Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 février 1874 09 février 1874
Description : 1874/02/09 (Numéro 4063). 1874/02/09 (Numéro 4063).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592098v
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
ADMINISTRATION et RÉDÂCTIO^
AParis,raedeIafayette,61
Aboimeigèçts Paris
TROIS MOIS 4– 5TR.
/SK3[0IS-£. 9FK.
CNAB^.J. 18 ÏR,
QUOTIDIEN
BNNUÉRO.: 5. CENTIMES.
Abonnements Départ.
TEOISHOIS 6FB,
SIXMOIS 12 ÎR.
EN AH.' 24rft,
4063 ̃̃
Lundi 9' février
DIMANCHE 8 FEVRIER 1874
LES LOUIS XVII
Vendredi ont commencé, hier se sont
continués, pourpre repris à huitaine, de-
vant la cour d'appel de Paris, lro et 3e
chambre réunies sous la présidence de
M. Gilardin, premier président, les débats
d'une ailaire des plus importantes.
Les héritiers directs de Naundorff, hor-
loger, ont interjeté appel d'un jugement
rendu le 5 juin 1851 par le tribunal civil
de la'SPine, jugement ayant repoussé ur.e
demande en restitution d'état civil.
NaundortF, mort A Deüt (Hollande) en
1845; pré iendait et a soutenu toute sa vie
qu'il -était le fils de Louis XVI, Charles-
Louis duc de Normandie, par conséquent
Louis XVII..
Avant d'entrer dans l'examen de cette
aflaire,il est ssentiel de nc:terque,sicette
de France depuis 1814 serait entachée de
En effet, si à cette époque Louis XVII
existait, Louis XVIII a été usurpateur,
Chartes X usurpateur.
Aujourd'hui encore, le monde politique
serait bouleversé; le comte de Chambord
ne serait plus le représentait de la.legiti-
'mité; il devrait céder la place aux fils de
Naundorft.
La justice étant saisie, nous devons at-
tendre respectueusement son arrêt, nous
abstenir de toute discussion et nous bor-
ner à l'exposé des faits. 1
Il est généralement admis que le fils de 1
Louis XVI est mort dans la prison du l
Temple par suite des mauvais traitements (
qu'il avait endurés, le 20 prairial an III (8
juin 17-J5), à l'âge de -dix ans, trois mois J
douze jours, le Dauphin étant né le
mars 1785.
La mort fut constatée dans les formes
légales de l'époque.
Cette histoire a été racontée en détails
par M. de Beauchesne (1).
Cet ouvrage passe pour être l'expression
de la vériLé il semble corroboré par les
nombreuses réclamations que produisi-
rent, vers 1833, les faux Louis XVII, 'lier-
vagault, Mathurin Bruneau, etc.
Mais ces faux Louis XVII, condamnés
par les' tribunaux, fournissent un argu-
ment aux fils de Naundorfl.
Ils disent « Ces hommes ont été susci-
» tés par la police pour détruire l'efï .t des
» réclamations d'Etat autorisées, que notre
» père vint porter en France en 1833. »
(i) Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort, 2 vol.
in-18. Pion, éditeur.
(1) Consultez l'ouvrage intitulé La branche aînée
des Bourbons devant la justice, par le comte Gruau
delà. Barre, 1 vol. in-18, librairie Sagnier.
Feuilleton du 9 Février 1874
[66] DEUXIÈME PARTIE
Xvn
voyage au Havre
Suite
Jne heure plus tard, environ, la Balafrée,
qui était loin de se douter de ce qui s'était
passé, pénéi ra dans la salle à manger où elle
comptait déjeuner avec Leona.
Elle fut toute étonnée d'y trouver sa vieille
compagne de voyage.
Il était dit que nous ne dévions pas nous
quitter, fit celte dernière-, et, ma foi, je ne
suis pas fâchée de ce qui arrive.
Et moi, j'en suis bien heureuse, ^na-
dame, -répondit la Balafréc.
On se mit à table.
Mais, au bout d'un quart d'heure, le maître
de l'établissement entra. qui demanda ma-
dame Dufresnay.
