Titre : Le Petit sou / [dir. Alfred Edwards]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-12-18
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837554n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 décembre 1906 18 décembre 1906
Description : 1906/12/18 (A7). 1906/12/18 (A7).
Droits : conditions spécifiques d'utilisation - BnF-partenariats, Presse Ancienne RetroNews
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3944081j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, GR FOL-LC2-5899
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/03/2021
flux de libonniiiht
1 moi* I mois 6 mol* 1 •»
110 4 50 9 • 18 B
ÉTRAM«|U. 1 » • » 16 • tl B
Lee abonnement* partent du
t* et du 16 de chaque moi* et sont
reçue à administration.
», rue Taltbeut
Adresse télégraphique
PETIT SOU, PARIS
—
CINQ CENTIMES PARIS ET DEPARTEMENTS CINQ CENTIMES
■■■JL——— i i r—■ —
PRIX DE LA PtlLItlTt
Dxwi lee ......... le Uge» 10 B
En fait* divers ••••• — • •
lUelame» 9* pege...enr.« • • •
Anavoeee V PM* * • •
Les Annonce* et Réclamée
boni reçue* chez
MM. Lagrange,Cerf et C*
et
à l'Adminieiration de Journal
3, rue Tait bout
v l
S
L’Agitation en Russie
En Russie
Saint-Pétersbourg, 17 décembre.
La faiblesse a obligé l'amiral Doubassoiï
à s'aliter. files médecins jugent inquiétante
la contusion qu’il a reçue hier, car elle a
frappé la jambe déjà blessée lors du précé-
dent attentat.
A Czenstochova, cinq terroristes ont été
condamnés à mort par le conseil de guerre
de campagne et fusillés. Un autre a subi le
même sort à Varsovie.
Stiint-Pétersbourg, 17 décembre.
Le Novoïé Vrémia annonce, d^ source
certaine, que le comte Witte a été reçu par
l'empereur uniquement à l’occasion de son
retour de l'étranger. Il n’a eu, avec le tsar,
aucune conversation concernant les affaires
rie l’Etat. Le comte Witte n'a pas le désir de
participer |à l’administration gouvernemen-
tale, il n’a aucun rapport avec un parti po-
litique quelconque, il n’a pas non plus
l’intention de poser sa candidature pour la
Douma.
Le Rouss confirme cette information ; il
dément la nouvelle, donnée par certains
journaux, que le comte Witte présentera au
tsar un mémoire indiquant la nécessité d'un
revirement décisif de la politique intérieure
vers La gauche.
LE PARLEMENT
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Suite de la séance du 15 décembre
La loi de finances
Suite de,la discussion.
M François Carnot propose un article
additionnel tendant à interdire le ancrage
des vins, cause de la mévente des vins na-
turels. MM. Camuzet et Chaussier soutien-
nent cette ’ disposition additionnelle. Une
courte intervention de M. Mougeot, en la-
veur du ancrage, déchaîne une véritable,
tempête, il s’attaque, en effet, aux gros
propriétaires de la Gironde en se tournant
du côté de M. du Perler de Larsan. Celui-
ci qui est aux côtés de M. Caillaux, bondit
sous l’allusion qu’il considère comme ou-
trageante et répond à M. Mougeot que le
ancrage est une honte. IL s’efforce de faire
partager son indignation à la Chambre agi-
tée comme aux grands jours où se pose la
question de confiance.
C'est au milieu de cette agitation qu’a lieu
le vote sur le renvoi de 1 amendement de
M. Camoti à la commission des boissons.
Ce renvoi est ordonné par 418 voix contre
155.
L’article 36 porte qu’un impôt ad valorem
PS 4 établi sur tous les produits spécialités
pharmaceutiques, hygiéniques et de toi-
lette vendus dans les pharmacies. Cet Im-
pôt est basé sur le prix de vente au dé-
tail prix dont l’inscription sur les étiqueta-
tes’en caractères apparents est obligatoire.
Les produite dont le prix n’excède pas cin.
amiante centimes, paieront 0 fr. 05 ; de 0 50
à 10 fr. 0 10 par franc ; supérieur à 10 fr.,
O fr 50 par 5 fr. ou fraction de 5 fr.
MM. Georges Berry et Péchadre combat-
tent cette disposition.
M .Mougeot défend sa proposition en éta-
blissant qu’il y a des produits rapportant
des millions à leurs propriétaires.
M Astier proteste. Il s’étonne que le gou-
vernement; dont faisait partie M. Mougeot,
ait décoré des spécialistes. Plusieurs de ces
(spécialistes ont obtenu des récompenses
aux expositions à l’étranger.
M. Cazeneuve fait remarquer que la plu-
part des produits en question sont déjà
frappés ; de sera donc un impôt de super-
position.Il invoque l’opinion de la Chambre
de commette de Paris. M. Gaston Mémer
défend,lui aussi,les spécialistes. La. marque
de fabriqué lui apparaît comme une garan-
tie nécessaire, indispensable.
La demande de suppression de 1 article 3o,
formulée par M. Georges Berry, est re-
T>oussé>e à mains levées.
M Cazeneuve propose de frapper tous les
produits revêtu^ d une étiquette à1 CX ^®P*
♦ ion des médicaments, mais 1 impôt qu il
propose est le dixième de celui de la com-
mission. L’amendement est repoussé par
474 voix contre 95.
En fin de péan^ *, M. Briand demande la
parole pour dépiter le projet de loi annon-
cé et qui ti pour objet, suivant son texte,
«< d’assurer l’exercice du culte catholique; »
Après en avoir donné lecture, il le remet
â-u président de la Chambre qui prononce
son envoi à la commission de décentrali-
sation administrative et des cultes.
M Charles Benoist déclare que la corr.
mission dé décentralisation n’est nullement
qualifiée Jour s’occuper d’une telle ques-
tion Il propose la nomination d une com-
mission spéciale. M. Brisson déclare qu il
n’v a rien.de plus régulier. ,
Sur ce, la suite de la discussion du bu-
aet est renvoyé au lendemain dimanche.
M. Gauthier de Ctagny demande qui est
l’avis du ministre du travail, mais MA i-
fanai est Absent. La séance est levée à
sept heures un quart.
Séance de dimanche matin
Suite de, la discussion de la loi de finances.
M Brissoh préside. On s’est arrêté à 1 ar-
ticle 36 : impôt sur les spécialités pharma-
ceutiques. Cet article est adopté avec la mo-
dification suivante proposée par M. Morel .
« Sont exempts les produits que les phar-
maciens préparent pour les livrer directe-
ment à leur clientèle sans publicité et exclu,
6l M m péc$adre Combat la multiplicité des
(mettes pour les différents timbres. M.
G^rpiaîn Perler s’associe à cette messie. Il
désir" q des timbre-quittance et coudrait que le tim-
bre à OfrTo fut un timbre passe-partout. M.
Caillaux nFomct d’étudier la mesure promo-
■Kmlndèmcnt de MM, Baudet et Ger-
main Péritr est disjoint.
M. Coûtant entend bien que l’ancien droit
de 6 francs est maintenu à 3 francs sur les
bicha elles, mais il ne veut pas que les com-
munes soient autorisées percevoir une taxe
sur les bicyclettes en remplacement des
droits d'octroi. La commission consent à re-
tirer les dispositions visées par M. Coulant.
Sur la proposition de M. Rudelle, les con-
traventions seront poursuivies, non plus
comme en matière de contributions indi-
rectes, mais devant les tribunaux de simple
police; de plus l’amende qui était portée de
20 à 100 francs par la commission est ré-
duite de 1 à 5 francs.
L’article 42 porte que le raffinage des su-
cres est élevé de 1 à 2 francs par 100 kilo-
graminées de raffiné. M. Debove combat
cette disposition qui est adoptée.
L’article 46 est ainsi conçu : « Dans les
services intérieurs, le prix de port des im-
primés ordinaires expédiés sous bande mo-
bile est pour chaque paquet adressé à un
seul destinataire, ainsi fixé suivant le
poids : de 10 gr. et au-dessous à 0 fr. 02;
de 10 à 15 gr., 0 fr. 03; de 15 à 20 gr.,
0 fr. 04; au-dessus de 20 gr., 0 fr. 05 jusqu’à
50 gr., et 0 fr. 05 par fraction de 50 gr. Le
prix du port des journaux et périodiques
n’est pas modifié.
