Titre : L'Avenir de Bel-Abbès : journal agricole, commercial, industriel, politique et littéraire paraissant les mercredis et samedis / rédacteur en chef Paul Perrier
Éditeur : [s.n.] (Sidi-bel-Abbès)
Date d'édition : 1887-10-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32708101d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3942 Nombre total de vues : 3942
Description : 15 octobre 1887 15 octobre 1887
Description : 1887/10/15 (A5,N480). 1887/10/15 (A5,N480).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5758155v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11533
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
La France prétend que l'affaire Caffarel
aurait été dirigée par M. Jules Ferry, qui
espérait amener la démission de M. Grévy
et se débarrasser de-plusieurs généraux;
notamment du général Boulanger.
L'Intransigeant dit que M. Jules Ferry ]
a organisé entièrement l'affaire Caffarel,
dirigée contre le général Boulanger et M.
Wilson, avec la complicité de M. Rouvier,
Fallières et Gragnon.
, Ce journal ajoute que, dans une seule
journée, dix-huit dépèches ont été échan-
gées; pour cet objet, entre MM. Rouvier
et Jules Ferry.
1 Le Tagblatt annonce que le Kromprinz
est très malade et que l'Empereur aurait
décidé d'abdiquer entre les mains de son
petit-fils, le prince Fritz.
L'article du Tagblalt est vivement com-
menté h cause des conséquences très
graves que cet èyènement pourrait avo.ir.
Le général Boulanger.
Plusieurs journaux ont publié un interwiew
du général Boulanger, dans lequel le com-
mandant du XIII 0 corps a déclaré que l'af-
faire Limouzin était .montée contre lui.
Le général met ses ennemis au défi de
présenter.des preuves de leurs insinua-
tions et blâme fortement les accusations
qui ont atteint les généraux Miribel et
Yung et le colonel Vincent.*
' Lé général Boulanger a, en outre, dé-
claré que le général Ferron aurait dû obli-
ge? M. Caffarel à se suicider. •
Le général Boulanger ayant reconnu of-
ficiellement l'exactitude de ses propos, a
été frappé de trente jours d'art et de ri-
gueur.
Le plus vieux divisionnaire du corps
d'armée de Lyon prendra le commande-
ment provisoire du XIII 0 corps.
Le Conseil des ministres statuera ulté-
rieurement sur la question de savoir si le
général Boulanger doit être privé de son
commandement.
Le bruit a couru que lé général Boulan-
ger avait donné sa démission, afin de de-'
yancer cette mesure disciplinaire.
Dans une réunion tenue dans les bureax
de la Justice, plusieurs députés
plusieurs journalistes radicaux, no-
tamment. M. Henri Rochcibrl, ont déci-
dé que si le général Boulanger cessait,
par suite de démission ou de révocation,
de commander le XIII 0 corps et quit-
tait définitivement l'armée, il devien-
drait éligible et se présenterait à la dépu-
tation de la Seine, en remplacement du
docteur Villeneuve, qui est dans une mai-
son de santé depuis deux ans et du siège
duquel M. Clemenceau croit pouvoir dis-
poser.
Les journaux boulangistes disent que la
mesure prise contre le général Boulanger
est infâme:
Affaire Caffarel
Nouveaux détails
M. Goron, sous-chef de la sûreté, s'est
rendu à Levallois-Perret, 42, rue Perrier,
au domicile du sieur Bayle, agent d'affai-
res compromis dans l'affairé'Fargue,'et
qui servait de rabatteur à Mme- Limouzin.
Après une perquisition qui .a amené la
saisie d'un grand nombre de lettres et de
documents relatifs aux tripotages de l'a-
gence, le sieur Bayle a été mis en état '
d'arrestation et conduit au dépôt.;
En sortant de chez Bayle, M.; Goron
s'est rendu 28, rue Miton, chez Mme. Rat-
tazzi, la même qui fut compromise dans
l'affaire Michelin, qui se faisait aussi appe-
ler Mme de la Motte du Portail. .