> La .Balafrée pâlifc
Nous devons donc relater ici le récit de
Naundorff, (1)reproduit avec deseommen-
takes explicatifs par M.. Jules Favre de-
vant la cour d'appel de Paris.
LoiiisXVII aurait été enlevé du Temple
dans des circonstances que je ferai con-
naître tout à l'heure.
Après avoir mené une vie errante, après
avoir su. i de longues et cruelles captivi-'
tés, l'enfant devenu homme aurait réussi
à pénétrer en Prusse et à se cacher à Ber-
in avec un passe-port que lui aurait don-
né, par pitié, un inconnu.
'Ce passe-port était ad nom de Charles-
Guillaume Naundorfï, que le jeune homme
adopta; c'était en 1810, il avait, vingt-cinq
ans.
Il vécut pendant quelque temps du mé-
tier d'horloger qu'il avait appris mais la
police de Berlin, ayant découvert le faux,
lui intima l'ordre de se rendre à Span:
dau, où il fut' admis bourgeois sur le sim-
ple vu-d'un ordre du chef de la police,
nommé Lecoq.
En 1818, Naundorff voûjut se .marier
avec une jeune tille de Spandau..
pour la première fois, -il écrivit à la
duchesse d'Angoulême qu'il appelait sa
soeur; ses lettres, dans lesquelles il r'ela-
i tait des particularités intimes de son sé-
hour aux Tuileries, de la fuite à Varen-
nes, de la captivité du 'Temple, restèrent
sans réponse.
Lemariage s'accomplit néanmoins sans
que i\aundbrf produisît un acte de nais-
sance..
Ces faits rapprochés prouvent, disent les
Bis de Naundorft et ses avocats, que la
police prussienne avait intérêt à ménager
un homme qu'elle savait pertinemment
être Louis XVII.
Ils ajoutent que, en 1833, la situation po-
litlquede la France ayant changé, le prince
voulut faire régulariser son état civil, et
se r2ndit à Paris.
Pauvre, inconnu, misérable, il fut néan-
moins, reconnu par -plusieurs personnes
qui avaient vécu à la cour de Loais XVI.
Mais la police française s'empara de lui
et le jeta en Angleterre.
Pourquoi ne pas lui avoir fait son pro-
cès .comme aux imposteurs qui sè presen-
tèrent plus tard?
C'est, disent-ils, que le gouvernement
n'a pas osé affronter un débat public.
Naundorfï est mort à Delft (Hollande)
en 1845, et son tombeau porte l'inscrip-
tion suivants, autorisée par le gouverne-
ment hollandais, qui a fait dresser un acte
identique t
ICI REPOSE LOUIS XVII
roi de France et de Navarre (Charles-Louis)
duc de .Normandie,
né'à Versailles le 27 mars 1785,
décédé à Delft le 10 août 1845.
Ce n'est qu'en 1851 que les fils de Naun-
Madame Dufresnay c'est moi, dit-elle 1
d'une voix tremblante, que me veut-on?
Il y a là. madame, une personne qui dé-
sire vous parler.
A moi? ̃̃̃̃> ̃
A vous.
La Balafrée se leva; mais ses jambes se dé-
robâient sous elle. et elle fut obligée de se
retenir à ja table pour ne pas tomber.
Vaguement, elle 'seiilait que le malheur
redoute. il était là, derrière cette porte,
dont elle allait franchir le seuil.
Toutefois, elle voulut faire-bonne conte-
nance, et prenant la main de la petite fille
Viens, mon enfant! dit-elle d'une voix
profonde; viens; c'est pour uninstant seule-
ment. nous allons revenir.
Et elle sortit.
Dans le bureau de l'hôtel, elle trouva deux
hommes, don t l'un lui parut avoir une figure
bienveillante et douce, dout l'autre avait les
traits durs et presque farouches.
Le premier salua la Balafrée d'un air timide
et confus.
Mon Dieu, madame, lui dit-il, je suis
vraiment désolé de vous déranger. mais
je suis chargé' d'une mission; et tout étrange
qu'elle soit, il faut que je l'exécute.
De quoi «'agit-il donc, monsieur? de-
manda la Balafrée, qui s'enrayait d'autant
plus que la nature du danger dont elle était
menacée lui était encore inconnue.
