Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-11
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 décembre 1932 11 décembre 1932
Description : 1932/12/11 (Numéro 17798). 1932/12/11 (Numéro 17798).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/06/2008
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LA TEMPÉRATURE "1I||H!1
Ce Il décembre,, 14' jour de la lune lever à •–
14 h. 19,. coucher 6 h. 19. Lever du soleil ft
7 h. 35, coucher à 15 h 53.. =
Vers changement de temps et dégel. N.-E.
vers N..O, modéré, froid et moins froid. Gelée,
verglas. Quelques pluies' ou neiges. Baromètre en
baisse. Paris, 758; nuit,. -1-; jour, +3-. \-j~
Dépression du S. envahira la France, –4 à
Dépressian Laponie sera Finlande, -–15' s'éteh- =
iant Aflemagne, N.-E. France.' Dépression. w.'ïî–
Islande. *̃
PRONOSTICS D'AVIATION. Paris, 7 heures, ==
!t Paris-Strasbourg N;-E. vers N -0. 2 à 5 m. r-
[jondres-midi N.-E- s à 12 m. Beau ou nuaaeux.
,.Dimanche 11 Décembre 1932
Contrairement à ce que prétendent les rap- §| j^
porteurs de la. commission des finances pour =
= justifier leur retard. le ministère du budget as- =i$-
= sure qu'il a fourni, depuis plusieurs semaines, =
= les chiffres définitifs de tous les départements
ministériels.
'SE Dans l'un comme dans l'autre cas, ceci nous |=j
̃=. apportera preuve d'une crise d'autorité qui ==.
== doit cesser au plus tôt.
la recherche
d'une solution
du, problème
des dettes
les commissions des 'finances et
des affaires étrangères de la
Chambre ont adopté hier an texte
commun de paiement conditionné
Le gouvernement déposera demain
un projet de paiement sous réserves
La détente s'est accentuée dans tes
milieux parlementaires
En dépit de la semaine anglaise,
tes couloirs du Palais-Bourbon ont
présenté pendant toute la journée
.d'hier l'animation des grands jours.
,Mais on constatait moins de fièvre
et plus de réflexion que la veille.
Bref, si certains points de vue res-
tent encore fort opposés, il semble
bien A'u'un pas ait été fait vers une
détente grandement souhaitable. Ce
M'est pas sans raison que nous écri-
vtons hier qu'il ne fallait pas pren-
dre au tragique^les -premières mani-
festations auxquelles s'étaient livrées
les commissions des finances et des
affaires étrangères.
Dès hier matin, leurs deux sous-
commissions se réunirent pour éta-
blir un texte, commun.
Sans doute ne donne-t-il pas en-
̃< tfêre satisfaction au gouvernement,
mais il est toutefois juste de souli-
gner le souci de modération qu'il
comporte. En effet, ce fut, non pas
sur la base d'un refus de paiement
absoiu qu'il jut -établi, mais sur
celle d'un versement conditionné
var l'acceptation préalable par les
Etats-Unis «de la réunion d'une
conférence internationale ayant
pour but de mettre fin au désordre
économique résultant des transferts
internationaux qui, n'ont pas une
contre-partie en valeurs ou en mar-
chandises ».
L'après-midi, chacune des deux
commissions délibéra longuement
sur ce texte qui fut adopté par 25
voix coritre 4 et 2 abstentions à la
commission des financés et par 24
voix contre 6 à la commission des
affaires étrangères. Or, il y a lieu de
noter que les voix hostiles furent
eelles des partisans du refus de
payement pur et simple,
'C'est dire que "cette thèse est\
ynaintenarît complètement éliminée
-Ht], qu'on ne discute plus que sur les
modalités d'un paiement condi-
Alors que les ministres étaient
réunis én conseil de cabinet, les dé-
légués des deuxi commissions vin-
rent soumettre à M. Herriot le projet
de résôlution issu des longues déli-
bérations des commissions.
Le président du conseil les re-
fmercia de leurs suggestions; mais se
garda de dire qu'il les faisait
siennes. Sans préjuger le résultat
du conseil de cabinet qui aura lieu
ce matin, il semble, en effet, qu'on
'puisse considérer la décision du gou-
'roernemént comme arrêtée front
commune avec l'Angleterre et ver-
sement à l'échéance sous la réserve
-expresse qu'aucun payement n'aura
lieu, désormais, avant que la confé-
rence économique mondiale ait ré-
solu le problème.des dettes et celui
des transferts.
On voit donc que le texte du gou-
tiernement peut ressembler comme
fin frère celui des commissions, à
art la suppression d'un seul mot
je préalablement ». Il est vrai qu'il
:)t'est p'as sans importance. Mais,
llfout de même, rien n'est plus signi-
ijtcazij au cnemin purcouru uuns tu
'̃̃toi e de ̃ la conciliation.
f Demain, lorsque le débat s'ou-
vrira devant la Chambré en séance
publique, M. Herriot ne laissera pas
Rengager la discussion des motions
préalables. Il fera connaître aus-
sitôt son projet que les commis-
sions devront examiner au cours
id'une suspension de séance. C'est
là que se jouera une partie dont
on ne saurait d'ores et déjà ga-
tantir l'issue mais que M,. Herriot
partait dominer du. poids de son au-
torité personnelle, accrue par le
double succès diplomatique de
2'entente avec la Grande-Bretagne
»fiur des dettes et de la rentrée de
l'Allemagne à la conjéreiace du
désarmement.
La sous-commission commune des
finances et des affaires étrangères a
adopté, hier matin, à l'unanimité, une
proposition de résolution qui a été sou-
mise et adoptée en fin d'après-midi
Ipar chacune des. commissions
Ce texte comprend un préambule dans
tequel est mise en relief l'importance
primordiale que la Chambre attache à
la convocation d'une conférence inter-
nationale destinée à mettre fin au dés-
prdre économique mondial en empêchant
le renouvellement des conséquences des
transferts sans contre-partie en services
pu marchandises.
Le texte proclame ensuite la volonté
lie la France de ne pas se soustraire
^unilatéralement aux engagements qu'elle
fi contractés et de respecter les contrats
qu'elle-a a signés. Puis, affirmant sa fidé-
tité à sa doctrine traditionnelle du rè-
glement pacifique des conflits par la
Voie de la conciliation internationale, il
Séclare
La Chambre, estimant que ces consi-
dérations juridiques et politiques sont
singulièrement renforcées par des consi-
'itérations économiques concordantes,
Considérant que les transferts inter-
nationaux effectués sans contre-parti
en vateurs ou en marchandises sont in-
déniablement une des causes essentielles
-tie la crise profonde qui, dans le monde
entier, paralyse l'activité économique;
Considérant, au surplus, avec les ex-
perts de Bâie, qu'en, ce qui concerne
plus particulièrement les dettes inter-
pouvernementales, « tcn ajustement de
l'ensemble de ces dettes à la situation
actuellement troublée du monde ajus-
tement qui devrait avoir lieu sans délai
si l'on veut éviter de nouveaux désas-
tres est la seule mesure durable ca-
pable de rétablir une confiance qui est
la condition, même de la stabilité éco-
̃ nomique et de la véritable paix; »
IVok la suite en » jiaee, 1" et S' colonnes)
Le fils du Tanezr ouf t
C'est ainsi que les T ouareg ont dénommé Henri Lhôte, le
jeunes explorateur, qui, Parti seul, accomplit, au travers du
désert de la soif, une prodigieuse et dramatique randonnée
AU PIED DE LAKONDIA DANS LE.HOGGAR
En bas, à droite l'explorateur Henri Lhôte
Le 15 février j'gzq, trois cha-
meaux, la tête haut relevée, comme
pour scruter cet horizon mystérieux
vers quoi les portaient leurs pas
lents et rythmés, passaient cette
porte d'El Goléa qu'un soleil peine
levé incendiait déjà; de sa jeune, lu-
mière.
Derrière la monture du guide
Mohammed encastré' entre les cais-
ses et les cantines, venait celle d'un
tout jeune Européen. Ali, cuisinier
et chasseur de serpents, borgne des
l'œil gauche, mais y voyant triple-`
ment de l'œil droit, sur son chameau
chargé, fermait la marche.
