Titre : Le Petit journal
Auteur : Parti social français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Clermont-Ferrand)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1868-06-21
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32895690j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 146118 Nombre total de vues : 146118
Description : 21 juin 1868 21 juin 1868
Description : 1868/06/21 (Numéro 198). 1868/06/21 (Numéro 198).
Description : Note : numérotation incomplète. Note : numérotation incomplète.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k590048k
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/07/2008
Le Petit Journal
Ainsi des pendants d'oreille. Il est vrai qu'ils
s'en mettent également les uns au nez, les au-
tres aux lèvres. D'autres encore augmentent i'o-
reille par l'insertion, de disques en bois, dont ils
accroissent le diamètre jusqu'à la faire tomber sur
l'épaule.
Ainsi du tatouage et du maquillage ou peinture.
Nos soldats et nos marins se font tatouer à plaisir;
quant au maquillage, il est très répandu dans un
certain monde féminin.
Ainsi de la dépression des crânes qu'opèrent
sur les enfants les Mexicains et les Péruviens. En
France, dans le Toulousain, les femmes de la
campagne déforment également les crânes des
enfants par des compressions maladroites sous
prétexte de les embellir.
Ainsi des crinolines. Cette invention est loin
jd'être européenne elle vient des Iles Marquises,
et les belles insulaires s'en contentent pour tout
Bêtement. Il en résulte qu'elles ont sur les dames
civilisées de l'Occident l'avantage de ne pas por-
ter de corsets, engins de maladies et de cfiflbrrna-
.-ions. Cependant, malgré leur nudité, la pudeur
Existe, chez les femmes.
Ainsi du duel. Il n'a pas été inventé par les
`Gaulois ni les Francs. Les Boschirnen, tribu hot-
^entotte qui se rapproche le plus du singe-, em-
loie ce même moyen pour terminer leurs diffé-
rends.
Ainsi du goût artistique. On ne pourrait croire,
«i la collection anthropologique du Muséum n'é-
pas là pour en donner la preuve, on ne pour-
ait croire, je le répète aux choses ingénieuses
!que ces sauvages ont conçues et exécutées avec
les outils et des instruments dont nds ouvriers
civilisés ne sauraient que faire, des cailloux et
jdes coquilles par exemple. Eh biea avec cela ils
Sculptent des armes et des ustensiles véritable-
Jnent curieux. Une de ces armes, le Boumerang
es Australiens, lancé contre un ennemi, le
rappe et revient à son possesseur.
j Enfin, et là est le cachet divin, il n'est pas de
race qui ne reconnaisse un Etre suprême.
Après ces détails intéressants, que j'abrège, et
lien .d'autres que je dois passer sous silence, le
savant professeur a résumé sa leçon à peu près en
ces termes
Nous n'avons jusqu'ici cherché qu'à reconnaître
la nature de l'homme, envisagé au point de vue
Ides sciences naturelles.
g Le résultat de cet examen est de nous montrer
en lui une sorte de résumé de la création entière.
Par son corps, au point de vue anatomique et
physiologique, il est un animal, rien de plus,
Irien de moins, mais ce n'est pas son corps qui lui
a donné l'empire qu'il exerce sur la nature morte
ou vivante. Ce pouvoir il le doit à ses attributs
propres, à l'intelligence, à la moralité, à la "reli-
giosité.
Ce sont ces facultés, exclusivement humaines,
qui complètent cet être exceptionnel, et ce sont
elles qui justifient, qui annoblissent sa domination
en lui donnant avec le sentiment de sa puissance
Jia notion du devoir.
ÉTRANGER
Les oncles d'Amérique n'ont pas complétemen
disparu. En voici la preu ve. Nous lisons dans 1
Courrier des Etats-Unis
Deux millions de livres sterling aux héritiers
Xle "William Harrison de Londres, émigré en
Amérique vers S'adresser au Rev. Staf-
fort, n. 4, Lincoln's Inn, London.
