Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 février 1874 08 février 1874
Description : 1874/02/08 (Numéro 4062). 1874/02/08 (Numéro 4062).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592097g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
Xé Petit Jûtii'Hal
J*
V Il partait donc. -v :••. ,-> -̃
Mme Debray, tante de lavictime, survint
et engagea le gendarme à l'arrêter, car elle
pensait que ce pouvait être l'assassin.
L'homme, en conséquence, lut conduit au
domicile de la victime.
La jeune fille reconnut son agresseur, quai
essaya en vain de nier,
Il fut conduit au poste, suivi par nombre
d'habitants de la petite ville d'Arcueil, indi-
gnés de ce sauvage attentât.
Une enquête est commencée par le juge
d'instruction, arrivé le soir même à Arcuëil.
ilous-tiendrons nos lecteurs au courant des
incidents qui se produiront.
MARC CONSTANTIN.
'̃ Le beau temps se maintient; tempéra-
ture, très vive le matin et le soir, s'est ra-
doucie pendant la journée sous les rayons
du soleil. Le nombre des promeneurs était
considérable sur les boulevards et dans les
Champs-Elysées, où l'encombrement des
voitures rappelait les plus beaux jours du
printemps.
Dans son audience du 5 février,, la cour de
cassation a rendu un arrêt aux termes du-
quel la remise par les porteurs d'un jour-
nal ou d'un libraire des journaux ou écrits
destinés aux abonnés ou souscripteurs, en
vertu d'une convention antérieure à ladite
remise ne peut être assimilé à un fait de col-
On a encore présenté hier, à la^caisse de la
ville de Paris, un des coupons détachés, des
obligations volées chez le malheureux Fath,
assassiné, rue Audran.
On a pu remonter, d'acheteur en acheteur
du coupon, qui a passé en beaucoup de
mains, jusqu'a un banquier de Metz, qui l'a.
vendu à un changer de la rue Laffitte. Jus-
qu'ici on n'a pu pousser les recherches plus
Un fait singulier s'est produit hier place
de la Trinité.
Un des chevaux des équipages de la mai-
son Domange, s'est abattu; l'ébranlement du
choc a fait éclater un tonneau de la voiture.
La matière liquide s'est aussitôt écoulée
sur le pavé, répandant une odeur qu'il est
superflu de qualifier.
-L'elle fut instantané-en une seconde tou-
tes les fenêtres des environs se fermèrent; et
les passants se sauvèrent dans toutes les di-
rections en se bouchant les narines.
Si le moyen était un peu plus pratique, il
n'y en aurait certes pas de meilleur pour dis-
pefser.un rassemblement.
Il y avait en effet un tel vide sur la place,
que le pauvre charretier eut de la peine à
trouver un homme assez complaisant et au
nerf olfactif assez peu sensible, pour l'aider
ia dételer et ,a relever le cheval abattu..
Une dame sortait hier matin des magasins
du Louvre avec un. ravissant enfant auquel
elle venait d'acheter un ballon.
A ce moment arrivait un passant un ci-
gare à la bouche.
Le .vent envoya le ballon au bout du ci-
gare. Une explosion. suivi et plusieurs cris
retentirent la fois. Il
L'enfant voyant son ballon s'évanouir en
fumée, pleura à chaudes larmes.
La maman terrifiée regarda le monsieur,
dont la barbeet les cheveux étaient brûlés;
Ge dernier faisait une grimace de douleurs
et. maudissait l'inventeur de ce joujou co-
rjuefc, mais trop, enflammable.
On ne saurait trop recommander aux pa-
rents d'empêcher leurs enfants de jouer dans
Les escalier.
Une petite fille a été victime hier de cette
imprudence. Elle est tombée d'un premier
étage sur la tête et s'est grièvement blessée.
On désespère de la sauver.
Une question cent fois agitée par les pa-
rimeurs, c'est de savoir si un marchand de
-feuilleton ds .8 Février. 1874
;LE-R:OiDECOBSË
des Vagues,,
CHAPITRE XIV
IL© grarsel sémlsisiire
Suite
Iles frères, dit-il, la, résistance est im-
possible. Le roi de Corse est à nos portes
avec une armée entière, nos fortifications
sont entre ses mains. Nous donner l'ordre de
marcher au combat, c'est nous donner l'ordre
4e marcher d la mort. Nous ne sommes
point soldats, mais le fussions-nous, ce n'est
pas contre nos frères qu'il nous faudrait tour-
ner nos armes, c'est contre les tyrans qui leP
ont mises dans nos mains, pour nous faire
Abbé Dominique, dit une voix ironique
et rude, vous avez peur.
Oui, monsieur le vicaire, düi, j'ai peur
du sang-répaudu sans utilité, j'ai peur du
sang fratricide qui coule dans la guerre ci-
vile, et je voudrais épargner celui de nos
Nous avons .reçu l'ordre' de défendre le
séminaire; vous oubliez que le premier de
nos devoirs
vin oü restaurateur, peut refuser de vendre
des aliments à un client.
La saine raison dit, que tout marchand est
libre de vendre ou non. Mais voilà quatre
gaillards qui ont établi une jurisprudence
tout opposée, on va voir dans quelles cir-
constances.
Vers deux heures du matin, ils frappèrent
chez un marchand de vin de la rue des Jar-
dins-Saint-Paul. Celui»ci ayant refusé d'ou-
vrir,,ils enfoncèrent la porte et s'installèrent
dans la boutique.
