Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-03-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 05 mars 1874 05 mars 1874
Description : 1874/03/05 (Numéro 4087). 1874/03/05 (Numéro 4087).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592122g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
lue petit Journal
g
danges 4e Bourgogne, à la Chapelle, celui-de
la Société Belge et Hollandaise.
Enfin à l'Opéra-Comique le bal annuel des
artistes dramatiques, au profit de l'Associa-
tion de secours mutuels. Billets, à l'Opéra-
Comique, à l'office des théâtres, boulevard
des Italiens; chez M. Thuillier, 66, rue de
Bondy, et chez les artistes.
Hier soir, à l'arrivée du train de six heures
trente minutes, à la gare de l'Est, on atrouvé
inanimé, dans un wagon de première classe,
M. Vallée, un des inspecteurs de la ligne de
l'Est,
Demain jeudi, à deux heures et demie,
aura lieu à 1 hôtel Drouot, au profit du petit
personnel de l'Opéra, la vente de la collec-
tion de tableaux, aquarelles, terres cuites,
bronzes et autres oeuvres, d'art réunies grâce
à l'initiative de note confrère l'Evénement, et
offertes par les artistes de Paris.
Le catalogue contaient 88 numéros, dontun
certain nombre d'oeuvres remarquables et
signées de noms célèbres.
Il est sérieusement question de monter, l'Opéra,
l'Esclave, de M. Edmond Membrée, jeune composi-
teur dont la partition attend depuis une vingtaine
d'années,
L'engagement de Mlle Gabrielle Kraus au même
théâtre, que nous annoncions hier comme probable
vient d'être signé. Il commence le 1" mai prochain.
X Le changement de direction dont nous avons
parlé il y aréiques jours, a décidément eu lieu
le théâtre des Menus-Plaisirs est passé entre les
mains de M. Jaune. M. Merçklein, l'ex-directeur
reste dans 1 administration avec lesfqnctions decais-
sier.
Le premier acte de la nouvelle direction va être
de remonter le Petit Faust, qui n'a pas été représenté
depuis plusieurs années..
X On vient de commencer, au théâtre du Châ-
teau-d'Eau, les répétitions de Colin Tampon, folie
féerique de MM, Mônréal et Blondeau, en une foule
de tableaux, avec une multitude de décorations, de
trucs, de transformations, un vaisseau, une ména-
gerie formidable, etc.
En attendant l'apparition de cette pièce, la revue
Forte en gueule continue à remplir la salle. Les
soixante-six premières représentations ont produit
une moyenne journalière de près de 4 000 fr.
X Le nouveau drame de M. X. de Montépin, la
Femme de Paülasse. passera au théâtre. Cluny la
veille de la Mi-Carême. Voici la désignation de cha-
cun des. actes de cette pièce populaire: 1*1 acte,
\Mlle Olympe Mas le Mariage in extremis-, 3- les'
Saltimbanques à la foire de Saint-Cloud; Maison
Gerfaut et CI les Deux mansarde3; 6° Périne
X Ce soir, à Fresçati, fcal paré, costumé,et masqué
à 1 occasion du carnaval israëlite. On dit d'avance
des magnificences de cette fête.
X On annonce, et cela est dans les choses possi-
bles, que Mlle Adelina Patti aurait conclu, avec un
entrepreneur américain, un engagement de cent re-
présentations, à 12,500 fr. par soirée
EXEMPLES A IMITER
La Société Franklin, de Liège, présidée
L'instruction et l'éducation des ouvriers des
séances populaires de littérature et de mu-
sique du dimanche, des cours publics jour-
naliers, un almanach, patronné diverses pu-
blications, et organisé quelques représen-
tations d'œuvres théâtrales saines et morales,
notamment les Ouvriers, de M. Eugène Ma-
nuel, qui a eu un si grand succès au Théâtre-
Français.
Aujourd'hui la Société, faisant un pas de
plus dans cette voie, a résolu d'ouvrir un
concours pour une œuvre dramatique popu-
laire en vers, drame ou comédie, en fran-
cais, dont la représentation puisse inspirer
de salutaires pensées à un public ouvrier.
Cette pièce ne devra exiger ni nombreux
"interprètes ni mise en scène compliquée.
Le prix unique consistera en une médaille
en or de 200 fr.
Des médailles en bronze seront remises aux
concurrents qui auront obtenu des mentirons
honorables.
Les concurrents devront s'adresser à M.,
Micha, secrétaire, rue Saint-Albert, 3, à Liège.
Fenilletoi du 5 Ears
LE RODE CORSE
i4j ,2-PARTIE.-LES RIVALES
CHÀPITREIV
Une brutale' déclaration de guerre
Marianne, toujours prudente, n'était pas
de cet avis; mais Renée insista, il fallut se
rendre à son désir.
Frédéric commanda une nouvelle manoeu-
vre, qui changea pour quelques instants la
direction de la petite flottille; puis, il revint
près des deux soeurs qui interrogeaient Ber-'
nard, dont l'air consterné amusait fort la fu-
ture reine de Corse.
J'aimerais mieux marcher contre vingt
galères armées, disait le pauvre homme, tout
Blême et tout tremblant.
-Quevous a donc fait la reine des vagues?
demanda Renée.
A moi, ça ne serait rien mais c'est au
commandant qu'elle en veut.
A Monsieur de Lewen ?