MM. Georges Berry, Sembat combattent
Cfitte disposition. Ils demandent la suppres-
sion de l'article. Par 284 voix contre 249,
l’amendement est rejeté après "pointage.
M. I^efas propose une taxe supplémen-
taire pour les lettres envoyés le dimanche
et ce, dans le but d’assurer aux employés
des postes le repos hebdomadaire. Son
amendement est renvoyé à la commission
des postes.
M. Engerand voudrait que le délai de
prescription des mandats-poste fut réduit de
3 à 1 an. Cette proposition est repoussée à
mains levées.
M. Spronck fait renvoyer à la commission
de législation une disposition par laquelle
les différends entre les abonnés du télé-
phone et l’administration seront déférés aux
tribunaux ordinaires.
La séance est levée à midi vingt. Par
469 voix contre 87, la Chambre décide de
reprendre à deux heures et demie la suite
de la discussion.
Séance de dimanche après-midi
Reprise à deux heures et demie, toujours
sous l i présidence de M. Brisson, de la dis-
cussion de la loi de finances. L’article 54 est
relatif à la réglementation des automobiles.
M. Laurent propose une taxe sur les auto-
mobiles possédées par des étrangers. Son
amendement est disjoint.
L’article 55 fixe la contribution des colo-
nies aux dépenses militaires. La somme
inscrite de 14,050,000 francs : Indo-Chine,
13,650,000 fr. ; Afrique occidentale, 300,000
francs; Madagascar, 100,000 francs.
M. Chaumet obtient que les comptes des
colonies soient soumis chaque année au
contrôle du Parlement.
Le chapitre 57 porte que le ministre des
finances est autorisé à négocier les inscrip-
tions de rentes existant au nom de la caisse
des retraites ecclésiastiques, à l’exception
des inscriptions provenant des dons ou legs
et grevées d’une affectation charitable.
M. Proche propose qu'on décide que les
5 millions pour affectations charitables pas-
sent aux mains de la caisse nationale des
étroites. L'amendement est repoussé par
384 voix voix contre 156.
Le chapitre 59 relatif ù l’émission d’obli-
gations à court terme pour Ta somme de
62,400,000 francs est réservé
M. guéret fait adopter un article addition-
nel portant qu’il sera perçu sur les proprié-
taires et sur les fermiers une taxe propos lion -
belle, dite droit de chasse, proportionnelle à
la superficie des terrains gardés. II dit qu’à
deux francs par hectare, cet impôt rappor-
tera 2 500,000 francs.
M. Bouyssou demande que le prix des
permis de chasse soit fixé à 10 francs. Ce
serait une perte de 9 millions pour le tré-
sor, dit M. Bedeaux. Il n’en faut pas davan-
tage pour que l’amendement soit repoussé,
et ce, par 433 voix contre 115. Par 422 voix
contre 44, la Chambre repousse également
une disposition do M. de Boissieu tendant
à met’roi en adjudication les chasses de me-
bat.
La suite de la discussion est menée ronde-
ment. Les chapitres 50 à 70 sont adoptés.
M. Lefas présente un article 70 bis, qui est
adopte. Il porte que les suppressions d’em-
ploi donnant lieu à pension seront signalées
aux C cambres par un tableau annexé au
plus prochain projet de budget.
M. Rabier remplace M. Brisson au fau-
teuil présidentiel. On adopte sans débat un
article additionnel de M. Millerand, dont le
but est de dispenser les veuves des em-
ployée et ouvriers des Compagnies de choc-
mms de fer de certaines formalités oné-
reuses pour toucher les pensions auxquelles
elles ont droit.
M. de Belcaslel défend un amendement
portant que deux frères ne peuvent être ap-
pelés sous les drapeaux s’ils exercent la
même profession, et qu’un réserviste, père
de trois c-nfarj 9 , nasse de droit dans la ter-
ritoriale.
Le général Picquart dit que la question
est réglée par des circulaires ministérielles.
Il demande la disjonction, qui est votée par
373 voix contre 212.
Sur la proposition de M. Gaffier, la com-
mission accepte le renvoi dans leurs foyers
à par ir du 1 er mars, et jusqu’à concurrence
de 6 6/0, les soldats de la classe 1903, sou-
tiens de famille. M. Mory fait décider que
les soldats avant obtenu des permissions
de moisson, et qui seront libérales, seront
maintenus dans leurs foyers.
M. Chastenet présente quelques observa-
tions au sujet te l’émission des obligations
à court terme dont on demande le renou-
vellement Il voudrait qu’on expropriât le
terrain des fortifications, dont le prix doit
être affecté au remboursement de ces
obligations émises en 1900. M. Caillaux
promet de déposer, à bref délai, un projet
de loi à çet effet.
Les articles suivants sont adoptés sans
modifications.
M. Mougeot vient déclarer que le budget
de 1907 se solde par un excédent de recettes
de 37,000 francs.
M. Caillaux remercie la majorité républi-
caine du concours qu’elle lui a apporté. M.
Berteaux remercie à son tour la Chambre
d’avoir ratifié son œuvre. Il espère que le
Sénat votera le budget avant le 81 décem-
bre. M. Etienne Flandin associe le person-
nel de la Chambre aux remerciements.
M. de Baudry d’Asson lit une déclaration
au nom de ses collègues de la droite. Ils ne
voteront pas le budget parce que catho-
liques.
. Le vote
L’ensemble est mis aux voix. Il est voté
par 446 voix contre 91 sur 537 votants. Lrt
séance est levée à sept heures dix.
Jeudi, à trois heures, séance publique.
Discussion des interpellations à l’ordre du
jour.
ÉCHOS
POUR LA MORALE
M. Clemenceau vient de prendre une dé-
cision qui sera approuvée quasi-unanime-
ment. 11 vient de rédiger une circulaire qui
réglemente, de façon sévère, les cafés-con-
certs de province.
Depuis fort longtemps, des écrivains et
des moralistes dénonçaient le scandale que
causent, dans les petites villes des départe-
ments, les cafés-concerts, qui bravent toute
pudeur, dans les mots et dans les gestes. Le
ministre de l intérieur veut faire cesser ce
scandale.
Pour y parvenir, M. vJernenceau décide
qu’aucun de ces établissements ne pourra
s’ouvrir sans l’autorisation du maire. De
plus, la circulaire ministérielle interdit aux
propriétaires de recevoir ou de conserver,
après l’heure réglementaire de fermeture,
aucune personne étrangère; durant les re-
présentations, les artistes ne pourront péné-
trer dans la partie de la salle affectée au
public, soit pour consommer, soit pour tout
autre motif, et notamment sous prétexte de
quêtes.
« On ne saurait, conclut M. Clemenceau,
taxer d’exagération ceux qui ont tant de fois
dénoncé le péril résultant de l’immoralité
ou de la grossièreté des chansons ou specta-
cles que la clientèle populaire entend et
voit trop souvent dans les cafés-concerts :
le péril est grand et doit être énergiquement
conjuré. •
— x —
BEUANZI^
Décidément la terre d’Afrique ne rece-
vra pas les cendres de Béhanzin. Le minis-
tre des colonies, qui avait consulté par câ-
ble, il y a quelques jours, le gouverneur
général par intérim de l'Afrique occiden-
tale au- sujet de la possibilité de transférer
les restes de Béhanzin au Dahomey, a reçu
de ce fonctionnaire un avis défavorable.
M. Roume, gouverneur général de l’Afri-
que orientale, a lui-même fait connaître
son opinion. Pour lui, la présence du prince
Ouanilo, qui accompagnerait le corps de son
père, serait de nature à provoquer peut être
des soulèvements au Dahomey et méconten-
terait, à coup sûr, les chefs indigènes qui
nous ont prêté leur concours pendant la
campagne.
Béhanzin sera donc inhumé à Alger, où
son fils demeurera, avec une pension, qui
lui permettra d’achever ses études.
— x —
AU PALAIS-BOURBON
L’Association des Journalistes parlemen-
taires a donné, hier soir, dans la grande
salle des fêtes du Palais Bourbon, mise
gracieusement à sa disposition par le bu-
reau de la Chambre, un banquet à l’occa-
sion de la première année du service de ses
pensions de retraite.
Il n’y avait pas moins de deux cents con-
vives.
