Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-02-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 07 février 1874 07 février 1874
Description : 1874/02/07 (Numéro 4061). 1874/02/07 (Numéro 4061).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5920963
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
et
AParis.ruedeIafàvette,61
Ms^nnements Paris
TROIS 5 FR.
SK3I0IS 9m.
csA« 13 ra.
QUOTIDIEN
Abonnements Départ..
trois mois. Srs.
secmois 12 m.
tîTAM. 24 rR..
Samedi 7. Février 1874
VENDREDI 6 FÉVRIER 1874
EN ANGLETERRE
Au directeur du- PETIT Journal
Greernvich, mardi.
Tandis que chez nous les élections gé-
nérales ont lieu le même jour dan» toute
la France, elles sont ici échelonnées d'une
façon assez irrégulière et sans aucun esprit
de, méthode et de système. Et la période
électorale dure environ trois semaines.
Dans la métropole, ¿'est la circonscrip-
tion de Greenwich qui ouvre 'aujourd'hui
la marche; le sort de M. Gladstone va se
décider le scrutin secret, (ballot poil) ou-
vert ce matin à 8 heures,* va se fermer à
4 heures, temps notoirement insnffisant,
et je ne doute pas que beaucoup d'électeurs
ne soient d'ans l'impossibilité de voter.
Aussi l'animation est-elle extrême dans
toutes les rues, et surtout aux abords des
lieux de vote; chaque parti arbore ses
couleurs les conservateurs portent le
ruban rouge, les libéraux le ruban bleu
hier, M.. Gladstone portait une cravate
de cette nuance, les radicaux, le ruban
vert. Les indécis entre le libéralisme et le
radicalisme, ceux qui ménagent la chèvre
et le chou,- ont combiné ces deux nuances.
Tous les gamins, les roughs, comme on
dit ici; les voyous, ne sont ni les
moins ardents, ni les moins bruyants, ni
les moins enrubannés: Ceux qui n'onj; pas
assez d'argent pour acheter'du ruban por-
tent des couleurs en papier.
Des rixes s'engagent ça et là; les œufs
pourries et la farine sont lancés, par les
belligérants.
Tout à l'heure, dans. un public-house
de Woohvich, où ie m'étais installé pour
vous écrire, une invasion subite des roughs
et le bris des fenêtres de la petite salle
réservée où je me tenais, m'ont engagé à
déguerpir, et le propriétaire s'est em-
pressé de fermer sa boutique..
La plupart des commerçants l'imitent.
Je reprends le train qui, en trois minu-
tes, me conduit à Greenwich.
Ici, encore, toutes les boutiques se fer-
ment à l'exception des public-houses. •
Je rencontre les voitures des candidats
qui vont de station de vote en station de
vote réchauffer le zèle de leurs partisans,
à l'exception du premier ministre qui
n'a pas paru. Les acctamàtions des uns
et les huées des autres, les accompagnent
dans cette tournée, et voilà que tout à
coup mon chapèau reçoit une décharge
inattendue destinée à M. Baster Langley,
candidat radical et fédéraliste, qui mar-
che de concert avec M. Gladslone dans le
conflit électoral.
Feuilleton dn 7 Février 1874
[64] DEUXIÈME PARTIE
̃ ÎLès .de- et
Toutefois il se remit presque aussitôt.
Soit, dit-il à voix haute soit! et puis-
que tu veux rester, cause avec madame,
Mais dès que Rigolet se sera réveillé, et
qu'il aura pu te fournir les renseignements,
tu viendras me rejoindre à la gare du Nord.
Comptez sur moi! dit Mulot.
Et Buvard partit»
Une lois seul avec Gërornée, Mulot alla,
faire un tour auprès dulit pour s'assurerqua
le cocher n'avâit pas envie de se réveiller,
uis il revint vers la femme qui l'observait
depuis un instant, avec une Profonde atten-
tion, et se plaça en face d'elle le visage sou-
̃̃
Je ramasse en riant mon chapeau, cou-
vert d'un mélange gluant, de blanc et de
jaune d'œuf, et je tire mon mouchoir
pour l'essayer, quand le jéune homme
qui avait lance l'œuf, s'approche et` s'ex-
cuse, en regrettant de n'avoir pas 'atteint
le candidat, et me prenant mon couvre-
chef, se" 'met à l'essuyer tant bien que mal
avec un des pans de sa redingote, en me
disant.. u Y ara very son'y, sir; veru sorry
indeedf y (Je .su.is désolé, monsieur, trés dé-
solé, en vérité)! »
Ce pauvre diable qui manifestait si
énergiquement ses sentiments conserva-
teurs, était couvert presque de haillons et
portait un chapeau troué, et
la semelle bâillait tristement. 'Que diable
ce conservateur zélé pouvait-il avoir à
conserver!