C'est dans cet équipage que, ce
jour-là, faisant route au sud, Henri
Lhôte, explorateur, partait pour
l'aventure.
Pour expérience du désert et de la
vie rude, qui désormais serait la
sienne tout juste un, entraînement
de boy-scout. C'était. peu. Mais ce
qui'était considérable, c'était en lui
cette foi, cet enthousiasme, cette ré-
sistance qui font les grands conqué-
rants et les grands voyageurs
Claustré jusque-là par l'étude, Henpi
Lhôte brûlait d'un désir prodigieux^
d'espace. v
Un miracle
Avec un rêve et de la volonté, on
fait des miracles à vingt-cinq àns.
Oui, des miracles, comme celui
d'accomplir, seul au sein des sables,
un fantastique voyage de i5.ooo ki-
lomètres, bravant le soleil, les fiè-
vres, l'épuisement et. la soif seul,
parmi les rezzou, les peuplades hos-
tiles, seul parmi les traîtrises du sa-
ble et ses mirages, seul un jour
même sans guide abandonné, per-
du au sein de cette horreur du Tanez-
rouft, ne se fiant pour' retrouver la
route de la vie qu'aux astres qui le
guidaient et à sa bonne étoile
Seul, à dos de chameau le Saha-
ra d'un bout à l'autre, aller 'et re-
tour un miracle, et, un miracle qui
a duré trois ans.
Henri Lhôte, récemment, est ren-
tré. Il est là, devant moi, au milieu
de ces armes, de ces colliers, de ces
poteries, de toute cette. prodigieuse
moisson documentaire qu'il rapporte.
Il est là, disposant ces innombrables
aquarelles, ces photographies dont
l'exposition, ce jour même, en Sor-
bonne, constituera la plus prodi-
gieuse reconstitution de la -vie des
nomades du centre' Sàhara..
Maintenant qu'il est-dépouillé de
son burnous, de son cheich, de son
litham, qui, le faisaient accueillir
comme un frère par les Touareg
maintenant qu'il a repris le veston
bien coupé 'et le pantalon au pli im-
peccable, Henri Lhôte né vous ap-
paraît que comme un' jeune univer-
sitaire timide, grand, mince et blond.
Et il ,faut, vraiment, que ces mes-
sieurs du Muséum aient le don de
divination pour n'avoir pas hésité, il
y a trois ans, à confier à' cet ex-boy-
scout, sur sa seule mine de jeune
homme bien élevé, la mission « ethno-
graphique et herpéthologique » qu'il
allait triomphalement accomplir.
Un modeste
Le soleil et les espaces sans fin
n'ont rien enlevé à une modestie qui
a réussi cette gageure de cohabiter,
au cœur de ce jeune homme hardi,
avec la plus extraordinaire confiance
en soi qui ait jamais entraîné, au
sein de l'inconnu, un aventureux ex-
plorateur.. ,c
.Henri..Lhôte :es't modeste. Jl, est
silencieux. Allez donc- interviewer un
phénomène qui commence toutes ses
phrases par au. fond, c'est tout à
fait simple.»
Allez donc tirer un récit d'aven-
turés d'un 'garçon qui; alors qu'on
l'interroge sur son équipement, sur
son armement, réfléchit longuement,-
hésite,. puis ;vous, avoue enfin « qu'il
avait surtout un débourre-pipe.
Mais les notes qu'au jour le jour
a prises le voyageur, elles, sont vi-
vantes, imprégnées de^ l'aventure et
du drame. En style télégraphique,
elles font surgir du vent de sable,
du néant de la plaine: ou de ce puits
comblé, l'horreur, la lumière ou l'an-
goisse. Leur laconisme héroïque n'a
cure de. modestie, car il est la, nota-
tion fidèle d'une vie dont disposent la
faim, la soif,' les rezzou et le sable.
C'est la, dans ces notes griffon-
nées et malhabiles, que j'ai été cher-
cher le merveilleux récit.
Après un repos. d'une semaine à
In-Salah qu'il avait mis quinze jours
à gagner, ses carnets emplis d'ob-
servations et ses bocaux déjà peu-
plés de tout un petit monde d'aga-
mes, d'uromastix et d'acantodac-
tyles, Henri Lhôte gagnait mainte-
nant vers le sud, vers le Hoggar.
Léo Gerville-Réache*
(Volr la suite en 6e page, l'e colonne)
Dans la Légion d'honneur
De haut en bas MM. CAPITANT,
professeur à la faculté de droit, mein-
bre de 1'Institut (phot. Templier)
GRINDA,- ancien ministre, président de
la Fédération des sociétés de secours
mutuels des Alpes-Maritimes (phot.
H. Manuel), et Pierre-Alype, direc-
teur du cabinet du ministre du tra-
vait (phot Mondial), qûi- viennent
d'être promus commandeurs.
(Voir en 6' page, 5e et 6' colonnes, tes pro-
motions des ministères du travail et du
budget.)
TEMPETE SUR LA MANCHE
Retards importants' dans le trafic
maritime et aérien
LONDRES, 10 décembre. Téléph. Ma-
tin. Le vent qui souffle en tempête
sur la Manche et la mer du Nord a
causé aujourd'hui des retards impor-
tants, dépassant deux heures dans les
services maritimes franco-anglais.
Le trafic aérien a dû également être
suspendu pendant plusieurs heures de
l'après-midi. »;
Propos d'un Parisien`
LA FAUSSE RELIGION
S'il me fallait publier les projets
et plans de redressement économi-
que qui me sont envoyés, j'aurais
de quoi remplir le Matin pendant
une bonne année. Que de papier
En les lisant,, je. me rends compte
qu'il s'est créé une religion absolue
le culte de l'Etat. On'parle de
l'Etat comme d'une divinité toute-
puissante. Elle doit tout arranger
elle doit être capable de résoudre
le problème éternel qui consiste à
demander plus à l'impôt èt moins
au contribuable celle de l'Etat-Bon
Dieu. Chaque religion n'est pas nou-
velle mais on n'a jamais vu autant
de prêtres, de théologiens, ni de
consuls qu'aujourd'hui.
Autrefois, quand l'agriculture n'al-
lait pas, on faisait des processions
autour de l'église. On appelait la
bénédiction du ciel. Aujourd'hui, ont
s'adresse au Parlement. Les parle-
mentaires sont considérés comme
les délégués du Dieu invisible et
cependant il suffit de faire un tour
à la buvette pour constater qu'ils
ne' sont point d'essence divine.
Le commerce est gêné ? Etat-
Bon Dieu, protège le commerce
L'industrie périclite ? Etat-Bon
Dieu, au secours de l'industrie 1
Quand TEtat-Bon Dieu se. montre
incapable de remplir les espoirs
qu'on a en lui, on change de minis-
tres. De même ceux qui.' ayant:ap-
porté une offrande à saint Antoine.
s'adressent, s'ils sont déçus par ce
saint, à un autre, à saint Roch,
Prenons-y garde. A force de nous
tourner pour tout vers l'Etat-Bon
Dieu, dé graves changements s'opé-
reront, comme par exemple on
y va rapidement la transforma-
tion de ce qu'on appelait lé droit
commun en droit communiste.
Quand on y sera, les sergents de
l'Etat-Bon Dieu seront' bien punis
de leur hérésie ils seront tout
étonnés d'avoir précipité le monde
qui marchait tant bien que mal en
un monde où rien ne marchera plus
du tout. Louis Forest.
va rentrer
à la conférence
du désarmement
Son acceptation serait acquise
officiellement ce matin
Les « cinq se sont mis d'accord
sur la formule Herriot, égalité des
droits à condition qu'elle joue dans
un système international de sécurité
J Tde NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Genève, 10 décembre: Par télé-
phone.' Officieusement. l'Allema-
gne fait courir le bruit, ce soir,
qu'elle rentrera à la conférence du'
désarmement. Il est très vraisem-
blable, sinon encore certain que
cette réponse sera officiellement
tranmise, dès demain matin, à M.
