une cloison avait perdu son aplomb et me-
tnacait de s'écrouler.
Entre les jambes du cadavre, on avait trouvé un
mètre de charpentier à cinq lmnes à demi-brûlé.
Iuformé de cet événement, M.Lajaunié, suppléant
du juge de paix, et l'un des fermiers d'Ampouillac,
ne^tardapas a arriver. Il apposa les scellés sur le
cabinet en attendant l'arrivée de M. lejuge d'instruc-
tion, .qui le suivit de très près.
Celui-ci, après avoir procédé aux premières cons-
tatations, chargea les docteurs Montalègre et Nolé
de procéder à 1 examen et à l'autopsie du cadavre
Les médecins firent d'abord l'autopsie de la tête
si bien respectée par le feu que lés cheveux' étaient
:encore adhérentes. Ils constatèrent deux blessures
1'une,derrière la tête -et à gauche leur parut être le
résultat d'un coup, violent produit avec un instru-
ment tranchantassez lourd et qui avait occasionné
de nombreuses fractures audessous de la plaie.
Elle devait entraîner une mort rapide.
L'autre située à la région temporale droite avait
été produite par un. coup porté l'aide d'un instru-
ment contondant avec une violence telle que la mort
en avait été -le résultat instantané.
Ces graves constatations rapprochées de la décla-
tion faite par Mitron que personne n'aurait pu sans
lui s introduire dans le château, ne pouvait laisser
aucun doute sur la culpabilité de ce domestique.
Interrogé, il soutint qu'il n'avait pas,donné la
mortà .a M. de la Tombelle, et raconta que s'étant
levé pour aller à la pêche, il avait senti une forte
-odeur de brûlé, et qu'étant monté au second étage,
il avait constaté que son maître n'était pas dans sa
chambre, et ne s'était pas, couché; il ajouta qu'ayant
voulu pénétrer dans son cabinet de trarail, au pre-
mier, il en avait été empêché par la fumée, et que,
voyant alors le château menacé d'un incendie, il était
allé donner l'éveil et appeler du secours mais ce;
récit étant repoussé par toutes les données déjà re-
cueillies et surtout par les constatations médicales
Mftron fut arrêté et conduit à.,Cintegabelle.
Le lendemain, des perquisitions firent retrouver
dans-une remise ses vêtements maculés de sang .et
une hachette portantaussi des tachés de sang.
Ayant donné de la présence du sang sur-ces objets
des explications inadmissibles, et ayant .même mis
sur le compte d'une hémorrhagie nasale, de nom-
breuses taches sanglantes trouvées sur les draps de
son lit. Mitron pressé par les observations du ma-
gistrat, finit par s'écrier « C'est moi qui l'ai fait!
Il raconta alors qu'à la suite d'une altercation vio-
lente avec son maître et dans laquelle celui-ci l'au-
rait frappé, il était allé dominé, par la seule colère,
Feuilleton <îi 4 pars 1874
LE ROI DE CORSE
âvfÀîlTîï.-lIS RIVALES
CHAPITRE III
lues derniers jours
Suite
C'est un autre pareil alors. Est-ce un
bâtiment corse ?
Je n'ai jamais pu m'assurer de son pa-
tion.
Au moins, est-ce un ami ?
Ohi pour cela je suis sûr que non.
Jlenée regarda Frédéric un peu surprise,
înais le j etine homme n'avait pas l'air inquiet.
G est un bâtiment fée, reprit-il en riant.
M. de Lèwen,,vous plaisantez.
Je suis sérieux, madame. Voulez-vous
me permettre d'appeler mon domestique?
vous jugerez par vous-même de reflet que
lui produira le seul souvenir de ce bâtiment
Vousn'avezpas d'inquiétudes au moins?
Pas la moindre. Ce navire est seul, et
nous avons cinq bâtiments; il n'aurait pas la
témérité de nousattaquer. C'est, du reste,un
voilier de' course plutôt que de combat il
i liMtés. en observation, d'après toutes proba-
s'armer d'une hachette et que remonté dans l'appar-
tement de M. de la Tombelle presqu'aussîtôt, il l'a-
vait frappé par derrière -avec le manche de l'instru-
ment, mais plus tard pressé de nouvelles questions,
il fit successivement de nouveaux aveux et reconnut
qu'il l'avait assassiné dans le but unique de le voler.
Il conduisit alors les magistrats instructeurs à
une écuyie où il avait caché dans une cassette une
somme de 3,110 fr. dérobée par lui après l'assassi-
nat. Il ajouta qu'il avait été secondé dans la per-
pétration du orime par le nommé Lasserre, Pierre,
charpentier, lequel travaillait souvent à Ampouillao.
Celui-ci fut arrêté et des perquisitions faites à son
domicile permirent de constater que sa femme n'a-
vait, dans la matinée du même jour, parmi une
grande quantité de linge 'sale trouvée chez elle, les-
sivé et lavé que les seules chemises de son mari.
Le lendemain dimanche, Philippe Le Vaineur
tenta de se suicider; il avait attaché son mouchoir
au crochet d'une fenêtre de la chambre de sùreté-.
dans laquelle il était détenu' et se disposait à s'é-
trangler, mais les gendarmes chargés de le garder
purent arrêter ses préparatifs.
Ramené à Ampouillac, Philippe Le Vaineur et
Lasserre furent confrontés entre eux, puisunis en
préence du cadavre de M. de la l'ombelle.
C'est alors que Philippe Le Vaineur fit connaître
toute la vérité. Il déclara que, depuis la mort de
Mme Gueyraud et même antérieurement, c'est-à-
dire avant le mois dé janvier 1873, Lasserre l'avait
maintes fois invité à s'emparer de la bourse de ses
maîtres; que, notamment, quelques jours avant
l'arrivée de M. de la Tombelle, Lasserre lui. dit, en
parlant de ce dernier « Il va porter de l'argent, il
faut nous en emparer; et .qu'enfin le mercredi 15
octobre, Lasserre vint le trouver à Ampouillac, à
six heures du soir; et qu'il fut entre eux convenu
que le lendemain, dans la soirée, ils s'empareraient
de l'argent de M. de la Tombelle.
Lejeudi, à huit heures un quart, continua Philippe
Le Vaineur, il ouvrit la porte extérieure de la cui-
sine et fit entrer Lasserre dans le château. « Com-
ment ferons-nous? fit Lasserre. Je me charge,
dit Mitron, d'aller chercher l'argent, mais non de
prendre monsieur, parce qu'il est trop fort. Vous
en chargez-vous vous-même. » « Si encore j'as
vais une hache reprit Lasserre. » « Si vous en
voulez une, il y a une hachette à la remise, répliqua
Mitron. Allez la chercher.
