Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-01-07
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 07 janvier 1934 07 janvier 1934
Description : 1934/01/07 (Numéro 18190). 1934/01/07 (Numéro 18190).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/06/2008
51* Année N° 18190
Dimanche 7 Janvier 1934
-^âti^"1111
LATEMPERATURE 'm
Ce 7 Janvier. 22- jour de la lune tever à
23 h. 28, coucher à h. 22. Lever du soleil il.
1 h. 46, coucher à 16 h. 9.
Vers un dégel prochain: S.-O. à N.-O. faible
on modéré. Gelée blanche. Beau, brumeux, sauf
bruine rare Baromètre en baisse. Paris 775
nuit, 1» jour, et pluies prochaines.
Cyclone s'étendra Scattdittavie -15 à –20 ̃•,
t'étendant Pays-Bas haüsse égale Islande, moin-
dre Irlande" à Nice.
PRONOSTICS D'AVIATION. Paris, 7 heures,
et Paris-Strasbourg S.-O.-O., 1 2 m. Beau, ou
Brouillard. Lonâxes-mlài S.-O.N.-O., 10 à 12 m.
Gouttes.
Si République est fondée
sur la vertu,
comme le pensait Montesquieu,
les assises du régime
auraient sérieusement
besoin d'être étayées.
La réduction
des indemnités
et ^administration
des finances
La revision des indemnités des
fonctionnaires, comprise dans le
programme de redressement bud-
gétaire que vient d'adopter le
Parlement, risque, si l'on n'y
prend garde, de jeter le trouble
dans certaines administrations de
l'Etat.
D'une part, l'importance de
l'économie attendue de cette me-
sure, d'autre part, les attaques
portées à cette occasion contre
l'administration des finances,
sont susceptibles de provoquer
des réductions excessives et in-
J.'ài affirmé, devant l'impé-
rieuse nécessité de rétablir l'équi-
libre du budget, qu'un sacrifice
modeste devait être demandé aux
agents de l'Etat qui jouissent, en
ces temps de chômage et de crise
économique, d'une stabilité en-
viable.
Mais ce sacrifice doit être équi-
table et ne pas être limité à une
minorité il serait '-particulière.
ment* injuste et inopportun. à
cette occasion, de frapper lourde-
ment et de décourager les agents
de l'administration des finances
dont j'ai pu apprécier le zèle et
dont la collaboration est indis-
pensable pour l'œuvre que pour-
suivent le gouvernement et le
Parlement.
Dans le sacrifice demandé aux
agents de l'Etat par la récente loi
de redressement budgétaire, la
réduction des indemnités figure
pour un chiffre' de 600 millions
de francs.
egi fait; dans mon rapport, au
nom de là commission des fi-
nances du Sénat, d'expresses ré-
serves sur.la possibilité de réaliser
sans injustice une économie de
600 millions sur un montant d'in-
demnités revisables n'excédant
pas ,2 milliards et demi de francs.
On voit, en effet, que cela obli-
gerait .à 'une' réduction moyenne
de. plus de des indemnités
actuellement perçues. Dans cer-
tains cas, pu les indemnités re-
présentent une partie importante
des émoluments totaux, une ré-
duction aussi sensible peut en-
traîner .un bouleversement brutal
des situations acquises.
'On'' a tendance à faire une sé-
paration trop nette entre traite-
ments et indemnités. Les uns et
les autres ont été approuvés par
le Parlement et il faut rappeler:
que les indemnités représentent,
pour la plupart, dès correctifs ap-
portés aux échelles de traite-
ments pour tenir compte des
conditions inégales d'exécution
du travail.
Je' ne sache pas, en tout cas,
que les bénéficiaires d'indemnités
aient été jamais prévenus du ca-
ractère provisoire de cette partie
de leurs émoluments, et invités
l'épargner ou à la consacrer à
des. dépenses superflues.
Il ;y'-a donc quelque injustice
de principe à vouloir faire un
sort spécial aux indemnités et à
les réduire- dans une plus forte
proportion que les traitements.
En tait. les Indemnités ont été
attriRuées sans règles d'ensemble
et cela ans doute, donné lieu
à quelques cumuls injustifiés.
Mais it ne faut pas s'en exagérer
l'importance..
En même temps que les diffi-
cuités budgétaires, sont nées la
mystique de la fraude fiscale et
celle des abus de dépenses. Pour
différer l'heure des sacrifices im-
populaires, les chiffres les plus
fantaisistes ont été lancés. On n'a
pas été loin d'affirmer que la
seule répression des abus de tous
ordres suffirait- à combler un
déficit de 6 ou milliards de
francs.
Malheureusement; lorsqu'on
quitte le terrain commode de la
théorie pour serrer de plus près
la réalité, on découvre vite la fra-
gilité de ces calculs et l'exagéra-
tion des chiffres émis. On s'aper-
çoit aussi de la difficulté de dé-
finir les abus. Si l'on a pu dire
que les affaires sont souvent
l'argent des autres, l'abus est tou-
jours ce que touche le voisin.
Marcel Régnier,
rapporteur général du budget
au Sénat.
(Voir la suite en sixième page, If et 2* col.)
SUR LE MARCHE DES CHANGES
Sur !e marehé des changes, le dollar
s'est raffermi, hiér; de 16,20 à 16,28,
auprès 16,35 au plus haut dans la mati-
née. La livre, de son côté, est passée de
83,06 6 83,24 après 83,40.
Allons, bon Voici que le ministère des finances, après avoir
multiplié les avis au public que, à partir du 1er janvier 1934, les
billets de 5 francs n'auraient plus légalement cours, lance un nouvel
avis pour prévenir le même public que lesdits billets de 5 francs
pourraient néanmoins, jusqu'à nonvel ordre, librement circuler.
Motif la.-Monnaie n'a pas pu fabriquer de « bedoucettes »
en nombre suffisant et la pénurie de pièces de 5 francs se fait sentir
un peu partout.
N'est-ce pas la preuve péremptoire que l'Etat, qui veut tout
diriger :et principalement ce qui ne le regarde point n'est
même pas capable de diriger la fabrication de la monnaie, laquelle
est un de ses attributs essentiels ?
Le scandale Stavisky devant le pays
UNE DOUBLE ENQUÊTE ADMINISTRATIVE
ET UNE COMMISSION ROGATOIRE GÉNÉRALE VONT ENFIN
PERMETTRE DE RECHERCHER TOUTES LES RESPONSABILITÉS
La, recherche des fautes
de certains fonctionaairès
Le président du conseil et le garde des
sceaux la prescrivent
M. DELAMARCHE, inspecteur général du.
crédit au ministère, du commerce, de
qui dëpend l'inspection, des monts-de-
piété et crédits municipaux
Phot. H. Manuel.
L'atmosphère empoisonnée qui
continue d'envelopper le scandale
Stavisky sera-t-elle bient6t assainie
par une aube purificatrice dont le
pays attend avec hâte le lever ?
Des décisions telles ont été prises,
hier, tant dans le domaine ?udiciaire
que sur le plan administratif, que
désormais la question des responsa-
bilités se trouve posée dans toute son
ampleur. C'est là un; premier résul-
tat. Le problème est enfin situé lo-
giquement et avec les données qu'il
convenait de lui attribuer.
