Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 17 février 1874 17 février 1874
Description : 1874/02/17 (Numéro 4071). 1874/02/17 (Numéro 4071).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5921069
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
,̃
DÉPARTEMENTS
Le sieùr Fontenay, était occupé sur le che-
ftiin de fer de l'Est, entre LaDguet et Chàhn-
drey. à réparer la voie. Ayant fait une chûte
sur le rail au moment où l'arrivée d'un train
clargé de pierres, rendait la fuite extrême-
ment dangereuse, sinon impossible, il eut
assez de présence d'esprit pour se coucher à
terre au milieu de la voie, de telle sorte que
le train passât sur lui sans le toucher. Il se
tint immobile dans une anxiété que l'onpeut
comprendre, pendant les quelques secondes,
plus longues que des heures, durant les-
quelles le convoi passa.
Quand ses camarades allèrent à lui, ils le
trouvèrent un peu ému, mais sans la moin-
dre égratignure.
On vient de découvrir dans la forêt de
Samt-Gqbain (Aisne), un vieillard qui vivait
à l'état sauvage depuis une quinzaine d'an-
nées.
Vêtu d'une peau de mouton, les cheveux
et la barbe incultes, il n'avait, dépuis cette
époque, parlé à aucun être humain. Il vi-
vait de pommes de terre et de légumes qu'il
arrachait dans les champs.
L'hiver, il ne se nourrissait que de racines
et de moutons ou de poules qu'il tuait en
rôdant autour des fermes.
Jamais les habitants du pays ne l'avaient
aperçu.
On l;a trouvé chez lui. c'est-à-dire dans un
trou en terre profond de 5 mètres environ,
et dont l'orifice se dissimulait dans les ra-
cines d'un énorme chêne.
Les journaux du Haut-Rhin nous appren-
nent qu'une rixe a eu lieu entre des habi-
tants de la ville de Thann et des soldats qui
y tiennent garnison. Plusieurs' habitants ont
été grièvement blessés et plusieurs maisons
fortement endommagées.
L'AFFAIRE
DE LA BâSTîBE-BESPLâS
SOUVENIR. JUDICIAIRE
L' évade s'était tu; l'ardoisier avait repris
Des deux sœurs du richard, l'une est son
aînée elle est la veuve d'un nommé Sicard;
l'autre est de quelques années plus jeune
elle s'appelle Mme Depau. Usant de l'in-
fluence que lui donnait son âge, Mme Si-
card crut devoir accentuer le refus que ve-
naient d'exprimer les deux femmes
« Mon frère, reprit-elle, votre résolution
est en contradiction formelle avec la volonté
de notre père, puisqu'il vous a institué son
principal légataire.
» Eh bien se récria le vieux, que ces
résistances semblaient mettre hors de lui,
c'est précisément de cette préférence que
viennent mes tourments.
» Pourquoi?
La mémoire de notre père m'est sàcrée
je ne prétendrai pas qu'il a été injuste, mais
vraisemblablement le pauvre cher homme
ignorait le chiffre exact de sa fortune. Gom-
ment interpréter autrement la disproportion
excessive entre votre part et la mienne?
N'est-ce que cela? 11 est inutile, vrai-
ment, que votre conscience se traoasselde si
peu.
Est-on le maître de ses sentiments?
Voyons, mon frère.
» Avouez tout de suite que vous êtesve-
nues avec le parti-pris de me désobliger!
» Assurément, non.
» En ce cas, plus un mot. Ce qui, est
juste est juste. Cet .argent vous appartient.
Désirez-vous des billets? Pxéférez-vous de
l'or?..
Les deux sœui*s ne soufflaient plus mot; je
compris que l'éloquence du châtelain avait
vaincu leurs scrupules; il ajouta, retenez
bien ces expressions, je les reproduis ici sans
y changer un iota
Si vous en voulez davantage mes
chères sœurs, prenez, prônez, vous me ferez
plaisir; car, je vous le répète, cinquante
Femmes du 17 Février 1874
LE ROI DE CORSE
Partie.-La Reine des Vagues
CHAPITRE xvii,
Suite
Puis, se grandissant, et mettant son visage
à la hauteur de celui de Barbera
De plus, je te méprise, toi d'Orezza,
ajouta-t-il, pour ta forfaiture à l'honneur, à
tes aïeux, à ta patrie
Le noir sourcil de la reine des vagues se
fronça d'une façon terrible; sa main se crispa
sur le manche de son poignard.
Mais elle se contint, et son orgueil blessé
grandit encore pour l'homme-qu'elle
accusait de ses fautes. Un sifflement de vi-
père passa entre ses lèvres pâles, contractées:
c'était le nom d'e Théodore.
Ecoute, reprit le vieillard, depuis qua-
rante ans. je cherche à surprendre les secrets
de la nature pour les donner aux hommes,
et déjà j'en avais découvert plusieurs. Mais
j'étais pauvre, et il me fallait de l'argent
pour achever mon œuvre. Ta vins à moi, et
tu me dis S'il ne le wancrue que de l'or, Lu-
cioli, je t'ea donnerai. Je ne mets. à ,cela.
mille francs ne sont xien pour moi. Je
crois, Dieu me pardonne, que les murs de
cette maison suintent l'or »
A ces dernières paroles, scandécs par l'ar-
doisier sur un ton enthousiaste, un éclair
d'avidité avait jailli de la prunelle du forçat.
Sa conviction était faite.
Audouy, au cours de l'entretien, s'était
montré taciturne. Timidement, à deux ou
trois reprises, il avait essayé de placer une
observation. Un regard de Latour, un coup
de coude significatit avaient suffi pour le ré-
duire au silence.
