Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1845-01-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 05 janvier 1845 05 janvier 1845
Description : 1845/01/05 (A1,N10). 1845/01/05 (A1,N10).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5812401m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
lre ANNÉE.
-Dimanche S Janvier 1843.
N° 10.
HAVRE, tiE 5 JANVIER.
SMe-F.oi.jLET n'était pas placé en première ligne pour toutes
,;ljes matières qu'il traite ; si l'homme étonnant qui rédige cette
feuille timbrée (la loi le veut ainsi ), n'était pas appelé à figurer ;
parmi les plus hautes sommités littéraires , cette même plume qui
a-fondé la réputation colossale d'habileté directoriale de M. Pro-
vence , se fût brisée , ou tout au moins fût descendue à transcrire
quelque mémoire d'épicier !
Le Havre ne s'en doutait guère, le Havre ne s'en doutait pas,
le Follet marche sur un volcan ! Ce même télescope , qui, autre-
fois inoffensif. lorgnait innocemment dit haut du belvéder les
désoeuvrés qui s'aventuraient vers le théâtre , est maintenant bra-
qué sur notre journal.
Thémis en bonnet carré, une loupe à la main, pressure chaque
phrase, pèse les syllabes , écosse les virgules , pour y découvrir
la moindre peccadille susceptible de la Correctionnelle. Mais en-
vain. II. est aussi difficile de trouver à mordre au Follet, qu'il
l'est à M. Provence d'attirer la foule !
En effet, nous avons toujours été plein de respect pour la vie
privée ; et si nous avons critiqué, baffoué , honni la prétentieuse
inutilité' de M. le Directeur privilégié ,- nous étions dans notre
droit ; nous payons assez cher pour cela.
Vingt francs pour voir abîmer Mlle, de la Faille , écraser la
Jour de Nésle, écorcher YEtmiriieaa ! Vingt francs pour voir des
Emile , des Ducouret, des Peyron ! Vingt francs pour entendre la
compassée Mme. Fontenay et la pleurnicheuse Mme. Verdun !
C'est bien le moins que cous puissions nous venger le diman-
che , des tortures qu'ils nous font endurer pendant toute la se-
maine !
On nous accuse pourtant. Quelle criante injustice !
Est-cenous quifaisonsrouler les yeux dacomte d'Oslorn'Èmile
ni plus ni moins qu'un chat qui boit de la limonade ? Est-ce nous,
pompier d'un nouveau genre , qui éteignons le beau feu de Mme-
Fontenay ? Est-ce nous qui tournons à l'aigre la doucereuse Mme.
Verdun? Est-ce nous enfin qui rendons l'orchestre si antipathique
à l'harmonie,, et qui faisons fausser les Choeurs ?
Non , mille fois non ! Ils font tout cela sans nous , et malgré
nous.
Nous avons félicité au contraire les Havrais d'avoir eu la main
assez heureuse pour découvrir un directeur qui leur offre des
sujets.aussi distingués, et qui s'occupe tant de varier leurs plaisirs !
Parfois, nous en convenons , nous avons ri des nullités qui se
prélassent glorieusement sur les planches ; nous avons refusé de
voir un artiste là où il y avait seulement un saltimbanque, mais
nous l'avons dit avec toute la presse ; et si l'on pouvait nous en
vouloir un peu , ce serait peut-être parce que nous Tairons signalé
quelques jours avant les autres ?
Que M. Provence se donne donc moins de peine ; nous garde-
rons toujours à son égard les convenances ; et si nous bafouons
-le directeur inhabile, nous n'en serons pas moins plein de respect
pour l'honorable citoyen !
Guillaume Tell. — Début de Mlle Gardes.
Si nous étions ailleurs que chez M.. Provence, nous ne com-
prendrions pas comment on peut mutiler ainsi un chef-d'oeuvre.
Qu'on coupe la musique, qu'on escamote les morceaux difficiles,
cela se Conçoit 'avec notre orchestre ; mais au moins qu'on nous
donne le peu qu'on a conservé !