Sans doute. Elle a coulé un bâtiment
corse, un des plus beaux des patriotes, la
nuit, pendant un orage épouvantable, quand
personne n'y voyait goutte.
C'estl'orage, peut-être.
Oh non; elle avait, la sorcière envoyé
LE CRIME D'ÂIuTODILLAG
COUR D'ASSISES DE LA HAUTE-GARONNE
(Toulouse)
Présidence de M. le conseiller Resert
Suite de l'audience du 2 mars 1874
(Service télégraphique du Petit Journctl)
8 heures, matin.
La première audience une importance
telle, que je vous en envoie le résumé par
le télégraphe, de ces dramatiques incidents,
dont ma lettre partie ce soir vous portera le
récit complet.
A la suite de la lecture de l'acte d'accusa-
tion, M. le président expose les antécédents
dés accusés, et dit notamment que Mitron a
été soupçonné d'avoir-assassiné Mme Guey-
raud l'apoplexie ayant été reconnue, Mitron
ne fut pas poursuivi.
Interrogatoire de Mitron
M. LE PRÉSIDENT.~ 'Connaissiez-vous la for-
tune de M. de la Tombelle?
L'ACCUSÉ. Non, monsieur le président.
Brus m'a dit que M. de la Tombelle appor-
taist une grosse somme. Si j'avais suivi les
conseils de Brus, nous aurions assassiné M.
de la Tombelle à son voyage du mois de
juin, au lieu d'attendre le mois d'octobre.
(M. le président explique aux jurés que
Brus, accusé primitivement, fut relaxé faute
de preuves.)
L accusé, continuant, raconte la soirée du
crime, minutieusement, froidement, sans
cynisme cependant. Il dit
La cuisinière étant partie, j'étais à mon
poste; Lasserre était en retard; enfin il ar-
rive. Il se charge d'assassiner M. de la Tom-
belle trop fort pour moi.
» Je vais chercher une hachette dans l'é-
curie. Lasserre monte pieds nus, j'avais des
pantoufles.
m. LE PRÉSIDENT. Etiez-vous armé?
L'ACCUSÉ. Non.
D. Cependant votre pantalon a été trouvé
couvert de taches de sang?
R. C'est que le sang a jailli du corps'au
moment où Lasserre frappait.
Une longue discussion s'engage] .sur] ce
L'Accuse. En donnant le hachereau â
Lasserre, je ne pensais pas qu'il frapperait
M. de la Tombelle.
M. LE président. C'esÇ impossible, inad-
missible. (Sensation).
Les deux accusés fouillent ensemble le ca-
davre. Pendant que Mistron monte au se-
éond étage, ouvnr une armoire à glace
Lasserre garde le cadavre, de peur que la
mort ne soit pas complète (frémissements
dans l'auditoire). Ils remettent ensuite les
clefs dans les poches de M. -de la Tombelle,
boivent un verre de vin à la cuisine, vont se
laver les mains à l'Ariége et fument des
cigarettes prises au château, puis ils revien-
nent faire griller le cadavre.
La description de la scène qui suit est hor-
rible l'auditoire est sous le coup d'une émo-
tion qu'il est impossible de traduire.
Le cadavre est soulevé; on le place sur une
pxle de livres, parmi lesquels un gros code
Tripier, puis on met-le feu à des papiers, et
les eux complices s'éloignent.
Mitron accompagne Lasserre un bout de
chemin; il rentre ensuite se coucher- mais
il ne peut dormir; il est en proie au cau-
chemar il lui semble que M. de la Tombelle
n'est pas mort.
Il se lève, va voir le cadavre.
Horreur I M. de la Tombelle a été placé
sur le ventre et sa tête, au lieu de s'incliner
se relève; de grands yeux sont ouverts et.
fixent l'assassin; l'incendie fait lentement son
œuvre. Mitron active le feu; les yeux de la
victime sont toujours étincelants
Mitron appuie sur la tête du mort un
énorme volume; la tête se redresse quand
la pression de l'homme ne pèse plus sur elle.
Mitron s'assied sur cette tête et se main-
tient cinq minutes dans cette position.
Quand il se relève, la Tête reprend son
une lumière sur le bâtiment qu'elle voulait-
perdre, et le canonnait comme en plein jouir
pendant que le sien restait dans l'obscurité.
Vous avez vu cela, monsieur de Lewn?
demanda Renée avec un petit sourire incré-
dule.
Non, madame. Mais les officiers du vais-
seau, qui ont pu se soustraire à cette étrange
attaque me l'ont affirmé.
Et qu'en pensez-vous?
Absolument rien. Jusqu'à ce que pareil
prodige se renouvelle, j'ai le droit de douter.
Nierez-vous, commandant, la triste aven-
ture de l'Espérance?
Ceci est une trahison, non un prodige.
Vous avez vu comme moi sauter le na-
vire de la reine des vagues; et pourtant, le
voilà ressuscité, et la fée avec, j'en suis sûr.
Le bâtiment n'est pas le même. Je l'avais
cru comme toi d'abord, parce que les voiles
sont pareilles, mais il est plus petit que l'au-
tre, et se fait remarquer par une absence
complète d'ouvertures. Quant à la femme.
Elle y est, interrompit Renée, je l'ai vue
tout à l'heure.
Une des dames d'honneur corses, qui se
trouvait mieux sans doute, vint se mettre
aux ordres de sa souveraine.
C'était parmi les étrangères la favorite de
Renée.