D'une chose fort simple en elle-même,
mais Dour laquelle vous devez subir toutes
dorlî ont reproduit devant la justice fran-
çaise leurs revendications.
J'ai déjà dit que le tribunal civil de la
Seine avait rejeté iexa demande par juge-
ment du 5 jûin.
Aujourd'hui ce jugement est frappé
d'appel.' ̃̃
Comme en 1851, les fils, de Naundorff
demandent, que l'acte de décès de Louis
XVII soit déclaré nul, qu'eux-mêmes
soient reconnusses fils de Louis XVII
avec tous les droits civils et tous les avan-
tages que cette reconnaissance comporte.
Mais aujourd'hui, comme il y a vingt-
trois ans, ce qu'il s'agit de' prouver c'est
l'enlèvement duT#mple de l'enfant royal.
Me Jules Favre y croit, l'affirme, montre
des pièces et des documents, mais il n'ose
pas demander à la cour de trancher di-
rectement la question, et il sollicite une
Quel sera l'avis du
ministère public, parlant au nom ducomte
de Chambord qui ne se présento ni par
lui-même ni par ministère d'avoué ?
Nous l'ignorons, et nous n'avons pas à
le préjuger. Voici le récit, quelque peu ro-
manésque, il faut en convenir, de Naun-
dorfi.
Il est acquis à l'histoire que le fils de'
Louis XVI prit le parti de ne plus répon-
dre aux injures brutales du Tffrdonnier
Simon et de sa femme, ses geôliers, lors-
que par un raffinement de cruauté, on l'eut
séparé de son père et de sa msre, et en-
fermé au second étage de la tour du
Temple..
f Naundorff raconte dans ses mémoires
que le lendemain du 9 thermidor, (27 juil-
let 1794), journée qui mit tin à la terreur,
-Simon fut remplacé par Laurent.
Cette mutation est également constante-
et l'on sait que Laurent se montra ta èo bon
pour l'enfant prisonnier.
Mais Naundortt assure que Laurent était
le mandataire de Barras, qui lui-même,
poussé par Mme de Beauharnais, -plus
tard impératrice Joséphine, avait promis
de faire évader Louis XVII.
Quoi qu'il en soit, les conjures étudiè-
rent les services de la prison et acquirent
la certitude que les étages supérieurs n'é-
taient pas surveillés. On transporta donc;
l'enfant, préalablement endormi, dans les
combles et on substitua dans ssn lit un
mannequin.
La frauue reconnue, la Convention,
croyant -Louis XVII évadé, exigea le se-
cret et on mitàsa place un véritable muet.
Plus tard, le mutisme présentant des
dangers, on plaça daHslelit de Louis XVII
un enfant rachitique extrait d'un hôpital,
lequel serait mort réellement le 8 juin
1795.
Louis XV.II fut alors retiré de sa'man-
sarde, mis dans le cercueil; puis, le cor-
les formalités usitées en pareil cas.
Enfin, madame, je suis chargé de vous
Moi. moi' fit la Balafrée, en serrant
instinctivement la main de fa lille.
Son interlocuteur fit un gestj qui protes-
tait contre la rigueur dj sa mission:
Oh ne craignez rien, madame, ajouta-
t-il, selon.toute probabilité, il y a là une er-
reur qui sera vite réctifiée, la dame Dufres-
nay que nous sommes charges d'arrêter est
une aventurière qui n'arien decommun avec
vous,je me plais à le c-oire; rnais les mesures
de police sont rigoureuses, et il faut que cha-
cun s'y prête dans l'intérêt de tous.
Mais que voulez-vous de moi? demanda la
Balafrée, qui' commençait nu peu a se rassu-
Je vous prie; madame; de vouloir bien
me suivre jusqu'au parquet.
Tout de suite?
A l'instant.'
C'est que nous arrivons de Paris, il y a
une heure à peine. Ma fille n'a pas dé-
jeuné, et j'aurais dési-é.
Eh qu'à cela ne tienne! fit l'agent.
L'enfant testera à l'hôtel.
Que dites-vous? s'écria la Balafrée, en
pâlissant.
