Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1874-01-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 31 janvier 1874 31 janvier 1874
Description : 1874/01/31 (Numéro 4054). 1874/01/31 (Numéro 4054).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k592089w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/07/2008
Le Petit Joïirnal
cocos, des bananes, aes ananas, des ligues et
desoranges. Comme légume, il y a des choux,
des carottes, des ciboules, des patates. La
nourriture est bonne, nous avons une cho-
pine de vin par jour, le café le matin, et
de la viande de bœuf ou du'porc frais pour
la soupe. Le pain est très bon et il est aussi
blanc qu'à Paris. Il vaut de dix à douze sous
le kilogramme. Les naturels du pays sont de
très beaux hommes; on ne peut pas voir les
femmes, car les hommes les enierment dans
leurs cases pour que nous ne les voyions pas.
Nous sommes distribués par communes, je
fais partie du troisième village, qui est la
troisième commune, oü je viens d'être nom-
'ïiié conseiller municipal pour représenter les
"̃k intérêts de la commune.. Nous sommes neuf
conseillers municipaux par commune, dont
trois nommés par le gouvernement, et les
f^jx autres par les déportés.
Autre extrait du déporté C,
Uro, 6 novembre 1873,
Je te recommande en venant me re-
joindre d'apporter quelques pommes de terre,
;vxin ou deux saucissons, quelques boîtes de
sardines à l'huile, quelques morceaux de
jambon et tout ce que tu pourras t'imagi-
ner pour te donner quelques douceurs.
N'oublie pas d'apporter des pelottes de fil
de diff érentes couleurs quoiqu'il y en ait,
mais ici c'est fort cher. Ce qu'il ne faut pas
oublier, c'est' d'apporter le plus de plumes
que tu pourras, car nous avons beaucoup de
femmes anglaises et américaines, elles sont
très coquettes, et tu pourras gagner de l'ar-
gent. D'après le gouverneur de l'île, nous
avons la faculté de travailler de notre état,
car il y a en construction plusieurs usines,
telles que raffineries de sucre, fonderies de
fer, de cuivre, quant au pays il est très joli
et fertile.
Autre du déporté T.
'̃" Ile des Pins, 16 novembre 1873.
Dans une dernière lettre, je te disais que
je m'étais associé avec l'ami L. et j'en suis
très satisfait. Dans quelque temps, si iiqs af-
faires marchent à peu près, nous achèterons
un cochon du prix de 15 à 20 fr. et une chè-
vre, car Lj est comme moi, il aime le lard.
Je vais t'expliquer quels sont nos arrange-
ments. Nous sommes trois, pour le travail
de la concession, le produit est à partager
ainsi qno les bénéfices. Le terrain que nous
avons actuellement, si on le laisse, appartien-
dra à M. L. mais aussitôt que les conces-
sions seront accordées, elles seront défri-
chées et ensemencées par tous au goût de
celui il. qui appartiendra l£ concession.
Autre du déportés.
Presqu'ile Ducos, 30 novembre 1873,
«•««̃••.».
J'ai du travail de ma partie plus que je aie
puis en faire. Voici pour vous en donner une
idée. Depuis notre arrivée, octobre,j'ai ga-
gné avec Jules, Isidore et P. mes associés,
neuf cents francs, après avoir en outre cons-
truit notre atelier et être allés chercher du
bois dans la forêt pour bâtir nos maisons. Il
nous est arrivé de gagner trente francs en
cinq heures de temps. Tu vois que nous ne
sommes pas à plaindre et qu'il y a de l'ar-
gent à gagner. Mais des neuf cents francs il
ne reste pas grand chose en caisse. Nous
avons été obligés d'acheter des outils, de la
vaisselle pour notre cuisine, etc., etc.
Autre du déporté L.
20 novembre 1873.
Je vends les œufs que me font mes
poules à raison de cinq sous la pièce, et le peu
d'argent que cela'me produit passe en achat
de graines, plantes et outils de première né-
cessité, et il ne m'en manque pas mal, je te
l'assure, dans ce pays où tout est à créer.
Aussi, malgré le désir que j'éprouve de t'en
envoyer, sachant combien tu dois en avoir
besoin, je me vois forcé d'attendre ma pre-
̃ mière récolte qui se fera dans trois mois.
Alors je t'adresserai, à tout hasard, un man-
dat sur la poste, dans chacune de mes lettres.
J'ai cru, à mon arrivée ici, que tout y était
hors de prix; il n'en est rien cependant, quoi
Feuilleton dm SI Janvier 1
LE ROI DE COR SE
ire Partie.-La Reine des Vagues
CHAPITRE XI
Où Vaaioa devient femme et patriote
Suite
Mais ce soir-là Vanina s'était mise au lit,
pour se soustraire aux banales consolations
et aux bavardages de sa nourrice. Elle ne
songeait pourtant guère au sommeil. Quand
Maria se fut retirée dan% sa petite chambre
qui était voisine, la pauvre entant donna un
libre cours à ses larmes elle avait besoin de
souffrir seule et à son aise.
La solitude ne lui rendit point le calme
agitée sur sa couche, elle se trouva mal à
l'aise, et se leva. Enveloppée dans un long
peignoir blanc, ses petits pieds nus dans de
légères sandales, elle ouvrit une fenêtre et
regardâ un instant le ciel étoilé qu'embras-
sait le sommet des monts.