Restez avec nous, madame Andréa, dit
celle-ci, vous verrez un joli spectacle. Nous
allons à la rencontre de la reine des vagues.
La reme des vagues exclama la jeune
attitude première et ses yeux, sans regard
cependant, poursuivent l'assassin.
Alors Mitron, affolé, terrifié, se précipite
hors du château, il crie à l'assassin 1 et, irré-
sistiblement poussé par le remords, il se
pend à la cloche d'alarme, qui fait entendre
ses tintements sinistres au milieu de la nuit.
Mme Gueyraud avait fait placer cette clo-
che, disant à ses voisins
On ne sait pas ce qui peut«arriver; quand
vous l'entendrez sonner, c'est que des assas-
sins seront au château. »
Elle n'aurait jamais imaginé, toutefois, que
l'assassin lui-même dût sonner la cloche
d'alarme.
Interrogatoire de Lasserre
M. LE PRÉSIDENT. Vous avez entendu, Mi-
tron. Qu'avez-vous à dire?
L'ACCUSÉ. Je n'étais pas au château le
soir du crime.
M. LE PRÉSIDENT, à Mitron. Quelle cas-
quette portait Lasserre ?
MITRON. Une casquette de drap sombre.
M. le président ordonne à Lasserre de
montrer la casquette qu'il porte;- celui-ci
exhibe une petite casquette en velours qui
est près de lui sur le banc.
Mitron dit que ce n'est pas celle-là, et Las-
serre affirme qu'il n'en a jamais porté que
de semblables.
Mitron soutient son dire et Lasserre le
sien; tous les deux sont calmes, froids, im-
passibles.
A chaque question, Lasserre répond
« Comment le saurais-je, je n'y etais pas. »
11 invoque plusieurs alibis. Quant au mè-
tre, il affirme que depuis huit ans il se sert
de mètres à dix branches et non à cinq.
Toute cette partie de l'interrogatoire ne
peut être donnée sommairement; je vous
l'envoie en entier par la poste.
L'interrogatoire des deux accusés est suivi
d'un nouvel appel du président Mitron.
Celui-ci affirme. une fois encore et avec
énergie qu'il a agi avec Brus et Lasserre.
Long mouvement d'émotion dans la salle
où l'on s'écrase littéralement.
LA PETITE POSTE
M. Alexandre J. au Quesnoy.r-r-liË remplacement
militaire est aboli, mais les personnes qui, avant la
loi, auraient versé des fonds dans des associations
chargées de les répartir plus tard entre les jeunes
gens tombés au sort. peuvent se faire restituer leurs
versements. Cela dépend d'ailleurs de la nature des
conventions qui auraient été faites.
M. e. à Angoulême, La loi du 31 décembre
dernier ne frappe de nouveaux droits d'entrée sur
les vins qu'à partir du 1" janvier. Les vins entrés
à une époque antérieure ne doivent que ce qu'ils
ont déjà payé,
Les lettres qui nous demandent ofi se trouve tel
ou tel régiment sont trop nombreuses pour que.nous
puissions y répondre. L'Annuaire militaire se trouve
dans'les bureaux des administrations militaires,
dans les principaux cafés iL Paris et dans les dé-
partements, dans les cafés fréquentés par les officiers,
DEPARTEMENTS
Une grande partie du village d'Arlos(Hau-
te-Garonne) vient d'être la proie des flammes.
Vingt maisons ont été detruites par un in-
cendie qui a éclaté dans l'avant-dermèrenuit,
vers quatre heures du matin. En moins de
deux heures tout était consumé.
Les pertes sont considérables. Six proprié-
taires seulement étaient assurés.
L'autre soir, au prétoire de l'une des jus-
tices de paix de la Somme, un homme ré-
clamait à son voisin une bêche qu'il préten-
dait lui avoir été volée. Le juge de paix
demanda à voir cet instrument; l'apport eut
lieu à l'audience et chaque plaideur indiqua
les signes qu'il pouvait invoquer pour éta-
blir son droit.
Le magistrat veut contrôler ces dires res-
pectifs il prend la bêche, l'examine, et re-
connaît son meuble à lui volé.
Les plaideurs se retirèrent confus, rouges
de honte et de désappointement.
femme effravée à son tour.
Vous la' connaissez donc, vous aussi ?
N'est-elle pas chef des pirates de Qapraja?
On le dit du moins, répondit Frédéric.
Le bâtiment, un instant stationnaire, ve-
nait de se mettre en marche vers le navire
aux voiles rouges.
Reine des vagues chef des pirates s'é-
èria Renée, mais c'est charmant. On dirait
un conte des Mille et une Nuits.
Marianne semblait inquiète. Mme Andréa
tremblait presque aussi fort que Bernard;
elle venait d'apercevoir la voile rouge des
corsaires..
Voilà la reine des vagues-sur le pont,
dit Frédéric.
Renée se précipita sur la longue-vue.
J'en étais sùre, dit-elle. Regarde, ma
sœur, comme cette femme est belle.
C'est vrai, dit Marianne, mais elle a l'air
méchant.
Oh fit Renée, parce qu'on nous en a dit
du mal. Moi je trouve plutôt qu elle a l'air
triste, malgré l'or et les pierreries qui bril-
lent sur ses vêtements.
Frédéric regarda à son tour, et ne put ré-
primer un tressaillement.
Mes pressentiments ne me trompaient
pas, murmura-t-il. C'est elle.
Vous la connaissez, M. de Lewen.