Eh/! sans doute. et elle s'amusera bien
mieux ici. d'autant plus.
Que je laisse ma fille?
On en aura tous les soins imaginables.
billard étant à double fond, on le retira
de la bière que l'on remplit avec des pa-
perasses. v
Le cadavre de l'enfant substitué fut en-
terré dans le jardin du Temple. ï
Tel est le récit de Naundorff.
Les faits ainsi présentés soulèvent bien
des objections et exigeraient 11 démons-
tration de la èomplicité de presque tous
les gardiens de la tour du Temple.
Peut-on donner des preuves,?
M. Gruau de la Barre, dans l'ouvrage
cité plùs haut, Me Jules Favre dans sa,
plaidoiriè, l'affirment.
Ils discutent l'acte de décès, le procès
verbal- de l'autopsie; ils disent que Do-
sault, ancien chirurgien de la cour, mort >
il est vrai que:ques jours après sa visite à
l'enfant malade, fut empoisonné parce
qu'il avait laissé percer ses doutes sur son
identité..
Je m'arrête dans cette' voie..
C'est à la justice qu'il appartient de dire
le dernier mot dans cette .affaire, dont il
ne nous restera plus qu'à faire connaître
le dénoûment. thomas giumm.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le conseil des ministres s'est réuni hiei
matin, à dix heures, au palais de l'Elysée,
sous la présidence du maréchal Mac Malion.
Les deux membres qui restaient à élire
dans le 7o bureau pour la conrriissîon à
budget de 1875, ont été nommés hier: ce sont
MM. Bardoux et l'amiral de Montaignac.
La commission relative aux mesures à
prendre pour arrêter les ravages exercés par
les infectes nuisibles, s'est' réunie hier pom
i entendre le rapport de M. Ducuing, qui ré-
i sume l'euquèti! faite dans les départements,
est de laquelle il résulte que les pertes c:u.
i sées par les insectes, non compris le ph-vl
loxera. sont évaluées à 300 millions parant
Une autre commission est chargée des étu-
des pour la destruction du phylloxera.
Le Journal officiel continue àpublier lesno-
minations des nouveaux maires et adjoints;
celles qui ont paru hier, intéressent les dé:
partements suivants
Ain, Ardèche, Corrèze, Drôme, Finistère,
Gard, Ille-et-Vilaine, Lpir-et-Gher, Loire)
Manche Pyrénées- Orientales Sarthe et
Vosges.
EN ANGLETERRE
V '̃̃.̃̃
Au directeur du PETIT JOURNAL
Londres, Vendredi 6 février.
Laissez-moi interrompre aujourd'hui la
partie techuique de mon récit, pour en reve-
nir encore aux impressions générales. Il sera
toujours temps de vous expliquer le fouc.
tionnement du scrutin ou Poil, deuxième
acte du drame électoral.- Je l'ai étudié de,
Ah! voilàqui estimpossible! pauvre en
faut! Mais je n'y, consentirai jamais.
Avez-vôus peur, par hasard, qu'on vouf
La Balafrée eut un frémissement mais ell<
trouva encore la force de sourire.
Eh bien! tenez. c'est cela dit-elle
d'un ton nerveux. Oui, j'ai peur. j'ai peur
qu'on me l'enlève. comprenez-vous?
Parlaitemeut, mais je vous ferai obser^
Est-ce que vous avez des enfants, vous,
monsieur?
J'en ai quatre; et s'il fallait les avoil
.pendus toute la journée à son paletot.je let
laisse courir tout le temps par les quais;
d'ailleurs, il ne leur est jamais rien arrivé,
et il n'y a pas de danger qu'un m'en prenne
un- ils sont, tous les quatre, de trop mauvais
garnements! Mais voyons, voyons, je ba-
varde ét nous n'avançons pas. le suis dé.
sole, madame, je le répète. Toutefois, il faut
que je fasse mon devoir!
On comprend sans qu'il soit besoin d'y in..
sis!er, ce qui se passait dans le cœur de la
malheureuse mère.