Le marchand de vin s'en fut au poste voi-
sin mais quand il revint avec deux agents,
les quatre intrus avaient disparu.
Néanmoins, comme le débitant a reconnu
l'un d'eux, ils seront facilement retrouvés.
lE DERNIER LOUIS XVII
Hier, est venue l'audience des appels ci-
vils, chambres réunies, l'affaire Naundorfl
contro Chambord. 6
Il y a quarante ans que cette cause est pen-
dante devant les tribunaux francais.
Naundorfl vivait en Hollande,' où il exer-
çait la profession d'horloger, à l'époque Où,
pour la première fois, il introduisit en jus-
tice une action contre le comte de Cham-
bord, dont il contestait les titres à la cou-
ronne.
Il se donnait comme le fils de Louis XVI
et de Marie-Antoinette, évadé de la prison
du Temple en 1795 et prétendait substituer,
aux droits de Henri V, ses droits de Louis
XVII méconnu.
Comment le Dauphin, que l'on croyaitmort,
avait-il été délivré ? Par quelles manoeuvres
occultes avait-on enseveli, a sa place, un en-
fant décédé dans cellule d'où le. jeune
Louis XVII avait été retiré? Gràce à quelles
protections cnfin l'héritier du trône était-il
parvenu à gagner l'étranger ?
C'est là tout un roman auquel nous ne
pouvons, aujourd'hui, donner l'espace éteii-.
du qu'il mérite.
Nous nous réservons donc de revenir sur
les détails.
Naundorfl est'mort à Delft (Hollande), en
Sa veuve, qui a pris le nom & Amélie de
Bourbon son fils, aujourd'hui officier dans
l'armée hollandaise et qui porte le titre de
Duc de Normandie, sont restés partie civile;
au procès aû'il avait commencé.
Ils assistaient hier à l'audience, auprès de
M°* Jules Favrë, leur, défenseur.
Le célèbre avocat a commencé un exposé
de l'affaire, qui se continuera aujourd'hui et
ne s,èra terminé que la semaine prochaine.
REVUE DES THÉÂTRES
L'opéra-bouffe le Aslusié femminile (les Ruses
des Femmes), joué hier au Théâtre-italien, a obtenu
un franc succès. La musique claire et spirituelle de
Cimarosa a ravi le public, et la soirée s'est passée
bien vite à écouter cette suite de mélodies charman-
tes greffées sur un livret amusant.
On doit un remerciaient au Théâtre-Italien pour
nous-avoir' fait connaître cette œuvre que ses artis-
tes jont Interprétée fort convenablement,
X La matinée littéraire et dramatique de Il. Bal-
lande, à la Porte-Sajnt-Martin, aura dimanche un
attrait exceptionnel. On y jouera Avant, peiÍdànt et
après, un vaudeville de Scribe et Roueemont, qui
n est guère connu de la génération actuelle, mais qui
eut un éclatant succès de circonstance vers 1830. La
conférence sur cette pièce sera faite par M. Legouvé.
X Le spectacle qui, au Gymnase, succédera à
Monsieur Alphonse, sera composé de pièces en un
acte, parmi lesquelles figureront Brûlons Voltaire.
de MM. Labiche et Louis Leroy; une Femme' qui
ment, de M. Delacour la reprise de Riche d'amour,
et probablement aussi la reprise du Chapeau d'un
horloger, pour la -rentrée de* M. Lesueur.
X On va s'occuper, au Théâtre-Français, en même
temps que des répétitions du Sphinx, se M. Octave
Feuillet, de la mise à l'étude de la Grand' maman,
comédie de M. Edouard Cadol, dans laquelle le prin-
cipal rôle sera rempli par Mme Arnould Plessy.
X A bientôt, aux Variétés, la première- représen-
tation de l'Qpèra aux Italiens, actualité, de M. Wil-
liqm Busnach, l'un des auteurs de la revue du Châ-
téau-d'Eau Forte en gueule.
CHARLES DAECOURS.
Le premier de nos devoirs, repartit Do-
minique, c'est la patrie qui l'impose. Quand
ceux qui devaient la défendre la trahissent,
ils n'ont plus d'autorité.
Depuis quelques instants, on entendait une
fusillade très vive vers la porte du faubourg.
Le, combat était engagé.
L'abbé'Cotoni disparut.
Mes frères, dit le jeune montagnard aux
prêtres et aux diacres qui l'entouraient, je
vousadjure, au nom de Dieu, au nom de la
Corse, de désarmer le séminaire. Le sang ré-
pandu retombera sur vous si vous ne le fai-
tes Doint.
Un long cri de: Vive la Corse! fit trembler
le bâtiment..
L'abbé Cotoni rèntra avec huit soldats li-
guriens, qui devaient s'emparer de Domini-
que mais les soldats furent désarmés parles
prêtres, qui se répandirent après cela dans
le séminaire, arrachant les armes de la troupe
quand ils ne pouvaient la persuader, enfer-
mant ceux de leurs camarades qui ne se ren-
daient pas à leur prière, criant toujours
Vive la Corse 1 et Vive la liber té!
Les deux évêques délibéraient avec quel-
ques officiers sur les mesures à prendre con-
tre cette révolte intérieure, lorsque le vi-,
caire Cotoni se présenta devant eux pour la
troisième fois.