Hélas je l'ai connue avant qu'elle fût
ce qu'elle est, répondit tristement Frédéric.
Je l'ai connue fille dévouée d'un noble pa-
triote. Elle s'SDDeIait alors Barbera d' Orezzau
LE TUNNEL SOUS-MARIN
Depuis qu'il est question de relier 1?
France et l'Angleterre, en supprimant \i
traversée par bateaux à vapeur, les ingé'
nieurs français et anglais. ont présente un
grand nombre de projets de tunnels sous-
marins et de ponts sur le détroit du Pas-de-
Calais.
Une enquête sérieuse a été faite l'année
dernière, à Calais, à Boulogne et Dunker-
que, relativement à la construction d'un
tunnel sous marin et à l'établissement d'un
port militaire et maritime à Saugatte.
Les résultats ont été favorables aux deux
projets, et le dossier de l'enquête est revenu
au ministère des travaux publics, qui reste
chargé de choisir le plan le plusavantageux.
Sans nous arrêter aux diverses solutions
proposées, telle que vapeurs d'un fort tirant
d'eau servant au transport des trains de che-
mins de fer, vapeurs à fond plat, etc; nous
cous bornerons à examiner les deux projets
principaux de tunnel sous-marin l'un conçu
par un Français M. Thomé de Gamond, ingé-
nieur des mines; l'autre par un Anglais, M.
W. Austin.
Les premières études de. M. de Gamond
furent faites en 1833; l'année suivante, il
présentai un projet consistant dans l'immer-
scion au fond de la mer d'un tube en tôle par
séchons, destiné à recevoir un muraillement
intérieur en maçonnerie. Pour la pose du
tube, il était nécessaire de niveler le fond du
détroit l'établissement de ce barrage au
fond de la mer fut considéré comme dange-
reux. et le projet dont l'exécution était éva-
luée à 500 millions, fut abandonné.
En 1836, nouveau projet, cette fois un pont
sur le détroit; le devis atteignait 4 milliards
et était par conséquent inexécutable.
En 1851, après de nombreuses recherches
géologiques au fond de la mer, M. de. Ga-
mond présenta un projet de tunnel qui fut
accueilli avec faveur pàr les ingénieurs an-
glais..
En 1856, .une commission nommée par le
gouvernement déclara l'étude du tunnel con-
forme à la science, et émit le vœu que le
gouvernement fît les dépenses nécessaires
pour creuser des puits et des galeries de
mines dans le but de rechercher le point le
plus favorable pour la traversée du détroit.
L'année suivante, M. de Gamond faisait
pour la première fois l'exposé de son projet
devant la société des ingenieurs civils. Un
comité, anglo-français se réunit en 1869 et
adopta le plan du tunnel qui serait ouvert à
ses deux extrémités, seulement en suppri-
mant la création de l'îlot de Varne prévue au
projet primitif, et qui devait, au moyen d'un
port situé au milieu du détroit, mettre la
marine en communication avec le tunnel.
Le comité officiel anglo-francais se com-
pose d'hommes compétents et de financiers
connus des deux pays. @
Dans un autre article, nous examinerons
le second projet, rival de celui de M. de Ga-
mond, le projet de l'ingénieur anglais W.
Austin, lequel est remarquable à plus d'un
titre.
ÉTRANGER
Les dépêches d'Angleterre nous apportent
la nouvelle d'une terrible catastrophe
.Blackburn (Angleterre), 2 mars.
Une terrible explosion de chaudière a eu
lieu à l'usine de l'aldermann (conseiller mu-
nicipal) Thompson.
Vingt-deux ouvriers ont été tués sur la
coup, et parmi eux se trouve le fils aîné du
propriétaire de l'établissement, M. Richard
Thompson.
Plus de trente blessés ont été transportés
à l'hôpital de Blakburn et Gast-Lancashire.
GRAND SUCCÈS. La Veloutine est une
poudre de riz spéciale adhérente et invisible.
Préparée au bismuth, elle a sur la peau une
action salutaire. Ch. Fay, inv, 9, r. de la Paix
L'Editeur- Gérant D. Cassigneue,.
A ce nom, madame Andréa ne put retenir
un cri de surprise et d'indignation Barbera
avait été sa compagne, et leurs deux pères
étaient des patriotes amis.
Racontez-nous cette histoire, M. de Le-
wen, demanda Renée.
Pendant qu'on rentrait dans le pavillon
pour écouter la légende de la reine des va-
igues, Mme Andréa, sans rien dire, s'appro-
cha de la lunette.
D'abord, madame, demanda Frédéric,
permettez-vous que nous reprenions le che-
min d'Ajaccio, où vous êtes si impatiemment
atten due ?
Sans doute, j'ai vu ma rivale, et je ré-
ponds de ne pas l'oublier.
-,Elle est vraiment votre rivale; plus que
vous ne pensez, madame; vous verrez.
Vous m'intéressez étrangement, mon-
sieur de Lewen.
Depuis que son commandant donnait des
ordres pour retourner en, arrière, Bernard se
multipliait.
Mme Andréa ne quittait pas la lunette, où
semblait la retenir une iitale attraction.
La voile rouge paraissait dormir au loin
sur l'océan, et commençait à se perdre dans
le vermillon du crépuscule.