Comme ils quittaient l'ardoisier
-Combien as-tu sur toi? questionna celui-
ci en s'adressant à son ami.
Pour toute réponse, Latour éleva un pouce
à la hauteur de la bouche, et fit claquer son
ongle avec ses dents. Grimace lui mit dans la
main un billet de cent francs et quelques
pièces de monnaie
Tu comprends bien, fit-il, qu'il serait
absurde de compromettre notre opération
par quelque imprudence
Tu parles comme un livre.
Et ce n'est plus le moment de risquer sa
peau pour un moreeau de pain.
Cette peau t'appartient, à la vie, à lamort
Le repris de justice etle saltimbanque che-
minèrent ensemble jusqu'à la bifurcation qui
ramenait Audouy à son domicile délabré.
Latour se sépara de son compagnon et se di-
rigea, lentement. vers la Bastide de Besplas.
Il attendait le jour pour prendre pied dans
la localité. A l'aube, il rencontra mi paysan
qui se rendait au travail
N'est-ce point par ici le château de Bail-
lard ? interrogea-t-il en contrefaisant sa voir
et en dissimulant ses traits sous le grossier
cache-nez qui s'enroulait autour de son cou.
Pas loin, fit l'homme des champs, mais
vous ne l'apercevrez guère, à moins de pren-
dre la longue allée là-bas.
Merci.
L'habitué des pénitenciers abandonna. la
voie départementale, enfila une avenue bor-
dée d'arbres séculaires et la suivit jusque
vers le milieu de son parcours. En face de
lui. à distance, se dessinait la silhouette du
château.
Sans s'arrëteraux détails des constructions,
il remarqua que, de tous les côtés, des hau-
teurs les dominaient; que les terrains boisés
dont elles étaient environnées les isolaient
dans une solitude à peu près absolue; qu'en-
fin d'assez nombreux sentiers y donnaient
accès, à travers les jardins et les prés.
La nuit avait été froide; un léger brouil-
lard qui montait de terre, pareil à une gaze
transparente, tamisait les reflets du crépus-
cule matinal; le long des branches dépouil-
lées perlaient des larmes de rosée qui s'en
allaient, en clapotant, humectant la feuillée
brune dont le sol était jonché; dans les ra-
mures des bouleaux le vent soufflait sa fan-
fare plaintive et quelques cris d'oiseaux,
voletant indécis, annonçaient seuls, encore,
le réveil de la nature.
Sur le fond laiteux du ciel, les pignons du
château se profilaient en gris; dans la de-
meure silencieuse, toutreposait. Les ha-
bitants de Baillard dormaient confiants, sans
soupçonner qu'à quelques pas d'eux la mort
aiguisait sa faulx.
(La- suite à demain): a.-j. dalsème.'
¡LA PETITE POSTE
M. il. à Amiens. Puisque vous aviez depuis
Si longtemps l'idée de vous faire naturaliser Fran-
çais, vous pouviez le faire bien commodément au
moment de la guerre. Le décret du 26 octobre 1870
ne vous demandait d'autre formalité que de pren-
are part à notre défense. Aujourd'hui, il faut vous
adresser au maire de votre commune,
m. a. L. P. La loi de recrutement doit se trou-
ver à la mairie de votre commune.
M. x. La jurisprudence tend à considérer
l'injure par carte postale comme publique, ipso facto.
C'est, en effet, sagement appliquer la loi. Remettez
celle que vous avez reçue a votre receveur de l'en-
registrement.
LA JOLIE PARFUSEUSE, grand succès quadril-
les, valses, polka, par Arban, Dufils, Métra.
Paris, Choudens, xue Saint-Honoré, 265.
qu'une condition c'est que.tu me serviras
pendant deux années, en mettant ta science
à la disposition de mes projets. Quelle cause
sers-tu? demandai-je. Tu te nommas; cela
me suffit. Une fille d'Orezza ne pouvait ser-
vir que la patrie, je pouvais engager ma pa-
role. Deux ans, à mon âge, c'est beaucoup
cependant, la mort -peut être au bout. Mais
quand on a cherché quarante ans un mys-
tère, et qu'un peu d'or peut le donner, pour
de l'or on vendrait son âme. Tu me promet-
tais de'm'ouvrir un trésor et de m'y laisser
puiser. De cette façon, me disais-tu, j'aurai
droit à un peu de ta gloire, et j'en serai fière.
C'était bien là le langage d'une d'Orezza et
d'une Corse; j'eus confiance. je me livrai.
-Eh bien! Lucioli, ai-je manqué à ma
parole? ai-je attendu deux ans pour te pro-
diguer l'or, utile à tes expériences? Tu ne
peux rien demander, rien désirer, que tu ne
l'aies à l'instant.
Tu m'as trompé, démon que je croyais
une sainte! Et, malheureux que je suis! je
t'ai aidée cette nuit à te diriger dans l'obscu-
rité de la tempête, pour couler un vaisseau
corse au profit de Gènes. Garde donc ton or,
Barbera d'Orezza; et rends-moi ma liberté.
-Tues fou, Lucioli; tu m'appartiens pour
deux ans, je ne te lâcherai pas avant le terme.
Le vieillard eut un étrange sourire.
Celui qui a pu dérober la science divine
n'appartient qu'à Dieu. Tu es à cette heure
maîtresse de ma liberté, Barbera d'Orezza.
Mais moi,. *e_suis. le maître' de ta vie.