L'abbè était pâle comme la mort, ses mains
osseuses se joignaient avec désespoir, les
mots sortaient avec peine «le ses lièvres ser-
LE faux MONNAYEUR de u ROQUETTE
La buraliste du théâtre Montmartre a fait
arrêter avant-hier un jeune homme quiavait
donné un billet faux de 20 francs mais il a
prouvé qu'il avait reçu ce billet-là au bal
Les bals publics offrent grande facilité à
ces émissions; les garçons de cafés sont très
occupés, les clients sont tout à leur distrac-
tion ni les uns ni les autres ne font grande
attention.
Le billet en question a été fabriqué, ainsi
que plusieurs autres semblables, par un jeune
homme qui est arrêté depuis l'année dernière
et qui va paraître, la semaine prochaine, en
cour d'assises; son histoire est des plus cu-
rieuses.
Pendant l'instruction il était détenu à la
Roquette. On s'aperçut bientôt que, malgré
,son arrestation, de nouveaux -billets, sembla-
bles aux autres, étaient entrés dans la circu-
lation.
M. Baron, commissaire de police chargé
de faire une perquisition dans la prison
même, découvrit en la possession du détenu
de l'encre bleue, du papier et des plumes
spéciales qui lui servaient à fabriquer de
nouveaux billets. On ne sait comment il s'é-
tait procuré ces objets.
Ces billets qu'il vendait cinq francs à des
complices, alors qu'il était encore libre, il
les donnait aux détenus, qu'on remettait en
liberté, en échange de tabac et autres .objets.
Il a déclaré qu'il ne lui fallait que deux
heures pour fabriquer un de ces billets, et il
le prouva devant le magistrat.
Ces billets sont assez grossièrement imités,
et 'ne peuvent passer que le soir; la couleur
bleue est très foncée. Les inscriptions dansles
médaillons sont formées de caractères infor-
mes les dessins des vignettes présentent des
angles presque droits, et la tête n'est pas très
nette.
Les signatures seules sont très bien imi-
tées, ainsi que le chiffre 20 dans chaque
angle. De sorte aue, lorsque le billet est plié
en quatre, il est'assez difficile dq remarquer
qu'il est faux.
LA PETITE POSTE
Hii.'f. et Armand, à Paris. Les agriculteurs' et
les ouvriers ee certaines professions utiles dans les
colonies peuvent demander au ministre de la marine
le passade gratuit pour la Nouvelle-Calédonie. La
même laveur peut être accordé à tout individu
ayant un capital disponible de 800 fr. à 1,500 suivant
le nombre de personnes qui l'accompagnent.
Ces émigrants sont admis à la ration pendant la
traversée, et reçoivent en arrivant, pour quatre
mois de vivre. Ils ont droit au transport de léur ma-
tériel, pourvu que le poids ne dépasse pas 500 kil.
par tête d'adulte.
On peut acheter ou louer des terres dans la co-
lonie.
DEPARTEMENTS
A la suite d'une explosion de mines dans
le tunnel de Pierre-Scize, à Lyon, un écou-
lement de dix mètres cubes de rochers s'est
produit hier et a occasionné la rupture de
deux cintres en bois servant à maintenir la
voûte.
Deux ouvriers mineurs ont été précipités
sur le sol du haut de l'échafaudage sur le-
quel ils travaillaient. L'un d'eux, le nommé
Planchât, n'a reçu que des contusions; son
camarade Filiane'a été engagé pendant quel-
ques minutes sous l'éboulement. Retiré de
la, on a constaté que ce malheureux avait la
jambe gauche fracturée. Par les soins de
l'entrepreneur des travaux, Filiane a été
Un chat a causé avant hier un incendie à
Cré-sur-Loir (Sarthe). Effrayé par un enfant,
l'animal se réfugia dans -une cheminée, le
feu prit son poil. Le chat furieux se préci-
pita dans une pièce remplie de paille.
Un instant après tout flambait.
Il tallu plus d'une heure pour éteindre
le feu, qui a causé pour plusieurs centaines
de francs de dommages.
Monseigneur, tout est perdu
N'avez-vous- pas fait arrêter l'abbé Do-
Le séminaire tout entier l'a déMvrô et le
porte en triomphe. Il est le maître ici.
C'est ce que nous allons voir, dit mon-
seigneur d'Aléria en prenant ses armes.
Mais la porte s'ouvrit, et Dominique parut.
Monseigneur, dit-il en s'adressant au
prélart de Marîanna, la-porte du faubourg a
été enlevée parle roi de Corse, les soldats de
Théodore seront ici dans quelques instants.
Veuillez me* suivre; je réponds dB votre vie.
L'évêque regarda un moment sans répon-
dre cet enfant qui parlait en maître.. quoique
sa posture fût respectueuse, et sa v bix hum-
ble dans sa résolution.
Je ne puis me fier, dit-il, à un prêtre
qui trahit.
Dominique releva sa belle tëteb rune, avec
un mouvement de fierté grafve et f iole;nnelle.
Celui qui trahit, répondit-il, en jetant
un regard sévère à l'évêque d'^ Jéri a, c'est
celui qui a promis solennellemei ît si on aide
au défenseur de sa patrie, et le corn] >at en-
suite par tousles moyens, même par le meur-
tre. Monseigneur, ajouta-Wl d'une e vo; ix pres-
que suppliai2te, il est temps de fuir.
minaire un grand tapage dé cliquet .is d'ar-
mes, de portes enfoncées et de cris di vers.
Sur un signe de l'évêque d'Aléria, l'abbé
Cotoni s'élança, le poignard levé sur Domi-
^iffue.Mais il s'arrêla dafls' sojq tour-
SOUVENIR JUDICIAIRES
Etait-ce vraiment un château ? $
Dans le département de l'Ariége, il n'est
pas indispenable, pour justifier ce terme,
qu'un édifice; s'impose aux regardes par des
proportions monumentales. L emphase mé-
ridionale, en pareil cas, vient merveilleuse-
ment en aide aux intentions de l'architecte.
Aussi, de Saverdun à Montesquieu, et du
Mas d'Azil à Pamiers, était-il peu de gens
qui ne connussent le château de Baillard
Même, sa renommée s'étendait jusqu'à FoixJ
à cause des richesses que la rumeur popu-1
laire prétendait entassées au fond de,sessou-*|
terrains.
Les campagnards citaient comme un type<
d'avarice le possesseur de ce domaine, j
Travail, persévérance, probité, si 1
naysan est doué de ces qualités robustes,
sBp.esprit positif s'abreuve rarement aux
sources généreuses; la pensée dont le sens
ne le frappe pas vivement ne trouvé en lui
Passionné pour les questions d'intérêt, il
admet difficilement que l'âme d'un vieil-
lard'sain de coeur et de corps se détache de
ces liens vulgaires pour s'élever, calme et se
reine, vers les régions où Dieu cache ses se-^
En réalité, cependant, l'existence doucha-*
telain de Baillard, toute d'austérité et de de-j
voir, ne laissait que peu de place aux preoc-»'
A un âge, où tant d'autres, 11 avait,
soixante-treize ans, tournent exclusive-
ment leur soucis vers le soin de leur propre
personne et les satisfactions de leur égoïsme,
M. Bugad de Lassalle concentrait ses atteç-
tiens sur deux femmes ses soeurs mariées
depuis de longues années et fixées a quel-
ques vingt kilomètres de sa résidence.
Sans ambition, comme sans regrets, h vi-*
vivait en sage et en philosophe, n'humiliant
par son faste aucun de ses voisins et pres-
que dédaigneux de la fortune que lui avait
lé uée son père.
Une fortune, pourtant, dont plus d'un. se
fût montré fier car si le fils se bornait à ad-
ministrer ses biens avec prudence, le père,
une sorte de monomane incurable, avait thé-
saurisô si persévéramment qu'il avait, a sa
mort, laissé encore plus de rouieaux d'écus
empilés dans l'ombre que d'arpents de terra
verdoyant au soleil.
Pas plus qu'il ne lui fût venu à l'idée d a-
liéner les terres, M. Bugad de Lassalle n'avait
songé à toucher aux écus.;
Autant par indifférence que par uns sorte
de respect pour,la manie paternelle, a peine
si, parfois, il jetait un regard sur cesatnon-
cellements de métal, Il les considérait à peu
près comme un souvenir de famille, vénéra-
ble collection de médailles d'or et d argent
confiée à sa vigilance et dont la dispersion
eût pu compromettre l'avenir de la science
numismatique-.
Que lui importait d'accroître ses revenus,
de convertir son encaisse en valeurs sur
l'Etat, de faire fructifier un capital inerte?
En matière économique et industrielle, de
même qu'en politique et én littérature, lie
châtelain de Baillard s'était immobilisé en
plein dix-huitiè|tie siècle. Il avait toute im«
sousiance du gentilhomme d'autrefois.
Pour lui, les obligations de ceux qui pos-
sèdent se résumaient à tendre leurs mains
pleines vers ceux qui n'ont rien, et la «ques-
tion sociale -n'était qu'un grand mot creux
que le vieillard ne pouvait entendre sans
secouer lat têté avec un doux et fin sourire.
En dépit des libéralités dont la suite de ce
récit révélera la trace, le trésor, d'année en
année, s'était accru des économies de Son
nouveau maître.
Economies forcées, nées du peu de besoins
de cet ermite rentier, qui, mettant dans son
logis, à la- disposition des étrangers et- des
passants, un hangar ou les malheureux
noya une seconde et tomba. Une balle lui
aTapS^^ et lui-
même tendait en- souriant la mam au jeun(1
urètre. n, i\.T«,-irf
` Nous sommes quittes, lui mi-u. j-wu*
n'avons plus de dettes qu'envers la patrie..
Plusieurs officiers étaient entrés en mêms
Monseigneur, dit Théodore, en s'incliJ
nant devant l'évêque de Marianna, vous êteâ
libre, et pouvez vous retirer à Terra-Veechia.
L'abbé Dominique va vous accompagner ayea
une escorte de ma garde. v
Je ne m'éloignerai pas seul, ditle prélat.
Monseigneur d'Aléria est mon prison-,
nier repartit Théodore, mais pour une Heurô
seulement. Vous pouvez vous retirer eri
paix monseigneur, vous avez ma parole.
Dominique suivit l'évêque.
Cependant, monseigneur d'Aiena eiauw»
peu rassuré sur les résultats de sa captivité
d'une heure; il avait peu de confiance dan*
la parole royalequ'iljugeait d'après la sienne
et se demandait avec une apparence de rai4
sori, pourquoi l'on avait éloigne son collègue,
si l'on ne devait pasleretenirplus longtemps-
Lé roi désira rester seul avec son ennemi.