Telle est l'annonce invraisemblable qui se pré-
:assait depuis un certain temps dans plusieurs
ournaux des Etats-Unis. On aurait plutôt fait
e compter les étoiles du firmament comme le
Père éternel en donnait le conseil fallacieux à
'Abraham que les lettres reçues à cette occasion
par le Rev. StafTord.
Il n'est pas en Amérique un individu se nom-
,!riant Harrisson, Hérisson, ou quelque chose d'ap-
prochant, qui n'ait tenté de se faire adjuger les
fleux millions de livres sterling. Mais le seul et
véritable ayant-droit est un M. David R. Harris-
ion, âgé de soixante-dix ans et père d'une nom-
reuse famille, avec laquelle il réside à Harlom.
4. Harrisson est très connu à New- York, où il a
ravaillé longtemps comme graveur, au n.
roadway, pour la American Bank Note Com-
?»ny.
Son père, William Harrisson, était venu de
tondres aux Etats-Unis, en 1796, sur la demande
l&la.BankofNort certes de Philadelphie qui,
ayant besoin de faire graver des notes d'un nou-.
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aragosse-Pampel.-Barcel.. 40.. 40.. 45.. •• Por tugais 78.. 79 Gaz de Brux 457 50 terre. On ne note pas au. déifie 1940 b. de ventes
.veau modèle, s'était adressée en Angleterre pour
avoir un artiste de talent. M. Harrisson s'était
plus tard marié à Philadelphie, et avait eu plu-
sieurs enfants dont le M. David Harrisson, au-
jourd'hui à Harlom, est le seul survivant.
A lui donc les deux millions de livres serling
(cinquante millions de francs), représentant en-
viron quatorze millions de dollars. Cette énorme
fortune provient d'un oncle de l'heureux héritier,
qui regagnée tout entière dans le commerce avec
les Indes orientales.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE MARCELLAHGE
(Voir le Petit Jourml depuis le 24 avril.)
LVII
LA RAGE IMPUISSANTE
Reprenant les feuillets qu'elle avait laissé
tomber devant elle
Voilà ce qu'il y a, dit M"" de Marcel-
lange
« Ah! madame, pour que vous ayez ainsi
fait violence à vos habitudes, il fallait un in-
térêt bien puissant
» Chez vos pareils il y a deux choses qui
rapprochent ainsi les distances et font com-
mencer l'égalité, deux choses également mys-
térieuses et sombres la mort ou le crime! »
Et en achevant cette phrase, Mme de i-Jar-
cellange, comme si elle eût été à bout de
force et de courage, laissa échapper de sa
main les feuillets, qui se dispersèrent sur le
parquet.
La comtesse s'était levée brusquement,
1'oeil ardent, les traits bouleversés, le corps
agité d'un tremblement nerveux. En ce mo-
ment, défigurée par l'excès de la colère, elle
avait réellement quelque ressemblance avec
la tête de Méduse sculptée au portail de sa
maison.
-Cet homme a osé dire tout cela s'écria-
t-elle d'une voix rauque et presque inintel-
ligible, il a pu traiter de la sorte une famille
comme la nôtre; il a eu l'impudence de nous
menacer, nous, des La Roche-Negly, et on l'a
laissé faire et il ne s'est trouvé là. personne
pour lui imposer silence et le rappeler au
respect qu'on doit à certains noms! Ah! voilà
qui passe toute croyance
Elle fit quelques pas dans le salon, respi-
rant bruyamment, parlant et gesticulant
comme une insensée, puis, s'arrêtant tout à
coup
Ainsi, reprit-elle en passant une main
dans sa chevelure en désordre, ainsi ces pa-
roles insultantes sont répétées à cette heure
par toute la ville du Puy, et demain on les
lira par toute la France! Ah! mes pressenti-
ments ne me trompaient pas quand je voyais
dans cet homme notre mauvais génie
Elle se laissa tomber sur un siège, plongea
sa tête dans ses deux mains,.demeura ainsi
une minute; puis, se relevant aussitôt et
reprenant sa marche et ses gestes désor-
donnés
Mais il n'y a donc plus de lois dans ce
pays! s'écria-t-elle, le regard si brillant, le
visage si empourpré, que Mme de Marcel-
lange et Marie Baudon en furent épouvan-
tées mais le premier venu peut donc nous
traîner ainsi sur la claie comme des créatu-
res dégradées, nous montrer du doigt à toute
une ville, nous jeter le mépris et l'outrage à
la face, sans que personne se lève et lui crie
qu'il est indigne et lâche d'insulter ainsi des
femmes, et qu'à défaut de leur rang, il faut
au moins respecter leur faiblesse!