Ainsi ce n'est plus une solution
partielle qu'il conviendra de lui four-
nir, mais une réponse complète, gé-
nérale qui ne Laissera pas d'incon-
nues en suspens.
Jusqu'ici Tin formation ouverte cf
Bayonne et qui s'était prolongée jus-
qu'à Pa*i$ avait presque exclusive-
ment pour ~but de préciser les fàiis*
délictueux qui constituent l'escro-
querie elle-même, de découvrir leurs
auteurs et les complices de ceux-ei.
Cette instruction limitative était in-
suffisante, le scandale ayant rendu
nécessaire la recherche de compro-
missions de toutes sortes se rappor-
tant davantage au cas Stavisky qu'à
l'affaire du Crédit municipal elle-
même.-
Elle vient, fort heureusement,
d'être complétée par l'envoi d'une
commission rogatoire générale au
parquet de la Seine, qui permettra
de uastes investigations dans tous
les milieux.
D'autre part, aeux enquêtes aamz-
nistratives ont été prescrites, l'une
par M. Chautemps, président du
conseil, mintstre de l'intérieur; l'au-
tre par M. Raynaldy, garde des
sceaux, en vue de rechercher respec-
tivement les négligences ou fautes
des fonctionnaires de police et des
magistrats ayant retardé ou entravé
l'action de la Justice.
Trois vagues répressives sont, en
définitive, lancées à l'assaut du' bas-
tion Stavisky qui ne saurait, dans
ces conditions, ne pas être rapide-
rrient emporté.
L'enquête judiciaire Paris
Une commission rogatoire générale
Des renseignements très importants
M. ilAYoTTE à la Sûreté générale
où il a été entendu hier matin
ont déjà été adressés par le parquet de
la Seine au parquet de Bayonne, au su-
jet de l'affaire Stavisky.
(Voir la snlte en sixième .page
et'4* colonnes)
ON ATTENDAIT HIER
LA DÉMISSION
DE M. ALBERT DALINIER
MINISTRE DES COLONIES
Celui-ci ne l'ayant pat offerte on peut
envisager la démission collective du
cabinet
L'attention du monde politique se por-
tait hier sur le ministère de l'intérieur,
dans l'attente d'une décision qui ne fut
point prise.
Il ne fait aucun doute qu'au cours des
conversations qu'il eut, vendredi, avec
M. Dalimier M. Camille Chautemps pria
If ministre des colonies de lui remettre
sa démission afin d'être plus à l'aise
pour répondre aux interpellateurs et
mener l'enquête sur l'affaire Stavisky.
Il est en effet certain que les lettres
signées de l'ancien ministre du travail,
celle surtout adressée à M. Dubarry,,
avant été exploitées par les démar-
cheurs, ont, en facilitant les souscrip-
tions des compagnies d'assurances aux
bons du -Crédit municipal de Bayonne,
engagé la responsabilité, au moins mo-
rale, de M. Dalimier.
Malgré cela, le ministre des colonies
ne s'est pas montré disposé à déférer à
l'invitation du président du conseil.
Toute la journée, on a attendu, en vain,
au ministère de l'intérieur, sa visite ou
sa lettre de démission.
Un problème politique est donc posé.
Il sera très rapidement résolu. Se trou-
M Plyxas, .inspecteur, général; au mi-
nistère. de l'intérieur, chargé de re-
chercher les fautes commises par
les fonctionnaires de police
i, ,̃̃ .Phot. H..Manuel.
vant affaibli'par la présence dans son
cabinet d'un collaborateur. qui peut
exciper de sa bonne foi, mais qui reste
responsable d'un acte ayant eu de,
ves conséquences, et celui-ci* n'estimant
pas devoir se retirer, le président du
conseil se trouvera dans l'obligation de
remettre au président de la République
sa démission. Toutefois^ ce geste ne
saurait être spontané, car la plus élé-
mentaire courtoisie obligera M. Camille
Chautemps à en informer ses collabo-
rateurs. C'est pourquoi il est vraisem-
blable que cette décision ne sera prise
que demain après-midi, au cours du
conseil de cabinet qui se réunit à
17 heures.
Dans cette hypothèse, 11 apparait cer-
tain que le président de la République
acceptera cette démission et chargent
M. Camille Chautemps de constituer le
nouveau cabinet, ce que ce dernier fera
immédiatement.
On assurait hier soir que M. Camille
Chautemps insisterait très affectueuse-
ment auprès de M. Herriot pour quil
entre dans la combinaison.
Et mardi, le nouveau cabinet, modifié,
se présenterait devant les Chambres.
Lire en' sixième page, 5e colonne, lé
plaidoyer de M. Dalimier.
Le président du conseil
a eu,' hier soir, un entretien
avec le président du Sénat
Absent de Paris le ler janvier, M. Ca-
mine Chautemps, président du conseil,
n'avait pu rendre les visites protoco-
laires du jour de l'an. Aussi bien s'est-il
rendu, hier, à la présidence du Sénat
présenter ses voeux à M. Jeanneney.
avec lequel il a eu une longue conversa-
tion au sujet de la question politique
posée par l'affaire Stavisky
Demain lundi, il rendra visite au pré-
sident de la Chambre, M. Fernand
Bouisson, actuellement dans le Midi.
M. Camille Chautemps décide
d'ouvrir une enquête administrative
La présidence du conseil a communi
qué hier matin la note suivante
Après avoir longuement conféré avec
M. Thomé, directeur de la Sûreté géné-
rale, et M. Bressot, du cabinet du préfet
de police, en l'absence de ce dernier,
M. Cernée Chauiemps a décidé d'ouvrir
une enquête administrative confiée à
l'inspecteur général Plydas, en vue de re-
chercher les négligences ou les fautes qui
ont pu être commises par des fonction-
naires de po2ice et qui ont eu pour consé-
quence de retarder ou d'entraver l'action
de la justice.
De son côté, le garde des sceaux a pris
une mesure analogue en ce qui concerne
le retard apporté par les tribunaux aux
jugements des instances dont ils avaient
été saisis concernant Stavisky.
Le garde des sceaux
prend des mesures
pour éviter les remises exagérées
D'autre part, le ministère de la "jus-
tice remettait le communiqué suivant
Le garde des sceaux a donné des ins-
trnetions aux magistrats pour que dans
tes affaires pénales il ne puisse être ac-
cordé qu'une seule remise pour conve-
nance reconnue légitime des parties ou
de leur conseil.
Tout autre renvoi ne pourra étre ob-
tenu que pour des raisons graves et par
décision. motivée qui sera immédiatement
portée à la connaissance des che/s 'de
services.
De plus le garde des sceaux fait pro-
céder à une enquête pour établir les rai-
sons qui ont motivé tes remises succes-
sives de l'affaire Stavisky.
Dès que les résultats complets de cette
enquête lui seront parvenus, _tf- provo-
sera toutes sanctions nécessaires s'il
apparaît que des-négligences ou des
fautes ont été. commises.
La négligence des services
de contrôle administratifs
Ils auraient dû être alertés dès
le 29 juillet 1933
Après avoir fléchi sous le coup des
révélations sensationnelles du scan-
dale de Bayonne et après avoir été
enfoncée de part en part, la ligne
de défense de l'administration
commerce, finances, justice, police
a tenté de se rétablir, hier, sur
les bases suivantes
« n est exact que la surveillance-
des caisses de Crédit-municipal ap-
partient au ministère du commerce,
lequel contrôle leur gestion adminis-
trative. Quant à • leur, gestion finan-
cière, elle 1 incombe, l'inspection
générale des finances, laquelle exa-
mine les comptes et vérifie, chaque'
trimestre, la'çaJgsa. et ,1a' compta-
bilité. Or, ce -n'est-qu'en décembre.
