Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 février 1874 06 février 1874
Description : 1874/02/06 (Numéro 4060). 1874/02/06 (Numéro 4060).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592095q
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
,Xe Wtit Pommai
d'un confident de tragédie; par malheur, il
s'exprime dans une langue peu familière aux
orseilles françaises.
Tout ce que ,()Il saisit de son jargon .ran-
co-turc, ç'egt qu'il se tenait dans l'anticham-
garnie de nombreuses breloques, et d'une
série de boutons de chemise de l'effet le plus
éblouissant.
Parmi les personnages appartenant à la
presse, dont l escrQC d'Arménie était parvenu
à s'assurer la bienyeÂÏlancei, M. Ulbacli, an-
cien directeur de la Cloche, fut un de ceux
qui prônèrent le plus haut le'nom d'Osta-
ûick der Mai-kariantzl
Il avait introduit le prévenu auprès du rè-
dacteur en chef du Bien publiç,'qui dépose à
peu près eu ces termes:
il. vrignmilt. Je fus, une première fois, invité
dinôr au Grand- Hôtel, et je refusài, bien que M.
der Markariantz m'eût cité parmi Ses çonviYes, M.
prouin de L'Iiuys et M. ÏDucoux.
linari et Bapst, du Jourruil des Débats, M. Ducaux.
directeur des Petites-Voitures et ancien .préfet de
police, et un député, M. Duclerc.
Ostaniçk der Markanantz se mit spontanément à
Ifl dispQs)lion .de mon journal, qu'il m'ofirait d'ai-
edei· de sa bourse. Cette offre me confirma dans l'i-
dée que je me faisais de sa, fortune.' J'acceptai un
prêt de 3,000 fr. pour le remboursement duquel je
¡ne suis empréssé dès que j'ai connu la vérité.
Marlariantz m'anuo.ûçait toujours comme pro^
chain son départ pour Constuntinople. Il témoignait
le désir d'être décaré, et je sollicitai pour lui la
crom que le pouvoir confère quelquefois, après une
enquête scrupuleuse, aux étrangers de distinction
pour cimenter les alliances avec les autres gouver-
nements. J'en parlai au ministre qui ne se montra
pas défavorable. Sur ces entrefaites, vint l'arresta-
tion du prévenu, et je vis que ma bonne foi avait
eté odieusement surprise.
lM., LE président. -Tout cela n'en dénote pas
tnoins une regrettable légèreté.
M. de Poggenpohl, directeur de la Corres-
pondance universelle a été l'un des commen-
saux assidus de l'Arménien.
i M. Barrai, de la société centrale d'agriculture,
M. Lecouteux, son collègue, racontent com-
ineüt ils furezzx amenés patroner Ostanick
;comme membre de l'association.
j M. Hir^chler, qui a été une sorte d'agent
d'affaires pour l'accusé, énumère toute la bi-
jouterie qu'il a vendue pour le compta de
celui-ci. Il avait une première fois prêté à
^larkariantz 6.Q0Q francs, qui lui furent inté-
'eralement rendus. Il lut moins heureux à
l'occasion d'un deuxième prêt beaucoup plus
important.
j m. hirschler. Ostanick m'ayant fait croire qu'il
.VQulait acheter, pour l'envoyer à sa soeur, une crois
en diamants, je lui avançai 30,000 fr. Il me fit voir,
quelque temps après, une lettre qui, me disait-il, ac-
cusait, réception de cette prétendue-croix.
m. le président. Vous avez lu cette lettre?
LE témoin, t^ Non, monsieur, elle était en armé-
;Ilien.(On rit.)
j m. le faocuBEu^ de ll RÉPUBLIQUE.Il ne fallait
pas vous faire l'intermédiaire de l'accusé, et vendre
pour son compte des objets dont vous ignoriez
la source et sur lesquels vous avez os.é prélever des
A la fin de mai 1873, Ostaniek der Marka-
[riantz quitta précipitamment Paris pour rue-
tourner à Constantinople. C'est là qu'alla le
chercher l'Un de ses créanciers, M. Bruns-
De septembre 1871 à la fin de ce té-
moin a vendu à l'accusé pour 345,000 francs
de joaillerie; sur ce chitire, il a reçu 1^5,000
.francs il lui reste dû fr.
j m.bhcnswick. Il me disait toujours que c'était
pour des mariages dans sa famille. Il me parlait
'aussi de sa soeur qui devait épouser un riche armé-
Bien, et alors je me piquai d'amour-propre.
Un soir il me montra sur le boulevard un petit
Vieux qui passait et il im dit: « Tenez, c'èst le père
du futur, )Ce soir-là j'avais été le relancer pour
avoir de l'argent.
Nous fimes des règlements. Il en paya pour 45.000
francs à échéance. Il venait me trouver souvent pour
Hie faire prendre patience. La dernière fois que je le.
vis, c'était en mal dernier je l'avais vu chez moi. le
imatin, et le soir je me dis « Tiens! je vais fumer
] un cigare avec Ostanick, ce sera un moyen de voir
:il est chez lui. » Je vais au Grand-Hôtel.
Quelle n'est pas ma surprise d'apprendre que
monsieur est parti dans l'après-midi Il a filé pour
Constantiaople
d| 6 février 1874.
ILE ROI DECORsi
CHAPITRE XHI
Suite
ligurienquê Théodore, craignait quelque tra-
son que roi jugeait impossible.
Eneflet, que pouvaient deux hommes seuls,
| derrière qui les portes de la citadelle venaient
;de se fermer comme une prison.
L'évêque de Marianna voulait fajre jenten-
dre des paroles de paix, proposer un arràp.-
gement, arrêter la guerre civile qui est tou-
JOurs une guerre impie. Il était dans son rôle,
c'était là une mission religieuse, honorable
entre toutes.