Au dehors, le désarmement se faisait nres*
seule défense réelle du faubourg, et il avail
J*
V Il partait donc. -v :••. ,-> -̃
Mme Debray, tante de lavictime, survint
et engagea le gendarme à l'arrêter, car elle
pensait que ce pouvait être l'assassin.
L'homme, en conséquence, lut conduit au
domicile de la victime.
La jeune fille reconnut son agresseur, quai
essaya en vain de nier,
Il fut conduit au poste, suivi par nombre
d'habitants de la petite ville d'Arcueil, indi-
gnés de ce sauvage attentât.
Une enquête est commencée par le juge
d'instruction, arrivé le soir même à Arcuëil.
ilous-tiendrons nos lecteurs au courant des
incidents qui se produiront.
MARC CONSTANTIN.
'̃ Le beau temps se maintient; tempéra-
ture, très vive le matin et le soir, s'est ra-
doucie pendant la journée sous les rayons
du soleil. Le nombre des promeneurs était
considérable sur les boulevards et dans les
Champs-Elysées, où l'encombrement des
voitures rappelait les plus beaux jours du
printemps.
Dans son audience du 5 février,, la cour de
cassation a rendu un arrêt aux termes du-
quel la remise par les porteurs d'un jour-
nal ou d'un libraire des journaux ou écrits
destinés aux abonnés ou souscripteurs, en
vertu d'une convention antérieure à ladite
remise ne peut être assimilé à un fait de col-
On a encore présenté hier, à la^caisse de la
ville de Paris, un des coupons détachés, des
obligations volées chez le malheureux Fath,
assassiné, rue Audran.
On a pu remonter, d'acheteur en acheteur
du coupon, qui a passé en beaucoup de
mains, jusqu'a un banquier de Metz, qui l'a.
vendu à un changer de la rue Laffitte. Jus-
qu'ici on n'a pu pousser les recherches plus
Un fait singulier s'est produit hier place
de la Trinité.
Un des chevaux des équipages de la mai-
son Domange, s'est abattu; l'ébranlement du
choc a fait éclater un tonneau de la voiture.
La matière liquide s'est aussitôt écoulée
sur le pavé, répandant une odeur qu'il est
superflu de qualifier.
-L'elle fut instantané-en une seconde tou-
tes les fenêtres des environs se fermèrent; et
les passants se sauvèrent dans toutes les di-
rections en se bouchant les narines.
Si le moyen était un peu plus pratique, il
n'y en aurait certes pas de meilleur pour dis-
pefser.un rassemblement.
Il y avait en effet un tel vide sur la place,
que le pauvre charretier eut de la peine à
trouver un homme assez complaisant et au
nerf olfactif assez peu sensible, pour l'aider
ia dételer et ,a relever le cheval abattu..
Une dame sortait hier matin des magasins
du Louvre avec un. ravissant enfant auquel
elle venait d'acheter un ballon.
A ce moment arrivait un passant un ci-
gare à la bouche.
Le .vent envoya le ballon au bout du ci-
gare. Une explosion. suivi et plusieurs cris
retentirent la fois. Il
L'enfant voyant son ballon s'évanouir en
fumée, pleura à chaudes larmes.
La maman terrifiée regarda le monsieur,
dont la barbeet les cheveux étaient brûlés;
Ge dernier faisait une grimace de douleurs
et. maudissait l'inventeur de ce joujou co-
rjuefc, mais trop, enflammable.
On ne saurait trop recommander aux pa-
rents d'empêcher leurs enfants de jouer dans
Les escalier.
Une petite fille a été victime hier de cette
imprudence. Elle est tombée d'un premier
étage sur la tête et s'est grièvement blessée.
On désespère de la sauver.
Une question cent fois agitée par les pa-
rimeurs, c'est de savoir si un marchand de
-feuilleton ds .8 Février. 1874
;LE-R:OiDECOBSË
des Vagues,,
CHAPITRE XIV
IL© grarsel sémlsisiire
Suite
Iles frères, dit-il, la, résistance est im-
possible. Le roi de Corse est à nos portes
avec une armée entière, nos fortifications
sont entre ses mains. Nous donner l'ordre de
marcher au combat, c'est nous donner l'ordre
4e marcher d la mort. Nous ne sommes
point soldats, mais le fussions-nous, ce n'est
pas contre nos frères qu'il nous faudrait tour-
ner nos armes, c'est contre les tyrans qui leP
ont mises dans nos mains, pour nous faire
Abbé Dominique, dit une voix ironique
et rude, vous avez peur.
Oui, monsieur le vicaire, düi, j'ai peur
du sang-répaudu sans utilité, j'ai peur du
sang fratricide qui coule dans la guerre ci-
vile, et je voudrais épargner celui de nos
Nous avons .reçu l'ordre' de défendre le
séminaire; vous oubliez que le premier de
nos devoirs
vin oü restaurateur, peut refuser de vendre
des aliments à un client.
La saine raison dit, que tout marchand est
libre de vendre ou non. Mais voilà quatre
gaillards qui ont établi une jurisprudence
tout opposée, on va voir dans quelles cir-
constances.
Vers deux heures du matin, ils frappèrent
chez un marchand de vin de la rue des Jar-
dins-Saint-Paul. Celui»ci ayant refusé d'ou-
vrir,,ils enfoncèrent la porte et s'installèrent
dans la boutique.