M, C’reorges Aubry, président de l’Asso-
ciation des Journalistes parlementaires, pré-
sidait, ayant à sa droite M. A. Dubost, pré-
sident du Sénat, et à sa gauche M. Henri
Brisson, président de la Chambre des dé-
putés. Il avait en face de lui M. Emile Lou-
bût, ancien président de la République, qui
avait à sa droite M. Guyot-Dessaigae, gar-
de des sceaux, et à sa gauche, M. Pichon,
ministre des affaires étrangères.
On remarquait aussi la présence des mi-
nistres, des membres des bureaux des deux
Chambres, et aussi des artistes qui prêtaient
leur concours à la soirée musicale et dra-
matique.
MM. Briand et Ruau ont distribué quel-
bues distinctions à une dizaine de nos con-
frères,
— x —
LE « CORAN > PARLE
C’est un médecin allemand, le professeur
Damsch, de Gœttingen. qui dirige les soins
de maladie du chah de Perse.
La grave question de savoir si on ferait
appeler un Français ou un Allemand fut ré-
solue par les « sorts coraniques » ( au Moyen-
Age on usait des « sorts vîrgiliens ». L as-
trologue des songes du chah ouvre le Coran
au hasard et lit le premier verset qui lui tom-
be sous les yeux. Et la réponse du Coran in-
dique la conduite à tenir.
Le chah dit :
— Faut-il faite appeler un médecin fran-
çais ?
L'astrologue ouvre le Coran et lit :
■ ' * à
« Et la malédiction d’Allah fut sur eux ».
Donc pas de médecin français.
Le chah dit :
— Faut-il faire appeler un médecin al-
lemand ?
L’astrologue ouvre le Coran et lit :
« Et il se réjouit puissamment de la con-
duite de ses fidèles disciples ».
Allah avait prononcé.
Voilà comment le professeur Damsch fut
appelé à Téhéran, aux appointements d’une
centaine de mille francs par mois.
Il doit trouver que le Coran a du bon.
— x —
GRAINS DE BON SENS
Il y a tant de gens qui se privent de voir
lever le soleil, seulement cour dormir le ma-
tin et pour perdre leur temps le soir. Ain-
si le moment joyeux de la journée leur
échappe. — Carmen Sylva.
A L'HOTEL DE VILLE
Conseil général
Lo conseil général a eu samedi deux lon-
gues séances, au cours desquelles plusieurs
questions intéressantes ont été examinées.
M. Emile Massarda a luit adopter les con-
clusions de son rapport sur le fonctionne-
ment de la maison de Nanterre. Le conseil
a ratifié les sanctions prises contre les cou-
pables des fraudes qui ont été constatées à
la fin de l’année dernière; l’entrepreneur
sera exclu des adjudications pendant six
mois, et sera poursuivi pour le recouvre-
ment des sommes indûment perçues.
Enfin, à une question de M. Trezel, à
propos des agents de banlieue, M. Laurent
a déclaré que l’administration comptait, au
moyen d’une contribution de 400,000 francs
fournie par l’Etat, augmenter de 10<) francs
tous les salaires et de 125 à 150 hommes
l’effectif.
Dans l'après-midi, M. Colly a exposé son
rapport sur les services de protection des
enfants du premier Age. Après avoir cons-
taté l’efficacité de la surveillance, il donne
quelques chiffres intéressants. Il montre,
notamment, que la mortalité des enfants
élevés ai officiellement est trois fois plus
considérable que celle des enfants élevés an
sein.
Malheureusement, le nombre des enfants
élevés au sein diminue ainsi que le nombre
des nourrices (9,710 au lieu de 10.076).
M. Chassaigne-goyon fait adopter l’ouver-
ture d'un crédit de 15,(MK) francs, pour éta-
blir un passage souterrain entre le palais
de justice et le tribunal de commerce.
Ensuite. M. Lnmpué, rapporteur général
du budget départemental, a soumis à ses
collègues sa conception financière.
Tout d’abord, il a cru pouvoir réduire, au
préfet; il espérait ramener ce chiffre à
moyen d’économies judicieuses, le nombre
des centimes additionnels réclamés par le
3 centimes au lieu de 4. Mais devant les
exigences toujours croissantes des services
d’assistance, il lui a été impossible de met-
tre son projet à exécution.
M. Lampué fait ensuite l’historique des
charges du département; elles s’élevaient,
en 1871, à 21 millions; en 1899, elles attei-
gnaient 42 millions; elles dépassent aujour-
d'hui 74 millions.
En terminant, le rapporteur fait entendre
la protestation habituelle contre la négli-
gence de l’Etat, qui se refuse à payer les
frais de surveillance des enfants assistés
et celle des aliénés sans domicile de se-
cours.
Après une très courte discussion, le rap-
port de M. Lampué est adopté.
INFORMATIONS
A l’archevêché
En raison des excitations violentes de la
presse assomptionnisle, les « militants »
des groupes cléricaux se sont rendus hier
après-midi devant l’archevêché. Ils ont
traîné la voiture de Mgr Richard jusqu’à
son nouveau domicile chez M. Denys Co-
ovin. Pas d’incident grave.
Le roi Oscar de Suède
Stockholm, 17 décembre.
L’état du roi est toujours grave.
Les souverains norvégiens
Postdam, 17 décembre.
Le dîner de gala a été très brillant. Guil-
laume H a bu à la santé du couple royal et
du jeune prince.
L’empereur a rappelé les liens étroits qui
l'unissent personnellement au beau pays
de Norvège, et a ajouté que le roi a pu *se
rendre compte, à l'occasion de la terrible
catastrophe qui a frappé la ville d’râble-
sud, des sentiments dont sont animés à
l’égard de la Non’ège le peuple allemand et
son souverain.
Le roi Haakon a répondu par un toast
à l'empereur, à l'impératrice et à la fa-
mille impériale. Il a "rappelé à son tour les
fréquents voyages que font l’empereur et
l’impératrice en Norvège, et a donné, au
nom de,.tous les Norvégiens, l’assurance
qu’ils éprouvent la joie la plus sincère à
constater la bonne entente qui existe c»-
Ire l’Allemagne et la Norvège.
Berlin, 17 décembre.
Ia) roi et la reine de Norvège,après avoir
pris cordialement congé de l’empereur et
de l’impératrice, sont partis pour Copen-
hague è dix heures du soir, par la gare de
Wildpark.
Les écoliers polonais
Berlin, 17 décembre.
A propos de la question des langues dans
les écoles fréquentées par les enfants polo-
nais, on commente vivement un article de
M, Friedrich, publié par yne férie proses
tante, le Monde Chrétien. D’après M. Frie-
drich, « la langue n’est pas une institution
civile, mais un bien national, la chose la
plus chère, la plus sacrée qu’un peuple pos-
sède. Un Etat oui met la main sur ce bien
sacré, n'est pas un Etat civilisé ; ses pro-
cédés relèvent de lu barbarie ».
M. Friedrich conclut en exprimant la
crainte que la politique scolaire du gouver-
nement n’exaspère les Polonais contre l'au-
torité allemande.
L Education bill
Londres, 17 décembre.
On parle beaucoup de conciliation.On né-
gocie.sir Henry Campbell Bannermnn a eu
une longue entrevue avec l’archevêque de
Canterbury. Il est probable qu’il y aura
un compromis.
En Crète
La Canée, 17 décembre.
Dix officiers grecs chargés d’organiser la
milice Cretoise sont arrivés. Ils ont été ac-
cueillis par les hourras de la population
entière accourue sur les quais. 1a? capitaine
de carabiniers italiens Monaco les a reçus
à bord de son vapeur. Les édifices publics
et les établissements privés étaient pavoi-
sés.
Depuis l'arrivée de M. Zaïmis, le réta-
blissement de l'ordre public a fait de grands
progrès.
En Perse
Téhéran, 17 décembre.
Létal du chah est stationnaire. Yjc prince
héritier est arrivé à cinq heures de l'après-
midi. 11 à été reçu en dehors de la ville
et chaleureusement accueilli par le frère
du chah avec lequel il s’est rendu en voi-
ture au palais. Les deux princes sont, en
ce moment, avec le chah.
L’émotion en ville augmente d'heure en
heure. En cas de mort de Mouzaffer-ed-
dinc, on craint que le deuxième et le troi-
sième fils du souverain no disputent la
couronne à l'héritier légitime, leur frère
aîné Mohammed Ali Mirza. On parle d’un
quatrième, qui serait Aboul Fazl Mirza.
quatrième fils de Mouzaffer ed-dine, né
en octobre 1883.
LA SITLATiOyN ALLEMAGNE
Berlin, 17 décembre.