Le calme de,la nature la rasséréna peu à
eu la nuit était tiède, l'air parfumé, le si-
lence absolu; il ne lui restait dans son aban-
don d'autre amour que ses fleurs et ses oi-
seaux, elle eut ie désir de les voir^
qu'il y ait certaines choses, fort chères. Les
égumes, par exemple, sont très chers, parce
qu'il n'y a personne dans la colonie pour en
faire pousser, ce qui fait parfaitement mon
aflaire. Les œufs coûtent 3 franc la douzaine,
les poules 5 fr. pièce et au delà; mais à nart
cela, un porc d'assez belle venue se payait,
il y a quelque temps, 10 fr., aujourd'hui ils
valent 30 tr. On peut avoir une vache laitière
pour 200 fr., ce que j'aurai à ton'arrivée,
ainsi qu'une belle chèvre avec son beau petit
cabrit pour ma belle chère petite fille Berthe.
Quant à la volaille, je veux la compter par
centaine dans ma basse cour; c'est ici un ex-
cellent produit. Le beurre se vend 2 fr. la li-
vre, la graisse de porc 1 fr. 25, et regarde
quel contraste: l'écheveau de fil vaut 35 cen-
times tâche d'en faire une provision lors-
que tu viendras, etc.
PARIS
La température a baissé hier et le temps a
été assez sombre. A deux heures le thermo-
mètre marquait sept degrés au-dessus de
zéro. Le soir le temps s'est radouci.
Par décret, ont été nommés membres du
conseil de surveillance de l'administration
générale de l'assistance publique à Paris
MM. Delacour, maire du56arrondissement.
Bellaigue, adjoint au maire du 5a arrondis-
sement le docteur Bouchardat, profes-
seur à la Faculté de médecine Chardon-
Lagache, négociant, fondateur d'un établisse-
,ment de bienfaisance; le docteur Guérin,
chirurgien des hôpitaux Laborie, pré-
sident chambre à la cour de cassation.
Une singulière revue a été passée hier à la
prison de Mazas.
C'est celle d'une centaine de détenus qu'a
inspectés H. Merlin, juge d'instruction, en-
touré de cinq ou six des principaux négo-
ciants de Paris.
Ceux-ci devaient .voir s'ils ne retrouve-
raient pas les auteurs présumés de vols com-
mis chez eux.
Ils en ont retrouvé une vingtaine, lesquels
s'épient donné de faux noms.
On vendait hier à l'hôtel Drouot une im-
portante collection de tableaux modernes.
Les enchères ont été de beaucoup moins
animées que de coutume.
La Foret de Fontainebleau de Diaz, a été
adjugée 4,650 Gœlz écrivant ses mémoires,
de Delacroix, mise à prix 5,000 fr., n'a trouvé
acquéreur qu'à 1,700.– Le Pifferari, d'Hébert,
a été adjugé 1,500. Ce tableau avait été vendu
3,000 à la vente de la collection Th. Gautier,
dont il faisait partie une Vue de Constanti-
nople, de Ziem,
Hier a été remis, au maréchal de Mac-
-Maiion, le recours en grâce signé par les
membres du jury en faveur d'Augustine
Attagnant, condamnée aux travaux forcés à
perpétuité dans l'aflaire des faux billets de
banque fabriqués par Lemot.
Un sous-officier de dragons, caserné au
quai d'Orsay, passait hier à cheval dans la
rue de Rivoli, lorsque sa monture s'emporta
tout à coup. Le cheval, en heurtant une voi-
ture qui passait, a lancé son cavalier sur la
chaussée.
Relevé par les passants, il a été transporté
à la caserne. Il avait l'épaule droite démise.
Plusieurs journaux ont annoncé que, pour
lès examens d'institutrices qui doivent s'ou-
vrir au Luxembourg le mardi 17 mars pro-
chain, plus de quatre cents noms sont déjà
I inscrits.
C'est une erreur, attendu que l'inscription
ne sera ouverte à la préfecture de la Seine
que le 2 février à huit heures du matin.
A ce sujet, nous croyons rendre service
aux jeunes personnels qui sont dans l'inten-
tion de se faire inscrire, en leur recomman-
dant de ne pas se présenter au Luxembourg
sans être munies d'une déclaration signée
par elles et légalisée par le maire de leur
arrondissement, constatant que depuis qua-
Bientôt ce désir devint un besoin. Quand
nos affections nous échappent, il faut à notre
cceur une compensation. Vanina portaità ses
oiseaux le trop plein de son coeur, n'ayant
plus à qui l'offrir.
Elle descendait doucement pour n'éveiller
personne, et surtout Maria qui eûtvoulu l'ac-
compagner. Elle traversa le jardin avec pré-
caution, comme si elle eût respec!é le som-
Tneil des insectes et des plantes, et vint s'as-
seoir sous ce berceau de roses, où si souvent
elle avait attiré son père et Barbera pour les
reposer avec des baisers et des caresses.
Nulle crainte ne vint troubler sa rêverie.
Du reste, la jeune fillé se savait bien seule et
à l'abri de toute tentative, en ce lieu dont l'ap-
proche avait été à la fois détendue par les
hommes et par la nature.
Cependant les pensées de Vanina s'assom-
brissaient encore à mesure qu'elle songeait.
Une grande lutte, e!le le savait, allait de nou-
veau s'engager pour la liberté de la Corse
mais l'on ne se cache point pour aller com-
battre l'ennemi de la patrie. C'est au grand
jour qu'un soldat prend ses armes; c'est à
haute voix qu'un patriote jette- le cri de
guerre.