1933 que le ministère du commerce
a été alerté par l'inspection des
finances, lorsque la compagnie- d'as-
surances l'Urbaine, qui ne; pouvait
obtenir le remboursement de neuf
millions de bons arrivés à échéance.
déposa. une plainte. Le ministère'du
commerce demanda aussitôt une
vérification des comptes elle fut
faite'par le préfet des Basses-Pyré-
nées et' le receveur des; finances, de
Bayonne et amena la découverte de
la fraude.
Et l'administration conclut, bien
entendu, « qu'elle a *fait tout son
devoir
Malheureusement, des faits pa-
tents", certains, publics démentent
cette, conclusion. En effet,- dès le.
mois ,de juillet dernier, plusieurs
journaux financiers1 signalaient, la
situation finarièïièré étrangement pa-
radoxale du Crédit municipal de
Bayonne. Le 29 juillet, notamment,
le Journal de la Bourse publiait un
articlevfort documenté, commençant
par-ces mots « y aura-t-il une
affaire, du ,Crédit;, municipal de
Bayonne ?» Il relevait le, fait qu'un
simple ",examèi) dès bilans de quel-
..flues compagnies d'assurances dé-
montrait qu'elles détenaient pour 78
-millions de francs de bons. Il donnait
la liste de ces'compagnies et ajou-
tait « C'est du beau travail. Mais
quel peut bien être, alors, le mon-
tant des bons en circulation ?
(Voir la suite en sixième page, 41 colonne)
M. Demay, juge d'instruction,, vient de
perquisitionner ptace Saint-Georges
LES RELIEES D'UN REPAS
DU MONSTRE DU LOCH NESS
M ARTHUR Grant (à gauche), l'étudiant écossais auquel apparut, au bard
du loch Ness,, dans la nuit de vendredi, un animal mystérieux, et M, Wethe-
rell examinent les testes d'une chèvre que l'on croit 'avoir été dévorée par
le monstre.
M. GARAT, DÉPUTÉ,
MAIRE DE BAYONNE
S'EXPLIQUE SUR SON ROLE
AU CRÉDIT MUNICIPAL
Les défenseurs de Tissièr ont déposé
une demande de poursuites contre le
maire de Bayonne
M. JOSEPH GARAT
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
BAYONNE, 6 janvier. Par téléphone.
M. Garat est rentré à Bayonne à
1 h. 20, ce matin.
En descendant à Dax, du rapide de
Paris, escorté par Quatre amis sûrs et
en regagnant Bayonne par la route, le
député-maire avait pensé pouvoir rega-
gner son logis sur la pointe des pieds,
sans éveiller l'attention de la ville en-
dormie.
Tel un collégien fautif, qui veut à
tout prix éviter le contrôle de la grande
porte, M Garat rentrait au bercail en
sautant le mur.
Mais le député-maire avait à peine
eu le temps d'enfiler son pyjama, qu'un
violent coup de heurtoir, au claquement
impératif, le faisait sursauter.
Un réflexe innocent lui fit éteindre la
lumière
Le fracas prolongé d'un second coup
de heurtoir, lui fit comprendre que la
ruse n'avait trompé personne.
Alors, à une fenêtre du premier étage,
les volets s'entr'ouvrirent et une forme
indistincte s'informa à voix basse,
D'en bas, une voix cria
Ouvrez-nous, monsieur le maire.
Nous venons chercher votre déclaration.
Alors deux voix inégales, l'une exi-
geante, l'autre rauque, échangèrent, dans
la nuit, un dialogue bref, saccadé, ha-
letant
Pensez-vous, messieurs, à pareille
heure
Le temps ne fait rien à l'affaire.
Nous désirons vous voir immédiate-
ment.
Mais je n'ai rien à vous dire.
Peut-être, mais nous avons, nous,
quelque chose à vous déclarer.
Je vous en qrrie, plus tard. Ah f
Plus tard.
Non, tout de suite. De graves accu-
sations vous concernent. Vous devez y
répondre sans tarder. Il faut indiscuta-
blement que vous nous écoutiez.
Chaque "mot percutait contre la fenê-
tre entr'ouverte, tenue par une main
crispée qui, bientôt, lâcha prise.
Alors, attendez, je descends.
Derrière la porte on entendit l'ap-
proche d'un pas lourd et traînant, 'puis,
accompagnant le bruit de la clé tour-
nant dans la serrure, le sifflement pré-
cipité d'une poitrine oppressée parvint
jusqu'à nous.
M. Garât face à face avec les repré-
sentants des journaux de Paris, les in-
vitait à franchir le seuil de sa demeure.
Le visage fatigué, les yeux brillants
d'une fièvre douloureuse, M. Garat scru-
tait à tour de rôle les quatre intrus.
Tremblant de froid dans son pyjama
largement- échancré, le député-maire
acceptait d'un. geste las l'inévitable.
Mais les nouveaux venus, en dépit
de leurs pardessus aux cols frileusement
relevés, n'étaient pas des procureurs le-
vés tôt par un matin d'exécution.
L'abord était amène et souriant
Excusez-moi, messieurs, de vous re-
cevoir ainsi. Cette tenue n'est pas.
Qu'importe, monsieur le maire.
(Voir la suite en Dernière Heure)
QUE VEUT
L'ALLEMAGNE ?
A Berlin, l'aide.mémoire
français est passé au crible
Le Reich persistera-t-il dans
son opposition à une formule
genevoise de désarmement
contrôlé ?
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL-]
Berlin, 6 janvier. Par téléphone.
:.=- Ce matin, la plaine prussienne
s'est éveillée sous ses nuages sans
horizon, infiniment brunâtre et vide.
Mais peu à peu, à mesure que l'oeil
s'habituait, il saisissait, dans cette
immensité demi-nocturne, les voi-
tures, les chevaux, les paysans cou-
leur de terre qui cheminaient. Eh
bien, le visage politique de Berlin
ressemble à ce visage de l'Allemagne
agricole. Pas- de mouvement appa-
rent. Le mémorandum français, re-
mis le la= janvier par M. André
François-Poncet, est à l'étude. On'
s'informe des vrais résultats des en-
tretiens de Rome. Bref, un paysage
sans éclat. Mais, ,sous cette grisaille,
on devine la volonté allemande qui
suit sans trêve ses vieux chemins.
Encore une fois, que veut l'Alle-
magne ? Le confort ? Le bonheur ?
Une longue vie modeste et tran-
quille ? Ce sont là -un homme
influent me le disait encore.tout à
l'heure des rêves de petites gens,
de faibles et qui ne répondent à
rien de vrai dans la vie. La vie est
aux volontaires, non aux modestes.
Et le désir que l'on sent, dès qu'on
franchit les portes des vrais postes
de commandement de l'Allemagne,
c'est le désir de puissance. Un désir
aussi simple, aussi instinctif que
l'orgueil dont il est né.
