Le Petit Journal
i'oile et Boulanger ses employés, pour frau-
des envers l'Etat dans les fournitures d'uni-
formes pour la gendarmerie et la garde de
Paris. Le tribunal correctionnel avait ac-
quitté les prévenus.
Le ministère public a fait appel de cette
décision; l'anaire a donc de nouveau été sou-
mise aux juges qui ont prononcé, hier, un
nouveau jugement aux termes duquel sont
condamnés
Cahen Lyon à deux ans de prison, Rou-
queyrolle à un an, Boulanger, contumax, à
cinq âiasi En outre, chacun à 1,CWO ir. d'a-
Un- incendie s'est déclaré hier soir, vers
quatre heures, rue Sainte*Croix-de-la-Bre-
tonnerie, chez un fabricant de chapeaux.
Le feu a pris en l'absence des ouvriers, et
il avait déjà fait d'importants dégâts quand
on s'en est apercu. Ce n'est qu'après deux
heures de travail qu'on est parvenu à s'en
rendre maître. Tout a été consumé.
Les pertes sont assez considérables. Tout
était assuré.
La loi punit l'ivresse, les faits sont quel-
quefois plus sévères que le législateur.
Un garçon de magasin de la rue des Jeû-
neurs, avait fêté le mardi-gras en s'enivrant
avec un ami. Ce dernier, cependant, était
moins gris que le premier, et il le conduisit
dans sa chambre.
Le lendemain l'ami vint le revoir; mais il
le trouva étendu sans mouvement à côté de
son lit.
Il était tombé pendant la Cuit et s'était
mortellement blessé.
Un jeune homme passait, hier à trois heu-
res, devant la maison'n° 9 de la rue Grégoi-
re-de.Tours, lorsqu'une bouteille vide lui
tomba du premier étage sur la tête, et le
blessa grièvement.
Le sang coulait en abondance -un morceau
de la bouteille avait pénétré très avant dans
les chairs.
Le blessé reçut les premiers soins chez un
pharmacien, puis se fit conduire à son do-
micile.
Les agents qui étaient survenus voulurent
savoir quel était l'imprudent qui lancait
ainsi des bouteilles sur la voie publique.'
Ils entrèrent dans la maison et finirent par
trouver leur homme, auquel ils ont dressé
procès verbal.
En outre, le blessé vent lui intenter un
procès en dommages-intérêts.
NOUS avons dit que le pourvoi de Moigno,
condamné à la peiné de mort, pour crime
d assassinat, à été rejeté. Il lui reste le re-
cours en grâce.
Le dossier de ce condamné n'est pas encore
parti du greffe de la cour, pour être expédié
au ministère de la justice, où doit se faire le
travail de révision et de recours en grâce,
avant d'être présenté au président de la Ré-
publique.
':Une femme demeutaat rué du Moulin-
Aertest tombée hier soir, à huit heures,
dans une tranchée ouverte, au boulevard
Saint-Jacques, et s'est grièvement blessée.
Transportée d'abord chez un pharmacien,
elle a été envoyée à l'hospice Cochin.
Cette tranchée était éclairée d'une lanterne,
et on ne peut attribuer cet' accident qu'à
un moment de distraction de la victime.
Le sieur X. demeurant rue Sedaine,
rentrant hier soit, trouva devant la porte de
sua appartement un individu qui, à l'aide
d'une monseigneur, essayait de la crocheter;
Il se précipita sur le malfaiteur qui se dé-
fendit vigoureusement.
Des voisins accourus prêtèiîent main forte
au sieur X. et l'individu fut conduit au
commissariat. On trouva sur lui une ctfllec-
Lion de fausses clefs.
Cette arrestation' amènera probablement
celle de plusieurs individus, complices du
premiers.
La police vient d'arrêter un ancien mem-
bre du comité central, qui est gravemenl
compromis dans les aflakes de la Commune.
feuilleton du 29 Février 1874
LEROtDE CORSE
132, 1™ des Vagues
Les potences dressaient devant' le ïhur de
la citadelle leurs grands bras songes; elles
regardaient le port, ainsi que l'avait désiré
la reine des vagues. Il y en avait deux, Ber-
nard ayant demandé de partager le sort de
son maître, ce qui lui avait été généreuse-
ment accordé.
Le brave serviteur aimait mieux cela.
Théodore, au moins, ne lui demanderait pas
.de comptes, et penserait à lui peut-être en
songeant à son neveu.
L'exposition avait un double avantage: elle
permettait à la belle châtelaine d!Orezza de
jouir du coup d'oeil, sans quitter son bâti-
ment, et elle Sonnait aux cond,a.mnés le spec-
tacle de- la rade, complètement occupée par
leurs ennemis. Frédéric de J^ewën ne pour-
rait conserver avant de m.ourir le moindre
doute sur le succès des Li.gu.riens.
Après la longue promenade, qui n'avait été
autre chose qu'une exposition publique, le
reste da l!£<£uiBag8 fuV sénaré âes «*»-
Il a été mis à là disposition de la justice
militaire et sera prochainement jugéj par le
4e conseil de guêtre.
Différenties plaintes ayant élé formulées
contre quelques boulangers, la préfecture de.
police vient de procéder à une enquête à la
suite de laquelle procès-verbal a été dressé
contré six de ces commerçants.
On a constaté dans la composition du pain
la présence de gélatine de première qualité
et de gomme arabique.
Bien que cette composition nouvelle du
pain ne nuise pas directement à la santé pu-
blique, elle rend le pain lourd et pâteux, et
constitue une fraude sur la qualité de la
chose vendue.