Le marchand de vin s'en fut au poste voi-
sin mais quand il revint avec deux agents,
les quatre intrus avaient disparu.
Néanmoins, comme le débitant a reconnu
l'un d'eux, ils seront facilement retrouvés.
lE DERNIER LOUIS XVII
Hier, est venue l'audience des appels ci-
vils, chambres réunies, l'affaire Naundorfl
contro Chambord. 6
Il y a quarante ans que cette cause est pen-
dante devant les tribunaux francais.
Naundorfl vivait en Hollande,' où il exer-
çait la profession d'horloger, à l'époque Où,
pour la première fois, il introduisit en jus-
tice une action contre le comte de Cham-
bord, dont il contestait les titres à la cou-
ronne.
Il se donnait comme le fils de Louis XVI
et de Marie-Antoinette, évadé de la prison
du Temple en 1795 et prétendait substituer,
aux droits de Henri V, ses droits de Louis
XVII méconnu.
Comment le Dauphin, que l'on croyaitmort,
avait-il été délivré ? Par quelles manoeuvres
occultes avait-on enseveli, a sa place, un en-
fant décédé dans cellule d'où le. jeune
Louis XVII avait été retiré? Gràce à quelles
protections cnfin l'héritier du trône était-il
parvenu à gagner l'étranger ?
C'est là tout un roman auquel nous ne
pouvons, aujourd'hui, donner l'espace éteii-.
du qu'il mérite.
Nous nous réservons donc de revenir sur
les détails.
Naundorfl est'mort à Delft (Hollande), en
Sa veuve, qui a pris le nom & Amélie de
Bourbon son fils, aujourd'hui officier dans
l'armée hollandaise et qui porte le titre de
Duc de Normandie, sont restés partie civile;
au procès aû'il avait commencé.
Ils assistaient hier à l'audience, auprès de
M°* Jules Favrë, leur, défenseur.
Le célèbre avocat a commencé un exposé
de l'affaire, qui se continuera aujourd'hui et
ne s,èra terminé que la semaine prochaine.
REVUE DES THÉÂTRES
L'opéra-bouffe le Aslusié femminile (les Ruses
des Femmes), joué hier au Théâtre-italien, a obtenu
un franc succès. La musique claire et spirituelle de
Cimarosa a ravi le public, et la soirée s'est passée
bien vite à écouter cette suite de mélodies charman-
tes greffées sur un livret amusant.
On doit un remerciaient au Théâtre-Italien pour
nous-avoir' fait connaître cette œuvre que ses artis-
tes jont Interprétée fort convenablement,
X La matinée littéraire et dramatique de Il. Bal-
lande, à la Porte-Sajnt-Martin, aura dimanche un
attrait exceptionnel. On y jouera Avant, peiÍdànt et
après, un vaudeville de Scribe et Roueemont, qui
n est guère connu de la génération actuelle, mais qui
eut un éclatant succès de circonstance vers 1830. La
conférence sur cette pièce sera faite par M. Legouvé.
X Le spectacle qui, au Gymnase, succédera à
Monsieur Alphonse, sera composé de pièces en un
acte, parmi lesquelles figureront Brûlons Voltaire.
de MM. Labiche et Louis Leroy; une Femme' qui
ment, de M. Delacour la reprise de Riche d'amour,
et probablement aussi la reprise du Chapeau d'un
horloger, pour la -rentrée de* M. Lesueur.
X On va s'occuper, au Théâtre-Français, en même
temps que des répétitions du Sphinx, se M. Octave
Feuillet, de la mise à l'étude de la Grand' maman,
comédie de M. Edouard Cadol, dans laquelle le prin-
cipal rôle sera rempli par Mme Arnould Plessy.
X A bientôt, aux Variétés, la première- représen-
tation de l'Qpèra aux Italiens, actualité, de M. Wil-
liqm Busnach, l'un des auteurs de la revue du Châ-
téau-d'Eau Forte en gueule.
CHARLES DAECOURS.
Le premier de nos devoirs, repartit Do-
minique, c'est la patrie qui l'impose. Quand
ceux qui devaient la défendre la trahissent,
ils n'ont plus d'autorité.
Depuis quelques instants, on entendait une
fusillade très vive vers la porte du faubourg.
Le, combat était engagé.
L'abbé'Cotoni disparut.
Mes frères, dit le jeune montagnard aux
prêtres et aux diacres qui l'entouraient, je
vousadjure, au nom de Dieu, au nom de la
Corse, de désarmer le séminaire. Le sang ré-
pandu retombera sur vous si vous ne le fai-
tes Doint.
Un long cri de: Vive la Corse! fit trembler
le bâtiment..
L'abbé Cotoni rèntra avec huit soldats li-
guriens, qui devaient s'emparer de Domini-
que mais les soldats furent désarmés parles
prêtres, qui se répandirent après cela dans
le séminaire, arrachant les armes de la troupe
quand ils ne pouvaient la persuader, enfer-
mant ceux de leurs camarades qui ne se ren-
daient pas à leur prière, criant toujours
Vive la Corse 1 et Vive la liber té!
Les deux évêques délibéraient avec quel-
ques officiers sur les mesures à prendre con-
tre cette révolte intérieure, lorsque le vi-,
caire Cotoni se présenta devant eux pour la
troisième fois.