Ramsay MacDonald qui, de son côté,
la communiquera à M. Arthur Hen-
derson, président de la conférence.
Le règlement laborieux, parfôis vé-
hément et dramatique, côtoyant, à
plusieurs reprises, de très près une
rupture définitive à .été obtenu,
après cinq heures. de délibérations
ininterrompues, :qui elles-mêmes
avaient été précédées par des tra-!
vaux d'experts ayant rempli la
matinée.
Ces experts avaient mis sur pied
un texte qui fut communiqué, à
l'heure du déjeuner, à M. Paul-Bon-
cour. Il paraissait tout à fait ac-
ceptable et contenait, avec quel-
ques développements, la formule
maîtresse établie par M. Edouard
Herriot et faisant, de la condition-
sécurité- l'échelon inévitable destiné
à atteindre l'égalité.
Mais, à 14 h. 30, lorsque les cinq
se réunirent, chez. M. Ramsay Mac-
Donald, lé texte, primitivement es-
quissé s'était augmenté et, l'on peut
dire, aggravé d'un paragraphe nou-
veau qui amena une vive réaction
de la part,du représentant de .la
France.
En effet, cet appendice, sans adop-
ter entièrement le point de vue de
l'Allemagne, l'accentuait très forte-
ment et laissait la porte ouverte à
des interprétations dangereuses,
dont le Reich n'aurait pas manqué
de se prévaloir.
Devant notre opposition, M. Ram-
sây MacDonald, dans son souci de
ramener, avant tout,' le gouverne-
ment de Beriin ,à la conférence,
cpmmença par exerjeer "à notre égard
uîie forte pression, d'autant plus
que le baron von Neurath ne man-
qua' point ;d'affirmer catégorique-
ment: la Franc
impossible^ notre' adhé,sipn.
Henry de Korab.
(Voir' la \suitë fin Dernière Heure)
Le remboursement du dîner
La scène se passe à Mulhouse, le
4 décembre,1930,' dans la soirée Mar-
guerite, fille d'un commerçant de la
'ville. attend son
̃JM' Yvonne NETEBB
fiancé Salomon,
qui doit arriver
de Paris. Le di-
ner de fiançail-
les est préparé;
les proches pa-
rents, des amis
intimes sont là.
Un télégram-
me Suis in·'
pas. Si.
gné Salomon.
Marguerite
'De perd pas le
nord elle va
chercher u n
huissier et sur-
établir un constat. L'honorable officier
ministériel « instrumente », la plume
à, la main sur, la table,- dressée, des
fleurs, des fruits, des petits fours. Un
coup 4,oeil à là cuisine voici l'oie
traditionnelle, les poulets, les foies
gras rosés, orgueil de l'Alsace gastro-
nomique, les tartes à l'office, de vé-
nérables bouteilles s'alignent en une
rangée impressionnante.
Le constat est rédigé Marguerite
l'envoie à Salomon. Drôle de billet
doux Salomon proteste contre le
procédé
.fêtais tout ̃prêt à vous épouser,
répond-il, mais après ce que vous ve-
nez de me faire.
Et il rompt ses fiançailles.
Là-dessus, colère de Marguerite qui,
envoie à nouveau du papier timbré à
son ex-fiancé elle ."fait mieux- huit
mois après, elle se marie et, avec l'as-
sistance et l'autorisation du rempla-
çant de Salomon, elle assigne celui-ci
devant le tribunal de la Seine en paie-
ment de 70.000 francs de dommages-
intérêts pour rupture de promesse de
mariage et en remboursement de frais
de toilette et du fameux « dîner v
qu'elle n'a pas. digéré!
La -note de,ce splendide repas était
fixée dans l'assignation à* J.000 francs:
il est vrai qu'on avait fait venir une
ci extra » ajoutez aux 3.000 francs
la note'de la couturière qui avait fait
une robe verte avec un col dé castor
du dernier chic.
M0 Jeanne Lefèvre exposait hier, de-
^vant la, il' chambre, la. thèse de
Marguerite .-et de son époux M6
Yvonne Netter, lui répliqua au nom
de Salomon, dans une fort spirituelle
plaidoirie où elle plaça le mari, de
Marguerite dans ce dilemme embar-
rassant
,De deux choses l'une, dit M"
Yvonne Netter ou ce mari singulier,
qui autorise un pareil procès, est
content de sa femme et alors pourquoi
réclame-t-il une indemnité ? Ou bien,
il regrette d'avoir épousé Marguerite
et alors c'est la preuve que mon client
a eu raison de rompre.
Le tribunal, que présidait M. Ros-
signol, a débouté Marguerite et son
mari.
/importance politique
dés dissensions
chez les hitlériens
La querelle entre les chefs nazis
épisode de la lutte entre ceux
qui veulent on non participer au
pouvoir peut avoir une réper-
cussion' sérieuse sur l'auenir du
cabinet Schleicher
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Berlin, 10 décembre. -r-Par télé-
phone. Si l'on veut comprendre
la situation politique, aujourd'hui,
en Allemagne, il ne faut pas faire
l'erreur de croire le ministère Schlei-
cher plus solide qu'il n'est.
La supériorité du général sur son
prédécesseur, M. von Papen,. c'est
que, lui, est susceptible de réussir
un jour la concentration natio-
nale ou, plus exactement, une large
union, des drqites et du centre.
Mais c'est précisément parce, qu'il
possède cette possibilité, au lieu
d'employer ouvertement "la force,
M. LEY
qui, a. été nommé par Hitler chef
d'état-major de l'organisation politique
du parti national-socialiste
que' sa politique est soumise à cer-
tains risques d'ordre parlementaire.
L'issue satisfaisante des trois
séances du Reichstag ne doit pas
faire oublier qu'elles ont! été le ré-
sultat de compromis difficiles: à or-1
ganisèr et qui -seront .plus difficiles
encore à maintenir. Enfin, le rè
sultât de ces trois journées de dé-
bats, poursuivis en dehors de la
présente d'aucun membre dû gpu-
yernem,en t, n'est qu'un ajournement
dont le terme doit être fixé en pra-
tique au 15 janvier. A cette date,
le chancelier, s'il veut ,4^ çt il le
veut poursuivre sa tentative par-
lementaire, devra soumettre à ras-
semblée son programme.
Si artificielles que soient ces
séances et si souveraine que soit
l'autorité matérielle et morale du
chancelier général, ces séances sou-
lèvent encore plusieurs questions
dont la principale est, peut-être,
l'attitude du parti national-socialiste.
On se ferait difficilement une
idée, à l'étranger, du retentissement
que trouvent, dans la presse alle-
mande et chez tous les hommes au
coùrant de la politique, les récentes
difficultés du parti nazi.
Philippe Barrès.
(Voir, la suite en Dernière Heure)
LE DESSINATEUR HANSI
est nommé
correspondant
de l'Académie
des beaux-arts
L'Académie
des beaux-arts
a élu, hier, cor-
resp'ondaht (sec-
tion de peintu-
re) le dessina-
teur Hansi, de
Colmàr. Né dans
cette ville, le 23
février 1873, le
célèbre carica-
turiste alsacien,
venu en France
'en juillet '1914,
ne rentra à Col-
mâr qu'en no-
vembre 1918.
Le dessinateur HANSI
La direction de la villa Médias
De haut en bas MM. F. Sicard,
P. Landowski, A.. DEVAMBEZ
Le sous-secrétaire d'Etat aux beaux-
arts, ayant, ainsi que l'avons relaté, de-
mandé à la compagnie de lui faire
connaître les noms de trois de ses mem-
bres, candidats à la direction de la villa
Médicis, à Rome, l'Académie aurait dé-
cidé de proposer, dans Tordre suivant
MM. F. Sicard, P. Landowski et A De-
yambey
LE CAMOUFLAGEALLEMAND
Le ministre de l'intérieur du Reich voudrait bien
que l'étranger ignorât que ta Schupo participe
à de véritables manœuvres militaires
Les troûpes de la Schupo qui ont participé, pour la première fois, cette 5
année, aus grandes manœuvres, lesquelles se déroulèrent à l'ouest du grand-
duché de Mecklembourg, photographiées lors de la traversée d'un village alors
qu'elles allaient prendre leurs positions.