Lo gouvernement compTe gagner de quin-
ze à vingt-cinq sièges contre les catholiques
et les socialistes.
La question du budget faisait prévoir que
le gouvernement fixerait ù la date la plus
prochaine les nouvelles élections. Comme
la loi prévoit que les listes électorales se*
rond affichées au moins quatre semaines
avant le jour des élections, le gouverne-
ment. en fixant celles-ci au 25 janvier, n’a
laissé qu'un délai d'une dizaine de jours
pour établir les listes électorales.
Cerlains journaux n’en estiment cepen-
dant pas moins qu’il faudra sans doute que
le Parlement vole des douzièmes provisoi-
res, car il ne pourra achever ù temps le
vote du budget, taquet s’adjoindra la dis-
cussion sur les crédits supplémentaires
pour l'Afrique du Sud-Ouest refusés par
l'ancien Parlement.
Il va sans dire que les différents partis
s'apprêtent à la lutte. Déjà le parti pops-
liste-libéral et le parti nalional-libéral ont
lancé une proclamation aux électeurs. Le,
parti socialiste de la Prusse qui allait tenir
son congrès, annonce qu'il ajourne ce con-
grès afin de ne pas porter préjudice ù la
campagne électorale.
Les journaux autorisés ù parler au nom
de leurs partis respectifs. adressent égale-
ment un appel énergique aux électeurs. 1!
est caractéristique de voir la conservatrice
tolet et la nationaliste 1 aegitscne Rundschau,
hostiles aux libéraux, prêcher l’union de
tous les partis contre le centre et les socia-
listes. Cest jusqu’à présent le mot d’ordre
des élections.
Berlin, 17 décembre.
(m estime généralement que le commer-
ce et l'industrie, hautement intéressés dans
les entreprises coloniales, appuieront les
candidats du prince de Bûloxv, et quo les
nationaux libéraux, a?le gauche de l'armée
gouvernementale, se trouvent en excellen-
te posture.
nos notes officieuses, publiées par le
l.olnil Anseigcr et la Gaylte de Cologne,
engagent tous les partis vraiment natio-
naux ei impérialistes à former un bloc, en
1 oubliant les nuances qui ks divisent, et
( font entrevoir, dans un avenir prochain,
Sinon une politique nettement révolutionnais-
te, du moins certaines concessions prati-
ques aux << libéraux .* fl une attitude plus
larnrnhle des conservateurs eux-mêmes à
l'égard drs revendications des partis de
gauche.
La Galette de Cûtogn» 1 , dans un article
officieux;, déclare l’intention très ferme du
gouvernement de dissoudre encore unr fois
le Reichstag, si les élections n'apportaient
iit'Ain changement favorable dans la co<^-
position de rassemblée.
En réponse à cette communication, le
Derliner Tageblatl affirme que, dans le cas
où h* gouvernement voudrait recourir une
seconde fuis à pareille mesure, il ne se
fjouveruil plus un seul libéral pour le sou-,
ferai.
ARMEE ET MARINE
Tableaux d avancement
^nt inscrits au tableau d'avancement :
D'-.r le gradée de capitaine de frégate.
les lieutenants de vaisseau :
Je Breton, Merveilleux du Vignaux, Ba-
•^ay, Malcor, Varney, Fatou, Prat, Jacque-
none. Jobard, Cuxàc, Robez-Pagillon, Ré-
veille, Thomas de Closmadeuc, Blanc, Gey-
net, Perot, SouIez,Audemaixi, Voisin. Marx,
Prèrc. . j.
Pour le gradée de lieutenant vaisseau,
‘es enseignes de . viol * e ^ au ;
1 Dcsrez, Sn g Oni Gendre de Uu-
riens (Jistelet. Dornat, Gueguen, Payer, Da-
vanel, Gilard, Vicel, de Ruffi de Pontevî**-
Gévaudau, Gautier, Strauss, dos Portes,
Ferlitul, Blùnchol, I^aurent, Le Guelinel,
Castcx, Puech.
SOUS LA COUPOLE
Sciences morales et politiques
Après les hommages de livres, M. A'idal
do la Blache est introduit et reçoit les féli-
citations de ses collègues. M. Vidal de la
Blache nouvellement élu, remplace, dans
la section' d’histoire, le bien regretté M.
Albert Sorel.
La vacance du fauteuil de M. Ilimly est
déclarée dans la cinquième section (histoire
générale et philosophie).
M. Meuriot lit une étude sur les" commu-
nes indépendantes on Allemagne.M. le boni-
te de Franquevjlk- achève la lecture du
travail de M. Dnrcx'*suf la France el l’An*
gletorro à Madagascar. *
Le cardinal Richard a quitté hier soir
l’archevêché et s'installe provisoirement
chez M. Denys Cochin 53, rue de Baby
none.
La Commission des finances du Sé-
nat. réunie sous la présidence de M. Ma-
gin. a approuvé le rapport de M. Char-
les Dupuy sur le budget des affaires
étrangères.
Une révolution a éclaté au Chili.
L'état de Mouzatier ed Dine est tou-
jours stationnaire. Le prince héritier est
à Téhéran.
SEMPER... !
calme que consent les catholiques
français. Cela le rend perplexe. Il ne
comprend pas qu’ils ne se soient pas
révoltés contre les lois de leur pays. Le
saint Imniine a tenté d’ameuter les chan-
celleries contre la France, an sujet de
l'expulsion de M. Montagnigni. Il lui faut
renoncer ainsi à cet espoir. Peut-être
finira-t-il par comprendre les maladres-
ses que Un nnl fait commettre ses con-
seillers ? Peut-être aussi, ce qui serait
un moyen pour lui de revenir à plus de
raison, à plu- de sagesse, à plus de pru-
dence. recevra-l-il la visite du Saint-Es-
prit et fera-t-il connaître que la lumière
est enfin descendue en lui !
Je le souhaite, mais il faut bien qu'il
se mette en télé que les catholiques Iran
bais sont d’abord el avant tout Français,
et qu'ils n'ont nulle envie de devenir
des rebelles pour satisfaire aux haines
des conseillers étrangers d’un chape qui
ne se rend peut-être pas compte qu’il
sert, non les intérêts des croyants, non
la foi, mais bien des intrigues* politiques
qui ne peuvent que faire le plus grand
mal à l’Eglièe de France. M. Drumoni,
lui, constate avec désespoir que les ca-
tholiques restent indifférents, il s'indi-
gne parce que nos officiers, sur lesquels*
il comptait, n’ont pas marché contre la
Hépublique et. s’il ne le dit pas nette-
ment. il le laisse entendre ; pour lui,
les uns elles les autres ont manqué et man-
quent encore de courage. Et M. Dru-
mont n’est pas le seul de son esjlfcce. H
en est d’autres chez les réactionnaires,
chez les cléricaux qui pensent, parlent
ou écrivent comme lui. H en e*4 d’autres
qui, tout comme lui, se montreraient dis-
posé^ à prendre le mot d’ordre à Rome,
à déclarer en France la guerre civile, à
masquer d'un prétexte de religion l’at-
tentat qu’ils méditent toujours contre la
République.
Et ces gens-là, non seulement sont
des Fiançais, mais encore ils pn’frondent
être les seuls à aimer leur patrie, les
seuls à la servir, les senti t'honorer.
C’est tout simplement monstrueux,!
Ei je conçois fort bien que nos officiers
aient trompé les espoirs de M. Drumoni
el j’ai la conviction fusils les tromperont,
longtemps encore. Je conçois également
fort bien l'mdillérence des catholique^
de France qui mettent la paix à l'inté-
rieur bien au-dessus des louches com-
binaisons de ceux qui se disent leurs
défenseurs el qui leur (ont, en réalité,
tant de mal. Le pape devrait cependant
bien réfléchir à tout cela et compren-
dre que son entêtement n’est approuvé
par personne, pas même par les catholi-
ques sensés, pent-êlrd pas davantage
par la grande majorité des prêtres qu’u-
ne obéissance passive courbe sons son
joug. L’avenir lui prouvera combien i!
est dangereux de vouloir être seul à
avoir raison contre tous, quel danger il
y a à se déclarer infaillible.