, Après, une saisie de papiers -, cette, femme
a été arrêtée et envoyée au Dépôt, „>■
Mme Vérôn; plus "connue, sous le nom
de Mme de Courteuil, qui - demeure, le,
rue de la Faisanderie, et qui, de concert
avec Mme Rattazzi, traitait toutes les af-
faires de décorations —'elle prenait quel-
quefois elle-même le'nonï de Rattazzi —
a été également arrêtée dans la matinée)
par deux agents de la sûreté. -
Les procédés de ces femmes, pour l'ob-
tention des croix, en faveur des ' gens
disposés à payer convenablement, étaient
des plus simples : ils consistaient:à'.obte-
nir la liste des gens décorables et des croix
probables à chaque promotion. Elles se
rendaient ensuite chez ces personnes et
leur proposaient, moyennant finances, la
décoration.'*" '
A ceux qui s'étonnaient d'une pareille
démarche et demandaient par quels^. mo-
yens elles pouvaient obtenir une pareille
faveur, on répondait que les employés du
ministère étant peu payés,' ,1e gouver-
nement abandonnait à leur profit un cer-
tain nombre de croix.
La Commission d'enquête nommée par
le Ministre de la Guerre pour rechercher
la preuve.des faits, imputés au général;
Caffarel, se compose du général Saussier
président et des généraux de Launày,.Dpf-
fis et Gervais. ' , '. \\.
M; Ferron a' fait connaître la: décision
du conseil d'enquête sur l'affaire Caffarel.
La question était celle-ci : M. Caffarel est-
il dans le cas d'être mis en réforme, pour
faute contre l'honneur ?
Le conseil a répondu oui à l'unanimité.
A la suite de cette décision, M. Ferron a.
rédigé un décret qui sera soumis à M.
Grévy.
Un mandat d'amener a été lancé contre
le général d'Andlau, sénateur, compromis
dans l'affairedes décorations.
Le général d'Andlau a disparu et est
introuvable. On pense qu'il ne se mon-
trera qu'à la rentrée des Chambres alors
que sa qualité de sénateur le rendra invio- I 1(
lable. m
Quelques journaux ont prétendu qu'il
s'était réfugié auprès du duc d'Aumale. M
——————————■■—■■■■■■■ g'
La femme Limouzin.
Dans une lettre publiée par plusieurs ; e]
journaux, M. Wilson avoué avoir appuyé JJ
M. Limouzin, ancien défenseur à ;Tlèm- ^
cen, pourfàire obtenir à celuî-ci une place v
au chemin de fer P.-L.-M. .. ": ■ " ' On lit, à ce sujet, dans le Petit Colon : e
Nous recevons d'une source absolument
sure les renseignements particuliers qui
suivent sur la femme Limouzin :
Mme Limouzin n'est pas inconnue en
Algérie. C'est la veuve d'un ancien avoué F
dé Tlemcen, qui a laissé dans cette vilie *
la plus détestable réputation et s'est fait
révoquer. Les Tlemcenniens doivent se ,ç
rappeler le profil de cette femme qui vint,
il y a une douzaine d'années, passer quel-
ques semaines dans leur ville.
On racontait à cette époque, qu'elle ,
était l'artisan de la fortune de son mari. ,
Celui-ci, devait, dit-on, sa nomination
d'avocat-défenseur à la protection d'un
personnage politique très en vue, ancien
ministre, qui était au dernier mieux avec
sa femme. Il avait fallu, en effet, à M9 (
Limouzin de bien hautes protections pour
être nommé défenseur à Tiemcen, puis- j
qu'il n'était même pas licencié en droit et 1
que sa nomination avait eu lieu en viola-
tion des règlements les plus formels., '
Informations Algériennes
• i i- ■ s '
D'après une information, le Gouverne-
ment aurait rejeté en bloc le projet d'auto-
nomie budgétaire algérienne déposé par M.
Tirman, gouverneur de l'Algérie.
Plusieurs journaux parisiens annoncent
que M. Blaine, lé candidat à la présidence
des Etats-Unis, ferait prochainement • un
voyage en Algérie.