Tout à coup, dix éclairs jaillirent à la fois
des flancs sombres du bâtiment; une détona-
tion terrible suivit le leu, et l'Indépendanl
bondit sur les flots, en tournant sur lui-mêj
me, au milieu de la manœuvre ioachevée.
g
danges 4e Bourgogne, à la Chapelle, celui-de
la Société Belge et Hollandaise.
Enfin à l'Opéra-Comique le bal annuel des
artistes dramatiques, au profit de l'Associa-
tion de secours mutuels. Billets, à l'Opéra-
Comique, à l'office des théâtres, boulevard
des Italiens; chez M. Thuillier, 66, rue de
Bondy, et chez les artistes.
Hier soir, à l'arrivée du train de six heures
trente minutes, à la gare de l'Est, on atrouvé
inanimé, dans un wagon de première classe,
M. Vallée, un des inspecteurs de la ligne de
l'Est,
Demain jeudi, à deux heures et demie,
aura lieu à 1 hôtel Drouot, au profit du petit
personnel de l'Opéra, la vente de la collec-
tion de tableaux, aquarelles, terres cuites,
bronzes et autres oeuvres, d'art réunies grâce
à l'initiative de note confrère l'Evénement, et
offertes par les artistes de Paris.
Le catalogue contaient 88 numéros, dontun
certain nombre d'oeuvres remarquables et
signées de noms célèbres.
Il est sérieusement question de monter, l'Opéra,
l'Esclave, de M. Edmond Membrée, jeune composi-
teur dont la partition attend depuis une vingtaine
d'années,
L'engagement de Mlle Gabrielle Kraus au même
théâtre, que nous annoncions hier comme probable
vient d'être signé. Il commence le 1" mai prochain.
X Le changement de direction dont nous avons
parlé il y aréiques jours, a décidément eu lieu
le théâtre des Menus-Plaisirs est passé entre les
mains de M. Jaune. M. Merçklein, l'ex-directeur
reste dans 1 administration avec lesfqnctions decais-
sier.
Le premier acte de la nouvelle direction va être
de remonter le Petit Faust, qui n'a pas été représenté
depuis plusieurs années..
X On vient de commencer, au théâtre du Châ-
teau-d'Eau, les répétitions de Colin Tampon, folie
féerique de MM, Mônréal et Blondeau, en une foule
de tableaux, avec une multitude de décorations, de
trucs, de transformations, un vaisseau, une ména-
gerie formidable, etc.
En attendant l'apparition de cette pièce, la revue
Forte en gueule continue à remplir la salle. Les
soixante-six premières représentations ont produit
une moyenne journalière de près de 4 000 fr.
X Le nouveau drame de M. X. de Montépin, la
Femme de Paülasse. passera au théâtre. Cluny la
veille de la Mi-Carême. Voici la désignation de cha-
cun des. actes de cette pièce populaire: 1*1 acte,
\Mlle Olympe Mas le Mariage in extremis-, 3- les'
Saltimbanques à la foire de Saint-Cloud; Maison
Gerfaut et CI les Deux mansarde3; 6° Périne
X Ce soir, à Fresçati, fcal paré, costumé,et masqué
à 1 occasion du carnaval israëlite. On dit d'avance
des magnificences de cette fête.
X On annonce, et cela est dans les choses possi-
bles, que Mlle Adelina Patti aurait conclu, avec un
entrepreneur américain, un engagement de cent re-
présentations, à 12,500 fr. par soirée
EXEMPLES A IMITER
La Société Franklin, de Liège, présidée
L'instruction et l'éducation des ouvriers des
séances populaires de littérature et de mu-
sique du dimanche, des cours publics jour-
naliers, un almanach, patronné diverses pu-
blications, et organisé quelques représen-
tations d'œuvres théâtrales saines et morales,
notamment les Ouvriers, de M. Eugène Ma-
nuel, qui a eu un si grand succès au Théâtre-
Français.
Aujourd'hui la Société, faisant un pas de
plus dans cette voie, a résolu d'ouvrir un
concours pour une œuvre dramatique popu-
laire en vers, drame ou comédie, en fran-
cais, dont la représentation puisse inspirer
de salutaires pensées à un public ouvrier.
Cette pièce ne devra exiger ni nombreux
"interprètes ni mise en scène compliquée.
Le prix unique consistera en une médaille
en or de 200 fr.
Des médailles en bronze seront remises aux
concurrents qui auront obtenu des mentirons
honorables.
Les concurrents devront s'adresser à M.,
Micha, secrétaire, rue Saint-Albert, 3, à Liège.
Fenilletoi du 5 Ears
LE RODE CORSE
i4j ,2-PARTIE.-LES RIVALES
CHÀPITREIV
Une brutale' déclaration de guerre
Marianne, toujours prudente, n'était pas
de cet avis; mais Renée insista, il fallut se
rendre à son désir.
Frédéric commanda une nouvelle manoeu-
vre, qui changea pour quelques instants la
direction de la petite flottille; puis, il revint
près des deux soeurs qui interrogeaient Ber-'
nard, dont l'air consterné amusait fort la fu-
ture reine de Corse.
J'aimerais mieux marcher contre vingt
galères armées, disait le pauvre homme, tout
Blême et tout tremblant.
-Quevous a donc fait la reine des vagues?
demanda Renée.
A moi, ça ne serait rien mais c'est au
commandant qu'elle en veut.
A Monsieur de Lewen ?
Sans doute. Elle a coulé un bâtiment
corse, un des plus beaux des patriotes, la
nuit, pendant un orage épouvantable, quand
personne n'y voyait goutte.