KEVUE DE ]LA BOURSE
assez s'est produit, cette semaine, une détente
monde français, et les fonds publics, les che-
mins financier, et les principales valeurs de
la Bourse ont déjà profité de cet achemine-
ment vers une reprise générale des affaires.
Il reste à compter, cependant, avec les dis-
positions de l'Assemblee, en ce qui concerne
l'organisation des pouvoirs publics, et l'on ne
se dissimule pas qu'on n'en a point encore
fini avec les résistances des partis.
La libération du dernier Emprunt se pour-
suit avec une grande régularité; le mois de
janvier a fait rentrer 70 millions et demi dans
les caisses du Trésor.
D'un autre côté, le relèvement des chan-
ges et l'annonce d'importants arrivages d'or
ont permis à la' Banque d'Angleterre de
maintenir le taux de son escompte à 3 1/20/0.
Enfin, la crise des fonds étrangers est en
décroissance depuis huit jours, ce qui con-
tribue à calmer les inquiétudes de la spécu-
lation à la hausse" en arrêtant la baisse des
valeurs de crédit, et nos fonds d'Etat,' qui
sont toujours et plus que jamais l'objectif des
grandes opérations, sont les premiers à tirer
avantage de ce nouvel état de choses.
Depuis le détachement du coupon de l'Em-
prunt, surtout, le marché des rentes fran-
caises s'est raffermi d'une manière sensible.
Il est vrai que les achats du comptant, par
leur activité persévérante, ont été un puis-
sant encouragement pourries acheteurs en
spéculation.
Les principales variations du marché au
comptant ont été les suivantes
Rentes françaises
Le 3 0/0 a monté de 37 c. 85.
L'Emprunt et le 5 0/0 libéré se sont élevés
à 93 05, en hausse de 65 c.
Le cours actuel de l'Emprunt correspond à
celui de 94 30, avant détachement du coupon.
Actions françaises
La Banque de France a monté de 55 fr.
Le dernier bilan constate les diminutions
suivantes portefeuille commercial, 58 mil-
lions circulation des billets, 43 millions;
comptes courants particuliers, 17 millions
Le Trésor a fait un nouveau rembourse-
ment de 20 millions sur l'avance du 2 juin
1873, qui se trouve ainsi réduite à 18 millions.
Le Crédit foncier a également remboursé
5 millions, de manière que son compte débi-
eur n'est plus que dc 11 millions.
L'encaisse métallique s'est encore accru de
près de 14 millions.
Les bénéfices bruts de la Banque n'ont été,
cette semaine, que de 900,000 fr.
Le comptoir d'escompte a baissé de 2 fr. 50,
comme la Générale, pendant que la Franco-
Egyptienne montait de 7 f. 50 on pense que
le dividende de cette dernière société sera
de 25 fr.
A l'exception du Midi qui n'a pas varié,
tous les Chemins français sont en hausse
l'Ouest, notamment, a gagné 6 fr. 25.
Les recettes de la quatrième semaine sont
en progrès sur la précédente, qui présentait
déjà une amélioration sensible sur les deux
premières semaines de l'exercice courant.
Nous avions donc raisons de dire, il y a
huit jours, que les résultats de l'exercice
1874 ne tarderaient pas à s'équilibrer avec
ceux de l'exercice 1873.
L'amélioration obtenue cette semaine a été
de 368,000 fr. sur les anciens réseaux des
grandes Compagnies, et les nouveaux ré-
seaux qui perdaient encore 14,000 fr.' pen-
dant la troisième semaine de janvier, ga-
gnent aujourd'hui 132,000 fr., déduction faite
des pertes éprouvées sur les lignes du Nord
et de l'Ouest.
Depuis le commencement de l'année, c'est-
à-dire pendant les quatre premières semaines
de janvier, les chemins de fer de la Vendée
ont réalisé une augmentation de 30,000 fr.
comme recette brute, soit 11 0/0 par kilom.
Obligations françaises
La Tille 1869 a monté de près de 5 fr.; la
Ville 1871 a gagné 2 fr.
Est-ce une menace, Lucioli? demanda
la jeune fille avec calme.
Peut-être. Vois-tu, Barbera, je n'ai que
la main à étendre, là, tiens, regarde, où tu
vois cet instrument, composé d'un peu de
grossière étoffe et de pauvres métaux. A
l'instant, la tempête qui éclatait cette nuit
dans les airs éclatera ici; et toi, et moi, et ton
vaisseau, nous ne serons plus rien. Et que me
faut-il pour cela, Barbera? Le temps que met
à passer un éclair.
Tu ne peux faire cela, Lucioli, dit la
reine des Vagues impassible.
Le vieillard eut un petit éclat de rire sec,
moqueur, un vrai rire de sorcier. Vittolo, qui
assistait à cette scène, pâlit à son tour de ter-
reur, comme avait pâli Marco.
Tu né peux faire cela, te dis-je, reprit
lentement Barbera. Et cela pdur deux rai-
sons la première, c'est que tu condamnerais
à mort avec nous des hommesinnocents, des
matelots qui ne sont point cause de notre dé-
sunion.
Des bandits, fit le vieillard, que j'ai cru
des patriotes; des pirates que la potence at-
tend si je ne leur donne pas une mort plus
douce. Les tuer serait une bonne action.
La seconde, continua Barbera, c'est que
tu n'as pas le droit de mourir. Tu as fait une
grande découverte, Lucioli, une découverte
qui est appelée peut-être à changer la face
du monde. Si Dieu l'a permis, c'est qu'il veut
que tu sois utile à l'humanité. J'ai des tré-
,sors, songes-y, vieillard; tu.as.la science. A
Parmi les obligations de nos compagnies de
chemins de fer, l'Ouest a baissé de 25 c. et
l'Orléans de 50 c.; le Nord n'a pas varié
l'Est, le Midi, le Lyon et la Vendée ont monté
de 25 c. à 4 50..