M. Blaihe est accompagné de sa femme
et ses deux filles; • • .- * • ' !
M. Sabatier, le sympathique député d'O-
ran, est arrivé à Alger venant d'Aïn-Sefra.
Il repartira aussitôt pour Paris.
Le poète Jean Aicàrd qui faisait partie
de la caravane parlementaire, se propose,
nous dit-on, d'écrire un magnifique volu-
me sur notre pays.
Nous le remercions de sa délicate atten-
tion. On sait que Jean Aicard a quitté l'Al-
gérie, enchanté de son voyage. Nous n'a-
i vons donc qu'à le féliciter de la publication
» de cet ouvrage.
t CONSTANTINE
M. Bonifay, républicain de gouverne-
; ment, à été élu maire de Constantine par
6 voix contre 9 données à M. Mercier,
naire sortant.
Ont été nommés adjoints par 46 voix :
1M. Sancourt et Lahiteau, républicains de
■ouveraemeut. •
' ;« BATNA '
La petite„SQUs-préfecture de Batna'est
in train-de donner; une leçon aux chëfs-
ieux. Dans quelques jours Batna sera
iclairée à l'électricité ; ce sera la première
fille jdu département* de Constantine dotée
le cet éclairage, et la seconde deTAlgérie
îhtière, Ofléansville l'étant déjà.
" ' " ' " "TUNIS '*•"■■
Le général Gillon, nous l'avons fait
pressentir, est nommé divisionnaire et ap-
pelé à la place de Paris.
On avait parlé pour le remplacer à.Tu-
nis, du général Riu; mais c'éstle général
Saint-Marc, commandant là place de Lyon,
qui est désigné pour le commandement
du corps d'occupation de Tunisie.
En Tunisie, on s'occupe de- là Banque
d'Etat dont il a été plusièûrsfôis question
dequis quelque temps.
On annoncé qu'à la suite de l'autorisa-
tion donnée par MM,. Flourens et Rouvier
pour la création de cette Banque à Tunis,
une Société s'est constituée au capital de
20 millions. Le Crédit foncier"y participe
pour un tiers, et diverses' Sociétés de
Paris et de Tunis pour le reste.
Cette Banque aura le droit d'émettre du
papier-monnaie en vertu' d'une délégation
cinquantenaire du bey.
MAROC
Les représentants des puissances au Ma-
roc ont été hier informés officielléméut
que la santé du Sultan continue à s'amé-
liorer. Le Sultan peut quitter tous les jours
quelques instants son appartement pour
s'entretenir avec les ministres. -~ '
Le Sultan du Maroc a ordonné de payer
une indemnité de 100,000 francs pour
l'assassinat du commandant Schtnitt.
——————1———É———Kt
, ÇHRO^IQirE;i:pÇALïî;.,:
ET REGIONALE : ! „
Ctemlee Agricole. — l'Assemblée
générale du. Comice Agricole de l'arron-
dissement de Bel-Àbbës, se tiendra de-
main Dimanche 16 du courant, dans la
salle des réunions de là société, à une
heure très-précise de l'après-midi.
Ordre du Jour :
i
Communication de la correspondance.—
Concours à organiser en 1888 (Prière d'ap-
porter des projets de concours). — Com-
munication et voeux divers.: demande de ,
suppression des dispositions prises contre
les bouilleurs de cru ; droits protecteurs
sur les vins français. -- Graines à distri- "
buer. — Ouvrages reçus. ^ Communica-
tions des membres du Comice.. .
gneurs les plus redoutés et les propriétai-
res les plus riches de cette partie du Mor-
van ; on les distinguait alors en deux fa-
milles : les Chanvallon-la-Brèche, dont le
titulaire actuel était le dernier descendant,
les Chanvallon-la-Boche, éteints depuis
plus de quarante ans et dont la fortune,
terres et forêts, avait fait retour à l'autre
branche. Aujourd'hui, cette grandeur était
fort déchue ; sans doute M. de Chan vallon
était toujours un grand propriétaire territo-
rial ;maïs, sacrifiant presque tous ses inté-
rêtsà sa fureur de chasser, il abandonnait la
culture à ses fermiers et avait même fait
reboiser une partie de ses champs. Il en
résultait que le château, la Brèche aux
loups, comme on l'appelait communément,
déjà très.isolé au milieu des forêts et des
roches granitiques, était devenu un en-
droit plus solitaire et moins vivant que
jamais, une sorte de thébaïcle que trou-,
blaient seuls les aboiements des chiens ou
les sons du cor de chasse.