C'estl'orage, peut-être.
Oh non; elle avait, la sorcière envoyé
LE CRIME D'ÂIuTODILLAG
COUR D'ASSISES DE LA HAUTE-GARONNE
(Toulouse)
Présidence de M. le conseiller Resert
Suite de l'audience du 2 mars 1874
(Service télégraphique du Petit Journctl)
8 heures, matin.
La première audience une importance
telle, que je vous en envoie le résumé par
le télégraphe, de ces dramatiques incidents,
dont ma lettre partie ce soir vous portera le
récit complet.
A la suite de la lecture de l'acte d'accusa-
tion, M. le président expose les antécédents
dés accusés, et dit notamment que Mitron a
été soupçonné d'avoir-assassiné Mme Guey-
raud l'apoplexie ayant été reconnue, Mitron
ne fut pas poursuivi.
Interrogatoire de Mitron
M. LE PRÉSIDENT.~ 'Connaissiez-vous la for-
tune de M. de la Tombelle?
L'ACCUSÉ. Non, monsieur le président.
Brus m'a dit que M. de la Tombelle appor-
taist une grosse somme. Si j'avais suivi les
conseils de Brus, nous aurions assassiné M.
de la Tombelle à son voyage du mois de
juin, au lieu d'attendre le mois d'octobre.
(M. le président explique aux jurés que
Brus, accusé primitivement, fut relaxé faute
de preuves.)
L accusé, continuant, raconte la soirée du
crime, minutieusement, froidement, sans
cynisme cependant. Il dit
La cuisinière étant partie, j'étais à mon
poste; Lasserre était en retard; enfin il ar-
rive. Il se charge d'assassiner M. de la Tom-
belle trop fort pour moi.
» Je vais chercher une hachette dans l'é-
curie. Lasserre monte pieds nus, j'avais des
pantoufles.
m. LE PRÉSIDENT. Etiez-vous armé?
L'ACCUSÉ. Non.
D. Cependant votre pantalon a été trouvé
couvert de taches de sang?
R. C'est que le sang a jailli du corps'au
moment où Lasserre frappait.
Une longue discussion s'engage] .sur] ce
L'Accuse. En donnant le hachereau â
Lasserre, je ne pensais pas qu'il frapperait
M. de la Tombelle.
M. LE président. C'esÇ impossible, inad-
missible. (Sensation).
Les deux accusés fouillent ensemble le ca-
davre. Pendant que Mistron monte au se-
éond étage, ouvnr une armoire à glace
Lasserre garde le cadavre, de peur que la
mort ne soit pas complète (frémissements
dans l'auditoire). Ils remettent ensuite les
clefs dans les poches de M. -de la Tombelle,
boivent un verre de vin à la cuisine, vont se
laver les mains à l'Ariége et fument des
cigarettes prises au château, puis ils revien-
nent faire griller le cadavre.
La description de la scène qui suit est hor-
rible l'auditoire est sous le coup d'une émo-
tion qu'il est impossible de traduire.
Le cadavre est soulevé; on le place sur une
pxle de livres, parmi lesquels un gros code
Tripier, puis on met-le feu à des papiers, et
les eux complices s'éloignent.
Mitron accompagne Lasserre un bout de
chemin; il rentre ensuite se coucher- mais
il ne peut dormir; il est en proie au cau-
chemar il lui semble que M. de la Tombelle
n'est pas mort.
Il se lève, va voir le cadavre.
Horreur I M. de la Tombelle a été placé
sur le ventre et sa tête, au lieu de s'incliner
se relève; de grands yeux sont ouverts et.
fixent l'assassin; l'incendie fait lentement son
œuvre. Mitron active le feu; les yeux de la
victime sont toujours étincelants
Mitron appuie sur la tête du mort un
énorme volume; la tête se redresse quand
la pression de l'homme ne pèse plus sur elle.
Mitron s'assied sur cette tête et se main-
tient cinq minutes dans cette position.
Quand il se relève, la Tête reprend son
une lumière sur le bâtiment qu'elle voulait-
perdre, et le canonnait comme en plein jouir
pendant que le sien restait dans l'obscurité.
Vous avez vu cela, monsieur de Lewn?
demanda Renée avec un petit sourire incré-
dule.
Non, madame. Mais les officiers du vais-
seau, qui ont pu se soustraire à cette étrange
attaque me l'ont affirmé.
Et qu'en pensez-vous?
Absolument rien. Jusqu'à ce que pareil
prodige se renouvelle, j'ai le droit de douter.
Nierez-vous, commandant, la triste aven-
ture de l'Espérance?
Ceci est une trahison, non un prodige.
Vous avez vu comme moi sauter le na-
vire de la reine des vagues; et pourtant, le
voilà ressuscité, et la fée avec, j'en suis sûr.
Le bâtiment n'est pas le même. Je l'avais
cru comme toi d'abord, parce que les voiles
sont pareilles, mais il est plus petit que l'au-
tre, et se fait remarquer par une absence
complète d'ouvertures. Quant à la femme.
Elle y est, interrompit Renée, je l'ai vue
tout à l'heure.
Une des dames d'honneur corses, qui se
trouvait mieux sans doute, vint se mettre
aux ordres de sa souveraine.
C'était parmi les étrangères la favorite de
Renée.
Restez avec nous, madame Andréa, dit
celle-ci, vous verrez un joli spectacle. Nous
allons à la rencontre de la reine des vagues.