Le duc d'Orezza allait donc ailleurs.
Tout à coup, Vanina crut entendre pro-
noncer son nom par une voix douce, un peu
tremblante, non loin d'elle. Elle écouta sans
lever la tête. Qui pouvait l'appeler à cette
heure, en. ce lieu inaccessible, sinon sa nour-
tre mois elles n'ont passé d'examen devant
aucun jury.
Elles éviteront ainsi une perte de temps et
une course inutile.
Un employé de commerce se faisait dé-
crotter hier au boulevard Montparnasse.
N'ayant pas de monnaie, il donna une pièce
de cinq francs au décrotteur, qui ne pouvait
pas lui rendre.
Un oisif, qui voyait l'embarras de ces deux
personnes, s'oflrit à aller changer. L'inconnu
partit, mais il ne revint plus. De guerre lasse,
l'employé changea un billet de vingt francs,
paya et s'en alla.
Arrivé rue de Sèvres, en face du square, il se
trouva nez à nez avec l'officieux changeur; il
le saisit au collet et le conduisit chez le com-
missaire de police.
Un joue en ce moment aux Délassements-
Comiques, faubourg Saint-Martin, une re-
vue amusante.
Au prologue, il y a un scandale dans là
salle. Un titi crie « A bas)la direction, à la
porte le directeur, »
Hier soir, l'acteur chargé de ce rôle fut
tellement nature que le garde de Paris le
prit au collet et le fit descendre quatre à
quatre les escaliers sans vouloir entendre
raison. On allait le conduire au poste quand
le directeur le tira des mains de ce trop
consciencieux militaire.
On fut forcé de baisser le rideau pendant
quelques minutes; quant au public, il ap-
plaudit en voyant le titi regagner sa place et
continuer son rôle.
LA CHRONIQ,UE DU BIEN
On nous signale. un acte de probité accom-
pli par Mlle Sens, demeurant boulevard de
La Villette, 106. Cette jeunefille, âgée à peine
de seize ans, ayant trouvé dans la rue de
Lancry, une boîte contenant 900 fr., s'est em-
pressée d'aller la remettre à son propriétaire,
rue Turenne, 50.
Une voiture, emportée au triple galop de
ses chevaux, jetait hier l'effroi dans le quar-
tier Montparnasse.
Le gardien de la paix Châtelin saisit les
rênes, et, au risque de se faire tuer, se laissa
traîner l'espace de plusieurs mètres.
Il parvint heureusement à arrêter les bê-
tes furieuses, et en fut quitte pour quelques
contusions.
Une dame se trouvait dans la voiture elle
était à moitié morte de terreur. Elle a remer-
cié vivement l'agent et a essayé inutilement
de lui faire accepter une récompense.
Les obsèques de M. Olivier de L'Homme
ont eu lieu hier à Evreux.
Le défunt laisse toute sa fortune, évaluée
à 500,000 fr., à la ville pour la construction
d'un hôtel de ville.' Le mobilier de sa maison
devra être employé à meubler les apparte-
ments qui seront réservés dans ce bâtiment
à la cour d'assises.
REVUE DES THÉATRES
La commission du budget, à l'Assemblés natio-
nale, vient d'approuver le rapport d'une de ses
sous-commissions concluant à l'inscription au bud-
get de la somme nécessaire pour achever le nouvel
Opéra dans le cours de cette année.
La somme affectée à' cette dépense ne doit pas
excéder sept millions.
X C'est demain matin que sera appelée, devant la
tribunal correctionnel de Paris, la cause de M. Loyau
de Lacy, auteur du Borgne, contre le Gaulois et le
Figaro, pour refus d'insertion. On sait que M. Loyau
de Lacy conteste aux journaux le droit de critiquer
ses ouvrages.
Me Lachaud plaideya pour le Figaro et pour le
Gctulois notre confrère La Pommeraye prendra éga-
lement la parole en cette affaire. Quant à M. Loyau
de Lacy il plaidera, assure-t-on, lui-même. Il se
présente armé d'un jugement qui, il y a une tren-
taine d'années, lui a donné gain de cause dans une
circonstance analogue. M. de Lacy, réclamant con-
tre un feuilleton du Constitutionnel, avaitobtenu gain
de cause devant le tribunal correctionnel. Un arrêt
de la cour royale de Paris reforma la sentence et
débouta le plaignant. La cour de cassation cassa
l'arrêt de la cour royale, renvoya l'affaire devant la
cour d'Orléans, et celle-ci condamn définitivementa
N'ayez pas peur, Vanina, reprit la voix,
je suis un ami.
Cette fois, la jeune fille fut debout. Ce
n'était point Maria qui parlait ainsi.
-Un homme était devant elle, à quelques
pas, dans l'attitude du respect et de la prière.
Qui êtes-vous?,que voulez-vous? de-
manda-t-elle rapidement.
Je vous le repète un ami. Je n'espérais
pas vous voir cette nuit, Vanina; je ne le
voulais même pas. Dieu en a décidé autre-
ment, sans doute, puisqu'il vous a conduite
où je ne vous cherchais point.
L'inconnu avait relevé la tête et s'était
rapproché. Vanina, pour qui sa voix déjà
avait été un souvenir, le reconnut.
M. de Lewen! fit-elle avec plus de sur-
prise que de courroux. Comment êtes-vous
ici?
C'est à peine si je le sais moi-même.
Qui vous a ouvert les portes du châ-
teau'
Dieu, et la pensée de vous être utile,
Vanina.