Le temps des miracles est passé, la
consciôAco humaine ne se salis lait plus
de. phrases vagua^ elle a besoin de com-
prendre et enviât comprend^,
Pie X prenne garde qu’elle n’en
arrive à trop Comprendre el que le
scepticisme né fasse complètement place
à la foi qui s.e meurt par la faute même
de ceux qui 1’exploileÙL »
1 moi* I mois 6 mol* 1 •»
110 4 50 9 • 18 B
ÉTRAM«|U. 1 » • » 16 • tl B
Lee abonnement* partent du
t* et du 16 de chaque moi* et sont
reçue à administration.
», rue Taltbeut
Adresse télégraphique
PETIT SOU, PARIS
—
CINQ CENTIMES PARIS ET DEPARTEMENTS CINQ CENTIMES
■■■JL——— i i r—■ —
PRIX DE LA PtlLItlTt
Dxwi lee ......... le Uge» 10 B
En fait* divers ••••• — • •
lUelame» 9* pege...enr.« • • •
Anavoeee V PM* * • •
Les Annonce* et Réclamée
boni reçue* chez
MM. Lagrange,Cerf et C*
et
à l'Adminieiration de Journal
3, rue Tait bout
v l
S
L’Agitation en Russie
En Russie
Saint-Pétersbourg, 17 décembre.
La faiblesse a obligé l'amiral Doubassoiï
à s'aliter. files médecins jugent inquiétante
la contusion qu’il a reçue hier, car elle a
frappé la jambe déjà blessée lors du précé-
dent attentat.
A Czenstochova, cinq terroristes ont été
condamnés à mort par le conseil de guerre
de campagne et fusillés. Un autre a subi le
même sort à Varsovie.
Stiint-Pétersbourg, 17 décembre.
Le Novoïé Vrémia annonce, d^ source
certaine, que le comte Witte a été reçu par
l'empereur uniquement à l’occasion de son
retour de l'étranger. Il n’a eu, avec le tsar,
aucune conversation concernant les affaires
rie l’Etat. Le comte Witte n'a pas le désir de
participer |à l’administration gouvernemen-
tale, il n’a aucun rapport avec un parti po-
litique quelconque, il n’a pas non plus
l’intention de poser sa candidature pour la
Douma.
Le Rouss confirme cette information ; il
dément la nouvelle, donnée par certains
journaux, que le comte Witte présentera au
tsar un mémoire indiquant la nécessité d'un
revirement décisif de la politique intérieure
vers La gauche.
LE PARLEMENT
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Suite de la séance du 15 décembre
La loi de finances
Suite de,la discussion.
M François Carnot propose un article
additionnel tendant à interdire le ancrage
des vins, cause de la mévente des vins na-
turels. MM. Camuzet et Chaussier soutien-
nent cette ’ disposition additionnelle. Une
courte intervention de M. Mougeot, en la-
veur du ancrage, déchaîne une véritable,
tempête, il s’attaque, en effet, aux gros
propriétaires de la Gironde en se tournant
du côté de M. du Perler de Larsan. Celui-
ci qui est aux côtés de M. Caillaux, bondit
sous l’allusion qu’il considère comme ou-
trageante et répond à M. Mougeot que le
ancrage est une honte. IL s’efforce de faire
partager son indignation à la Chambre agi-
tée comme aux grands jours où se pose la
question de confiance.
C'est au milieu de cette agitation qu’a lieu
le vote sur le renvoi de 1 amendement de
M. Camoti à la commission des boissons.
Ce renvoi est ordonné par 418 voix contre
155.
L’article 36 porte qu’un impôt ad valorem
PS 4 établi sur tous les produits spécialités
pharmaceutiques, hygiéniques et de toi-
lette vendus dans les pharmacies. Cet Im-
pôt est basé sur le prix de vente au dé-
tail prix dont l’inscription sur les étiqueta-
tes’en caractères apparents est obligatoire.
Les produite dont le prix n’excède pas cin.
amiante centimes, paieront 0 fr. 05 ; de 0 50
à 10 fr. 0 10 par franc ; supérieur à 10 fr.,
O fr 50 par 5 fr. ou fraction de 5 fr.
MM. Georges Berry et Péchadre combat-
tent cette disposition.
M .Mougeot défend sa proposition en éta-
blissant qu’il y a des produits rapportant
des millions à leurs propriétaires.
M Astier proteste. Il s’étonne que le gou-
vernement; dont faisait partie M. Mougeot,
ait décoré des spécialistes. Plusieurs de ces
(spécialistes ont obtenu des récompenses
aux expositions à l’étranger.
M. Cazeneuve fait remarquer que la plu-
part des produits en question sont déjà
frappés ; de sera donc un impôt de super-
position.Il invoque l’opinion de la Chambre
de commette de Paris. M. Gaston Mémer
défend,lui aussi,les spécialistes. La. marque
de fabriqué lui apparaît comme une garan-
tie nécessaire, indispensable.
La demande de suppression de 1 article 3o,
formulée par M. Georges Berry, est re-
T>oussé>e à mains levées.
M Cazeneuve propose de frapper tous les
produits revêtu^ d une étiquette à1 CX ^®P*
♦ ion des médicaments, mais 1 impôt qu il
propose est le dixième de celui de la com-
mission. L’amendement est repoussé par
474 voix contre 95.
En fin de péan^ *, M. Briand demande la
parole pour dépiter le projet de loi annon-
cé et qui ti pour objet, suivant son texte,
«< d’assurer l’exercice du culte catholique; »
Après en avoir donné lecture, il le remet
â-u président de la Chambre qui prononce
son envoi à la commission de décentrali-
sation administrative et des cultes.
M Charles Benoist déclare que la corr.
mission dé décentralisation n’est nullement
qualifiée Jour s’occuper d’une telle ques-
tion Il propose la nomination d une com-
mission spéciale. M. Brisson déclare qu il
n’v a rien.de plus régulier. ,
Sur ce, la suite de la discussion du bu-
aet est renvoyé au lendemain dimanche.
M. Gauthier de Ctagny demande qui est
l’avis du ministre du travail, mais MA i-
fanai est Absent. La séance est levée à
sept heures un quart.
Séance de dimanche matin
Suite de, la discussion de la loi de finances.
M Brissoh préside. On s’est arrêté à 1 ar-
ticle 36 : impôt sur les spécialités pharma-
ceutiques. Cet article est adopté avec la mo-
dification suivante proposée par M. Morel .
« Sont exempts les produits que les phar-
maciens préparent pour les livrer directe-
ment à leur clientèle sans publicité et exclu,
6l M m péc$adre Combat la multiplicité des
(mettes pour les différents timbres. M.
G^rpiaîn Perler s’associe à cette messie. Il
désir" q
bre à OfrTo fut un timbre passe-partout. M.
Caillaux nFomct d’étudier la mesure promo-
■Kmlndèmcnt de MM, Baudet et Ger-
main Péritr est disjoint.
M. Coûtant entend bien que l’ancien droit
de 6 francs est maintenu à 3 francs sur les
bicha elles, mais il ne veut pas que les com-
munes soient autorisées percevoir une taxe
sur les bicyclettes en remplacement des
droits d'octroi. La commission consent à re-
tirer les dispositions visées par M. Coulant.
Sur la proposition de M. Rudelle, les con-
traventions seront poursuivies, non plus
comme en matière de contributions indi-
rectes, mais devant les tribunaux de simple
police; de plus l’amende qui était portée de
20 à 100 francs par la commission est ré-
duite de 1 à 5 francs.
L’article 42 porte que le raffinage des su-
cres est élevé de 1 à 2 francs par 100 kilo-
graminées de raffiné. M. Debove combat
cette disposition qui est adoptée.
L’article 46 est ainsi conçu : « Dans les
services intérieurs, le prix de port des im-
primés ordinaires expédiés sous bande mo-
bile est pour chaque paquet adressé à un
seul destinataire, ainsi fixé suivant le
poids : de 10 gr. et au-dessous à 0 fr. 02;
de 10 à 15 gr., 0 fr. 03; de 15 à 20 gr.,
0 fr. 04; au-dessus de 20 gr., 0 fr. 05 jusqu’à
50 gr., et 0 fr. 05 par fraction de 50 gr. Le
prix du port des journaux et périodiques
n’est pas modifié.
MM. Georges Berry, Sembat combattent
Cfitte disposition. Ils demandent la suppres-
sion de l'article. Par 284 voix contre 249,
l’amendement est rejeté après "pointage.
M. I^efas propose une taxe supplémen-
taire pour les lettres envoyés le dimanche
et ce, dans le but d’assurer aux employés
des postes le repos hebdomadaire. Son
amendement est renvoyé à la commission
des postes.