Cependant, on demanda le ppm des deux
prêtres, avant de lés introduire auprès du
ïoi l'un se nommait MariusCotoni, l'autre
Dominique "Vjttolo.
Eh!" pàrdieu, s'écria Théodore en enten-
i- dant ce deuxième nom, ce. serait étrange que
celui-là même que je voulais' chercher de-
plain vînt à moi aujourd'hui.
il dçuna tordre de les
Jusque-là je n'avait pas voulu le poursuivre à
boulet rouge; mais je n'hésitai plus à lui mettre
Pépée dans les reins. J'aurais été jusqu'au bout du
monde. Je partis pour Constantinople, où je restai
six semaines a le découvrir et à obtenir son retour
à Paris. A.h ne me parlez pas de la justice turque!
Plusieurs fois, l'accusé a tenté d'interrom-
pre le récit du témoin; M. le président l'a
forcé au silence.
La déposition terminée, Ostanick se lève,
pâle et les lèvres frémissantes, et, étendant
le bras vers son créancier
OSTALiICK deu markariantz, (avec véhémence). Cet
homme est un .misérable C'est à lui que je dois de
me trouver ici c'est lui qui m'a provoqué à com-
mettre les actes qu'on me reproche Si je suis .un
coupable, il est mon complice
m. le président. Modérez-vous; votre situation
doit vous rendre moins arrogant.
l'accusé. Monsieur la président, il fautbien que
j'explique l'origine de mes fautes, Oui, j'ai été un
ambitieux désordonné, oui, j'ai fait des rêves insen-
sés Mais avant de me mettre dans les grilles de
cet homme .qui vit d'usure, je n'avais pas commis
une indélicatessfi.
Je ne le connaissais pas, je n'ai pas été le cher-
cher. C'est lui qui m'a a attiyé par ses mensonges.
Il m'a offert ses services il voulait me pousser à la
Bourse comme coulissier, J'ai eu la faiblesse de lui
acheter d'abord pour 4,000 francs, puis>pour-4Q,000
francs, et, dès lors, pris dans l'erigi; je n'ai
plus pu en sor tir. Il me taxait ses marchandises à
des prix six fois supérieurs à ie.ur wt'-iir.
m. le président. ,On..11 a vflSrrikfaH-o de vous un
coulissier; mais eff n'était jjj^s uri^iQtif pour acheter
des diamants et ne Jes point ,pa.yer.
l'acçp.sé. C'est vrai pour ce .que j'ai fait plus
tard mais je paru* do J'origme. Bmnswick me fai-
sait acheter des objets en m'engageant à les mettre
au Mont-de-PitH4 ou les vendre pour le payer de
n4es achat? Eh bien ce qu'il me cotait
10,000 frta'cs. K Mo' .1-de- Piété' Vévaluait 2.000
si. LE. wiÉsiDE.NtT.* S!ii- fo w a.venèlu plus cher
que ceJS'yo valait ce -n'çiî /ifairpas moins pour
être Payé. j ̃'̃>̃.
u. témoin. Je n'aurais pas fait d'affaires avec
cet individu si j'avais su ce qu'il était.
M. LÉ président. Si vous avez voulu gagner
beaucoup, vous risquiez, en revanche, de perdre
190.000 francs,
L'ACCUSE. CenÇestpftS.lui qui risque; c'est moi
qui perds tout en un jour 1 Il avait une petite bou-
tique, pas pour dix mille francs de marchandises
Et il a trouvé le moyen de m'en -vendra pour trois
cent cinquante mille
LE défenseur. Pour citer un exemple, il y a eu
un büou acheté par le témoin qhez M. Halphen
pour 13,QQ0 fr. et qu'il a revendu à mon client
24,000 fr.
Un courtier en diamants, M. Peak, a fourni
pour 160.OQ0 francs à Ostanick. L'accusé as-
sure qu'un collier .de 65,000 francs, que M.
Peak lui a vendu à un taux raisonnable, lui
a été racheté par M. Brunswick pour 12.000
Irancs. •
Un honorable négociant, M. Bapst, a été
escroqué par l'Arménien de 150,000 fr. de
pierreries. Un autre a perdu 45,000 fr., un
autre 12,000..
Enfin, l'instruction a révélé un fait qui eût
conduit Markariantz en cour d'assises si, par
considération pour une honnête famille, l'af-
faire n'avait été étouftée. Il s'agissait d'un
détournement de mineure, une très riche hé-
ritière que 1 accusé voulait pour femme.
Ni M. le procureur de la République Cam-
penon dans son éloquent réquisitoire, ni Me
Portalès dans sa chaleureuse plaidoirie,
n'ont abordé cet ordre de faits. La discussion
a roulé exclusivement sur les chefs d'escro-
querie.
Ostanick der Markariantz est condamné à
ciuq ans de prison et 3,000 francs d'amende,
avec deux ans de contrainte par corps pour
le recouvrement de ces 3.000 ir. et des dépens.
PARIS
Le temps a été hier un peu plus froid et
plus sombre que ces jours derniers.
Cette circonstance nous rappelle le dicton
Selon les anciens se dit
Si le soleil clairement luit
A la Chandeleur, vous verrez
Qu'encore un hiver vous aurezd
Or, avant-hier, jour de la Chandeleur, le
soleil brillait sous un beau ciel.Nous verrons
si le proverbe a raison.
Le contraste qui existait entre les deux
hommes était frappant. Tous les deux -por-
taientla soutane, quoique l'un fût trop jeune
pour être ordonné, à moins de dispenses'ex-
traordinaires. Malgré son teint brun de cam-
pagnard, sa figure douce et mélancolique
avait un sourire d'adolescent. L'autre, âgé
de cinquante ans à peu près, portait une
longue barbe déjà grise; son front chauve,
qui avait toujours dû être élevé, ses yeux
couverts, ses pommettes saillantes dénotaient
Le roi reconnut du premier coup d'œil
l'ami de Vanina, celui que la jeune allé ap-
pelait son frère, en gardant de lui un si doux
souvenir. Aussi s'occupait-il fort peu de son
compagnon d'ambassade.