C'est l'obligation de la Vendée qui a eu les
honneurs de la semaine.
Valeurs diverses
Les fonds espagnols sont en hausse de 9/16
à 5/8 0/0; on croit que le projet de création
d'une banque nationale est sur le point d'a-
boutir.
L'Italien s'est avancé de 65 c.; il est ques-
tion d'un emprunt déguisé, nous sommes
en carnaval, basé sur la combinaison du
rachat des chemins de fer romains.
«/JSilPHUM'i1 F'IÎHUlf'ISM
Nous lisons dans la Semaine financière
Des faits d'un caractère singulier s'impo-
sent depuis quelque temps à l'attention dès
souscripteurs des emprunts péruviens. Il a
été beaucoup question des difficultés du gou-
vernement péruvien avec ses agents finan-
ciers en Europe. On n'a pas oublié ces dé-
crets inexplicables frappant brusquement
d'interdit 1 exportation du guano, qui cons-
titue le plus clair du gage des créanciers.
Ces décrets ont été rapportés, il est vrai;
mais comment ils pnt pu être rendus, on l'i
gnore ils étaient en cantradiction formelle
avec les engagements qu'on nous a dit avor
été Tris par le gouvernement de Lima. Il
est un fait plus récent. qui vient malheu-
reusement' montrer, d'une manière plus
frappante encore, à quelles pratiques arbi-
traires en est réduit ce gouvernement.
Nous apprenons, en eflet, que par un sim-
ple décret, il vient d'imposer aux banquiers
du pays l'obligation de prendre des bons du
Trésor au taux de 92 0/0, rapportant 8 0/0, et
remboursables au pair dans deux ans. Un
espère que, pendant cette période, les mar-
chés européens absorberont assez de 5 0/0
pour permettre de rembourser les banques.
Cette mesure a soulevé, on le comprend ai-
sément, une protestation unanime les ban-
ques résistent; elles convoquent leurs action-
naires pour aviser aux moyens de rendre la.
résistance plus efficace.
Il n'est pas besoin de montrer comment,
dans un pays aussi peu développé que le
Pérou, et où les places du commerce sont
fort peu nombreuses, une pareille extension
de la circulation menace do jeter la pertur-
bation dans toutes les afiaires.
Au point de vue même des intérêts duTré-
sor les conséquences de l'opération du gou-
vernement paraîtront également graves. Ce
qu'on veut faire, en définitive, c'est un em-
prunt forcé, et cet emprunt ressort à plus de
13 0/0, avec la prime de remboursement. Si,
jusqu'à présent, les marchés européens n'ont
nas montré un grand empressement pour les
titres du dernier emprunt péruvien, ce n'est
évidemment pas devant la constatation des
besoins nouveaux qui se manifestent, et de-
vant leaf expédients auxquels on songe à re-
courir, qiï& le courant de l'opinion a chance
de se modifier, et que la confiance peut se
rétablir.
Comment, du reste, n'être pas frappé do
cette nouvelle contradiction que fait éclater
la conduite du gouvernement péruvien? Ca
gouvernement comute aujourd'hui sur la
vente de ses titres 5 0/0 pour rembourser les
bons du Trésor qu'il oblige les banques a lui
escompter. Mais, au mois' de décembre der-
nier le ministre du Pérou à Londres décla-
rait officiellement que le gouvernement met-
tait en reserve les titres non placés, et qu'il,
était résolu à n'en plus vendre un seul.
Cette détermination, qu'on affichait, il y a
six semaines, était cependant sage, car ven-
dre à 50 0/0 un fonds doté de 5 0/0 d'intérêt et
de 2 0/0 d'amortissement, c'est emprunter à
14 0/0, et il n'est pas de gouvernement qui
puisse supporter longtemps une pareille
L'Editeur- Gérant D. Cassigneux.
Imprimerie D. Cassigneot, 61, rue Lafayette
Imprimé sur les machines cylindriques de Marinent
nous deux, que ne pourrions-nous pas?
-le suis trop vieux pour songer à l'ambi-
tion, Barbera. Quant à l'humanité, c'est
Dieu qui en esfle maître; si je meurs, il
saura bien montrer à d'autres ce qu'il m'a-
vait révélé, il moi.
Mais la gloire, Lucioli, d'attacher ton
nom à une découverte..
Je l'avais espérée. Je ne l'achèterai point
par une lâcheté.
Est-ce ton dernier mot, Lucioli?
C'est mon dernier mot.
Tu me refuses désormais ton concours 7.
Au lieu de répondre, le vieux savant ton.
dit le bras dans la direction de la citadelle,,
et montra le drapeau de Gênes qui ffottait au:
vent. S
Soit, dit Barbera, je ne te demanderai.,
plus rien, mais je te garde. Ta présence m'esU
nécesssaire, après les prodiges de cette nuit,
Mes hommes croisent en ta puissance, je les
mènerai partout, tant que tu seras au milieu
de nous. Tu le sais, Lucioli, la foi soulève
les montagnes. Mais tu peux être tranquille;
Barbera d'Orezza n'a qu'une parole, dans
deux ans, tu seras libre.
Le vieillard eut encore un sourire, mais*
celui-ci avait plus de douceur que d'ironie-
Avant cela, dit-il. ]̃
Barbera rentra chez elle suivie de Vittolo »
il la regarda sortir, et murmura encore:
Bientôt.
{lasuiteàdcmainà
DÉPARTEMENTS
Le sieùr Fontenay, était occupé sur le che-
ftiin de fer de l'Est, entre LaDguet et Chàhn-
drey. à réparer la voie. Ayant fait une chûte
sur le rail au moment où l'arrivée d'un train
clargé de pierres, rendait la fuite extrême-
ment dangereuse, sinon impossible, il eut
assez de présence d'esprit pour se coucher à
terre au milieu de la voie, de telle sorte que
le train passât sur lui sans le toucher. Il se
tint immobile dans une anxiété que l'onpeut
comprendre, pendant les quelques secondes,
plus longues que des heures, durant les-
quelles le convoi passa.
Quand ses camarades allèrent à lui, ils le
trouvèrent un peu ému, mais sans la moin-
dre égratignure.
On vient de découvrir dans la forêt de
Samt-Gqbain (Aisne), un vieillard qui vivait
à l'état sauvage depuis une quinzaine d'an-
nées.
Vêtu d'une peau de mouton, les cheveux
et la barbe incultes, il n'avait, dépuis cette
époque, parlé à aucun être humain. Il vi-
vait de pommes de terre et de légumes qu'il
arrachait dans les champs.
L'hiver, il ne se nourrissait que de racines
et de moutons ou de poules qu'il tuait en
rôdant autour des fermes.
Jamais les habitants du pays ne l'avaient
aperçu.
On l;a trouvé chez lui. c'est-à-dire dans un
trou en terre profond de 5 mètres environ,
et dont l'orifice se dissimulait dans les ra-
cines d'un énorme chêne.
Les journaux du Haut-Rhin nous appren-
nent qu'une rixe a eu lieu entre des habi-
tants de la ville de Thann et des soldats qui
y tiennent garnison. Plusieurs' habitants ont
été grièvement blessés et plusieurs maisons
fortement endommagées.
L'AFFAIRE
DE LA BâSTîBE-BESPLâS
SOUVENIR. JUDICIAIRE
L' évade s'était tu; l'ardoisier avait repris
Des deux sœurs du richard, l'une est son
aînée elle est la veuve d'un nommé Sicard;
l'autre est de quelques années plus jeune
elle s'appelle Mme Depau. Usant de l'in-
fluence que lui donnait son âge, Mme Si-
card crut devoir accentuer le refus que ve-
naient d'exprimer les deux femmes
« Mon frère, reprit-elle, votre résolution
est en contradiction formelle avec la volonté
de notre père, puisqu'il vous a institué son
principal légataire.
» Eh bien se récria le vieux, que ces
résistances semblaient mettre hors de lui,
c'est précisément de cette préférence que
viennent mes tourments.
» Pourquoi?
La mémoire de notre père m'est sàcrée
je ne prétendrai pas qu'il a été injuste, mais
vraisemblablement le pauvre cher homme
ignorait le chiffre exact de sa fortune. Gom-
ment interpréter autrement la disproportion
excessive entre votre part et la mienne?
N'est-ce que cela? 11 est inutile, vrai-
ment, que votre conscience se traoasselde si
peu.
Est-on le maître de ses sentiments?
Voyons, mon frère.
» Avouez tout de suite que vous êtesve-
nues avec le parti-pris de me désobliger!
» Assurément, non.
» En ce cas, plus un mot. Ce qui, est
juste est juste. Cet .argent vous appartient.
Désirez-vous des billets? Pxéférez-vous de
l'or?..
Les deux sœui*s ne soufflaient plus mot; je
compris que l'éloquence du châtelain avait
vaincu leurs scrupules; il ajouta, retenez
bien ces expressions, je les reproduis ici sans
y changer un iota
Si vous en voulez davantage mes
chères sœurs, prenez, prônez, vous me ferez
plaisir; car, je vous le répète, cinquante
Femmes du 17 Février 1874
LE ROI DE CORSE
Partie.-La Reine des Vagues
CHAPITRE xvii,
Suite
Puis, se grandissant, et mettant son visage
à la hauteur de celui de Barbera
De plus, je te méprise, toi d'Orezza,
ajouta-t-il, pour ta forfaiture à l'honneur, à
tes aïeux, à ta patrie
Le noir sourcil de la reine des vagues se
fronça d'une façon terrible; sa main se crispa
sur le manche de son poignard.
Mais elle se contint, et son orgueil blessé
grandit encore pour l'homme-qu'elle
accusait de ses fautes. Un sifflement de vi-
père passa entre ses lèvres pâles, contractées:
c'était le nom d'e Théodore.
Ecoute, reprit le vieillard, depuis qua-
rante ans. je cherche à surprendre les secrets
de la nature pour les donner aux hommes,
et déjà j'en avais découvert plusieurs. Mais
j'étais pauvre, et il me fallait de l'argent
pour achever mon œuvre. Ta vins à moi, et
tu me dis S'il ne le wancrue que de l'or, Lu-
cioli, je t'ea donnerai. Je ne mets. à ,cela.
mille francs ne sont xien pour moi. Je
crois, Dieu me pardonne, que les murs de
cette maison suintent l'or »
A ces dernières paroles, scandécs par l'ar-
doisier sur un ton enthousiaste, un éclair
d'avidité avait jailli de la prunelle du forçat.
Sa conviction était faite.
Audouy, au cours de l'entretien, s'était
montré taciturne. Timidement, à deux ou
trois reprises, il avait essayé de placer une
observation. Un regard de Latour, un coup
de coude significatit avaient suffi pour le ré-
duire au silence.