M. Engerand voudrait que le délai de
prescription des mandats-poste fut réduit de
3 à 1 an. Cette proposition est repoussée à
mains levées.
M. Spronck fait renvoyer à la commission
de législation une disposition par laquelle
les différends entre les abonnés du télé-
phone et l’administration seront déférés aux
tribunaux ordinaires.
La séance est levée à midi vingt. Par
469 voix contre 87, la Chambre décide de
reprendre à deux heures et demie la suite
de la discussion.
Séance de dimanche après-midi
Reprise à deux heures et demie, toujours
sous l i présidence de M. Brisson, de la dis-
cussion de la loi de finances. L’article 54 est
relatif à la réglementation des automobiles.
M. Laurent propose une taxe sur les auto-
mobiles possédées par des étrangers. Son
amendement est disjoint.
L’article 55 fixe la contribution des colo-
nies aux dépenses militaires. La somme
inscrite de 14,050,000 francs : Indo-Chine,
13,650,000 fr. ; Afrique occidentale, 300,000
francs; Madagascar, 100,000 francs.
M. Chaumet obtient que les comptes des
colonies soient soumis chaque année au
contrôle du Parlement.
Le chapitre 57 porte que le ministre des
finances est autorisé à négocier les inscrip-
tions de rentes existant au nom de la caisse
des retraites ecclésiastiques, à l’exception
des inscriptions provenant des dons ou legs
et grevées d’une affectation charitable.
M. Proche propose qu'on décide que les
5 millions pour affectations charitables pas-
sent aux mains de la caisse nationale des
étroites. L'amendement est repoussé par
384 voix voix contre 156.
Le chapitre 59 relatif ù l’émission d’obli-
gations à court terme pour Ta somme de
62,400,000 francs est réservé
M. guéret fait adopter un article addition-
nel portant qu’il sera perçu sur les proprié-
taires et sur les fermiers une taxe propos lion -
belle, dite droit de chasse, proportionnelle à
la superficie des terrains gardés. II dit qu’à
deux francs par hectare, cet impôt rappor-
tera 2 500,000 francs.
M. Bouyssou demande que le prix des
permis de chasse soit fixé à 10 francs. Ce
serait une perte de 9 millions pour le tré-
sor, dit M. Bedeaux. Il n’en faut pas davan-
tage pour que l’amendement soit repoussé,
et ce, par 433 voix contre 115. Par 422 voix
contre 44, la Chambre repousse également
une disposition do M. de Boissieu tendant
à met’roi en adjudication les chasses de me-
bat.
La suite de la discussion est menée ronde-
ment. Les chapitres 50 à 70 sont adoptés.
M. Lefas présente un article 70 bis, qui est
adopte. Il porte que les suppressions d’em-
ploi donnant lieu à pension seront signalées
aux C cambres par un tableau annexé au
plus prochain projet de budget.
M. Rabier remplace M. Brisson au fau-
teuil présidentiel. On adopte sans débat un
article additionnel de M. Millerand, dont le
but est de dispenser les veuves des em-
ployée et ouvriers des Compagnies de choc-
mms de fer de certaines formalités oné-
reuses pour toucher les pensions auxquelles
elles ont droit.
M. de Belcaslel défend un amendement
portant que deux frères ne peuvent être ap-
pelés sous les drapeaux s’ils exercent la
même profession, et qu’un réserviste, père
de trois c-nfarj 9 , nasse de droit dans la ter-
ritoriale.
Le général Picquart dit que la question
est réglée par des circulaires ministérielles.
Il demande la disjonction, qui est votée par
373 voix contre 212.
Sur la proposition de M. Gaffier, la com-
mission accepte le renvoi dans leurs foyers
à par ir du 1 er mars, et jusqu’à concurrence
de 6 6/0, les soldats de la classe 1903, sou-
tiens de famille. M. Mory fait décider que
les soldats avant obtenu des permissions
de moisson, et qui seront libérales, seront
maintenus dans leurs foyers.
M. Chastenet présente quelques observa-
tions au sujet te l’émission des obligations
à court terme dont on demande le renou-
vellement Il voudrait qu’on expropriât le
terrain des fortifications, dont le prix doit
être affecté au remboursement de ces
obligations émises en 1900. M. Caillaux
promet de déposer, à bref délai, un projet
de loi à çet effet.
Les articles suivants sont adoptés sans
modifications.
M. Mougeot vient déclarer que le budget
de 1907 se solde par un excédent de recettes
de 37,000 francs.
M. Caillaux remercie la majorité républi-
caine du concours qu’elle lui a apporté. M.
Berteaux remercie à son tour la Chambre
d’avoir ratifié son œuvre. Il espère que le
Sénat votera le budget avant le 81 décem-
bre. M. Etienne Flandin associe le person-
nel de la Chambre aux remerciements.
M. de Baudry d’Asson lit une déclaration
au nom de ses collègues de la droite. Ils ne
voteront pas le budget parce que catho-
liques.
. Le vote
L’ensemble est mis aux voix. Il est voté
par 446 voix contre 91 sur 537 votants. Lrt
séance est levée à sept heures dix.
Jeudi, à trois heures, séance publique.
Discussion des interpellations à l’ordre du
jour.
ÉCHOS
POUR LA MORALE
M. Clemenceau vient de prendre une dé-
cision qui sera approuvée quasi-unanime-
ment. 11 vient de rédiger une circulaire qui
réglemente, de façon sévère, les cafés-con-
certs de province.
Depuis fort longtemps, des écrivains et
des moralistes dénonçaient le scandale que
causent, dans les petites villes des départe-
ments, les cafés-concerts, qui bravent toute
pudeur, dans les mots et dans les gestes. Le
ministre de l intérieur veut faire cesser ce
scandale.
Pour y parvenir, M. vJernenceau décide
qu’aucun de ces établissements ne pourra
s’ouvrir sans l’autorisation du maire. De
plus, la circulaire ministérielle interdit aux
propriétaires de recevoir ou de conserver,
après l’heure réglementaire de fermeture,
aucune personne étrangère; durant les re-
présentations, les artistes ne pourront péné-
trer dans la partie de la salle affectée au
public, soit pour consommer, soit pour tout
autre motif, et notamment sous prétexte de
quêtes.
« On ne saurait, conclut M. Clemenceau,
taxer d’exagération ceux qui ont tant de fois
dénoncé le péril résultant de l’immoralité
ou de la grossièreté des chansons ou specta-
cles que la clientèle populaire entend et
voit trop souvent dans les cafés-concerts :
le péril est grand et doit être énergiquement
conjuré. •
— x —
BEUANZI^
Décidément la terre d’Afrique ne rece-
vra pas les cendres de Béhanzin. Le minis-
tre des colonies, qui avait consulté par câ-
ble, il y a quelques jours, le gouverneur
général par intérim de l'Afrique occiden-
tale au- sujet de la possibilité de transférer
les restes de Béhanzin au Dahomey, a reçu
de ce fonctionnaire un avis défavorable.
M. Roume, gouverneur général de l’Afri-
que orientale, a lui-même fait connaître
son opinion. Pour lui, la présence du prince
Ouanilo, qui accompagnerait le corps de son
père, serait de nature à provoquer peut être
des soulèvements au Dahomey et méconten-
terait, à coup sûr, les chefs indigènes qui
nous ont prêté leur concours pendant la
campagne.
Béhanzin sera donc inhumé à Alger, où
son fils demeurera, avec une pension, qui
lui permettra d’achever ses études.
— x —
AU PALAIS-BOURBON
L’Association des Journalistes parlemen-
taires a donné, hier soir, dans la grande
salle des fêtes du Palais Bourbon, mise
gracieusement à sa disposition par le bu-
reau de la Chambre, un banquet à l’occa-
sion de la première année du service de ses
pensions de retraite.
Il n’y avait pas moins de deux cents con-
vives.
M, C’reorges Aubry, président de l’Asso-
ciation des Journalistes parlementaires, pré-
sidait, ayant à sa droite M. A. Dubost, pré-
sident du Sénat, et à sa gauche M. Henri
Brisson, président de la Chambre des dé-
putés. Il avait en face de lui M. Emile Lou-
bût, ancien président de la République, qui
avait à sa droite M. Guyot-Dessaigae, gar-
de des sceaux, et à sa gauche, M. Pichon,
ministre des affaires étrangères.