Mille terreurs étaient venues l'assaillir a
lafois; un trouble violent agitait son esprit,
elle sentait' qu'un malheur était suspendu
sur sa tête, et elle ne savait quelle résolution
prendre pour le conjurer. '•
Mon Dieu! mon D; eu balbutia-t-ellç
éperdue. qui donc viendra à mon secours,?
Elle n'acheva pas 1
AParis,raedeIafayette,61
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TROIS MOIS 4– 5TR.
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EN AH.' 24rft,
4063 ̃̃
Lundi 9' février
DIMANCHE 8 FEVRIER 1874
LES LOUIS XVII
Vendredi ont commencé, hier se sont
continués, pourpre repris à huitaine, de-
vant la cour d'appel de Paris, lro et 3e
chambre réunies sous la présidence de
M. Gilardin, premier président, les débats
d'une ailaire des plus importantes.
Les héritiers directs de Naundorff, hor-
loger, ont interjeté appel d'un jugement
rendu le 5 juin 1851 par le tribunal civil
de la'SPine, jugement ayant repoussé ur.e
demande en restitution d'état civil.
NaundortF, mort A Deüt (Hollande) en
1845; pré iendait et a soutenu toute sa vie
qu'il -était le fils de Louis XVI, Charles-
Louis duc de Normandie, par conséquent
Louis XVII..
Avant d'entrer dans l'examen de cette
aflaire,il est ssentiel de nc:terque,sicette
de France depuis 1814 serait entachée de
En effet, si à cette époque Louis XVII
existait, Louis XVIII a été usurpateur,
Chartes X usurpateur.
Aujourd'hui encore, le monde politique
serait bouleversé; le comte de Chambord
ne serait plus le représentait de la.legiti-
'mité; il devrait céder la place aux fils de
Naundorft.
La justice étant saisie, nous devons at-
tendre respectueusement son arrêt, nous
abstenir de toute discussion et nous bor-
ner à l'exposé des faits. 1
Il est généralement admis que le fils de 1
Louis XVI est mort dans la prison du l
Temple par suite des mauvais traitements (
qu'il avait endurés, le 20 prairial an III (8
juin 17-J5), à l'âge de -dix ans, trois mois J
douze jours, le Dauphin étant né le
mars 1785.
La mort fut constatée dans les formes
légales de l'époque.
Cette histoire a été racontée en détails
par M. de Beauchesne (1).
Cet ouvrage passe pour être l'expression
de la vériLé il semble corroboré par les
nombreuses réclamations que produisi-
rent, vers 1833, les faux Louis XVII, 'lier-
vagault, Mathurin Bruneau, etc.
Mais ces faux Louis XVII, condamnés
par les' tribunaux, fournissent un argu-
ment aux fils de Naundorfl.
Ils disent « Ces hommes ont été susci-
» tés par la police pour détruire l'efï .t des
» réclamations d'Etat autorisées, que notre
» père vint porter en France en 1833. »
(i) Louis XVII, sa vie, son agonie, sa mort, 2 vol.
in-18. Pion, éditeur.
(1) Consultez l'ouvrage intitulé La branche aînée
des Bourbons devant la justice, par le comte Gruau
delà. Barre, 1 vol. in-18, librairie Sagnier.
Feuilleton du 9 Février 1874
[66] DEUXIÈME PARTIE
Xvn
voyage au Havre
Suite
Jne heure plus tard, environ, la Balafrée,
qui était loin de se douter de ce qui s'était
passé, pénéi ra dans la salle à manger où elle
comptait déjeuner avec Leona.
Elle fut toute étonnée d'y trouver sa vieille
compagne de voyage.
Il était dit que nous ne dévions pas nous
quitter, fit celte dernière-, et, ma foi, je ne
suis pas fâchée de ce qui arrive.
Et moi, j'en suis bien heureuse, ^na-
dame, -répondit la Balafréc.
On se mit à table.
Mais, au bout d'un quart d'heure, le maître
de l'établissement entra. qui demanda ma-
dame Dufresnay.
> La .Balafrée pâlifc
Nous devons donc relater ici le récit de
Naundorff, (1)reproduit avec deseommen-
takes explicatifs par M.. Jules Favre de-
vant la cour d'appel de Paris.
LoiiisXVII aurait été enlevé du Temple
dans des circonstances que je ferai con-
naître tout à l'heure.