Comme ils quittaient l'ardoisier
-Combien as-tu sur toi? questionna celui-
ci en s'adressant à son ami.
Pour toute réponse, Latour éleva un pouce
à la hauteur de la bouche, et fit claquer son
ongle avec ses dents. Grimace lui mit dans la
main un billet de cent francs et quelques
pièces de monnaie
Tu comprends bien, fit-il, qu'il serait
absurde de compromettre notre opération
par quelque imprudence
Tu parles comme un livre.
Et ce n'est plus le moment de risquer sa
peau pour un moreeau de pain.
Cette peau t'appartient, à la vie, à lamort
Le repris de justice etle saltimbanque che-
minèrent ensemble jusqu'à la bifurcation qui
ramenait Audouy à son domicile délabré.
Latour se sépara de son compagnon et se di-
rigea, lentement. vers la Bastide de Besplas.
Il attendait le jour pour prendre pied dans
la localité. A l'aube, il rencontra mi paysan
qui se rendait au travail
N'est-ce point par ici le château de Bail-
lard ? interrogea-t-il en contrefaisant sa voir
et en dissimulant ses traits sous le grossier
cache-nez qui s'enroulait autour de son cou.
Pas loin, fit l'homme des champs, mais
vous ne l'apercevrez guère, à moins de pren-
dre la longue allée là-bas.
Merci.
L'habitué des pénitenciers abandonna. la
voie départementale, enfila une avenue bor-
dée d'arbres séculaires et la suivit jusque
vers le milieu de son parcours. En face de
lui. à distance, se dessinait la silhouette du
château.
Sans s'arrëteraux détails des constructions,
il remarqua que, de tous les côtés, des hau-
teurs les dominaient; que les terrains boisés
dont elles étaient environnées les isolaient
dans une solitude à peu près absolue; qu'en-
fin d'assez nombreux sentiers y donnaient
accès, à travers les jardins et les prés.
La nuit avait été froide; un léger brouil-
lard qui montait de terre, pareil à une gaze
transparente, tamisait les reflets du crépus-
cule matinal; le long des branches dépouil-
lées perlaient des larmes de rosée qui s'en
allaient, en clapotant, humectant la feuillée
brune dont le sol était jonché; dans les ra-
mures des bouleaux le vent soufflait sa fan-
fare plaintive et quelques cris d'oiseaux,
voletant indécis, annonçaient seuls, encore,
le réveil de la nature.
Sur le fond laiteux du ciel, les pignons du
château se profilaient en gris; dans la de-
meure silencieuse, toutreposait. Les ha-
bitants de Baillard dormaient confiants, sans
soupçonner qu'à quelques pas d'eux la mort
aiguisait sa faulx.
(La- suite à demain): a.-j. dalsème.'
¡LA PETITE POSTE
M. il. à Amiens. Puisque vous aviez depuis
Si longtemps l'idée de vous faire naturaliser Fran-
çais, vous pouviez le faire bien commodément au
moment de la guerre. Le décret du 26 octobre 1870
ne vous demandait d'autre formalité que de pren-
are part à notre défense. Aujourd'hui, il faut vous
adresser au maire de votre commune,
m. a. L. P. La loi de recrutement doit se trou-
ver à la mairie de votre commune.
M. x. La jurisprudence tend à considérer
l'injure par carte postale comme publique, ipso facto.
C'est, en effet, sagement appliquer la loi. Remettez
celle que vous avez reçue a votre receveur de l'en-
registrement.
LA JOLIE PARFUSEUSE, grand succès quadril-
les, valses, polka, par Arban, Dufils, Métra.
Paris, Choudens, xue Saint-Honoré, 265.
qu'une condition c'est que.tu me serviras
pendant deux années, en mettant ta science
à la disposition de mes projets. Quelle cause
sers-tu? demandai-je. Tu te nommas; cela
me suffit. Une fille d'Orezza ne pouvait ser-
vir que la patrie, je pouvais engager ma pa-
role. Deux ans, à mon âge, c'est beaucoup
cependant, la mort -peut être au bout. Mais
quand on a cherché quarante ans un mys-
tère, et qu'un peu d'or peut le donner, pour
de l'or on vendrait son âme. Tu me promet-
tais de'm'ouvrir un trésor et de m'y laisser
puiser. De cette façon, me disais-tu, j'aurai
droit à un peu de ta gloire, et j'en serai fière.
C'était bien là le langage d'une d'Orezza et
d'une Corse; j'eus confiance. je me livrai.
-Eh bien! Lucioli, ai-je manqué à ma
parole? ai-je attendu deux ans pour te pro-
diguer l'or, utile à tes expériences? Tu ne
peux rien demander, rien désirer, que tu ne
l'aies à l'instant.
Tu m'as trompé, démon que je croyais
une sainte! Et, malheureux que je suis! je
t'ai aidée cette nuit à te diriger dans l'obscu-
rité de la tempête, pour couler un vaisseau
corse au profit de Gènes. Garde donc ton or,
Barbera d'Orezza; et rends-moi ma liberté.
-Tues fou, Lucioli; tu m'appartiens pour
deux ans, je ne te lâcherai pas avant le terme.
Le vieillard eut un étrange sourire.
Celui qui a pu dérober la science divine
n'appartient qu'à Dieu. Tu es à cette heure
maîtresse de ma liberté, Barbera d'Orezza.
Mais moi,. *e_suis. le maître' de ta vie.
KEVUE DE ]LA BOURSE
assez s'est produit, cette semaine, une détente
monde français, et les fonds publics, les che-
mins financier, et les principales valeurs de
la Bourse ont déjà profité de cet achemine-
ment vers une reprise générale des affaires.