LE VIN BLANC DU MARDI-GRAS
Deux amis, garçons boulangeras tous deux,
jouaient une tournée au tourniquet le jour
du mardi-gras, chez un marchand de vin, 8,
rue Saint-Hilaire. L'un, nommé D. trou-
vait mauvais que l'autre, B. gagnait tou-
jours.
On en était à la troisième tournée, et le
petit blanc aidant, les têtes s'échauffèrent et
augmentèrent la maùvaise humeur du per-
dant quelques paroles aigres furent échan-
gées.
Une quatrième, puis une cinquième tour-
née, achevèrent d'exaspérer D. qui donna
Un soufflet à son partner.
Une rixe s'ensuivit, le marchand de vin
s'interposa. B. tira un couteau de sa po-
che et le plongea deux fols dans le dos de
son compagnon.
Il allait lui en porter un troisième, lors-
qu'il lut désarme par un M. Bourget, tout
jeune homme qùe le, bruit de la lutte avait
attiré.
Ce dernier à été blessé légèrement au vi-
sage en désarmant ce furieux joueur ilen a
été de même du marchand de vin, qui avait
saisi une première fois B. et fut obligé de le
laisser, ayant la figure inondée de sang.
Le blessé est très gravement atteint, le
couteau a pénétré assez avant on l'a trans-
porté à la Chanté.
M. Bourget et le marchand de vin ont
reçu des soins chez le pharmacien.
Quant à B. uiie fois terrassé, il écumait
de rage, et pour le mener chez le commis-
saire de police, il à fallu lui lier les mains. Il
a été envoyé au Dépôt.
fifiVOB DESTHÉirâE&f
Ce soir, à l'Odéon, Marie Madeleine, drame orato-
rio de M. Gallet, musique de M." Jules Chagsenet.
Les exécutants, au nombre dé deux cents, seront di-
rigés par M. Colonne. Les soli seront chantés par
Mme Gueymard-Làuters, Salla, MM. Bosquin et
Jules Lefort.
Cette audition de l'œuvre de M. Massenet est là
seule qui sera donnée.
X L'affiche du Théàtre-Cluny annonçait hier, pour
aujourd'hui, la première représentation de la pièce
de M,- Georges Petit, mais sans désignation de titre.
Nous avons lieu de penser que cette pièce, qui a
si souvent changé de nom, sera déûnitivement inti-
tulée l'Avéu.
X Une indisposition dé M. Neveu empêchera le
Florentin dé passer à rOpëfa-CqmiquB samedi pro-
chain. La première représentation, s'il ne survient
pas de nouvel accident, aura lieu mardi.
X On annonce pour samedi, au Théâtre-Italien,
la reprise de Semiramiàe^ de Rossini.
X Les nouvelles. de la santé de Mlle Desclée,
l'éminente artiste du Gymnase, continuent à être
fort gravés, cependant une apparence de mieux s'est
manifestée depuis deux jours dans son état.
'X On annonce que Mlle Cornélie, qui vient dé pa«-
raîtfë avec grand succès dans les représentations
d'Athalie, données depuis deuï mois à l'Odéon, va
entreprendre une tournée dramatique en province.
Dans plusieurs grandes villes, M. de la Pomme-
rayé lui prêterait son concours comme conférencier.
X Monsieur Alphonse poursuit le cours de ses
triomphes dans les départements. On vient de le
représenter à Reitns et c'est Mlle Nathalie, socié-
taire dé la Comédie-Française, qui a rempli le rôle
de Mme Guichar d, dans lequel elle a obtenu un écla-
tant succès. CHARLES DARCOURS.
damnés à mort, que l'on fit monteur immédia-
tement dans la citadelle;
-Bonne confiance, mes amis !dit Frédéric
à ses matelots en les quittant. Le roi de Corse
ne vous laissera pas longtemps ici.
Pour ranüner le courage de ses hommes,
lui, qui allait mourir, s'oubliait et souriait.
Mais eux restaient farouches, en face de ce
dernier adieu.
Toujours garrottés, ils furent enfermés dans
une salle basse du séminaire. Quant à Fré-
déric et à son fidèle Bernard, on les mit en-
semble dans un étroit cachot du fort, où un
rayon de jour arrivait peine. Ce fut, du
moins, une consolation pour.l'un et l'autre
de n'être pas séparés à leur dernière heure.
Bernard regardait son maître en silence, et
de temps en temps; une larme venait trem-
bler sous sa paupière, qui cherchait à la re-
tenir.
̃ Voyons, mon pauvre Bernard, dit Fré-
déric, avec un accent de gaieté un peu forcé
peut-être, à quoi penses-tu ? regrettes-tu la
vie cela n'est pas une faiblesse et je crois
que si tu la demandais, elle te serait accordée.
Ah que vous ai-je donc tait, monsieur
Frédéric, pour me parler ainsi? j'ai choisi
la mort, parce que je la préfère à la vie sans
vous, et si vous me voyez triste, c'est de la
ti'istesse de «eux que nous laisserons derrière
nous. Et puis.
Eh bien achève. si c'est un secret,
sois tranquille, je ne le trahirai pas.
̃Oh!,ûe plaisante»- pas aiusj* »fla«ieur
LA PETITE POSTE
M. A. b. a. à Cambrai- Le travail relatif aux
nominations de sous-lieutenahts n'est pas encore
tHrmitié: Le Petit Journal, informera ses lecteurs,
du jour où paraîtra le décret.
mm. T. et N.. (Manche). Sont soumis au droit
de timbre de dix centimes tous les titres de quelque
nature qu'ils soient, emportant libération reçu ou
décharge (Loi du 23 août 1871, art. 18), L'adminis-
tration interprétait ainsi cet article, dans un avis
inséré au Journal officiel du 27 novembre suivant
Font partie des titres assujettis au droit, les borde-
raux. de négociation, les reçus de titres, valeurs ou
objets nénociés, déposés, livrés ou vendus etc.
Un accusé de réception est un reçu.
LES DOUCEURS DU COUVENT
3è CONSEIL DE GUERHE
Présidence de M. îe lieutenant-colonel Djslabhoussb
du 71 dragons
Voici un homme que l'amour dos confitu-
res a perdu. A première vue, il ressemble à
un sergent-major large face de grognard,
tête ronde, cheveux ras, moustache grison-
nante. Il paraît que c'était un prêtre.
S'il a quitté les ordres, c'est bien sa faute,
par exemple. Il a appartenu, tour à tour,
aux diocèses de Bordeaux et d'Agen, où il
se fit remarquer non pas par son onction,
mais par les écarts d'une conduite scan-
daleuse.
Trois bu quatre ans avant la guerre, l'abbé
Barthe avait jeté la robe aux orties. Il lou-
voya quelque temps à travers la province,
s'essayant à exercer le professorat; enfin il
prit terre à Paris.
Quel y devint son genre d'existence ? C'est
là une question d'une nature délicate,; tout
ce qu'il nous -paraît permis d'en dire, c'est
que le prêtre défroqué vivait en compagnie
d'une femme qu'on appelait Mme Barthe.
Après avoir essayé d'ouvrir une école
d'entrer comme maître d'études dans un
pensionnat, de se faire chantre d'église et
d'obtenir un emploi dans les pompes funè-
bres, Barthe se plaça à la tête d'un établisse-
ment de la rue de la Grande-Truanderie sur
l'enseigne duquel on lisait Bureau de place-
ment pour les deux sexes.
Une industrie aussi modeste n'était qu'un
mince appât pour son ambition, Aussi, l'ex-
abbé n'attendait-il qu'une occasion pour re-
conquérir dans le monde le rang qu'il se
croyait dû.
Cette occasion, il crut la rencontrer dans
l'avènement du régime inauguré le 18 mars:
« Je vais donc, se dit-il, être quelque chose
dans le gouvernement !» Il se conféra à lui-
même le titre de délégué à la mairie du
Panthéon.
Si l'emploi n'était que modérément lucra-
tif, il lui laissait, en revanche, des loisirs que
le délégué utilisait au profit de sa gourman-
dise.
C'est dans ce sens, du moins, que l'accusa-
tion interprète la participation de Barthe à
l'envahissement du couvent des dames béné-
dictines du Saint-Sacrement, situé rue Tour-
nefort.
Dans ce couvent, il y avait des confitures
c'est à elles seules, suppose-t'-on, que Barthe
en Voulait. C'est pour arriver jusqu'à elles
que, ne pouvant passer sur le cadavre de Per-
rine Murry, une vieille demoiselle tout spé-
cialement dévouée à la garde des comesti-
bles du couvent, lé délégué prêta la main à
l'arrestation de ce gardien trop sévère.
Maître de la réserve aux provisions, l'an,-
cien vicaire transporta chez lui les confitu-
res, objet de :sa convoitise. Il y en avait
énormément, affirme la demoiselle Perrine
Murry. « J'en ai trouvé une quantité très
modérée, prétend Barthe.
Le défenseur, Me Crochard, s'acharne avec
vigueur contre les calculs du témoin;' il dis-
cute les confitures pot à pot, ne consentant
à en reconnaître qu un nombre extrêmement
intérieur à celui qu'énonce la prévention.
Le succès de son argumentation doit avoir
une influence considérable sur le sort de son
client, puisque s'il est démontré que la pas-
sion du délégué pour les confitures n'était
pas d'une violente exagérée, il devient évident
qu'il ne peut plus être impliqué dans la sé-
Frédéric, dans un pareil mbment; ça me fend
le cœur, et je veux resterbrave jusqu'à la fin.
Alors, confie-moi'ton secret ou ton in-
Vous n'y croyez pas, monsieur Frédéric
mais moi je suis sur de ce que j'ai vu, et j'au-
rais aimé vivre quelques jours, pour cher-
cher d'où ça pouvait venir.
Je ne' voudrais pas te contrarier, mon
ami, mais je crois que tu avais bu hier soir
un peu plus que de coutume.
Je vous juré, M. Frédéric que je n'avais
bu que de l'eau.
•– Alors tu avais la fièvre..
Je n'avais rien pris qui pût me la donner,
et j'ai vu, bien vu, une lumière aussi vive
que celle du soleil pendant l'orage.
Dès éclairs, peut-être ?
Bernard secoua la tête.
Non, cela durait, et c'était afireux. Je
voyais comme en plein jour nos marins qui
se noyaient, et les galères qui se brisaient
sur le rocher et sur la côte, la, au-dessous
de nous. Je n'oublierai jamais cela. 1
Jamais, répéta Frédéric avec un sourire,
mélancolique cette fois.
_Bernard ne prit pas garde à l'interruption.
Oui, je voudrais savoir, continua-t-il,
parce que le diable est dans tout cela, et je
ne saurais croire que la bon Dieu n'a pas,
quand il veut, raison du diable. Ah! j'avais
les oreilles grandes ouvertes comme les
yeux; j'entendais et je voyais Ils en disaient,
-les bandits i oue les cheveux m'en.dxessent
questration arbitraire de Perrine Murry,
dont la responsabilité retomberait tout entière
sur d'autres.
Le conseil paraît être favorable à ce sys-
tème, puisque, entendu le réquisitoire de
M. le capitaine de Lafont, ilécaptelaquestioï
d'arrestation et de pillage.
Barthe n'en est pas moins condamné à
deux ans de prison.
Jusqu'ici, dit le docteur Lissonde, on n'a"
pas reconnu, que le chloral fût le spécifique
d'aucune nsaladie; ce curieux produitsemble
dire: Je n'aj. pas la prétention de guérir, mais
j'engourdis la douleur en donnant le som-
meil. Et en eilet. le chloral n'agit guère qu'en
calmant la douleur et en procurant un som-
meil paisible de quelques heures. C'est à ce
titre qu'on l'emploie avec tant de succès con-
tre les violentes douleurs de la goutte, du
rhumatisme, des névralgies, contre la bron-
chite, la migraine, l'asthme, contre l'insom-
nie occasionnée par une douleur vive, quelle
qu'elle soit, ou par des préoccupations mo-
rales. Sommeil calme et apaisement de la dou-
leur, telle est en somme la devise du chloral
et peu de devises sont aussi bien justifiées.-
Nous pourrions relever bien des faits à
l'appui de cette affirmation nous citerons
seulement l'observation suivante, qui nous
semble des plus concluantes
« M. C. employé dans une maison de
commerce, est sujet à des maux de dentsvio-
lents qui, chaque fois, durent deux ou trois
jours et empêchent tout sommeil. Le 5 jan-
vier dernier, il fut pris d'ùne crise violente,
et ne put dormir un se.ul instant la nuit sui-
vante. Le 6 au soir, les souürances étaient
cruelles. Au moment de se coucher il prit
deux cuillerées à bouche du sirop de chloral
de Follet. Un quart d'heure après il s'endor-
mit le sommeil dura environ huit heures,
et#u réveil la douleur avait disparu.
DÉPARTEMENTS
La dernière audience de la cour d'assises
du Nord a été consacrée à une affaire bien
curieuse. Il s'agissait d'un vol de trente-neuf
wagons de houille commis au préjudice du
chemin de fer du Nord. L'accusé, usant des
facilitées que lui donnait sa position de poin-
teur à la gare d'Humont, avait détourné
trente-neuf wagons destinés aux usines.
Il a été condamné à huit ans de réclusionJ
Le jeune Leblond s'amusait, hier, avec les
ailes d'un moulin, aux environs d'Auxerre.
Tout à coup le moulin se mit à tourne, en-
leuant sur une de ses ailes l'imprudent en-
fant, qui poussait des cris désespérés.
Il avait eu cependant la présence d'esprit
de se cramponner au bois de l'aile, et se
maintenait suspendu en équilibre. Il avait'
déjà fait cinq tours. et, épuisé, il allait sans
douté lâcher prise, quand ses cris furent en-
tendus un garçon meunier put arrêter le
moulin, et faire* descendre'lé jeune Leblond,
plus mort qûè vif.
On se rappelle l'assassinat d'un épicier et
de sa femme commis, il y a quelque temps,
à Pibrac, près de Toulouse. Plusieurs arres-
tations avaient été opérées.
L'un nes inculpés, Césaria, dit le Lyon-
nais, s'est reconnu coupable du doublameur-
tre des époux Baillet et, de l'incendie de leur1
maison.
DE LA BÂSTIOE-BESFLÂS
SOUVENIR JUDICIAIRE
̃ '->̃ -̃ XIII ̃̃
Le faux Baptiste Pujol était satisfait de luî<-
même. Avec cette infernale intuition qui
guide les scélérats dans les circonstances dé-
cisives,.il sentait que son court passage au
château avait laisse un germe que le temps
allait développer.
Pendant trois jours, il se tint coi. Le qua-
trième jour était un jeudi. M. de Lassàlle s'é-
loignant, dans le cabriolet que conduisait son
cocher, pour son excursion hebdomadaire à.
encore sur la tête. Ils en racontaient de lugu^'
bres histoires sur leur reine, qui est une l.ée.
Cette foisFrédéricneputs'empêcherderire.
–-Oui, une fée. C'est eux-mêmes qui le di-
sent, et ils doivent le savoir. C'est elle qui
leur donne de quoi endormir ou tuer ceux
qui les gênent. C'est elle qui répand sur les
mers, pendant la nuit, la lumière du jour. Iis
assurent que ses yeux lancent des éclairs,
que son sourire fait venir l'aurore, et que sa
colère amène la nuit.
Ils sont poëtes, ces bandits murmura
Frédéric. Puis il ajouta,
Et comment appellent-ils cette femme 2
Ils l'appellent la Reine des vagues.
Ce n'est pas un nom, cela,
Elle n'en a pas d'autre. Mais vous pen-
sez bien qu une femme comme celle-là n'a
pas recule baptême. Elle doit venir d'Enfer,
et ceux qui la suivent sont ensorcelés. C'est
elle qui a fait périr nos galères; c'est elle qui
a fait endormir l'équipage; c'est elle qui aiait
le jour pendant la nuit, c'est elle enfin qui
est cause que nous allons mourir.
Tu as peut-être raison, Bernard, dit le
Jeune homme qui réfléchissait.
Eh bien monsieur Frédéric, puisque
nous mourrons tout à l'heure, et que, je l'es-
père nous aurions tous les deux notre petite
part:du Paradais, expliquez-moi donc pour-
quoi le bon Dieu, qur a fourré le diable en
enfer lui permet parfois d'en sortir pour
faire du mal aux hommes?
i'oile et Boulanger ses employés, pour frau-
des envers l'Etat dans les fournitures d'uni-
formes pour la gendarmerie et la garde de
Paris. Le tribunal correctionnel avait ac-
quitté les prévenus.