Les deux prêtres s'étaient inclinés à la vue
du "roi, qui les invitait doucement à s'appro-
cher et $ -s'asseoir; mais ils voulurent rester
debout en signe de respect.
Théodore les interrogea lui-même.
C'est monseigneur de Marianna qui vous
envoie? demanda-t-il.
Oui, sire.
\rr- Et quelles sont ses propositions?
Jïéias! sire, vous êtes le maître; ses pro-
positions sont celles des vaincus. Mais mon-
seigneur espère, que votre générosité sera
égale à votre bravoure, et se remet entre les
La voix du prêtre, incisive, brève, contras-
tait avec rhurnilité de ses paroles. Théodore
contraste mu
Par décret, le -nombre des membres du
conseil de préfecture de la Seine, y compris
le président est porté de sept à huit.
M. Santal du Fay, ancien auditeur du con-
seil d'Etat, est nommé conseiller de préfec-
ture de la Seine (remploi rétabli).
M. Langlois, sous-préfet de Rambouillet,
est nommé conseiller de préfecture de la
Seine, en remplacement de M. Rauter, ap-
pelé à d'autres fonctions.
M.^aisset-Schneider, secrétaire général de
Seine-et-Marne, est nommé sous-préfet de
Rambouillet.
M. Delacour, attaché au cabinet du minis-
tre de l'intérieur, est nommé secrétaire gé-
néral de Seine-et-Marne.
M. Léon Renault, préfet de police, est nom-
mé conseiller d'État enservice extraordinaire.
Vers quatre heures, hier, un incendie s'est
déclaré dans un magasin de boissellerie, rue
Beaubourg. Le feu a pris naissance dans l'a-
telier, en un instant, les flammes ont tout
envahi et ce n'est qu'au bout de deuxheures
de travail qu'on s'en est rendu maître.
Les pertes sont évaJ.uée5è.enYironl0,0Q0 fr.
Tout était assuré.
̃ Un nouvel éboulement s'est produit hier
matin à quatre heures dans le tunnelMénil-
montant.. •
Les trains de marchandises ne circulent
plus,'et les trains de voyageurs s'arrêtent
l'un à la gare de Charonne, l'autre à celle
de Mémlmontant.
Plusieurs équipes de travailleurs sont en
train de s'occuper des réparations.
Une scène bien douloureuse s'est passée
hier chez un pâtissierde la rue Notre-Dame-
Une darne venait d'y entrer avec sa fille,
âgée de seize ans. Tout à coup cette demoi-
selle, qui venait de goûter à un gâteau, jeta
un cri, porta la main à son cceur et tomba
morte sur le payquet.
On s'empressa autour d'elle, et on courut
chercher un médecin.
La mère s'était évanouie. La jeune fille
avait succombé à la rupture d'un anévrisme.
On transportu le corps de la jeune fille à
son domicile, rue des Martyrsj
Plusieurs vols avec effraction ont été com-
mis ces jours derniers dans le XVIII0 arron-
dissement, par un audacieux malfaiteur qui
pénètre dans les appartements dont il sait les
locataires absents.
Agissant avec une grande prudence, il ne
dérobe que les montres et bijoux, et n'em-
porte jamais d'objets volumineux, de sorte
qu'il passe devant les concierges, sans éveil-
leur les soupçons.
Il est activement recherché.
Un concierge de la rue de l'Oureq avait
voulu composer une sorte de boisson, au
moyen dè pommes et d'autres fruits secs.
Il avait placé le tout dans une fontaine
remplie d'eau.
Malheureusement, il avait oublié que la
fontaine avait un tuyau en plomb.
Or le liquide fortement acidulé décomposa
le métal, et la première fois que la famille
du concierge fit usage de la boisson, les en-
fants ressentirent de violentes coliques. Il
fallut appeler le médecin, qui constata la
présence du plonb décomposé par les fruits
en fermentation.
Le médecin espère que cette imprudence
n'aura pas de suite fâcheuse.
Les gardiens de la paix, de service rue de
Rambuteau, ont remarqué hier un individu
se sauvant à toutes jambes, et ayant sur la
tête une bourriche d'huîtres.
Se doutant, sur la mine suspecte du bon-
homme, qu'il venait de commettre un vol,
ils se mirent à sa poursuite.
Le voleur, embarrassé par la bourriche, la
jeta par terre. Mais les cris au voleur! re-
tentirent. L'individu fut arrêté par les pas-
sants. Chez le commissaire de police, il avoua
avoir dérobé la bourriche chez le traiteur,
au coin de la rue Beaubourg.
d'un orgueil qui s'abaisse malgré lui. Il fut
plein de courtoisie et de grandeur.
Je serai trop heureux, dit-il, de me ren-
dre agréable à monseigneur, si ses désirs
s'accordent avec les intérêts de la patrie.
Le faubourg est prêt à déposer les ar-
mes, les deux séminaires à ouvrir leurs por-
tes, et les barrières de Terra-Nuova à s'ou-
vrir, si votre majesté s'engage à laisser mon-
seigneur rentrer à l'év,êché sans conditions,
qui seraient humiliantes pour lui, ignomi-
nieuses pour l'Eglise.
Je respecte l'Eglise, et je crois à la pa-
role de monseigneur, répondit le roi, mais,
je dois ceux qui partagent mes dangers une
garantie que je ne réclamerais pas pour moi,
seul. Pouvez-vous me l'offrir?
Le prêtre eut un sourire qui donna à se
physionomie quelque chose de cruel.
Nous resterons, dit-il, les prisonniers
de votre majesté qui demandera, si cela ue
suffit pas, d'autres otages.