Puis, parvenue par la violence même de
ses déclarations au paroxysme de la rage, elle
ajoute, les bras tendus, le visage crispé, les
yeux presque convulsés
Hier, c'était le peuple qui nous chas-
sait et nous poursuivait de ses huées, comme
des lépreuses ou des bohémiennes: aujour-
d'hui, c'est un homme, un avocat, qui, aux
yeux d'une cour solennellement assemblée,
en face de l'élite d'une société, qui, la veille
encore, n'avait pas assez de respects pour
nous, nous accable d'outrages dans un dis-
cours fleuri et préparé de sang-froid! Ah!
c'en est trop en face de semblables mons-
truosités, ma raison s'égare, je doute du
témoignage de nies sens et je me demande
avec épouvante quelles femmes nous -som-
mes pour qu'on nous traite ainsi, et si je ne
rêve pas quand je crois être une La Roche
NeTly de Chamblas! Ah! si tout cela doit
finir par un échafaud, que le bourreau vien-
ne donc, mon Dieu! qu'il vienne et qu'il
mette fin d'un seul coup à tant de tor-
tures
Puis, éperdue, hors d'elle-même, agitant
convulsivement les lèvres sans pouvoir pro-
noncer une parole, elle fit en chancelant
quelques pas et alla se jeter dans un angle
du salon, où elle resta immobile et haletante,
la face couverte de ses deux mains et tournée
contre le mur.
Marie Baudon, effrayée, voulut s'élancer
vers elle; Mu:e de¡Marcellange l'arrêta d'un
geste.
Non, lui dit-elle à voix basse, laisse-la
se calmer, il suffirait d'un mot pour raviver
toutes ces violences et un nouvel accès pour-
rait être mortel.
Elle fit un signe à Marie Baudon qui s'as-
sit près d'elle, et toutes deux, le regard fixé
sur la comtesse, attendirent qu'elle recouvrât
peu à peu le calme et la raison.
Plus de dix minutes s'écoulèrent ainsi dans
un profond silence.
Enfin la comtesse releva la tête, se tourna
vers sa fille, puis revint prendre sa place en
face d'elle, les traits encore altérés, mais dé-
tendus, et n'exprimant plus que'la fatigue et
l'abattement.
Au bout de quelques instants, pendant les-
quels elle sembla faire un effort pour rassem-
bler ses idées, elle dit a sa ülle. en lui dési-
gnant les feuillets que celle-ci avait ramas-
sés et remis en ordre
Est-ce tout?
Non, ma mère, répondit avec hésita-
tion Mme Théodora, mais.
Je veux et dois tout connaître, reprit la
comtesse d'un ton ferme, mais calme, lisez
donc, Théodora.
Et comme celle-ci, fixant sur elle un re-
gard inquiet, semblait hésiter encore
Lisez, ma fille, lui dit-elle avec une
nuance de dédain dans l'accent, et ne crai-
gnez pas le retour d'un égarement dont je
rougis, quand je pense quels gens l'ont sou-
levé.
Entièrement rassurée dès lors, Mm* de
Marcellange reprit sa lecture
« Vous connaissez donc tous, messieurs
les jurés, la cause et l'effet. Vous n'avez qu'à
rechercher maintenant si quelque chose
peut excuser cet accusé.
Est-ce son manque d'intelligence? vous
l'avez suivi dans les débats; vous avez aperçu
un esprit subtil sous cette écorce grossière.