Mais encore.
Je suis venu ici par des chemins incon-
nus des hommes, inconnus de vos c6mpa-
triotes;' inconnus même de votre sœur Bar-
bera, qui les connaît tous. Vous voyez bien
que la Providence m'a conduit.
Vanina regardait le jeune homme avec une
surprise croissante, mais sans crainte cette
apparition fantastique ne lui inspiraitque da
le Constitutionnel. Cette série de procès dura deux
ans si M. Loyau de Lacy et ses contradicteurs d'au-
jourd'hui y apportent le même entêtement que dans
ce temps-la, on aura le temps de discuter sur la ques-
tion avant quelle soit résolue.
X On vient de commencer, au Théâtre-Cluny, les
répétitions d'un rand drame populaire en six actes
de M. Xavier de Montépin, la' Femme de Paillasse.
X On annonce que la Revue en chambre qui a été
donnée, il y a quelques semaines, devant un public
intime, au cercle Pigalle, va être représentée sur un
de nos petits théâtres..
LE REMORDS
Il y a quelques jours, on retirait du canal
Saint-Martin une femme qui avait essayé de
se noyer.
Conduite chez le commissaire de police,
elle finit par avouer à demi que c'était le re.
mords qui l'avait poussée à cet acte de dé-
sespoir.
La police avtit déjà recu des plaintes sur
plusieurs membres de la famille de cette
femme. Son fils, domestique, et sa bru, fem-
me de chambre, étaient soupçonnés d'avoir
vole des objets de prix dans plusieurs mai..
sons d'où on les avait renvoyés; on avait en-
levé de l'argenterie, des bijoux, du linge fin,
des obligations et des sommes considér-ables.
En dernier lieu, on avait ainsi dépouillé de
ses économies et de sa montre en or un do-
mestique d'Alexandre Dumas fils.
Ces objets étaient portés, paraît-il, chez la
mère; celle-ci les ayant reçus chez elle n'a-
vait plus de repos et avait fini par exécuter
sa tentative de suicide, pour sortir de cetta
situation.
Une perquisition opérée chez elle a fait
retrouver les objets et valeurs en question.
Tous les trois, plus le mari de cette fem.
me, ont été arrêtés. Celui-ci, ainsi que la bru,
ont déjà subi chacun une condamnation pom
vol et escroquerie.
LA PETITE POSTE
ts. s. Q. Pour toucher la masse ou la prime
de rengagement d'un militaire disparu, il est abso-
lument nécessaire d'écrire au chef de corps pour
obtenir l'acte du décès.
M. F. g. Les volontaires d'un an doivent passer
leur examen au chef-lieu du département où habi-
tent leurs parents.
DÉPARTEMENTS
Le sieur Guyot, charretier, transportait
hier de Laon à Marie, (Aisne), vingt-six bal-
les de coton pesant ensemble 6,000 kilogs,
quand tout à coup, le feu éclata dans son
chargement avec une violence telle qu'enpeu
d'instants toute la voiture était entourée de
flammes.
On accourut au secours du voiturier, mais
le véhicule était déjà carbonisé en grande
partie.
On pense que le feu aura été mis par
suite du frottement de quelques balles sur
les roues.
La perte est considérable.
Le tribunal de Montmédyvient de faire
une descente dans cette ville à l'effet d'y faire
prôcéder à 1 exhumation de la veuve F.
décédée il y a quatre ans. Il y aurait de gra-
ves soupçons d'empoisonnement exercé sur
elle par le sieur C. avec lequel elle vivait
et qui était venu en 1869 exercer la médecine
à Halles, pays natal de la veuve F.
C. arrête en 1871 à Paris, et condamné à
la déportation simple pour participation à
l'insurrection de la Commune, a été ramené
à la maison d'arrêt de Montmédy, en atten-
dant les informations de la justice sur le
nouveau chef d'accusation qui lui est imputé;
LA JOLIE PARFUMEUSE, grand succès quadril-
les, valses, polka, par Arban, Dufils, Métra.
Paris, Choudens, rue Saint-Honore, 265.
ESSENCE DE CAFÉ TRABLIT pour café à l'eau, café
aulait,mazagran,crèmes,bonbons,glaces,eto.
Pr. 1 1.60. Ca/ian, 67,r.J.-J. Rousseau, Paris
PHARMACIE NORMALE, rue Drouot, 15, à Paris.
tion inavouée. La pauvre enfant n'eut pas la
moindre pensée pour sa situation étrange
ce tête-à-tête nocturne ne troubla point la,
paisible tranquillité de son âme pure.
Frédéric reprit, en.souriant à cet étonne-
ment presque entantin
Vous ne serez pas abandonnée désor-
mais, Vanina, puisque Dieu m'a enseigné le
chemin de votre demeure. Voulez-vous avoir
confiance en moi?
Vous m'excuserez de rester dans l'éton-
nement, monsieur de Lewen, mais votre paré-
sence ici est si étrange. Est-ce que parmi
nos serviteurs?.
Frédéric ne la laissa pas achever.
Voulez-vous faire quelques pas avec
moi? demanda-t-il, je vous montrerai le
chemin que j'ai pris pour arriver à vous,
Vanina suivit l'aventurier qui s'arrêta au-
bas de la muraille droite et haute.
Je suis descendu là, dit-il.
Elle leva la tête, mesura la hauteur, nevit
rien autre chose qu'une corde qui se balan-
çait, soulevée par la douce brise de la nuit,
et devint pâle.