Après avoir mené une vie errante, après
avoir su. i de longues et cruelles captivi-'
tés, l'enfant devenu homme aurait réussi
à pénétrer en Prusse et à se cacher à Ber-
in avec un passe-port que lui aurait don-
né, par pitié, un inconnu.
'Ce passe-port était ad nom de Charles-
Guillaume Naundorfï, que le jeune homme
adopta; c'était en 1810, il avait, vingt-cinq
ans.
Il vécut pendant quelque temps du mé-
tier d'horloger qu'il avait appris mais la
police de Berlin, ayant découvert le faux,
lui intima l'ordre de se rendre à Span:
dau, où il fut' admis bourgeois sur le sim-
ple vu-d'un ordre du chef de la police,
nommé Lecoq.
En 1818, Naundorff voûjut se .marier
avec une jeune tille de Spandau..
pour la première fois, -il écrivit à la
duchesse d'Angoulême qu'il appelait sa
soeur; ses lettres, dans lesquelles il r'ela-
i tait des particularités intimes de son sé-
hour aux Tuileries, de la fuite à Varen-
nes, de la captivité du 'Temple, restèrent
sans réponse.
Lemariage s'accomplit néanmoins sans
que i\aundbrf produisît un acte de nais-
sance..
Ces faits rapprochés prouvent, disent les
Bis de Naundorft et ses avocats, que la
police prussienne avait intérêt à ménager
un homme qu'elle savait pertinemment
être Louis XVII.
Ils ajoutent que, en 1833, la situation po-
litlquede la France ayant changé, le prince
voulut faire régulariser son état civil, et
se r2ndit à Paris.
Pauvre, inconnu, misérable, il fut néan-
moins, reconnu par -plusieurs personnes
qui avaient vécu à la cour de Loais XVI.
Mais la police française s'empara de lui
et le jeta en Angleterre.
Pourquoi ne pas lui avoir fait son pro-
cès .comme aux imposteurs qui sè presen-
tèrent plus tard?
C'est, disent-ils, que le gouvernement
n'a pas osé affronter un débat public.
Naundorfï est mort à Delft (Hollande)
en 1845, et son tombeau porte l'inscrip-
tion suivants, autorisée par le gouverne-
ment hollandais, qui a fait dresser un acte
identique t
ICI REPOSE LOUIS XVII
roi de France et de Navarre (Charles-Louis)
duc de .Normandie,
né'à Versailles le 27 mars 1785,
décédé à Delft le 10 août 1845.
Ce n'est qu'en 1851 que les fils de Naun-
Madame Dufresnay c'est moi, dit-elle 1
d'une voix tremblante, que me veut-on?
Il y a là. madame, une personne qui dé-
sire vous parler.
A moi? ̃̃̃̃> ̃
A vous.
La Balafrée se leva; mais ses jambes se dé-
robâient sous elle. et elle fut obligée de se
retenir à ja table pour ne pas tomber.
Vaguement, elle 'seiilait que le malheur
redoute. il était là, derrière cette porte,
dont elle allait franchir le seuil.
Toutefois, elle voulut faire-bonne conte-
nance, et prenant la main de la petite fille
Viens, mon enfant! dit-elle d'une voix
profonde; viens; c'est pour uninstant seule-
ment. nous allons revenir.
Et elle sortit.
Dans le bureau de l'hôtel, elle trouva deux
hommes, don t l'un lui parut avoir une figure
bienveillante et douce, dout l'autre avait les
traits durs et presque farouches.
Le premier salua la Balafrée d'un air timide
et confus.
Mon Dieu, madame, lui dit-il, je suis
vraiment désolé de vous déranger. mais
je suis chargé' d'une mission; et tout étrange
qu'elle soit, il faut que je l'exécute.
De quoi «'agit-il donc, monsieur? de-
manda la Balafrée, qui s'enrayait d'autant
plus que la nature du danger dont elle était
menacée lui était encore inconnue.
D'une chose fort simple en elle-même,
mais Dour laquelle vous devez subir toutes
dorlî ont reproduit devant la justice fran-
çaise leurs revendications.