Pour lui prouver que je ne lui garde pas
rancune de son oeuf, je lui donne un six-
pence (douze sous) et je îinis par trouver
le tap-room (salle réservée) d'une taverne,
où je puisse tirer de ma poche mon porte-
feuille, rouvrir mon encrier portatif, et
écrire en hâte cette lettre.
Taudis que M. Gladstone est- sur la sel-
lette devant ses électeurs .quelques
mots sur le système représentatif anglais.
Il. n'y a pas, comme chez nous, unifor-
mité de représentation.- -̃
On compte trois corps électoraux les
bourgs ou cités (boroughsj les comtes eu
campagnes (c-miities) et les universités.
Cnaqu'e-bôùrg, jouissant" de: la franchise
électorale, de même qu& chaque comité,
nomme un, deux ou trois représentants.
Mais, tout cala, en dépit des deux réfor-
mes de 1832,'et de 1867, est encore très ar-
bitraire, et présente les. plus singulières
anomalies. -•̃̃•'
.Tel bourg de 3,000 habitants nomme
son député, tandis que ̃certaines villes- de
de 30 habitants'ne'sont pas repré-
sentées, et que des cités de. ou 500
milles .habitants, comme Birmingham, Li-
verpool et Manchester, que.trois re-
présentants..
Certaines circonscriptions .comptent
1.200 électeurs; certaines autres, 40 ou
Les. limites des bourgs ne sont pas
moins arbitrairement fixées, et comme
les conditions du droit politique ne sont
pas les mêmes dans les bourgs et dans les
campagnes, il en résulte d'étranges -iné-
galités..
Si vous demeurez en deçà de telle haie
ou de tel tossé, vous êtes électeur au delà
vous cessez de l'étre.
Dans les campagnes, est électeur qui-
conque possède soit comme propriétaire
absolu (freeholder), soit comme bailleur
emphy.théo tique, pour soixante ans au
moins d'une propriété rapportantau moins
5 livres par an (125 fr.), pourvu que la
jouissance remonte, dans le premier cas,
à six mois, et dans le second à un au, avant
Bh bien! ma belle Irma, lui dit-il alors
d'un ton enjoué, est-ce qu'bn ne reconnaît
plus bes amis, maintenant?
Géromée passa à plusieurs reprises sa
main sur ses yenx, et finit par presser son
front comme si elle eût voulu rappeler ses
souvenirs..
Puis son regard davint ardent et fixe, ot
tout à coup un cri inarticulé s'échappa de sa
bouche.
Le Polonais! dit-elle d'une voix eflarée.
Lui-même, répondit Mulot en s'incli-
nant la Pologne était à la mode dans ce
temps-là, et c'est de ce nom que l'on me sa^
luait dans le monde.
Oh je ne t'aurais pas reconnu. reprit
Géromée, après un silence.
Dam! il y a quelques dix ans de cela.
C'est vrai!
Moi, j'en avais trente-cinq. et toi, jb ne
sais plus.
Est.-ce qu'on a un âge, quand on est
jeune?.
Et puis, tu étais belle, spirituelle, vive,
et tu dansais. Ah ceux; qui n'ont pas vu ça,
n'ont rien vu.
Géromée eut un amer sourire.
Oui! dit-elle. oui! comme tout. cela,
est loin de nous, et qui dirait, en me re
voyant ici.dans ce galetas, avec cet ivro-
gne qui dort qui dirait.
La vie a des hauts et des bas, et-qui.gait!
Quoi!
Qa peut revenir.. J
le 31 juillet de l'année ou a lieu l'élection.
La majorité électorale est de vingt est
un ans. Les incapacités comprennent seu-
lement la condamnation pour crimes, la
possession d'un emploi de magistrat de
police, la situation d'indigent recevant
des secours de la paroisse, la qualité de
pair du royaume.
Les délits électoraux enlèvent aussi aux
condamnés pour ces faits le droit de vote.
Les agents électorauxsalariés'd'un can-
didat quelconque sont également exclus.