Depuis quelque temps, la presse
illustrée allemande ne publie plus
riervsur la Schupo. Par contre, elle
se rattrape copieusement sur la
France ainsi qu'on l'a vu par l'édi-
tion spéciale de la Kœlnische Illus-
trierte Zeitûng.
La, réseme, dont on fait montre
outré-Rhin à propos de.la Schupo,
appartient au chapitre du camou-
flage allemand. Expliquons-nous.
Les journaux allemands, surtout
ceux qui publient un supplément,
illustré ou Beilage,' ont été « in-
vites » à ne plus rien imprimer qui
soit de nature à nuire à la thèse de
l'égalité des droits.
(Voir la suit,, en 3' paee)
MOSCOU EMPOISONNE
LA JEUNESSE FRANÇAISE
'Comment un instituteur communiste
enseigne ses élèves
Le texte édifiant d'une dictée
provoquant les enfants au meurtre
NicE, 10 décembre. Télégr. Ma-
ttn. M. Freinet qui est, depuis
plusieurs années, instituteur à
Saint-Paul, étant communiste mi-
litant, fait aux enfants des leçons
étranges qui soulevèrent, à plu-
sieurs' reprises, des protestations 'de
la part des parents.
De nouveaux incidents viennent
de surgir et la population de Saint-
Paul,, par voie d'affiches, demande
que cesse enfin ce regrettable état
de choses.
Sur. ces affiches on peut lire `le
texte de dictées proposées par ce
singulier maître. En voici un qui a
pour titre :« Mon Rêve ».
à J'ai révé que toute la classe
.s'était révoltée contre '!e" maire due
Saint-Paul qui' ne voulait pas nous
donner les fournitures gratuites. M.
Freinet était devant. On dit M. le
maire '« Sî vous ne voulez pas nous
payer lës livres, on vous tue l »
« Non dessus 1 dit
M. Freinet. » >
Je m'élance, les autres ont peur;
M. le maire sort son couteau et m'en
donne un coup sur la cuisse. De
rage, je prends mon couteau et le
le tue t M. Freinet a été élu maire
et moi je suis allé à l'hôpital. A ma
sortie on m'a donné 1.000 francs.
APRES LA GELEE
IL A NEIGE HIER A PARIS
Les flocons furent dans,l'après-midi
remplacés par une pluie fine
Une neige fine est tombée le 10, vers
10 heures, sur la capitale et encore
dans l'après-midi. Succédant à une gelée
de -3 à –4° sur la région parisienne,
dans la nuit du 9 au 10, cette neige
aurait pu vite blanchir le sol, mais elle
ne tomba que par légers flocons. Et,
l'après-midi, elle tournait à la pluie fine.
La cause Toujours la dépression
d'Espagne et de Sud France qui; ino-
pinément, a fait un bond vers nos ré-
gions. Elle avait amené des pluies dans'
le Sud 4mm à, Nice, 6 à Ajacciô, 8 à
Nîmes, 18 à Sète. toujours avec temps
doux. 11° à Toulouse; 13 à Nice, 16 à
Ajaccio, 18 à:Pau, 20 à Bayonne. Sur
l'Auvergne, c'était la neige, en quantité
nulle des traces, comme à Orléans,
comme à Belfort.un peu plus a Metz,
̃2mm. .'̃̃-•̃
Ce temps va-t-il persister Oui, quant
à ce dimanche petites pluies, petites
neiges éparses, toujours ,par la dépres-
sion du sud, mais en même temps appa-
rait au nord, en Laponie, une forte
bourrasque et cette dépression qui des-
cend en Finlande, envahira aussi l'Alle-
magne.» C'est un indicé de changement
de temps, par vent: N.-O., d'où dégel
prochain pour nos réglons.
Gabriel Guilbert,
directeur ies services météorologiques
du Matin
Voir en. 3' page
LA NEIGE EN MONTAGNE
« Mangeur de choucroute
est diffamatoire
Une irascible locataire
l'apprend à ses dépens
[DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER]
NANCY/ io décembre. Par télé-
phone. Tout récemment, la locatai-
re d'une maison sise dans une rue de
Nancy, qui fut naguère baptisée par
ses propres habitants du,nom du géné-
ral de Martimprey, avait convoqué
chez elle la commission municipale
d'hygiène,
Le cortège « officiel allait termi-
ner la visite de l'appartement, lors-
qu'en un petit endroit, discret à l'ha-
bitude, mais qui, en l'occurrence, de-'
vint public, une scène éclata. Aux
imprécations véhémentes de sa loca-
taire, le propriétaire essaya de :ipos-
ter. Mal lui en prit, car il fut immé-
diatement gratifié d'une cir.glante
raillerie
Non, mais écoutez-moi donc ce
mangeur de-choucroute 1
(Voir 1s suite en Dernière Heure).
UN GRAND FRANÇAIS A L'HONNEUR
LE JUBILÉ
DU PROFESSEUR
D' ARSONVAL
Il sera célébré avec éclat au congre»
de physiothérapie de Cbicago
M. D'ARSONVAL
Le congrès dé physiothérapie de
Chicago a décidé' dé consacrer une
publication spéciale au jubilé scien-
tiflque du professeur d'Arsonval.
membre de l'Académie de médecine
et de l'Académie des sciences. Et,
d'avance, notre pays est sensible à
l'hommage, solennel rendu, par des
savants du monde entier à l'illustre
physicien, physiologiste et médecin
qui n'a pu se résoudre qu'au seuil
de sa. quatre-vingt-unième année à
quitter cette chaire du Collège de
France où il a enseigné avec. tant
d'éclat pendant près de soixante
ans. .̃<•>.̃"̃̃
Ainsi, l'étranger nous invite à' re-
dire combien, chez nous,, la vénéra-
tion des initiés et- l'admiration po-
pulaire aussi doivent aller' ce fils
1 spirituel et collaborateur intimé de
Claude Bernard, qui a été à son tour
le père spirituel de nos meilleures
gloires scientifiques»
(Voir la, suite en 6' page, 2' colonne;
La préfecture de police interdit
une manifestation unitaire
projetée pour jeudi place de l'Opéra
Le. cartel unitaire desp services publics
de la région parisienne annonce une
manifestation,, place de l'Opéra, jeudi
prochain, à 6 heures du soir.
La préfecture de police rappelle qu'elle
» autorisé à plusieurs reprises la libre
expression de toutes les opinions sur di-
verts points de la périphérie et après
accord intervenu entre elle et les diri-
geânts des groupements intéressés. Mais
sellé ne saurait tolérer à l'intérieur de
Paris une manifestation sur la voie pu-
blique qui compromettrait gravement
l'ordre et nuirait à la tranquillité de la
population parisienne.
En conséquence, la manifestation pro-
jetée est rigoureusement interdite.
La mort de Mlle Marcelle Romée
On a pu s'étonner que le corps
de Marcelle Romée, après plus de huit
jours d'immersion dans la Seine, n'ait
pu encore être retrouvé.
C'est qu'en réalité la capacité de flot-
tement d'un cadavre dépend de ',loin-
breux facteurs 'qui sont loin d'être
A ce sujet, le docteur Paul, médecin
légiste, a bien voulu nous donner les
précisions suivantes
La flottabilité d'un corps h.umain
en voie de décomposition est en relation
avec la putréfaction gazeuse qui allège
progressivement le cadavre jusqu'à le
rendre beaucoup plus léger que l'eau.
Mais ce phenomène est étroitement
lié avec la température extérieure. En
été il se produit très rapidement, le plus
souvent en deux ou trois jours. En hi-
ver, surtout par un temps comme celui
que nous avons devuis peu, la putréfac-
tion gazeuse se développe à peine. Un
cadavre peai ne remonter à la surface
qu'au bout-de plusieurs semaines.