C'est avec ce désir que les ser-
vices compétents scrutent actuelle-
ment les termes de l'aide-mémoire
français. Ce document passe avec
une méthode bien allemande d'éche-
lon en échelon, de ministère en mai-
nistère. On dirait une épreuve pho-
tographique encours de développe-
ment et.qui passe.de main en main.
L'Allemagne, d'ailleurs, n"lst: pas
pressée d'aboutir-. Le temps tra-
vaille-t-il pour elle ou contre elle ?
Philippe Barrès
(Voir la suite en Dernière Heure)
Un mouvement dans le haut personnel
des finances
Le ministre des financés a soumis à
1 la signature du président de la Répu-
blique un décret nommant (de haut
ep bas) MM. Esc allier directeur gé-
néral de la Banque d'Algérie (phot.
« Matin ») Guirattd sous-gouverneur
de la Banque de France (phot. « New
York Times DE BOISANGER direc-
teur du mouvement générale des fonds
(phot. Manuel frères). (Voir en deuxiè-
me page, 4e colonne.)
LES ARMISTICES
AVEC LA TURQUIE ET L'AUTRICHE
L'Allemagne n'a pas encore
detnandé l'armistice mais la
Turquie et V Autriche « ont fait
camarade ». Et le président Poin-
caré n'est guère d'accord avec le
président Clemenceau sur les
conditions à énoncer.
Mercredi 30 octobre.
J'étais, hier, très fatigué, me dit
Clemenceau. Nous avions discuté très
longuement les propositions de Wil-
son. House aurait voulu qu'on y
souscrivît. Vous voyez cela d'ici
Accepter, la Société des Nations avant
de savoir si l'Allemagne y entrera 1
Enfin, nous avons discuté très lon-
guemept. J'avais préparé une lettre;
Llyod George en a rédigé une autre,
que j'ai trouvée moi-même meilleure
et qui a été adoptée. Aujourd'hui,
autre discussion avec Lloyd George,
celle-ci tout à fait vive et même vio-
lente. Il s'agissait de l'armistice avec
la Turquie. Je n'ai pu obtenir qu'il
fût signé par notre amiral. Je l'avais
demandé. Lloyd George a répondu
L'ACCIDENT A LUSINE
HYDROÉLECTRIQUE
DU LRC NOIR
Un défaut dans' la conduite d'acier
paraît en avoir provoqué la rupture
Les neuf victimes n'ont pas
encore été retrouvées
Colmar, 6 janvier.' =' Par téléphone.
En arrivant ce matin au lac Noir,
j'ai trouvé la surface des eaux complè-
tement gelée. Un olair soleil faisait
scintiller la neige, qui était tombée pen-
dant toute la nuit en abondance..
'Une très vive animation régnait aux
abords du lac.
La situation de l'usine sinistrée est
inchangée. Sous la ruée des eaux le rem-
blai qui donnait accès à l'usine a cédé.
On ne peut plus pénétrer à l'intérieur
qu'en se servant d'un radeau de fortune
fabriqué hâtivement avec des planches'
et de vieilles barriques,
Une visite ce qui reste de l'usine dé-
truite peut se résumer' ainsi Des pans
de murs et beaucoup d'eau
Un scaphandrier a fait une nouvelle
plongée ce matin à l'intérieur de l'usine
inondée.
L'opération n'a donné àucun'résultat.
M- Canonge, qui a actuellement la
direction des travaux,, nous a déclaré.;
Nous ne savons absolument rien, il
nous est impossible de dire quoi que ce
soit. Nous sommes en présence d'un dé-
sastre ,et d'une énigme.
Que comptez-vous faire comme pre-
miers -travaux, avons-nous demandé
Nous en sommes encore à là pé-
riode d'examen, nous a-Wl répondu.
On attend l'arrivée de M. Génissieux,
du ministère des travaux, publics.
Il est évident que l'on' ne dégagera
l'usine qu'en asséchant le lac Noir, opé-
ration qui demandera, si elle n'est pas
gênée par le froid, environ trois se-
maines. Jusque là, les neuf cadavres ne
pourront être retirés, ce qui ajoute à
la douleur des familles éprouvées.
• On n'est toujours pas fixé sur la
cause exacte de la catastrophe. de jeu.
di Celle-ci s'est produite à 21 h. 10.
L'usine avait été au repos jusqu'à 21
heures. On avait alors procédé à la mise
en marche d'une des quatre pompes'
centrifuges qui avaient commencé a re-
fouler, au rythme de 25.000 litres à la
seconde, les eaux du lac Noir vers la
üac Blanc.
Le directeur de l'usine, M. Wohlgé-
roth, était sur place avec son équipe de
nuit. Un des rares rescapés a déclare
que le directeur ayant constaté que tp,
marche de l'installation n'était aris nor.
male, avait donné l'ordre d'arrêler- im-
médiatement les machines. Mais, pres-
que aussitôt, la 'catastrophe se -produi-
sait et l'usine fêtait envahie par les flots.
;Le courant électrique était bientôt in-
terrompu. Le'directeur et tous- ses r.oj-
laborateurs, qui se' trouvaient' dans la
salle des machines, furent obligés de
battre précipitamment: en', retraite de
vant les eaux et de se .réfugier dans la
salle des alternateurs où ils trouvèrent
tous une mort atroce,.
(Voir la suite en deuxième page, t' colonne)
Après la gelée blanche
retour prochain au dégel et à la pluie
La journée du S janvier, a. été splen-
dide tandis qu'un cyclone ravageait
l'Island2 et, envahissait ,l'Ecosse.' Cs
cyclone avancera, le '7 janvier, sur la.
Scandinavie avec baisse barométrique de
-15 à -20 mlm, s'étendant jusqu'au
pas de Calais.
Sous soir influence, le vent soufflera
fort de l'Ouest sur. la Manche, ptus,
faible à Paris. La gelée blanche se.fera
sentir dans presque toute la France avec
brouillard partiel.
A Paris et dans la région Nord le
dégel surviendra dans la journée,. Vers
le pas de Calais quelques pluies sont
même probables: C'est te régime cyclo-
nique qui va s'établir pour le] Nord de
la France avec température assez. douce
et ensuite quelques pluies. L'hiver très
modéré ne parait devoir se maintenir
que dans nos régions' sud.
A Paris,. ce mois de janvier est rela-
tivement doux et contraste fortement
avec les Jroids persistants de décembre
Gabriel Guilbert
directeur des services météorologique»
du Matin. >
« Alors, il faudra le faire signer aussi
par les Italiens et les Portugais; n
II m'a opposé que, sur terre, l'armée
britannique combattait sous notre
commandement et que cependant au-
cun armistice n'y serait signé par
les Anglais, que pourtant la Grande-
Bretagne a suffisamment contribué
â la victoire. Je cômptàis sur la modé-
ration et la droiture de Balfoun, Ni
l'un ni l'autre ne connaissaient, sem-
ble-t-il, nos açcords sur le comman-
dement en Méditerrannée. Ils m'ont
dit, du reste « A l'heure présente,
l'armistice doit être signé. u J'ai donc
dû cédei
C'est bien fâcheux, répliqué-je;
nous sommes en face d'une intrigue
destinée à détruire notre prestige en
Orient.
Oui, reprend Clemenceau, j'ai
été très vif, je vous l'assure.