Mitron, raconte alors qu'il alla dans la remise hors
du château chercher une hachette, qu'il remit à Las-
serre, et que tous les deux, après avoir quitté leurs
chaussures, ils montèrent à pas de loup au premier
étage, Lasserre marchant le premier, armé de l'ins-
trument.
M. de la Tombelle lisait dans un cabinet devant
la table, ayant le dos tourné à la porte, qui était ou-
verte comme il était quelque peu sourd, il n'enten-
dit pas leurs tas. Lasserre le frappa sur la tète avec
la hachette. Le sang de sa victime jaillit aussitôt~en
gerbes, et M. de la Tombelle s'inclina sans pousser
un cri.
Comme il iaisait encore quelques mouvements,
Lasserre lui porta un second coup et si violent que
la victime tomba sur le parquet renversant dans sa
chute la table et la lampe. Puis, pendant que Mitron
soulevait le corps, Lasserre prit dans une des poches
de M. de la Tombelle un trousseau de clefs qu'il
lui remit.
Mitron monta au deuxième étage, ouvrit à l'aide
de ces clefs l'armoire à glace de M. de la Tombelle,
s'empara d'une somme de deux mille francs en bil-
lets de banque, de onze cent dix francs en or, et eut
la précaution de laisser dans le petit panier conte-
nant ces valeurs une liasse de dix billets de banque
de cent francs afin de détourner tous les soupçons.
Dans la crainte ensuite que s'il remettait la somme
soustraite à Lasserre celui-ci refusât de la partager
ou, que dans le cas contraire, il ne le compromît et
ne se compromît lui-même en montrant qu'il avait
beaucoup d'argent, il cacha ce qu'il venait de voler
derrière une porte, et étant redescendu au premier
étage, déclara à Lasserre qu'il n'avait rien trouvé.
Ce dernier voulut voir l'intérieur de l'armoire à
glace il monta au second, et ne put pas trouver les
billets de banque qu'y avait laissés Mistron. « Nous
avons bien travaillé pour rien » s'écria alors Las-
serre. « Sans Tous, je ne l'aurais pas fait 1 répfi-
qua Mitron.
Après quelques librations la cuisine, Lasserre sor-
tit du château avec Mitron. Ils allèrent fumer sur
les bords de l'Ariége.
Comprenant 'alors qu'ils geraient découverts, ils
résolurent de brûler le (corps de M. de la Tombelle,
afin de faire disparaître les traces de leur crime. Ils
rentrèrent dans le château, et aprèsavoir entouré le
cadavre de papiers, ilsymirent lefeu. Puis Lasserre
s'éloigna d'Ampouillac.
A une heure du matin, Mitron s'assura que l'in-
cendie était bien allumé. C'est à ce moment que le
batelier Sau avait senti une forte odeur d'os cal-
cinés.
A deux heures, Mitron ne pouvant plus pénétrer
dans la chambre, et convaincu que l'oeuvre de des-
truction était achevée, alla donner l'éveil à Daudé
et à Pampuza.
A cette déclaration si ferme et si précise, Lasserre
a opposé des dénégations énergiques. Mais lesaveux
de Mitron sont confirmés à chaque pas de cette lon-
Bernard n'avait pas eu l'occasion de se
montrer depuis qu'il avait quitté la Corse
avec son jeune maître, ce qu'il'n'avait garde
de regretter. Le brave garçon était modeste,
et l'obscurité ne lui pesait nullement. Il
s'empressa à l'appel de Frédéric.
Te souviens-tu, demanda celui-ci, de la
galère aux voiles rouges de la reine des
vagues?
Si je m'en souviens exclama le mal-
heureux.
.Et il devint livide.
La reine'des vagues! dit Renée; mais
c'est un titre charmant, cela; on dirait celui
'd'une déesse.
Regarde, Bernard, reprit Frédéric, en
désignant la longue vue, et dis-nous ce que
tu verras.
Bernard obéit, mais il se recula aussitôt en
jetant un cri, malgré la présence de la reine.
Il regarda Frédéric d'un air consterné. Ses
jambes tremblantes ne pouvaient plus le
soutenir.
Qu'a-t-il donc? demanda Renée un peu
enrayée de cette épouvante subite.
Eile se rassura au sourire de Frédéric.
Eh bien! fit celui-ci.
C'est elle balbutia Bernard qui se re-
mettait peu à peu. Ah monsieur, est-ce
que) le diable voudrait prendre sa revanche,?
-Il perdra encore, sois-en sûr.
Je l'ai vu si près de gagner que je vou-
drais bien lui voir perdre le goût du jeu. dit
Je-nauvrAtiomme en hochant la tête.
gué information, et c'est vainement que Lasserre
s'efforce d'en repousser l'autorité.
C'est ainsi qu'il a d'abord invoqué plusieurs alibis
dont la fausseté a été successivement démontrée par
les plus sérieux témoignages. Il a, en premier lieu
soutenu que durant la nuit du crime il était au lit
avec sa femme»
Le lendemain il déclara qu'après réflexion il se
souvenait que dans la soirée du 16, après avoir soupé
avec sa famille et être allé chez Cadot, maçon à Cin-
tegabelle, il avait jodé au café de Paris avec les
nommés Laubiès Jean, domestique, et Gilet Clément,
maçon, jusqu'à onze heures du soir.
Puis ces témoins ayant affirmé que ce n'était pas
la soirée du 16 qu'ils avaient passé au café de Paris.
Lasserre essaya de soutenir qu'à l'heure du crime il
était à Cintegabelle, à l'auberge tenue par le sieur
Paris Joseph à table avec celui-ci, la femme Paris
et le frère de cette dernière Pugibet Antoine..
Ces derniers, confrontés avec Lasserre, oppo-
sèrent à ses allégations les plus énergiques démen-
tis l'accusé persista malgré ces témoignages, ajou-
tant qu'il était assis à table, entre la femme Paris et
son frère, et que le sieur Paris était en face do lui.