Les Choeurs sont généralement très-mauvais , mais ils se sur-
passent encore dans Guillaume Tell ; c'est une cacophonie inces-
sante, une espèce de conseil de chats, où chaque coryphée miaule
'à.sa manière , et de tout cela il ressort un gâchis , pour lequel on
ne trouverait aucun nom dans la langue. C'est si faible , si faux ,
si dépourvu d'ensemble, que parfois on entend la voix seule du
chef d'orchestre qui n'en peut, mais
Les acteurs ne méritent guères plus d'éloges que les choeurs,
car en général.tout est faiblement rendu dans cette partition , au
dessus des forces de nos artistes.
Wermelen- pourtant a eu de bons moments , notamment au
au quatrième acte ; niais que de compensations !
Nous ne pouvons en dire autant du baryton Dorval, celui-là
a été médiocre sans compensation aucune ; on pourrait se deman-
der s'il a: chanté ? On entendait bien par-ci, par-là , quelques no-
tes , mais c'était tout. 0 beau jour de la Favorite , qu'êtes-vous
devenu ?
Cet exemple nous met en garde contre une appréciation préma-
turée des moyens de la débutante. Elle paraît avoir de la voix ,
mais il nous semble que, quand il s'agit de juger , on doit s'abs-
tenir jusqu'à mûr examen, et nous ne comprenons pas les applau •
dissements qui lui ont,été prématurément distribués ; à moins (ce
que nous,serions assez porté à croire) qu'il n!y ait des gens fort
aises de gagner leur place, en échange de quelques bravos.
Mlle Gardes, à une première audition nous a paru posséder une
voix fraîche, mais peu sûre,, ce que l'on .mettra indubitablement
sur le compte de l'émotion d'un premier début ; mais elle marche
mal, ne parait pas douée d'une prononciation facile, et nous
avons des doutes sérieux sur son début dans l'opéra comique
Peut-être dierçhera-t-on encore à nous escobarder celui-là ? mais
l'éveil estdonné, et probablement on ne le tentera pas.
Nous avons remarqué un,changement heureux dans Guillaume
Tell. Le rôle de Leutnola, confié, d'abord à Victor Henry qui i'a
abandonné et pour cause, est échu à Banville. Contraire-
ment à son devancier, celui-ci l'a chanté d'une manière fort cou-
v nable et qui mérite une mention particulière.
-Dimanche S Janvier 1843.
N° 10.
HAVRE, tiE 5 JANVIER.
SMe-F.oi.jLET n'était pas placé en première ligne pour toutes
,;ljes matières qu'il traite ; si l'homme étonnant qui rédige cette
feuille timbrée (la loi le veut ainsi ), n'était pas appelé à figurer ;
parmi les plus hautes sommités littéraires , cette même plume qui
a-fondé la réputation colossale d'habileté directoriale de M. Pro-
vence , se fût brisée , ou tout au moins fût descendue à transcrire
quelque mémoire d'épicier !
Le Havre ne s'en doutait guère, le Havre ne s'en doutait pas,
le Follet marche sur un volcan ! Ce même télescope , qui, autre-
fois inoffensif. lorgnait innocemment dit haut du belvéder les
désoeuvrés qui s'aventuraient vers le théâtre , est maintenant bra-
qué sur notre journal.
Thémis en bonnet carré, une loupe à la main, pressure chaque
phrase, pèse les syllabes , écosse les virgules , pour y découvrir
la moindre peccadille susceptible de la Correctionnelle. Mais en-
vain. II. est aussi difficile de trouver à mordre au Follet, qu'il
l'est à M. Provence d'attirer la foule !
En effet, nous avons toujours été plein de respect pour la vie
privée ; et si nous avons critiqué, baffoué , honni la prétentieuse
inutilité' de M. le Directeur privilégié ,- nous étions dans notre
droit ; nous payons assez cher pour cela.
Vingt francs pour voir abîmer Mlle, de la Faille , écraser la
Jour de Nésle, écorcher YEtmiriieaa ! Vingt francs pour voir des
Emile , des Ducouret, des Peyron ! Vingt francs pour entendre la
compassée Mme. Fontenay et la pleurnicheuse Mme. Verdun !
C'est bien le moins que cous puissions nous venger le diman-
che , des tortures qu'ils nous font endurer pendant toute la se-
maine !