Dominique n'avait pas dit un mot. Il re-
gardait, avec la curiosité de son âge, cet étran-
ger qui semblait tenir dans sa main les des-
tinées de sa patrie. Et chaque fois que le re-
gard profond et doux de Théodore tombait
sur lui avec un sourire, il se sentait comme
entraîné.
Tous les deux, reprit le roi, vous me ré-
pondez de l'engagement pris par mousei-'
gneur de Marianna?
Les deux prêtres firent le serment,
Donner aux lecteurs du Petit Journal la
çcène capitale du drame en ypgne, Us Deux
Orphelines, ainsi que les auteurs l'ont écrite
et comme elle est jouée tous les soirs au
théâtre de la Porte-Saint-Martin;
Compléter ce texte par une composition
émouvante, reproduisant avec fidélité les
décors, les costumes, les attitudes des per-
sonnage,
Tel a été le programme suivi de point en
point par la direction du Journal iïjsastrçi
pour son numéro qui paraît samedi.
Les éditeurs des Deux Orphelines, MM. Mi-
phel Lévy frères ont gracieusement acecordé
cette primeur au Journal lïïaistré, qui
publiera, en outre, dans le même numéro,
un magnifique portrait de Livingstone, de
nombreux dessins de Bertall, Henri Meyer,
Louis Houssot et les illustrations de la Ce¿'-
Iule n° J?JU£ 7. PB PB NUMÉRO
Ce soir, au Théâtre-Italien, première représenta-1
tion des Asluzie Femmiriile, opéra de Cimarosa in-
connu À Paris.
X On annonce comme imminent un changement
de direction dans un de nos plus importants théâtres.
X Aujourd'hui, à l'Odéon, AtJtalie. avec l'oratorio
complet de Mendelssohn cent,,cinquante exécutants
sous la direction de M. Colonne. On finira par Mon-
sieur de Pourccaugnac. avec la musique de Lulli et
la Course des Apothicaires.
X Aujourd'hui, à huit heures et demie, dans le3
salons d'Erard, séance donnée au profit des Alsa-
ciens-Lorrains, par M. et Mme Lacombe. Outre les
organisateurs de cette fète patriotique, on y enten-
dra MM. Hayet, de l'Opéra; Maurm. Chevillard,
MUj Savreux, et deux de nos meilleures sociétés
chorales.
X La presse a unanimement ratifié le jugement
porté par le public à la première représentation des
Detix Orphehnes. Le drame si intéressant et si bien
fait de MM. D'Ennery et Cormon n'a soulevé au-
cune critique, et l'invention et l'habileté des deux
auteurs ont été appréciées à leur juste valeur.
Quant au théâtre de la Porte-Saint-Martin, le ré-
sultat le plus sérieux pour lui est celui-ci le bu-
reau de location qui, jusqu'à ce jeur, était reste
quelque peu délaissé, est maintenant assailli du ma-
tin au soir.
X Les répétitions de l'ouvrage de M. Charles Wv"
mond à l'Odéon, sont en moment arrêtées par une
1 indisposition de Mlle Léonide Leblanc.
X Ce soir concert très intéressant de M. Daubé,
à la salle Perz. M, Obin chantera la scène de Ca-
ron, de l'Alerte, de Lulli, et le grand air du Comte
Ory. CHARLES BARCOUBS.
LES DRAMES DE LA JALOUSIE
Le nommé François, demeurant rue de
Charenton, ouvrier menuisier, gagnait lar-
gement sa vie. Il aimait quelque peu à
llavait fait connaissance avec une jeune
femme ilya huit mois environ. Depuis assez
longtemps il lui avait promis qu'il la ferait
sortir de la maison où elle servait et qu 3,lf
iraient demeurer ensemble dans un logement
gu'il louerait. Mais il remettait de jour en
jour l'exécution de cette promesse. En outre,
depuis quelque temps, ses visites devenaient
Les moqueriesde quelques amies augmen-
tèrent encore l'irritation que ressentait la
jeune femme. Lundi, sur une lettre qu'il re-
çut d'elf e, Francois vint chez la jeune femme,
mais c'était pour lui dire que tout était fini.
Elle reçut cet aveu avecbeaucoup de calme,
le retint même chez elle pendant longtemps,
puis on se quitta en assez bons termes.
Mais vers minuit, on trouva Françms
couché boulevard de l'Hôpital, en proie a
de violents vomissements et à d horrible.
Transporté à la pharmacie Bélin rue
Ca.mpo-Forrnio, il y reçut les premiers soins,
Il a déclaré qu'il croyait avoir été empoi-
sonné par sa maître^Se.
Pendant qu'on le transportait à 1 hôpital dé
la Pitié, le commissaire de police delaSaxper
trière arrêta la jeune femme.
de vous, messieurs, pour cette mission qui
comble mes vœux, d'autant plus que moi-
même, je me suis chargé d'une autre tout
à fait intime pour monsieur Dominique Vit-
tolo. Sa présence ici va m'éviter des recher-
Le jeune homme fit un mouvement de .sur.
prise sans oser questionner. v
J'ai une lettre pour vous, reprit lfteo-
dore en souriant.
Pour moi? votre majesté se trompe sans
:N'avez'vous pas à Corte une amie; une
Oui, murmura Dominique en pâlissant,
Elle se nomme, si je ne me trompe, V a,?
Cette fois le jeune homme fut oblige 09
s'appuyer contre un siège pour rester
on l'entendit à peine répondre ̃̃̃
Oui, sira.
'Ses lèvres blêmissaient et tremblaient.
Elle a chargé, reprit Théodore, mon ne-<
veu, Frédéric de Lewen, d'une lettre pour
vous, bien certaine que nous entrerions dans
Bastia. Mais mon neveu, étant commandant
de l'escadre, a craint de ne pouvoir pénétrer
dans'la ville, et je me suis charge pour lui
de la mission de Mlle d'Orezza.
En disant ces mots, le roi prit son porte-
feuille, et chercha la lettre qu'il présenta a
Dominique.