Est-ce sa timidité? Vous l'avez vu poursui-
vant les témoins de se menaces jusque dans
cette enceinte.
La ruse, l'audace, l'opiniâtreté dans le
crime, voilà les circonstances atténuantes
qu'il peut invoquer?
Et pourtant, je voudrais bien trouver en
terminant à dire quelque chose en faveur de
cet homme.
Arzac, vous êtes pauvre,-vous vous êtes vu
accueilli, protégé, encouragé par une noble
maison. Dans votre ignorance, vous croyez
peut-être plus à la puissance de vos mysté-
rieux protecteurs qu'à celle de la loi.
Arzac vous êtes victime d'une illusion
dont le réveil sera terrible! Sachez qu'ici
tous les rangs s'effacent. Sur ce banc, où elle
peut un jour s'asseoir, la grande dame est vo-
tre égale, rien de plus. Ici, il n'y a qu'un»
puissance, celle de la loi, et nulle puissance
humaine ne peut lui résister.' (Arzac fait de:
signes de dénégation et montre du doigt li
christ placé au-dessus du siège des magis-
trats.)
Ah vous vous taisez Vous joignez le
sacrilège au faux témoignage Vos signes in
vaquent encore Dieu, ce Dieu dont vous
avez méconnu la loi Eh bien recom-
mandez-vous à lui lui seul peut pous par-
donner. Les hommes ne le peuvent plus!
A cette terrible et humiliante prophétie de
Me'Bac « 'Sur ,ce banc, où elles peutunjou,
s'asseoir, la grande dame est votre égale, rier
de plus, ) la comtesse avait senti au
comme l'application d'un fer rouge, mait
cette foudroyante émotion s'était traduite pai
un sourire, par un imperceptible tressaille,
ment, puis elle avait conservé jusqu'au bou
la plus parfaite impassibilité.
Quand Mme de Marcellange s'arrêta, après
la lecture du plaidoyer, la comtesse se con-
tenta de lui dire avec calme
Après?
(La suite iL demain.) constant guéroult.
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Pré Catelan. Concerts, théâtre, bal d'enfants.
Concert des Ch.-Elysées. Concert tous les soirs.
7 Jardin Babille. Bal tous les soirs.
8 »/n. Parc d'Idalie (Yincennes}. Bal le dimanche et
mercredi.
Ainsi des pendants d'oreille. Il est vrai qu'ils
s'en mettent également les uns au nez, les au-
tres aux lèvres. D'autres encore augmentent i'o-
reille par l'insertion, de disques en bois, dont ils
accroissent le diamètre jusqu'à la faire tomber sur
l'épaule.
Ainsi du tatouage et du maquillage ou peinture.
Nos soldats et nos marins se font tatouer à plaisir;
quant au maquillage, il est très répandu dans un
certain monde féminin.
Ainsi de la dépression des crânes qu'opèrent
sur les enfants les Mexicains et les Péruviens. En
France, dans le Toulousain, les femmes de la
campagne déforment également les crânes des
enfants par des compressions maladroites sous
prétexte de les embellir.
Ainsi des crinolines. Cette invention est loin
jd'être européenne elle vient des Iles Marquises,
et les belles insulaires s'en contentent pour tout
Bêtement. Il en résulte qu'elles ont sur les dames
civilisées de l'Occident l'avantage de ne pas por-
ter de corsets, engins de maladies et de cfiflbrrna-
.-ions. Cependant, malgré leur nudité, la pudeur
Existe, chez les femmes.
Ainsi du duel. Il n'a pas été inventé par les
`Gaulois ni les Francs. Les Boschirnen, tribu hot-
^entotte qui se rapproche le plus du singe-, em-
loie ce même moyen pour terminer leurs diffé-
rends.