(Voir m suite en 6- page, 4e colonne)
Mm quatrième page
LA PAGE MAGAZINE
LA TEMPÉRATURE "1I||H!1
Ce Il décembre,, 14' jour de la lune lever à •–
14 h. 19,. coucher 6 h. 19. Lever du soleil ft
7 h. 35, coucher à 15 h 53.. =
Vers changement de temps et dégel. N.-E.
vers N..O, modéré, froid et moins froid. Gelée,
verglas. Quelques pluies' ou neiges. Baromètre en
baisse. Paris, 758; nuit,. -1-; jour, +3-. \-j~
Dépression du S. envahira la France, –4 à
Dépressian Laponie sera Finlande, -–15' s'éteh- =
iant Aflemagne, N.-E. France.' Dépression. w.'ïî–
Islande. *̃
PRONOSTICS D'AVIATION. Paris, 7 heures, ==
!t Paris-Strasbourg N;-E. vers N -0. 2 à 5 m. r-
[jondres-midi N.-E- s à 12 m. Beau ou nuaaeux.
,.Dimanche 11 Décembre 1932
Contrairement à ce que prétendent les rap- §| j^
porteurs de la. commission des finances pour =
= justifier leur retard. le ministère du budget as- =i$-
= sure qu'il a fourni, depuis plusieurs semaines, =
= les chiffres définitifs de tous les départements
ministériels.
'SE Dans l'un comme dans l'autre cas, ceci nous |=j
̃=. apportera preuve d'une crise d'autorité qui ==.
== doit cesser au plus tôt.
la recherche
d'une solution
du, problème
des dettes
les commissions des 'finances et
des affaires étrangères de la
Chambre ont adopté hier an texte
commun de paiement conditionné
Le gouvernement déposera demain
un projet de paiement sous réserves
La détente s'est accentuée dans tes
milieux parlementaires
En dépit de la semaine anglaise,
tes couloirs du Palais-Bourbon ont
présenté pendant toute la journée
.d'hier l'animation des grands jours.
,Mais on constatait moins de fièvre
et plus de réflexion que la veille.
Bref, si certains points de vue res-
tent encore fort opposés, il semble
bien A'u'un pas ait été fait vers une
détente grandement souhaitable. Ce
M'est pas sans raison que nous écri-
vtons hier qu'il ne fallait pas pren-
dre au tragique^les -premières mani-
festations auxquelles s'étaient livrées
les commissions des finances et des
affaires étrangères.
Dès hier matin, leurs deux sous-
commissions se réunirent pour éta-
blir un texte, commun.
Sans doute ne donne-t-il pas en-
̃< tfêre satisfaction au gouvernement,
mais il est toutefois juste de souli-
gner le souci de modération qu'il
comporte. En effet, ce fut, non pas
sur la base d'un refus de paiement
absoiu qu'il jut -établi, mais sur
celle d'un versement conditionné
var l'acceptation préalable par les
Etats-Unis «de la réunion d'une
conférence internationale ayant
pour but de mettre fin au désordre
économique résultant des transferts
internationaux qui, n'ont pas une
contre-partie en valeurs ou en mar-
chandises ».
L'après-midi, chacune des deux
commissions délibéra longuement
sur ce texte qui fut adopté par 25
voix coritre 4 et 2 abstentions à la
commission des financés et par 24
voix contre 6 à la commission des
affaires étrangères. Or, il y a lieu de
noter que les voix hostiles furent
eelles des partisans du refus de
payement pur et simple,
'C'est dire que "cette thèse est\
ynaintenarît complètement éliminée
-Ht], qu'on ne discute plus que sur les
modalités d'un paiement condi-
Alors que les ministres étaient
réunis én conseil de cabinet, les dé-
légués des deuxi commissions vin-
rent soumettre à M. Herriot le projet
de résôlution issu des longues déli-
bérations des commissions.
Le président du conseil les re-
fmercia de leurs suggestions; mais se
garda de dire qu'il les faisait
siennes. Sans préjuger le résultat
du conseil de cabinet qui aura lieu
ce matin, il semble, en effet, qu'on
'puisse considérer la décision du gou-
'roernemént comme arrêtée front
commune avec l'Angleterre et ver-
sement à l'échéance sous la réserve
-expresse qu'aucun payement n'aura
lieu, désormais, avant que la confé-
rence économique mondiale ait ré-
solu le problème.des dettes et celui
des transferts.
On voit donc que le texte du gou-
tiernement peut ressembler comme
fin frère celui des commissions, à
art la suppression d'un seul mot
je préalablement ». Il est vrai qu'il
:)t'est p'as sans importance. Mais,
llfout de même, rien n'est plus signi-
ijtcazij au cnemin purcouru uuns tu
'̃̃toi e de ̃ la conciliation.
f Demain, lorsque le débat s'ou-
vrira devant la Chambré en séance
publique, M. Herriot ne laissera pas
Rengager la discussion des motions
préalables. Il fera connaître aus-
sitôt son projet que les commis-
sions devront examiner au cours
id'une suspension de séance. C'est
là que se jouera une partie dont
on ne saurait d'ores et déjà ga-
tantir l'issue mais que M,. Herriot
partait dominer du. poids de son au-
torité personnelle, accrue par le
double succès diplomatique de
2'entente avec la Grande-Bretagne
»fiur des dettes et de la rentrée de
l'Allemagne à la conjéreiace du
désarmement.
La sous-commission commune des
finances et des affaires étrangères a
adopté, hier matin, à l'unanimité, une
proposition de résolution qui a été sou-
mise et adoptée en fin d'après-midi
Ipar chacune des. commissions
Ce texte comprend un préambule dans
tequel est mise en relief l'importance
primordiale que la Chambre attache à
la convocation d'une conférence inter-
nationale destinée à mettre fin au dés-
prdre économique mondial en empêchant
le renouvellement des conséquences des
transferts sans contre-partie en services
pu marchandises.
Le texte proclame ensuite la volonté
lie la France de ne pas se soustraire
^unilatéralement aux engagements qu'elle
fi contractés et de respecter les contrats
qu'elle-a a signés. Puis, affirmant sa fidé-
tité à sa doctrine traditionnelle du rè-
glement pacifique des conflits par la
Voie de la conciliation internationale, il
Séclare
La Chambre, estimant que ces consi-
dérations juridiques et politiques sont
singulièrement renforcées par des consi-
'itérations économiques concordantes,
Considérant que les transferts inter-
nationaux effectués sans contre-parti
en vateurs ou en marchandises sont in-
déniablement une des causes essentielles
-tie la crise profonde qui, dans le monde
entier, paralyse l'activité économique;
Considérant, au surplus, avec les ex-
perts de Bâie, qu'en, ce qui concerne
plus particulièrement les dettes inter-
pouvernementales, « tcn ajustement de
l'ensemble de ces dettes à la situation
actuellement troublée du monde ajus-
tement qui devrait avoir lieu sans délai
si l'on veut éviter de nouveaux désas-
tres est la seule mesure durable ca-
pable de rétablir une confiance qui est
la condition, même de la stabilité éco-
̃ nomique et de la véritable paix; »
IVok la suite en » jiaee, 1" et S' colonnes)
Le fils du Tanezr ouf t
C'est ainsi que les T ouareg ont dénommé Henri Lhôte, le
jeunes explorateur, qui, Parti seul, accomplit, au travers du
désert de la soif, une prodigieuse et dramatique randonnée
AU PIED DE LAKONDIA DANS LE.HOGGAR
En bas, à droite l'explorateur Henri Lhôte
Le 15 février j'gzq, trois cha-
meaux, la tête haut relevée, comme
pour scruter cet horizon mystérieux
vers quoi les portaient leurs pas
lents et rythmés, passaient cette
porte d'El Goléa qu'un soleil peine
levé incendiait déjà; de sa jeune, lu-
mière.
Derrière la monture du guide
Mohammed encastré' entre les cais-
ses et les cantines, venait celle d'un
tout jeune Européen. Ali, cuisinier
et chasseur de serpents, borgne des
l'œil gauche, mais y voyant triple-`
ment de l'œil droit, sur son chameau
chargé, fermait la marche.