A l'inverse de la loi française, les faillis
ne perdent pas leurs droits.
Dans les ville, est électeur 10 quicon
que tientà loyer une maison, quelque soit
le prix de location, c'est le household suf-
(rage, et paye la taxe des pauvres, ou
même .une partie isolée de maison. La du-
rée du séjour est de un an, avant le 31
juillet; ̃̃̃;
2° Tout locataire quelconque, payant un
loyer de 10 livres (250 fr.)par.an.
Enfin les universités nomment parmi
leurs membres un. représentant. Oxford
et Cambridge en nomment deux..
de prendre une part quelconque à la poli-
mêmes aux réunions élec-
torales des citoyens.
Comme vous le voyez, dans les bourgs,
le vote^st bien près de l'universalité et
le jour prochain où les habitantsdes j
campagnes seront'àssimilés aux habitants
des villes, et où le droit de vote ne s'atta-
I chera plus à l'habitation ( household )
mais à Ja qualité de citoyen (manhood) ce
sera tout à fait le suffrage universel.
Le irfanhood suffrage est, depuis un Jn,
le grand cri des masses, et j'ai assisté
l'année dernière à des démonstrations
monstres en sa faveur. A Neweasile, en
avril dernier, il y avait 230 mille mani-
bannière et musique en
tête, sans tumulte et sans dssordre.
C'est le manhood suffrage qui devait.être
cette année, le cri de guerre des libéraux;
mais M. Gladstone a reculé au dernier
moment, et je crains' bien que sa réserve
ne lui serve pas à grand'chose. Il n'est ja-
mais, habile de nager entre deux eaux.
'•̃̃ B- LOULÉ.
Deux heures du matin.
J'ai attendu depuis près de dix heures
le dépouillement du scrutin. Toutes les
rues sont aussi pleines de monde que dans
le jour Enfin, l'officier rapporteur (retur-
ning oj'ficer), ctui dirige les élections et le
recensement des votes, vient d'aflicher le
résultat, il y a un quart d'heure. Le dis-
tillateur Boord, conservateur, est élu par
6,193 voix M. Gladstone, le chef du gou-
vernement, est également élu, mais avec
5,968 voix.
C'est un échec grave pour le ministère.
Dès a présent je considère la cause des
libéraux comme perdue Jusqu'à cette
heure, sur 247 élections connues, il y a
127 conservateurs et 110 libéraux.
Allons donc
-Tues jeune encore; je parie que tu n'as
pas trente. aus; et si le coiffeur passait la
main dans ces cheveux qui sont toujours
noirs, si on jetait un cachemire sur ses épau-
les et une robe de faille autour de cette taille,
Irma, il y aurait encore de beaux jours pour
la France, et j'en sais plus d'une qui crève-
rait de jalousie.
En écoutant parler Mulot, l'œil de Géromée
s'était animé sa taille s'était redressée, et
d'un geste inêlé de fièvre et de coquetterie, J
elle avait dénoué ses cheveux qui se répau-.ï
dirent en flots noirs sur ses épaules.
Toutefois, un sentiment dominait cette-
transformation, e:. ses dents grinçaient, et
ses doigts s'accrochaient avec violence sur la
manche de sa robe.
Oh si c'était possible murmuyà-t-ellé
d'un accent nerveux.
Eh pourquoi pas?
Une heure une heure- seulement.
Je gage que tu danserais encore
Geroniée. frappa- énergiquemenl sur la
Non! dit-elle, à voix rauque et presque
sauvage.1.. non mais je .me ven,erais
De qui
Do la misérable à qui je dois tous ma s
'malheurs,
Et qui est celle-là?
Hélaïse
Les résultats ultérieurs ne
pas ce résultat. Et M. Disraéli -dont le-
lection n'aura lieu que dans douze
va t-rès-csi-trxinement remplacer Gladstone
comme premier ministre!
DU PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Ainsi que nous l'avions prévu, le
officiel publie le texte du discours
par le maréchal da en ré-
panse à
du tribunal de commerce de Fans.
Les déclarations du présidontde la Repu-
sont un
elles. forment pour certitude
et engagement..
» dit mais nos actes seront de nature à
ces paroles sont dignes elle
en mettant un terme aux polémiquer
journaux qui le 20
bre. de faiie croire. que la présidence de la
République .n'est qu'un,
Lé maréchal de Mao-Mahou. a saisi
s'ion oui lui
role et de faire connaître lui-même ses il'
Sons et ses idées, lesquelles. traduites
la tribune de l'Assemblée
organes du ministère, ne
encore assez claires.