Alors, dis-je, nous allons avoir
l'armistice avec la Turquie ? :Il sera
surtout au profit des Anglais' Tâ-
chons du moins, maintenant, que J'ar-
Dimanche 7 Janvier 1934
-^âti^"1111
LATEMPERATURE 'm
Ce 7 Janvier. 22- jour de la lune tever à
23 h. 28, coucher à h. 22. Lever du soleil il.
1 h. 46, coucher à 16 h. 9.
Vers un dégel prochain: S.-O. à N.-O. faible
on modéré. Gelée blanche. Beau, brumeux, sauf
bruine rare Baromètre en baisse. Paris 775
nuit, 1» jour, et pluies prochaines.
Cyclone s'étendra Scattdittavie -15 à –20 ̃•,
t'étendant Pays-Bas haüsse égale Islande, moin-
dre Irlande" à Nice.
PRONOSTICS D'AVIATION. Paris, 7 heures,
et Paris-Strasbourg S.-O.-O., 1 2 m. Beau, ou
Brouillard. Lonâxes-mlài S.-O.N.-O., 10 à 12 m.
Gouttes.
Si République est fondée
sur la vertu,
comme le pensait Montesquieu,
les assises du régime
auraient sérieusement
besoin d'être étayées.
La réduction
des indemnités
et ^administration
des finances
La revision des indemnités des
fonctionnaires, comprise dans le
programme de redressement bud-
gétaire que vient d'adopter le
Parlement, risque, si l'on n'y
prend garde, de jeter le trouble
dans certaines administrations de
l'Etat.
D'une part, l'importance de
l'économie attendue de cette me-
sure, d'autre part, les attaques
portées à cette occasion contre
l'administration des finances,
sont susceptibles de provoquer
des réductions excessives et in-
J.'ài affirmé, devant l'impé-
rieuse nécessité de rétablir l'équi-
libre du budget, qu'un sacrifice
modeste devait être demandé aux
agents de l'Etat qui jouissent, en
ces temps de chômage et de crise
économique, d'une stabilité en-
viable.
Mais ce sacrifice doit être équi-
table et ne pas être limité à une
minorité il serait '-particulière.
ment* injuste et inopportun. à
cette occasion, de frapper lourde-
ment et de décourager les agents
de l'administration des finances
dont j'ai pu apprécier le zèle et
dont la collaboration est indis-
pensable pour l'œuvre que pour-
suivent le gouvernement et le
Parlement.
Dans le sacrifice demandé aux
agents de l'Etat par la récente loi
de redressement budgétaire, la
réduction des indemnités figure
pour un chiffre' de 600 millions
de francs.
egi fait; dans mon rapport, au
nom de là commission des fi-
nances du Sénat, d'expresses ré-
serves sur.la possibilité de réaliser
sans injustice une économie de
600 millions sur un montant d'in-
demnités revisables n'excédant
pas ,2 milliards et demi de francs.
On voit, en effet, que cela obli-
gerait .à 'une' réduction moyenne
de. plus de des indemnités
actuellement perçues. Dans cer-
tains cas, pu les indemnités re-
présentent une partie importante
des émoluments totaux, une ré-
duction aussi sensible peut en-
traîner .un bouleversement brutal
des situations acquises.
'On'' a tendance à faire une sé-
paration trop nette entre traite-
ments et indemnités. Les uns et
les autres ont été approuvés par
le Parlement et il faut rappeler:
que les indemnités représentent,
pour la plupart, dès correctifs ap-
portés aux échelles de traite-
ments pour tenir compte des
conditions inégales d'exécution
du travail.
Je' ne sache pas, en tout cas,
que les bénéficiaires d'indemnités
aient été jamais prévenus du ca-
ractère provisoire de cette partie
de leurs émoluments, et invités
l'épargner ou à la consacrer à
des. dépenses superflues.
Il ;y'-a donc quelque injustice
de principe à vouloir faire un
sort spécial aux indemnités et à
les réduire- dans une plus forte
proportion que les traitements.
En tait. les Indemnités ont été
attriRuées sans règles d'ensemble
et cela ans doute, donné lieu
à quelques cumuls injustifiés.
Mais it ne faut pas s'en exagérer
l'importance..
En même temps que les diffi-
cuités budgétaires, sont nées la
mystique de la fraude fiscale et
celle des abus de dépenses. Pour
différer l'heure des sacrifices im-
populaires, les chiffres les plus
fantaisistes ont été lancés. On n'a
pas été loin d'affirmer que la
seule répression des abus de tous
ordres suffirait- à combler un
déficit de 6 ou milliards de
francs.
Malheureusement; lorsqu'on
quitte le terrain commode de la
théorie pour serrer de plus près
la réalité, on découvre vite la fra-
gilité de ces calculs et l'exagéra-
tion des chiffres émis. On s'aper-
çoit aussi de la difficulté de dé-
finir les abus. Si l'on a pu dire
que les affaires sont souvent
l'argent des autres, l'abus est tou-
jours ce que touche le voisin.
Marcel Régnier,
rapporteur général du budget
au Sénat.
(Voir la suite en sixième page, If et 2* col.)
SUR LE MARCHE DES CHANGES
Sur !e marehé des changes, le dollar
s'est raffermi, hiér; de 16,20 à 16,28,
auprès 16,35 au plus haut dans la mati-
née. La livre, de son côté, est passée de
83,06 6 83,24 après 83,40.
Allons, bon Voici que le ministère des finances, après avoir
multiplié les avis au public que, à partir du 1er janvier 1934, les
billets de 5 francs n'auraient plus légalement cours, lance un nouvel
avis pour prévenir le même public que lesdits billets de 5 francs
pourraient néanmoins, jusqu'à nonvel ordre, librement circuler.
Motif la.-Monnaie n'a pas pu fabriquer de « bedoucettes »
en nombre suffisant et la pénurie de pièces de 5 francs se fait sentir
un peu partout.
N'est-ce pas la preuve péremptoire que l'Etat, qui veut tout
diriger :et principalement ce qui ne le regarde point n'est
même pas capable de diriger la fabrication de la monnaie, laquelle
est un de ses attributs essentiels ?
Le scandale Stavisky devant le pays
UNE DOUBLE ENQUÊTE ADMINISTRATIVE
ET UNE COMMISSION ROGATOIRE GÉNÉRALE VONT ENFIN
PERMETTRE DE RECHERCHER TOUTES LES RESPONSABILITÉS
La, recherche des fautes
de certains fonctionaairès
Le président du conseil et le garde des
sceaux la prescrivent
M. DELAMARCHE, inspecteur général du.
crédit au ministère, du commerce, de
qui dëpend l'inspection, des monts-de-
piété et crédits municipaux
Phot. H. Manuel.
L'atmosphère empoisonnée qui
continue d'envelopper le scandale
Stavisky sera-t-elle bient6t assainie
par une aube purificatrice dont le
pays attend avec hâte le lever ?
Des décisions telles ont été prises,
hier, tant dans le domaine ?udiciaire
que sur le plan administratif, que
désormais la question des responsa-
bilités se trouve posée dans toute son
ampleur. C'est là un; premier résul-
tat. Le problème est enfin situé lo-
giquement et avec les données qu'il
convenait de lui attribuer.
Ainsi ce n'est plus une solution
partielle qu'il conviendra de lui four-
nir, mais une réponse complète, gé-
nérale qui ne Laissera pas d'incon-
nues en suspens.