Il reste à compter, cependant, avec les dis-
positions de l'Assemblee, en ce qui concerne
l'organisation des pouvoirs publics, et l'on ne
se dissimule pas qu'on n'en a point encore
fini avec les résistances des partis.
La libération du dernier Emprunt se pour-
suit avec une grande régularité; le mois de
janvier a fait rentrer 70 millions et demi dans
les caisses du Trésor.
D'un autre côté, le relèvement des chan-
ges et l'annonce d'importants arrivages d'or
ont permis à la' Banque d'Angleterre de
maintenir le taux de son escompte à 3 1/20/0.
Enfin, la crise des fonds étrangers est en
décroissance depuis huit jours, ce qui con-
tribue à calmer les inquiétudes de la spécu-
lation à la hausse" en arrêtant la baisse des
valeurs de crédit, et nos fonds d'Etat,' qui
sont toujours et plus que jamais l'objectif des
grandes opérations, sont les premiers à tirer
avantage de ce nouvel état de choses.
Depuis le détachement du coupon de l'Em-
prunt, surtout, le marché des rentes fran-
caises s'est raffermi d'une manière sensible.
Il est vrai que les achats du comptant, par
leur activité persévérante, ont été un puis-
sant encouragement pourries acheteurs en
spéculation.
Les principales variations du marché au
comptant ont été les suivantes
Rentes françaises
Le 3 0/0 a monté de 37 c. 85.
L'Emprunt et le 5 0/0 libéré se sont élevés
à 93 05, en hausse de 65 c.
Le cours actuel de l'Emprunt correspond à
celui de 94 30, avant détachement du coupon.
Actions françaises
La Banque de France a monté de 55 fr.
Le dernier bilan constate les diminutions
suivantes portefeuille commercial, 58 mil-
lions circulation des billets, 43 millions;
comptes courants particuliers, 17 millions
Le Trésor a fait un nouveau rembourse-
ment de 20 millions sur l'avance du 2 juin
1873, qui se trouve ainsi réduite à 18 millions.
Le Crédit foncier a également remboursé
5 millions, de manière que son compte débi-
eur n'est plus que dc 11 millions.
L'encaisse métallique s'est encore accru de
près de 14 millions.
Les bénéfices bruts de la Banque n'ont été,
cette semaine, que de 900,000 fr.
Le comptoir d'escompte a baissé de 2 fr. 50,
comme la Générale, pendant que la Franco-
Egyptienne montait de 7 f. 50 on pense que
le dividende de cette dernière société sera
de 25 fr.
A l'exception du Midi qui n'a pas varié,
tous les Chemins français sont en hausse
l'Ouest, notamment, a gagné 6 fr. 25.
Les recettes de la quatrième semaine sont
en progrès sur la précédente, qui présentait
déjà une amélioration sensible sur les deux
premières semaines de l'exercice courant.
Nous avions donc raisons de dire, il y a
huit jours, que les résultats de l'exercice
1874 ne tarderaient pas à s'équilibrer avec
ceux de l'exercice 1873.
L'amélioration obtenue cette semaine a été
de 368,000 fr. sur les anciens réseaux des
grandes Compagnies, et les nouveaux ré-
seaux qui perdaient encore 14,000 fr.' pen-
dant la troisième semaine de janvier, ga-
gnent aujourd'hui 132,000 fr., déduction faite
des pertes éprouvées sur les lignes du Nord
et de l'Ouest.
Depuis le commencement de l'année, c'est-
à-dire pendant les quatre premières semaines
de janvier, les chemins de fer de la Vendée
ont réalisé une augmentation de 30,000 fr.
comme recette brute, soit 11 0/0 par kilom.
Obligations françaises
La Tille 1869 a monté de près de 5 fr.; la
Ville 1871 a gagné 2 fr.
Est-ce une menace, Lucioli? demanda
la jeune fille avec calme.
Peut-être. Vois-tu, Barbera, je n'ai que
la main à étendre, là, tiens, regarde, où tu
vois cet instrument, composé d'un peu de
grossière étoffe et de pauvres métaux. A
l'instant, la tempête qui éclatait cette nuit
dans les airs éclatera ici; et toi, et moi, et ton
vaisseau, nous ne serons plus rien. Et que me
faut-il pour cela, Barbera? Le temps que met
à passer un éclair.
Tu ne peux faire cela, Lucioli, dit la
reine des Vagues impassible.
Le vieillard eut un petit éclat de rire sec,
moqueur, un vrai rire de sorcier. Vittolo, qui
assistait à cette scène, pâlit à son tour de ter-
reur, comme avait pâli Marco.
Tu né peux faire cela, te dis-je, reprit
lentement Barbera. Et cela pdur deux rai-
sons la première, c'est que tu condamnerais
à mort avec nous des hommesinnocents, des
matelots qui ne sont point cause de notre dé-
sunion.
Des bandits, fit le vieillard, que j'ai cru
des patriotes; des pirates que la potence at-
tend si je ne leur donne pas une mort plus
douce. Les tuer serait une bonne action.
La seconde, continua Barbera, c'est que
tu n'as pas le droit de mourir. Tu as fait une
grande découverte, Lucioli, une découverte
qui est appelée peut-être à changer la face
du monde. Si Dieu l'a permis, c'est qu'il veut
que tu sois utile à l'humanité. J'ai des tré-
,sors, songes-y, vieillard; tu.as.la science. A
Parmi les obligations de nos compagnies de
chemins de fer, l'Ouest a baissé de 25 c. et
l'Orléans de 50 c.; le Nord n'a pas varié
l'Est, le Midi, le Lyon et la Vendée ont monté
de 25 c. à 4 50..
C'est l'obligation de la Vendée qui a eu les
honneurs de la semaine.
Valeurs diverses
Les fonds espagnols sont en hausse de 9/16
à 5/8 0/0; on croit que le projet de création
d'une banque nationale est sur le point d'a-
boutir.
L'Italien s'est avancé de 65 c.; il est ques-
tion d'un emprunt déguisé, nous sommes
en carnaval, basé sur la combinaison du
rachat des chemins de fer romains.
«/JSilPHUM'i1 F'IÎHUlf'ISM
Nous lisons dans la Semaine financière
Des faits d'un caractère singulier s'impo-
sent depuis quelque temps à l'attention dès
souscripteurs des emprunts péruviens. Il a
été beaucoup question des difficultés du gou-
vernement péruvien avec ses agents finan-
ciers en Europe. On n'a pas oublié ces dé-
crets inexplicables frappant brusquement
d'interdit 1 exportation du guano, qui cons-
titue le plus clair du gage des créanciers.
Ces décrets ont été rapportés, il est vrai;
mais comment ils pnt pu être rendus, on l'i
gnore ils étaient en cantradiction formelle
avec les engagements qu'on nous a dit avor
été Tris par le gouvernement de Lima. Il
est un fait plus récent. qui vient malheu-
reusement' montrer, d'une manière plus
frappante encore, à quelles pratiques arbi-
traires en est réduit ce gouvernement.
Nous apprenons, en eflet, que par un sim-
ple décret, il vient d'imposer aux banquiers
du pays l'obligation de prendre des bons du
Trésor au taux de 92 0/0, rapportant 8 0/0, et
remboursables au pair dans deux ans. Un
espère que, pendant cette période, les mar-
chés européens absorberont assez de 5 0/0
pour permettre de rembourser les banques.
Cette mesure a soulevé, on le comprend ai-
sément, une protestation unanime les ban-
ques résistent; elles convoquent leurs action-
naires pour aviser aux moyens de rendre la.
résistance plus efficace.
Il n'est pas besoin de montrer comment,
dans un pays aussi peu développé que le
Pérou, et où les places du commerce sont
fort peu nombreuses, une pareille extension
de la circulation menace do jeter la pertur-
bation dans toutes les afiaires.
Au point de vue même des intérêts duTré-
sor les conséquences de l'opération du gou-
vernement paraîtront également graves. Ce
qu'on veut faire, en définitive, c'est un em-
prunt forcé, et cet emprunt ressort à plus de
13 0/0, avec la prime de remboursement. Si,
jusqu'à présent, les marchés européens n'ont
nas montré un grand empressement pour les
titres du dernier emprunt péruvien, ce n'est
évidemment pas devant la constatation des
besoins nouveaux qui se manifestent, et de-
vant leaf expédients auxquels on songe à re-
courir, qiï& le courant de l'opinion a chance
de se modifier, et que la confiance peut se
rétablir.
Comment, du reste, n'être pas frappé do
cette nouvelle contradiction que fait éclater
la conduite du gouvernement péruvien? Ca
gouvernement comute aujourd'hui sur la
vente de ses titres 5 0/0 pour rembourser les
bons du Trésor qu'il oblige les banques a lui
escompter. Mais, au mois' de décembre der-
nier le ministre du Pérou à Londres décla-
rait officiellement que le gouvernement met-
tait en reserve les titres non placés, et qu'il,
était résolu à n'en plus vendre un seul.
Cette détermination, qu'on affichait, il y a
six semaines, était cependant sage, car ven-
dre à 50 0/0 un fonds doté de 5 0/0 d'intérêt et
de 2 0/0 d'amortissement, c'est emprunter à
14 0/0, et il n'est pas de gouvernement qui
puisse supporter longtemps une pareille
L'Editeur- Gérant D. Cassigneux.
Imprimerie D. Cassigneot, 61, rue Lafayette
Imprimé sur les machines cylindriques de Marinent
nous deux, que ne pourrions-nous pas?
-le suis trop vieux pour songer à l'ambi-
tion, Barbera. Quant à l'humanité, c'est
Dieu qui en esfle maître; si je meurs, il
saura bien montrer à d'autres ce qu'il m'a-
vait révélé, il moi.
Mais la gloire, Lucioli, d'attacher ton
nom à une découverte..
Je l'avais espérée. Je ne l'achèterai point
par une lâcheté.
Est-ce ton dernier mot, Lucioli?
C'est mon dernier mot.
Tu me refuses désormais ton concours 7.
Au lieu de répondre, le vieux savant ton.
dit le bras dans la direction de la citadelle,,
et montra le drapeau de Gênes qui ffottait au:
vent. S
Soit, dit Barbera, je ne te demanderai.,
plus rien, mais je te garde. Ta présence m'esU
nécesssaire, après les prodiges de cette nuit,
Mes hommes croisent en ta puissance, je les
mènerai partout, tant que tu seras au milieu
de nous. Tu le sais, Lucioli, la foi soulève
les montagnes. Mais tu peux être tranquille;
Barbera d'Orezza n'a qu'une parole, dans
deux ans, tu seras libre.
Le vieillard eut encore un sourire, mais*
celui-ci avait plus de douceur que d'ironie-
Avant cela, dit-il. ]̃
Barbera rentra chez elle suivie de Vittolo »
il la regarda sortir, et murmura encore:
Bientôt.
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