Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 07 février 1874 07 février 1874
Description : 1874/02/07 (Numéro 4061). 1874/02/07 (Numéro 4061).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5920963
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
C'est demain, samedi, dans le numéro
portant la date du 8 février, que nous
îommencerohs le souvenir judiciaire de
L'AFFAIRE.
OEUBASTIDEBESPLAS
PAR
Cette affaire a de tels points de ressem-
blance et de connexité avec le procès du
Crime îS'Ampôuillac, qui va être jugé de-
vant la cour d'assises de la Haute-Ga-
ronne, que cette publication en est la pré-
face nécessaire.
PETITES NOUVELLES
Le maréchal Mac-Mahon a reçu, Mer, M.
Normand, l'architecte de la colonne Vendôme. Le
monument sera terminé vers le 1er juin.
Mercredi, en quittant l'Hôtel-Dieu, le maré-
chat Mac-Mahon a laissé 2,000 francs pour Être
distribués aux convalescents nécessiteux.
Le ministre de la justice recevra, demain soir,
7 février, 14, rue de la Pompe, à Versailles.
M. Maspéro, chargé de la chaire d'archéologie
et philologie égyptienne au Collége de France, est
tomme professeur titulaire de ladite chaire.
Par décret, l'Ecole centrale d'es arts et manu-
factures est mise au nombre des établissement
desquels le certificat d'admission supplée au brevet
de capacité pour l'enseignement primaire.
¡. la date d'hier, la Banque de France, à Pa-
ris et dans ses succursales, a en argent monnavé et
lingots, 856,172,749 fr. 08 c., et en portefeuille
2,188,834,641 fr. 88 c.
Une assemblée de charité aura lieu à l'église
Saint-Roch, dimanche prochain, à 2 h. 1/2, en fa-
leur de i'OEuvre de l'adoptionrdes orphelins.
Le .train de 8 h. 20 m. d'hier soir, arrivant à
la gare du Nord, apportait deux millions d'or en
lingots envoyés de Londres.
-Assemblées générales de dimanche: à 1 heure,
Sa Société de prévoyance l'Abeille, des lâyetiers,
joffretiers, emballeurs, 79, rue du Temple; à 1 h. 1/2,
l'Association des Corréziens, aux Arts-et-Métiers.
A 2 h., 15, rue du Harlay, la chambre syndi-
cale des chaudronniers. 40, rue de Puebla, à
l'école communale, le comité de la Société libre
pour'l'enseignement et l'éducation.
-Les électeurs du canton dé Courson (Yonne)
sont convoqués pour le dimanche 22 février courant,
à l'effet d'élire leur représentant au conseil général.
Les avocats et les avoués de Douai ont offert
un banquet à M. Talon, bâtonnier, à l'occasion du
50o anniversaire de sa prestation de serment.
Trois emplois de suppléants des chaires d'ac-
couchements, de médecine, de chimie et de phar-
macie sont crés à l'Ecole préparatoire de médecine
et de pharmacie de Clermont-Ferrand.
M. Béchet est nommé agent de change près la
Bourse de Marseille.
Le choléra continue ses ravages à Munich. La
désolation est extrême. On n'entend que le son des
cloches; la population ne quitte plus les églises.
Le gros lot des obligations des chemins de fer
\e Roumélie a été gagné par le no 1,547,402.
LES TRAVAUX DE FARIS
La construction de l'égli6e du Sacré-Coeur,
modifiera profondément la physionomie des
buttes Montmartre.
La place Saint-Pierre disparaîtra, et avec
elle les saltimbanques, etles chevaux de bois,
déliceb de la population enfantine de ce
quartier. Il y auralà un jardin public planté
de fleurs et d'arbustes. Les promeneurs ne
pourront plus grimper ou dégringoler en
riant le long des chemins mal tracés des
rampes douces donneront un accès facile
jusqu'à l'église.
Une vaste esplanade sera ménagée aux
curieux en avant d'u monument, et des deux
côtés, 'd2s rues latérales permettront encore
aux buveurs et aux amateurs d'escarpolette
de gagner le versant opposé. Mais les habi-
tants de la rue de La Fontenelle ne pourront
Feuilleton dfc Février 1874
LE ROI DE CORSE
M9] j» partie.– La Reine des Vagues
CHAPITRE XIII
•<< Bastïa
Suite
Tous êtes unbravecœur, répondit Théo-
̃ore.en lui tendant une main qu'il baisa avec
îspect. Je vous crois. Mais pourquoi donc,
j vous aimez votre patrie, nevous êtes-vous
^as fart soldat?
-*̃ Sire, mon voeu est ma force. Mais l'on
est Corse et patriote sous la soutane, aussi
bien que sous l'habit militaire; si nos évê-
ques sont à Gênes, nous, simples prêtres,
nous ne sommes qu'à la patrie et à Dieu; et
l'on nous trouvera toujours à notre poste,
soit pour combattre, soit pour mourir. J'en
.suis sûr maintenant, ajouta le jeune homme
avec un sourire amer, on m'avait envoyé ici
pour me pei dre; on m'accuse, à tort ou a rai-
son, de soulever le séminaire éà faveur des
patriotes.
Alors, restez parmi nous; vous n'êtes
plus en sûreté là-bas.
J'espère m'y rendre utile, répondit si!il.!
en user à partir de dix heures du soir, car
ces deux rues seront fermées la nuit par une
PARIS
La température s'est considérablement
abaissée. Hier matin, les bassins des jardins
et des fontaines des places publiques avaient
une légère couche de glace.