On remarquait aussi la présence des mi-
nistres, des membres des bureaux des deux
Chambres, et aussi des artistes qui prêtaient
leur concours à la soirée musicale et dra-
matique.
MM. Briand et Ruau ont distribué quel-
bues distinctions à une dizaine de nos con-
frères,
— x —
LE « CORAN > PARLE
C’est un médecin allemand, le professeur
Damsch, de Gœttingen. qui dirige les soins
de maladie du chah de Perse.
La grave question de savoir si on ferait
appeler un Français ou un Allemand fut ré-
solue par les « sorts coraniques » ( au Moyen-
Age on usait des « sorts vîrgiliens ». L as-
trologue des songes du chah ouvre le Coran
au hasard et lit le premier verset qui lui tom-
be sous les yeux. Et la réponse du Coran in-
dique la conduite à tenir.
Le chah dit :
— Faut-il faite appeler un médecin fran-
çais ?
L'astrologue ouvre le Coran et lit :
■ ' * à
« Et la malédiction d’Allah fut sur eux ».
Donc pas de médecin français.
Le chah dit :
— Faut-il faire appeler un médecin al-
lemand ?
L’astrologue ouvre le Coran et lit :
« Et il se réjouit puissamment de la con-
duite de ses fidèles disciples ».
Allah avait prononcé.
Voilà comment le professeur Damsch fut
appelé à Téhéran, aux appointements d’une
centaine de mille francs par mois.
Il doit trouver que le Coran a du bon.
— x —
GRAINS DE BON SENS
Il y a tant de gens qui se privent de voir
lever le soleil, seulement cour dormir le ma-
tin et pour perdre leur temps le soir. Ain-
si le moment joyeux de la journée leur
échappe. — Carmen Sylva.
A L'HOTEL DE VILLE
Conseil général
Lo conseil général a eu samedi deux lon-
gues séances, au cours desquelles plusieurs
questions intéressantes ont été examinées.
M. Emile Massarda a luit adopter les con-
clusions de son rapport sur le fonctionne-
ment de la maison de Nanterre. Le conseil
a ratifié les sanctions prises contre les cou-
pables des fraudes qui ont été constatées à
la fin de l’année dernière; l’entrepreneur
sera exclu des adjudications pendant six
mois, et sera poursuivi pour le recouvre-
ment des sommes indûment perçues.
Enfin, à une question de M. Trezel, à
propos des agents de banlieue, M. Laurent
a déclaré que l’administration comptait, au
moyen d’une contribution de 400,000 francs
fournie par l’Etat, augmenter de 10<) francs
tous les salaires et de 125 à 150 hommes
l’effectif.
Dans l'après-midi, M. Colly a exposé son
rapport sur les services de protection des
enfants du premier Age. Après avoir cons-
taté l’efficacité de la surveillance, il donne
quelques chiffres intéressants. Il montre,
notamment, que la mortalité des enfants
élevés ai officiellement est trois fois plus
considérable que celle des enfants élevés an
sein.
Malheureusement, le nombre des enfants
élevés au sein diminue ainsi que le nombre
des nourrices (9,710 au lieu de 10.076).
M. Chassaigne-goyon fait adopter l’ouver-
ture d'un crédit de 15,(MK) francs, pour éta-
blir un passage souterrain entre le palais
de justice et le tribunal de commerce.
Ensuite. M. Lnmpué, rapporteur général
du budget départemental, a soumis à ses
collègues sa conception financière.
Tout d’abord, il a cru pouvoir réduire, au
préfet; il espérait ramener ce chiffre à
moyen d’économies judicieuses, le nombre
des centimes additionnels réclamés par le
3 centimes au lieu de 4. Mais devant les
exigences toujours croissantes des services
d’assistance, il lui a été impossible de met-
tre son projet à exécution.
M. Lampué fait ensuite l’historique des
charges du département; elles s’élevaient,
en 1871, à 21 millions; en 1899, elles attei-
gnaient 42 millions; elles dépassent aujour-
d'hui 74 millions.
En terminant, le rapporteur fait entendre
la protestation habituelle contre la négli-
gence de l’Etat, qui se refuse à payer les
frais de surveillance des enfants assistés
et celle des aliénés sans domicile de se-
cours.
Après une très courte discussion, le rap-
port de M. Lampué est adopté.
INFORMATIONS
A l’archevêché
En raison des excitations violentes de la
presse assomptionnisle, les « militants »
des groupes cléricaux se sont rendus hier
après-midi devant l’archevêché. Ils ont
traîné la voiture de Mgr Richard jusqu’à
son nouveau domicile chez M. Denys Co-
ovin. Pas d’incident grave.
Le roi Oscar de Suède
Stockholm, 17 décembre.
L’état du roi est toujours grave.
Les souverains norvégiens
Postdam, 17 décembre.
Le dîner de gala a été très brillant. Guil-
laume H a bu à la santé du couple royal et
du jeune prince.
L’empereur a rappelé les liens étroits qui
l'unissent personnellement au beau pays
de Norvège, et a ajouté que le roi a pu *se
rendre compte, à l'occasion de la terrible
catastrophe qui a frappé la ville d’râble-
sud, des sentiments dont sont animés à
l’égard de la Non’ège le peuple allemand et
son souverain.
Le roi Haakon a répondu par un toast
à l'empereur, à l'impératrice et à la fa-
mille impériale. Il a "rappelé à son tour les
fréquents voyages que font l’empereur et
l’impératrice en Norvège, et a donné, au
nom de,.tous les Norvégiens, l’assurance
qu’ils éprouvent la joie la plus sincère à
constater la bonne entente qui existe c»-
Ire l’Allemagne et la Norvège.
Berlin, 17 décembre.
Ia) roi et la reine de Norvège,après avoir
pris cordialement congé de l’empereur et
de l’impératrice, sont partis pour Copen-
hague è dix heures du soir, par la gare de
Wildpark.
Les écoliers polonais
Berlin, 17 décembre.
A propos de la question des langues dans
les écoles fréquentées par les enfants polo-
nais, on commente vivement un article de
M, Friedrich, publié par yne férie proses
tante, le Monde Chrétien. D’après M. Frie-
drich, « la langue n’est pas une institution
civile, mais un bien national, la chose la
plus chère, la plus sacrée qu’un peuple pos-
sède. Un Etat oui met la main sur ce bien
sacré, n'est pas un Etat civilisé ; ses pro-
cédés relèvent de lu barbarie ».
M. Friedrich conclut en exprimant la
crainte que la politique scolaire du gouver-
nement n’exaspère les Polonais contre l'au-
torité allemande.
L Education bill
Londres, 17 décembre.
On parle beaucoup de conciliation.On né-
gocie.sir Henry Campbell Bannermnn a eu
une longue entrevue avec l’archevêque de
Canterbury. Il est probable qu’il y aura
un compromis.
En Crète
La Canée, 17 décembre.
Dix officiers grecs chargés d’organiser la
milice Cretoise sont arrivés. Ils ont été ac-
cueillis par les hourras de la population
entière accourue sur les quais. 1a? capitaine
de carabiniers italiens Monaco les a reçus
à bord de son vapeur. Les édifices publics
et les établissements privés étaient pavoi-
sés.
Depuis l'arrivée de M. Zaïmis, le réta-
blissement de l'ordre public a fait de grands
progrès.
En Perse
Téhéran, 17 décembre.
Létal du chah est stationnaire. Yjc prince
héritier est arrivé à cinq heures de l'après-
midi. 11 à été reçu en dehors de la ville
et chaleureusement accueilli par le frère
du chah avec lequel il s’est rendu en voi-
ture au palais. Les deux princes sont, en
ce moment, avec le chah.
L’émotion en ville augmente d'heure en
heure. En cas de mort de Mouzaffer-ed-
dinc, on craint que le deuxième et le troi-
sième fils du souverain no disputent la
couronne à l'héritier légitime, leur frère
aîné Mohammed Ali Mirza. On parle d’un
quatrième, qui serait Aboul Fazl Mirza.
quatrième fils de Mouzaffer ed-dine, né
en octobre 1883.
LA SITLATiOyN ALLEMAGNE
Berlin, 17 décembre.
Lo gouvernement compTe gagner de quin-
ze à vingt-cinq sièges contre les catholiques
et les socialistes.
La question du budget faisait prévoir que
le gouvernement fixerait ù la date la plus
prochaine les nouvelles élections. Comme
la loi prévoit que les listes électorales se*
rond affichées au moins quatre semaines
avant le jour des élections, le gouverne-
ment. en fixant celles-ci au 25 janvier, n’a
laissé qu'un délai d'une dizaine de jours
pour établir les listes électorales.