Celui-ci tendit sa main tremblante-, il était
d'un confident de tragédie; par malheur, il
s'exprime dans une langue peu familière aux
orseilles françaises.
Tout ce que ,()Il saisit de son jargon .ran-
co-turc, ç'egt qu'il se tenait dans l'anticham-
garnie de nombreuses breloques, et d'une
série de boutons de chemise de l'effet le plus
éblouissant.
Parmi les personnages appartenant à la
presse, dont l escrQC d'Arménie était parvenu
à s'assurer la bienyeÂÏlancei, M. Ulbacli, an-
cien directeur de la Cloche, fut un de ceux
qui prônèrent le plus haut le'nom d'Osta-
ûick der Mai-kariantzl
Il avait introduit le prévenu auprès du rè-
dacteur en chef du Bien publiç,'qui dépose à
peu près eu ces termes:
il. vrignmilt. Je fus, une première fois, invité
dinôr au Grand- Hôtel, et je refusài, bien que M.
der Markariantz m'eût cité parmi Ses çonviYes, M.
prouin de L'Iiuys et M. ÏDucoux.
linari et Bapst, du Jourruil des Débats, M. Ducaux.
directeur des Petites-Voitures et ancien .préfet de
police, et un député, M. Duclerc.
Ostaniçk der Markanantz se mit spontanément à
Ifl dispQs)lion .de mon journal, qu'il m'ofirait d'ai-
edei· de sa bourse. Cette offre me confirma dans l'i-
dée que je me faisais de sa, fortune.' J'acceptai un
prêt de 3,000 fr. pour le remboursement duquel je
¡ne suis empréssé dès que j'ai connu la vérité.
Marlariantz m'anuo.ûçait toujours comme pro^
chain son départ pour Constuntinople. Il témoignait
le désir d'être décaré, et je sollicitai pour lui la
crom que le pouvoir confère quelquefois, après une
enquête scrupuleuse, aux étrangers de distinction
pour cimenter les alliances avec les autres gouver-
nements. J'en parlai au ministre qui ne se montra
pas défavorable. Sur ces entrefaites, vint l'arresta-
tion du prévenu, et je vis que ma bonne foi avait
eté odieusement surprise.
lM., LE président. -Tout cela n'en dénote pas
tnoins une regrettable légèreté.
M. de Poggenpohl, directeur de la Corres-
pondance universelle a été l'un des commen-
saux assidus de l'Arménien.
i M. Barrai, de la société centrale d'agriculture,
M. Lecouteux, son collègue, racontent com-
ineüt ils furezzx amenés patroner Ostanick
;comme membre de l'association.
j M. Hir^chler, qui a été une sorte d'agent
d'affaires pour l'accusé, énumère toute la bi-
jouterie qu'il a vendue pour le compta de
celui-ci. Il avait une première fois prêté à
^larkariantz 6.Q0Q francs, qui lui furent inté-
'eralement rendus. Il lut moins heureux à
l'occasion d'un deuxième prêt beaucoup plus
important.
j m. hirschler. Ostanick m'ayant fait croire qu'il
.VQulait acheter, pour l'envoyer à sa soeur, une crois
en diamants, je lui avançai 30,000 fr. Il me fit voir,
quelque temps après, une lettre qui, me disait-il, ac-
cusait, réception de cette prétendue-croix.
m. le président. Vous avez lu cette lettre?
LE témoin, t^ Non, monsieur, elle était en armé-
;Ilien.(On rit.)
j m. le faocuBEu^ de ll RÉPUBLIQUE.Il ne fallait
pas vous faire l'intermédiaire de l'accusé, et vendre
pour son compte des objets dont vous ignoriez
la source et sur lesquels vous avez os.é prélever des
A la fin de mai 1873, Ostaniek der Marka-
[riantz quitta précipitamment Paris pour rue-
tourner à Constantinople. C'est là qu'alla le
chercher l'Un de ses créanciers, M. Bruns-
De septembre 1871 à la fin de ce té-
moin a vendu à l'accusé pour 345,000 francs
de joaillerie; sur ce chitire, il a reçu 1^5,000
.francs il lui reste dû fr.
j m.bhcnswick. Il me disait toujours que c'était
pour des mariages dans sa famille. Il me parlait
'aussi de sa soeur qui devait épouser un riche armé-
Bien, et alors je me piquai d'amour-propre.
Un soir il me montra sur le boulevard un petit
Vieux qui passait et il im dit: « Tenez, c'èst le père
du futur, )Ce soir-là j'avais été le relancer pour
avoir de l'argent.
Nous fimes des règlements. Il en paya pour 45.000
francs à échéance. Il venait me trouver souvent pour
Hie faire prendre patience. La dernière fois que je le.
vis, c'était en mal dernier je l'avais vu chez moi. le
imatin, et le soir je me dis « Tiens! je vais fumer
] un cigare avec Ostanick, ce sera un moyen de voir
:il est chez lui. » Je vais au Grand-Hôtel.
Quelle n'est pas ma surprise d'apprendre que
monsieur est parti dans l'après-midi Il a filé pour
Constantiaople
d| 6 février 1874.
ILE ROI DECORsi
CHAPITRE XHI
Suite
ligurienquê Théodore, craignait quelque tra-
son que roi jugeait impossible.
Eneflet, que pouvaient deux hommes seuls,
| derrière qui les portes de la citadelle venaient
;de se fermer comme une prison.
L'évêque de Marianna voulait fajre jenten-
dre des paroles de paix, proposer un arràp.-
gement, arrêter la guerre civile qui est tou-
JOurs une guerre impie. Il était dans son rôle,
c'était là une mission religieuse, honorable
entre toutes.
Cependant, on demanda le ppm des deux
prêtres, avant de lés introduire auprès du
ïoi l'un se nommait MariusCotoni, l'autre
Dominique "Vjttolo.