Le ministère public a fait appel de cette
décision; l'anaire a donc de nouveau été sou-
mise aux juges qui ont prononcé, hier, un
nouveau jugement aux termes duquel sont
condamnés
Cahen Lyon à deux ans de prison, Rou-
queyrolle à un an, Boulanger, contumax, à
cinq âiasi En outre, chacun à 1,CWO ir. d'a-
Un- incendie s'est déclaré hier soir, vers
quatre heures, rue Sainte*Croix-de-la-Bre-
tonnerie, chez un fabricant de chapeaux.
Le feu a pris en l'absence des ouvriers, et
il avait déjà fait d'importants dégâts quand
on s'en est apercu. Ce n'est qu'après deux
heures de travail qu'on est parvenu à s'en
rendre maître. Tout a été consumé.
Les pertes sont assez considérables. Tout
était assuré.
La loi punit l'ivresse, les faits sont quel-
quefois plus sévères que le législateur.
Un garçon de magasin de la rue des Jeû-
neurs, avait fêté le mardi-gras en s'enivrant
avec un ami. Ce dernier, cependant, était
moins gris que le premier, et il le conduisit
dans sa chambre.
Le lendemain l'ami vint le revoir; mais il
le trouva étendu sans mouvement à côté de
son lit.
Il était tombé pendant la Cuit et s'était
mortellement blessé.
Un jeune homme passait, hier à trois heu-
res, devant la maison'n° 9 de la rue Grégoi-
re-de.Tours, lorsqu'une bouteille vide lui
tomba du premier étage sur la tête, et le
blessa grièvement.
Le sang coulait en abondance -un morceau
de la bouteille avait pénétré très avant dans
les chairs.
Le blessé reçut les premiers soins chez un
pharmacien, puis se fit conduire à son do-
micile.
Les agents qui étaient survenus voulurent
savoir quel était l'imprudent qui lancait
ainsi des bouteilles sur la voie publique.'
Ils entrèrent dans la maison et finirent par
trouver leur homme, auquel ils ont dressé
procès verbal.
En outre, le blessé vent lui intenter un
procès en dommages-intérêts.
NOUS avons dit que le pourvoi de Moigno,
condamné à la peiné de mort, pour crime
d assassinat, à été rejeté. Il lui reste le re-
cours en grâce.
Le dossier de ce condamné n'est pas encore
parti du greffe de la cour, pour être expédié
au ministère de la justice, où doit se faire le
travail de révision et de recours en grâce,
avant d'être présenté au président de la Ré-
publique.
':Une femme demeutaat rué du Moulin-
Aertest tombée hier soir, à huit heures,
dans une tranchée ouverte, au boulevard
Saint-Jacques, et s'est grièvement blessée.
Transportée d'abord chez un pharmacien,
elle a été envoyée à l'hospice Cochin.
Cette tranchée était éclairée d'une lanterne,
et on ne peut attribuer cet' accident qu'à
un moment de distraction de la victime.
Le sieur X. demeurant rue Sedaine,
rentrant hier soit, trouva devant la porte de
sua appartement un individu qui, à l'aide
d'une monseigneur, essayait de la crocheter;
Il se précipita sur le malfaiteur qui se dé-
fendit vigoureusement.
Des voisins accourus prêtèiîent main forte
au sieur X. et l'individu fut conduit au
commissariat. On trouva sur lui une ctfllec-
Lion de fausses clefs.
Cette arrestation' amènera probablement
celle de plusieurs individus, complices du
premiers.
La police vient d'arrêter un ancien mem-
bre du comité central, qui est gravemenl
compromis dans les aflakes de la Commune.
feuilleton du 29 Février 1874
LEROtDE CORSE
132, 1™ des Vagues
Les potences dressaient devant' le ïhur de
la citadelle leurs grands bras songes; elles
regardaient le port, ainsi que l'avait désiré
la reine des vagues. Il y en avait deux, Ber-
nard ayant demandé de partager le sort de
son maître, ce qui lui avait été généreuse-
ment accordé.
Le brave serviteur aimait mieux cela.
Théodore, au moins, ne lui demanderait pas
.de comptes, et penserait à lui peut-être en
songeant à son neveu.
L'exposition avait un double avantage: elle
permettait à la belle châtelaine d!Orezza de
jouir du coup d'oeil, sans quitter son bâti-
ment, et elle Sonnait aux cond,a.mnés le spec-
tacle de- la rade, complètement occupée par
leurs ennemis. Frédéric de J^ewën ne pour-
rait conserver avant de m.ourir le moindre
doute sur le succès des Li.gu.riens.
Après la longue promenade, qui n'avait été
autre chose qu'une exposition publique, le
reste da l!£<£uiBag8 fuV sénaré âes «*»-
Il a été mis à là disposition de la justice
militaire et sera prochainement jugéj par le
4e conseil de guêtre.
Différenties plaintes ayant élé formulées
contre quelques boulangers, la préfecture de.
police vient de procéder à une enquête à la
suite de laquelle procès-verbal a été dressé
contré six de ces commerçants.
On a constaté dans la composition du pain
la présence de gélatine de première qualité
et de gomme arabique.
Bien que cette composition nouvelle du
pain ne nuise pas directement à la santé pu-
blique, elle rend le pain lourd et pâteux, et
constitue une fraude sur la qualité de la
chose vendue.
LE VIN BLANC DU MARDI-GRAS
Deux amis, garçons boulangeras tous deux,
jouaient une tournée au tourniquet le jour
du mardi-gras, chez un marchand de vin, 8,
rue Saint-Hilaire. L'un, nommé D. trou-
vait mauvais que l'autre, B. gagnait tou-
jours.
On en était à la troisième tournée, et le
petit blanc aidant, les têtes s'échauffèrent et
augmentèrent la maùvaise humeur du per-
dant quelques paroles aigres furent échan-
gées.
Une quatrième, puis une cinquième tour-
née, achevèrent d'exaspérer D. qui donna
Un soufflet à son partner.
Une rixe s'ensuivit, le marchand de vin
s'interposa. B. tira un couteau de sa po-
che et le plongea deux fols dans le dos de
son compagnon.
Il allait lui en porter un troisième, lors-
qu'il lut désarme par un M. Bourget, tout
jeune homme qùe le, bruit de la lutte avait
attiré.
Ce dernier à été blessé légèrement au vi-
sage en désarmant ce furieux joueur ilen a
été de même du marchand de vin, qui avait
saisi une première fois B. et fut obligé de le
laisser, ayant la figure inondée de sang.
Le blessé est très gravement atteint, le
couteau a pénétré assez avant on l'a trans-
porté à la Chanté.
M. Bourget et le marchand de vin ont
reçu des soins chez le pharmacien.
Quant à B. uiie fois terrassé, il écumait
de rage, et pour le mener chez le commis-
saire de police, il à fallu lui lier les mains. Il
a été envoyé au Dépôt.
fifiVOB DESTHÉirâE&f
Ce soir, à l'Odéon, Marie Madeleine, drame orato-
rio de M. Gallet, musique de M." Jules Chagsenet.
Les exécutants, au nombre dé deux cents, seront di-
rigés par M. Colonne. Les soli seront chantés par
Mme Gueymard-Làuters, Salla, MM. Bosquin et
Jules Lefort.
Cette audition de l'œuvre de M. Massenet est là
seule qui sera donnée.
X L'affiche du Théàtre-Cluny annonçait hier, pour
aujourd'hui, la première représentation de la pièce
de M,- Georges Petit, mais sans désignation de titre.
Nous avons lieu de penser que cette pièce, qui a
si souvent changé de nom, sera déûnitivement inti-
tulée l'Avéu.
X Une indisposition dé M. Neveu empêchera le
Florentin dé passer à rOpëfa-CqmiquB samedi pro-
chain. La première représentation, s'il ne survient
pas de nouvel accident, aura lieu mardi.
X On annonce pour samedi, au Théâtre-Italien,
la reprise de Semiramiàe^ de Rossini.
X Les nouvelles. de la santé de Mlle Desclée,
l'éminente artiste du Gymnase, continuent à être
fort gravés, cependant une apparence de mieux s'est
manifestée depuis deux jours dans son état.
'X On annonce que Mlle Cornélie, qui vient dé pa«-
raîtfë avec grand succès dans les représentations
d'Athalie, données depuis deuï mois à l'Odéon, va
entreprendre une tournée dramatique en province.
Dans plusieurs grandes villes, M. de la Pomme-
rayé lui prêterait son concours comme conférencier.
X Monsieur Alphonse poursuit le cours de ses
triomphes dans les départements. On vient de le
représenter à Reitns et c'est Mlle Nathalie, socié-
taire dé la Comédie-Française, qui a rempli le rôle
de Mme Guichar d, dans lequel elle a obtenu un écla-
tant succès. CHARLES DARCOURS.
damnés à mort, que l'on fit monteur immédia-
tement dans la citadelle;
-Bonne confiance, mes amis !dit Frédéric
à ses matelots en les quittant. Le roi de Corse
ne vous laissera pas longtemps ici.
Pour ranüner le courage de ses hommes,
lui, qui allait mourir, s'oubliait et souriait.
Mais eux restaient farouches, en face de ce
dernier adieu.
Toujours garrottés, ils furent enfermés dans
une salle basse du séminaire. Quant à Fré-
déric et à son fidèle Bernard, on les mit en-
semble dans un étroit cachot du fort, où un
rayon de jour arrivait peine. Ce fut, du
moins, une consolation pour.l'un et l'autre
de n'être pas séparés à leur dernière heure.
Bernard regardait son maître en silence, et
de temps en temps; une larme venait trem-
bler sous sa paupière, qui cherchait à la re-
tenir.
̃ Voyons, mon pauvre Bernard, dit Fré-
déric, avec un accent de gaieté un peu forcé
peut-être, à quoi penses-tu ? regrettes-tu la
vie cela n'est pas une faiblesse et je crois
que si tu la demandais, elle te serait accordée.
Ah que vous ai-je donc tait, monsieur
Frédéric, pour me parler ainsi? j'ai choisi
la mort, parce que je la préfère à la vie sans
vous, et si vous me voyez triste, c'est de la
ti'istesse de «eux que nous laisserons derrière
nous. Et puis.
Eh bien achève. si c'est un secret,
sois tranquille, je ne le trahirai pas.
̃Oh!,ûe plaisante»- pas aiusj* »fla«ieur
LA PETITE POSTE
M. A. b. a. à Cambrai- Le travail relatif aux
nominations de sous-lieutenahts n'est pas encore
tHrmitié: Le Petit Journal, informera ses lecteurs,
du jour où paraîtra le décret.
mm. T. et N.. (Manche). Sont soumis au droit
de timbre de dix centimes tous les titres de quelque
nature qu'ils soient, emportant libération reçu ou
décharge (Loi du 23 août 1871, art. 18), L'adminis-
tration interprétait ainsi cet article, dans un avis
inséré au Journal officiel du 27 novembre suivant
Font partie des titres assujettis au droit, les borde-
raux. de négociation, les reçus de titres, valeurs ou
objets nénociés, déposés, livrés ou vendus etc.