-Ah! monsieur de Lewen, fit-elle avecune
crainte naïve, vous auriez pu vous tuer! pro-
mettez-moi que vousne recommencerez plus.
Frédéric sourit, prit la main de Vanina, et
la ramena sous le berceau, où il s'assit au-
Je ne pourra,i plus, ditla jeune.fllie.re-
garder le ciel là-haut, sans trembler.
cocos, des bananes, aes ananas, des ligues et
desoranges. Comme légume, il y a des choux,
des carottes, des ciboules, des patates. La
nourriture est bonne, nous avons une cho-
pine de vin par jour, le café le matin, et
de la viande de bœuf ou du'porc frais pour
la soupe. Le pain est très bon et il est aussi
blanc qu'à Paris. Il vaut de dix à douze sous
le kilogramme. Les naturels du pays sont de
très beaux hommes; on ne peut pas voir les
femmes, car les hommes les enierment dans
leurs cases pour que nous ne les voyions pas.
Nous sommes distribués par communes, je
fais partie du troisième village, qui est la
troisième commune, oü je viens d'être nom-
'ïiié conseiller municipal pour représenter les
"̃k intérêts de la commune.. Nous sommes neuf
conseillers municipaux par commune, dont
trois nommés par le gouvernement, et les
f^jx autres par les déportés.
Autre extrait du déporté C,
Uro, 6 novembre 1873,
Je te recommande en venant me re-
joindre d'apporter quelques pommes de terre,
;vxin ou deux saucissons, quelques boîtes de
sardines à l'huile, quelques morceaux de
jambon et tout ce que tu pourras t'imagi-
ner pour te donner quelques douceurs.
N'oublie pas d'apporter des pelottes de fil
de diff érentes couleurs quoiqu'il y en ait,
mais ici c'est fort cher. Ce qu'il ne faut pas
oublier, c'est' d'apporter le plus de plumes
que tu pourras, car nous avons beaucoup de
femmes anglaises et américaines, elles sont
très coquettes, et tu pourras gagner de l'ar-
gent. D'après le gouverneur de l'île, nous
avons la faculté de travailler de notre état,
car il y a en construction plusieurs usines,
telles que raffineries de sucre, fonderies de
fer, de cuivre, quant au pays il est très joli
et fertile.
Autre du déporté T.
'̃" Ile des Pins, 16 novembre 1873.
Dans une dernière lettre, je te disais que
je m'étais associé avec l'ami L. et j'en suis
très satisfait. Dans quelque temps, si iiqs af-
faires marchent à peu près, nous achèterons
un cochon du prix de 15 à 20 fr. et une chè-
vre, car Lj est comme moi, il aime le lard.
Je vais t'expliquer quels sont nos arrange-
ments. Nous sommes trois, pour le travail
de la concession, le produit est à partager
ainsi qno les bénéfices. Le terrain que nous
avons actuellement, si on le laisse, appartien-
dra à M. L. mais aussitôt que les conces-
sions seront accordées, elles seront défri-
chées et ensemencées par tous au goût de
celui il. qui appartiendra l£ concession.
Autre du déportés.
Presqu'ile Ducos, 30 novembre 1873,
«•««̃••.».
J'ai du travail de ma partie plus que je aie
puis en faire. Voici pour vous en donner une
idée. Depuis notre arrivée, octobre,j'ai ga-
gné avec Jules, Isidore et P. mes associés,
neuf cents francs, après avoir en outre cons-
truit notre atelier et être allés chercher du
bois dans la forêt pour bâtir nos maisons. Il
nous est arrivé de gagner trente francs en
cinq heures de temps. Tu vois que nous ne
sommes pas à plaindre et qu'il y a de l'ar-
gent à gagner. Mais des neuf cents francs il
ne reste pas grand chose en caisse. Nous
avons été obligés d'acheter des outils, de la
vaisselle pour notre cuisine, etc., etc.
Autre du déporté L.
20 novembre 1873.
Je vends les œufs que me font mes
poules à raison de cinq sous la pièce, et le peu
d'argent que cela'me produit passe en achat
de graines, plantes et outils de première né-
cessité, et il ne m'en manque pas mal, je te
l'assure, dans ce pays où tout est à créer.
Aussi, malgré le désir que j'éprouve de t'en
envoyer, sachant combien tu dois en avoir
besoin, je me vois forcé d'attendre ma pre-
̃ mière récolte qui se fera dans trois mois.
Alors je t'adresserai, à tout hasard, un man-
dat sur la poste, dans chacune de mes lettres.
J'ai cru, à mon arrivée ici, que tout y était
hors de prix; il n'en est rien cependant, quoi
Feuilleton dm SI Janvier 1
LE ROI DE COR SE
ire Partie.-La Reine des Vagues
CHAPITRE XI
Où Vaaioa devient femme et patriote
Suite
Mais ce soir-là Vanina s'était mise au lit,
pour se soustraire aux banales consolations
et aux bavardages de sa nourrice. Elle ne
songeait pourtant guère au sommeil. Quand
Maria se fut retirée dan% sa petite chambre
qui était voisine, la pauvre entant donna un
libre cours à ses larmes elle avait besoin de
souffrir seule et à son aise.
La solitude ne lui rendit point le calme
agitée sur sa couche, elle se trouva mal à
l'aise, et se leva. Enveloppée dans un long
peignoir blanc, ses petits pieds nus dans de
légères sandales, elle ouvrit une fenêtre et
regardâ un instant le ciel étoilé qu'embras-
sait le sommet des monts.