Eh!" pàrdieu, s'écria Théodore en enten-
i- dant ce deuxième nom, ce. serait étrange que
celui-là même que je voulais' chercher de-
plain vînt à moi aujourd'hui.
il dçuna tordre de les
Jusque-là je n'avait pas voulu le poursuivre à
boulet rouge; mais je n'hésitai plus à lui mettre
Pépée dans les reins. J'aurais été jusqu'au bout du
monde. Je partis pour Constantinople, où je restai
six semaines a le découvrir et à obtenir son retour
à Paris. A.h ne me parlez pas de la justice turque!
Plusieurs fois, l'accusé a tenté d'interrom-
pre le récit du témoin; M. le président l'a
forcé au silence.
La déposition terminée, Ostanick se lève,
pâle et les lèvres frémissantes, et, étendant
le bras vers son créancier
OSTALiICK deu markariantz, (avec véhémence). Cet
homme est un .misérable C'est à lui que je dois de
me trouver ici c'est lui qui m'a provoqué à com-
mettre les actes qu'on me reproche Si je suis .un
coupable, il est mon complice
m. le président. Modérez-vous; votre situation
doit vous rendre moins arrogant.
l'accusé. Monsieur la président, il fautbien que
j'explique l'origine de mes fautes, Oui, j'ai été un
ambitieux désordonné, oui, j'ai fait des rêves insen-
sés Mais avant de me mettre dans les grilles de
cet homme .qui vit d'usure, je n'avais pas commis
une indélicatessfi.
Je ne le connaissais pas, je n'ai pas été le cher-
cher. C'est lui qui m'a a attiyé par ses mensonges.
Il m'a offert ses services il voulait me pousser à la
Bourse comme coulissier, J'ai eu la faiblesse de lui
acheter d'abord pour 4,000 francs, puis>pour-4Q,000
francs, et, dès lors, pris dans l'erigi; je n'ai
plus pu en sor tir. Il me taxait ses marchandises à
des prix six fois supérieurs à ie.ur wt'-iir.
m. le président. ,On..11 a vflSrrikfaH-o de vous un
coulissier; mais eff n'était jjj^s uri^iQtif pour acheter
des diamants et ne Jes point ,pa.yer.
l'acçp.sé. C'est vrai pour ce .que j'ai fait plus
tard mais je paru* do J'origme. Bmnswick me fai-
sait acheter des objets en m'engageant à les mettre
au Mont-de-PitH4 ou les vendre pour le payer de
n4es achat? Eh bien ce qu'il me cotait
10,000 frta'cs. K Mo' .1-de- Piété' Vévaluait 2.000
si. LE. wiÉsiDE.NtT.* S!ii- fo w a.venèlu plus cher
que ceJS'yo valait ce -n'çiî /ifairpas moins pour
être Payé. j ̃'̃>̃.
u. témoin. Je n'aurais pas fait d'affaires avec
cet individu si j'avais su ce qu'il était.
M. LÉ président. Si vous avez voulu gagner
beaucoup, vous risquiez, en revanche, de perdre
190.000 francs,
L'ACCUSE. CenÇestpftS.lui qui risque; c'est moi
qui perds tout en un jour 1 Il avait une petite bou-
tique, pas pour dix mille francs de marchandises
Et il a trouvé le moyen de m'en -vendra pour trois
cent cinquante mille
LE défenseur. Pour citer un exemple, il y a eu
un büou acheté par le témoin qhez M. Halphen
pour 13,QQ0 fr. et qu'il a revendu à mon client
24,000 fr.
Un courtier en diamants, M. Peak, a fourni
pour 160.OQ0 francs à Ostanick. L'accusé as-
sure qu'un collier .de 65,000 francs, que M.
Peak lui a vendu à un taux raisonnable, lui
a été racheté par M. Brunswick pour 12.000
Irancs. •
Un honorable négociant, M. Bapst, a été
escroqué par l'Arménien de 150,000 fr. de
pierreries. Un autre a perdu 45,000 fr., un
autre 12,000..
Enfin, l'instruction a révélé un fait qui eût
conduit Markariantz en cour d'assises si, par
considération pour une honnête famille, l'af-
faire n'avait été étouftée. Il s'agissait d'un
détournement de mineure, une très riche hé-
ritière que 1 accusé voulait pour femme.
Ni M. le procureur de la République Cam-
penon dans son éloquent réquisitoire, ni Me
Portalès dans sa chaleureuse plaidoirie,
n'ont abordé cet ordre de faits. La discussion
a roulé exclusivement sur les chefs d'escro-
querie.
Ostanick der Markariantz est condamné à
ciuq ans de prison et 3,000 francs d'amende,
avec deux ans de contrainte par corps pour
le recouvrement de ces 3.000 ir. et des dépens.
PARIS
Le temps a été hier un peu plus froid et
plus sombre que ces jours derniers.
Cette circonstance nous rappelle le dicton
Selon les anciens se dit
Si le soleil clairement luit
A la Chandeleur, vous verrez
Qu'encore un hiver vous aurezd
Or, avant-hier, jour de la Chandeleur, le
soleil brillait sous un beau ciel.Nous verrons
si le proverbe a raison.
Le contraste qui existait entre les deux
hommes était frappant. Tous les deux -por-
taientla soutane, quoique l'un fût trop jeune
pour être ordonné, à moins de dispenses'ex-
traordinaires. Malgré son teint brun de cam-
pagnard, sa figure douce et mélancolique
avait un sourire d'adolescent. L'autre, âgé
de cinquante ans à peu près, portait une
longue barbe déjà grise; son front chauve,
qui avait toujours dû être élevé, ses yeux
couverts, ses pommettes saillantes dénotaient
Le roi reconnut du premier coup d'œil
l'ami de Vanina, celui que la jeune allé ap-
pelait son frère, en gardant de lui un si doux
souvenir. Aussi s'occupait-il fort peu de son
compagnon d'ambassade.
Les deux prêtres s'étaient inclinés à la vue
du "roi, qui les invitait doucement à s'appro-
cher et $ -s'asseoir; mais ils voulurent rester
debout en signe de respect.
Théodore les interrogea lui-même.
C'est monseigneur de Marianna qui vous
envoie? demanda-t-il.
Oui, sire.
\rr- Et quelles sont ses propositions?
Jïéias! sire, vous êtes le maître; ses pro-
positions sont celles des vaincus. Mais mon-
seigneur espère, que votre générosité sera
égale à votre bravoure, et se remet entre les
La voix du prêtre, incisive, brève, contras-
tait avec rhurnilité de ses paroles. Théodore
contraste mu
Par décret, le -nombre des membres du
conseil de préfecture de la Seine, y compris
le président est porté de sept à huit.
M. Santal du Fay, ancien auditeur du con-
seil d'Etat, est nommé conseiller de préfec-
ture de la Seine (remploi rétabli).
M. Langlois, sous-préfet de Rambouillet,
est nommé conseiller de préfecture de la
Seine, en remplacement de M. Rauter, ap-
pelé à d'autres fonctions.
M.^aisset-Schneider, secrétaire général de
Seine-et-Marne, est nommé sous-préfet de
Rambouillet.
M. Delacour, attaché au cabinet du minis-
tre de l'intérieur, est nommé secrétaire gé-
néral de Seine-et-Marne.
M. Léon Renault, préfet de police, est nom-
mé conseiller d'État enservice extraordinaire.
Vers quatre heures, hier, un incendie s'est
déclaré dans un magasin de boissellerie, rue
Beaubourg. Le feu a pris naissance dans l'a-
telier, en un instant, les flammes ont tout
envahi et ce n'est qu'au bout de deuxheures
de travail qu'on s'en est rendu maître.
Les pertes sont évaJ.uée5è.enYironl0,0Q0 fr.
Tout était assuré.
̃ Un nouvel éboulement s'est produit hier
matin à quatre heures dans le tunnelMénil-
montant.. •
Les trains de marchandises ne circulent
plus,'et les trains de voyageurs s'arrêtent
l'un à la gare de Charonne, l'autre à celle
de Mémlmontant.
Plusieurs équipes de travailleurs sont en
train de s'occuper des réparations.
Une scène bien douloureuse s'est passée
hier chez un pâtissierde la rue Notre-Dame-
Une darne venait d'y entrer avec sa fille,
âgée de seize ans. Tout à coup cette demoi-
selle, qui venait de goûter à un gâteau, jeta
un cri, porta la main à son cceur et tomba
morte sur le payquet.
On s'empressa autour d'elle, et on courut
chercher un médecin.
La mère s'était évanouie. La jeune fille
avait succombé à la rupture d'un anévrisme.
On transportu le corps de la jeune fille à
son domicile, rue des Martyrsj
Plusieurs vols avec effraction ont été com-
mis ces jours derniers dans le XVIII0 arron-
dissement, par un audacieux malfaiteur qui
pénètre dans les appartements dont il sait les
locataires absents.
Agissant avec une grande prudence, il ne
dérobe que les montres et bijoux, et n'em-
porte jamais d'objets volumineux, de sorte
qu'il passe devant les concierges, sans éveil-
leur les soupçons.
Il est activement recherché.
Un concierge de la rue de l'Oureq avait
voulu composer une sorte de boisson, au
moyen dè pommes et d'autres fruits secs.
Il avait placé le tout dans une fontaine
remplie d'eau.
Malheureusement, il avait oublié que la
fontaine avait un tuyau en plomb.
Or le liquide fortement acidulé décomposa
le métal, et la première fois que la famille
du concierge fit usage de la boisson, les en-
fants ressentirent de violentes coliques. Il
fallut appeler le médecin, qui constata la
présence du plonb décomposé par les fruits
en fermentation.
Le médecin espère que cette imprudence
n'aura pas de suite fâcheuse.
Les gardiens de la paix, de service rue de
Rambuteau, ont remarqué hier un individu
se sauvant à toutes jambes, et ayant sur la
tête une bourriche d'huîtres.
Se doutant, sur la mine suspecte du bon-
homme, qu'il venait de commettre un vol,
ils se mirent à sa poursuite.
Le voleur, embarrassé par la bourriche, la
jeta par terre. Mais les cris au voleur! re-
tentirent. L'individu fut arrêté par les pas-
sants. Chez le commissaire de police, il avoua
avoir dérobé la bourriche chez le traiteur,
au coin de la rue Beaubourg.
d'un orgueil qui s'abaisse malgré lui. Il fut
plein de courtoisie et de grandeur.
Je serai trop heureux, dit-il, de me ren-
dre agréable à monseigneur, si ses désirs
s'accordent avec les intérêts de la patrie.
Le faubourg est prêt à déposer les ar-
mes, les deux séminaires à ouvrir leurs por-
tes, et les barrières de Terra-Nuova à s'ou-
vrir, si votre majesté s'engage à laisser mon-
seigneur rentrer à l'év,êché sans conditions,
qui seraient humiliantes pour lui, ignomi-
nieuses pour l'Eglise.
Je respecte l'Eglise, et je crois à la pa-
role de monseigneur, répondit le roi, mais,
je dois ceux qui partagent mes dangers une
garantie que je ne réclamerais pas pour moi,
seul. Pouvez-vous me l'offrir?
Le prêtre eut un sourire qui donna à se
physionomie quelque chose de cruel.
Nous resterons, dit-il, les prisonniers
de votre majesté qui demandera, si cela ue
suffit pas, d'autres otages.
Dominique n'avait pas dit un mot. Il re-
gardait, avec la curiosité de son âge, cet étran-
ger qui semblait tenir dans sa main les des-
tinées de sa patrie. Et chaque fois que le re-
gard profond et doux de Théodore tombait
sur lui avec un sourire, il se sentait comme
entraîné.