La reme des vagues exclama la jeune
attitude première et ses yeux, sans regard
cependant, poursuivent l'assassin.
Alors Mitron, affolé, terrifié, se précipite
hors du château, il crie à l'assassin 1 et, irré-
sistiblement poussé par le remords, il se
pend à la cloche d'alarme, qui fait entendre
ses tintements sinistres au milieu de la nuit.
Mme Gueyraud avait fait placer cette clo-
che, disant à ses voisins
On ne sait pas ce qui peut«arriver; quand
vous l'entendrez sonner, c'est que des assas-
sins seront au château. »
Elle n'aurait jamais imaginé, toutefois, que
l'assassin lui-même dût sonner la cloche
d'alarme.
Interrogatoire de Lasserre
M. LE PRÉSIDENT. Vous avez entendu, Mi-
tron. Qu'avez-vous à dire?
L'ACCUSÉ. Je n'étais pas au château le
soir du crime.
M. LE PRÉSIDENT, à Mitron. Quelle cas-
quette portait Lasserre ?
MITRON. Une casquette de drap sombre.
M. le président ordonne à Lasserre de
montrer la casquette qu'il porte;- celui-ci
exhibe une petite casquette en velours qui
est près de lui sur le banc.
Mitron dit que ce n'est pas celle-là, et Las-
serre affirme qu'il n'en a jamais porté que
de semblables.
Mitron soutient son dire et Lasserre le
sien; tous les deux sont calmes, froids, im-
passibles.
A chaque question, Lasserre répond
« Comment le saurais-je, je n'y etais pas. »
11 invoque plusieurs alibis. Quant au mè-
tre, il affirme que depuis huit ans il se sert
de mètres à dix branches et non à cinq.
Toute cette partie de l'interrogatoire ne
peut être donnée sommairement; je vous
l'envoie en entier par la poste.
L'interrogatoire des deux accusés est suivi
d'un nouvel appel du président Mitron.
Celui-ci affirme. une fois encore et avec
énergie qu'il a agi avec Brus et Lasserre.
Long mouvement d'émotion dans la salle
où l'on s'écrase littéralement.
LA PETITE POSTE
M. Alexandre J. au Quesnoy.r-r-liË remplacement
militaire est aboli, mais les personnes qui, avant la
loi, auraient versé des fonds dans des associations
chargées de les répartir plus tard entre les jeunes
gens tombés au sort. peuvent se faire restituer leurs
versements. Cela dépend d'ailleurs de la nature des
conventions qui auraient été faites.
M. e. à Angoulême, La loi du 31 décembre
dernier ne frappe de nouveaux droits d'entrée sur
les vins qu'à partir du 1" janvier. Les vins entrés
à une époque antérieure ne doivent que ce qu'ils
ont déjà payé,
Les lettres qui nous demandent ofi se trouve tel
ou tel régiment sont trop nombreuses pour que.nous
puissions y répondre. L'Annuaire militaire se trouve
dans'les bureaux des administrations militaires,
dans les principaux cafés iL Paris et dans les dé-
partements, dans les cafés fréquentés par les officiers,
DEPARTEMENTS
Une grande partie du village d'Arlos(Hau-
te-Garonne) vient d'être la proie des flammes.
Vingt maisons ont été detruites par un in-
cendie qui a éclaté dans l'avant-dermèrenuit,
vers quatre heures du matin. En moins de
deux heures tout était consumé.
Les pertes sont considérables. Six proprié-
taires seulement étaient assurés.
L'autre soir, au prétoire de l'une des jus-
tices de paix de la Somme, un homme ré-
clamait à son voisin une bêche qu'il préten-
dait lui avoir été volée. Le juge de paix
demanda à voir cet instrument; l'apport eut
lieu à l'audience et chaque plaideur indiqua
les signes qu'il pouvait invoquer pour éta-
blir son droit.
Le magistrat veut contrôler ces dires res-
pectifs il prend la bêche, l'examine, et re-
connaît son meuble à lui volé.
Les plaideurs se retirèrent confus, rouges
de honte et de désappointement.
femme effravée à son tour.
Vous la' connaissez donc, vous aussi ?
N'est-elle pas chef des pirates de Qapraja?
On le dit du moins, répondit Frédéric.
Le bâtiment, un instant stationnaire, ve-
nait de se mettre en marche vers le navire
aux voiles rouges.
Reine des vagues chef des pirates s'é-
èria Renée, mais c'est charmant. On dirait
un conte des Mille et une Nuits.
Marianne semblait inquiète. Mme Andréa
tremblait presque aussi fort que Bernard;
elle venait d'apercevoir la voile rouge des
corsaires..
Voilà la reine des vagues-sur le pont,
dit Frédéric.
Renée se précipita sur la longue-vue.
J'en étais sùre, dit-elle. Regarde, ma
sœur, comme cette femme est belle.
C'est vrai, dit Marianne, mais elle a l'air
méchant.
Oh fit Renée, parce qu'on nous en a dit
du mal. Moi je trouve plutôt qu elle a l'air
triste, malgré l'or et les pierreries qui bril-
lent sur ses vêtements.
Frédéric regarda à son tour, et ne put ré-
primer un tressaillement.
Mes pressentiments ne me trompaient
pas, murmura-t-il. C'est elle.
Vous la connaissez, M. de Lewen.
Hélas je l'ai connue avant qu'elle fût
ce qu'elle est, répondit tristement Frédéric.