Le 10 novembre U déclara à M. le juge d'instruc
tion que le 16 il était allé, à sept heures et demie du
soir, au café tenu par le sieur Michaud, menuisier,
et qu'il y était resté jusqu'à huit heures et demie en
compagnie d'une dixaine de personnes, dont il fit
connaître les noms*
Convaincu de'mensonge par ces nouveaux témoins,
Lasserre déclara que la douleur que lui avait causé
la mort de M. dela Tombelle avait tellement troublé
son esprit qu'il ne savait plus ce qu'il disait]
C'est alors que -revenant à sàn premier alibi, il dé-
clara qu'après être allé Cadet. il était rentré
chez lui à sept heures un quart et s'était couché, et
ici encore il se trouve confondu par le plus puissant
et le plus précis des témoignages. 1
Le sieur Proudhon Raymond, brigadier des can-
tonniers, demeurant à Gintegâbelle, dans une mai-
son voisine de celle de Lasserre, a vu celui-ci ren-
trant chez lui pendant la nuit du crime, vers deux
heures ou deux heures et demie du matin, il était
dans la rue, il portait une lampe à pétrole dans la
main quand Lasserre passa à cinq ou six pas
de lui.
Il demanda à celui-ci d'où il venait à cette heure,
et celui-ci, troublé par cette interpellation, lui ré-
pondit seulement: « Eh! eh! Proudhon, insistant
et s'approchant plus près avec sa lanterne, Lasserre
répondit: « De me promener. »
•Lasserre soutient, cependant, qu'il n'est pas sorti
pendant cette nuit, et que Proudhon se ^rompe*
Ce n'est pas tout. Un mètre de charpentier à cinq
lames en bois avait été trouvé en partie consumé
par le feu entre les jambes du cadavre. M. de la
Tombelle n'en possédait pas de cette natuTe,'et ce
mètre ne pouvait appartenir qu'à l'assassin qui l'a-
vait laissé tomber par mégarde.
Lasserre a compris toute la portée de cette décou-
verte accusatrice, aussi soutient-il qu'il n'a pas eu
de mètre à cinq lames depuis plus de huit ou dix
ans, Mais huit témoins lui donnent sur ce point un
démenti et affirment au contraire que, à des épo-
ques très récentes, ils lui en ont vu un absolument
semblable à celui trouvé près du cadavre.
Lasserre chercha alors à expliquer comment un
mètre à cinq lames a pu être trouvé auprès du ca-
davre. Il prétend que le menuisier Arnaud Michaud
avait, pendant le mois de juin dernier, laissé un
mètre à-cinq lames à Ampouillac, et que ce menui-
sier le chargea de le lui rapporter. Il ajoute que
Mitron lui déclara même qu'il avait trouvé ce mètre
etque des ouvrières travaillant au château l'y avaient
vu.
Mais Michaud, Mitron et ses ouvriers opposent
encore à ces déclarations le démenti le plus formel.
Enfin dans la matinée du 16 octobre, Lasserre se
trouvant à Ampouillac offrit à Pampuza de faire le
cercueil de M. de la Tombelle, et demanda avec une
insistance dont le témoin fut surpris à voir le cada-
vre pour. en prendre les mesures. Peut-être voulait-il
reprendre le mètre qu'il avait laissé tomber en com-
mettant le crime..
Mais la permission ne lui fut pas accordée.
A toutes ces preuves si fortes de la culpabilité de
Lasserre viennent se joindre d'autres faits qui çorifir-
ment pleinement les révélations de Mitron.
Deux perquisitions^uccessiyes avaient été faites
chez Lasserre. Dansai première on ne trouva que
des chemises fraîchement lavées de Lasserre, dans
la seconde perquisition les magistrats découvrirent
une casquette en velours noir; que Lasserre a bien
reconnu être la sienne, mais qu il a déclaré n'avoir
pas portée depuis deux ou trois mois. Or, cette cas-
quette est non-seulement reconnue par Mitron
comme étant celle que portait Lasserre la nuit du
crime, mais -la femme du maçon Cadot, chez lequel
Lasserre alla après son souper le 16 au soir, affirme
qu'elle la reconnaît pour l'avoir vue, ce soir-là, sur
la tête de celui-ci.
Lasserre avait prétendu n'avoir qu'une seule
blouse, celle qu'il portait sur lui. La deuxième per-
quisition a également amené la découverte d'une' se-
conde blouse qui portait les traces d'un lavage
récent.
Lasserre a bien soutenu que ne, la portant plus
depuis longtemps, il ne se rappelait plus l'avoir*
Est-ce que le navire vient toujours vers
nous? '1
'En droite ligne, monsieur.
Je voudrais bien le voir, moi aussi, dit
Renée. Est-ce possible, M. de Lewen ?
Tout ce que vous désirez doit être-pos-
sible, madame, à plus forte raison une chose
aussi simple que celle-là.
La future reine de Gorsé-regarda à son tour.
Oh! s'écria-t-elle, que c'est donc joli! la
reine des vagues a un navire digne de son
nom, M. de Lewen. Ces voiles pourpres, cet
or qui brille partout, tout cela est d un effet
merveilleux. C'est ce beau navire qui vous
effraie si fort, Bernard?
Ah madame, ce beau navire doit ap-
partenir au diable.
Mais non puisque c'est une femme qui
le dirige. Je suis sûre qu'elle est jolie cette
reine des vagues.
~> Je n'ai jarqais eu l'honneur de la voir,
dit Frédéric.
Vous disiez tout à l'heure, M. de Lewen,
fit Renée en s'armant de son plus joli sou-
rire, que l'exécution de tous mes désirs doit
être possible.
Je le répète, madame.
Eh bien !'je voudrais voir la reine des
vagues. C'estunerivale, entendez-vous, puis-
qu'elle se proclame reine des eaux dans mon
royaume. Je veux et je dois la connaître.
Le navire était maintenant visible à l'œil
il glissait sur les vagues comme un jouet
d'enfant, et û&venaitj)lu$ brjllant à mesure
hiais Mitron la reconnaît positivement à un signe
distinctif particulier comme étant celle que Lasserre
portait dans la nuit du 16 au J7.
Il y a mieux encore que tout cela. Ce sont de véri-
tables aveux faits par Lasserre. D'abord lorsque,' le
18, celui-ci apprit a Ampouillac que Mitron avait fait
l'aveu de son crime, il porta ses deux mains à la
tête, frappa le sol du pied, et s'écria Ah! le mal-
heureux s et il fondât en larmes.
Témoin de sa vive émotion, Michaud dit à l'un de
ses ouvriers c Voilà l'affaire, » exprimant par ces
mots sa conviction de la cilipabiltté de Lasserre. En-
fin Lasserre a positivement avoué son crime à Paris
(Antoine), Paillé (Victor) et Jean (Paul), dit Balaché,
détenus avec lui dans la prison de Mouret.