Le calme de,la nature la rasséréna peu à
eu la nuit était tiède, l'air parfumé, le si-
lence absolu; il ne lui restait dans son aban-
don d'autre amour que ses fleurs et ses oi-
seaux, elle eut ie désir de les voir^
qu'il y ait certaines choses, fort chères. Les
égumes, par exemple, sont très chers, parce
qu'il n'y a personne dans la colonie pour en
faire pousser, ce qui fait parfaitement mon
aflaire. Les œufs coûtent 3 franc la douzaine,
les poules 5 fr. pièce et au delà; mais à nart
cela, un porc d'assez belle venue se payait,
il y a quelque temps, 10 fr., aujourd'hui ils
valent 30 tr. On peut avoir une vache laitière
pour 200 fr., ce que j'aurai à ton'arrivée,
ainsi qu'une belle chèvre avec son beau petit
cabrit pour ma belle chère petite fille Berthe.
Quant à la volaille, je veux la compter par
centaine dans ma basse cour; c'est ici un ex-
cellent produit. Le beurre se vend 2 fr. la li-
vre, la graisse de porc 1 fr. 25, et regarde
quel contraste: l'écheveau de fil vaut 35 cen-
times tâche d'en faire une provision lors-
que tu viendras, etc.
PARIS
La température a baissé hier et le temps a
été assez sombre. A deux heures le thermo-
mètre marquait sept degrés au-dessus de
zéro. Le soir le temps s'est radouci.
Par décret, ont été nommés membres du
conseil de surveillance de l'administration
générale de l'assistance publique à Paris
MM. Delacour, maire du56arrondissement.
Bellaigue, adjoint au maire du 5a arrondis-
sement le docteur Bouchardat, profes-
seur à la Faculté de médecine Chardon-
Lagache, négociant, fondateur d'un établisse-
,ment de bienfaisance; le docteur Guérin,
chirurgien des hôpitaux Laborie, pré-
sident chambre à la cour de cassation.
Une singulière revue a été passée hier à la
prison de Mazas.
C'est celle d'une centaine de détenus qu'a
inspectés H. Merlin, juge d'instruction, en-
touré de cinq ou six des principaux négo-
ciants de Paris.
Ceux-ci devaient .voir s'ils ne retrouve-
raient pas les auteurs présumés de vols com-
mis chez eux.
Ils en ont retrouvé une vingtaine, lesquels
s'épient donné de faux noms.
On vendait hier à l'hôtel Drouot une im-
portante collection de tableaux modernes.
Les enchères ont été de beaucoup moins
animées que de coutume.
La Foret de Fontainebleau de Diaz, a été
adjugée 4,650 Gœlz écrivant ses mémoires,
de Delacroix, mise à prix 5,000 fr., n'a trouvé
acquéreur qu'à 1,700.– Le Pifferari, d'Hébert,
a été adjugé 1,500. Ce tableau avait été vendu
3,000 à la vente de la collection Th. Gautier,
dont il faisait partie une Vue de Constanti-
nople, de Ziem,
Hier a été remis, au maréchal de Mac-
-Maiion, le recours en grâce signé par les
membres du jury en faveur d'Augustine
Attagnant, condamnée aux travaux forcés à
perpétuité dans l'aflaire des faux billets de
banque fabriqués par Lemot.
Un sous-officier de dragons, caserné au
quai d'Orsay, passait hier à cheval dans la
rue de Rivoli, lorsque sa monture s'emporta
tout à coup. Le cheval, en heurtant une voi-
ture qui passait, a lancé son cavalier sur la
chaussée.
Relevé par les passants, il a été transporté
à la caserne. Il avait l'épaule droite démise.
Plusieurs journaux ont annoncé que, pour
lès examens d'institutrices qui doivent s'ou-
vrir au Luxembourg le mardi 17 mars pro-
chain, plus de quatre cents noms sont déjà
I inscrits.
C'est une erreur, attendu que l'inscription
ne sera ouverte à la préfecture de la Seine
que le 2 février à huit heures du matin.
A ce sujet, nous croyons rendre service
aux jeunes personnels qui sont dans l'inten-
tion de se faire inscrire, en leur recomman-
dant de ne pas se présenter au Luxembourg
sans être munies d'une déclaration signée
par elles et légalisée par le maire de leur
arrondissement, constatant que depuis qua-
Bientôt ce désir devint un besoin. Quand
nos affections nous échappent, il faut à notre
cceur une compensation. Vanina portaità ses
oiseaux le trop plein de son coeur, n'ayant
plus à qui l'offrir.
Elle descendait doucement pour n'éveiller
personne, et surtout Maria qui eûtvoulu l'ac-
compagner. Elle traversa le jardin avec pré-
caution, comme si elle eût respec!é le som-
Tneil des insectes et des plantes, et vint s'as-
seoir sous ce berceau de roses, où si souvent
elle avait attiré son père et Barbera pour les
reposer avec des baisers et des caresses.
Nulle crainte ne vint troubler sa rêverie.
Du reste, la jeune fillé se savait bien seule et
à l'abri de toute tentative, en ce lieu dont l'ap-
proche avait été à la fois détendue par les
hommes et par la nature.
Cependant les pensées de Vanina s'assom-
brissaient encore à mesure qu'elle songeait.
Une grande lutte, e!le le savait, allait de nou-
veau s'engager pour la liberté de la Corse
mais l'on ne se cache point pour aller com-
battre l'ennemi de la patrie. C'est au grand
jour qu'un soldat prend ses armes; c'est à
haute voix qu'un patriote jette- le cri de
guerre.