Jusqu'ici Tin formation ouverte cf
Bayonne et qui s'était prolongée jus-
qu'à Pa*i$ avait presque exclusive-
ment pour ~but de préciser les fàiis*
délictueux qui constituent l'escro-
querie elle-même, de découvrir leurs
auteurs et les complices de ceux-ei.
Cette instruction limitative était in-
suffisante, le scandale ayant rendu
nécessaire la recherche de compro-
missions de toutes sortes se rappor-
tant davantage au cas Stavisky qu'à
l'affaire du Crédit municipal elle-
même.-
Elle vient, fort heureusement,
d'être complétée par l'envoi d'une
commission rogatoire générale au
parquet de la Seine, qui permettra
de uastes investigations dans tous
les milieux.
D'autre part, aeux enquêtes aamz-
nistratives ont été prescrites, l'une
par M. Chautemps, président du
conseil, mintstre de l'intérieur; l'au-
tre par M. Raynaldy, garde des
sceaux, en vue de rechercher respec-
tivement les négligences ou fautes
des fonctionnaires de police et des
magistrats ayant retardé ou entravé
l'action de la Justice.
Trois vagues répressives sont, en
définitive, lancées à l'assaut du' bas-
tion Stavisky qui ne saurait, dans
ces conditions, ne pas être rapide-
rrient emporté.
L'enquête judiciaire Paris
Une commission rogatoire générale
Des renseignements très importants
M. ilAYoTTE à la Sûreté générale
où il a été entendu hier matin
ont déjà été adressés par le parquet de
la Seine au parquet de Bayonne, au su-
jet de l'affaire Stavisky.
(Voir la snlte en sixième .page
et'4* colonnes)
ON ATTENDAIT HIER
LA DÉMISSION
DE M. ALBERT DALINIER
MINISTRE DES COLONIES
Celui-ci ne l'ayant pat offerte on peut
envisager la démission collective du
cabinet
L'attention du monde politique se por-
tait hier sur le ministère de l'intérieur,
dans l'attente d'une décision qui ne fut
point prise.
Il ne fait aucun doute qu'au cours des
conversations qu'il eut, vendredi, avec
M. Dalimier M. Camille Chautemps pria
If ministre des colonies de lui remettre
sa démission afin d'être plus à l'aise
pour répondre aux interpellateurs et
mener l'enquête sur l'affaire Stavisky.
Il est en effet certain que les lettres
signées de l'ancien ministre du travail,
celle surtout adressée à M. Dubarry,,
avant été exploitées par les démar-
cheurs, ont, en facilitant les souscrip-
tions des compagnies d'assurances aux
bons du -Crédit municipal de Bayonne,
engagé la responsabilité, au moins mo-
rale, de M. Dalimier.
Malgré cela, le ministre des colonies
ne s'est pas montré disposé à déférer à
l'invitation du président du conseil.
Toute la journée, on a attendu, en vain,
au ministère de l'intérieur, sa visite ou
sa lettre de démission.
Un problème politique est donc posé.
Il sera très rapidement résolu. Se trou-
M Plyxas, .inspecteur, général; au mi-
nistère. de l'intérieur, chargé de re-
chercher les fautes commises par
les fonctionnaires de police
i, ,̃̃ .Phot. H..Manuel.
vant affaibli'par la présence dans son
cabinet d'un collaborateur. qui peut
exciper de sa bonne foi, mais qui reste
responsable d'un acte ayant eu de,
ves conséquences, et celui-ci* n'estimant
pas devoir se retirer, le président du
conseil se trouvera dans l'obligation de
remettre au président de la République
sa démission. Toutefois^ ce geste ne
saurait être spontané, car la plus élé-
mentaire courtoisie obligera M. Camille
Chautemps à en informer ses collabo-
rateurs. C'est pourquoi il est vraisem-
blable que cette décision ne sera prise
que demain après-midi, au cours du
conseil de cabinet qui se réunit à
17 heures.
Dans cette hypothèse, 11 apparait cer-
tain que le président de la République
acceptera cette démission et chargent
M. Camille Chautemps de constituer le
nouveau cabinet, ce que ce dernier fera
immédiatement.
On assurait hier soir que M. Camille
Chautemps insisterait très affectueuse-
ment auprès de M. Herriot pour quil
entre dans la combinaison.
Et mardi, le nouveau cabinet, modifié,
se présenterait devant les Chambres.
Lire en' sixième page, 5e colonne, lé
plaidoyer de M. Dalimier.
Le président du conseil
a eu,' hier soir, un entretien
avec le président du Sénat
Absent de Paris le ler janvier, M. Ca-
mine Chautemps, président du conseil,
n'avait pu rendre les visites protoco-
laires du jour de l'an. Aussi bien s'est-il
rendu, hier, à la présidence du Sénat
présenter ses voeux à M. Jeanneney.
avec lequel il a eu une longue conversa-
tion au sujet de la question politique
posée par l'affaire Stavisky
Demain lundi, il rendra visite au pré-
sident de la Chambre, M. Fernand
Bouisson, actuellement dans le Midi.
M. Camille Chautemps décide
d'ouvrir une enquête administrative
La présidence du conseil a communi
qué hier matin la note suivante
Après avoir longuement conféré avec
M. Thomé, directeur de la Sûreté géné-
rale, et M. Bressot, du cabinet du préfet
de police, en l'absence de ce dernier,
M. Cernée Chauiemps a décidé d'ouvrir
une enquête administrative confiée à
l'inspecteur général Plydas, en vue de re-
chercher les négligences ou les fautes qui
ont pu être commises par des fonction-
naires de po2ice et qui ont eu pour consé-
quence de retarder ou d'entraver l'action
de la justice.
De son côté, le garde des sceaux a pris
une mesure analogue en ce qui concerne
le retard apporté par les tribunaux aux
jugements des instances dont ils avaient
été saisis concernant Stavisky.
Le garde des sceaux
prend des mesures
pour éviter les remises exagérées
D'autre part, le ministère de la "jus-
tice remettait le communiqué suivant
Le garde des sceaux a donné des ins-
trnetions aux magistrats pour que dans
tes affaires pénales il ne puisse être ac-
cordé qu'une seule remise pour conve-
nance reconnue légitime des parties ou
de leur conseil.
Tout autre renvoi ne pourra étre ob-
tenu que pour des raisons graves et par
décision. motivée qui sera immédiatement
portée à la connaissance des che/s 'de
services.
De plus le garde des sceaux fait pro-
céder à une enquête pour établir les rai-
sons qui ont motivé tes remises succes-
sives de l'affaire Stavisky.
Dès que les résultats complets de cette
enquête lui seront parvenus, _tf- provo-
sera toutes sanctions nécessaires s'il
apparaît que des-négligences ou des
fautes ont été. commises.
La négligence des services
de contrôle administratifs
Ils auraient dû être alertés dès
le 29 juillet 1933
Après avoir fléchi sous le coup des
révélations sensationnelles du scan-
dale de Bayonne et après avoir été
enfoncée de part en part, la ligne
de défense de l'administration
commerce, finances, justice, police
a tenté de se rétablir, hier, sur
les bases suivantes
« n est exact que la surveillance-
des caisses de Crédit-municipal ap-
partient au ministère du commerce,
lequel contrôle leur gestion adminis-
trative. Quant à • leur, gestion finan-
cière, elle 1 incombe, l'inspection
générale des finances, laquelle exa-
mine les comptes et vérifie, chaque'
trimestre, la'çaJgsa. et ,1a' compta-
bilité. Or, ce -n'est-qu'en décembre.