On nous accuse pourtant. Quelle criante injustice !
Est-cenous quifaisonsrouler les yeux dacomte d'Oslorn'Èmile
ni plus ni moins qu'un chat qui boit de la limonade ? Est-ce nous,
pompier d'un nouveau genre , qui éteignons le beau feu de Mme-
Fontenay ? Est-ce nous qui tournons à l'aigre la doucereuse Mme.
Verdun? Est-ce nous enfin qui rendons l'orchestre si antipathique
à l'harmonie,, et qui faisons fausser les Choeurs ?
Non , mille fois non ! Ils font tout cela sans nous , et malgré
nous.
Nous avons félicité au contraire les Havrais d'avoir eu la main
assez heureuse pour découvrir un directeur qui leur offre des
sujets.aussi distingués, et qui s'occupe tant de varier leurs plaisirs !
Parfois, nous en convenons , nous avons ri des nullités qui se
prélassent glorieusement sur les planches ; nous avons refusé de
voir un artiste là où il y avait seulement un saltimbanque, mais
nous l'avons dit avec toute la presse ; et si l'on pouvait nous en
vouloir un peu , ce serait peut-être parce que nous Tairons signalé
quelques jours avant les autres ?
Que M. Provence se donne donc moins de peine ; nous garde-
rons toujours à son égard les convenances ; et si nous bafouons
-le directeur inhabile, nous n'en serons pas moins plein de respect
pour l'honorable citoyen !
Guillaume Tell. — Début de Mlle Gardes.
Si nous étions ailleurs que chez M.. Provence, nous ne com-
prendrions pas comment on peut mutiler ainsi un chef-d'oeuvre.
Qu'on coupe la musique, qu'on escamote les morceaux difficiles,
cela se Conçoit 'avec notre orchestre ; mais au moins qu'on nous
donne le peu qu'on a conservé !
Les Choeurs sont généralement très-mauvais , mais ils se sur-
passent encore dans Guillaume Tell ; c'est une cacophonie inces-
sante, une espèce de conseil de chats, où chaque coryphée miaule
'à.sa manière , et de tout cela il ressort un gâchis , pour lequel on
ne trouverait aucun nom dans la langue. C'est si faible , si faux ,
si dépourvu d'ensemble, que parfois on entend la voix seule du
chef d'orchestre qui n'en peut, mais
Les acteurs ne méritent guères plus d'éloges que les choeurs,
car en général.tout est faiblement rendu dans cette partition , au
dessus des forces de nos artistes.
Wermelen- pourtant a eu de bons moments , notamment au
au quatrième acte ; niais que de compensations !
Nous ne pouvons en dire autant du baryton Dorval, celui-là
a été médiocre sans compensation aucune ; on pourrait se deman-
der s'il a: chanté ? On entendait bien par-ci, par-là , quelques no-
tes , mais c'était tout. 0 beau jour de la Favorite , qu'êtes-vous
devenu ?
Cet exemple nous met en garde contre une appréciation préma-
turée des moyens de la débutante. Elle paraît avoir de la voix ,
mais il nous semble que, quand il s'agit de juger , on doit s'abs-
tenir jusqu'à mûr examen, et nous ne comprenons pas les applau •
dissements qui lui ont,été prématurément distribués ; à moins (ce
que nous,serions assez porté à croire) qu'il n!y ait des gens fort
aises de gagner leur place, en échange de quelques bravos.
Mlle Gardes, à une première audition nous a paru posséder une
voix fraîche, mais peu sûre,, ce que l'on .mettra indubitablement
sur le compte de l'émotion d'un premier début ; mais elle marche
mal, ne parait pas douée d'une prononciation facile, et nous
avons des doutes sérieux sur son début dans l'opéra comique
Peut-être dierçhera-t-on encore à nous escobarder celui-là ? mais
l'éveil estdonné, et probablement on ne le tentera pas.
Nous avons remarqué un,changement heureux dans Guillaume
Tell. Le rôle de Leutnola, confié, d'abord à Victor Henry qui i'a
abandonné et pour cause, est échu à Banville. Contraire-
ment à son devancier, celui-ci l'a chanté d'une manière fort cou-
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