Ainsi du goût artistique. On ne pourrait croire,
«i la collection anthropologique du Muséum n'é-
pas là pour en donner la preuve, on ne pour-
ait croire, je le répète aux choses ingénieuses
!que ces sauvages ont conçues et exécutées avec
les outils et des instruments dont nds ouvriers
civilisés ne sauraient que faire, des cailloux et
jdes coquilles par exemple. Eh biea avec cela ils
Sculptent des armes et des ustensiles véritable-
Jnent curieux. Une de ces armes, le Boumerang
es Australiens, lancé contre un ennemi, le
rappe et revient à son possesseur.
j Enfin, et là est le cachet divin, il n'est pas de
race qui ne reconnaisse un Etre suprême.
Après ces détails intéressants, que j'abrège, et
lien .d'autres que je dois passer sous silence, le
savant professeur a résumé sa leçon à peu près en
ces termes
Nous n'avons jusqu'ici cherché qu'à reconnaître
la nature de l'homme, envisagé au point de vue
Ides sciences naturelles.
g Le résultat de cet examen est de nous montrer
en lui une sorte de résumé de la création entière.
Par son corps, au point de vue anatomique et
physiologique, il est un animal, rien de plus,
Irien de moins, mais ce n'est pas son corps qui lui
a donné l'empire qu'il exerce sur la nature morte
ou vivante. Ce pouvoir il le doit à ses attributs
propres, à l'intelligence, à la moralité, à la "reli-
giosité.
Ce sont ces facultés, exclusivement humaines,
qui complètent cet être exceptionnel, et ce sont
elles qui justifient, qui annoblissent sa domination
en lui donnant avec le sentiment de sa puissance
Jia notion du devoir.
ÉTRANGER
Les oncles d'Amérique n'ont pas complétemen
disparu. En voici la preu ve. Nous lisons dans 1
Courrier des Etats-Unis
Deux millions de livres sterling aux héritiers
Xle "William Harrison de Londres, émigré en
Amérique vers S'adresser au Rev. Staf-
fort, n. 4, Lincoln's Inn, London.
Telle est l'annonce invraisemblable qui se pré-
:assait depuis un certain temps dans plusieurs
ournaux des Etats-Unis. On aurait plutôt fait
e compter les étoiles du firmament comme le
Père éternel en donnait le conseil fallacieux à
'Abraham que les lettres reçues à cette occasion
par le Rev. StafTord.
Il n'est pas en Amérique un individu se nom-
,!riant Harrisson, Hérisson, ou quelque chose d'ap-
prochant, qui n'ait tenté de se faire adjuger les
fleux millions de livres sterling. Mais le seul et
véritable ayant-droit est un M. David R. Harris-
ion, âgé de soixante-dix ans et père d'une nom-
reuse famille, avec laquelle il réside à Harlom.
4. Harrisson est très connu à New- York, où il a
ravaillé longtemps comme graveur, au n.
roadway, pour la American Bank Note Com-
?»ny.
Son père, William Harrisson, était venu de
tondres aux Etats-Unis, en 1796, sur la demande
l&la.BankofNort certes de Philadelphie qui,
ayant besoin de faire graver des notes d'un nou-.
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aragosse-Pampel.-Barcel.. 40.. 40.. 45.. •• Por tugais 78.. 79 Gaz de Brux 457 50 terre. On ne note pas au. déifie 1940 b. de ventes
.veau modèle, s'était adressée en Angleterre pour
avoir un artiste de talent. M. Harrisson s'était
plus tard marié à Philadelphie, et avait eu plu-
sieurs enfants dont le M. David Harrisson, au-
jourd'hui à Harlom, est le seul survivant.
A lui donc les deux millions de livres serling
(cinquante millions de francs), représentant en-
viron quatorze millions de dollars. Cette énorme
fortune provient d'un oncle de l'heureux héritier,
qui regagnée tout entière dans le commerce avec
les Indes orientales.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE MARCELLAHGE
(Voir le Petit Jourml depuis le 24 avril.)