J'ai déjà dit que le tribunal civil de la
Seine avait rejeté iexa demande par juge-
ment du 5 jûin.
Aujourd'hui ce jugement est frappé
d'appel.' ̃̃
Comme en 1851, les fils, de Naundorff
demandent, que l'acte de décès de Louis
XVII soit déclaré nul, qu'eux-mêmes
soient reconnusses fils de Louis XVII
avec tous les droits civils et tous les avan-
tages que cette reconnaissance comporte.
Mais aujourd'hui, comme il y a vingt-
trois ans, ce qu'il s'agit de' prouver c'est
l'enlèvement duT#mple de l'enfant royal.
Me Jules Favre y croit, l'affirme, montre
des pièces et des documents, mais il n'ose
pas demander à la cour de trancher di-
rectement la question, et il sollicite une
Quel sera l'avis du
ministère public, parlant au nom ducomte
de Chambord qui ne se présento ni par
lui-même ni par ministère d'avoué ?
Nous l'ignorons, et nous n'avons pas à
le préjuger. Voici le récit, quelque peu ro-
manésque, il faut en convenir, de Naun-
dorfi.
Il est acquis à l'histoire que le fils de'
Louis XVI prit le parti de ne plus répon-
dre aux injures brutales du Tffrdonnier
Simon et de sa femme, ses geôliers, lors-
que par un raffinement de cruauté, on l'eut
séparé de son père et de sa msre, et en-
fermé au second étage de la tour du
Temple..
f Naundorff raconte dans ses mémoires
que le lendemain du 9 thermidor, (27 juil-
let 1794), journée qui mit tin à la terreur,
-Simon fut remplacé par Laurent.
Cette mutation est également constante-
et l'on sait que Laurent se montra ta èo bon
pour l'enfant prisonnier.
Mais Naundortt assure que Laurent était
le mandataire de Barras, qui lui-même,
poussé par Mme de Beauharnais, -plus
tard impératrice Joséphine, avait promis
de faire évader Louis XVII.
Quoi qu'il en soit, les conjures étudiè-
rent les services de la prison et acquirent
la certitude que les étages supérieurs n'é-
taient pas surveillés. On transporta donc;
l'enfant, préalablement endormi, dans les
combles et on substitua dans ssn lit un
mannequin.
La frauue reconnue, la Convention,
croyant -Louis XVII évadé, exigea le se-
cret et on mitàsa place un véritable muet.
Plus tard, le mutisme présentant des
dangers, on plaça daHslelit de Louis XVII
un enfant rachitique extrait d'un hôpital,
lequel serait mort réellement le 8 juin
1795.
Louis XV.II fut alors retiré de sa'man-
sarde, mis dans le cercueil; puis, le cor-
les formalités usitées en pareil cas.
Enfin, madame, je suis chargé de vous
Moi. moi' fit la Balafrée, en serrant
instinctivement la main de fa lille.
Son interlocuteur fit un gestj qui protes-
tait contre la rigueur dj sa mission:
Oh ne craignez rien, madame, ajouta-
t-il, selon.toute probabilité, il y a là une er-
reur qui sera vite réctifiée, la dame Dufres-
nay que nous sommes charges d'arrêter est
une aventurière qui n'arien decommun avec
vous,je me plais à le c-oire; rnais les mesures
de police sont rigoureuses, et il faut que cha-
cun s'y prête dans l'intérêt de tous.
Mais que voulez-vous de moi? demanda la
Balafrée, qui' commençait nu peu a se rassu-
Je vous prie; madame; de vouloir bien
me suivre jusqu'au parquet.
Tout de suite?
A l'instant.'
C'est que nous arrivons de Paris, il y a
une heure à peine. Ma fille n'a pas dé-
jeuné, et j'aurais dési-é.
Eh qu'à cela ne tienne! fit l'agent.
L'enfant testera à l'hôtel.
Que dites-vous? s'écria la Balafrée, en
pâlissant.
Eh/! sans doute. et elle s'amusera bien
mieux ici. d'autant plus.
Que je laisse ma fille?