Néanmoins, la journée d'hier a été belle;
le soleil a brillé, et le temps était assez doux.
Sur le soir, le f; oid a repris.
Cet abaissement de température vient à
point pour arrêter la végétation, dont l'essor
prématuré aurait pu avoir des conséquences
fâcheuses ^iour l'avenir des récoltes.
Un très heureux progrès vient d'être opéré
dans l'administration du droit de grâce.
On sait que, conformément à l'ordonnance
du 6 février 1818, les propositions de grâce
faites par l'administration, eu égard à la
bonne conduite et au repentir des condamnés,
n'étaient soumises au chef de l'Etat qu'une
fois par année.
Cet usage avait le grave inconvénient de
priver du bénéfice de la grâce tous les con-
damnés à des peines de moins d'un an.
M. le garde des sceaux Depeyre. d'accord
avec son collègue de l'intérieur, a eu l'heu-
reuse idée de reprendre l'examen de cette
proposition, il vient de la réaliser par sa cir-
culaire du lor décembre 1873.
A l'avenir, il sera dressé, pour toutes les
prisons départementales, des états trimes-
triels de grâces, dans les formes habituelles.
Ainsi, désormais le chef de l'Etat pourra
suivre trimestriellement, le,succès moral de
l'expiation et statuer sur le sort de tous -les
condamnés qui se seront rendus dignes d'une
abrévation de peine.
Un incident imprévu a égayé, mercredi, la
visite du maréchal M'ac-Mahoirau palais de
Justice.
Au moment oii le maréchal montait les
degrés du perron, un gardien s'est piécipité
au-devant de lui et lui a tendu la main, que
le maréchal a prise dans les siennes et ser-
rée avec effusion. Ce brave homme a été au-
trefois l'ordonnance du maréchal, qùi aété
heureux de le revoir et l'a accueilli avec sa
camaraderie toute militaire.
Un événement étrange afflige en ce mo-
ment l'église protestante de l'aris.
M. Monod,/le doyen de ses pasteurs, vient
de publier sous ce titre Tout est accompli,
une lettre dans laquelle il déclaré qu'il est
1p. Christ.
Le vénérable pasteur prévoit qu'on l'accu-
sera d'être fier et orgueilleux. Aussi s'atta-
che-t-il à établir la preuve de son identité. Il
explique comment, dès 1832, alors qu'il était
reclu$ pour avoir proclamé que Dieu lui par-
lait, un cri retentit subitement à ses oreilles
comme un coup de tonnerre, lui dïsant Tu
es Jésus-Christ Cela ne suffit pas à le con-
vaincre, et c'est seulement après avoir em-
ployé quarante années à lutter contre ses
scrupules, qu'il obéit enfin à Dieu en se ma-
nifestant publiquement.
Nous devrons ajouter que pendant cas qua-
rante années, M. Monod a rempli Ses fonc-
tions avec un zèle et une charité qui lui ont
valu l'affection et le respect de tous. Son
courage et son dévouement durant le siége
de Paris ont été au-dessus de tout éloge.
Mlle Milla est en représentation au^Théâ-
tre-Déjazet, où elle joue un des principaux
rôles dans l'amusante Revue de fin d'année.
Hier soir, au moment d'enter en scène,
elle laissa dans sa loge un coffret ouvert,
avec des bijoux.
Quand elle revint, après la scène où elle
figurait, les bijoux avaient djsparu.
Le public de la salle, ne s'est guère douté
de ce qui se passait dans la coulisse.
Les soupçons se sont portés sur une jeune
femme, au service du théâtre; elle a été
arrêtée à son domicile.
La rue des Quatre-Fils a éte mise en émoi
la nuit dernière par les cris au feu! au feu!
plement Dominique. Les soldats ne vous
manquent pas, taudis que le pauvre clergé
n'a point de défenseurs.
Prenez garde que de ses. défenseurs on
fasse des martyrs.
On dit que le sang des martyrs féconde
la terre où il coule, sire.
Dominique eut un navrant sourire en ajou-
tant
Et puis.du ciel je verrais Vanina, et ce
bonheur n'est interdit sur la terre.
Messieurs, dit le roi à ses of1iciers quand
le prêtre eut disparu, cet homme sera un hé-
ros. Je réponds dé lui.
XIV,
L© grand séminaire
Les deux prêtres étaient rentrés dans Bas-
tia à la grande surprise, et surtout au grand
désappointémentdes évêques, en particulier
de monseigneur d'Aléria.
La tentative manquée les enrayait, et la
générosité du roi de Corse leur paraissait ca-
cher quelque arrière-pensée. Et puis, ce Do-
minique, gênant avant sa singulière ambas-
sade, allait le devenir bien davantage.
Ce n'est pas qu'il fût bien difficile de se dé-
barrasser d'un jeune prêtre sans autorité.
Mais Dominique était le protégé des demoi-
selles d'Orezza, on venait de l'ordonner par
exception il était regarde comme un saint
parmi les élèves du séminaire et le petit
clergé sa. mort pouvait être commentée et
i Les habitants, réveillés en sursaut à deux
heures du matin, se sont pour la plupart em-
pressées de descendre et de porter secours à
leur voisin, fabricant horloger.
Les pompiers sont arrivés, et l'incendie a
été éteint a quatre heures du matin.
Le feu avait pris par une étincelle de la
cheminée lancée sur des tapis.
Les dégâts sont évalués à 6,000 fr. environ.