LVII
LA RAGE IMPUISSANTE
Reprenant les feuillets qu'elle avait laissé
tomber devant elle
Voilà ce qu'il y a, dit M"" de Marcel-
lange
« Ah! madame, pour que vous ayez ainsi
fait violence à vos habitudes, il fallait un in-
térêt bien puissant
» Chez vos pareils il y a deux choses qui
rapprochent ainsi les distances et font com-
mencer l'égalité, deux choses également mys-
térieuses et sombres la mort ou le crime! »
Et en achevant cette phrase, Mme de i-Jar-
cellange, comme si elle eût été à bout de
force et de courage, laissa échapper de sa
main les feuillets, qui se dispersèrent sur le
parquet.
La comtesse s'était levée brusquement,
1'oeil ardent, les traits bouleversés, le corps
agité d'un tremblement nerveux. En ce mo-
ment, défigurée par l'excès de la colère, elle
avait réellement quelque ressemblance avec
la tête de Méduse sculptée au portail de sa
maison.
-Cet homme a osé dire tout cela s'écria-
t-elle d'une voix rauque et presque inintel-
ligible, il a pu traiter de la sorte une famille
comme la nôtre; il a eu l'impudence de nous
menacer, nous, des La Roche-Negly, et on l'a
laissé faire et il ne s'est trouvé là. personne
pour lui imposer silence et le rappeler au
respect qu'on doit à certains noms! Ah! voilà
qui passe toute croyance
Elle fit quelques pas dans le salon, respi-
rant bruyamment, parlant et gesticulant
comme une insensée, puis, s'arrêtant tout à
coup
Ainsi, reprit-elle en passant une main
dans sa chevelure en désordre, ainsi ces pa-
roles insultantes sont répétées à cette heure
par toute la ville du Puy, et demain on les
lira par toute la France! Ah! mes pressenti-
ments ne me trompaient pas quand je voyais
dans cet homme notre mauvais génie
Elle se laissa tomber sur un siège, plongea
sa tête dans ses deux mains,.demeura ainsi
une minute; puis, se relevant aussitôt et
reprenant sa marche et ses gestes désor-
donnés
Mais il n'y a donc plus de lois dans ce
pays! s'écria-t-elle, le regard si brillant, le
visage si empourpré, que Mme de Marcel-
lange et Marie Baudon en furent épouvan-
tées mais le premier venu peut donc nous
traîner ainsi sur la claie comme des créatu-
res dégradées, nous montrer du doigt à toute
une ville, nous jeter le mépris et l'outrage à
la face, sans que personne se lève et lui crie
qu'il est indigne et lâche d'insulter ainsi des
femmes, et qu'à défaut de leur rang, il faut
au moins respecter leur faiblesse!
Puis, parvenue par la violence même de
ses déclarations au paroxysme de la rage, elle
ajoute, les bras tendus, le visage crispé, les
yeux presque convulsés
Hier, c'était le peuple qui nous chas-
sait et nous poursuivait de ses huées, comme
des lépreuses ou des bohémiennes: aujour-
d'hui, c'est un homme, un avocat, qui, aux
yeux d'une cour solennellement assemblée,
en face de l'élite d'une société, qui, la veille
encore, n'avait pas assez de respects pour
nous, nous accable d'outrages dans un dis-
cours fleuri et préparé de sang-froid! Ah!
c'en est trop en face de semblables mons-
truosités, ma raison s'égare, je doute du
témoignage de nies sens et je me demande
avec épouvante quelles femmes nous -som-
mes pour qu'on nous traite ainsi, et si je ne
rêve pas quand je crois être une La Roche
NeTly de Chamblas! Ah! si tout cela doit
finir par un échafaud, que le bourreau vien-
ne donc, mon Dieu! qu'il vienne et qu'il
mette fin d'un seul coup à tant de tor-
tures
Puis, éperdue, hors d'elle-même, agitant
convulsivement les lèvres sans pouvoir pro-
noncer une parole, elle fit en chancelant
quelques pas et alla se jeter dans un angle
du salon, où elle resta immobile et haletante,
la face couverte de ses deux mains et tournée
contre le mur.