Cerlains journaux n’en estiment cepen-
dant pas moins qu’il faudra sans doute que
le Parlement vole des douzièmes provisoi-
res, car il ne pourra achever ù temps le
vote du budget, taquet s’adjoindra la dis-
cussion sur les crédits supplémentaires
pour l'Afrique du Sud-Ouest refusés par
l'ancien Parlement.
Il va sans dire que les différents partis
s'apprêtent à la lutte. Déjà le parti pops-
liste-libéral et le parti nalional-libéral ont
lancé une proclamation aux électeurs. Le,
parti socialiste de la Prusse qui allait tenir
son congrès, annonce qu'il ajourne ce con-
grès afin de ne pas porter préjudice ù la
campagne électorale.
Les journaux autorisés ù parler au nom
de leurs partis respectifs. adressent égale-
ment un appel énergique aux électeurs. 1!
est caractéristique de voir la conservatrice
tolet et la nationaliste 1 aegitscne Rundschau,
hostiles aux libéraux, prêcher l’union de
tous les partis contre le centre et les socia-
listes. Cest jusqu’à présent le mot d’ordre
des élections.
Berlin, 17 décembre.
(m estime généralement que le commer-
ce et l'industrie, hautement intéressés dans
les entreprises coloniales, appuieront les
candidats du prince de Bûloxv, et quo les
nationaux libéraux, a?le gauche de l'armée
gouvernementale, se trouvent en excellen-
te posture.
nos notes officieuses, publiées par le
l.olnil Anseigcr et la Gaylte de Cologne,
engagent tous les partis vraiment natio-
naux ei impérialistes à former un bloc, en
1 oubliant les nuances qui ks divisent, et
( font entrevoir, dans un avenir prochain,
Sinon une politique nettement révolutionnais-
te, du moins certaines concessions prati-
ques aux << libéraux .* fl une attitude plus
larnrnhle des conservateurs eux-mêmes à
l'égard drs revendications des partis de
gauche.
La Galette de Cûtogn» 1 , dans un article
officieux;, déclare l’intention très ferme du
gouvernement de dissoudre encore unr fois
le Reichstag, si les élections n'apportaient
iit'Ain changement favorable dans la co<^-
position de rassemblée.
En réponse à cette communication, le
Derliner Tageblatl affirme que, dans le cas
où h* gouvernement voudrait recourir une
seconde fuis à pareille mesure, il ne se
fjouveruil plus un seul libéral pour le sou-,
ferai.
ARMEE ET MARINE
Tableaux d avancement
^nt inscrits au tableau d'avancement :
D'-.r le gradée de capitaine de frégate.
les lieutenants de vaisseau :
Je Breton, Merveilleux du Vignaux, Ba-
•^ay, Malcor, Varney, Fatou, Prat, Jacque-
none. Jobard, Cuxàc, Robez-Pagillon, Ré-
veille, Thomas de Closmadeuc, Blanc, Gey-
net, Perot, SouIez,Audemaixi, Voisin. Marx,
Prèrc. . j.
Pour le gradée de lieutenant vaisseau,
‘es enseignes de . viol * e ^ au ;
1 Dcsrez, Sn g Oni Gendre de Uu-
riens (Jistelet. Dornat, Gueguen, Payer, Da-
vanel, Gilard, Vicel, de Ruffi de Pontevî**-
Gévaudau, Gautier, Strauss, dos Portes,
Ferlitul, Blùnchol, I^aurent, Le Guelinel,
Castcx, Puech.
SOUS LA COUPOLE
Sciences morales et politiques
Après les hommages de livres, M. A'idal
do la Blache est introduit et reçoit les féli-
citations de ses collègues. M. Vidal de la
Blache nouvellement élu, remplace, dans
la section' d’histoire, le bien regretté M.
Albert Sorel.
La vacance du fauteuil de M. Ilimly est
déclarée dans la cinquième section (histoire
générale et philosophie).
M. Meuriot lit une étude sur les" commu-
nes indépendantes on Allemagne.M. le boni-
te de Franquevjlk- achève la lecture du
travail de M. Dnrcx'*suf la France el l’An*
gletorro à Madagascar. *
Le cardinal Richard a quitté hier soir
l’archevêché et s'installe provisoirement
chez M. Denys Cochin 53, rue de Baby
none.
La Commission des finances du Sé-
nat. réunie sous la présidence de M. Ma-
gin. a approuvé le rapport de M. Char-
les Dupuy sur le budget des affaires
étrangères.
Une révolution a éclaté au Chili.
L'état de Mouzatier ed Dine est tou-
jours stationnaire. Le prince héritier est
à Téhéran.
SEMPER... !
calme que consent les catholiques
français. Cela le rend perplexe. Il ne
comprend pas qu’ils ne se soient pas
révoltés contre les lois de leur pays. Le
saint Imniine a tenté d’ameuter les chan-
celleries contre la France, an sujet de
l'expulsion de M. Montagnigni. Il lui faut
renoncer ainsi à cet espoir. Peut-être
finira-t-il par comprendre les maladres-
ses que Un nnl fait commettre ses con-
seillers ? Peut-être aussi, ce qui serait
un moyen pour lui de revenir à plus de
raison, à plu- de sagesse, à plus de pru-
dence. recevra-l-il la visite du Saint-Es-
prit et fera-t-il connaître que la lumière
est enfin descendue en lui !
Je le souhaite, mais il faut bien qu'il
se mette en télé que les catholiques Iran
bais sont d’abord el avant tout Français,
et qu'ils n'ont nulle envie de devenir
des rebelles pour satisfaire aux haines
des conseillers étrangers d’un chape qui
ne se rend peut-être pas compte qu’il
sert, non les intérêts des croyants, non
la foi, mais bien des intrigues* politiques
qui ne peuvent que faire le plus grand
mal à l’Eglièe de France. M. Drumoni,
lui, constate avec désespoir que les ca-
tholiques restent indifférents, il s'indi-
gne parce que nos officiers, sur lesquels*
il comptait, n’ont pas marché contre la
Hépublique et. s’il ne le dit pas nette-
ment. il le laisse entendre ; pour lui,
les uns elles les autres ont manqué et man-
quent encore de courage. Et M. Dru-
mont n’est pas le seul de son esjlfcce. H
en est d’autres chez les réactionnaires,
chez les cléricaux qui pensent, parlent
ou écrivent comme lui. H en e*4 d’autres
qui, tout comme lui, se montreraient dis-
posé^ à prendre le mot d’ordre à Rome,
à déclarer en France la guerre civile, à
masquer d'un prétexte de religion l’at-
tentat qu’ils méditent toujours contre la
République.
Et ces gens-là, non seulement sont
des Fiançais, mais encore ils pn’frondent
être les seuls à aimer leur patrie, les
seuls à la servir, les senti t'honorer.
C’est tout simplement monstrueux,!
Ei je conçois fort bien que nos officiers
aient trompé les espoirs de M. Drumoni
el j’ai la conviction fusils les tromperont,
longtemps encore. Je conçois également
fort bien l'mdillérence des catholique^
de France qui mettent la paix à l'inté-
rieur bien au-dessus des louches com-
binaisons de ceux qui se disent leurs
défenseurs el qui leur (ont, en réalité,
tant de mal. Le pape devrait cependant
bien réfléchir à tout cela et compren-
dre que son entêtement n’est approuvé
par personne, pas même par les catholi-
ques sensés, pent-êlrd pas davantage
par la grande majorité des prêtres qu’u-
ne obéissance passive courbe sons son
joug. L’avenir lui prouvera combien i!
est dangereux de vouloir être seul à
avoir raison contre tous, quel danger il
y a à se déclarer infaillible.
Le temps des miracles est passé, la
consciôAco humaine ne se salis lait plus
de. phrases vagua^ elle a besoin de com-
prendre et enviât comprend^,
Pie X prenne garde qu’elle n’en
arrive à trop Comprendre el que le
scepticisme né fasse complètement place
à la foi qui s.e meurt par la faute même
de ceux qui 1’exploileÙL »
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.0%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.0%.
- Auteurs similaires Musée national du sport. Musée national du sport. /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MnS000"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k3944081j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k3944081j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k3944081j/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k3944081j/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k3944081j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k3944081j
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k3944081j/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest