Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 10 février 1874 10 février 1874
Description : 1874/02/10 (Numéro 406). 1874/02/10 (Numéro 406).
Description : Note : numérotation incomplète. Note : numérotation incomplète.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5920997
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
M,
ment formé un comité chargé de choisir les
joueurs français et de surveiller les parties.
Un cheval attelé à une voiture Bourgeoise,
̃ s'est emporté hier par suite du frottement
d'un des brancards qui avait été brisé par
une chute précédente du cheval.
Le cocher; malgré ses efforts, _n'a pu arrê-
ter l'animal. Au moment où il allait se heur-
'ter contre une autre voiture, le sapeur-pom-
pier Jean Dupm, déployant dans cetteéif cons-
tance le plus grand sang-froid, s'est élancé à
la tête du cheval, qu'il estparvenu à arrêter.
Le cheval, sa cabrant, a renversé la voiture.
Heureusement que le sieur R qui était
dans la voiture, a eu le temps de sauter sur
la chaussée, ainsi que son cocher.
Grâce au courage du pompier Dupin, il n'y
a eu aucun accident sérieux à regretter. La
voiture seulement était très endommagée.
Vers deux heures et demie de l'après-midi
d'hier, un incendie s'est déclaré dans la bou-
tique d'un épicier, rue de Joïnvillé, à La
Villette.
Dès les premiers cris d'alarme, on s'est
cm pressé d'organiser les secours, en atten-
dant l'arrivée des pompiers.
Au bout d'une heure de travail on était
maître du feu. Les dégâts sont assez considé-
rables.. l_
Une surprise bien désagréable at|gn<îait
hier matin, le propriétaire d'un magasin de
nouveautés au boulevard de Clichy.
Dès voleurs avaient fracturé dans la nuit
la porte du magasin à l'aide de leviers puis-
sans, y avaient pénétré et enlevé pour 4,000
fr. de marchand1ses et 1,500 fr. dans une ar-
moire dont ils ont fait sauter la serrure.
Aucun voisin n'a entendu le moindre
bruit
Une marchande à la toilette, rue Ramey,
s'était absentée hier quelques instants de sa
boutique. Quand elle rentra, elle vit avec
stupéfaction une jeune femme installée à son
comptoir; celle-ci la pria même d'attendre
un instant pour être servie.
Cette étrangère était une audacieuse vo-
leuse qui faisait passer de la caisse dans sa
poche l'argent qui s'y trouvait.
Elle prenait la marchande elle-même pour
une cliente. Celle-ci l'a fait arrêter immé-
diatement.
LES ÉB6HLE1ÊMTS DU PÈRE LACHAISE
On bruit formidable s'est fait entendre
avant-hier soir, à dix heures, sur le blJule-*
vard extérieur du côté Est du cimetière du
Père-Lachaise.
Un nouvel effondrement plus considéra-
ble que les précédents, venait de se produire
dans le tunnel Ménilmontant, entraînant
une cinquantaine de tombes du cimetière
qui sont complètement englouties.
La circulation des trains est suspendue en
partie, sur ce point, depuis plusieurs jours;
de sorte qu'il n'y a pas eu d'accidents.
Les habitants du boulevard Ménilmontant
longeant le cimetière ont eu, pendant toute
la nuit, une grande frayeur. Beaucoup d'en-
tre eux croyaient à un tremblement de terre
et quittaient leur domicile, emportant à la
hâte les, objets précieux.
Ce n'est qu'après s'être fait rendre un
compte bien exact de l'accident du tunnel dont
les soubassements avaient subi dés éboule-
ments considérables par suite des passage
continuels des trains, qu'ils sont rentrés chez
eux à peu près rassurés.
Jusqu'à présent, l'excavation formée par
les éboulements, est de 120 mètres de long,
de 10 mètres de large sur 6 mètres de profon-
deur.
Hier, dans la journée, une foule immense
stationnait aux abords. i
Un cordon de sûreté est établi et empêcha
les personnes de circuler sur toutes les par-
ties du cimetière côtoyant le tunnel.
On craint que le tunnel entier ne cède suc-
cessivement; en tout cas, il faudra des tra-
vaux assez longs pour que le service du che-
min de fer de ceinture puisse reprendre com-
̃ platement.
Femîîetoa du révrier 1874
LE RODE CORSE
Ire If irtfe.– La Reine des
51 CHAPITRE XV
Une Recrue
/̃ v; Suite
̃̃̃̃<" Les six dernières durent attendre ètt cet
état le bon plaisir des bandits, qui devaient
les emmener à leur tour.
La reine des vagues n'était pas descendue
à terre pendant ces événements. A demi cau-
chée sur le pont de son navire, elle regar-
dait l'horizon du coté de Bastia. Où erraient
ses pensées à cette heure? Songeait-elle à la
Corse sacrifiée àsan orgueil, ou à Théodore,
pour qui sa haine n'était que la douleur (£un
amour inguérissable? Dieu seul eût pu lire
sur cette physionomie de marbre un: refleÈ
de l'âme ténébreuse et profonde.
Cepéudant, parfois un sourire ironique re-
lève où plisse un coin de ses lèvres pâles,
et sous le rayon du regard cé sourire de-
vient cruel.
M ario, débout devant elle, la regarde avec
étonnement et admiration. Il voudrait dé-
couvrir le mystère qui plane sur cette vie
étrange, car depuis la veille son âme est en-
THEATRE 8
ëaité Reprise ù' Orphée aux enfers,
Ce n'est pas une reprise de ï Orphée â'Offën-
bâcH que ce théâtre nous a offert hier, c'èst
une transformation. Le public qui a ri pen-
dant quatre cents représentations de cette
pièce au passage Ghôïseul* ne reconnaîtra
guère l'opérette d'autref6is.
La musique, la pièce, les vieux personna-
ges si drolatiques de ce. temps-là nous n'en
parlerons pas, ils n'existent plus; tout cela
est absorbé par les Magnificences d'une mise
en scène comme aucun théâtre, n'en a jamais
exhibé à Paris,
Nous n'entreprendrons pas la description
de toutes ces merveilles la Cafopagne de
Thèbes, le Sommeil des dieux, YtfoTlôge céleste,
le Lever de l'aufofé, le Défilé dès dieùa partant
pour l'enfer, les Jardins de Pluton, les Enfers,
le Triomphe de Bàcchùs, toits, ces tableaux
sont dés œuvres complètes, ei dofit seule,
montrée séparément, suffirait à faire courir
tout Paris.
Un.orchestre de cent inusiciens, cent oho-
ristes, cent danseurs^ trois cents comparses,
deux mille costumes, toutes les richesses et
toutes les inventions de la mise en scène mo-
derne, la soie, l'or, les pierreries, la lumière
électrique, les fanfares, les cortèges* les bal-
lets resplendissants, tous les éblouissements
que la fantaisie lâ plus folle peut rêTer, tout
est la,
Au milieu de ces pompes écrasantes, les
artistes disparaissent quelquefois. Les hon-
neurs de la première soirée semblent avoir
été pour Christian, qui a fait uû Jupiter d'une
fantaisie inénarrable. Les calembours sor-
taient par flqts de sa bouche olympienne, et
si, comme on le dit, les plus mauvais sont
les meilleurs, il n'en a fait que d'excellents.
M. Montaubry semblait un peu gêné ati mi-
lieu de cette troupe effervescente il a ce-
pendant chanté avec goût le rôle d'Aristée-
Pluton. Même observation pour Mille GiCo-
Eurydice, qui s'est montrée chanteuse agréa-
ble plutôt que comédienne entraînante. Mlle
Matz-Ferrare. dans le rôle de Cupides, est
pleine de gaieté et de mutinerie. Le petit
dieu malin ne pouvait trouver meilleur in-
terprète. Par exempt, on a été injuste dans
là distribution des rôles, en në faisant pas
une part plus importante à Mlle Angèle sa
beauté, sa voix charmante et l'intelligence
qu'elle montre dans lé petit rôle de Vénus,
méritaient mieux que cela. Signalons encore,
côté des brunes, Mlles Perret et Pauline
Lyon, et côté des hommes MM. Alexandre,
Grivot et Meyronnet, ce dernier jouant
du violon comme Orphée lui-même.
Il n'est pas nécessaire de s'appesantir .da-
vantage sur les pompes ou sur l'interpréta-
iion d'Orphée aux enfers. Un succès comme
celui d'hier aura un retentissement auquel
tout ce que l'on pourrait dire n'ajouterait
pas grand'chose; notis n'en reparlerons plus
avant la trois centième- représentation.
CHARLES DARCOURS
DEPARTEMENTS
Une dépêche télégraphique de S?int-
Etienne annonce qu'un violent incendie a
éclaté dans la nuit de samedi à dimanche à
l'hôtel de ville.
On est maître du feu. A demain les détails.
Un vol d'une audltcëTlaQtlïô éî$,cômmis
pendant la nuit de vendredi à Toulouse.
Les malfaiteurs se sont introduits dans le
palais de justice par un vasistas, et ont péné-
tré, en forçant portes et serrures, jusqu'au
greffe du tribunal de première instance.
Ils ont fracturé les tiroirs des bureaux et
ont emporté une somme importante.
Un individu, qui avait pris une chambre
dans un hôtel garni, rue Sylvabelle, à Mar-
seille, pénétra, vers trois heures du matin,
avec un complice, sous prétexte de deman-
der des allumettes, dans la chambre de la
maîtresse d'hôtel.
Ils la terrassèrent, lui portèrent plusieurs
coups de couteau, puis lui firent avaler par
le fait esclave.
Tout à coup, le regard de Barbera.jette un
éclair; elle saisit le bras de son lieutenant,
et dit
Le vois-tu là-bas?
Oui, répond Marcoj; il fâârhOfizôû un
point noir.
Non, un point rouge. C'est la voile de
Vittolo il revient vers nous.
En eflot, à mesure que l'embarcation s'ap-
roche; la voile de pourpre se détache dans
le crépuscule, et grandit. Bientôt on la dis-
tingue parfaitement; elle semble glisser sur
les flots, et avance avec une rapidité merveil-
L'émotion de Barbera n'a été qu'un éclair.
La reine des vagues reprend sa position in-
dolente et rêveuse.
i Quand Vittqlo arrive auprès d'elle, là nuit
est venue, mais c'est une nuit d'été, constel-
,lée d'étoiles-, éclairée par une nouvelle lune.
Marco vent s'éloigne'r, Barbera le retient.
Tu es intéressé comme moi aux nou-
velles qu'apporte Vittolo, dit-elle.
Les hauteurs et la citadelle sont au pouvoir
du roi, dit le Corse.
Et lâ ville basse? demanda Barbera, dont
le courroux ne se laissa deviner qu'à un léger
froncement des sourcils.