Le duc d'Orezza allait donc ailleurs.
Tout à coup, Vanina crut entendre pro-
noncer son nom par une voix douce, un peu
tremblante, non loin d'elle. Elle écouta sans
lever la tête. Qui pouvait l'appeler à cette
heure, en. ce lieu inaccessible, sinon sa nour-
tre mois elles n'ont passé d'examen devant
aucun jury.
Elles éviteront ainsi une perte de temps et
une course inutile.
Un employé de commerce se faisait dé-
crotter hier au boulevard Montparnasse.
N'ayant pas de monnaie, il donna une pièce
de cinq francs au décrotteur, qui ne pouvait
pas lui rendre.
Un oisif, qui voyait l'embarras de ces deux
personnes, s'oflrit à aller changer. L'inconnu
partit, mais il ne revint plus. De guerre lasse,
l'employé changea un billet de vingt francs,
paya et s'en alla.
Arrivé rue de Sèvres, en face du square, il se
trouva nez à nez avec l'officieux changeur; il
le saisit au collet et le conduisit chez le com-
missaire de police.
Un joue en ce moment aux Délassements-
Comiques, faubourg Saint-Martin, une re-
vue amusante.
Au prologue, il y a un scandale dans là
salle. Un titi crie « A bas)la direction, à la
porte le directeur, »
Hier soir, l'acteur chargé de ce rôle fut
tellement nature que le garde de Paris le
prit au collet et le fit descendre quatre à
quatre les escaliers sans vouloir entendre
raison. On allait le conduire au poste quand
le directeur le tira des mains de ce trop
consciencieux militaire.
On fut forcé de baisser le rideau pendant
quelques minutes; quant au public, il ap-
plaudit en voyant le titi regagner sa place et
continuer son rôle.
LA CHRONIQ,UE DU BIEN
On nous signale. un acte de probité accom-
pli par Mlle Sens, demeurant boulevard de
La Villette, 106. Cette jeunefille, âgée à peine
de seize ans, ayant trouvé dans la rue de
Lancry, une boîte contenant 900 fr., s'est em-
pressée d'aller la remettre à son propriétaire,
rue Turenne, 50.
Une voiture, emportée au triple galop de
ses chevaux, jetait hier l'effroi dans le quar-
tier Montparnasse.
Le gardien de la paix Châtelin saisit les
rênes, et, au risque de se faire tuer, se laissa
traîner l'espace de plusieurs mètres.
Il parvint heureusement à arrêter les bê-
tes furieuses, et en fut quitte pour quelques
contusions.
Une dame se trouvait dans la voiture elle
était à moitié morte de terreur. Elle a remer-
cié vivement l'agent et a essayé inutilement
de lui faire accepter une récompense.
Les obsèques de M. Olivier de L'Homme
ont eu lieu hier à Evreux.
Le défunt laisse toute sa fortune, évaluée
à 500,000 fr., à la ville pour la construction
d'un hôtel de ville.' Le mobilier de sa maison
devra être employé à meubler les apparte-
ments qui seront réservés dans ce bâtiment
à la cour d'assises.
REVUE DES THÉATRES
La commission du budget, à l'Assemblés natio-
nale, vient d'approuver le rapport d'une de ses
sous-commissions concluant à l'inscription au bud-
get de la somme nécessaire pour achever le nouvel
Opéra dans le cours de cette année.
La somme affectée à' cette dépense ne doit pas
excéder sept millions.
X C'est demain matin que sera appelée, devant la
tribunal correctionnel de Paris, la cause de M. Loyau
de Lacy, auteur du Borgne, contre le Gaulois et le
Figaro, pour refus d'insertion. On sait que M. Loyau
de Lacy conteste aux journaux le droit de critiquer
ses ouvrages.
Me Lachaud plaideya pour le Figaro et pour le
Gctulois notre confrère La Pommeraye prendra éga-
lement la parole en cette affaire. Quant à M. Loyau
de Lacy il plaidera, assure-t-on, lui-même. Il se
présente armé d'un jugement qui, il y a une tren-
taine d'années, lui a donné gain de cause dans une
circonstance analogue. M. de Lacy, réclamant con-
tre un feuilleton du Constitutionnel, avaitobtenu gain
de cause devant le tribunal correctionnel. Un arrêt
de la cour royale de Paris reforma la sentence et
débouta le plaignant. La cour de cassation cassa
l'arrêt de la cour royale, renvoya l'affaire devant la
cour d'Orléans, et celle-ci condamn définitivementa
N'ayez pas peur, Vanina, reprit la voix,
je suis un ami.
Cette fois, la jeune fille fut debout. Ce
n'était point Maria qui parlait ainsi.
-Un homme était devant elle, à quelques
pas, dans l'attitude du respect et de la prière.
Qui êtes-vous?,que voulez-vous? de-
manda-t-elle rapidement.
Je vous le repète un ami. Je n'espérais
pas vous voir cette nuit, Vanina; je ne le
voulais même pas. Dieu en a décidé autre-
ment, sans doute, puisqu'il vous a conduite
où je ne vous cherchais point.
L'inconnu avait relevé la tête et s'était
rapproché. Vanina, pour qui sa voix déjà
avait été un souvenir, le reconnut.
M. de Lewen! fit-elle avec plus de sur-
prise que de courroux. Comment êtes-vous
ici?