C'est dans cet équipage que, ce
jour-là, faisant route au sud, Henri
Lhôte, explorateur, partait pour
l'aventure.
Pour expérience du désert et de la
vie rude, qui désormais serait la
sienne tout juste un, entraînement
de boy-scout. C'était. peu. Mais ce
qui'était considérable, c'était en lui
cette foi, cet enthousiasme, cette ré-
sistance qui font les grands conqué-
rants et les grands voyageurs
Claustré jusque-là par l'étude, Henpi
Lhôte brûlait d'un désir prodigieux^
d'espace. v
Un miracle
Avec un rêve et de la volonté, on
fait des miracles à vingt-cinq àns.
Oui, des miracles, comme celui
d'accomplir, seul au sein des sables,
un fantastique voyage de i5.ooo ki-
lomètres, bravant le soleil, les fiè-
vres, l'épuisement et. la soif seul,
parmi les rezzou, les peuplades hos-
tiles, seul parmi les traîtrises du sa-
ble et ses mirages, seul un jour
même sans guide abandonné, per-
du au sein de cette horreur du Tanez-
rouft, ne se fiant pour' retrouver la
route de la vie qu'aux astres qui le
guidaient et à sa bonne étoile
Seul, à dos de chameau le Saha-
ra d'un bout à l'autre, aller 'et re-
tour un miracle, et, un miracle qui
a duré trois ans.
Henri Lhôte, récemment, est ren-
tré. Il est là, devant moi, au milieu
de ces armes, de ces colliers, de ces
poteries, de toute cette. prodigieuse
moisson documentaire qu'il rapporte.
Il est là, disposant ces innombrables
aquarelles, ces photographies dont
l'exposition, ce jour même, en Sor-
bonne, constituera la plus prodi-
gieuse reconstitution de la -vie des
nomades du centre' Sàhara..
Maintenant qu'il est-dépouillé de
son burnous, de son cheich, de son
litham, qui, le faisaient accueillir
comme un frère par les Touareg
maintenant qu'il a repris le veston
bien coupé 'et le pantalon au pli im-
peccable, Henri Lhôte né vous ap-
paraît que comme un' jeune univer-
sitaire timide, grand, mince et blond.
Et il ,faut, vraiment, que ces mes-
sieurs du Muséum aient le don de
divination pour n'avoir pas hésité, il
y a trois ans, à confier à' cet ex-boy-
scout, sur sa seule mine de jeune
homme bien élevé, la mission « ethno-
graphique et herpéthologique » qu'il
allait triomphalement accomplir.
Un modeste
Le soleil et les espaces sans fin
n'ont rien enlevé à une modestie qui
a réussi cette gageure de cohabiter,
au cœur de ce jeune homme hardi,
avec la plus extraordinaire confiance
en soi qui ait jamais entraîné, au
sein de l'inconnu, un aventureux ex-
plorateur.. ,c
.Henri..Lhôte :es't modeste. Jl, est
silencieux. Allez donc- interviewer un
phénomène qui commence toutes ses
phrases par au. fond, c'est tout à
fait simple.»
Allez donc tirer un récit d'aven-
turés d'un 'garçon qui; alors qu'on
l'interroge sur son équipement, sur
son armement, réfléchit longuement,-
hésite,. puis ;vous, avoue enfin « qu'il
avait surtout un débourre-pipe.
Mais les notes qu'au jour le jour
a prises le voyageur, elles, sont vi-
vantes, imprégnées de^ l'aventure et
du drame. En style télégraphique,
elles font surgir du vent de sable,
du néant de la plaine: ou de ce puits
comblé, l'horreur, la lumière ou l'an-
goisse. Leur laconisme héroïque n'a
cure de. modestie, car il est la, nota-
tion fidèle d'une vie dont disposent la
faim, la soif,' les rezzou et le sable.
C'est la, dans ces notes griffon-
nées et malhabiles, que j'ai été cher-
cher le merveilleux récit.
Après un repos. d'une semaine à
In-Salah qu'il avait mis quinze jours
à gagner, ses carnets emplis d'ob-
servations et ses bocaux déjà peu-
plés de tout un petit monde d'aga-
mes, d'uromastix et d'acantodac-
tyles, Henri Lhôte gagnait mainte-
nant vers le sud, vers le Hoggar.
Léo Gerville-Réache*
(Volr la suite en 6e page, l'e colonne)
Dans la Légion d'honneur
De haut en bas MM. CAPITANT,
professeur à la faculté de droit, mein-
bre de 1'Institut (phot. Templier)
GRINDA,- ancien ministre, président de
la Fédération des sociétés de secours
mutuels des Alpes-Maritimes (phot.
H. Manuel), et Pierre-Alype, direc-
teur du cabinet du ministre du tra-
vait (phot Mondial), qûi- viennent
d'être promus commandeurs.
(Voir en 6' page, 5e et 6' colonnes, tes pro-
motions des ministères du travail et du
budget.)
TEMPETE SUR LA MANCHE
Retards importants' dans le trafic
maritime et aérien
LONDRES, 10 décembre. Téléph. Ma-
tin. Le vent qui souffle en tempête
sur la Manche et la mer du Nord a
causé aujourd'hui des retards impor-
tants, dépassant deux heures dans les
services maritimes franco-anglais.
Le trafic aérien a dû également être
suspendu pendant plusieurs heures de
l'après-midi. »;
Propos d'un Parisien`
LA FAUSSE RELIGION
S'il me fallait publier les projets
et plans de redressement économi-
que qui me sont envoyés, j'aurais
de quoi remplir le Matin pendant
une bonne année. Que de papier
En les lisant,, je. me rends compte
qu'il s'est créé une religion absolue
le culte de l'Etat. On'parle de
l'Etat comme d'une divinité toute-
puissante. Elle doit tout arranger
elle doit être capable de résoudre
le problème éternel qui consiste à
demander plus à l'impôt èt moins
au contribuable celle de l'Etat-Bon
Dieu. Chaque religion n'est pas nou-
velle mais on n'a jamais vu autant
de prêtres, de théologiens, ni de
consuls qu'aujourd'hui.
Autrefois, quand l'agriculture n'al-
lait pas, on faisait des processions
autour de l'église. On appelait la
bénédiction du ciel. Aujourd'hui, ont
s'adresse au Parlement. Les parle-
mentaires sont considérés comme
les délégués du Dieu invisible et
cependant il suffit de faire un tour
à la buvette pour constater qu'ils
ne' sont point d'essence divine.
Le commerce est gêné ? Etat-
Bon Dieu, protège le commerce
L'industrie périclite ? Etat-Bon
Dieu, au secours de l'industrie 1
Quand TEtat-Bon Dieu se. montre
incapable de remplir les espoirs
qu'on a en lui, on change de minis-
tres. De même ceux qui.' ayant:ap-
porté une offrande à saint Antoine.
s'adressent, s'ils sont déçus par ce
saint, à un autre, à saint Roch,
Prenons-y garde. A force de nous
tourner pour tout vers l'Etat-Bon
Dieu, dé graves changements s'opé-
reront, comme par exemple on
y va rapidement la transforma-
tion de ce qu'on appelait lé droit
commun en droit communiste.
Quand on y sera, les sergents de
l'Etat-Bon Dieu seront' bien punis
de leur hérésie ils seront tout
étonnés d'avoir précipité le monde
qui marchait tant bien que mal en
un monde où rien ne marchera plus
du tout. Louis Forest.
va rentrer
à la conférence
du désarmement
Son acceptation serait acquise
officiellement ce matin
Les « cinq se sont mis d'accord
sur la formule Herriot, égalité des
droits à condition qu'elle joue dans
un système international de sécurité
J Tde NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Genève, 10 décembre: Par télé-
phone.' Officieusement. l'Allema-
gne fait courir le bruit, ce soir,
qu'elle rentrera à la conférence du'
désarmement. Il est très vraisem-
blable, sinon encore certain que
cette réponse sera officiellement
tranmise, dès demain matin, à M.