1933 que le ministère du commerce
a été alerté par l'inspection des
finances, lorsque la compagnie- d'as-
surances l'Urbaine, qui ne; pouvait
obtenir le remboursement de neuf
millions de bons arrivés à échéance.
déposa. une plainte. Le ministère'du
commerce demanda aussitôt une
vérification des comptes elle fut
faite'par le préfet des Basses-Pyré-
nées et' le receveur des; finances, de
Bayonne et amena la découverte de
la fraude.
Et l'administration conclut, bien
entendu, « qu'elle a *fait tout son
devoir
Malheureusement, des faits pa-
tents", certains, publics démentent
cette, conclusion. En effet,- dès le.
mois ,de juillet dernier, plusieurs
journaux financiers1 signalaient, la
situation finarièïièré étrangement pa-
radoxale du Crédit municipal de
Bayonne. Le 29 juillet, notamment,
le Journal de la Bourse publiait un
articlevfort documenté, commençant
par-ces mots « y aura-t-il une
affaire, du ,Crédit;, municipal de
Bayonne ?» Il relevait le, fait qu'un
simple ",examèi) dès bilans de quel-
..flues compagnies d'assurances dé-
montrait qu'elles détenaient pour 78
-millions de francs de bons. Il donnait
la liste de ces'compagnies et ajou-
tait « C'est du beau travail. Mais
quel peut bien être, alors, le mon-
tant des bons en circulation ?
(Voir la suite en sixième page, 41 colonne)
M. Demay, juge d'instruction,, vient de
perquisitionner ptace Saint-Georges
LES RELIEES D'UN REPAS
DU MONSTRE DU LOCH NESS
M ARTHUR Grant (à gauche), l'étudiant écossais auquel apparut, au bard
du loch Ness,, dans la nuit de vendredi, un animal mystérieux, et M, Wethe-
rell examinent les testes d'une chèvre que l'on croit 'avoir été dévorée par
le monstre.
M. GARAT, DÉPUTÉ,
MAIRE DE BAYONNE
S'EXPLIQUE SUR SON ROLE
AU CRÉDIT MUNICIPAL
Les défenseurs de Tissièr ont déposé
une demande de poursuites contre le
maire de Bayonne
M. JOSEPH GARAT
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
BAYONNE, 6 janvier. Par téléphone.
M. Garat est rentré à Bayonne à
1 h. 20, ce matin.
En descendant à Dax, du rapide de
Paris, escorté par Quatre amis sûrs et
en regagnant Bayonne par la route, le
député-maire avait pensé pouvoir rega-
gner son logis sur la pointe des pieds,
sans éveiller l'attention de la ville en-
dormie.
Tel un collégien fautif, qui veut à
tout prix éviter le contrôle de la grande
porte, M Garat rentrait au bercail en
sautant le mur.
Mais le député-maire avait à peine
eu le temps d'enfiler son pyjama, qu'un
violent coup de heurtoir, au claquement
impératif, le faisait sursauter.
Un réflexe innocent lui fit éteindre la
lumière
Le fracas prolongé d'un second coup
de heurtoir, lui fit comprendre que la
ruse n'avait trompé personne.
Alors, à une fenêtre du premier étage,
les volets s'entr'ouvrirent et une forme
indistincte s'informa à voix basse,
D'en bas, une voix cria
Ouvrez-nous, monsieur le maire.
Nous venons chercher votre déclaration.
Alors deux voix inégales, l'une exi-
geante, l'autre rauque, échangèrent, dans
la nuit, un dialogue bref, saccadé, ha-
letant
Pensez-vous, messieurs, à pareille
heure
Le temps ne fait rien à l'affaire.
Nous désirons vous voir immédiate-
ment.
Mais je n'ai rien à vous dire.
Peut-être, mais nous avons, nous,
quelque chose à vous déclarer.
Je vous en qrrie, plus tard. Ah f
Plus tard.
Non, tout de suite. De graves accu-
sations vous concernent. Vous devez y
répondre sans tarder. Il faut indiscuta-
blement que vous nous écoutiez.
Chaque "mot percutait contre la fenê-
tre entr'ouverte, tenue par une main
crispée qui, bientôt, lâcha prise.
Alors, attendez, je descends.
Derrière la porte on entendit l'ap-
proche d'un pas lourd et traînant, 'puis,
accompagnant le bruit de la clé tour-
nant dans la serrure, le sifflement pré-
cipité d'une poitrine oppressée parvint
jusqu'à nous.
M. Garât face à face avec les repré-
sentants des journaux de Paris, les in-
vitait à franchir le seuil de sa demeure.
Le visage fatigué, les yeux brillants
d'une fièvre douloureuse, M. Garat scru-
tait à tour de rôle les quatre intrus.
Tremblant de froid dans son pyjama
largement- échancré, le député-maire
acceptait d'un. geste las l'inévitable.
Mais les nouveaux venus, en dépit
de leurs pardessus aux cols frileusement
relevés, n'étaient pas des procureurs le-
vés tôt par un matin d'exécution.
L'abord était amène et souriant
Excusez-moi, messieurs, de vous re-
cevoir ainsi. Cette tenue n'est pas.
Qu'importe, monsieur le maire.
(Voir la suite en Dernière Heure)
QUE VEUT
L'ALLEMAGNE ?
A Berlin, l'aide.mémoire
français est passé au crible
Le Reich persistera-t-il dans
son opposition à une formule
genevoise de désarmement
contrôlé ?
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL-]
Berlin, 6 janvier. Par téléphone.
:.=- Ce matin, la plaine prussienne
s'est éveillée sous ses nuages sans
horizon, infiniment brunâtre et vide.
Mais peu à peu, à mesure que l'oeil
s'habituait, il saisissait, dans cette
immensité demi-nocturne, les voi-
tures, les chevaux, les paysans cou-
leur de terre qui cheminaient. Eh
bien, le visage politique de Berlin
ressemble à ce visage de l'Allemagne
agricole. Pas- de mouvement appa-
rent. Le mémorandum français, re-
mis le la= janvier par M. André
François-Poncet, est à l'étude. On'
s'informe des vrais résultats des en-
tretiens de Rome. Bref, un paysage
sans éclat. Mais, ,sous cette grisaille,
on devine la volonté allemande qui
suit sans trêve ses vieux chemins.
Encore une fois, que veut l'Alle-
magne ? Le confort ? Le bonheur ?
Une longue vie modeste et tran-
quille ? Ce sont là -un homme
influent me le disait encore.tout à
l'heure des rêves de petites gens,
de faibles et qui ne répondent à
rien de vrai dans la vie. La vie est
aux volontaires, non aux modestes.
Et le désir que l'on sent, dès qu'on
franchit les portes des vrais postes
de commandement de l'Allemagne,
c'est le désir de puissance. Un désir
aussi simple, aussi instinctif que
l'orgueil dont il est né.
C'est avec ce désir que les ser-
vices compétents scrutent actuelle-
ment les termes de l'aide-mémoire
français. Ce document passe avec
une méthode bien allemande d'éche-
lon en échelon, de ministère en mai-
nistère. On dirait une épreuve pho-
tographique encours de développe-
ment et.qui passe.de main en main.