Un accusé de réception est un reçu.
LES DOUCEURS DU COUVENT
3è CONSEIL DE GUERHE
Présidence de M. îe lieutenant-colonel Djslabhoussb
du 71 dragons
Voici un homme que l'amour dos confitu-
res a perdu. A première vue, il ressemble à
un sergent-major large face de grognard,
tête ronde, cheveux ras, moustache grison-
nante. Il paraît que c'était un prêtre.
S'il a quitté les ordres, c'est bien sa faute,
par exemple. Il a appartenu, tour à tour,
aux diocèses de Bordeaux et d'Agen, où il
se fit remarquer non pas par son onction,
mais par les écarts d'une conduite scan-
daleuse.
Trois bu quatre ans avant la guerre, l'abbé
Barthe avait jeté la robe aux orties. Il lou-
voya quelque temps à travers la province,
s'essayant à exercer le professorat; enfin il
prit terre à Paris.
Quel y devint son genre d'existence ? C'est
là une question d'une nature délicate,; tout
ce qu'il nous -paraît permis d'en dire, c'est
que le prêtre défroqué vivait en compagnie
d'une femme qu'on appelait Mme Barthe.
Après avoir essayé d'ouvrir une école
d'entrer comme maître d'études dans un
pensionnat, de se faire chantre d'église et
d'obtenir un emploi dans les pompes funè-
bres, Barthe se plaça à la tête d'un établisse-
ment de la rue de la Grande-Truanderie sur
l'enseigne duquel on lisait Bureau de place-
ment pour les deux sexes.
Une industrie aussi modeste n'était qu'un
mince appât pour son ambition, Aussi, l'ex-
abbé n'attendait-il qu'une occasion pour re-
conquérir dans le monde le rang qu'il se
croyait dû.
Cette occasion, il crut la rencontrer dans
l'avènement du régime inauguré le 18 mars:
« Je vais donc, se dit-il, être quelque chose
dans le gouvernement !» Il se conféra à lui-
même le titre de délégué à la mairie du
Panthéon.
Si l'emploi n'était que modérément lucra-
tif, il lui laissait, en revanche, des loisirs que
le délégué utilisait au profit de sa gourman-
dise.
C'est dans ce sens, du moins, que l'accusa-
tion interprète la participation de Barthe à
l'envahissement du couvent des dames béné-
dictines du Saint-Sacrement, situé rue Tour-
nefort.
Dans ce couvent, il y avait des confitures
c'est à elles seules, suppose-t'-on, que Barthe
en Voulait. C'est pour arriver jusqu'à elles
que, ne pouvant passer sur le cadavre de Per-
rine Murry, une vieille demoiselle tout spé-
cialement dévouée à la garde des comesti-
bles du couvent, lé délégué prêta la main à
l'arrestation de ce gardien trop sévère.
Maître de la réserve aux provisions, l'an,-
cien vicaire transporta chez lui les confitu-
res, objet de :sa convoitise. Il y en avait
énormément, affirme la demoiselle Perrine
Murry. « J'en ai trouvé une quantité très
modérée, prétend Barthe.
Le défenseur, Me Crochard, s'acharne avec
vigueur contre les calculs du témoin;' il dis-
cute les confitures pot à pot, ne consentant
à en reconnaître qu un nombre extrêmement
intérieur à celui qu'énonce la prévention.
Le succès de son argumentation doit avoir
une influence considérable sur le sort de son
client, puisque s'il est démontré que la pas-
sion du délégué pour les confitures n'était
pas d'une violente exagérée, il devient évident
qu'il ne peut plus être impliqué dans la sé-
Frédéric, dans un pareil mbment; ça me fend
le cœur, et je veux resterbrave jusqu'à la fin.
Alors, confie-moi'ton secret ou ton in-
Vous n'y croyez pas, monsieur Frédéric
mais moi je suis sur de ce que j'ai vu, et j'au-
rais aimé vivre quelques jours, pour cher-
cher d'où ça pouvait venir.
Je ne' voudrais pas te contrarier, mon
ami, mais je crois que tu avais bu hier soir
un peu plus que de coutume.
Je vous juré, M. Frédéric que je n'avais
bu que de l'eau.
•– Alors tu avais la fièvre..
Je n'avais rien pris qui pût me la donner,
et j'ai vu, bien vu, une lumière aussi vive
que celle du soleil pendant l'orage.
Dès éclairs, peut-être ?
Bernard secoua la tête.
Non, cela durait, et c'était afireux. Je
voyais comme en plein jour nos marins qui
se noyaient, et les galères qui se brisaient
sur le rocher et sur la côte, la, au-dessous
de nous. Je n'oublierai jamais cela. 1
Jamais, répéta Frédéric avec un sourire,
mélancolique cette fois.
_Bernard ne prit pas garde à l'interruption.
Oui, je voudrais savoir, continua-t-il,
parce que le diable est dans tout cela, et je
ne saurais croire que la bon Dieu n'a pas,
quand il veut, raison du diable. Ah! j'avais
les oreilles grandes ouvertes comme les
yeux; j'entendais et je voyais Ils en disaient,
-les bandits i oue les cheveux m'en.dxessent
questration arbitraire de Perrine Murry,
dont la responsabilité retomberait tout entière
sur d'autres.
Le conseil paraît être favorable à ce sys-
tème, puisque, entendu le réquisitoire de
M. le capitaine de Lafont, ilécaptelaquestioï
d'arrestation et de pillage.
Barthe n'en est pas moins condamné à
deux ans de prison.