Nous sommes fixés le
le Septennat est
Le5 déclarations da maréchal de
serontaccueillies
qui se sentira soulagé et rassuré.
Voici le texte du discours dU. maréchal de.
Mac-Mahon:
«Je connaissais, déjà les souffrances quf
affectent certaines branches du commerce
pharisien et l'énergie qu'il met à les supporter.
»'G-s souflrauces, monsieur le président
proviennent, comme vous le llites avec rai-
soh de Cluses -diverses dont la-plupart
échappent à l'action de radmmisxratiorv,
mais elles n'en sont pas moins l'objet des
^éoccupatious constantes/de mon goûter.
1 nement. Il fera tous ses efforts pour les allé-
ger ef se souvenant, suivant un dicton pari-
sien, que la prospérité de l'industrie du h^
timent est un des plus sûrs indices de la
prospérité générale, il va reprendre, dans la
mesure des ressources dont il dispose, ibs
travaux interrompus de la capitale.
» Je suis heureux d'avoir a mes côtes^M. 18
préfet de la Seine, qui pourra vous tout
Dans peu de jours, une
tante sera entreprise a quelques pas de g|
palais; ce sont les grands ponts qui doivent
être jetés sur les bras du fleuve pour formM
le prolongement du boulevard baint-^er
» Un autre travail vivement sollicité par
de grands' industriels, pourra, 3e l'espère;
_être commencé bientôt je -veux^ parlai dea
deux gares de Grenelle et de Gentilly, et du
chemm de fer de grande ceinture dans la
banlieue de Paris. En outre, le gouverne
Héloïse, la lemme de chambre de Mlle
Mulot s'attendait si peu à ce quece nom^
présentât dans la conversation, quil se leva
d'ùn bond presque épouyanté!
à frissonner et baissa le front comme sous 19
poids d'un souvenir terrible que MOLOi. v«
Cette malheureuse avait eu une existence
me' nt leur contingent de victimes.
r ma avait été une de ces victimes.
•r u reste, dans les premiers, temps, e-e
n'e' S ni regrets ni remords, et même on t>eat
lïtt ecLu'eul se trouva heureuse
AParis.ruedeIafàvette,61
Ms^nnements Paris
TROIS 5 FR.
SK3I0IS 9m.
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QUOTIDIEN
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trois mois. Srs.
secmois 12 m.
tîTAM. 24 rR..
Samedi 7. Février 1874
VENDREDI 6 FÉVRIER 1874
EN ANGLETERRE
Au directeur du- PETIT Journal
Greernvich, mardi.
Tandis que chez nous les élections gé-
nérales ont lieu le même jour dan» toute
la France, elles sont ici échelonnées d'une
façon assez irrégulière et sans aucun esprit
de, méthode et de système. Et la période
électorale dure environ trois semaines.
Dans la métropole, ¿'est la circonscrip-
tion de Greenwich qui ouvre 'aujourd'hui
la marche; le sort de M. Gladstone va se
décider le scrutin secret, (ballot poil) ou-
vert ce matin à 8 heures,* va se fermer à
4 heures, temps notoirement insnffisant,
et je ne doute pas que beaucoup d'électeurs
ne soient d'ans l'impossibilité de voter.
Aussi l'animation est-elle extrême dans
toutes les rues, et surtout aux abords des
lieux de vote; chaque parti arbore ses
couleurs les conservateurs portent le
ruban rouge, les libéraux le ruban bleu
hier, M.. Gladstone portait une cravate
de cette nuance, les radicaux, le ruban
vert. Les indécis entre le libéralisme et le
radicalisme, ceux qui ménagent la chèvre
et le chou,- ont combiné ces deux nuances.
Tous les gamins, les roughs, comme on
dit ici; les voyous, ne sont ni les
moins ardents, ni les moins bruyants, ni
les moins enrubannés: Ceux qui n'onj; pas
assez d'argent pour acheter'du ruban por-
tent des couleurs en papier.
Des rixes s'engagent ça et là; les œufs
pourries et la farine sont lancés, par les
belligérants.
Tout à l'heure, dans. un public-house
de Woohvich, où ie m'étais installé pour
vous écrire, une invasion subite des roughs
et le bris des fenêtres de la petite salle
réservée où je me tenais, m'ont engagé à
déguerpir, et le propriétaire s'est em-
pressé de fermer sa boutique..