Ancien manoir féodal, le château gardait
encore intacte de celte époque lointaine
une énorme' tour, à laquelle on avait atta-
ché, sous Louis XIII, l'habitation actuelle,
moitié briques rouge vif, moitié pierres,
avec son grand toit d'ardoises, ses hautes
fenêtres et ses balcons de fer forgé. La
tour disparaissait presque tout entière sous
un lierre épais, qui, se répandant bientôt,
n'avait pas tardé à gagner la- bâtisse'plus
moderne. Ce vêtement de verdure sombre
contribuait encore à donner au château un
caractère de mélancolie et de solitude;
A quelque distance j séparés-par'"une
longue allée d'arbres peut-être trbis^fois
centenaires, s'élevaient les communs,'jddis
pleins de mouvement et de bruïty' oti' lo-
geait le nombreux personnel du château,
et où, parqués dans un vaste chenil; plus
de cent chieas hurlaient jour et nuit,
maintenus à grand'peine. Aujourd'hui, un
jardinier et quelques domestiques for-
maient tout ce. personnel. Soit économie,
soit préférence tardive d'infatigable mar-
cheur, M. de Chan va lion ne chassait plus
qu'à pied, ou seul, ou accompagné de son
garde ; toute sa meute était réduite à fuie
dizaine de chiens, tous, il est vrai, de
pure race et admirablement dressés.
C'est dans ce château muet et sombre,
au milieu de ces forêts épaisses, qu'Anto-
nine avait consenti à venir enterrer les
restes de sa jeunesse pour sauver une
enfant sans mère et sans affection au
monde.
Quelque temps après v son arrivée, qui
avait été pour Marthe de Chanvallon une
fête joyeuse, il y avait grande animation à
Montsauche, le bourg voisin du château.*
On était à quelques semaines • de dis-
I tance des élections nouvelles, qui devaient
avoir, on l'espérait alors, une importance
décisive, et des groupes conversaient, qui,
, sur la place, qui dans les cabarets. Elu
sans difficulté aux élections précédentes,
M. Népomucène Dastugue semblait devoir
rencontrer cette fois-ci plus de résistance,
et cependant il avait marqué la dernière
session par des votes qui auraient dû lui
valoir les sympathies du parti avancé, car
il ne s'était pas fait faute,' comme beau-
, coup d'autres anciens modérés, d'accen-
tuer sa ligne politique et de faire souvent
échec au ministère dans des coalitions
violentes.
Attablé devant une auberge, sous un
gros arbre à travers les branches duquel
le soleil d'automne filtrait ses derniers
rayons, un homme aux allures, vulgaires,
au verbe haut, aux épaules carrées, vêtu
d'un bourgeroii et coiffé d'un chapeau de
feutre noir, s'efforçait de prouver aux
paysans assemblés qu'il y avait mieux à '
i •'
faire que de renvoyer M. Népomucène. .
Dastugue au Palais-Bourbon.
Le ton avec lequel il accentuait ses pa-
roles indiquait du reste qu'il commençait
à désespérer de ses auditeurs.
t Je m'en doutais bien, disait-il,. que
vous autresi'de Montsauche, vous aviez
besoin de quelqu'un d'énergique pour
vous remonter le moral : voilà pourquoi
j'ai sauté dans ma carriole et j'ai quitté
Luzy.