L'Allemagne, d'ailleurs, n"lst: pas
pressée d'aboutir-. Le temps tra-
vaille-t-il pour elle ou contre elle ?
Philippe Barrès
(Voir la suite en Dernière Heure)
Un mouvement dans le haut personnel
des finances
Le ministre des financés a soumis à
1 la signature du président de la Répu-
blique un décret nommant (de haut
ep bas) MM. Esc allier directeur gé-
néral de la Banque d'Algérie (phot.
« Matin ») Guirattd sous-gouverneur
de la Banque de France (phot. « New
York Times DE BOISANGER direc-
teur du mouvement générale des fonds
(phot. Manuel frères). (Voir en deuxiè-
me page, 4e colonne.)
LES ARMISTICES
AVEC LA TURQUIE ET L'AUTRICHE
L'Allemagne n'a pas encore
detnandé l'armistice mais la
Turquie et V Autriche « ont fait
camarade ». Et le président Poin-
caré n'est guère d'accord avec le
président Clemenceau sur les
conditions à énoncer.
Mercredi 30 octobre.
J'étais, hier, très fatigué, me dit
Clemenceau. Nous avions discuté très
longuement les propositions de Wil-
son. House aurait voulu qu'on y
souscrivît. Vous voyez cela d'ici
Accepter, la Société des Nations avant
de savoir si l'Allemagne y entrera 1
Enfin, nous avons discuté très lon-
guemept. J'avais préparé une lettre;
Llyod George en a rédigé une autre,
que j'ai trouvée moi-même meilleure
et qui a été adoptée. Aujourd'hui,
autre discussion avec Lloyd George,
celle-ci tout à fait vive et même vio-
lente. Il s'agissait de l'armistice avec
la Turquie. Je n'ai pu obtenir qu'il
fût signé par notre amiral. Je l'avais
demandé. Lloyd George a répondu
L'ACCIDENT A LUSINE
HYDROÉLECTRIQUE
DU LRC NOIR
Un défaut dans' la conduite d'acier
paraît en avoir provoqué la rupture
Les neuf victimes n'ont pas
encore été retrouvées
Colmar, 6 janvier.' =' Par téléphone.
En arrivant ce matin au lac Noir,
j'ai trouvé la surface des eaux complè-
tement gelée. Un olair soleil faisait
scintiller la neige, qui était tombée pen-
dant toute la nuit en abondance..
'Une très vive animation régnait aux
abords du lac.
La situation de l'usine sinistrée est
inchangée. Sous la ruée des eaux le rem-
blai qui donnait accès à l'usine a cédé.
On ne peut plus pénétrer à l'intérieur
qu'en se servant d'un radeau de fortune
fabriqué hâtivement avec des planches'
et de vieilles barriques,
Une visite ce qui reste de l'usine dé-
truite peut se résumer' ainsi Des pans
de murs et beaucoup d'eau
Un scaphandrier a fait une nouvelle
plongée ce matin à l'intérieur de l'usine
inondée.
L'opération n'a donné àucun'résultat.
M- Canonge, qui a actuellement la
direction des travaux,, nous a déclaré.;
Nous ne savons absolument rien, il
nous est impossible de dire quoi que ce
soit. Nous sommes en présence d'un dé-
sastre ,et d'une énigme.
Que comptez-vous faire comme pre-
miers -travaux, avons-nous demandé
Nous en sommes encore à là pé-
riode d'examen, nous a-Wl répondu.
On attend l'arrivée de M. Génissieux,
du ministère des travaux, publics.
Il est évident que l'on' ne dégagera
l'usine qu'en asséchant le lac Noir, opé-
ration qui demandera, si elle n'est pas
gênée par le froid, environ trois se-
maines. Jusque là, les neuf cadavres ne
pourront être retirés, ce qui ajoute à
la douleur des familles éprouvées.
• On n'est toujours pas fixé sur la
cause exacte de la catastrophe. de jeu.
di Celle-ci s'est produite à 21 h. 10.
L'usine avait été au repos jusqu'à 21
heures. On avait alors procédé à la mise
en marche d'une des quatre pompes'
centrifuges qui avaient commencé a re-
fouler, au rythme de 25.000 litres à la
seconde, les eaux du lac Noir vers la
üac Blanc.
Le directeur de l'usine, M. Wohlgé-
roth, était sur place avec son équipe de
nuit. Un des rares rescapés a déclare
que le directeur ayant constaté que tp,
marche de l'installation n'était aris nor.
male, avait donné l'ordre d'arrêler- im-
médiatement les machines. Mais, pres-
que aussitôt, la 'catastrophe se -produi-
sait et l'usine fêtait envahie par les flots.
;Le courant électrique était bientôt in-
terrompu. Le'directeur et tous- ses r.oj-
laborateurs, qui se' trouvaient' dans la
salle des machines, furent obligés de
battre précipitamment: en', retraite de
vant les eaux et de se .réfugier dans la
salle des alternateurs où ils trouvèrent
tous une mort atroce,.
(Voir la suite en deuxième page, t' colonne)
Après la gelée blanche
retour prochain au dégel et à la pluie
La journée du S janvier, a. été splen-
dide tandis qu'un cyclone ravageait
l'Island2 et, envahissait ,l'Ecosse.' Cs
cyclone avancera, le '7 janvier, sur la.
Scandinavie avec baisse barométrique de
-15 à -20 mlm, s'étendant jusqu'au
pas de Calais.
Sous soir influence, le vent soufflera
fort de l'Ouest sur. la Manche, ptus,
faible à Paris. La gelée blanche se.fera
sentir dans presque toute la France avec
brouillard partiel.
A Paris et dans la région Nord le
dégel surviendra dans la journée,. Vers
le pas de Calais quelques pluies sont
même probables: C'est te régime cyclo-
nique qui va s'établir pour le] Nord de
la France avec température assez. douce
et ensuite quelques pluies. L'hiver très
modéré ne parait devoir se maintenir
que dans nos régions' sud.
A Paris,. ce mois de janvier est rela-
tivement doux et contraste fortement
avec les Jroids persistants de décembre
Gabriel Guilbert
directeur des services météorologique»
du Matin. >
« Alors, il faudra le faire signer aussi
par les Italiens et les Portugais; n
II m'a opposé que, sur terre, l'armée
britannique combattait sous notre
commandement et que cependant au-
cun armistice n'y serait signé par
les Anglais, que pourtant la Grande-
Bretagne a suffisamment contribué
â la victoire. Je cômptàis sur la modé-
ration et la droiture de Balfoun, Ni
l'un ni l'autre ne connaissaient, sem-
ble-t-il, nos açcords sur le comman-
dement en Méditerrannée. Ils m'ont
dit, du reste « A l'heure présente,
l'armistice doit être signé. u J'ai donc
dû cédei
C'est bien fâcheux, répliqué-je;
nous sommes en face d'une intrigue
destinée à détruire notre prestige en
Orient.
Oui, reprend Clemenceau, j'ai
été très vif, je vous l'assure.
Alors, dis-je, nous allons avoir
l'armistice avec la Turquie ? :Il sera
surtout au profit des Anglais' Tâ-
chons du moins, maintenant, que J'ar-
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