La plupart des commerçants l'imitent.
Je reprends le train qui, en trois minu-
tes, me conduit à Greenwich.
Ici, encore, toutes les boutiques se fer-
ment à l'exception des public-houses. •
Je rencontre les voitures des candidats
qui vont de station de vote en station de
vote réchauffer le zèle de leurs partisans,
à l'exception du premier ministre qui
n'a pas paru. Les acctamàtions des uns
et les huées des autres, les accompagnent
dans cette tournée, et voilà que tout à
coup mon chapèau reçoit une décharge
inattendue destinée à M. Baster Langley,
candidat radical et fédéraliste, qui mar-
che de concert avec M. Gladslone dans le
conflit électoral.
Feuilleton dn 7 Février 1874
[64] DEUXIÈME PARTIE
̃ ÎLès .de- et
Toutefois il se remit presque aussitôt.
Soit, dit-il à voix haute soit! et puis-
que tu veux rester, cause avec madame,
Mais dès que Rigolet se sera réveillé, et
qu'il aura pu te fournir les renseignements,
tu viendras me rejoindre à la gare du Nord.
Comptez sur moi! dit Mulot.
Et Buvard partit»
Une lois seul avec Gërornée, Mulot alla,
faire un tour auprès dulit pour s'assurerqua
le cocher n'avâit pas envie de se réveiller,
uis il revint vers la femme qui l'observait
depuis un instant, avec une Profonde atten-
tion, et se plaça en face d'elle le visage sou-
̃̃
Je ramasse en riant mon chapeau, cou-
vert d'un mélange gluant, de blanc et de
jaune d'œuf, et je tire mon mouchoir
pour l'essayer, quand le jéune homme
qui avait lance l'œuf, s'approche et` s'ex-
cuse, en regrettant de n'avoir pas 'atteint
le candidat, et me prenant mon couvre-
chef, se" 'met à l'essuyer tant bien que mal
avec un des pans de sa redingote, en me
disant.. u Y ara very son'y, sir; veru sorry
indeedf y (Je .su.is désolé, monsieur, trés dé-
solé, en vérité)! »
Ce pauvre diable qui manifestait si
énergiquement ses sentiments conserva-
teurs, était couvert presque de haillons et
portait un chapeau troué, et
la semelle bâillait tristement. 'Que diable
ce conservateur zélé pouvait-il avoir à
conserver!
Pour lui prouver que je ne lui garde pas
rancune de son oeuf, je lui donne un six-
pence (douze sous) et je îinis par trouver
le tap-room (salle réservée) d'une taverne,
où je puisse tirer de ma poche mon porte-
feuille, rouvrir mon encrier portatif, et
écrire en hâte cette lettre.
Taudis que M. Gladstone est- sur la sel-
lette devant ses électeurs .quelques
mots sur le système représentatif anglais.
Il. n'y a pas, comme chez nous, unifor-
mité de représentation.- -̃
On compte trois corps électoraux les
bourgs ou cités (boroughsj les comtes eu
campagnes (c-miities) et les universités.
Cnaqu'e-bôùrg, jouissant" de: la franchise
électorale, de même qu& chaque comité,
nomme un, deux ou trois représentants.
Mais, tout cala, en dépit des deux réfor-
mes de 1832,'et de 1867, est encore très ar-
bitraire, et présente les. plus singulières
anomalies. -•̃̃•'
.Tel bourg de 3,000 habitants nomme
son député, tandis que ̃certaines villes- de
de 30 habitants'ne'sont pas repré-
sentées, et que des cités de. ou 500
milles .habitants, comme Birmingham, Li-
verpool et Manchester, que.trois re-
présentants..
Certaines circonscriptions .comptent
1.200 électeurs; certaines autres, 40 ou
Les. limites des bourgs ne sont pas
moins arbitrairement fixées, et comme
les conditions du droit politique ne sont
pas les mêmes dans les bourgs et dans les
campagnes, il en résulte d'étranges -iné-
galités..
Si vous demeurez en deçà de telle haie
ou de tel tossé, vous êtes électeur au delà
vous cessez de l'étre.