On en aura tous les soins imaginables.
billard étant à double fond, on le retira
de la bière que l'on remplit avec des pa-
perasses. v
Le cadavre de l'enfant substitué fut en-
terré dans le jardin du Temple. ï
Tel est le récit de Naundorff.
Les faits ainsi présentés soulèvent bien
des objections et exigeraient 11 démons-
tration de la èomplicité de presque tous
les gardiens de la tour du Temple.
Peut-on donner des preuves,?
M. Gruau de la Barre, dans l'ouvrage
cité plùs haut, Me Jules Favre dans sa,
plaidoiriè, l'affirment.
Ils discutent l'acte de décès, le procès
verbal- de l'autopsie; ils disent que Do-
sault, ancien chirurgien de la cour, mort >
il est vrai que:ques jours après sa visite à
l'enfant malade, fut empoisonné parce
qu'il avait laissé percer ses doutes sur son
identité..
Je m'arrête dans cette' voie..
C'est à la justice qu'il appartient de dire
le dernier mot dans cette .affaire, dont il
ne nous restera plus qu'à faire connaître
le dénoûment. thomas giumm.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le conseil des ministres s'est réuni hiei
matin, à dix heures, au palais de l'Elysée,
sous la présidence du maréchal Mac Malion.
Les deux membres qui restaient à élire
dans le 7o bureau pour la conrriissîon à
budget de 1875, ont été nommés hier: ce sont
MM. Bardoux et l'amiral de Montaignac.
La commission relative aux mesures à
prendre pour arrêter les ravages exercés par
les infectes nuisibles, s'est' réunie hier pom
i entendre le rapport de M. Ducuing, qui ré-
i sume l'euquèti! faite dans les départements,
est de laquelle il résulte que les pertes c:u.
i sées par les insectes, non compris le ph-vl
loxera. sont évaluées à 300 millions parant
Une autre commission est chargée des étu-
des pour la destruction du phylloxera.
Le Journal officiel continue àpublier lesno-
minations des nouveaux maires et adjoints;
celles qui ont paru hier, intéressent les dé:
partements suivants
Ain, Ardèche, Corrèze, Drôme, Finistère,
Gard, Ille-et-Vilaine, Lpir-et-Gher, Loire)
Manche Pyrénées- Orientales Sarthe et
Vosges.
EN ANGLETERRE
V '̃̃.̃̃
Au directeur du PETIT JOURNAL
Londres, Vendredi 6 février.
Laissez-moi interrompre aujourd'hui la
partie techuique de mon récit, pour en reve-
nir encore aux impressions générales. Il sera
toujours temps de vous expliquer le fouc.
tionnement du scrutin ou Poil, deuxième
acte du drame électoral.- Je l'ai étudié de,
Ah! voilàqui estimpossible! pauvre en
faut! Mais je n'y, consentirai jamais.
Avez-vôus peur, par hasard, qu'on vouf
La Balafrée eut un frémissement mais ell<
trouva encore la force de sourire.
Eh bien! tenez. c'est cela dit-elle
d'un ton nerveux. Oui, j'ai peur. j'ai peur
qu'on me l'enlève. comprenez-vous?
Parlaitemeut, mais je vous ferai obser^
Est-ce que vous avez des enfants, vous,
monsieur?
J'en ai quatre; et s'il fallait les avoil
.pendus toute la journée à son paletot.je let
laisse courir tout le temps par les quais;
d'ailleurs, il ne leur est jamais rien arrivé,
et il n'y a pas de danger qu'un m'en prenne
un- ils sont, tous les quatre, de trop mauvais
garnements! Mais voyons, voyons, je ba-
varde ét nous n'avançons pas. le suis dé.
sole, madame, je le répète. Toutefois, il faut
que je fasse mon devoir!
On comprend sans qu'il soit besoin d'y in..
sis!er, ce qui se passait dans le cœur de la
malheureuse mère.
Mille terreurs étaient venues l'assaillir a
lafois; un trouble violent agitait son esprit,
elle sentait' qu'un malheur était suspendu
sur sa tête, et elle ne savait quelle résolution
prendre pour le conjurer. '•
Mon Dieu! mon D; eu balbutia-t-ellç
éperdue. qui donc viendra à mon secours,?
Elle n'acheva pas 1
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