Terra- Vecchia appartient encore à la
'république; et le roi en a défendu l'attaque.
Il ne veut plus, dit-il, répandre de sang, et
espère réduire la ville par le blocus; mais!
force du laudanum; après quoi ils fracturè-
rent les meubles et enlevèrent argent et ob-
jets mobiliers.
Avant de partir, les malfaiteurs ont coupe
les chevaux de leur victime évanouie et en
ont emporté une mèche.
Les soins les plus empressées ont été prodi-
gués la victime par le docteur Descome.
L'AFFAIRE
DE lA BÂSTiDË-BËSHAS
SOUVENIR JUDICIAIRE
III
Les pâs entendus dans l'escalier annon-;
caient l'arrivée du commissaire de police du
Mas-d'Azil, escorté de gendarmes.
Le personnage que là foule entourait, dans
la cour, était un brigadier de gendarmerie
qui, ayant observé, tout en galopant sur la
route, des traces rouge-brun, les avait rele-
vées jusqu'à l'endroit où elles s'eflacaient et
était aussitôt retourné sur ses pas.
Partant de l'écurie du château, .cette piste
sanglante s'arrêtait non loin du portail de l'é-
glise de Thouars.
Thouars est un tout petit village qu'on
aperçoit au nord, vers la droite, à mi-chemin
de Montesquieu, c'est-à-diré à un peu moins
d'une lieue de la Bastide.
Probablement l'une des victimes avait, en
se défendant, blessé son assassin; l'indica-
tion était précieuse pour la justice. Tout en
se promettant de ne la point négliger, les
magistrats renouèreùt le fal de leurs re-
Les deux battants pourprés de sang sépa-
raient le dortoir des servantes de la chambré
de M. de Lassalle. C'est dans le sens de celle-
ci qu'ils s'écartèrent pour livrer passage au
juge de paix, au maire, au curé de la Bas-
tide et au commissaire du Mâs-d'Azil.
Le carrelage de la pièce qu'habitaient les
deux femmes était, à proximité de cette porte
mitoyenne.zébré de gouttelettes de sang con-
densées en amas compactes.
La zone correspondante du parquet de la
salle voisinè présentait la même particularité.
C'était donc, a n'en pas douter, dans sa pro-
pre chambreqúe lechâtelaiîiavaitétéfrappé,
et tout y dénotait, dès le prémiercoup d'ceil,
que l'effroyable boucherie avait eu un vol
pour épilogues
Aux deux côtés de l'unique fenêtre par la-
quelle cette pièce reçoit le jour, se dressaient
un bureau et une commode.
Les tiroirs de ces meubles, arrachés, fouil-
lés, bouleversés; étaient restés épars sur le
parquet, jonché, autour d'eux, de papiers, de
clefs, de menus objets de toute sorte, parmi
lesquels des sacs de toile et un porte-mon-
naie vides.
Une bibliothèque était adôssée eu mur, à
droite de la porte; ses rayons étaient en or-
dre, mais une pluie de sang avait maculé
plusieurs rangées de volumes.
A gauche se trouvait le lit; un lit étroit,
sans ornements et sans moulures, véritable
couche d'anachorète.
Sur la table de nuit figurait un chandelier
muni dé sa bougie.
Dans l'âtre étaient amoncelés des papiers,
les uns en partie préservés, les autres réduits
en cendrés.
Tout auprès, on voyait' disposés un vaste
fa1iteuil,une chaise et un guéridon. Sur la
chaise une casquette et deux tpines du Dic-
tionnaire philosophique de 'Voltaire.
L'un de ces livres était ouVert au mot âme
et un imperéeptible filet, iniprimé avec l'on-
gle, niàrqùait la place oü le lecteur s'était
arrêté. Le paragraphe commençait par ces
mots « SECTION VIII, de l'antiquité du dogme
« de l'immortalité de l'âme. Le dogme de l'im-v
» mortalité de l'âme est l'idée la plus çonso-
» lante et en même temps laplùs réprimante
» que l'esprit humain ait pu concevoir. »
Ainsi se trahissait avec une fidélité saisis-
sante, la nature des sensations morales qui
avaient agité, à l'heure suprême, le chête-
lain de Baillard.
A l'un des angles de la cheminés étaient
accotées deux cannes à épiées à l'angle op-
posé étincelait le canon d'un fusil sur la ta-
Il faut le laisser faire, et conduire des
vivres aux assiégés.
C'est- Ce que j'ai pensé.
Quelles sont ses forces?
en croisière.
C'est tout?
Absolument. L'escadre corse est al'Ilp
rousse.
Est Ajaccio?
Ajaccio est au pouvoir des Liguriens, qui
ont confié le commandement en chef à votre
père. C'est là probablement que va se porter
le roi avec toutes ses forces.
Qui est-ce qui commande la flottille de
Basiia?
Un neveu du roi, Frédéric de Lewen.
Barbera eut presque un sourire.
Je me charge de l'entrée des vivres, dit-
elle. Tu ne sais rien autre chose, Vittolo ?
Deux navires tunisiens, venant d'Alger,
et chargés de marchandises, vont doubler le
cap au point du jour. Ce serait une riche cap-
Ils t'appartiennent, Marco, .dit Barbera?
choisis tes hommes.
Et toi? .•̃̃̃̃•;
vittolo se chargera des ïnîênsï..
Le lieutenant ê'éloigna, au niomèïlt.ou lion
coup d'insistance.