Tous les deux, reprit le roi, vous me ré-
pondez de l'engagement pris par mousei-'
gneur de Marianna?
Les deux prêtres firent le serment,
Donner aux lecteurs du Petit Journal la
çcène capitale du drame en ypgne, Us Deux
Orphelines, ainsi que les auteurs l'ont écrite
et comme elle est jouée tous les soirs au
théâtre de la Porte-Saint-Martin;
Compléter ce texte par une composition
émouvante, reproduisant avec fidélité les
décors, les costumes, les attitudes des per-
sonnage,
Tel a été le programme suivi de point en
point par la direction du Journal iïjsastrçi
pour son numéro qui paraît samedi.
Les éditeurs des Deux Orphelines, MM. Mi-
phel Lévy frères ont gracieusement acecordé
cette primeur au Journal lïïaistré, qui
publiera, en outre, dans le même numéro,
un magnifique portrait de Livingstone, de
nombreux dessins de Bertall, Henri Meyer,
Louis Houssot et les illustrations de la Ce¿'-
Iule n° J?JU£ 7. PB PB NUMÉRO
Ce soir, au Théâtre-Italien, première représenta-1
tion des Asluzie Femmiriile, opéra de Cimarosa in-
connu À Paris.
X On annonce comme imminent un changement
de direction dans un de nos plus importants théâtres.
X Aujourd'hui, à l'Odéon, AtJtalie. avec l'oratorio
complet de Mendelssohn cent,,cinquante exécutants
sous la direction de M. Colonne. On finira par Mon-
sieur de Pourccaugnac. avec la musique de Lulli et
la Course des Apothicaires.
X Aujourd'hui, à huit heures et demie, dans le3
salons d'Erard, séance donnée au profit des Alsa-
ciens-Lorrains, par M. et Mme Lacombe. Outre les
organisateurs de cette fète patriotique, on y enten-
dra MM. Hayet, de l'Opéra; Maurm. Chevillard,
MUj Savreux, et deux de nos meilleures sociétés
chorales.
X La presse a unanimement ratifié le jugement
porté par le public à la première représentation des
Detix Orphehnes. Le drame si intéressant et si bien
fait de MM. D'Ennery et Cormon n'a soulevé au-
cune critique, et l'invention et l'habileté des deux
auteurs ont été appréciées à leur juste valeur.
Quant au théâtre de la Porte-Saint-Martin, le ré-
sultat le plus sérieux pour lui est celui-ci le bu-
reau de location qui, jusqu'à ce jeur, était reste
quelque peu délaissé, est maintenant assailli du ma-
tin au soir.
X Les répétitions de l'ouvrage de M. Charles Wv"
mond à l'Odéon, sont en moment arrêtées par une
1 indisposition de Mlle Léonide Leblanc.
X Ce soir concert très intéressant de M. Daubé,
à la salle Perz. M, Obin chantera la scène de Ca-
ron, de l'Alerte, de Lulli, et le grand air du Comte
Ory. CHARLES BARCOUBS.
LES DRAMES DE LA JALOUSIE
Le nommé François, demeurant rue de
Charenton, ouvrier menuisier, gagnait lar-
gement sa vie. Il aimait quelque peu à
llavait fait connaissance avec une jeune
femme ilya huit mois environ. Depuis assez
longtemps il lui avait promis qu'il la ferait
sortir de la maison où elle servait et qu 3,lf
iraient demeurer ensemble dans un logement
gu'il louerait. Mais il remettait de jour en
jour l'exécution de cette promesse. En outre,
depuis quelque temps, ses visites devenaient
Les moqueriesde quelques amies augmen-
tèrent encore l'irritation que ressentait la
jeune femme. Lundi, sur une lettre qu'il re-
çut d'elf e, Francois vint chez la jeune femme,
mais c'était pour lui dire que tout était fini.
Elle reçut cet aveu avecbeaucoup de calme,
le retint même chez elle pendant longtemps,
puis on se quitta en assez bons termes.
Mais vers minuit, on trouva Françms
couché boulevard de l'Hôpital, en proie a
de violents vomissements et à d horrible.
Transporté à la pharmacie Bélin rue
Ca.mpo-Forrnio, il y reçut les premiers soins,
Il a déclaré qu'il croyait avoir été empoi-
sonné par sa maître^Se.
Pendant qu'on le transportait à 1 hôpital dé
la Pitié, le commissaire de police delaSaxper
trière arrêta la jeune femme.
de vous, messieurs, pour cette mission qui
comble mes vœux, d'autant plus que moi-
même, je me suis chargé d'une autre tout
à fait intime pour monsieur Dominique Vit-
tolo. Sa présence ici va m'éviter des recher-
Le jeune homme fit un mouvement de .sur.
prise sans oser questionner. v
J'ai une lettre pour vous, reprit lfteo-
dore en souriant.
Pour moi? votre majesté se trompe sans
:N'avez'vous pas à Corte une amie; une
Oui, murmura Dominique en pâlissant,
Elle se nomme, si je ne me trompe, V a,?
Cette fois le jeune homme fut oblige 09
s'appuyer contre un siège pour rester
on l'entendit à peine répondre ̃̃̃
Oui, sira.
'Ses lèvres blêmissaient et tremblaient.
Elle a chargé, reprit Théodore, mon ne-<
veu, Frédéric de Lewen, d'une lettre pour
vous, bien certaine que nous entrerions dans
Bastia. Mais mon neveu, étant commandant
de l'escadre, a craint de ne pouvoir pénétrer
dans'la ville, et je me suis charge pour lui
de la mission de Mlle d'Orezza.
En disant ces mots, le roi prit son porte-
feuille, et chercha la lettre qu'il présenta a
Dominique.
Celui-ci tendit sa main tremblante-, il était
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