Ramsay MacDonald qui, de son côté,
la communiquera à M. Arthur Hen-
derson, président de la conférence.
Le règlement laborieux, parfôis vé-
hément et dramatique, côtoyant, à
plusieurs reprises, de très près une
rupture définitive à .été obtenu,
après cinq heures. de délibérations
ininterrompues, :qui elles-mêmes
avaient été précédées par des tra-!
vaux d'experts ayant rempli la
matinée.
Ces experts avaient mis sur pied
un texte qui fut communiqué, à
l'heure du déjeuner, à M. Paul-Bon-
cour. Il paraissait tout à fait ac-
ceptable et contenait, avec quel-
ques développements, la formule
maîtresse établie par M. Edouard
Herriot et faisant, de la condition-
sécurité- l'échelon inévitable destiné
à atteindre l'égalité.
Mais, à 14 h. 30, lorsque les cinq
se réunirent, chez. M. Ramsay Mac-
Donald, lé texte, primitivement es-
quissé s'était augmenté et, l'on peut
dire, aggravé d'un paragraphe nou-
veau qui amena une vive réaction
de la part,du représentant de .la
France.
En effet, cet appendice, sans adop-
ter entièrement le point de vue de
l'Allemagne, l'accentuait très forte-
ment et laissait la porte ouverte à
des interprétations dangereuses,
dont le Reich n'aurait pas manqué
de se prévaloir.
Devant notre opposition, M. Ram-
sây MacDonald, dans son souci de
ramener, avant tout,' le gouverne-
ment de Beriin ,à la conférence,
cpmmença par exerjeer "à notre égard
uîie forte pression, d'autant plus
que le baron von Neurath ne man-
qua' point ;d'affirmer catégorique-
ment: la Franc
impossible^ notre' adhé,sipn.
Henry de Korab.
(Voir' la \suitë fin Dernière Heure)
Le remboursement du dîner
La scène se passe à Mulhouse, le
4 décembre,1930,' dans la soirée Mar-
guerite, fille d'un commerçant de la
'ville. attend son
̃JM' Yvonne NETEBB
fiancé Salomon,
qui doit arriver
de Paris. Le di-
ner de fiançail-
les est préparé;
les proches pa-
rents, des amis
intimes sont là.
Un télégram-
me Suis in·'
pas. Si.
gné Salomon.
Marguerite
'De perd pas le
nord elle va
chercher u n
huissier et sur-
établir un constat. L'honorable officier
ministériel « instrumente », la plume
à, la main sur, la table,- dressée, des
fleurs, des fruits, des petits fours. Un
coup 4,oeil à là cuisine voici l'oie
traditionnelle, les poulets, les foies
gras rosés, orgueil de l'Alsace gastro-
nomique, les tartes à l'office, de vé-
nérables bouteilles s'alignent en une
rangée impressionnante.
Le constat est rédigé Marguerite
l'envoie à Salomon. Drôle de billet
doux Salomon proteste contre le
procédé
.fêtais tout ̃prêt à vous épouser,
répond-il, mais après ce que vous ve-
nez de me faire.
Et il rompt ses fiançailles.
Là-dessus, colère de Marguerite qui,
envoie à nouveau du papier timbré à
son ex-fiancé elle ."fait mieux- huit
mois après, elle se marie et, avec l'as-
sistance et l'autorisation du rempla-
çant de Salomon, elle assigne celui-ci
devant le tribunal de la Seine en paie-
ment de 70.000 francs de dommages-
intérêts pour rupture de promesse de
mariage et en remboursement de frais
de toilette et du fameux « dîner v
qu'elle n'a pas. digéré!
La -note de,ce splendide repas était
fixée dans l'assignation à* J.000 francs:
il est vrai qu'on avait fait venir une
ci extra » ajoutez aux 3.000 francs
la note'de la couturière qui avait fait
une robe verte avec un col dé castor
du dernier chic.
M0 Jeanne Lefèvre exposait hier, de-
^vant la, il' chambre, la. thèse de
Marguerite .-et de son époux M6
Yvonne Netter, lui répliqua au nom
de Salomon, dans une fort spirituelle
plaidoirie où elle plaça le mari, de
Marguerite dans ce dilemme embar-
rassant
,De deux choses l'une, dit M"
Yvonne Netter ou ce mari singulier,
qui autorise un pareil procès, est
content de sa femme et alors pourquoi
réclame-t-il une indemnité ? Ou bien,
il regrette d'avoir épousé Marguerite
et alors c'est la preuve que mon client
a eu raison de rompre.
Le tribunal, que présidait M. Ros-
signol, a débouté Marguerite et son
mari.
/importance politique
dés dissensions
chez les hitlériens
La querelle entre les chefs nazis
épisode de la lutte entre ceux
qui veulent on non participer au
pouvoir peut avoir une réper-
cussion' sérieuse sur l'auenir du
cabinet Schleicher
[DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL]
Berlin, 10 décembre. -r-Par télé-
phone. Si l'on veut comprendre
la situation politique, aujourd'hui,
en Allemagne, il ne faut pas faire
l'erreur de croire le ministère Schlei-
cher plus solide qu'il n'est.
La supériorité du général sur son
prédécesseur, M. von Papen,. c'est
que, lui, est susceptible de réussir
un jour la concentration natio-
nale ou, plus exactement, une large
union, des drqites et du centre.
Mais c'est précisément parce, qu'il
possède cette possibilité, au lieu
d'employer ouvertement "la force,
M. LEY
qui, a. été nommé par Hitler chef
d'état-major de l'organisation politique
du parti national-socialiste
que' sa politique est soumise à cer-
tains risques d'ordre parlementaire.
L'issue satisfaisante des trois
séances du Reichstag ne doit pas
faire oublier qu'elles ont! été le ré-
sultat de compromis difficiles: à or-1
ganisèr et qui -seront .plus difficiles
encore à maintenir. Enfin, le rè
sultât de ces trois journées de dé-
bats, poursuivis en dehors de la
présente d'aucun membre dû gpu-
yernem,en t, n'est qu'un ajournement
dont le terme doit être fixé en pra-
tique au 15 janvier. A cette date,
le chancelier, s'il veut ,4^ çt il le
veut poursuivre sa tentative par-
lementaire, devra soumettre à ras-
semblée son programme.
Si artificielles que soient ces
séances et si souveraine que soit
l'autorité matérielle et morale du
chancelier général, ces séances sou-
lèvent encore plusieurs questions
dont la principale est, peut-être,
l'attitude du parti national-socialiste.
On se ferait difficilement une
idée, à l'étranger, du retentissement
que trouvent, dans la presse alle-
mande et chez tous les hommes au
coùrant de la politique, les récentes
difficultés du parti nazi.
Philippe Barrès.
(Voir, la suite en Dernière Heure)
LE DESSINATEUR HANSI
est nommé
correspondant
de l'Académie
des beaux-arts
L'Académie
des beaux-arts
a élu, hier, cor-
resp'ondaht (sec-
tion de peintu-
re) le dessina-
teur Hansi, de
Colmàr. Né dans
cette ville, le 23
février 1873, le
célèbre carica-
turiste alsacien,
venu en France
'en juillet '1914,
ne rentra à Col-
mâr qu'en no-
vembre 1918.
Le dessinateur HANSI
La direction de la villa Médias
De haut en bas MM. F. Sicard,
P. Landowski, A.. DEVAMBEZ
Le sous-secrétaire d'Etat aux beaux-
arts, ayant, ainsi que l'avons relaté, de-
mandé à la compagnie de lui faire
connaître les noms de trois de ses mem-
bres, candidats à la direction de la villa
Médicis, à Rome, l'Académie aurait dé-
cidé de proposer, dans Tordre suivant
MM. F. Sicard, P. Landowski et A De-
yambey
LE CAMOUFLAGEALLEMAND
Le ministre de l'intérieur du Reich voudrait bien
que l'étranger ignorât que ta Schupo participe
à de véritables manœuvres militaires
Les troûpes de la Schupo qui ont participé, pour la première fois, cette 5
année, aus grandes manœuvres, lesquelles se déroulèrent à l'ouest du grand-
duché de Mecklembourg, photographiées lors de la traversée d'un village alors
qu'elles allaient prendre leurs positions.
Depuis quelque temps, la presse
illustrée allemande ne publie plus
riervsur la Schupo. Par contre, elle
se rattrape copieusement sur la
France ainsi qu'on l'a vu par l'édi-
tion spéciale de la Kœlnische Illus-
trierte Zeitûng.
La, réseme, dont on fait montre
outré-Rhin à propos de.la Schupo,
appartient au chapitre du camou-
flage allemand. Expliquons-nous.
Les journaux allemands, surtout
ceux qui publient un supplément,
illustré ou Beilage,' ont été « in-
vites » à ne plus rien imprimer qui
soit de nature à nuire à la thèse de
l'égalité des droits.
(Voir la suit,, en 3' paee)
MOSCOU EMPOISONNE
LA JEUNESSE FRANÇAISE
'Comment un instituteur communiste
enseigne ses élèves
Le texte édifiant d'une dictée
provoquant les enfants au meurtre
NicE, 10 décembre. Télégr. Ma-
ttn. M. Freinet qui est, depuis
plusieurs années, instituteur à
Saint-Paul, étant communiste mi-
litant, fait aux enfants des leçons
étranges qui soulevèrent, à plu-
sieurs' reprises, des protestations 'de
la part des parents.
De nouveaux incidents viennent
de surgir et la population de Saint-
Paul,, par voie d'affiches, demande
que cesse enfin ce regrettable état
de choses.
Sur. ces affiches on peut lire `le
texte de dictées proposées par ce
singulier maître. En voici un qui a
pour titre :« Mon Rêve ».
à J'ai révé que toute la classe
.s'était révoltée contre '!e" maire due
Saint-Paul qui' ne voulait pas nous
donner les fournitures gratuites. M.
Freinet était devant. On dit M. le
maire '« Sî vous ne voulez pas nous
payer lës livres, on vous tue l »
« Non dessus 1 dit
M. Freinet. » >
Je m'élance, les autres ont peur;
M. le maire sort son couteau et m'en
donne un coup sur la cuisse. De
rage, je prends mon couteau et le
le tue t M. Freinet a été élu maire
et moi je suis allé à l'hôpital. A ma
sortie on m'a donné 1.000 francs.
APRES LA GELEE
IL A NEIGE HIER A PARIS
Les flocons furent dans,l'après-midi
remplacés par une pluie fine
Une neige fine est tombée le 10, vers
10 heures, sur la capitale et encore
dans l'après-midi. Succédant à une gelée
de -3 à –4° sur la région parisienne,
dans la nuit du 9 au 10, cette neige
aurait pu vite blanchir le sol, mais elle
ne tomba que par légers flocons. Et,
l'après-midi, elle tournait à la pluie fine.
La cause Toujours la dépression
d'Espagne et de Sud France qui; ino-
pinément, a fait un bond vers nos ré-
gions. Elle avait amené des pluies dans'
le Sud 4mm à, Nice, 6 à Ajacciô, 8 à
Nîmes, 18 à Sète. toujours avec temps
doux. 11° à Toulouse; 13 à Nice, 16 à
Ajaccio, 18 à:Pau, 20 à Bayonne. Sur
l'Auvergne, c'était la neige, en quantité
nulle des traces, comme à Orléans,
comme à Belfort.un peu plus a Metz,
̃2mm. .'̃̃-•̃
Ce temps va-t-il persister Oui, quant
à ce dimanche petites pluies, petites
neiges éparses, toujours ,par la dépres-
sion du sud, mais en même temps appa-
rait au nord, en Laponie, une forte
bourrasque et cette dépression qui des-
cend en Finlande, envahira aussi l'Alle-
magne.» C'est un indicé de changement
de temps, par vent: N.-O., d'où dégel
prochain pour nos réglons.
Gabriel Guilbert,
directeur ies services météorologiques
du Matin
Voir en. 3' page
LA NEIGE EN MONTAGNE
« Mangeur de choucroute
est diffamatoire
Une irascible locataire
l'apprend à ses dépens
[DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER]
NANCY/ io décembre. Par télé-
phone. Tout récemment, la locatai-
re d'une maison sise dans une rue de
Nancy, qui fut naguère baptisée par
ses propres habitants du,nom du géné-
ral de Martimprey, avait convoqué
chez elle la commission municipale
d'hygiène,
Le cortège « officiel allait termi-
ner la visite de l'appartement, lors-
qu'en un petit endroit, discret à l'ha-
bitude, mais qui, en l'occurrence, de-'
vint public, une scène éclata. Aux
imprécations véhémentes de sa loca-
taire, le propriétaire essaya de :ipos-
ter. Mal lui en prit, car il fut immé-
diatement gratifié d'une cir.glante
raillerie
Non, mais écoutez-moi donc ce
mangeur de-choucroute 1
(Voir 1s suite en Dernière Heure).
UN GRAND FRANÇAIS A L'HONNEUR
LE JUBILÉ
DU PROFESSEUR
D' ARSONVAL
Il sera célébré avec éclat au congre»
de physiothérapie de Cbicago
M. D'ARSONVAL
Le congrès dé physiothérapie de
Chicago a décidé' dé consacrer une
publication spéciale au jubilé scien-
tiflque du professeur d'Arsonval.
membre de l'Académie de médecine
et de l'Académie des sciences. Et,
d'avance, notre pays est sensible à
l'hommage, solennel rendu, par des
savants du monde entier à l'illustre
physicien, physiologiste et médecin
qui n'a pu se résoudre qu'au seuil
de sa. quatre-vingt-unième année à
quitter cette chaire du Collège de
France où il a enseigné avec. tant
d'éclat pendant près de soixante
ans. .̃<•>.̃"̃̃
Ainsi, l'étranger nous invite à' re-
dire combien, chez nous,, la vénéra-
tion des initiés et- l'admiration po-
pulaire aussi doivent aller' ce fils
1 spirituel et collaborateur intimé de
Claude Bernard, qui a été à son tour
le père spirituel de nos meilleures
gloires scientifiques»
(Voir la, suite en 6' page, 2' colonne;
La préfecture de police interdit
une manifestation unitaire
projetée pour jeudi place de l'Opéra
Le. cartel unitaire desp services publics
de la région parisienne annonce une
manifestation,, place de l'Opéra, jeudi
prochain, à 6 heures du soir.
La préfecture de police rappelle qu'elle
» autorisé à plusieurs reprises la libre
expression de toutes les opinions sur di-
verts points de la périphérie et après
accord intervenu entre elle et les diri-
geânts des groupements intéressés. Mais
sellé ne saurait tolérer à l'intérieur de
Paris une manifestation sur la voie pu-
blique qui compromettrait gravement
l'ordre et nuirait à la tranquillité de la
population parisienne.
En conséquence, la manifestation pro-
jetée est rigoureusement interdite.
La mort de Mlle Marcelle Romée
On a pu s'étonner que le corps
de Marcelle Romée, après plus de huit
jours d'immersion dans la Seine, n'ait
pu encore être retrouvé.
C'est qu'en réalité la capacité de flot-
tement d'un cadavre dépend de ',loin-
breux facteurs 'qui sont loin d'être
A ce sujet, le docteur Paul, médecin
légiste, a bien voulu nous donner les
précisions suivantes
La flottabilité d'un corps h.umain
en voie de décomposition est en relation
avec la putréfaction gazeuse qui allège
progressivement le cadavre jusqu'à le
rendre beaucoup plus léger que l'eau.
Mais ce phenomène est étroitement
lié avec la température extérieure. En
été il se produit très rapidement, le plus
souvent en deux ou trois jours. En hi-
ver, surtout par un temps comme celui
que nous avons devuis peu, la putréfac-
tion gazeuse se développe à peine. Un
cadavre peai ne remonter à la surface
qu'au bout-de plusieurs semaines.
(Voir m suite en 6- page, 4e colonne)
Mm quatrième page
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