Marie Baudon, effrayée, voulut s'élancer
vers elle; Mu:e de¡Marcellange l'arrêta d'un
geste.
Non, lui dit-elle à voix basse, laisse-la
se calmer, il suffirait d'un mot pour raviver
toutes ces violences et un nouvel accès pour-
rait être mortel.
Elle fit un signe à Marie Baudon qui s'as-
sit près d'elle, et toutes deux, le regard fixé
sur la comtesse, attendirent qu'elle recouvrât
peu à peu le calme et la raison.
Plus de dix minutes s'écoulèrent ainsi dans
un profond silence.
Enfin la comtesse releva la tête, se tourna
vers sa fille, puis revint prendre sa place en
face d'elle, les traits encore altérés, mais dé-
tendus, et n'exprimant plus que'la fatigue et
l'abattement.
Au bout de quelques instants, pendant les-
quels elle sembla faire un effort pour rassem-
bler ses idées, elle dit a sa ülle. en lui dési-
gnant les feuillets que celle-ci avait ramas-
sés et remis en ordre
Est-ce tout?
Non, ma mère, répondit avec hésita-
tion Mme Théodora, mais.
Je veux et dois tout connaître, reprit la
comtesse d'un ton ferme, mais calme, lisez
donc, Théodora.
Et comme celle-ci, fixant sur elle un re-
gard inquiet, semblait hésiter encore
Lisez, ma fille, lui dit-elle avec une
nuance de dédain dans l'accent, et ne crai-
gnez pas le retour d'un égarement dont je
rougis, quand je pense quels gens l'ont sou-
levé.
Entièrement rassurée dès lors, Mm* de
Marcellange reprit sa lecture
« Vous connaissez donc tous, messieurs
les jurés, la cause et l'effet. Vous n'avez qu'à
rechercher maintenant si quelque chose
peut excuser cet accusé.
Est-ce son manque d'intelligence? vous
l'avez suivi dans les débats; vous avez aperçu
un esprit subtil sous cette écorce grossière.
Est-ce sa timidité? Vous l'avez vu poursui-
vant les témoins de se menaces jusque dans
cette enceinte.
La ruse, l'audace, l'opiniâtreté dans le
crime, voilà les circonstances atténuantes
qu'il peut invoquer?
Et pourtant, je voudrais bien trouver en
terminant à dire quelque chose en faveur de
cet homme.
Arzac, vous êtes pauvre,-vous vous êtes vu
accueilli, protégé, encouragé par une noble
maison. Dans votre ignorance, vous croyez
peut-être plus à la puissance de vos mysté-
rieux protecteurs qu'à celle de la loi.
Arzac vous êtes victime d'une illusion
dont le réveil sera terrible! Sachez qu'ici
tous les rangs s'effacent. Sur ce banc, où elle
peut un jour s'asseoir, la grande dame est vo-
tre égale, rien de plus. Ici, il n'y a qu'un»
puissance, celle de la loi, et nulle puissance
humaine ne peut lui résister.' (Arzac fait de:
signes de dénégation et montre du doigt li
christ placé au-dessus du siège des magis-
trats.)
Ah vous vous taisez Vous joignez le
sacrilège au faux témoignage Vos signes in
vaquent encore Dieu, ce Dieu dont vous
avez méconnu la loi Eh bien recom-
mandez-vous à lui lui seul peut pous par-
donner. Les hommes ne le peuvent plus!
A cette terrible et humiliante prophétie de
Me'Bac « 'Sur ,ce banc, où elles peutunjou,
s'asseoir, la grande dame est votre égale, rier
de plus, ) la comtesse avait senti au
comme l'application d'un fer rouge, mait
cette foudroyante émotion s'était traduite pai
un sourire, par un imperceptible tressaille,
ment, puis elle avait conservé jusqu'au bou
la plus parfaite impassibilité.
Quand Mme de Marcellange s'arrêta, après
la lecture du plaidoyer, la comtesse se con-
tenta de lui dire avec calme
Après?
(La suite iL demain.) constant guéroult.
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