Un autre incendie a éclaté hier, vers onze
heures du matin, chez le sieur Thomas, mar-
chand de couleurs et vernis, rue des Car-
rières, à Charenton.
Malgré la promptitude des secours, on n'a
pu arriver qu'à faire la part du feu et pré-
server les magasins voisins, qui sont remplies
de vins et d'alcools. Ce n'est qu'après un tra-
vail d'une heure et demie que tout danger a
disparu.
Les pertes sont assez considérables. On
ignore la cause du sinistre.
Les personnes qui passaient hier matin rue
Saint-Jacques, ont été effrayées par une vio-
lente détonation ressemblant à un coup de
fusil. Un mauvais plaisant avait lancé une
cartouche de fort calibre au milieu de la rue.
La balle n'a pu être rettouyée. L'auteur de
cette méchante et stupide action est resté in-
connu. «»
REVUE DES THÉÂTRES
Le rétablissement de la commission d'examen dés
ouvrages dramatique* décrété hier, ne change rien
à l'ordre de choses existant, la censure n'ayant ja-
mais cessé de fonctionner sous l'autorité militaire,
en vertu de l'état de siège.
X Les représentations du dimanche vont recom-
mencer à l'Opéra. On donnera, dimanche prochain,
la Favorite, avec M. Faure et Mils Blocli.
XLes répétitions à' Orphée aux enfers touchent à
a leur terme;on espère donner cet ouvrage demain
mais l'armée des chœurs et des comparses est si
nombreuse et si difficile à discipliner, l'importance
de la mise en scène est si considérable, qu'il se pour,
rait qu'on fût obligé d'ajourner la représentation à
lundi.
X. La pièce de M. Georges Petit, en répétition au
Théà,tre-Gluny, s'appellera le Salon Ramel, et non
point le Salon Réjannièr, titre sous lequel elle avait
été annoncée d'abord.
Il ne serait pas impossible que Frédérik-Lemaître
jouât un rôle dans cet ouvrages la chose n'est point
encore décidée.
X Bonnes nouvelles de la littérature française à
l'étranger: le Théâtre-Français de Turin a mis eh
répétition Marion fielorme, de Victor Hugo la
Ciguë, d'Emile Àugier là Gueule du Loup, de Léon
Laya, et le Dernier Quartier, de M. Edouard Pail-
leron, chaw.es DARCOURS.
OEUFS ROUGES ET HMiHETOHS
Quoi, déjà! des hannetons et desœufsrou-
ges Mais ils se sont trompés de date.
Ce.s dévorants et ces dévorés, n'arrivent
qu'en mars ou avril, pour récréer les enfants.
Sans doute que notre clément hiver leur a
été favorable puisqu'ils sont éclos avant
terme.
Rouen et Laon, ont eu la primeur des co-
léoptères et Paris la primeur des œufs rouges;
Paris est donc privilégié sous ce rapport,
Ils sont bien mal avisésces hannetons stu-
pides de naître avant de pouvoir se nourrir!
Pas une feuille aux arbres, pas un brin
d'herbe à se mettre sous leur mandibules,
pas une fleur éclose, et un soleil voilé de
nuages comme une fiancée.
Le iroid ne leur est pas favorable et la
faim se fera sentir avant peu. Aussi, com-
bien vont périr avant l'âge à peine au
monde ils le quitteront, regrettant d'être nés
aeux mois trop tôt. Du moins ils n'auront
pas la honte d'être vendus par des gavroches
criant à tue-tête « En v'là d'z'hann'tons
pour un liard
Quant aux ceufs rouges, c'est différent. On
n'a pas. besoin d'attendre Pâques pour en
consommer, et certes Paris lui seul, ce Gar-
gantua, en consomme des centaines de nrille
par jour, du 1er mars au 1er mai.
Ce produit journalier des poules se-colore
en rouge, et voici comment
On en remplit une manne d'osier, et on
soupçonnée. Ah s'il eût été pendu ou écar-
telé avec son vicaire pour crime de régicide,
c'était fort simple on le déclarait martyr,
on le canonisait, petits et grands étaient sa-
tisfaits, rien de mieux. Mais au lieu de cela,
il faisait manquer un coup habilement pré-
paré, et il avait po.ur excuse le secret gardé
avec lui. On n'avait donc qu'à se taire, en at-
tendant une occasion meilleure. En temps de
guerre, et surtout dans ceS luttes atroces
qu'on appelle guerres civiles, cela ne pouvait
manquer.
La population commerçante de Bastia,
c'est-à-dire le quartier de Terra-V ecchia, était
dévouée àGénes. Dans tous les pays, le com-
merce est du parti de ceux qui le protégent,
ou dont il se croit protégé. Et puis, ils
croyaient à la toute-puissance de la Républi-
que pour eux, la liberté de la Corse était
une utopie, un rêve insensé. Ils s'étaient le-
vés contre leurs compatriotes, qu'ils trai-
taient de fous.
Quant au clergé, tout ce qui était simple
prêtre, mal pay é, mal mené, sorti des rangs
du peuple, sa espoir de s'élever jamais, ap-
parteuait au parti patriote, tandis que les
évêques, nommés par Gênes, -défendaient la
Républiqu-e, à part de rares exceptions.
Allié à la famille d'Orezza, l'évêque d'Ale-
ria avait cependant couronné Théodore; il
servait en cela l'ambition d'un parent, et la
sienne par contre-coup.'
Mais auand ce parent eiiijtourné ses armes
plonge cette manne dans une cuve pleine
d'eau colorée avec du bois de campêche.
Puis dans une autre cuve pleine d'alun li-
quide, afin que la couleur tienne bien sut
la coquille.
Les œufs fendus, brisés ou fendillés, sont
mis à part et vendus aux fabricants de colifi-
chets pour les petits oiseaux.
Voilà donc les œufs teints en rouge, ce
travestissement indique qu'ils sont durs et
impropres à faire une omelette.
Il était d'usage jadis de faire bénir le sa-
medi saint,, des œufs mis en réserve dans le
temps du carême, pour les tiflrir-en cadeau
oh les teignait en jaune, en violet,où en rouge.
De là est venu le nom d'œufs de Pâques,
parce qu'on les donnait après la grand'messe
de ce jour de fête.
Louis XIV et Louis XV, distribuaient eux-
mêmes des œufs de Pâques à leurs courti-
sans. Petits cadeaux, entretiennent l'amitié.
Mais si aujourd'hui, on offrait à une dame,
un simple œuf rouge, la dame trouverait que
vous êtes peu royal dans vos largesses.
Donc, les œufs rouges et les hannetons ont
fait leur apparition prématurément. Eh bien,
tant mieux! Je préfère encore voir des han-
netons sur les arbres de Paris, que de la
neige ou des glacons. marc CONSTANTIN.
Donner aux lecteurs du Petit Journal la
scène capitale du drame en vogue, Les Deux
Orphelines, ainsi que les auteurs- l'ont écritu
et comme elle est jouée toupies soirs au
théâtre de la Porte-Saint-Martin;
Compléter ce texte par une composition
émouvante, reproduisant avec fidélité les
décors, les costumes, les attitudes des per-
sonnage,
Tel a été le programme du journal
illustré qui paraît aujourd'hui; ce numéro
contient en outre un zuagni.fique portrait de
Livingstone, de nombreux dessins de Ber-
tall, Henri bleyèr, Louis Houssot et les il-'
lustrations de la Cellule n° 7.
PRIX DE CE NUMÉRO 15 CENTIMES4
DÉPARTEMENTS
On nous écrit de Vannes
Par un décret du président de la Repïïblî*
que du 20 janvier, Vannes est désignée pour
avoir l'école d'artillerie du 11e corps d'ar-
mée (28e et 35e d'artillerie).
Me Bonnebaigh, avoué à Pamiers, proprié-
taire à Sénonzan, était venu dans cette loca-
lité pour demander des explications au sujet
de la rupture d'un projet de mariage avec la
nièce de M. Lacroix.
Ce dernier, après diverses questions, avait
.réclamé à M. Bonnebaigh la correspondance
qu'il avait échangée avec lui à ce sujet; ce-
lui-ci ayant refusé de la lui remettre, M- La-
croix tira un revolver de sa poche, et fit feu
sur le malheureux avoué, qui tomba la mâ-
choire fracassée.
En entendant la détonation deux domes-
tiques accoururent et enlevèrent la victime,
mais le meurtrier lui tira un second coup
de revolver qui l'atteignit au bas ventre.
Heureusement les vêtements empêchèrent
la balle de pénétrer dans les chairs.
M. Lacroix, se tournant alors vers ses do-
mestiques, leur donna l'ordre d'emporter
M. Bonnebaigh dehors et de le déposer dans
sa voiture. M. Bonnebaigh lut conduit au
presbytère. Ses blessures ne sont pas mor-
telles.
M. Lacroix est allé se constituer prisonnier
à Mâcon.
M. SSiilïer, ch"à Paris, est l'inventeur dela capit-
Ume-organique, certifiée infaillible pour la repousse
certaine des cheveux et la croissance rapide de la
barbe. Flacon, 20 fr.; 1/2, 1.0 fr. Fg Montmartre, 30'.
ÉTRANGER
Le service'du chemins de 1er de là Liguriey
entre la frontière française et Gênes, a du
être interrompu le 2 février par suite de
contre le roi qu'il défendait la veille, l'évêque
suivit sa défection.
Sous prétexte de mission religieuse, il s o-
tait rendu à Bastia, menacée par Théodore,
et avait armé contre le monarque le bras
d'un fanatique. L'évêque de Warianna avait
bien fait quolque opposition, mais les événe-
ments étaient devenus graves, la situation
critique; il fallait en finir à tout prix.
Lesprêtresdu grand séminairerepandaient
des idées de liberté et de justice qui deve-
naient dangereuses; en casde lutte, ils pou-
vaient servir l'ennemi. Déjà ils murmuraient
contre les ordres d'armement quileur étaient
donnés. Parmi eux, Dominique se montrait
l'un des plus ardents, et la sainteté de sa vie,
ses extases, son étrange mélancolie, son élo-
quence réelle et entrainante, faisaient de ce
jeune montagnard un véritable danger.
Il revint de sa. mission plus patriote que
Retiré dans sa cellule, il relisait pour la
dixième fois peut-être la lettre de Vauina..
« Mon bon Dominique, lui écrivait celle-ci,
» mon frère bien-aimé, je suis abandonnée
de.tous ceux que j'aime. Mon père et ma
» sœur sont partis c'est te dire que ton ab-
» sence m'est plus douloureuse que jamais.
» Ta mère seule m'est restée nous parlions
» de toi chaque jour, c'est une coiîsolation.
» Prie pour moi, Dominique, afin que Dieu
ne m'abandonne pas après les autres. C'est
a que, vois-tu, je suis bien malheureuse
» On dit duc mon père s'est u>»>
portant la date du 8 février, que nous
îommencerohs le souvenir judiciaire de
L'AFFAIRE.
OEUBASTIDEBESPLAS
PAR
Cette affaire a de tels points de ressem-
blance et de connexité avec le procès du
Crime îS'Ampôuillac, qui va être jugé de-
vant la cour d'assises de la Haute-Ga-
ronne, que cette publication en est la pré-
face nécessaire.
PETITES NOUVELLES
Le maréchal Mac-Mahon a reçu, Mer, M.
Normand, l'architecte de la colonne Vendôme. Le
monument sera terminé vers le 1er juin.
Mercredi, en quittant l'Hôtel-Dieu, le maré-
chat Mac-Mahon a laissé 2,000 francs pour Être
distribués aux convalescents nécessiteux.
Le ministre de la justice recevra, demain soir,
7 février, 14, rue de la Pompe, à Versailles.
M. Maspéro, chargé de la chaire d'archéologie
et philologie égyptienne au Collége de France, est
tomme professeur titulaire de ladite chaire.
Par décret, l'Ecole centrale d'es arts et manu-
factures est mise au nombre des établissement
desquels le certificat d'admission supplée au brevet
de capacité pour l'enseignement primaire.
¡. la date d'hier, la Banque de France, à Pa-
ris et dans ses succursales, a en argent monnavé et
lingots, 856,172,749 fr. 08 c., et en portefeuille
2,188,834,641 fr. 88 c.
Une assemblée de charité aura lieu à l'église
Saint-Roch, dimanche prochain, à 2 h. 1/2, en fa-
leur de i'OEuvre de l'adoptionrdes orphelins.
Le .train de 8 h. 20 m. d'hier soir, arrivant à
la gare du Nord, apportait deux millions d'or en
lingots envoyés de Londres.
-Assemblées générales de dimanche: à 1 heure,
Sa Société de prévoyance l'Abeille, des lâyetiers,
joffretiers, emballeurs, 79, rue du Temple; à 1 h. 1/2,
l'Association des Corréziens, aux Arts-et-Métiers.
A 2 h., 15, rue du Harlay, la chambre syndi-
cale des chaudronniers. 40, rue de Puebla, à
l'école communale, le comité de la Société libre
pour'l'enseignement et l'éducation.
-Les électeurs du canton dé Courson (Yonne)
sont convoqués pour le dimanche 22 février courant,
à l'effet d'élire leur représentant au conseil général.
Les avocats et les avoués de Douai ont offert
un banquet à M. Talon, bâtonnier, à l'occasion du
50o anniversaire de sa prestation de serment.
Trois emplois de suppléants des chaires d'ac-
couchements, de médecine, de chimie et de phar-
macie sont crés à l'Ecole préparatoire de médecine
et de pharmacie de Clermont-Ferrand.
M. Béchet est nommé agent de change près la
Bourse de Marseille.
Le choléra continue ses ravages à Munich. La
désolation est extrême. On n'entend que le son des
cloches; la population ne quitte plus les églises.
Le gros lot des obligations des chemins de fer
\e Roumélie a été gagné par le no 1,547,402.
LES TRAVAUX DE FARIS
La construction de l'égli6e du Sacré-Coeur,
modifiera profondément la physionomie des
buttes Montmartre.
La place Saint-Pierre disparaîtra, et avec
elle les saltimbanques, etles chevaux de bois,
déliceb de la population enfantine de ce
quartier. Il y auralà un jardin public planté
de fleurs et d'arbustes. Les promeneurs ne
pourront plus grimper ou dégringoler en
riant le long des chemins mal tracés des
rampes douces donneront un accès facile
jusqu'à l'église.
Une vaste esplanade sera ménagée aux
curieux en avant d'u monument, et des deux
côtés, 'd2s rues latérales permettront encore
aux buveurs et aux amateurs d'escarpolette
de gagner le versant opposé. Mais les habi-
tants de la rue de La Fontenelle ne pourront
Feuilleton dfc Février 1874
LE ROI DE CORSE
M9] j» partie.– La Reine des Vagues
CHAPITRE XIII
•<< Bastïa
Suite
Tous êtes unbravecœur, répondit Théo-
̃ore.en lui tendant une main qu'il baisa avec
îspect. Je vous crois. Mais pourquoi donc,
j vous aimez votre patrie, nevous êtes-vous
^as fart soldat?
-*̃ Sire, mon voeu est ma force. Mais l'on
est Corse et patriote sous la soutane, aussi
bien que sous l'habit militaire; si nos évê-
ques sont à Gênes, nous, simples prêtres,
nous ne sommes qu'à la patrie et à Dieu; et
l'on nous trouvera toujours à notre poste,
soit pour combattre, soit pour mourir. J'en
.suis sûr maintenant, ajouta le jeune homme
avec un sourire amer, on m'avait envoyé ici
pour me pei dre; on m'accuse, à tort ou a rai-
son, de soulever le séminaire éà faveur des
patriotes.
Alors, restez parmi nous; vous n'êtes
plus en sûreté là-bas.
J'espère m'y rendre utile, répondit si!il.!
en user à partir de dix heures du soir, car
ces deux rues seront fermées la nuit par une
PARIS
La température s'est considérablement
abaissée. Hier matin, les bassins des jardins
et des fontaines des places publiques avaient
une légère couche de glace.
Néanmoins, la journée d'hier a été belle;
le soleil a brillé, et le temps était assez doux.
Sur le soir, le f; oid a repris.
Cet abaissement de température vient à
point pour arrêter la végétation, dont l'essor
prématuré aurait pu avoir des conséquences
fâcheuses ^iour l'avenir des récoltes.
Un très heureux progrès vient d'être opéré
dans l'administration du droit de grâce.
On sait que, conformément à l'ordonnance
du 6 février 1818, les propositions de grâce
faites par l'administration, eu égard à la
bonne conduite et au repentir des condamnés,
n'étaient soumises au chef de l'Etat qu'une
fois par année.
Cet usage avait le grave inconvénient de
priver du bénéfice de la grâce tous les con-
damnés à des peines de moins d'un an.
M. le garde des sceaux Depeyre. d'accord
avec son collègue de l'intérieur, a eu l'heu-
reuse idée de reprendre l'examen de cette
proposition, il vient de la réaliser par sa cir-
culaire du lor décembre 1873.
A l'avenir, il sera dressé, pour toutes les
prisons départementales, des états trimes-
triels de grâces, dans les formes habituelles.
Ainsi, désormais le chef de l'Etat pourra
suivre trimestriellement, le,succès moral de
l'expiation et statuer sur le sort de tous -les
condamnés qui se seront rendus dignes d'une
abrévation de peine.
Un incident imprévu a égayé, mercredi, la
visite du maréchal M'ac-Mahoirau palais de
Justice.
Au moment oii le maréchal montait les
degrés du perron, un gardien s'est piécipité
au-devant de lui et lui a tendu la main, que
le maréchal a prise dans les siennes et ser-
rée avec effusion. Ce brave homme a été au-
trefois l'ordonnance du maréchal, qùi aété
heureux de le revoir et l'a accueilli avec sa
camaraderie toute militaire.
Un événement étrange afflige en ce mo-
ment l'église protestante de l'aris.
M. Monod,/le doyen de ses pasteurs, vient
de publier sous ce titre Tout est accompli,
une lettre dans laquelle il déclaré qu'il est
1p. Christ.
Le vénérable pasteur prévoit qu'on l'accu-
sera d'être fier et orgueilleux. Aussi s'atta-
che-t-il à établir la preuve de son identité. Il
explique comment, dès 1832, alors qu'il était
reclu$ pour avoir proclamé que Dieu lui par-
lait, un cri retentit subitement à ses oreilles
comme un coup de tonnerre, lui dïsant Tu
es Jésus-Christ Cela ne suffit pas à le con-
vaincre, et c'est seulement après avoir em-
ployé quarante années à lutter contre ses
scrupules, qu'il obéit enfin à Dieu en se ma-
nifestant publiquement.
Nous devrons ajouter que pendant cas qua-
rante années, M. Monod a rempli Ses fonc-
tions avec un zèle et une charité qui lui ont
valu l'affection et le respect de tous. Son
courage et son dévouement durant le siége
de Paris ont été au-dessus de tout éloge.
Mlle Milla est en représentation au^Théâ-
tre-Déjazet, où elle joue un des principaux
rôles dans l'amusante Revue de fin d'année.
Hier soir, au moment d'enter en scène,
elle laissa dans sa loge un coffret ouvert,
avec des bijoux.
Quand elle revint, après la scène où elle
figurait, les bijoux avaient djsparu.
Le public de la salle, ne s'est guère douté
de ce qui se passait dans la coulisse.
Les soupçons se sont portés sur une jeune
femme, au service du théâtre; elle a été
arrêtée à son domicile.
La rue des Quatre-Fils a éte mise en émoi
la nuit dernière par les cris au feu! au feu!
plement Dominique. Les soldats ne vous
manquent pas, taudis que le pauvre clergé
n'a point de défenseurs.
Prenez garde que de ses. défenseurs on
fasse des martyrs.
On dit que le sang des martyrs féconde
la terre où il coule, sire.
Dominique eut un navrant sourire en ajou-
tant
Et puis.du ciel je verrais Vanina, et ce
bonheur n'est interdit sur la terre.
Messieurs, dit le roi à ses of1iciers quand
le prêtre eut disparu, cet homme sera un hé-
ros. Je réponds dé lui.
XIV,
L© grand séminaire
Les deux prêtres étaient rentrés dans Bas-
tia à la grande surprise, et surtout au grand
désappointémentdes évêques, en particulier
de monseigneur d'Aléria.
La tentative manquée les enrayait, et la
générosité du roi de Corse leur paraissait ca-
cher quelque arrière-pensée. Et puis, ce Do-
minique, gênant avant sa singulière ambas-
sade, allait le devenir bien davantage.
Ce n'est pas qu'il fût bien difficile de se dé-
barrasser d'un jeune prêtre sans autorité.
Mais Dominique était le protégé des demoi-
selles d'Orezza, on venait de l'ordonner par
exception il était regarde comme un saint
parmi les élèves du séminaire et le petit
clergé sa. mort pouvait être commentée et
i Les habitants, réveillés en sursaut à deux
heures du matin, se sont pour la plupart em-
pressées de descendre et de porter secours à
leur voisin, fabricant horloger.
Les pompiers sont arrivés, et l'incendie a
été éteint a quatre heures du matin.
Le feu avait pris par une étincelle de la
cheminée lancée sur des tapis.
Les dégâts sont évalués à 6,000 fr. environ.
Un autre incendie a éclaté hier, vers onze
heures du matin, chez le sieur Thomas, mar-
chand de couleurs et vernis, rue des Car-
rières, à Charenton.
Malgré la promptitude des secours, on n'a
pu arriver qu'à faire la part du feu et pré-
server les magasins voisins, qui sont remplies
de vins et d'alcools. Ce n'est qu'après un tra-
vail d'une heure et demie que tout danger a
disparu.
Les pertes sont assez considérables. On
ignore la cause du sinistre.
Les personnes qui passaient hier matin rue
Saint-Jacques, ont été effrayées par une vio-
lente détonation ressemblant à un coup de
fusil. Un mauvais plaisant avait lancé une
cartouche de fort calibre au milieu de la rue.
La balle n'a pu être rettouyée. L'auteur de
cette méchante et stupide action est resté in-
connu. «»
REVUE DES THÉÂTRES
Le rétablissement de la commission d'examen dés
ouvrages dramatique* décrété hier, ne change rien
à l'ordre de choses existant, la censure n'ayant ja-
mais cessé de fonctionner sous l'autorité militaire,
en vertu de l'état de siège.
X Les représentations du dimanche vont recom-
mencer à l'Opéra. On donnera, dimanche prochain,
la Favorite, avec M. Faure et Mils Blocli.
XLes répétitions à' Orphée aux enfers touchent à
a leur terme;on espère donner cet ouvrage demain
mais l'armée des chœurs et des comparses est si
nombreuse et si difficile à discipliner, l'importance
de la mise en scène est si considérable, qu'il se pour,
rait qu'on fût obligé d'ajourner la représentation à
lundi.
X. La pièce de M. Georges Petit, en répétition au
Théà,tre-Gluny, s'appellera le Salon Ramel, et non
point le Salon Réjannièr, titre sous lequel elle avait
été annoncée d'abord.
Il ne serait pas impossible que Frédérik-Lemaître
jouât un rôle dans cet ouvrages la chose n'est point
encore décidée.
X Bonnes nouvelles de la littérature française à
l'étranger: le Théâtre-Français de Turin a mis eh
répétition Marion fielorme, de Victor Hugo la
Ciguë, d'Emile Àugier là Gueule du Loup, de Léon
Laya, et le Dernier Quartier, de M. Edouard Pail-
leron, chaw.es DARCOURS.
OEUFS ROUGES ET HMiHETOHS
Quoi, déjà! des hannetons et desœufsrou-
ges Mais ils se sont trompés de date.
Ce.s dévorants et ces dévorés, n'arrivent
qu'en mars ou avril, pour récréer les enfants.
Sans doute que notre clément hiver leur a
été favorable puisqu'ils sont éclos avant
terme.
Rouen et Laon, ont eu la primeur des co-
léoptères et Paris la primeur des œufs rouges;
Paris est donc privilégié sous ce rapport,
Ils sont bien mal avisésces hannetons stu-
pides de naître avant de pouvoir se nourrir!
Pas une feuille aux arbres, pas un brin
d'herbe à se mettre sous leur mandibules,
pas une fleur éclose, et un soleil voilé de
nuages comme une fiancée.
Le iroid ne leur est pas favorable et la
faim se fera sentir avant peu. Aussi, com-
bien vont périr avant l'âge à peine au
monde ils le quitteront, regrettant d'être nés
aeux mois trop tôt. Du moins ils n'auront
pas la honte d'être vendus par des gavroches
criant à tue-tête « En v'là d'z'hann'tons
pour un liard
Quant aux ceufs rouges, c'est différent. On
n'a pas. besoin d'attendre Pâques pour en
consommer, et certes Paris lui seul, ce Gar-
gantua, en consomme des centaines de nrille
par jour, du 1er mars au 1er mai.
Ce produit journalier des poules se-colore
en rouge, et voici comment
On en remplit une manne d'osier, et on
soupçonnée. Ah s'il eût été pendu ou écar-
telé avec son vicaire pour crime de régicide,
c'était fort simple on le déclarait martyr,
on le canonisait, petits et grands étaient sa-
tisfaits, rien de mieux. Mais au lieu de cela,
il faisait manquer un coup habilement pré-
paré, et il avait po.ur excuse le secret gardé
avec lui. On n'avait donc qu'à se taire, en at-
tendant une occasion meilleure. En temps de
guerre, et surtout dans ceS luttes atroces
qu'on appelle guerres civiles, cela ne pouvait
manquer.
La population commerçante de Bastia,
c'est-à-dire le quartier de Terra-V ecchia, était
dévouée àGénes. Dans tous les pays, le com-
merce est du parti de ceux qui le protégent,
ou dont il se croit protégé. Et puis, ils
croyaient à la toute-puissance de la Républi-
que pour eux, la liberté de la Corse était
une utopie, un rêve insensé. Ils s'étaient le-
vés contre leurs compatriotes, qu'ils trai-
taient de fous.
Quant au clergé, tout ce qui était simple
prêtre, mal pay é, mal mené, sorti des rangs
du peuple, sa espoir de s'élever jamais, ap-
parteuait au parti patriote, tandis que les
évêques, nommés par Gênes, -défendaient la
Républiqu-e, à part de rares exceptions.
Allié à la famille d'Orezza, l'évêque d'Ale-
ria avait cependant couronné Théodore; il
servait en cela l'ambition d'un parent, et la
sienne par contre-coup.'
Mais auand ce parent eiiijtourné ses armes
plonge cette manne dans une cuve pleine
d'eau colorée avec du bois de campêche.
Puis dans une autre cuve pleine d'alun li-
quide, afin que la couleur tienne bien sut
la coquille.
Les œufs fendus, brisés ou fendillés, sont
mis à part et vendus aux fabricants de colifi-
chets pour les petits oiseaux.
Voilà donc les œufs teints en rouge, ce
travestissement indique qu'ils sont durs et
impropres à faire une omelette.
Il était d'usage jadis de faire bénir le sa-
medi saint,, des œufs mis en réserve dans le
temps du carême, pour les tiflrir-en cadeau
oh les teignait en jaune, en violet,où en rouge.
De là est venu le nom d'œufs de Pâques,
parce qu'on les donnait après la grand'messe
de ce jour de fête.
Louis XIV et Louis XV, distribuaient eux-
mêmes des œufs de Pâques à leurs courti-
sans. Petits cadeaux, entretiennent l'amitié.
Mais si aujourd'hui, on offrait à une dame,
un simple œuf rouge, la dame trouverait que
vous êtes peu royal dans vos largesses.
Donc, les œufs rouges et les hannetons ont
fait leur apparition prématurément. Eh bien,
tant mieux! Je préfère encore voir des han-
netons sur les arbres de Paris, que de la
neige ou des glacons. marc CONSTANTIN.
Donner aux lecteurs du Petit Journal la
scène capitale du drame en vogue, Les Deux
Orphelines, ainsi que les auteurs- l'ont écritu
et comme elle est jouée toupies soirs au
théâtre de la Porte-Saint-Martin;
Compléter ce texte par une composition
émouvante, reproduisant avec fidélité les
décors, les costumes, les attitudes des per-
sonnage,
Tel a été le programme du journal
illustré qui paraît aujourd'hui; ce numéro
contient en outre un zuagni.fique portrait de
Livingstone, de nombreux dessins de Ber-
tall, Henri bleyèr, Louis Houssot et les il-'
lustrations de la Cellule n° 7.
PRIX DE CE NUMÉRO 15 CENTIMES4
DÉPARTEMENTS
On nous écrit de Vannes
Par un décret du président de la Repïïblî*
que du 20 janvier, Vannes est désignée pour
avoir l'école d'artillerie du 11e corps d'ar-
mée (28e et 35e d'artillerie).
Me Bonnebaigh, avoué à Pamiers, proprié-
taire à Sénonzan, était venu dans cette loca-
lité pour demander des explications au sujet
de la rupture d'un projet de mariage avec la
nièce de M. Lacroix.
Ce dernier, après diverses questions, avait
.réclamé à M. Bonnebaigh la correspondance
qu'il avait échangée avec lui à ce sujet; ce-
lui-ci ayant refusé de la lui remettre, M- La-
croix tira un revolver de sa poche, et fit feu
sur le malheureux avoué, qui tomba la mâ-
choire fracassée.
En entendant la détonation deux domes-
tiques accoururent et enlevèrent la victime,
mais le meurtrier lui tira un second coup
de revolver qui l'atteignit au bas ventre.
Heureusement les vêtements empêchèrent
la balle de pénétrer dans les chairs.
M. Lacroix, se tournant alors vers ses do-
mestiques, leur donna l'ordre d'emporter
M. Bonnebaigh dehors et de le déposer dans
sa voiture. M. Bonnebaigh lut conduit au
presbytère. Ses blessures ne sont pas mor-
telles.
M. Lacroix est allé se constituer prisonnier
à Mâcon.
M. SSiilïer, ch"à Paris, est l'inventeur dela capit-
Ume-organique, certifiée infaillible pour la repousse
certaine des cheveux et la croissance rapide de la
barbe. Flacon, 20 fr.; 1/2, 1.0 fr. Fg Montmartre, 30'.
ÉTRANGER
Le service'du chemins de 1er de là Liguriey
entre la frontière française et Gênes, a du
être interrompu le 2 février par suite de
contre le roi qu'il défendait la veille, l'évêque
suivit sa défection.
Sous prétexte de mission religieuse, il s o-
tait rendu à Bastia, menacée par Théodore,
et avait armé contre le monarque le bras
d'un fanatique. L'évêque de Warianna avait
bien fait quolque opposition, mais les événe-
ments étaient devenus graves, la situation
critique; il fallait en finir à tout prix.
Lesprêtresdu grand séminairerepandaient
des idées de liberté et de justice qui deve-
naient dangereuses; en casde lutte, ils pou-
vaient servir l'ennemi. Déjà ils murmuraient
contre les ordres d'armement quileur étaient
donnés. Parmi eux, Dominique se montrait
l'un des plus ardents, et la sainteté de sa vie,
ses extases, son étrange mélancolie, son élo-
quence réelle et entrainante, faisaient de ce
jeune montagnard un véritable danger.
Il revint de sa. mission plus patriote que
Retiré dans sa cellule, il relisait pour la
dixième fois peut-être la lettre de Vauina..
« Mon bon Dominique, lui écrivait celle-ci,
» mon frère bien-aimé, je suis abandonnée
de.tous ceux que j'aime. Mon père et ma
» sœur sont partis c'est te dire que ton ab-
» sence m'est plus douloureuse que jamais.
» Ta mère seule m'est restée nous parlions
» de toi chaque jour, c'est une coiîsolation.
» Prie pour moi, Dominique, afin que Dieu
ne m'abandonne pas après les autres. C'est
a que, vois-tu, je suis bien malheureuse
» On dit duc mon père s'est u>»>
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