Jusqu'ici, dit le docteur Lissonde, on n'a"
pas reconnu, que le chloral fût le spécifique
d'aucune nsaladie; ce curieux produitsemble
dire: Je n'aj. pas la prétention de guérir, mais
j'engourdis la douleur en donnant le som-
meil. Et en eilet. le chloral n'agit guère qu'en
calmant la douleur et en procurant un som-
meil paisible de quelques heures. C'est à ce
titre qu'on l'emploie avec tant de succès con-
tre les violentes douleurs de la goutte, du
rhumatisme, des névralgies, contre la bron-
chite, la migraine, l'asthme, contre l'insom-
nie occasionnée par une douleur vive, quelle
qu'elle soit, ou par des préoccupations mo-
rales. Sommeil calme et apaisement de la dou-
leur, telle est en somme la devise du chloral
et peu de devises sont aussi bien justifiées.-
Nous pourrions relever bien des faits à
l'appui de cette affirmation nous citerons
seulement l'observation suivante, qui nous
semble des plus concluantes
« M. C. employé dans une maison de
commerce, est sujet à des maux de dentsvio-
lents qui, chaque fois, durent deux ou trois
jours et empêchent tout sommeil. Le 5 jan-
vier dernier, il fut pris d'ùne crise violente,
et ne put dormir un se.ul instant la nuit sui-
vante. Le 6 au soir, les souürances étaient
cruelles. Au moment de se coucher il prit
deux cuillerées à bouche du sirop de chloral
de Follet. Un quart d'heure après il s'endor-
mit le sommeil dura environ huit heures,
et#u réveil la douleur avait disparu.
DÉPARTEMENTS
La dernière audience de la cour d'assises
du Nord a été consacrée à une affaire bien
curieuse. Il s'agissait d'un vol de trente-neuf
wagons de houille commis au préjudice du
chemin de fer du Nord. L'accusé, usant des
facilitées que lui donnait sa position de poin-
teur à la gare d'Humont, avait détourné
trente-neuf wagons destinés aux usines.
Il a été condamné à huit ans de réclusionJ
Le jeune Leblond s'amusait, hier, avec les
ailes d'un moulin, aux environs d'Auxerre.
Tout à coup le moulin se mit à tourne, en-
leuant sur une de ses ailes l'imprudent en-
fant, qui poussait des cris désespérés.
Il avait eu cependant la présence d'esprit
de se cramponner au bois de l'aile, et se
maintenait suspendu en équilibre. Il avait'
déjà fait cinq tours. et, épuisé, il allait sans
douté lâcher prise, quand ses cris furent en-
tendus un garçon meunier put arrêter le
moulin, et faire* descendre'lé jeune Leblond,
plus mort qûè vif.
On se rappelle l'assassinat d'un épicier et
de sa femme commis, il y a quelque temps,
à Pibrac, près de Toulouse. Plusieurs arres-
tations avaient été opérées.
L'un nes inculpés, Césaria, dit le Lyon-
nais, s'est reconnu coupable du doublameur-
tre des époux Baillet et, de l'incendie de leur1
maison.
DE LA BÂSTIOE-BESFLÂS
SOUVENIR JUDICIAIRE
̃ '->̃ -̃ XIII ̃̃
Le faux Baptiste Pujol était satisfait de luî<-
même. Avec cette infernale intuition qui
guide les scélérats dans les circonstances dé-
cisives,.il sentait que son court passage au
château avait laisse un germe que le temps
allait développer.
Pendant trois jours, il se tint coi. Le qua-
trième jour était un jeudi. M. de Lassàlle s'é-
loignant, dans le cabriolet que conduisait son
cocher, pour son excursion hebdomadaire à.
encore sur la tête. Ils en racontaient de lugu^'
bres histoires sur leur reine, qui est une l.ée.
Cette foisFrédéricneputs'empêcherderire.
–-Oui, une fée. C'est eux-mêmes qui le di-
sent, et ils doivent le savoir. C'est elle qui
leur donne de quoi endormir ou tuer ceux
qui les gênent. C'est elle qui répand sur les
mers, pendant la nuit, la lumière du jour. Iis
assurent que ses yeux lancent des éclairs,
que son sourire fait venir l'aurore, et que sa
colère amène la nuit.
Ils sont poëtes, ces bandits murmura
Frédéric. Puis il ajouta,
Et comment appellent-ils cette femme 2
Ils l'appellent la Reine des vagues.
Ce n'est pas un nom, cela,
Elle n'en a pas d'autre. Mais vous pen-
sez bien qu une femme comme celle-là n'a
pas recule baptême. Elle doit venir d'Enfer,
et ceux qui la suivent sont ensorcelés. C'est
elle qui a fait périr nos galères; c'est elle qui
a fait endormir l'équipage; c'est elle qui aiait
le jour pendant la nuit, c'est elle enfin qui
est cause que nous allons mourir.
Tu as peut-être raison, Bernard, dit le
Jeune homme qui réfléchissait.
Eh bien monsieur Frédéric, puisque
nous mourrons tout à l'heure, et que, je l'es-
père nous aurions tous les deux notre petite
part:du Paradais, expliquez-moi donc pour-
quoi le bon Dieu, qur a fourré le diable en
enfer lui permet parfois d'en sortir pour
faire du mal aux hommes?
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.64%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.64%.
- Collections numériques similaires Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PhoPortr1"
- Auteurs similaires Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits Photographies sur plaque de verre de la Société de Géographie, portraits /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PhoPortr1"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 3/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k592109f/f3.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k592109f/f3.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k592109f/f3.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k592109f/f3.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k592109f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k592109f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k592109f/f3.image × Aide