Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 mars 1874 03 mars 1874
Description : 1874/03/03 (Numéro 4085). 1874/03/03 (Numéro 4085).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592120q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
3
II y a quelques jours, une réception d'offi-
!iers avait lieu à la pension des lieutenants
1, un des bataillons du 38e de ligne campé à
3athonay. Soit oubli, soit tout autre motif,
M. Muchelli, lieutenant, n'avait pas été in-
vité.
A onze heures et demie du soir, ce dernier
rencontra au camp, avec plusieurs autres of-
» liciers, le président de la table, M Cerest,
lieutenant, auquel il adressa de vifs ropro-
;hes, et qu;il insulta.
Mis en demeure dese rétracter, M. Muchelli
répandit par des outrages. M. Cerest donna
alors un soufflet à -M. Muchelli qui, tirant
un revolver, fit feu s.ur M. Cerest.
La balle frisa seulement la moustache de
:et officier.
M Muclielli, qui avait disparu, est venu
se constituer prisonnier.
L'AFFAIRE
DE Là BASTIDÊ-BESPLAS
SOUVENIR JUDICIAIRE
xxni
Le matin de la première audience,Audouy
avait ramassé, au seuil de sa cellule, un pa-
nier qu'une main inconnue avait glissé sous
la porte. « Au nom de Madeleine, intimait ce
billet,' silence Grimace en était l'auteur.
Bien qu'imparfaitement rétabli, l'ardoisier
avait voulu savourer le spectacle des tortures
qu'allait endurer son rival, le criminel par
amour, cloué sur le banc d'infamie. Un souci
le rongeait, pourtant celui de voir Audouy
déclaré hors de cause. Aussi, mettant à son
profit son séjour à Foix, Grimace s'était-il
abouché avec Maria Delmas qu'une assigna-
tion avait rappelée de Marseille, et dont la
rumeur publique désignait la déposition
comme devant sauver l'hercule.
Les formalités usuelles remplies, ce fut au
milieu d'un silence solennel que Maria Del-
mas s'exprima en ces termes
Messieurs, le 25 février, j'ai vu Audouy
dans la matinée. J'ai déclaré dans l'instruc-
tion qu'il était revenu le soir.
Elle hésitait on entendait ses dents cla-
quer.
Eh bien ? intErrogea le président.
Eh bien t reprit lentement le témoin, je
me suis trompée. Depuis, j'ai rappelé mes
souvenirs. Ce soir-là, Audouy n'est pas
venu chez moi.
Une sensation prolongée suivit ces paroles.
En une 'minute, Maria Delmas venait de se
venger des longs mois de dédain dont Gri-
mace lui avait dévoilé les causes.
Audouy était atterré.
LE président, à Maria Delmas. Dans l'ins-
truction vous avez soutenu avec force le contraire
de ce que vous déclarez aujourd'hui.
R. J'étais sincère. Mais maintenant je me souviens
ce n'est pas le 25 qu'Audony a soupé chez moi.
M. LE PROCUREUR GÉNÉRAL. Alors, Oll VOUS avez
menti dans l'interrogatoire que vous a fait subir M.
le commissaire central'à Marseille, ou vous mentez
aujourd'hui?
LE témoin. Je croyais dire la vérité. Je ne
sais pas comment cela .s'est fait. Il n'yna d'exact
que ce que je viens de dire.
audody. Elle ment! Tout le monde ici dit des
Mensonges Je n'ai trempé dans rien. Faites ce que
vous voudrez. Le bon Dieu, voyez-vous, il est là
sur la croix et la justice aussi. Je compte sur eux
h. LE PRÉSIDENT. Parlez, dites ce que vous sa-
vez. Il y va de votre tête, songez.y!
abdouy. On me couperait en deux qu'on ne
trouverait rien. Té! croyez-vous quejeceux garder
de la canaille dans mon estomac ? Latour est là
pour vous dire que je n'ai pas connu ces messieurs.
D. Ces messieurs. Qui? Allons, parlez
R. Eh Latour. ou d'autres. Enfin, je n'ai connu
personne de rien..
LATOtjs. se levant brusquement. Audouy, s'écrie
Latour 1 Latour 1 pourquoi'? M'a-t-il vu? S'il m'a vu,
qu'il le dise Dans son intérêt, et pour la vérité, je
fengage faire luire les coupables s'il les connaît
Oui, la cour aura égard à sa position, et comme ré-
vélateur, on pourra certainement adoucir sa peine.
Oui, s'il sait quelque chose, qu'il le dise à la société!
On dit qu'il vivait avec des ours, des hyènes, des
loups. Eh bien je préférerais avoir connu ces bê-
tes sauvages que non pas avoir connu Audouy, si les
charges que j'ai entendues sont vraies. Mais qu'il ne
Feuilleton du, 3 Hais
m 2c PARTIE. -LES RIVALES
CHAPITREIII
Les derniers jours
Suite
Quand il se releva après plusieurs jours de
prostration complète, il se vit en face de deux
voies extrê.mës, Marianne l'ayant fait renon-
cer à la mort: le cloître ou le plaisir. Il hé-
sita. Un hasard le jeta jlans le plaisir, il y
trouva l'ivresse et l'engourdissement; c'est
tout ce qu'il demandait à l'heure présente.
Ce lour-là même, toute cette cour folâtre
de j eunes femmes, qu'emmenait avec elle Re-
née deLeschelles, s'embarquait pour la Corse,
le nouveau' royaume, l'ile de leurs rêves, l'in-
connu merveilleux, l'Eldorado promis à leurs
naissants désirs, à leur ambition d'adoles-
centes.