Ce que racontait ce» homme pouyaït'iparaî-
blette reposait un pistolet. Les armes à feu
étaient chargées. On les reconnut comme la
propriété de M. de Làssale, décidé par les
instances de ses soeurs à se prémunir contre
les dangers que pouvait faire redouter l'iso-
lement de sa demeure.
Isolement profond, en effet. La vallée de
l'Arize, bordée d'une double haie de hau-
teurs, forme un boyau étroit et long qui des-
sine le cours de la rivière depuis les abords
de sa source jusque vers la Garonne où vont
se jeter ses eaux. Le château, bâti dans un
bas-fond, est enveloppé d'un rideau d'ar-
bres. Les fermes qui parsèment les alen-
tours, no sont pas tellement distantes, toute-
fois, que do quelques-unes d'entre elles on
ne doive percevoir aisément la détonation
Û'une arme à feu. Le maître de l3aillard
avait basé sur cette certitude les précautions
dont il s'était entouré.
Ces précautions, une horrible expérience
venait de les déjouer. Mais, alors, c'était
donc que M. de Lasalle avait été surpris avant
même d'avoir pu avancer d'un pas ou ébau-
cher un geste, tenter- un mouvement?. Il
était impossible d'accueillir semblable hypo-
thèse sans admettre que les meurtriers eus-
sent possédé, dans la maison même, des întel-
ligénCes qui leur en auraient favorisé 3 accès.
Mais une autre découverte vint brusque-
ment clore le chapitre des suppositions.
L'une des clefs ramassées à terre s adap-
tait à un placard qu'aucune main étrangère
n'avait essayé de forcer. Sur l'un de ses rayons
étaient rangés avec symetrie soixante sacs de
mille francs en grosses pièces de cent sous
un autre sac renfermait deux mille francs en
Ojiis d'or. Gomment concevoir une compli- j
cité domestique négligeant ces soixante-deux
Lequel soupçonner, d'ailleurs, des trois
fortunés qui avaient pavé de la vie leur dé*
vnnp.mp.nt à leur maître?
Jean Lacanal, le vieux cocher, etait un ue
ces types de loyaux serviteurs tels qu'on n'en
plus guère dans les romans.
L'honnête et sévère physionomie de Ray-'
monde Berger avait toujours imposé le res-
pect. Cette fille des champs, au
rame naïve, avait cheminé dans la vie atra-
du devoir; et Raymqnda
étaitparvenue à la soixantaine sans
pureté de ses moeurs eût été, ne
enfin, si sa jeunesse avait
été quelque peu légère, s'était acquis une ré-
putation d'intègre probité que jamais n'a-
vait défloré la moindre atteinte. Chacun,
dans le pays; rendait hommage au désîn-
Ssementde cette femme qui, plus d'une
fois, on le savait, avait refusé de son maître
des témoignages matériels de l'intérêt qu'il
La femme de charge était belle encore, en
dépit de ses cinquante ans. On lui prêtait un
entre elle et lui, avait-il, autrefois, existé
d'autres' liens; personne, toutefois,
pu l'affirmer, et si réellement la vue de
Pélagiè rappelait à M. de Lassalle
tendresses passées, nul n'eût osé pré-
tendre exhumer ce secret enseveli au fond
Mais personne n'avait songé jusqu'alors
'que si, parmi les êtres qui vivaient au
quatre avaient succombé, desquels
retroùvait les dépouilles;
quième dont tout vestige sémblait avoir diS"
paru., à demain.) A.J.
Grand succès JE VOUS AIME, valse par G. Lamotha
À NOS LECTEURS
Personne n'ignore les souffrances occa-
sioriiïées par la dentition chez les enfauts, et
les conséquences graves qui peuvent en ré-
Ster Convulsions, Diarrhées, Dépassement
Les jeunes mères nous sauront donc gré d e
leur indiquer la poudre américaine du doc-
teur Sml qui favorise la sortie des dents,
SŒ-dStementladouleuretlafluDon
dentaire et empêche tout accident. Pharma-
de Pénilleau, rue Saint-Dominique,
Paris. Envoyer 3 fr. pour recevoir franco.
introduite dans une caverne, et rien n'avait
cune menace ne l'avait effrayée. Etait-ce un
espion? Elle paraissait bien jeune pour ce
rôle. On n'avait rien trouve sur elle.
Que dit-elle et que demande-t-elle?
Elle vout voir la reine des vagues, Le
vaisseau d'or, dit-elle, court sur l'Oceau sans
pilote, et bat les vagues sans rameurs. Les
îemmes^a une eniant curieuse à qui l'on a
raCSBtô quelque merveilleuse histoire, dit
PHrliqFa. Où est-elle? ,̃
Dans la barque qui m'a conduit ici.
Va 1,1, chercher, Vittolo. Il faut qn'elle
soit douée d'un certain courage pour venir
ainsi toute seule vers les pirates, dont le nom
seul jette partout la terreur. Je veux là voir.
La Caprafotte iut amenée. C'était Marga-
rita, la belle enfant, que sa mère entraînait,
loin du rivage, quelques jours plus tôt, en se
signant pour détourner de sa mie le imau-
Que veux-tu? demanda Barbera.
'le voir, répondit la jeune fille, en re-
gardant^ face, de son œil ouvert et curieux,
la puissante reine des vagues.
Et tu n'as pas craint^pour venir jusqu'à
moi, de tomber dans les mains des corsaires
dont tu as entroint la défense?
Je sais que tu es leur maître, et qu'ilg
;ne me feront pas de mal si tu le défends.
Oui t'a dit toutes ces choses?
ment formé un comité chargé de choisir les
joueurs français et de surveiller les parties.
Un cheval attelé à une voiture Bourgeoise,
̃ s'est emporté hier par suite du frottement
d'un des brancards qui avait été brisé par
une chute précédente du cheval.
Le cocher; malgré ses efforts, _n'a pu arrê-
ter l'animal. Au moment où il allait se heur-
'ter contre une autre voiture, le sapeur-pom-
pier Jean Dupm, déployant dans cetteéif cons-
tance le plus grand sang-froid, s'est élancé à
la tête du cheval, qu'il estparvenu à arrêter.
Le cheval, sa cabrant, a renversé la voiture.
Heureusement que le sieur R qui était
dans la voiture, a eu le temps de sauter sur
la chaussée, ainsi que son cocher.
Grâce au courage du pompier Dupin, il n'y
a eu aucun accident sérieux à regretter. La
voiture seulement était très endommagée.
Vers deux heures et demie de l'après-midi
d'hier, un incendie s'est déclaré dans la bou-
tique d'un épicier, rue de Joïnvillé, à La
Villette.
Dès les premiers cris d'alarme, on s'est
cm pressé d'organiser les secours, en atten-
dant l'arrivée des pompiers.
Au bout d'une heure de travail on était
maître du feu. Les dégâts sont assez considé-
rables.. l_
Une surprise bien désagréable at|gn<îait
hier matin, le propriétaire d'un magasin de
nouveautés au boulevard de Clichy.
Dès voleurs avaient fracturé dans la nuit
la porte du magasin à l'aide de leviers puis-
sans, y avaient pénétré et enlevé pour 4,000
fr. de marchand1ses et 1,500 fr. dans une ar-
moire dont ils ont fait sauter la serrure.
Aucun voisin n'a entendu le moindre
bruit
Une marchande à la toilette, rue Ramey,
s'était absentée hier quelques instants de sa
boutique. Quand elle rentra, elle vit avec
stupéfaction une jeune femme installée à son
comptoir; celle-ci la pria même d'attendre
un instant pour être servie.
Cette étrangère était une audacieuse vo-
leuse qui faisait passer de la caisse dans sa
poche l'argent qui s'y trouvait.
Elle prenait la marchande elle-même pour
une cliente. Celle-ci l'a fait arrêter immé-
diatement.
LES ÉB6HLE1ÊMTS DU PÈRE LACHAISE
On bruit formidable s'est fait entendre
avant-hier soir, à dix heures, sur le blJule-*
vard extérieur du côté Est du cimetière du
Père-Lachaise.
Un nouvel effondrement plus considéra-
ble que les précédents, venait de se produire
dans le tunnel Ménilmontant, entraînant
une cinquantaine de tombes du cimetière
qui sont complètement englouties.
La circulation des trains est suspendue en
partie, sur ce point, depuis plusieurs jours;
de sorte qu'il n'y a pas eu d'accidents.
Les habitants du boulevard Ménilmontant
longeant le cimetière ont eu, pendant toute
la nuit, une grande frayeur. Beaucoup d'en-
tre eux croyaient à un tremblement de terre
et quittaient leur domicile, emportant à la
hâte les, objets précieux.
Ce n'est qu'après s'être fait rendre un
compte bien exact de l'accident du tunnel dont
les soubassements avaient subi dés éboule-
ments considérables par suite des passage
continuels des trains, qu'ils sont rentrés chez
eux à peu près rassurés.
Jusqu'à présent, l'excavation formée par
les éboulements, est de 120 mètres de long,
de 10 mètres de large sur 6 mètres de profon-
deur.
Hier, dans la journée, une foule immense
stationnait aux abords. i
Un cordon de sûreté est établi et empêcha
les personnes de circuler sur toutes les par-
ties du cimetière côtoyant le tunnel.
On craint que le tunnel entier ne cède suc-
cessivement; en tout cas, il faudra des tra-
vaux assez longs pour que le service du che-
min de fer de ceinture puisse reprendre com-
̃ platement.
Femîîetoa du révrier 1874
LE RODE CORSE
Ire If irtfe.– La Reine des
51 CHAPITRE XV
Une Recrue
/̃ v; Suite
̃̃̃̃<" Les six dernières durent attendre ètt cet
état le bon plaisir des bandits, qui devaient
les emmener à leur tour.
La reine des vagues n'était pas descendue
à terre pendant ces événements. A demi cau-
chée sur le pont de son navire, elle regar-
dait l'horizon du coté de Bastia. Où erraient
ses pensées à cette heure? Songeait-elle à la
Corse sacrifiée àsan orgueil, ou à Théodore,
pour qui sa haine n'était que la douleur (£un
amour inguérissable? Dieu seul eût pu lire
sur cette physionomie de marbre un: refleÈ
de l'âme ténébreuse et profonde.
Cepéudant, parfois un sourire ironique re-
lève où plisse un coin de ses lèvres pâles,
et sous le rayon du regard cé sourire de-
vient cruel.
M ario, débout devant elle, la regarde avec
étonnement et admiration. Il voudrait dé-
couvrir le mystère qui plane sur cette vie
étrange, car depuis la veille son âme est en-
THEATRE 8
ëaité Reprise ù' Orphée aux enfers,
Ce n'est pas une reprise de ï Orphée â'Offën-
bâcH que ce théâtre nous a offert hier, c'èst
une transformation. Le public qui a ri pen-
dant quatre cents représentations de cette
pièce au passage Ghôïseul* ne reconnaîtra
guère l'opérette d'autref6is.
La musique, la pièce, les vieux personna-
ges si drolatiques de ce. temps-là nous n'en
parlerons pas, ils n'existent plus; tout cela
est absorbé par les Magnificences d'une mise
en scène comme aucun théâtre, n'en a jamais
exhibé à Paris,
Nous n'entreprendrons pas la description
de toutes ces merveilles la Cafopagne de
Thèbes, le Sommeil des dieux, YtfoTlôge céleste,
le Lever de l'aufofé, le Défilé dès dieùa partant
pour l'enfer, les Jardins de Pluton, les Enfers,
le Triomphe de Bàcchùs, toits, ces tableaux
sont dés œuvres complètes, ei dofit seule,
montrée séparément, suffirait à faire courir
tout Paris.
Un.orchestre de cent inusiciens, cent oho-
ristes, cent danseurs^ trois cents comparses,
deux mille costumes, toutes les richesses et
toutes les inventions de la mise en scène mo-
derne, la soie, l'or, les pierreries, la lumière
électrique, les fanfares, les cortèges* les bal-
lets resplendissants, tous les éblouissements
que la fantaisie lâ plus folle peut rêTer, tout
est la,
Au milieu de ces pompes écrasantes, les
artistes disparaissent quelquefois. Les hon-
neurs de la première soirée semblent avoir
été pour Christian, qui a fait uû Jupiter d'une
fantaisie inénarrable. Les calembours sor-
taient par flqts de sa bouche olympienne, et
si, comme on le dit, les plus mauvais sont
les meilleurs, il n'en a fait que d'excellents.
M. Montaubry semblait un peu gêné ati mi-
lieu de cette troupe effervescente il a ce-
pendant chanté avec goût le rôle d'Aristée-
Pluton. Même observation pour Mille GiCo-
Eurydice, qui s'est montrée chanteuse agréa-
ble plutôt que comédienne entraînante. Mlle
Matz-Ferrare. dans le rôle de Cupides, est
pleine de gaieté et de mutinerie. Le petit
dieu malin ne pouvait trouver meilleur in-
terprète. Par exempt, on a été injuste dans
là distribution des rôles, en në faisant pas
une part plus importante à Mlle Angèle sa
beauté, sa voix charmante et l'intelligence
qu'elle montre dans lé petit rôle de Vénus,
méritaient mieux que cela. Signalons encore,
côté des brunes, Mlles Perret et Pauline
Lyon, et côté des hommes MM. Alexandre,
Grivot et Meyronnet, ce dernier jouant
du violon comme Orphée lui-même.
Il n'est pas nécessaire de s'appesantir .da-
vantage sur les pompes ou sur l'interpréta-
iion d'Orphée aux enfers. Un succès comme
celui d'hier aura un retentissement auquel
tout ce que l'on pourrait dire n'ajouterait
pas grand'chose; notis n'en reparlerons plus
avant la trois centième- représentation.
CHARLES DARCOURS
DEPARTEMENTS
Une dépêche télégraphique de S?int-
Etienne annonce qu'un violent incendie a
éclaté dans la nuit de samedi à dimanche à
l'hôtel de ville.
On est maître du feu. A demain les détails.
Un vol d'une audltcëTlaQtlïô éî$,cômmis
pendant la nuit de vendredi à Toulouse.
Les malfaiteurs se sont introduits dans le
palais de justice par un vasistas, et ont péné-
tré, en forçant portes et serrures, jusqu'au
greffe du tribunal de première instance.
Ils ont fracturé les tiroirs des bureaux et
ont emporté une somme importante.
Un individu, qui avait pris une chambre
dans un hôtel garni, rue Sylvabelle, à Mar-
seille, pénétra, vers trois heures du matin,
avec un complice, sous prétexte de deman-
der des allumettes, dans la chambre de la
maîtresse d'hôtel.
Ils la terrassèrent, lui portèrent plusieurs
coups de couteau, puis lui firent avaler par
le fait esclave.
Tout à coup, le regard de Barbera.jette un
éclair; elle saisit le bras de son lieutenant,
et dit
Le vois-tu là-bas?
Oui, répond Marcoj; il fâârhOfizôû un
point noir.
Non, un point rouge. C'est la voile de
Vittolo il revient vers nous.
En eflot, à mesure que l'embarcation s'ap-
roche; la voile de pourpre se détache dans
le crépuscule, et grandit. Bientôt on la dis-
tingue parfaitement; elle semble glisser sur
les flots, et avance avec une rapidité merveil-
L'émotion de Barbera n'a été qu'un éclair.
La reine des vagues reprend sa position in-
dolente et rêveuse.
i Quand Vittqlo arrive auprès d'elle, là nuit
est venue, mais c'est une nuit d'été, constel-
,lée d'étoiles-, éclairée par une nouvelle lune.
Marco vent s'éloigne'r, Barbera le retient.
Tu es intéressé comme moi aux nou-
velles qu'apporte Vittolo, dit-elle.
Les hauteurs et la citadelle sont au pouvoir
du roi, dit le Corse.
Et lâ ville basse? demanda Barbera, dont
le courroux ne se laissa deviner qu'à un léger
froncement des sourcils.
Terra- Vecchia appartient encore à la
'république; et le roi en a défendu l'attaque.
Il ne veut plus, dit-il, répandre de sang, et
espère réduire la ville par le blocus; mais!
force du laudanum; après quoi ils fracturè-
rent les meubles et enlevèrent argent et ob-
jets mobiliers.
Avant de partir, les malfaiteurs ont coupe
les chevaux de leur victime évanouie et en
ont emporté une mèche.
Les soins les plus empressées ont été prodi-
gués la victime par le docteur Descome.
L'AFFAIRE
DE lA BÂSTiDË-BËSHAS
SOUVENIR JUDICIAIRE
III
Les pâs entendus dans l'escalier annon-;
caient l'arrivée du commissaire de police du
Mas-d'Azil, escorté de gendarmes.
Le personnage que là foule entourait, dans
la cour, était un brigadier de gendarmerie
qui, ayant observé, tout en galopant sur la
route, des traces rouge-brun, les avait rele-
vées jusqu'à l'endroit où elles s'eflacaient et
était aussitôt retourné sur ses pas.
Partant de l'écurie du château, .cette piste
sanglante s'arrêtait non loin du portail de l'é-
glise de Thouars.
Thouars est un tout petit village qu'on
aperçoit au nord, vers la droite, à mi-chemin
de Montesquieu, c'est-à-diré à un peu moins
d'une lieue de la Bastide.
Probablement l'une des victimes avait, en
se défendant, blessé son assassin; l'indica-
tion était précieuse pour la justice. Tout en
se promettant de ne la point négliger, les
magistrats renouèreùt le fal de leurs re-
Les deux battants pourprés de sang sépa-
raient le dortoir des servantes de la chambré
de M. de Lassalle. C'est dans le sens de celle-
ci qu'ils s'écartèrent pour livrer passage au
juge de paix, au maire, au curé de la Bas-
tide et au commissaire du Mâs-d'Azil.
Le carrelage de la pièce qu'habitaient les
deux femmes était, à proximité de cette porte
mitoyenne.zébré de gouttelettes de sang con-
densées en amas compactes.
La zone correspondante du parquet de la
salle voisinè présentait la même particularité.
C'était donc, a n'en pas douter, dans sa pro-
pre chambreqúe lechâtelaiîiavaitétéfrappé,
et tout y dénotait, dès le prémiercoup d'ceil,
que l'effroyable boucherie avait eu un vol
pour épilogues
Aux deux côtés de l'unique fenêtre par la-
quelle cette pièce reçoit le jour, se dressaient
un bureau et une commode.
Les tiroirs de ces meubles, arrachés, fouil-
lés, bouleversés; étaient restés épars sur le
parquet, jonché, autour d'eux, de papiers, de
clefs, de menus objets de toute sorte, parmi
lesquels des sacs de toile et un porte-mon-
naie vides.
Une bibliothèque était adôssée eu mur, à
droite de la porte; ses rayons étaient en or-
dre, mais une pluie de sang avait maculé
plusieurs rangées de volumes.
A gauche se trouvait le lit; un lit étroit,
sans ornements et sans moulures, véritable
couche d'anachorète.
Sur la table de nuit figurait un chandelier
muni dé sa bougie.
Dans l'âtre étaient amoncelés des papiers,
les uns en partie préservés, les autres réduits
en cendrés.
Tout auprès, on voyait' disposés un vaste
fa1iteuil,une chaise et un guéridon. Sur la
chaise une casquette et deux tpines du Dic-
tionnaire philosophique de 'Voltaire.
L'un de ces livres était ouVert au mot âme
et un imperéeptible filet, iniprimé avec l'on-
gle, niàrqùait la place oü le lecteur s'était
arrêté. Le paragraphe commençait par ces
mots « SECTION VIII, de l'antiquité du dogme
« de l'immortalité de l'âme. Le dogme de l'im-v
» mortalité de l'âme est l'idée la plus çonso-
» lante et en même temps laplùs réprimante
» que l'esprit humain ait pu concevoir. »
Ainsi se trahissait avec une fidélité saisis-
sante, la nature des sensations morales qui
avaient agité, à l'heure suprême, le chête-
lain de Baillard.
A l'un des angles de la cheminés étaient
accotées deux cannes à épiées à l'angle op-
posé étincelait le canon d'un fusil sur la ta-
Il faut le laisser faire, et conduire des
vivres aux assiégés.
C'est- Ce que j'ai pensé.
Quelles sont ses forces?
en croisière.
C'est tout?
Absolument. L'escadre corse est al'Ilp
rousse.
Est Ajaccio?
Ajaccio est au pouvoir des Liguriens, qui
ont confié le commandement en chef à votre
père. C'est là probablement que va se porter
le roi avec toutes ses forces.
Qui est-ce qui commande la flottille de
Basiia?
Un neveu du roi, Frédéric de Lewen.
Barbera eut presque un sourire.
Je me charge de l'entrée des vivres, dit-
elle. Tu ne sais rien autre chose, Vittolo ?
Deux navires tunisiens, venant d'Alger,
et chargés de marchandises, vont doubler le
cap au point du jour. Ce serait une riche cap-
Ils t'appartiennent, Marco, .dit Barbera?
choisis tes hommes.
Et toi? .•̃̃̃̃•;
vittolo se chargera des ïnîênsï..
Le lieutenant ê'éloigna, au niomèïlt.ou lion
coup d'insistance.