— Tu te donnes une peine inutile, Mar-
gouët, répliqua une voix. Laisse donc
notre canton tranquille et occupe-toi du
tien. »
L'orateur était, en effet, cet aubergiste
dont, quelques années auparavant, M,,
Dastugue avait prononcé le nom au minis-
tère, devant le secrétaire général, comme
celui d'un des adversaires ies plus résolus^ -
qu'il eût à combattre. La conduite du,
riche propriétaire dans la précédente, lé-
gislature n'avait pas, parait-il, ' désarmé
Maigouët. . ,
* • . w„
. A suivre.
aurait été dirigée par M. Jules Ferry, qui
espérait amener la démission de M. Grévy
et se débarrasser de-plusieurs généraux;
notamment du général Boulanger.
L'Intransigeant dit que M. Jules Ferry ]
a organisé entièrement l'affaire Caffarel,
dirigée contre le général Boulanger et M.
Wilson, avec la complicité de M. Rouvier,
Fallières et Gragnon.
, Ce journal ajoute que, dans une seule
journée, dix-huit dépèches ont été échan-
gées; pour cet objet, entre MM. Rouvier
et Jules Ferry.
1 Le Tagblatt annonce que le Kromprinz
est très malade et que l'Empereur aurait
décidé d'abdiquer entre les mains de son
petit-fils, le prince Fritz.
L'article du Tagblalt est vivement com-
menté h cause des conséquences très
graves que cet èyènement pourrait avo.ir.
Le général Boulanger.
Plusieurs journaux ont publié un interwiew
du général Boulanger, dans lequel le com-
mandant du XIII 0 corps a déclaré que l'af-
faire Limouzin était .montée contre lui.
Le général met ses ennemis au défi de
présenter.des preuves de leurs insinua-
tions et blâme fortement les accusations
qui ont atteint les généraux Miribel et
Yung et le colonel Vincent.*
' Lé général Boulanger a, en outre, dé-
claré que le général Ferron aurait dû obli-
ge? M. Caffarel à se suicider. •
Le général Boulanger ayant reconnu of-
ficiellement l'exactitude de ses propos, a
été frappé de trente jours d'art et de ri-
gueur.
Le plus vieux divisionnaire du corps
d'armée de Lyon prendra le commande-
ment provisoire du XIII 0 corps.
Le Conseil des ministres statuera ulté-
rieurement sur la question de savoir si le
général Boulanger doit être privé de son
commandement.
Le bruit a couru que lé général Boulan-
ger avait donné sa démission, afin de de-'
yancer cette mesure disciplinaire.
Dans une réunion tenue dans les bureax
de la Justice, plusieurs députés
plusieurs journalistes radicaux, no-
tamment. M. Henri Rochcibrl, ont déci-
dé que si le général Boulanger cessait,
par suite de démission ou de révocation,
de commander le XIII 0 corps et quit-
tait définitivement l'armée, il devien-
drait éligible et se présenterait à la dépu-
tation de la Seine, en remplacement du
docteur Villeneuve, qui est dans une mai-
son de santé depuis deux ans et du siège
duquel M. Clemenceau croit pouvoir dis-
poser.
Les journaux boulangistes disent que la
mesure prise contre le général Boulanger
est infâme:
Affaire Caffarel
Nouveaux détails
M. Goron, sous-chef de la sûreté, s'est
rendu à Levallois-Perret, 42, rue Perrier,
au domicile du sieur Bayle, agent d'affai-
res compromis dans l'affairé'Fargue,'et
qui servait de rabatteur à Mme- Limouzin.
Après une perquisition qui .a amené la
saisie d'un grand nombre de lettres et de
documents relatifs aux tripotages de l'a-
gence, le sieur Bayle a été mis en état '
d'arrestation et conduit au dépôt.;
En sortant de chez Bayle, M.; Goron
s'est rendu 28, rue Miton, chez Mme. Rat-
tazzi, la même qui fut compromise dans
l'affaire Michelin, qui se faisait aussi appe-
ler Mme de la Motte du Portail. .