Le bâtiment royal, l'Indépendant, quitta
Marseille par un de ces premiers jours d'Au-
tomne. si pleins de mélancolique douceur et
de tendre poésie. Une brise légère et tiède
apportait a l'atmosphère les émanations de la
terre de France, si féconde et si parfumée en
ces tarages du midi; une brume transparente
me nomme pas..Qu'il y réfléchisse. Audouy laissera-
t-il immoler des âmes innocentes ?Et,je'le répète, que
Latour est innocent; s'il faut'une victime, eh bien,
prenez-le tout de même
m. LE président. Eh bien! Audouy, vous enten-
dez l'adjuration., de votre coaccusé ?
audody. -r? Ah! monsieur le président, c'est bien
malheureux, innocent comme je suis, de n'avoir pas
assisté au crime!
M. LE président/ aveo-étonnement. Pourquoi?
audouy. Té! parce que je dirais ce qui s'est passé.
La cause touchait à son terme. On en-
tendit les réquisitions de MM. Léo Dupré
et Pouradier-Dutheil, les plaidoiries de Mes
Jofirès et Laborde.
Avant, de clore les débats
M. LE président. Accusé Latour, avez-vous quel-
que chose à ajouter aux paroles de votre défenseur?
LATOUR, violemment. Je défie qu'on donne une
preuve contre moi, les témoins ont impudemment
menti l Si ;pus me condamnez à mort, on me char-
géra de fers, mais m'empêchera-t-on de me manger
la langue et de dévorer la chair de mes bras et de
m'ouvrir les entrailles ? Si pareille chose arrivait
vous seriez indignés, Jacques Latour aurait la cou-
ronne du martyr, et vous, MM. les jurés, le cachet
de l'infamie!
m. LE président, -r- Accusé Audouy. avez-vous
quelque chose à ajouter pour votre défense?
AUDOUY, d'un ton placide. Moi, je ne sais rien.
M. le président prononce son résumé. Ce
remarqu ble exposé s'achève sur ces mots
Le crime a été accompli par plus de deux
complices. Des coupables ont échappé.
Un jour, ayons-en l'espoir, tous les assassins
du château-de Baillard seront livrés à lajus-
tic?. »'
Le verdict du jury est affirmatif sur toutes
les questions pour Latour, affirmatif avec
circonstances atténuantes pour Audouy. La-
tour est condamné à la peine de mort; Au-
douy aux travaux forces a perpétuité.
En entendant sa sentence, l'évadé s'écrie
tragiquement
Eh bien! allez faire dresser la potence!
Le saltimbanque esquisse un geste théâtral.
Les gendarmes les entraînent L'omnibus
des prisonniers stationne dans la cour; com-
me ils y prennent place, Latour dit à,.Au-
douy
Parle, maintenant, parle, tu n'as plus
rien à crainare.
Andouv sanglotte les gens de l'escorte,
l'entendent murmurer à deux ou trois re-
prises « Et les autres! 1
A la lecture de l'arrêt, Grimace perdu dans
la foule, avait étouflé un cri de joie sauvage.
Sans tarder davantage, il regagna Montes-
quieu.
Madeleine ne vivait plus.
Jusqu'alors, l'ardoisier avait dû contenir
la raRe qui le dévorait. Il pouvait parler en-
fin Se campant devant sa femme, les poings
serrés, les sourcils contractés, les yeux in-
jectés de sang.
Ton amant va passar le reste de sa vie
au bagne! éclata-t-il.
Madeleine, égarée, écoutait sans compren-
dre. Grimace reprit
Tu l'aimais bien, l'hercule. Etpuis-
que tu ne dois plus le voir,-il t'importe peu
de mourir.
ilbondit, et ses mains noueuses se crispè-
rent autour du cou de Madeleine. Rendue à
la réalité par cette brusque agression, la maî-
tresse d'Audouy se débattit avec toute l'im-
pétuosité d'une femme robuste, luttant con-
tre un homme affaibli par la soUÛrance.
D'une poussée vigoureuse, elle cloua contre
la muraille le bandit, dont la blessure se
rouvrant à ce choc, laissa échapper un flot
de sang noirâtre.
Les doigts de Grimace lâchèrent prise, s'é-
garèrent comme au hasard sur le visage de
la malheureuse. et les deux pouces de
l'ardoisier s'enfoncèrent dans les yeux de
Madeleine. Elle s'affaissa inerte sur le sol :-̃
Lorsque, quelques heures plus tard, elle
se réveilla aveugle, Grimace se tordait
daiis les affres de l'agonie l'hémorrhagie l'a-
chevait.
La cour d'assises avait rendu son jugement
le 26 août. Le 10 septembre, l'échafaud se
dressait pour Jacques Latour, sur le champ
de foire de Foix. Le misérable, en marchant
au supplice, injuriait la foule, mordait ses
gardiens et hurlait « Vive la mort D Au
moment où la tête du forcené roulait dans le
confondait le ciel et la terre, qu'elle semblait
couvrir d'un même voile.
Au moment où le vaisseau quitta le port,
les jeunes filles, qui voyaient pour la pre-
mière fois le grand spectacle de l'Océan,
étaient toutes sur le pont, diversement im-
pressionnées, mais silencieuses à cause de la
présence de leur reine. Marianne, comme
toutes les âmes tendres, éprouvait l'envie de
pleurer, et remerciait Dieu de la douce émo-
tion qu'elle ressentait.
Frédéric, à l'arrière du bâtiment, regardait
du côté de la Corse, comme s'il interrogeait
l'horizon. Sa grande et belle taille se dessi-
nait dans l'azur du ciel, avec une noblesse
qui semblait attester sa supériorité de race et'
de nature. Sachevelure épaisse, soulevée par
le vent du matin, dégageait son front large,
qu'un rayon de soleil levant éclairait douce-
ment. Son regard, perdu dans l'espace avait
des reflets étranges, ses lèvres ouvertes aspi-
raient avec avidité l'air pur qui venait de
l'est, du côté de l'ile. Ce qui se passait à ses
pieds n'existait plus pour.lui; il vivait au
loin, et.son rêve, espérance ou foi, envoyait
à son front un reflet de son âme qui le laisait
resplendir.
Marianne regarda Renée. L'enfant admi-
rait et souriait. mais ce n'était point l'es-
pace, ce n'était point le ciel, ce n'était point
la Méditerranée qu'elle regardait 'Je son œil
avide et charmé: c'était Frédéric de Lewen.
Marianne tressaillit.
Que tout cela est beau, n'est-ce Basait-
panier, expirait sur ses lèvres la dernière
note d'un couplent, abominable parodie, en-
tonné pendant l'ascension des degrés de la
plate-forme
Allons, allons, pauvre victime;
Ton jour de mort est arrivé
Contre toi de la guillotine
Le couteau sanglant est levé
Audouy fut transporté à la Guyane. Il a
succombé, dans ce pays. aux suites d'une
maladie contractée peu après son arrivée.
Marius avait réussira gagner l'Espagne, ou.
il demeura longtemps cache.
Vers la fin de 1864, Madeleine quittait le
pays., après avoir réalisé l'héritage de Gri-
mace.
Comme elle s'en allait, vieille, courbée en
deux, pâle et défigurée, Pierre Barrué, le
cordonnier, qui avait recueilli Corbeau, se
sentit pris de pitié:
La pauvre aveugle a plus que moi be-
soin d'un chieü, remarqua-t-il.
L'infirme emmena la-bête, ou plutôt Cor-
beau emmena Madeleine: Le compagnon de
la victime servait de guide à la veuve de l'as
sassin
Ce récit serait incomplet si nous n'ajou-
tions pas que les habitants de l'Ariége res-
taient persuadés qu'à de prochaines assises
l'affaire de La Bastide de Besplas recommen-
cerait avec de nouveaux accusés.
fies préoccupations publiques n'ont jamais
cessé de s'attacher à ces complices ignorés
1 dont quelques vagues indices avaient révélé
la trace.
Elles se perpétuaient avec une telle inten-
sité qu'il s'en fallût de peu, en 1867, .qu'un
dentiste ambulant, Sallot, dit le Casque de
fer, ne devint'la triste.victime d'une erreur
judiciaire.
La justice, depuis, est restée en jgveil. Ja-
mais elle n'a perdu de vue les événements du
château de Baillard, quand, au mois d'octo-
bre dernier, à quelques lieues de distance,-
un autre château devenait le théâtre d'un
crime rappelant la tragédie de La Bastide.
S'il est vrai que les criminalistes expéri-
mentés retrouvent dans un meurtre^Testam-
pille du meurtrier, le cachet qui lui est pro-
pre, les magistrats de la Haute-Garonne ont
nu, à juste titre, se croire sûr la voie d'une
découverte inespérée.
Quoi qu'il en soit, l'analogie qui rattache le
crime d'Ampouillac à celui de La Bastide ne
sera pas l'un des moindres éléments d'émo-
tion du procès dont les débats s'ouvrent au-
joud'hui, lundi, à Toulouse. A.-J. DALSÈMEi!
ÉTRANGER
A la suite de débats qui on duré pendant
cent quatre vingt-huit séances, le nommé Ar-
thur Orthon, qui réclamait le titre et la for-
tune des Tichborne, a été déclaré coupable
de faux par la cour du banc de la Reine.
Il a été condamné à quatorze ans de tra-
vaux forcés.
bonne pour les fonds publics.
Le 3 0/0 a baissé de 10 c., à 58 95, et le 5
de 20 c., à 93 20, le libéré comme le non libéré.
Cette faiblesse, occasionnée d'abord par la
pénurie des affaires, a été accentuée, le der-
nier jour, par les ventes de ferme que la
réponse des primes de la fin du mois a pro-
voquées.
Les transactions ont été plus animées sur
les fonds étrangers que sur les fonds fran-
çais, et notamment sur les fonds espagnols,
turcs et péruviens.
Les Rentes espagnoles ont commencé par
s'améliorer, sur la bonne tournure que pa-
raissent prendre les négociations financières;
puis elles ont fini par se déprécier de nou-
veau; à la suite des dernières nouvelles mi-
litaires.
Les valeurs ottomanes ont subi 1 influence
elle pour tirer sa sœur de sa contemplation.
Renée se retourna. Son sourire était serein
et joyeux; c'était toujours celui de la pen-
sionnaire de Chevreuse. Marianne fut rassu-
rée. Pourquoi donc avait elle tremblé? Elle
n'aurait pu le dire.
Oui, répondit Renée. Et lui, regarde
donc, ma sœur, ne dirait-on pas le dieu des
eaux, commandant en maître dans son em-
pire ?
Décidément, la future reine de Corse n'a-
vait admiré qu'un tableau mythologique.
Fouetté par une douce brise, l'indépendant
et les quatre galères armées qui l'accompa-
gnaient, couraient à pleines voiles vers la
nouvelle patrie.
CHAPITRE IV
Une bs?îitaîo «ïéelara.fcîom de
guerre,
Il y avait sur le pont du bâtiment royal
une élégante logette, fermée par des vitraux
de couleur, sur lesquels tombaient d'épais
stores, qui défendaient l'intérieur contre l'in-
fïltration des ravons solaires. Un lit de repos,
une table légère, une bibliothèque et quel-
ques chaises composaient l'ameublement de
cette retraite, qu'on appelait le pavillon de
la reine. C'est là que Renée s'isolait ou se re-
posait pendant le jour, parfois enfermée avec
sa sœur Marianne, ou avec Frédéric, qu'elle
interrogeait sur la-vie et les usages corses.
Une sentinelle, la carabine, sur l'épaule,veil-
laità lajaorte» 4
des informationsrelatives aux conlèrence qui
ont lieu, depuis quelque temps, entre Sa-
dick-Pacha ej divers groupes financiers, et
elles ont conservé» une partie de 1 améliora-
tion acquise,. quoique les négociations enta·
mées n'aient pas encore abouti..
Enfin, les ionds péruviens ont été arrêtes
dans leur tentative de reprise par divers
bruits- on a parlé d'une révolution au Pé-
rou, ce qui n'est pas, et d'une dette flottante
de n0 millions, ce qui est beaucoup plus
vraisemblable, au moins quant à présent.
Nous n'avons qu'à nous féliciter de 1 acti-
vité Dersévérante des achats de rentes fran-
çaises sur le marché du comptant.
Les principales variations de ce marché
ont été les suivantes
Actions françaises
La Banque de France a baissé de 120 fr.
On explique la baisse persistante des ac-
tions de notre premier établissement de cré-
dit non par les diminutions successives du
portefeuille, puisque les bénéfices réalisés
usqu'à ce jour sont encore supérieurs de
2m) 000 ïr. au chiffre correspondant de 1 an-
née dernière, 'mais bien par la liquidation
d'un gros acheteur à terme dont les ventes
ont commencé à peser sur les cours dès 10
mois de janvier.
Le dernier bilan constate une diminution
de 34 millions dans le portefeuille comfllsr-
rial de 17 millions et demi dans la circula-
tion des billets et de 12 millions dans les
comptes courants particuliers, contre una
augmentation de 17 millions dans le compte
créditeur du Trésor.
L'encaisse métallique s'est accru ae zi mu-
Les bénéfices bruts de la Banque n'ont été
cette semaine que de 600,000 francs, et il faut
s'attendre à de nouvelles réductions dans le
chiffre des escomptes; on ne doit pas oublier,
en efiet, que le portefeuille de la Banque
avait pris, d'octobre a janvier, une impor-
tance trop exceptionnelle pour être durable,
surtout en présence du ralentissement géné-
ral des affaires.
Le Comptoir d'escompte, a monté de loir. 10
et la Générale de 2 fr. 50, pendant que la
francô-égyptienne, descendait de 15 fr.
On annonce que le dividende de cette der-
nière société a été fixé à 25 ir. par action,
indépendamment d'une importante augmen-
tation des réserves, et il est,probable que les
actionnaires de la Générale, ne seront pas
moins bien partagés.
Les actionnaires de la Banque franco-hol-
landaise, réunis en assemblée générale, le
24 février, ne se sont pas trouves en nombre
suffisant, à la fin de la séance, pour statuer
sur la demande de dissolution de la Société.
A part l'Est, qui n'a pas varié, et le Nord,
qui a monté de 1 fr.'25, les Cheminsfrançais
ont perdu de 1 fr. 25 à 5 fr.
Les recettes de la sixième semaine de
l'exercice courant n'ont pas été plus favora-
hles due celles de la semaine précédente.
Les anciens réseaux de Lyon, du Nord et da
l'Orléans sont toujours en perte. En revan-
che les excédants constatés, il y a huit jours,
sur les ancienneslignes del'Est et del Ouest
se maintiennent dans la même proportion, el
le Midi est un peu mieux partage.
Les nouveaux réseaux présentent des aug-
mentations de recette brute, le Nord exepte,
mais ces augmentations sont atténuées, poux
Les chemins de fer de la Vendée ont réad
lise un excédant de près de 7,000 fr, comme
recette brute, ou 14 14 0/0, comme produit
kilométrique.
Obligations françaises
La Ville 1869 a reculé de 1 fr. 50 c., tandis
que la Ville 1871 s'est avancée de pareille
Parmi les obligations de nos Compagnie?
de chemins de fer, le Nord, l'Urléans, 1 Oues
et le Lyon, ont baissé de 25 c., à 3 fr. 7o,
l'Est, le Midi et la Vendée ont conservé leui
prix de la semaine dernière.
On remarque la fermeté particulière de(
Obligations de la Vendée, entre les cours ex
La plupart des dames a"honneur .siuhs-
saient l'influence de la mer; elless'étaientre
tirées dans leurs cabines, plus ou moins ma-
lades, Renée, par un rare bonheur, n ^prou-
vait rien qu'un bien-être inconnu en iace dE
l'espaceimmenseetde la liberté. Marianne, ur
peu alanguie, étaitcouchée sur le lit derepos
Les stores du pavillon étaient relevés. LI
soleil descendait doucement vers l horizon
ses rayons adoucis se refletaient en couleur!
variées à travers les vitraux. Renée éprouva
le besoin d'agir, et ouvrit la porte du pa<
yjiion
Frédéric, qui ne l'entendait pas venir, re-
gardait attentivement un point fixe il travers
une lunette. Quand il releva la tête, ses sour
cils étaient cor.tractés, et sa physionomie ex<
primait une vague inquiétude.
Ce doit être cela, murmura-t-il,
Quoi donc, monsieur de Lewen? qu'ai
vez-vous vu de si terrible?
De terrible, rien, madame, dit Fredenf
en reprenantsonsourire, mais quelque chose
d'étrange.
Qu'est-ce?
Un bâtiment que je croyais perdu, en
glouti, et qui a l'air de nous apporter la bien.
Vous vous étiez trompé, sans doute?
Je ne le crois pas. J'ai vu sauter ce jia
vire dans. la rade de Bastia; il n'en est pat
II y a quelques jours, une réception d'offi-
!iers avait lieu à la pension des lieutenants
1, un des bataillons du 38e de ligne campé à
3athonay. Soit oubli, soit tout autre motif,
M. Muchelli, lieutenant, n'avait pas été in-
vité.
A onze heures et demie du soir, ce dernier
rencontra au camp, avec plusieurs autres of-
» liciers, le président de la table, M Cerest,
lieutenant, auquel il adressa de vifs ropro-
;hes, et qu;il insulta.
Mis en demeure dese rétracter, M. Muchelli
répandit par des outrages. M. Cerest donna
alors un soufflet à -M. Muchelli qui, tirant
un revolver, fit feu s.ur M. Cerest.
La balle frisa seulement la moustache de
:et officier.
M Muclielli, qui avait disparu, est venu
se constituer prisonnier.
L'AFFAIRE
DE Là BASTIDÊ-BESPLAS
SOUVENIR JUDICIAIRE
xxni
Le matin de la première audience,Audouy
avait ramassé, au seuil de sa cellule, un pa-
nier qu'une main inconnue avait glissé sous
la porte. « Au nom de Madeleine, intimait ce
billet,' silence Grimace en était l'auteur.
Bien qu'imparfaitement rétabli, l'ardoisier
avait voulu savourer le spectacle des tortures
qu'allait endurer son rival, le criminel par
amour, cloué sur le banc d'infamie. Un souci
le rongeait, pourtant celui de voir Audouy
déclaré hors de cause. Aussi, mettant à son
profit son séjour à Foix, Grimace s'était-il
abouché avec Maria Delmas qu'une assigna-
tion avait rappelée de Marseille, et dont la
rumeur publique désignait la déposition
comme devant sauver l'hercule.
Les formalités usuelles remplies, ce fut au
milieu d'un silence solennel que Maria Del-
mas s'exprima en ces termes
Messieurs, le 25 février, j'ai vu Audouy
dans la matinée. J'ai déclaré dans l'instruc-
tion qu'il était revenu le soir.
Elle hésitait on entendait ses dents cla-
quer.
Eh bien ? intErrogea le président.
Eh bien t reprit lentement le témoin, je
me suis trompée. Depuis, j'ai rappelé mes
souvenirs. Ce soir-là, Audouy n'est pas
venu chez moi.
Une sensation prolongée suivit ces paroles.
En une 'minute, Maria Delmas venait de se
venger des longs mois de dédain dont Gri-
mace lui avait dévoilé les causes.
Audouy était atterré.
LE président, à Maria Delmas. Dans l'ins-
truction vous avez soutenu avec force le contraire
de ce que vous déclarez aujourd'hui.
R. J'étais sincère. Mais maintenant je me souviens
ce n'est pas le 25 qu'Audony a soupé chez moi.
M. LE PROCUREUR GÉNÉRAL. Alors, Oll VOUS avez
menti dans l'interrogatoire que vous a fait subir M.
le commissaire central'à Marseille, ou vous mentez
aujourd'hui?
LE témoin. Je croyais dire la vérité. Je ne
sais pas comment cela .s'est fait. Il n'yna d'exact
que ce que je viens de dire.
audody. Elle ment! Tout le monde ici dit des
Mensonges Je n'ai trempé dans rien. Faites ce que
vous voudrez. Le bon Dieu, voyez-vous, il est là
sur la croix et la justice aussi. Je compte sur eux
h. LE PRÉSIDENT. Parlez, dites ce que vous sa-
vez. Il y va de votre tête, songez.y!
abdouy. On me couperait en deux qu'on ne
trouverait rien. Té! croyez-vous quejeceux garder
de la canaille dans mon estomac ? Latour est là
pour vous dire que je n'ai pas connu ces messieurs.
D. Ces messieurs. Qui? Allons, parlez
R. Eh Latour. ou d'autres. Enfin, je n'ai connu
personne de rien..
LATOtjs. se levant brusquement. Audouy, s'écrie
Latour 1 Latour 1 pourquoi'? M'a-t-il vu? S'il m'a vu,
qu'il le dise Dans son intérêt, et pour la vérité, je
fengage faire luire les coupables s'il les connaît
Oui, la cour aura égard à sa position, et comme ré-
vélateur, on pourra certainement adoucir sa peine.
Oui, s'il sait quelque chose, qu'il le dise à la société!
On dit qu'il vivait avec des ours, des hyènes, des
loups. Eh bien je préférerais avoir connu ces bê-
tes sauvages que non pas avoir connu Audouy, si les
charges que j'ai entendues sont vraies. Mais qu'il ne
Feuilleton du, 3 Hais
m 2c PARTIE. -LES RIVALES
CHAPITREIII
Les derniers jours
Suite
Quand il se releva après plusieurs jours de
prostration complète, il se vit en face de deux
voies extrê.mës, Marianne l'ayant fait renon-
cer à la mort: le cloître ou le plaisir. Il hé-
sita. Un hasard le jeta jlans le plaisir, il y
trouva l'ivresse et l'engourdissement; c'est
tout ce qu'il demandait à l'heure présente.
Ce lour-là même, toute cette cour folâtre
de j eunes femmes, qu'emmenait avec elle Re-
née deLeschelles, s'embarquait pour la Corse,
le nouveau' royaume, l'ile de leurs rêves, l'in-
connu merveilleux, l'Eldorado promis à leurs
naissants désirs, à leur ambition d'adoles-
centes.
Le bâtiment royal, l'Indépendant, quitta
Marseille par un de ces premiers jours d'Au-
tomne. si pleins de mélancolique douceur et
de tendre poésie. Une brise légère et tiède
apportait a l'atmosphère les émanations de la
terre de France, si féconde et si parfumée en
ces tarages du midi; une brume transparente
me nomme pas..Qu'il y réfléchisse. Audouy laissera-
t-il immoler des âmes innocentes ?Et,je'le répète, que
Latour est innocent; s'il faut'une victime, eh bien,
prenez-le tout de même
m. LE président. Eh bien! Audouy, vous enten-
dez l'adjuration., de votre coaccusé ?
audody. -r? Ah! monsieur le président, c'est bien
malheureux, innocent comme je suis, de n'avoir pas
assisté au crime!
M. LE président/ aveo-étonnement. Pourquoi?
audouy. Té! parce que je dirais ce qui s'est passé.
La cause touchait à son terme. On en-
tendit les réquisitions de MM. Léo Dupré
et Pouradier-Dutheil, les plaidoiries de Mes
Jofirès et Laborde.
Avant, de clore les débats
M. LE président. Accusé Latour, avez-vous quel-
que chose à ajouter aux paroles de votre défenseur?
LATOUR, violemment. Je défie qu'on donne une
preuve contre moi, les témoins ont impudemment
menti l Si ;pus me condamnez à mort, on me char-
géra de fers, mais m'empêchera-t-on de me manger
la langue et de dévorer la chair de mes bras et de
m'ouvrir les entrailles ? Si pareille chose arrivait
vous seriez indignés, Jacques Latour aurait la cou-
ronne du martyr, et vous, MM. les jurés, le cachet
de l'infamie!
m. LE président, -r- Accusé Audouy. avez-vous
quelque chose à ajouter pour votre défense?
AUDOUY, d'un ton placide. Moi, je ne sais rien.
M. le président prononce son résumé. Ce
remarqu ble exposé s'achève sur ces mots
Le crime a été accompli par plus de deux
complices. Des coupables ont échappé.
Un jour, ayons-en l'espoir, tous les assassins
du château-de Baillard seront livrés à lajus-
tic?. »'
Le verdict du jury est affirmatif sur toutes
les questions pour Latour, affirmatif avec
circonstances atténuantes pour Audouy. La-
tour est condamné à la peine de mort; Au-
douy aux travaux forces a perpétuité.
En entendant sa sentence, l'évadé s'écrie
tragiquement
Eh bien! allez faire dresser la potence!
Le saltimbanque esquisse un geste théâtral.
Les gendarmes les entraînent L'omnibus
des prisonniers stationne dans la cour; com-
me ils y prennent place, Latour dit à,.Au-
douy
Parle, maintenant, parle, tu n'as plus
rien à crainare.
Andouv sanglotte les gens de l'escorte,
l'entendent murmurer à deux ou trois re-
prises « Et les autres! 1
A la lecture de l'arrêt, Grimace perdu dans
la foule, avait étouflé un cri de joie sauvage.
Sans tarder davantage, il regagna Montes-
quieu.
Madeleine ne vivait plus.
Jusqu'alors, l'ardoisier avait dû contenir
la raRe qui le dévorait. Il pouvait parler en-
fin Se campant devant sa femme, les poings
serrés, les sourcils contractés, les yeux in-
jectés de sang.
Ton amant va passar le reste de sa vie
au bagne! éclata-t-il.
Madeleine, égarée, écoutait sans compren-
dre. Grimace reprit
Tu l'aimais bien, l'hercule. Etpuis-
que tu ne dois plus le voir,-il t'importe peu
de mourir.
ilbondit, et ses mains noueuses se crispè-
rent autour du cou de Madeleine. Rendue à
la réalité par cette brusque agression, la maî-
tresse d'Audouy se débattit avec toute l'im-
pétuosité d'une femme robuste, luttant con-
tre un homme affaibli par la soUÛrance.
D'une poussée vigoureuse, elle cloua contre
la muraille le bandit, dont la blessure se
rouvrant à ce choc, laissa échapper un flot
de sang noirâtre.
Les doigts de Grimace lâchèrent prise, s'é-
garèrent comme au hasard sur le visage de
la malheureuse. et les deux pouces de
l'ardoisier s'enfoncèrent dans les yeux de
Madeleine. Elle s'affaissa inerte sur le sol :-̃
Lorsque, quelques heures plus tard, elle
se réveilla aveugle, Grimace se tordait
daiis les affres de l'agonie l'hémorrhagie l'a-
chevait.
La cour d'assises avait rendu son jugement
le 26 août. Le 10 septembre, l'échafaud se
dressait pour Jacques Latour, sur le champ
de foire de Foix. Le misérable, en marchant
au supplice, injuriait la foule, mordait ses
gardiens et hurlait « Vive la mort D Au
moment où la tête du forcené roulait dans le
confondait le ciel et la terre, qu'elle semblait
couvrir d'un même voile.
Au moment où le vaisseau quitta le port,
les jeunes filles, qui voyaient pour la pre-
mière fois le grand spectacle de l'Océan,
étaient toutes sur le pont, diversement im-
pressionnées, mais silencieuses à cause de la
présence de leur reine. Marianne, comme
toutes les âmes tendres, éprouvait l'envie de
pleurer, et remerciait Dieu de la douce émo-
tion qu'elle ressentait.
Frédéric, à l'arrière du bâtiment, regardait
du côté de la Corse, comme s'il interrogeait
l'horizon. Sa grande et belle taille se dessi-
nait dans l'azur du ciel, avec une noblesse
qui semblait attester sa supériorité de race et'
de nature. Sachevelure épaisse, soulevée par
le vent du matin, dégageait son front large,
qu'un rayon de soleil levant éclairait douce-
ment. Son regard, perdu dans l'espace avait
des reflets étranges, ses lèvres ouvertes aspi-
raient avec avidité l'air pur qui venait de
l'est, du côté de l'ile. Ce qui se passait à ses
pieds n'existait plus pour.lui; il vivait au
loin, et.son rêve, espérance ou foi, envoyait
à son front un reflet de son âme qui le laisait
resplendir.
Marianne regarda Renée. L'enfant admi-
rait et souriait. mais ce n'était point l'es-
pace, ce n'était point le ciel, ce n'était point
la Méditerranée qu'elle regardait 'Je son œil
avide et charmé: c'était Frédéric de Lewen.
Marianne tressaillit.
Que tout cela est beau, n'est-ce Basait-
panier, expirait sur ses lèvres la dernière
note d'un couplent, abominable parodie, en-
tonné pendant l'ascension des degrés de la
plate-forme
Allons, allons, pauvre victime;
Ton jour de mort est arrivé
Contre toi de la guillotine
Le couteau sanglant est levé
Audouy fut transporté à la Guyane. Il a
succombé, dans ce pays. aux suites d'une
maladie contractée peu après son arrivée.
Marius avait réussira gagner l'Espagne, ou.
il demeura longtemps cache.
Vers la fin de 1864, Madeleine quittait le
pays., après avoir réalisé l'héritage de Gri-
mace.
Comme elle s'en allait, vieille, courbée en
deux, pâle et défigurée, Pierre Barrué, le
cordonnier, qui avait recueilli Corbeau, se
sentit pris de pitié:
La pauvre aveugle a plus que moi be-
soin d'un chieü, remarqua-t-il.
L'infirme emmena la-bête, ou plutôt Cor-
beau emmena Madeleine: Le compagnon de
la victime servait de guide à la veuve de l'as
sassin
Ce récit serait incomplet si nous n'ajou-
tions pas que les habitants de l'Ariége res-
taient persuadés qu'à de prochaines assises
l'affaire de La Bastide de Besplas recommen-
cerait avec de nouveaux accusés.
fies préoccupations publiques n'ont jamais
cessé de s'attacher à ces complices ignorés
1 dont quelques vagues indices avaient révélé
la trace.
Elles se perpétuaient avec une telle inten-
sité qu'il s'en fallût de peu, en 1867, .qu'un
dentiste ambulant, Sallot, dit le Casque de
fer, ne devint'la triste.victime d'une erreur
judiciaire.
La justice, depuis, est restée en jgveil. Ja-
mais elle n'a perdu de vue les événements du
château de Baillard, quand, au mois d'octo-
bre dernier, à quelques lieues de distance,-
un autre château devenait le théâtre d'un
crime rappelant la tragédie de La Bastide.
S'il est vrai que les criminalistes expéri-
mentés retrouvent dans un meurtre^Testam-
pille du meurtrier, le cachet qui lui est pro-
pre, les magistrats de la Haute-Garonne ont
nu, à juste titre, se croire sûr la voie d'une
découverte inespérée.
Quoi qu'il en soit, l'analogie qui rattache le
crime d'Ampouillac à celui de La Bastide ne
sera pas l'un des moindres éléments d'émo-
tion du procès dont les débats s'ouvrent au-
joud'hui, lundi, à Toulouse. A.-J. DALSÈMEi!
ÉTRANGER
A la suite de débats qui on duré pendant
cent quatre vingt-huit séances, le nommé Ar-
thur Orthon, qui réclamait le titre et la for-
tune des Tichborne, a été déclaré coupable
de faux par la cour du banc de la Reine.
Il a été condamné à quatorze ans de tra-
vaux forcés.
bonne pour les fonds publics.
Le 3 0/0 a baissé de 10 c., à 58 95, et le 5
de 20 c., à 93 20, le libéré comme le non libéré.
Cette faiblesse, occasionnée d'abord par la
pénurie des affaires, a été accentuée, le der-
nier jour, par les ventes de ferme que la
réponse des primes de la fin du mois a pro-
voquées.
Les transactions ont été plus animées sur
les fonds étrangers que sur les fonds fran-
çais, et notamment sur les fonds espagnols,
turcs et péruviens.
Les Rentes espagnoles ont commencé par
s'améliorer, sur la bonne tournure que pa-
raissent prendre les négociations financières;
puis elles ont fini par se déprécier de nou-
veau; à la suite des dernières nouvelles mi-
litaires.
Les valeurs ottomanes ont subi 1 influence
elle pour tirer sa sœur de sa contemplation.
Renée se retourna. Son sourire était serein
et joyeux; c'était toujours celui de la pen-
sionnaire de Chevreuse. Marianne fut rassu-
rée. Pourquoi donc avait elle tremblé? Elle
n'aurait pu le dire.
Oui, répondit Renée. Et lui, regarde
donc, ma sœur, ne dirait-on pas le dieu des
eaux, commandant en maître dans son em-
pire ?
Décidément, la future reine de Corse n'a-
vait admiré qu'un tableau mythologique.
Fouetté par une douce brise, l'indépendant
et les quatre galères armées qui l'accompa-
gnaient, couraient à pleines voiles vers la
nouvelle patrie.
CHAPITRE IV
Une bs?îitaîo «ïéelara.fcîom de
guerre,
Il y avait sur le pont du bâtiment royal
une élégante logette, fermée par des vitraux
de couleur, sur lesquels tombaient d'épais
stores, qui défendaient l'intérieur contre l'in-
fïltration des ravons solaires. Un lit de repos,
une table légère, une bibliothèque et quel-
ques chaises composaient l'ameublement de
cette retraite, qu'on appelait le pavillon de
la reine. C'est là que Renée s'isolait ou se re-
posait pendant le jour, parfois enfermée avec
sa sœur Marianne, ou avec Frédéric, qu'elle
interrogeait sur la-vie et les usages corses.
Une sentinelle, la carabine, sur l'épaule,veil-
laità lajaorte» 4
des informationsrelatives aux conlèrence qui
ont lieu, depuis quelque temps, entre Sa-
dick-Pacha ej divers groupes financiers, et
elles ont conservé» une partie de 1 améliora-
tion acquise,. quoique les négociations enta·
mées n'aient pas encore abouti..
Enfin, les ionds péruviens ont été arrêtes
dans leur tentative de reprise par divers
bruits- on a parlé d'une révolution au Pé-
rou, ce qui n'est pas, et d'une dette flottante
de n0 millions, ce qui est beaucoup plus
vraisemblable, au moins quant à présent.
Nous n'avons qu'à nous féliciter de 1 acti-
vité Dersévérante des achats de rentes fran-
çaises sur le marché du comptant.
Les principales variations de ce marché
ont été les suivantes
Actions françaises
La Banque de France a baissé de 120 fr.
On explique la baisse persistante des ac-
tions de notre premier établissement de cré-
dit non par les diminutions successives du
portefeuille, puisque les bénéfices réalisés
usqu'à ce jour sont encore supérieurs de
2m) 000 ïr. au chiffre correspondant de 1 an-
née dernière, 'mais bien par la liquidation
d'un gros acheteur à terme dont les ventes
ont commencé à peser sur les cours dès 10
mois de janvier.
Le dernier bilan constate une diminution
de 34 millions dans le portefeuille comfllsr-
rial de 17 millions et demi dans la circula-
tion des billets et de 12 millions dans les
comptes courants particuliers, contre una
augmentation de 17 millions dans le compte
créditeur du Trésor.
L'encaisse métallique s'est accru ae zi mu-
Les bénéfices bruts de la Banque n'ont été
cette semaine que de 600,000 francs, et il faut
s'attendre à de nouvelles réductions dans le
chiffre des escomptes; on ne doit pas oublier,
en efiet, que le portefeuille de la Banque
avait pris, d'octobre a janvier, une impor-
tance trop exceptionnelle pour être durable,
surtout en présence du ralentissement géné-
ral des affaires.
Le Comptoir d'escompte, a monté de loir. 10
et la Générale de 2 fr. 50, pendant que la
francô-égyptienne, descendait de 15 fr.
On annonce que le dividende de cette der-
nière société a été fixé à 25 ir. par action,
indépendamment d'une importante augmen-
tation des réserves, et il est,probable que les
actionnaires de la Générale, ne seront pas
moins bien partagés.
Les actionnaires de la Banque franco-hol-
landaise, réunis en assemblée générale, le
24 février, ne se sont pas trouves en nombre
suffisant, à la fin de la séance, pour statuer
sur la demande de dissolution de la Société.
A part l'Est, qui n'a pas varié, et le Nord,
qui a monté de 1 fr.'25, les Cheminsfrançais
ont perdu de 1 fr. 25 à 5 fr.
Les recettes de la sixième semaine de
l'exercice courant n'ont pas été plus favora-
hles due celles de la semaine précédente.
Les anciens réseaux de Lyon, du Nord et da
l'Orléans sont toujours en perte. En revan-
che les excédants constatés, il y a huit jours,
sur les ancienneslignes del'Est et del Ouest
se maintiennent dans la même proportion, el
le Midi est un peu mieux partage.
Les nouveaux réseaux présentent des aug-
mentations de recette brute, le Nord exepte,
mais ces augmentations sont atténuées, poux
Les chemins de fer de la Vendée ont réad
lise un excédant de près de 7,000 fr, comme
recette brute, ou 14 14 0/0, comme produit
kilométrique.
Obligations françaises
La Ville 1869 a reculé de 1 fr. 50 c., tandis
que la Ville 1871 s'est avancée de pareille
Parmi les obligations de nos Compagnie?
de chemins de fer, le Nord, l'Urléans, 1 Oues
et le Lyon, ont baissé de 25 c., à 3 fr. 7o,
l'Est, le Midi et la Vendée ont conservé leui
prix de la semaine dernière.
On remarque la fermeté particulière de(
Obligations de la Vendée, entre les cours ex
La plupart des dames a"honneur .siuhs-
saient l'influence de la mer; elless'étaientre
tirées dans leurs cabines, plus ou moins ma-
lades, Renée, par un rare bonheur, n ^prou-
vait rien qu'un bien-être inconnu en iace dE
l'espaceimmenseetde la liberté. Marianne, ur
peu alanguie, étaitcouchée sur le lit derepos
Les stores du pavillon étaient relevés. LI
soleil descendait doucement vers l horizon
ses rayons adoucis se refletaient en couleur!
variées à travers les vitraux. Renée éprouva
le besoin d'agir, et ouvrit la porte du pa<
yjiion
Frédéric, qui ne l'entendait pas venir, re-
gardait attentivement un point fixe il travers
une lunette. Quand il releva la tête, ses sour
cils étaient cor.tractés, et sa physionomie ex<
primait une vague inquiétude.
Ce doit être cela, murmura-t-il,
Quoi donc, monsieur de Lewen? qu'ai
vez-vous vu de si terrible?
De terrible, rien, madame, dit Fredenf
en reprenantsonsourire, mais quelque chose
d'étrange.
Qu'est-ce?
Un bâtiment que je croyais perdu, en
glouti, et qui a l'air de nous apporter la bien.
Vous vous étiez trompé, sans doute?
Je ne le crois pas. J'ai vu sauter ce jia
vire dans. la rade de Bastia; il n'en est pat
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