Je l'ai connue fille dévouée d'un noble pa-
triote. Elle s'SDDeIait alors Barbera d' Orezzau
LE TUNNEL SOUS-MARIN
Depuis qu'il est question de relier 1?
France et l'Angleterre, en supprimant \i
traversée par bateaux à vapeur, les ingé'
nieurs français et anglais. ont présente un
grand nombre de projets de tunnels sous-
marins et de ponts sur le détroit du Pas-de-
Calais.
Une enquête sérieuse a été faite l'année
dernière, à Calais, à Boulogne et Dunker-
que, relativement à la construction d'un
tunnel sous marin et à l'établissement d'un
port militaire et maritime à Saugatte.
Les résultats ont été favorables aux deux
projets, et le dossier de l'enquête est revenu
au ministère des travaux publics, qui reste
chargé de choisir le plan le plusavantageux.
Sans nous arrêter aux diverses solutions
proposées, telle que vapeurs d'un fort tirant
d'eau servant au transport des trains de che-
mins de fer, vapeurs à fond plat, etc; nous
cous bornerons à examiner les deux projets
principaux de tunnel sous-marin l'un conçu
par un Français M. Thomé de Gamond, ingé-
nieur des mines; l'autre par un Anglais, M.
W. Austin.
Les premières études de. M. de Gamond
furent faites en 1833; l'année suivante, il
présentai un projet consistant dans l'immer-
scion au fond de la mer d'un tube en tôle par
séchons, destiné à recevoir un muraillement
intérieur en maçonnerie. Pour la pose du
tube, il était nécessaire de niveler le fond du
détroit l'établissement de ce barrage au
fond de la mer fut considéré comme dange-
reux. et le projet dont l'exécution était éva-
luée à 500 millions, fut abandonné.
En 1836, nouveau projet, cette fois un pont
sur le détroit; le devis atteignait 4 milliards
et était par conséquent inexécutable.
En 1851, après de nombreuses recherches
géologiques au fond de la mer, M. de. Ga-
mond présenta un projet de tunnel qui fut
accueilli avec faveur pàr les ingénieurs an-
glais..
En 1856, .une commission nommée par le
gouvernement déclara l'étude du tunnel con-
forme à la science, et émit le vœu que le
gouvernement fît les dépenses nécessaires
pour creuser des puits et des galeries de
mines dans le but de rechercher le point le
plus favorable pour la traversée du détroit.
L'année suivante, M. de Gamond faisait
pour la première fois l'exposé de son projet
devant la société des ingenieurs civils. Un
comité, anglo-français se réunit en 1869 et
adopta le plan du tunnel qui serait ouvert à
ses deux extrémités, seulement en suppri-
mant la création de l'îlot de Varne prévue au
projet primitif, et qui devait, au moyen d'un
port situé au milieu du détroit, mettre la
marine en communication avec le tunnel.
Le comité officiel anglo-francais se com-
pose d'hommes compétents et de financiers
connus des deux pays. @
Dans un autre article, nous examinerons
le second projet, rival de celui de M. de Ga-
mond, le projet de l'ingénieur anglais W.
Austin, lequel est remarquable à plus d'un
titre.
ÉTRANGER
Les dépêches d'Angleterre nous apportent
la nouvelle d'une terrible catastrophe
.Blackburn (Angleterre), 2 mars.
Une terrible explosion de chaudière a eu
lieu à l'usine de l'aldermann (conseiller mu-
nicipal) Thompson.
Vingt-deux ouvriers ont été tués sur la
coup, et parmi eux se trouve le fils aîné du
propriétaire de l'établissement, M. Richard
Thompson.
Plus de trente blessés ont été transportés
à l'hôpital de Blakburn et Gast-Lancashire.
GRAND SUCCÈS. La Veloutine est une
poudre de riz spéciale adhérente et invisible.
Préparée au bismuth, elle a sur la peau une
action salutaire. Ch. Fay, inv, 9, r. de la Paix
L'Editeur- Gérant D. Cassigneue,.
A ce nom, madame Andréa ne put retenir
un cri de surprise et d'indignation Barbera
avait été sa compagne, et leurs deux pères
étaient des patriotes amis.
Racontez-nous cette histoire, M. de Le-
wen, demanda Renée.
Pendant qu'on rentrait dans le pavillon
pour écouter la légende de la reine des va-
igues, Mme Andréa, sans rien dire, s'appro-
cha de la lunette.
D'abord, madame, demanda Frédéric,
permettez-vous que nous reprenions le che-
min d'Ajaccio, où vous êtes si impatiemment
atten due ?
Sans doute, j'ai vu ma rivale, et je ré-
ponds de ne pas l'oublier.
-,Elle est vraiment votre rivale; plus que
vous ne pensez, madame; vous verrez.
Vous m'intéressez étrangement, mon-
sieur de Lewen.
Depuis que son commandant donnait des
ordres pour retourner en, arrière, Bernard se
multipliait.
Mme Andréa ne quittait pas la lunette, où
semblait la retenir une iitale attraction.
La voile rouge paraissait dormir au loin
sur l'océan, et commençait à se perdre dans
le vermillon du crépuscule.
Tout à coup, dix éclairs jaillirent à la fois
des flancs sombres du bâtiment; une détona-
tion terrible suivit le leu, et l'Indépendanl
bondit sur les flots, en tournant sur lui-mêj
me, au milieu de la manœuvre ioachevée.
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