C'est à peine si je le sais moi-même.
Qui vous a ouvert les portes du châ-
teau'
Dieu, et la pensée de vous être utile,
Vanina.
Mais encore.
Je suis venu ici par des chemins incon-
nus des hommes, inconnus de vos c6mpa-
triotes;' inconnus même de votre sœur Bar-
bera, qui les connaît tous. Vous voyez bien
que la Providence m'a conduit.
Vanina regardait le jeune homme avec une
surprise croissante, mais sans crainte cette
apparition fantastique ne lui inspiraitque da
le Constitutionnel. Cette série de procès dura deux
ans si M. Loyau de Lacy et ses contradicteurs d'au-
jourd'hui y apportent le même entêtement que dans
ce temps-la, on aura le temps de discuter sur la ques-
tion avant quelle soit résolue.
X On vient de commencer, au Théâtre-Cluny, les
répétitions d'un rand drame populaire en six actes
de M. Xavier de Montépin, la' Femme de Paillasse.
X On annonce que la Revue en chambre qui a été
donnée, il y a quelques semaines, devant un public
intime, au cercle Pigalle, va être représentée sur un
de nos petits théâtres..
LE REMORDS
Il y a quelques jours, on retirait du canal
Saint-Martin une femme qui avait essayé de
se noyer.
Conduite chez le commissaire de police,
elle finit par avouer à demi que c'était le re.
mords qui l'avait poussée à cet acte de dé-
sespoir.
La police avtit déjà recu des plaintes sur
plusieurs membres de la famille de cette
femme. Son fils, domestique, et sa bru, fem-
me de chambre, étaient soupçonnés d'avoir
vole des objets de prix dans plusieurs mai..
sons d'où on les avait renvoyés; on avait en-
levé de l'argenterie, des bijoux, du linge fin,
des obligations et des sommes considér-ables.
En dernier lieu, on avait ainsi dépouillé de
ses économies et de sa montre en or un do-
mestique d'Alexandre Dumas fils.
Ces objets étaient portés, paraît-il, chez la
mère; celle-ci les ayant reçus chez elle n'a-
vait plus de repos et avait fini par exécuter
sa tentative de suicide, pour sortir de cetta
situation.
Une perquisition opérée chez elle a fait
retrouver les objets et valeurs en question.
Tous les trois, plus le mari de cette fem.
me, ont été arrêtés. Celui-ci, ainsi que la bru,
ont déjà subi chacun une condamnation pom
vol et escroquerie.
LA PETITE POSTE
ts. s. Q. Pour toucher la masse ou la prime
de rengagement d'un militaire disparu, il est abso-
lument nécessaire d'écrire au chef de corps pour
obtenir l'acte du décès.
M. F. g. Les volontaires d'un an doivent passer
leur examen au chef-lieu du département où habi-
tent leurs parents.
DÉPARTEMENTS
Le sieur Guyot, charretier, transportait
hier de Laon à Marie, (Aisne), vingt-six bal-
les de coton pesant ensemble 6,000 kilogs,
quand tout à coup, le feu éclata dans son
chargement avec une violence telle qu'enpeu
d'instants toute la voiture était entourée de
flammes.
On accourut au secours du voiturier, mais
le véhicule était déjà carbonisé en grande
partie.
On pense que le feu aura été mis par
suite du frottement de quelques balles sur
les roues.
La perte est considérable.
Le tribunal de Montmédyvient de faire
une descente dans cette ville à l'effet d'y faire
prôcéder à 1 exhumation de la veuve F.
décédée il y a quatre ans. Il y aurait de gra-
ves soupçons d'empoisonnement exercé sur
elle par le sieur C. avec lequel elle vivait
et qui était venu en 1869 exercer la médecine
à Halles, pays natal de la veuve F.
C. arrête en 1871 à Paris, et condamné à
la déportation simple pour participation à
l'insurrection de la Commune, a été ramené
à la maison d'arrêt de Montmédy, en atten-
dant les informations de la justice sur le
nouveau chef d'accusation qui lui est imputé;
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tion inavouée. La pauvre enfant n'eut pas la
moindre pensée pour sa situation étrange
ce tête-à-tête nocturne ne troubla point la,
paisible tranquillité de son âme pure.
Frédéric reprit, en.souriant à cet étonne-
ment presque entantin
Vous ne serez pas abandonnée désor-
mais, Vanina, puisque Dieu m'a enseigné le
chemin de votre demeure. Voulez-vous avoir
confiance en moi?
Vous m'excuserez de rester dans l'éton-
nement, monsieur de Lewen, mais votre paré-
sence ici est si étrange. Est-ce que parmi
nos serviteurs?.
Frédéric ne la laissa pas achever.
Voulez-vous faire quelques pas avec
moi? demanda-t-il, je vous montrerai le
chemin que j'ai pris pour arriver à vous,
Vanina suivit l'aventurier qui s'arrêta au-
bas de la muraille droite et haute.
Je suis descendu là, dit-il.
Elle leva la tête, mesura la hauteur, nevit
rien autre chose qu'une corde qui se balan-
çait, soulevée par la douce brise de la nuit,
et devint pâle.
-Ah! monsieur de Lewen, fit-elle avecune
crainte naïve, vous auriez pu vous tuer! pro-
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Frédéric sourit, prit la main de Vanina, et
la ramena sous le berceau, où il s'assit au-
Je ne pourra,i plus, ditla jeune.fllie.re-
garder le ciel là-haut, sans trembler.
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