, Après, une saisie de papiers -, cette, femme
a été arrêtée et envoyée au Dépôt, „>■
Mme Vérôn; plus "connue, sous le nom
de Mme de Courteuil, qui - demeure, le,
rue de la Faisanderie, et qui, de concert
avec Mme Rattazzi, traitait toutes les af-
faires de décorations —'elle prenait quel-
quefois elle-même le'nonï de Rattazzi —
a été également arrêtée dans la matinée)
par deux agents de la sûreté. -
Les procédés de ces femmes, pour l'ob-
tention des croix, en faveur des ' gens
disposés à payer convenablement, étaient
des plus simples : ils consistaient:à'.obte-
nir la liste des gens décorables et des croix
probables à chaque promotion. Elles se
rendaient ensuite chez ces personnes et
leur proposaient, moyennant finances, la
décoration.'*" '
A ceux qui s'étonnaient d'une pareille
démarche et demandaient par quels^. mo-
yens elles pouvaient obtenir une pareille
faveur, on répondait que les employés du
ministère étant peu payés,' ,1e gouver-
nement abandonnait à leur profit un cer-
tain nombre de croix.
La Commission d'enquête nommée par
le Ministre de la Guerre pour rechercher
la preuve.des faits, imputés au général;
Caffarel, se compose du général Saussier
président et des généraux de Launày,.Dpf-
fis et Gervais. ' , '. \\.
M; Ferron a' fait connaître la: décision
du conseil d'enquête sur l'affaire Caffarel.
La question était celle-ci : M. Caffarel est-
il dans le cas d'être mis en réforme, pour
faute contre l'honneur ?
Le conseil a répondu oui à l'unanimité.
A la suite de cette décision, M. Ferron a.
rédigé un décret qui sera soumis à M.
Grévy.
Un mandat d'amener a été lancé contre
le général d'Andlau, sénateur, compromis
dans l'affairedes décorations.
Le général d'Andlau a disparu et est
introuvable. On pense qu'il ne se mon-
trera qu'à la rentrée des Chambres alors
que sa qualité de sénateur le rendra invio- I 1(
lable. m
Quelques journaux ont prétendu qu'il
s'était réfugié auprès du duc d'Aumale. M
——————————■■—■■■■■■■ g'
La femme Limouzin.
Dans une lettre publiée par plusieurs ; e]
journaux, M. Wilson avoué avoir appuyé JJ
M. Limouzin, ancien défenseur à ;Tlèm- ^
cen, pourfàire obtenir à celuî-ci une place v
au chemin de fer P.-L.-M. .. ": ■ "
Nous recevons d'une source absolument
sure les renseignements particuliers qui
suivent sur la femme Limouzin :
Mme Limouzin n'est pas inconnue en
Algérie. C'est la veuve d'un ancien avoué F
dé Tlemcen, qui a laissé dans cette vilie *
la plus détestable réputation et s'est fait
révoquer. Les Tlemcenniens doivent se ,ç
rappeler le profil de cette femme qui vint,
il y a une douzaine d'années, passer quel-
ques semaines dans leur ville.
On racontait à cette époque, qu'elle ,
était l'artisan de la fortune de son mari. ,
Celui-ci, devait, dit-on, sa nomination
d'avocat-défenseur à la protection d'un
personnage politique très en vue, ancien
ministre, qui était au dernier mieux avec
sa femme. Il avait fallu, en effet, à M9 (
Limouzin de bien hautes protections pour
être nommé défenseur à Tiemcen, puis- j
qu'il n'était même pas licencié en droit et 1
que sa nomination avait eu lieu en viola-
tion des règlements les plus formels., '
Informations Algériennes
• i i- ■ s '
D'après une information, le Gouverne-
ment aurait rejeté en bloc le projet d'auto-
nomie budgétaire algérienne déposé par M.
Tirman, gouverneur de l'Algérie.
Plusieurs journaux parisiens annoncent
que M. Blaine, lé candidat à la présidence
des Etats-Unis, ferait prochainement • un
voyage en Algérie.
M. Blaihe est accompagné de sa femme
et ses deux filles; • • .- * • ' !
M. Sabatier, le sympathique député d'O-
ran, est arrivé à Alger venant d'Aïn-Sefra.
Il repartira aussitôt pour Paris.