Ce que racontait ce» homme pouyaït'iparaî-
blette reposait un pistolet. Les armes à feu
étaient chargées. On les reconnut comme la
propriété de M. de Làssale, décidé par les
instances de ses soeurs à se prémunir contre
les dangers que pouvait faire redouter l'iso-
lement de sa demeure.
Isolement profond, en effet. La vallée de
l'Arize, bordée d'une double haie de hau-
teurs, forme un boyau étroit et long qui des-
sine le cours de la rivière depuis les abords
de sa source jusque vers la Garonne où vont
se jeter ses eaux. Le château, bâti dans un
bas-fond, est enveloppé d'un rideau d'ar-
bres. Les fermes qui parsèment les alen-
tours, no sont pas tellement distantes, toute-
fois, que do quelques-unes d'entre elles on
ne doive percevoir aisément la détonation
Û'une arme à feu. Le maître de l3aillard
avait basé sur cette certitude les précautions
dont il s'était entouré.
Ces précautions, une horrible expérience
venait de les déjouer. Mais, alors, c'était
donc que M. de Lasalle avait été surpris avant
même d'avoir pu avancer d'un pas ou ébau-
cher un geste, tenter- un mouvement?. Il
était impossible d'accueillir semblable hypo-
thèse sans admettre que les meurtriers eus-
sent possédé, dans la maison même, des întel-
ligénCes qui leur en auraient favorisé 3 accès.
Mais une autre découverte vint brusque-
ment clore le chapitre des suppositions.
L'une des clefs ramassées à terre s adap-
tait à un placard qu'aucune main étrangère
n'avait essayé de forcer. Sur l'un de ses rayons
étaient rangés avec symetrie soixante sacs de
mille francs en grosses pièces de cent sous
un autre sac renfermait deux mille francs en
Ojiis d'or. Gomment concevoir une compli- j
cité domestique négligeant ces soixante-deux
Lequel soupçonner, d'ailleurs, des trois
fortunés qui avaient pavé de la vie leur dé*
vnnp.mp.nt à leur maître?
Jean Lacanal, le vieux cocher, etait un ue
ces types de loyaux serviteurs tels qu'on n'en
plus guère dans les romans.
L'honnête et sévère physionomie de Ray-'
monde Berger avait toujours imposé le res-
pect. Cette fille des champs, au
rame naïve, avait cheminé dans la vie atra-
du devoir; et Raymqnda
étaitparvenue à la soixantaine sans
pureté de ses moeurs eût été, ne
enfin, si sa jeunesse avait
été quelque peu légère, s'était acquis une ré-
putation d'intègre probité que jamais n'a-
vait défloré la moindre atteinte. Chacun,
dans le pays; rendait hommage au désîn-
Ssementde cette femme qui, plus d'une
fois, on le savait, avait refusé de son maître
des témoignages matériels de l'intérêt qu'il
La femme de charge était belle encore, en
dépit de ses cinquante ans. On lui prêtait un
entre elle et lui, avait-il, autrefois, existé
d'autres' liens; personne, toutefois,
pu l'affirmer, et si réellement la vue de
Pélagiè rappelait à M. de Lassalle
tendresses passées, nul n'eût osé pré-
tendre exhumer ce secret enseveli au fond
Mais personne n'avait songé jusqu'alors
'que si, parmi les êtres qui vivaient au
quatre avaient succombé, desquels
retroùvait les dépouilles;
quième dont tout vestige sémblait avoir diS"
paru., à demain.) A.J.
Grand succès JE VOUS AIME, valse par G. Lamotha
À NOS LECTEURS
Personne n'ignore les souffrances occa-
sioriiïées par la dentition chez les enfauts, et
les conséquences graves qui peuvent en ré-
Ster Convulsions, Diarrhées, Dépassement
Les jeunes mères nous sauront donc gré d e
leur indiquer la poudre américaine du doc-
teur Sml qui favorise la sortie des dents,
SŒ-dStementladouleuretlafluDon
dentaire et empêche tout accident. Pharma-
de Pénilleau, rue Saint-Dominique,
Paris. Envoyer 3 fr. pour recevoir franco.
introduite dans une caverne, et rien n'avait
cune menace ne l'avait effrayée. Etait-ce un
espion? Elle paraissait bien jeune pour ce
rôle. On n'avait rien trouve sur elle.
Que dit-elle et que demande-t-elle?
Elle vout voir la reine des vagues, Le
vaisseau d'or, dit-elle, court sur l'Oceau sans
pilote, et bat les vagues sans rameurs. Les
îemmes^a une eniant curieuse à qui l'on a
raCSBtô quelque merveilleuse histoire, dit
PHrliqFa. Où est-elle? ,̃
Dans la barque qui m'a conduit ici.
Va 1,1, chercher, Vittolo. Il faut qn'elle
soit douée d'un certain courage pour venir
ainsi toute seule vers les pirates, dont le nom
seul jette partout la terreur. Je veux là voir.
La Caprafotte iut amenée. C'était Marga-
rita, la belle enfant, que sa mère entraînait,
loin du rivage, quelques jours plus tôt, en se
signant pour détourner de sa mie le imau-
Que veux-tu? demanda Barbera.
'le voir, répondit la jeune fille, en re-
gardant^ face, de son œil ouvert et curieux,
la puissante reine des vagues.
Et tu n'as pas craint^pour venir jusqu'à
moi, de tomber dans les mains des corsaires
dont tu as entroint la défense?
Je sais que tu es leur maître, et qu'ilg
;ne me feront pas de mal si tu le défends.
Oui t'a dit toutes ces choses?
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