L'abbè était pâle comme la mort, ses mains
osseuses se joignaient avec désespoir, les
mots sortaient avec peine «le ses lièvres ser-
LE faux MONNAYEUR de u ROQUETTE
La buraliste du théâtre Montmartre a fait
arrêter avant-hier un jeune homme quiavait
donné un billet faux de 20 francs mais il a
prouvé qu'il avait reçu ce billet-là au bal
Les bals publics offrent grande facilité à
ces émissions; les garçons de cafés sont très
occupés, les clients sont tout à leur distrac-
tion ni les uns ni les autres ne font grande
attention.
Le billet en question a été fabriqué, ainsi
que plusieurs autres semblables, par un jeune
homme qui est arrêté depuis l'année dernière
et qui va paraître, la semaine prochaine, en
cour d'assises; son histoire est des plus cu-
rieuses.
Pendant l'instruction il était détenu à la
Roquette. On s'aperçut bientôt que, malgré
,son arrestation, de nouveaux -billets, sembla-
bles aux autres, étaient entrés dans la circu-
lation.
M. Baron, commissaire de police chargé
de faire une perquisition dans la prison
même, découvrit en la possession du détenu
de l'encre bleue, du papier et des plumes
spéciales qui lui servaient à fabriquer de
nouveaux billets. On ne sait comment il s'é-
tait procuré ces objets.
Ces billets qu'il vendait cinq francs à des
complices, alors qu'il était encore libre, il
les donnait aux détenus, qu'on remettait en
liberté, en échange de tabac et autres .objets.
Il a déclaré qu'il ne lui fallait que deux
heures pour fabriquer un de ces billets, et il
le prouva devant le magistrat.
Ces billets sont assez grossièrement imités,
et 'ne peuvent passer que le soir; la couleur
bleue est très foncée. Les inscriptions dansles
médaillons sont formées de caractères infor-
mes les dessins des vignettes présentent des
angles presque droits, et la tête n'est pas très
nette.
Les signatures seules sont très bien imi-
tées, ainsi que le chiffre 20 dans chaque
angle. De sorte aue, lorsque le billet est plié
en quatre, il est'assez difficile dq remarquer
qu'il est faux.
LA PETITE POSTE
Hii.'f. et Armand, à Paris. Les agriculteurs' et
les ouvriers ee certaines professions utiles dans les
colonies peuvent demander au ministre de la marine
le passade gratuit pour la Nouvelle-Calédonie. La
même laveur peut être accordé à tout individu
ayant un capital disponible de 800 fr. à 1,500 suivant
le nombre de personnes qui l'accompagnent.
Ces émigrants sont admis à la ration pendant la
traversée, et reçoivent en arrivant, pour quatre
mois de vivre. Ils ont droit au transport de léur ma-
tériel, pourvu que le poids ne dépasse pas 500 kil.
par tête d'adulte.
On peut acheter ou louer des terres dans la co-
lonie.
DEPARTEMENTS
A la suite d'une explosion de mines dans
le tunnel de Pierre-Scize, à Lyon, un écou-
lement de dix mètres cubes de rochers s'est
produit hier et a occasionné la rupture de
deux cintres en bois servant à maintenir la
voûte.
Deux ouvriers mineurs ont été précipités
sur le sol du haut de l'échafaudage sur le-
quel ils travaillaient. L'un d'eux, le nommé
Planchât, n'a reçu que des contusions; son
camarade Filiane'a été engagé pendant quel-
ques minutes sous l'éboulement. Retiré de
la, on a constaté que ce malheureux avait la
jambe gauche fracturée. Par les soins de
l'entrepreneur des travaux, Filiane a été
Un chat a causé avant hier un incendie à
Cré-sur-Loir (Sarthe). Effrayé par un enfant,
l'animal se réfugia dans -une cheminée, le
feu prit son poil. Le chat furieux se préci-
pita dans une pièce remplie de paille.
Un instant après tout flambait.
Il tallu plus d'une heure pour éteindre
le feu, qui a causé pour plusieurs centaines
de francs de dommages.
Monseigneur, tout est perdu
N'avez-vous- pas fait arrêter l'abbé Do-
Le séminaire tout entier l'a déMvrô et le
porte en triomphe. Il est le maître ici.
C'est ce que nous allons voir, dit mon-
seigneur d'Aléria en prenant ses armes.
Mais la porte s'ouvrit, et Dominique parut.
Monseigneur, dit-il en s'adressant au
prélart de Marîanna, la-porte du faubourg a
été enlevée parle roi de Corse, les soldats de
Théodore seront ici dans quelques instants.
Veuillez me* suivre; je réponds dB votre vie.
L'évêque regarda un moment sans répon-
dre cet enfant qui parlait en maître.. quoique
sa posture fût respectueuse, et sa v bix hum-
ble dans sa résolution.
Je ne puis me fier, dit-il, à un prêtre
qui trahit.
Dominique releva sa belle tëteb rune, avec
un mouvement de fierté grafve et f iole;nnelle.
Celui qui trahit, répondit-il, en jetant
un regard sévère à l'évêque d'^ Jéri a, c'est
celui qui a promis solennellemei ît si on aide
au défenseur de sa patrie, et le corn] >at en-
suite par tousles moyens, même par le meur-
tre. Monseigneur, ajouta-Wl d'une e vo; ix pres-
que suppliai2te, il est temps de fuir.
minaire un grand tapage dé cliquet .is d'ar-
mes, de portes enfoncées et de cris di vers.