Le poète Jean Aicàrd qui faisait partie
de la caravane parlementaire, se propose,
nous dit-on, d'écrire un magnifique volu-
me sur notre pays.
Nous le remercions de sa délicate atten-
tion. On sait que Jean Aicard a quitté l'Al-
gérie, enchanté de son voyage. Nous n'a-
i vons donc qu'à le féliciter de la publication
» de cet ouvrage.
t CONSTANTINE
M. Bonifay, républicain de gouverne-
; ment, à été élu maire de Constantine par
6 voix contre 9 données à M. Mercier,
naire sortant.
Ont été nommés adjoints par 46 voix :
1M. Sancourt et Lahiteau, républicains de
■ouveraemeut. •
' ;« BATNA '
La petite„SQUs-préfecture de Batna'est
in train-de donner; une leçon aux chëfs-
ieux. Dans quelques jours Batna sera
iclairée à l'électricité ; ce sera la première
fille jdu département* de Constantine dotée
le cet éclairage, et la seconde deTAlgérie
îhtière, Ofléansville l'étant déjà.
" ' " ' " "TUNIS '*•"■■
Le général Gillon, nous l'avons fait
pressentir, est nommé divisionnaire et ap-
pelé à la place de Paris.
On avait parlé pour le remplacer à.Tu-
nis, du général Riu; mais c'éstle général
Saint-Marc, commandant là place de Lyon,
qui est désigné pour le commandement
du corps d'occupation de Tunisie.
En Tunisie, on s'occupe de- là Banque
d'Etat dont il a été plusièûrsfôis question
dequis quelque temps.
On annoncé qu'à la suite de l'autorisa-
tion donnée par MM,. Flourens et Rouvier
pour la création de cette Banque à Tunis,
une Société s'est constituée au capital de
20 millions. Le Crédit foncier"y participe
pour un tiers, et diverses' Sociétés de
Paris et de Tunis pour le reste.
Cette Banque aura le droit d'émettre du
papier-monnaie en vertu' d'une délégation
cinquantenaire du bey.
MAROC
Les représentants des puissances au Ma-
roc ont été hier informés officielléméut
que la santé du Sultan continue à s'amé-
liorer. Le Sultan peut quitter tous les jours
quelques instants son appartement pour
s'entretenir avec les ministres. -~ '
Le Sultan du Maroc a ordonné de payer
une indemnité de 100,000 francs pour
l'assassinat du commandant Schtnitt.
——————1———É———Kt
, ÇHRO^IQirE;i:pÇALïî;.,:
ET REGIONALE : ! „
Ctemlee Agricole. — l'Assemblée
générale du. Comice Agricole de l'arron-
dissement de Bel-Àbbës, se tiendra de-
main Dimanche 16 du courant, dans la
salle des réunions de là société, à une
heure très-précise de l'après-midi.
Ordre du Jour :
i
Communication de la correspondance.—
Concours à organiser en 1888 (Prière d'ap-
porter des projets de concours). — Com-
munication et voeux divers.: demande de ,
suppression des dispositions prises contre
les bouilleurs de cru ; droits protecteurs
sur les vins français. -- Graines à distri- "
buer. — Ouvrages reçus. ^ Communica-
tions des membres du Comice.. .
gneurs les plus redoutés et les propriétai-
res les plus riches de cette partie du Mor-
van ; on les distinguait alors en deux fa-
milles : les Chanvallon-la-Brèche, dont le
titulaire actuel était le dernier descendant,
les Chanvallon-la-Boche, éteints depuis
plus de quarante ans et dont la fortune,
terres et forêts, avait fait retour à l'autre
branche. Aujourd'hui, cette grandeur était
fort déchue ; sans doute M. de Chan vallon
était toujours un grand propriétaire territo-
rial ;maïs, sacrifiant presque tous ses inté-
rêtsà sa fureur de chasser, il abandonnait la
culture à ses fermiers et avait même fait
reboiser une partie de ses champs. Il en
résultait que le château, la Brèche aux
loups, comme on l'appelait communément,
déjà très.isolé au milieu des forêts et des
roches granitiques, était devenu un en-
droit plus solitaire et moins vivant que
jamais, une sorte de thébaïcle que trou-,
blaient seuls les aboiements des chiens ou
les sons du cor de chasse.
Ancien manoir féodal, le château gardait
encore intacte de celte époque lointaine
une énorme' tour, à laquelle on avait atta-
ché, sous Louis XIII, l'habitation actuelle,
moitié briques rouge vif, moitié pierres,
avec son grand toit d'ardoises, ses hautes
fenêtres et ses balcons de fer forgé. La
tour disparaissait presque tout entière sous
un lierre épais, qui, se répandant bientôt,
n'avait pas tardé à gagner la- bâtisse'plus
moderne. Ce vêtement de verdure sombre
contribuait encore à donner au château un
caractère de mélancolie et de solitude;
A quelque distance j séparés-par'"une
longue allée d'arbres peut-être trbis^fois
centenaires, s'élevaient les communs,'jddis
pleins de mouvement et de bruïty' oti' lo-
geait le nombreux personnel du château,
et où, parqués dans un vaste chenil; plus
de cent chieas hurlaient jour et nuit,
maintenus à grand'peine. Aujourd'hui, un
jardinier et quelques domestiques for-
maient tout ce. personnel. Soit économie,
soit préférence tardive d'infatigable mar-
cheur, M. de Chan va lion ne chassait plus
qu'à pied, ou seul, ou accompagné de son
garde ; toute sa meute était réduite à fuie
dizaine de chiens, tous, il est vrai, de
pure race et admirablement dressés.
C'est dans ce château muet et sombre,
au milieu de ces forêts épaisses, qu'Anto-
nine avait consenti à venir enterrer les
restes de sa jeunesse pour sauver une
enfant sans mère et sans affection au
monde.
Quelque temps après v son arrivée, qui
avait été pour Marthe de Chanvallon une
fête joyeuse, il y avait grande animation à
Montsauche, le bourg voisin du château.*
On était à quelques semaines • de dis-
I tance des élections nouvelles, qui devaient
avoir, on l'espérait alors, une importance
décisive, et des groupes conversaient, qui,
, sur la place, qui dans les cabarets. Elu
sans difficulté aux élections précédentes,
M. Népomucène Dastugue semblait devoir
rencontrer cette fois-ci plus de résistance,
et cependant il avait marqué la dernière
session par des votes qui auraient dû lui
valoir les sympathies du parti avancé, car
il ne s'était pas fait faute,' comme beau-
, coup d'autres anciens modérés, d'accen-
tuer sa ligne politique et de faire souvent
échec au ministère dans des coalitions
violentes.
Attablé devant une auberge, sous un
gros arbre à travers les branches duquel
le soleil d'automne filtrait ses derniers
rayons, un homme aux allures, vulgaires,
au verbe haut, aux épaules carrées, vêtu
d'un bourgeroii et coiffé d'un chapeau de
feutre noir, s'efforçait de prouver aux
paysans assemblés qu'il y avait mieux à '
i •'
faire que de renvoyer M. Népomucène. .
Dastugue au Palais-Bourbon.
Le ton avec lequel il accentuait ses pa-
roles indiquait du reste qu'il commençait
à désespérer de ses auditeurs.
t Je m'en doutais bien, disait-il,. que
vous autresi'de Montsauche, vous aviez
besoin de quelqu'un d'énergique pour
vous remonter le moral : voilà pourquoi
j'ai sauté dans ma carriole et j'ai quitté
Luzy.
— Tu te donnes une peine inutile, Mar-
gouët, répliqua une voix. Laisse donc
notre canton tranquille et occupe-toi du
tien. »
L'orateur était, en effet, cet aubergiste
dont, quelques années auparavant, M,,
Dastugue avait prononcé le nom au minis-
tère, devant le secrétaire général, comme
celui d'un des adversaires ies plus résolus^ -
qu'il eût à combattre. La conduite du,
riche propriétaire dans la précédente, lé-
gislature n'avait pas, parait-il, ' désarmé
Maigouët. . ,
* • . w„
. A suivre.
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