« Je fis sauter la tête au baron, dit-il à Paris, le
3 novembre dernier'; je ne manquerai pas le juge
d'instruction et son camarade,
Rendant les premiers jours du mois^ de décembre,
il fait un récit assez complet du crime a Paille, ajou-
tant que c'est 'Mitron et non pas lui qui a frappé
M. de la Tombelle, et que c'est Brus qui les a pous-
sés à commettre cet assassinat.
Dans une.autre circonstance, il répond à Balaché
qui' lui disait que Mitron l'accusait d'avoir tué M. de
la Tombelle « et lui n'a-t-il rien fait! le sang lui mon-
tait jusque-là » et montrant en parlant ainsi son pied
avec sa main, il indiquait que les souliers de Mitron
avaient été dans le sang jusqu'à moitié semelle.
Confronté avec ces trois témoins qui n'ont nul in-
térêt à l'accuser, Lasserre a vainement soutenu que
leurs déclarations étaient mensongères.
Quelques jours avant le crime, le 12 octobre, Las-
serre avait proposé au sieur Prat Paul, charpentier,
de'l'associer avec lui pour leurs travaux, et lui avait
'dit qu'il aurait l'argent nécessaire pour leur associa-
tion, parce qu'il devait toucher dans trois ou quatre
jours trois ou quatre cents francs qui lui étaient dus
pour des travaux faits à Ampouillac.
Lasserre a vainement essayé, malgré les affirma-
tions contraires et énergiques du témoin, de soutenir
qu'il n'avait parlé à Prat que d'une somme de deux
cent trente francs, etn'avait indiqué comme échéance
que la Toussaint'et non l'intervalle de trois-ou qua-
Ainsi se trouve établie jusqu'à l'évidence la cuit
pabilité de Lasserre. D'ailleurs, ses antécédents
sont très mauvais, sa réputation à Cintegabelle est
détestable, Il dissipait continuellement le produit de
son travail dans les, auberges et les cabarets.
Le sieur Dargent, cultivateur, rapporte qu'il lui a
entendu dire au café Paris, en 1870, que les grands
était cause de tous les malheurs, .qu'il avait trois
guillotines, qu'il voulait les porter à Paris et les faire
fonctionner,
En-, conséquence, sont accusés, etoi
L'audience continue.
DEPARTEMENTS
On nous écrit de Dijon qu'une fête très
brillante va être donnée dans cette ville, au
profit des pauvres, par les comptables et les
employés de commercé.
L'administration des chemins de fer de
Paris à Lyon et à la Méditerranée nous
adresse la note suivante
« Le 'train omnibus n° 28, parti de Mar-
seille le 1er mars à dix heures, trente-cinq
minutes du soir, à déraillé près de Grave-
son, entre Tarascon et Avignon, vers deux
heures du matin. Sept personnes ont été
blessées mais une seule grièvement. La
cause du déraillement n'est pas encore
connue..
Le MANUEL DU VOLONTAIRE D'UN AN dans LA
CAVALERIE, d'après le programme fixé par le
règlement du 7 février 1873,-pour les examens
de fin d'année, par MM. de Ghaiendar et de.
Breuil, capitaine au 9erégiment de hussards,
ouvrage également recommandé aux sous-
officiers, publié par la Réunion des officiers,
vient de paraître à la.librairie Firmin Didot
frères, 56, rue Jacob, à Paris, en 1 vol. in-18'
Prix; 3 fr.
Ce manuel, accompagné de nombreuses
figures, comprend les cours d'administra-
tion, de la connaissance du cheval, de notions
préliminaires de géométrie, de topographie,
et de fortifications. Il est envoyé franco
contre envoi de 3 fr. en mandat sur la poste
ou en timbres-poste.
L'emploi habituel du Sayon-Royal de Thri-
dace de Violet, exerce sur la peau des mains
et du visage une influence salutaire, les célé-
brités médicales en conseillent l'usage.
-In m ensflbiïisateur SSescliesme. Extraction
et posé de dents sans douleur, 45, rue Lafayette
que le soleil pâlissait davantage. On le voyait
grandir à chaque instant.
Il a deviné votre désir, madame; regar-
dez-le accourir vers vous.
Marianne venait de rejoindre sa sœur sur le
pont.
Bernard s'était retiré à quelques pas, sans
quitter des yeux le navire qui s'approchait
toujours..
Renée apprit'à sa sœur ce qu'elle savait de
la reine des vagues, pendant que Frédéric
reprenait sa placé à la lunette.
Ce navire est un croiseur, dit-il, mais un
croiseur qui a des secrets à garder. Il n'a pas
la moindre ouverture; les gens qui vivent
là-dedans doivent avoir des yeux de chat ou
de tigre.
Et les rameurs? demanda Marianne.
Ils sont à découvert sur une galerie qui
fait le tour du bâtiment. Certainement, il y a
là quelque chose à cacher.
Les deux sœurs regardèrent à leur tour.
La galerie est dorée comme un balcon
du Louvre! s'écria Renée.
Commandant, -dit Bernard, il n'avance
plus; je crois même qu'il prend une autro.
direction.
Quel malheurl fit Renée avec dépit. La
reine des vagues n'est plus sur le pont. Je
la verrais d'ici; j'en suis sûre.
S'il cesse de venir à nous, nous irons à
lui. Le voulez-vous, madame
s
nn chalet qui se, trouvait également dans le parc.
A. une distance de soixante mètres du château était
enfin l'habitation occupée par les maîtres valets et
leur famille.
Mitron couchait donc seul au château avec Mr de
ta Tombelle.
Le 16 octobre, M. de la Tombelle ayant passé la
journée à parcourir sa propriété, dîna à six heures,
et après son dîner, fit une promenade dans son parc.
Il rentra au château à huit heures, et ferma lui-
même, à l'aide de la barre de fer, l'une des deux
portes '-par lesquelles on peut avoir acc'ès au châ-
teau, celle du vestibule donnant sur le parc.
Presque au même moment, et après qu'il fut'ren-
tré dans la chambre qui lui servait de cabinet de
travail, au premier étage, la cuisinière quittait le
château, et Mitron fermait sur elle, à clef, la se-
conde porte, celle de la cuisine, restant ainsi seul
dans le château avec son maître.
Dans la nuit, le sieur Sau, batelier à Cintegabelle,
qui s'était levé avec son frère, afin âe se soustraire
auxdangers d'une crue subite de l'Ariége, un bateau
qu'il avait amarré en amont d'Ainpouillac passa sur
son embarcation devant le château. 11 était environ
une heure du matin.
Il sentit, en passant devant l'édifice, une forte odeur
fl'os calcinés, et il pensa que le domestique et le ré-
tisseur de la propriété, le sieur Brus, soupaient et
jetaient au feu les os de leur repas.
Descendu à environ trois cents mètres en aval, il
entendait avec étonnement sonner la; cloche du châ-
teau. Que se passait-il donc à Ampouillac ?
Mitron était allé éveiller le fermier Pampuza et
le jardinier Dardié en leur criant que le feu venait
d'éclater au château.
En un instant Pampuza, Dardié, ainsi que les
maîtres valets réveillés par la cloche, accoururent
et montèrent au premier étage où se trouvait le foyer
.de l'incendie.
Malgré une très épaisse fumée, Dardié pénétra
avec Mitron dans le cabinet et en ouvrit la fenêtre.
On put alors constater que le parquet était en feu,
les rideaux de la croisée et du lit étaient la proie des
flammes,* et sur la portion embrasée du parquet gi-
sait le cadavre de M. de La Tombelle qui flambait,
est au-dessus duquel les flammes s'élevaient à une
hauteur de 40 centimètres.
M. dé La Tombelle était couché sur le ventre, et,
soutenu par ses .bras crispés et contractés par l'ac-
tion du feu. la tête était relevée, les yeux fixes et
tournés vers la porte, il était presque entièrement
carbpnisé à l'exception de la tete et des pieds qui
avaient été à l'abri des flammes.
On s'occupa d'éteindre l'incendie, de jeter par la
fenêtre les matelas et le sommier du lit qui commen-
çaient à s'enflammer. L'action du feu avait été si in-
tense, qn'une cloison avait perdu son aplomb et me-
tnacait de s'écrouler.
Entre les jambes du cadavre, on avait trouvé un
mètre de charpentier à cinq lmnes à demi-brûlé.
Iuformé de cet événement, M.Lajaunié, suppléant
du juge de paix, et l'un des fermiers d'Ampouillac,
ne^tardapas a arriver. Il apposa les scellés sur le
cabinet en attendant l'arrivée de M. lejuge d'instruc-
tion, .qui le suivit de très près.
Celui-ci, après avoir procédé aux premières cons-
tatations, chargea les docteurs Montalègre et Nolé
de procéder à 1 examen et à l'autopsie du cadavre
Les médecins firent d'abord l'autopsie de la tête
si bien respectée par le feu que lés cheveux' étaient
:encore adhérentes. Ils constatèrent deux blessures
1'une,derrière la tête -et à gauche leur parut être le
résultat d'un coup, violent produit avec un instru-
ment tranchantassez lourd et qui avait occasionné
de nombreuses fractures audessous de la plaie.
Elle devait entraîner une mort rapide.
L'autre située à la région temporale droite avait
été produite par un. coup porté l'aide d'un instru-
ment contondant avec une violence telle que la mort
en avait été -le résultat instantané.
Ces graves constatations rapprochées de la décla-
tion faite par Mitron que personne n'aurait pu sans
lui s introduire dans le château, ne pouvait laisser
aucun doute sur la culpabilité de ce domestique.
Interrogé, il soutint qu'il n'avait pas,donné la
mortà .a M. de la Tombelle, et raconta que s'étant
levé pour aller à la pêche, il avait senti une forte
-odeur de brûlé, et qu'étant monté au second étage,
il avait constaté que son maître n'était pas dans sa
chambre, et ne s'était pas, couché; il ajouta qu'ayant
voulu pénétrer dans son cabinet de trarail, au pre-
mier, il en avait été empêché par la fumée, et que,
voyant alors le château menacé d'un incendie, il était
allé donner l'éveil et appeler du secours mais ce;
récit étant repoussé par toutes les données déjà re-
cueillies et surtout par les constatations médicales
Mftron fut arrêté et conduit à.,Cintegabelle.
Le lendemain, des perquisitions firent retrouver
dans-une remise ses vêtements maculés de sang .et
une hachette portantaussi des tachés de sang.
Ayant donné de la présence du sang sur-ces objets
des explications inadmissibles, et ayant .même mis
sur le compte d'une hémorrhagie nasale, de nom-
breuses taches sanglantes trouvées sur les draps de
son lit. Mitron pressé par les observations du ma-
gistrat, finit par s'écrier « C'est moi qui l'ai fait!
Il raconta alors qu'à la suite d'une altercation vio-
lente avec son maître et dans laquelle celui-ci l'au-
rait frappé, il était allé dominé, par la seule colère,
Feuilleton <îi 4 pars 1874
LE ROI DE CORSE
âvfÀîlTîï.-lIS RIVALES
CHAPITRE III
lues derniers jours
Suite
C'est un autre pareil alors. Est-ce un
bâtiment corse ?
Je n'ai jamais pu m'assurer de son pa-
tion.
Au moins, est-ce un ami ?
Ohi pour cela je suis sûr que non.
Jlenée regarda Frédéric un peu surprise,
înais le j etine homme n'avait pas l'air inquiet.
G est un bâtiment fée, reprit-il en riant.
M. de Lèwen,,vous plaisantez.
Je suis sérieux, madame. Voulez-vous
me permettre d'appeler mon domestique?
vous jugerez par vous-même de reflet que
lui produira le seul souvenir de ce bâtiment
Vousn'avezpas d'inquiétudes au moins?
Pas la moindre. Ce navire est seul, et
nous avons cinq bâtiments; il n'aurait pas la
témérité de nousattaquer. C'est, du reste,un
voilier de' course plutôt que de combat il
i liMtés. en observation, d'après toutes proba-
s'armer d'une hachette et que remonté dans l'appar-
tement de M. de la Tombelle presqu'aussîtôt, il l'a-
vait frappé par derrière -avec le manche de l'instru-
ment, mais plus tard pressé de nouvelles questions,
il fit successivement de nouveaux aveux et reconnut
qu'il l'avait assassiné dans le but unique de le voler.
Il conduisit alors les magistrats instructeurs à
une écuyie où il avait caché dans une cassette une
somme de 3,110 fr. dérobée par lui après l'assassi-
nat. Il ajouta qu'il avait été secondé dans la per-
pétration du orime par le nommé Lasserre, Pierre,
charpentier, lequel travaillait souvent à Ampouillao.
Celui-ci fut arrêté et des perquisitions faites à son
domicile permirent de constater que sa femme n'a-
vait, dans la matinée du même jour, parmi une
grande quantité de linge 'sale trouvée chez elle, les-
sivé et lavé que les seules chemises de son mari.
Le lendemain dimanche, Philippe Le Vaineur
tenta de se suicider; il avait attaché son mouchoir
au crochet d'une fenêtre de la chambre de sùreté-.
dans laquelle il était détenu' et se disposait à s'é-
trangler, mais les gendarmes chargés de le garder
purent arrêter ses préparatifs.
Ramené à Ampouillac, Philippe Le Vaineur et
Lasserre furent confrontés entre eux, puisunis en
préence du cadavre de M. de la l'ombelle.
C'est alors que Philippe Le Vaineur fit connaître
toute la vérité. Il déclara que, depuis la mort de
Mme Gueyraud et même antérieurement, c'est-à-
dire avant le mois dé janvier 1873, Lasserre l'avait
maintes fois invité à s'emparer de la bourse de ses
maîtres; que, notamment, quelques jours avant
l'arrivée de M. de la Tombelle, Lasserre lui. dit, en
parlant de ce dernier « Il va porter de l'argent, il
faut nous en emparer; et .qu'enfin le mercredi 15
octobre, Lasserre vint le trouver à Ampouillac, à
six heures du soir; et qu'il fut entre eux convenu
que le lendemain, dans la soirée, ils s'empareraient
de l'argent de M. de la Tombelle.
Lejeudi, à huit heures un quart, continua Philippe
Le Vaineur, il ouvrit la porte extérieure de la cui-
sine et fit entrer Lasserre dans le château. « Com-
ment ferons-nous? fit Lasserre. Je me charge,
dit Mitron, d'aller chercher l'argent, mais non de
prendre monsieur, parce qu'il est trop fort. Vous
en chargez-vous vous-même. » « Si encore j'as
vais une hache reprit Lasserre. » « Si vous en
voulez une, il y a une hachette à la remise, répliqua
Mitron. Allez la chercher.
Mitron, raconte alors qu'il alla dans la remise hors
du château chercher une hachette, qu'il remit à Las-
serre, et que tous les deux, après avoir quitté leurs
chaussures, ils montèrent à pas de loup au premier
étage, Lasserre marchant le premier, armé de l'ins-
trument.
M. de la Tombelle lisait dans un cabinet devant
la table, ayant le dos tourné à la porte, qui était ou-
verte comme il était quelque peu sourd, il n'enten-
dit pas leurs tas. Lasserre le frappa sur la tète avec
la hachette. Le sang de sa victime jaillit aussitôt~en
gerbes, et M. de la Tombelle s'inclina sans pousser
un cri.
Comme il iaisait encore quelques mouvements,
Lasserre lui porta un second coup et si violent que
la victime tomba sur le parquet renversant dans sa
chute la table et la lampe. Puis, pendant que Mitron
soulevait le corps, Lasserre prit dans une des poches
de M. de la Tombelle un trousseau de clefs qu'il
lui remit.
Mitron monta au deuxième étage, ouvrit à l'aide
de ces clefs l'armoire à glace de M. de la Tombelle,
s'empara d'une somme de deux mille francs en bil-
lets de banque, de onze cent dix francs en or, et eut
la précaution de laisser dans le petit panier conte-
nant ces valeurs une liasse de dix billets de banque
de cent francs afin de détourner tous les soupçons.
Dans la crainte ensuite que s'il remettait la somme
soustraite à Lasserre celui-ci refusât de la partager
ou, que dans le cas contraire, il ne le compromît et
ne se compromît lui-même en montrant qu'il avait
beaucoup d'argent, il cacha ce qu'il venait de voler
derrière une porte, et étant redescendu au premier
étage, déclara à Lasserre qu'il n'avait rien trouvé.
Ce dernier voulut voir l'intérieur de l'armoire à
glace il monta au second, et ne put pas trouver les
billets de banque qu'y avait laissés Mistron. « Nous
avons bien travaillé pour rien » s'écria alors Las-
serre. « Sans Tous, je ne l'aurais pas fait 1 répfi-
qua Mitron.
Après quelques librations la cuisine, Lasserre sor-
tit du château avec Mitron. Ils allèrent fumer sur
les bords de l'Ariége.
Comprenant 'alors qu'ils geraient découverts, ils
résolurent de brûler le (corps de M. de la Tombelle,
afin de faire disparaître les traces de leur crime. Ils
rentrèrent dans le château, et aprèsavoir entouré le
cadavre de papiers, ilsymirent lefeu. Puis Lasserre
s'éloigna d'Ampouillac.
A une heure du matin, Mitron s'assura que l'in-
cendie était bien allumé. C'est à ce moment que le
batelier Sau avait senti une forte odeur d'os cal-
cinés.
A deux heures, Mitron ne pouvant plus pénétrer
dans la chambre, et convaincu que l'oeuvre de des-
truction était achevée, alla donner l'éveil à Daudé
et à Pampuza.
A cette déclaration si ferme et si précise, Lasserre
a opposé des dénégations énergiques. Mais lesaveux
de Mitron sont confirmés à chaque pas de cette lon-
Bernard n'avait pas eu l'occasion de se
montrer depuis qu'il avait quitté la Corse
avec son jeune maître, ce qu'il'n'avait garde
de regretter. Le brave garçon était modeste,
et l'obscurité ne lui pesait nullement. Il
s'empressa à l'appel de Frédéric.
Te souviens-tu, demanda celui-ci, de la
galère aux voiles rouges de la reine des
vagues?
Si je m'en souviens exclama le mal-
heureux.
.Et il devint livide.
La reine'des vagues! dit Renée; mais
c'est un titre charmant, cela; on dirait celui
'd'une déesse.
Regarde, Bernard, reprit Frédéric, en
désignant la longue vue, et dis-nous ce que
tu verras.
Bernard obéit, mais il se recula aussitôt en
jetant un cri, malgré la présence de la reine.
Il regarda Frédéric d'un air consterné. Ses
jambes tremblantes ne pouvaient plus le
soutenir.
Qu'a-t-il donc? demanda Renée un peu
enrayée de cette épouvante subite.
Eile se rassura au sourire de Frédéric.
Eh bien! fit celui-ci.
C'est elle balbutia Bernard qui se re-
mettait peu à peu. Ah monsieur, est-ce
que) le diable voudrait prendre sa revanche,?
-Il perdra encore, sois-en sûr.
Je l'ai vu si près de gagner que je vou-
drais bien lui voir perdre le goût du jeu. dit
Je-nauvrAtiomme en hochant la tête.
gué information, et c'est vainement que Lasserre
s'efforce d'en repousser l'autorité.
C'est ainsi qu'il a d'abord invoqué plusieurs alibis
dont la fausseté a été successivement démontrée par
les plus sérieux témoignages. Il a, en premier lieu
soutenu que durant la nuit du crime il était au lit
avec sa femme»
Le lendemain il déclara qu'après réflexion il se
souvenait que dans la soirée du 16, après avoir soupé
avec sa famille et être allé chez Cadot, maçon à Cin-
tegabelle, il avait jodé au café de Paris avec les
nommés Laubiès Jean, domestique, et Gilet Clément,
maçon, jusqu'à onze heures du soir.
Puis ces témoins ayant affirmé que ce n'était pas
la soirée du 16 qu'ils avaient passé au café de Paris.
Lasserre essaya de soutenir qu'à l'heure du crime il
était à Cintegabelle, à l'auberge tenue par le sieur
Paris Joseph à table avec celui-ci, la femme Paris
et le frère de cette dernière Pugibet Antoine..
Ces derniers, confrontés avec Lasserre, oppo-
sèrent à ses allégations les plus énergiques démen-
tis l'accusé persista malgré ces témoignages, ajou-
tant qu'il était assis à table, entre la femme Paris et
son frère, et que le sieur Paris était en face do lui.
Le 10 novembre U déclara à M. le juge d'instruc
tion que le 16 il était allé, à sept heures et demie du
soir, au café tenu par le sieur Michaud, menuisier,
et qu'il y était resté jusqu'à huit heures et demie en
compagnie d'une dixaine de personnes, dont il fit
connaître les noms*
Convaincu de'mensonge par ces nouveaux témoins,
Lasserre déclara que la douleur que lui avait causé
la mort de M. dela Tombelle avait tellement troublé
son esprit qu'il ne savait plus ce qu'il disait]
C'est alors que -revenant à sàn premier alibi, il dé-
clara qu'après être allé Cadet. il était rentré
chez lui à sept heures un quart et s'était couché, et
ici encore il se trouve confondu par le plus puissant
et le plus précis des témoignages. 1
Le sieur Proudhon Raymond, brigadier des can-
tonniers, demeurant à Gintegâbelle, dans une mai-
son voisine de celle de Lasserre, a vu celui-ci ren-
trant chez lui pendant la nuit du crime, vers deux
heures ou deux heures et demie du matin, il était
dans la rue, il portait une lampe à pétrole dans la
main quand Lasserre passa à cinq ou six pas
de lui.
Il demanda à celui-ci d'où il venait à cette heure,
et celui-ci, troublé par cette interpellation, lui ré-
pondit seulement: « Eh! eh! Proudhon, insistant
et s'approchant plus près avec sa lanterne, Lasserre
répondit: « De me promener. »
•Lasserre soutient, cependant, qu'il n'est pas sorti
pendant cette nuit, et que Proudhon se ^rompe*
Ce n'est pas tout. Un mètre de charpentier à cinq
lames en bois avait été trouvé en partie consumé
par le feu entre les jambes du cadavre. M. de la
Tombelle n'en possédait pas de cette natuTe,'et ce
mètre ne pouvait appartenir qu'à l'assassin qui l'a-
vait laissé tomber par mégarde.
Lasserre a compris toute la portée de cette décou-
verte accusatrice, aussi soutient-il qu'il n'a pas eu
de mètre à cinq lames depuis plus de huit ou dix
ans, Mais huit témoins lui donnent sur ce point un
démenti et affirment au contraire que, à des épo-
ques très récentes, ils lui en ont vu un absolument
semblable à celui trouvé près du cadavre.
Lasserre chercha alors à expliquer comment un
mètre à cinq lames a pu être trouvé auprès du ca-
davre. Il prétend que le menuisier Arnaud Michaud
avait, pendant le mois de juin dernier, laissé un
mètre à-cinq lames à Ampouillac, et que ce menui-
sier le chargea de le lui rapporter. Il ajoute que
Mitron lui déclara même qu'il avait trouvé ce mètre
etque des ouvrières travaillant au château l'y avaient
vu.
Mais Michaud, Mitron et ses ouvriers opposent
encore à ces déclarations le démenti le plus formel.
Enfin dans la matinée du 16 octobre, Lasserre se
trouvant à Ampouillac offrit à Pampuza de faire le
cercueil de M. de la Tombelle, et demanda avec une
insistance dont le témoin fut surpris à voir le cada-
vre pour. en prendre les mesures. Peut-être voulait-il
reprendre le mètre qu'il avait laissé tomber en com-
mettant le crime..
Mais la permission ne lui fut pas accordée.
A toutes ces preuves si fortes de la culpabilité de
Lasserre viennent se joindre d'autres faits qui çorifir-
ment pleinement les révélations de Mitron.
Deux perquisitions^uccessiyes avaient été faites
chez Lasserre. Dansai première on ne trouva que
des chemises fraîchement lavées de Lasserre, dans
la seconde perquisition les magistrats découvrirent
une casquette en velours noir; que Lasserre a bien
reconnu être la sienne, mais qu il a déclaré n'avoir
pas portée depuis deux ou trois mois. Or, cette cas-
quette est non-seulement reconnue par Mitron
comme étant celle que portait Lasserre la nuit du
crime, mais -la femme du maçon Cadot, chez lequel
Lasserre alla après son souper le 16 au soir, affirme
qu'elle la reconnaît pour l'avoir vue, ce soir-là, sur
la tête de celui-ci.
Lasserre avait prétendu n'avoir qu'une seule
blouse, celle qu'il portait sur lui. La deuxième per-
quisition a également amené la découverte d'une' se-
conde blouse qui portait les traces d'un lavage
récent.
Lasserre a bien soutenu que ne, la portant plus
depuis longtemps, il ne se rappelait plus l'avoir*
Est-ce que le navire vient toujours vers
nous? '1
'En droite ligne, monsieur.
Je voudrais bien le voir, moi aussi, dit
Renée. Est-ce possible, M. de Lewen ?
Tout ce que vous désirez doit être-pos-
sible, madame, à plus forte raison une chose
aussi simple que celle-là.
La future reine de Gorsé-regarda à son tour.
Oh! s'écria-t-elle, que c'est donc joli! la
reine des vagues a un navire digne de son
nom, M. de Lewen. Ces voiles pourpres, cet
or qui brille partout, tout cela est d un effet
merveilleux. C'est ce beau navire qui vous
effraie si fort, Bernard?
Ah madame, ce beau navire doit ap-
partenir au diable.
Mais non puisque c'est une femme qui
le dirige. Je suis sûre qu'elle est jolie cette
reine des vagues.
~> Je n'ai jarqais eu l'honneur de la voir,
dit Frédéric.
Vous disiez tout à l'heure, M. de Lewen,
fit Renée en s'armant de son plus joli sou-
rire, que l'exécution de tous mes désirs doit
être possible.
Je le répète, madame.
Eh bien !'je voudrais voir la reine des
vagues. C'estunerivale, entendez-vous, puis-
qu'elle se proclame reine des eaux dans mon
royaume. Je veux et je dois la connaître.
Le navire était maintenant visible à l'œil
il glissait sur les vagues comme un jouet
d'enfant, et û&venaitj)lu$ brjllant à mesure
hiais Mitron la reconnaît positivement à un signe
distinctif particulier comme étant celle que Lasserre
portait dans la nuit du 16 au J7.
Il y a mieux encore que tout cela. Ce sont de véri-
tables aveux faits par Lasserre. D'abord lorsque,' le
18, celui-ci apprit a Ampouillac que Mitron avait fait
l'aveu de son crime, il porta ses deux mains à la
tête, frappa le sol du pied, et s'écria Ah! le mal-
heureux s et il fondât en larmes.
Témoin de sa vive émotion, Michaud dit à l'un de
ses ouvriers c Voilà l'affaire, » exprimant par ces
mots sa conviction de la cilipabiltté de Lasserre. En-
fin Lasserre a positivement avoué son crime à Paris
(Antoine), Paillé (Victor) et Jean (Paul), dit Balaché,
détenus avec lui dans la prison de Mouret.
« Je fis sauter la tête au baron, dit-il à Paris, le
3 novembre dernier'; je ne manquerai pas le juge
d'instruction et son camarade,
Rendant les premiers jours du mois^ de décembre,
il fait un récit assez complet du crime a Paille, ajou-
tant que c'est 'Mitron et non pas lui qui a frappé
M. de la Tombelle, et que c'est Brus qui les a pous-
sés à commettre cet assassinat.
Dans une.autre circonstance, il répond à Balaché
qui' lui disait que Mitron l'accusait d'avoir tué M. de
la Tombelle « et lui n'a-t-il rien fait! le sang lui mon-
tait jusque-là » et montrant en parlant ainsi son pied
avec sa main, il indiquait que les souliers de Mitron
avaient été dans le sang jusqu'à moitié semelle.
Confronté avec ces trois témoins qui n'ont nul in-
térêt à l'accuser, Lasserre a vainement soutenu que
leurs déclarations étaient mensongères.
Quelques jours avant le crime, le 12 octobre, Las-
serre avait proposé au sieur Prat Paul, charpentier,
de'l'associer avec lui pour leurs travaux, et lui avait
'dit qu'il aurait l'argent nécessaire pour leur associa-
tion, parce qu'il devait toucher dans trois ou quatre
jours trois ou quatre cents francs qui lui étaient dus
pour des travaux faits à Ampouillac.
Lasserre a vainement essayé, malgré les affirma-
tions contraires et énergiques du témoin, de soutenir
qu'il n'avait parlé à Prat que d'une somme de deux
cent trente francs, etn'avait indiqué comme échéance
que la Toussaint'et non l'intervalle de trois-ou qua-
Ainsi se trouve établie jusqu'à l'évidence la cuit
pabilité de Lasserre. D'ailleurs, ses antécédents
sont très mauvais, sa réputation à Cintegabelle est
détestable, Il dissipait continuellement le produit de
son travail dans les, auberges et les cabarets.
Le sieur Dargent, cultivateur, rapporte qu'il lui a
entendu dire au café Paris, en 1870, que les grands
était cause de tous les malheurs, .qu'il avait trois
guillotines, qu'il voulait les porter à Paris et les faire
fonctionner,
En-, conséquence, sont accusés, etoi
L'audience continue.
DEPARTEMENTS
On nous écrit de Dijon qu'une fête très
brillante va être donnée dans cette ville, au
profit des pauvres, par les comptables et les
employés de commercé.
L'administration des chemins de fer de
Paris à Lyon et à la Méditerranée nous
adresse la note suivante
« Le 'train omnibus n° 28, parti de Mar-
seille le 1er mars à dix heures, trente-cinq
minutes du soir, à déraillé près de Grave-
son, entre Tarascon et Avignon, vers deux
heures du matin. Sept personnes ont été
blessées mais une seule grièvement. La
cause du déraillement n'est pas encore
connue..
Le MANUEL DU VOLONTAIRE D'UN AN dans LA
CAVALERIE, d'après le programme fixé par le
règlement du 7 février 1873,-pour les examens
de fin d'année, par MM. de Ghaiendar et de.
Breuil, capitaine au 9erégiment de hussards,
ouvrage également recommandé aux sous-
officiers, publié par la Réunion des officiers,
vient de paraître à la.librairie Firmin Didot
frères, 56, rue Jacob, à Paris, en 1 vol. in-18'
Prix; 3 fr.
Ce manuel, accompagné de nombreuses
figures, comprend les cours d'administra-
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préliminaires de géométrie, de topographie,
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L'emploi habituel du Sayon-Royal de Thri-
dace de Violet, exerce sur la peau des mains
et du visage une influence salutaire, les célé-
brités médicales en conseillent l'usage.
-In m ensflbiïisateur SSescliesme. Extraction
et posé de dents sans douleur, 45, rue Lafayette
que le soleil pâlissait davantage. On le voyait
grandir à chaque instant.
Il a deviné votre désir, madame; regar-
dez-le accourir vers vous.
Marianne venait de rejoindre sa sœur sur le
pont.
Bernard s'était retiré à quelques pas, sans
quitter des yeux le navire qui s'approchait
toujours..
Renée apprit'à sa sœur ce qu'elle savait de
la reine des vagues, pendant que Frédéric
reprenait sa placé à la lunette.
Ce navire est un croiseur, dit-il, mais un
croiseur qui a des secrets à garder. Il n'a pas
la moindre ouverture; les gens qui vivent
là-dedans doivent avoir des yeux de chat ou
de tigre.
Et les rameurs? demanda Marianne.
Ils sont à découvert sur une galerie qui
fait le tour du bâtiment. Certainement, il y a
là quelque chose à cacher.
Les deux sœurs regardèrent à leur tour.
La galerie est dorée comme un balcon
du Louvre! s'écria Renée.
Commandant, -dit Bernard, il n'avance
plus; je crois même qu'il prend une autro.
direction.
Quel malheurl fit Renée avec dépit. La
reine des vagues n'est plus sur le pont. Je
la verrais d'ici; j'en suis sûre.
S'il cesse de venir à nous, nous irons à
lui. Le voulez-vous, madame
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