Sur un signe de l'évêque d'Aléria, l'abbé
Cotoni s'élança, le poignard levé sur Domi-
^iffue.Mais il s'arrêla dafls' sojq tour-
SOUVENIR JUDICIAIRES
Etait-ce vraiment un château ? $
Dans le département de l'Ariége, il n'est
pas indispenable, pour justifier ce terme,
qu'un édifice; s'impose aux regardes par des
proportions monumentales. L emphase mé-
ridionale, en pareil cas, vient merveilleuse-
ment en aide aux intentions de l'architecte.
Aussi, de Saverdun à Montesquieu, et du
Mas d'Azil à Pamiers, était-il peu de gens
qui ne connussent le château de Baillard
Même, sa renommée s'étendait jusqu'à FoixJ
à cause des richesses que la rumeur popu-1
laire prétendait entassées au fond de,sessou-*|
terrains.
Les campagnards citaient comme un type<
d'avarice le possesseur de ce domaine, j
Travail, persévérance, probité, si 1
naysan est doué de ces qualités robustes,
sBp.esprit positif s'abreuve rarement aux
sources généreuses; la pensée dont le sens
ne le frappe pas vivement ne trouvé en lui
Passionné pour les questions d'intérêt, il
admet difficilement que l'âme d'un vieil-
lard'sain de coeur et de corps se détache de
ces liens vulgaires pour s'élever, calme et se
reine, vers les régions où Dieu cache ses se-^
En réalité, cependant, l'existence doucha-*
telain de Baillard, toute d'austérité et de de-j
voir, ne laissait que peu de place aux preoc-»'
A un âge, où tant d'autres, 11 avait,
soixante-treize ans, tournent exclusive-
ment leur soucis vers le soin de leur propre
personne et les satisfactions de leur égoïsme,
M. Bugad de Lassalle concentrait ses atteç-
tiens sur deux femmes ses soeurs mariées
depuis de longues années et fixées a quel-
ques vingt kilomètres de sa résidence.
Sans ambition, comme sans regrets, h vi-*
vivait en sage et en philosophe, n'humiliant
par son faste aucun de ses voisins et pres-
que dédaigneux de la fortune que lui avait
lé uée son père.
Une fortune, pourtant, dont plus d'un. se
fût montré fier car si le fils se bornait à ad-
ministrer ses biens avec prudence, le père,
une sorte de monomane incurable, avait thé-
saurisô si persévéramment qu'il avait, a sa
mort, laissé encore plus de rouieaux d'écus
empilés dans l'ombre que d'arpents de terra
verdoyant au soleil.
Pas plus qu'il ne lui fût venu à l'idée d a-
liéner les terres, M. Bugad de Lassalle n'avait
songé à toucher aux écus.;
Autant par indifférence que par uns sorte
de respect pour,la manie paternelle, a peine
si, parfois, il jetait un regard sur cesatnon-
cellements de métal, Il les considérait à peu
près comme un souvenir de famille, vénéra-
ble collection de médailles d'or et d argent
confiée à sa vigilance et dont la dispersion
eût pu compromettre l'avenir de la science
numismatique-.
Que lui importait d'accroître ses revenus,
de convertir son encaisse en valeurs sur
l'Etat, de faire fructifier un capital inerte?
En matière économique et industrielle, de
même qu'en politique et én littérature, lie
châtelain de Baillard s'était immobilisé en
plein dix-huitiè|tie siècle. Il avait toute im«
sousiance du gentilhomme d'autrefois.
Pour lui, les obligations de ceux qui pos-
sèdent se résumaient à tendre leurs mains
pleines vers ceux qui n'ont rien, et la «ques-
tion sociale -n'était qu'un grand mot creux
que le vieillard ne pouvait entendre sans
secouer lat têté avec un doux et fin sourire.
En dépit des libéralités dont la suite de ce
récit révélera la trace, le trésor, d'année en
année, s'était accru des économies de Son
nouveau maître.
Economies forcées, nées du peu de besoins
de cet ermite rentier, qui, mettant dans son
logis, à la- disposition des étrangers et- des
passants, un hangar ou les malheureux
noya une seconde et tomba. Une balle lui
aTapS^^ et lui-
même tendait en- souriant la mam au jeun(1
urètre. n, i\.T«,-irf
` Nous sommes quittes, lui mi-u. j-wu*
n'avons plus de dettes qu'envers la patrie..
Plusieurs officiers étaient entrés en mêms
Monseigneur, dit Théodore, en s'incliJ
nant devant l'évêque de Marianna, vous êteâ
libre, et pouvez vous retirer à Terra-Veechia.
L'abbé Dominique va vous accompagner ayea
une escorte de ma garde. v
Je ne m'éloignerai pas seul, ditle prélat.
Monseigneur d'Aléria est mon prison-,
nier repartit Théodore, mais pour une Heurô
seulement. Vous pouvez vous retirer eri
paix monseigneur, vous avez ma parole.
Dominique suivit l'évêque.
Cependant, monseigneur d'Aiena eiauw»
peu rassuré sur les résultats de sa captivité
d'une heure; il avait peu de confiance dan*
la parole royalequ'iljugeait d'après la sienne
et se demandait avec une apparence de rai4
sori, pourquoi l'on avait éloigne son collègue,
si l'on ne devait pasleretenirplus longtemps-
Lé roi désira rester seul avec son ennemi.
Au dehors, le désarmement se faisait nres*
seule défense réelle du faubourg, et il avail
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