Dans les campagnes, est électeur qui-
conque possède soit comme propriétaire
absolu (freeholder), soit comme bailleur
emphy.théo tique, pour soixante ans au
moins d'une propriété rapportantau moins
5 livres par an (125 fr.), pourvu que la
jouissance remonte, dans le premier cas,
à six mois, et dans le second à un au, avant
Bh bien! ma belle Irma, lui dit-il alors
d'un ton enjoué, est-ce qu'bn ne reconnaît
plus bes amis, maintenant?
Géromée passa à plusieurs reprises sa
main sur ses yenx, et finit par presser son
front comme si elle eût voulu rappeler ses
souvenirs..
Puis son regard davint ardent et fixe, ot
tout à coup un cri inarticulé s'échappa de sa
bouche.
Le Polonais! dit-elle d'une voix eflarée.
Lui-même, répondit Mulot en s'incli-
nant la Pologne était à la mode dans ce
temps-là, et c'est de ce nom que l'on me sa^
luait dans le monde.
Oh je ne t'aurais pas reconnu. reprit
Géromée, après un silence.
Dam! il y a quelques dix ans de cela.
C'est vrai!
Moi, j'en avais trente-cinq. et toi, jb ne
sais plus.
Est.-ce qu'on a un âge, quand on est
jeune?.
Et puis, tu étais belle, spirituelle, vive,
et tu dansais. Ah ceux; qui n'ont pas vu ça,
n'ont rien vu.
Géromée eut un amer sourire.
Oui! dit-elle. oui! comme tout. cela,
est loin de nous, et qui dirait, en me re
voyant ici.dans ce galetas, avec cet ivro-
gne qui dort qui dirait.
La vie a des hauts et des bas, et-qui.gait!
Quoi!
Qa peut revenir.. J
le 31 juillet de l'année ou a lieu l'élection.
La majorité électorale est de vingt est
un ans. Les incapacités comprennent seu-
lement la condamnation pour crimes, la
possession d'un emploi de magistrat de
police, la situation d'indigent recevant
des secours de la paroisse, la qualité de
pair du royaume.
Les délits électoraux enlèvent aussi aux
condamnés pour ces faits le droit de vote.
Les agents électorauxsalariés'd'un can-
didat quelconque sont également exclus.
A l'inverse de la loi française, les faillis
ne perdent pas leurs droits.
Dans les ville, est électeur 10 quicon
que tientà loyer une maison, quelque soit
le prix de location, c'est le household suf-
(rage, et paye la taxe des pauvres, ou
même .une partie isolée de maison. La du-
rée du séjour est de un an, avant le 31
juillet; ̃̃̃;
2° Tout locataire quelconque, payant un
loyer de 10 livres (250 fr.)par.an.
Enfin les universités nomment parmi
leurs membres un. représentant. Oxford
et Cambridge en nomment deux..
de prendre une part quelconque à la poli-
mêmes aux réunions élec-
torales des citoyens.
Comme vous le voyez, dans les bourgs,
le vote^st bien près de l'universalité et
le jour prochain où les habitantsdes j
campagnes seront'àssimilés aux habitants
des villes, et où le droit de vote ne s'atta-
I chera plus à l'habitation ( household )
mais à Ja qualité de citoyen (manhood) ce
sera tout à fait le suffrage universel.
Le irfanhood suffrage est, depuis un Jn,
le grand cri des masses, et j'ai assisté
l'année dernière à des démonstrations
monstres en sa faveur. A Neweasile, en
avril dernier, il y avait 230 mille mani-
bannière et musique en
tête, sans tumulte et sans dssordre.
C'est le manhood suffrage qui devait.être
cette année, le cri de guerre des libéraux;
mais M. Gladstone a reculé au dernier
moment, et je crains' bien que sa réserve
ne lui serve pas à grand'chose. Il n'est ja-
mais, habile de nager entre deux eaux.
'•̃̃ B- LOULÉ.
Deux heures du matin.
J'ai attendu depuis près de dix heures
le dépouillement du scrutin. Toutes les
rues sont aussi pleines de monde que dans
le jour Enfin, l'officier rapporteur (retur-
ning oj'ficer), ctui dirige les élections et le
recensement des votes, vient d'aflicher le
résultat, il y a un quart d'heure. Le dis-
tillateur Boord, conservateur, est élu par
6,193 voix M. Gladstone, le chef du gou-
vernement, est également élu, mais avec
5,968 voix.
C'est un échec grave pour le ministère.
Dès a présent je considère la cause des
libéraux comme perdue Jusqu'à cette
heure, sur 247 élections connues, il y a
127 conservateurs et 110 libéraux.
Allons donc
-Tues jeune encore; je parie que tu n'as
pas trente. aus; et si le coiffeur passait la
main dans ces cheveux qui sont toujours
noirs, si on jetait un cachemire sur ses épau-
les et une robe de faille autour de cette taille,
Irma, il y aurait encore de beaux jours pour
la France, et j'en sais plus d'une qui crève-
rait de jalousie.
En écoutant parler Mulot, l'œil de Géromée
s'était animé sa taille s'était redressée, et
d'un geste inêlé de fièvre et de coquetterie, J
elle avait dénoué ses cheveux qui se répau-.ï
dirent en flots noirs sur ses épaules.
Toutefois, un sentiment dominait cette-
transformation, e:. ses dents grinçaient, et
ses doigts s'accrochaient avec violence sur la
manche de sa robe.
Oh si c'était possible murmuyà-t-ellé
d'un accent nerveux.
Eh pourquoi pas?
Une heure une heure- seulement.
Je gage que tu danserais encore
Geroniée. frappa- énergiquemenl sur la
Non! dit-elle, à voix rauque et presque
sauvage.1.. non mais je .me ven,erais
De qui
Do la misérable à qui je dois tous ma s
'malheurs,
Et qui est celle-là?
Hélaïse
Les résultats ultérieurs ne
pas ce résultat. Et M. Disraéli -dont le-
lection n'aura lieu que dans douze
va t-rès-csi-trxinement remplacer Gladstone
comme premier ministre!
DU PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Ainsi que nous l'avions prévu, le
officiel publie le texte du discours
par le maréchal da en ré-
panse à
du tribunal de commerce de Fans.
Les déclarations du présidontde la Repu-
sont un
elles. forment pour certitude
et engagement..
» dit mais nos actes seront de nature à
ces paroles sont dignes elle
en mettant un terme aux polémiquer
journaux qui le 20
bre. de faiie croire. que la présidence de la
République .n'est qu'un,
Lé maréchal de Mao-Mahou. a saisi
s'ion oui lui
role et de faire connaître lui-même ses il'
Sons et ses idées, lesquelles. traduites
la tribune de l'Assemblée
organes du ministère, ne
encore assez claires.
Nous sommes fixés le
le Septennat est
Le5 déclarations da maréchal de
serontaccueillies
qui se sentira soulagé et rassuré.
Voici le texte du discours dU. maréchal de.
Mac-Mahon:
«Je connaissais, déjà les souffrances quf
affectent certaines branches du commerce
pharisien et l'énergie qu'il met à les supporter.
»'G-s souflrauces, monsieur le président
proviennent, comme vous le llites avec rai-
soh de Cluses -diverses dont la-plupart
échappent à l'action de radmmisxratiorv,
mais elles n'en sont pas moins l'objet des
^éoccupatious constantes/de mon goûter.
1 nement. Il fera tous ses efforts pour les allé-
ger ef se souvenant, suivant un dicton pari-
sien, que la prospérité de l'industrie du h^
timent est un des plus sûrs indices de la
prospérité générale, il va reprendre, dans la
mesure des ressources dont il dispose, ibs
travaux interrompus de la capitale.
» Je suis heureux d'avoir a mes côtes^M. 18
préfet de la Seine, qui pourra vous tout
Dans peu de jours, une
tante sera entreprise a quelques pas de g|
palais; ce sont les grands ponts qui doivent
être jetés sur les bras du fleuve pour formM
le prolongement du boulevard baint-^er
» Un autre travail vivement sollicité par
de grands' industriels, pourra, 3e l'espère;
_être commencé bientôt je -veux^ parlai dea
deux gares de Grenelle et de Gentilly, et du
chemm de fer de grande ceinture dans la
banlieue de Paris. En outre, le gouverne
Héloïse, la lemme de chambre de Mlle
Mulot s'attendait si peu à ce quece nom^
présentât dans la conversation, quil se leva
d'ùn bond presque épouyanté!
à frissonner et baissa le front comme sous 19
poids d'un souvenir terrible que MOLOi. v«
Cette malheureuse avait eu une existence
me' nt leur contingent de victimes.
r ma avait été une de ces victimes.
•r u reste, dans les premiers, temps, e-e
n'e' S ni regrets ni remords, et même on t>eat
lïtt ecLu'eul se trouva heureuse
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