Titre : L'Avenir de Bel-Abbès : journal agricole, commercial, industriel, politique et littéraire paraissant les mercredis et samedis / rédacteur en chef Paul Perrier
Éditeur : [s.n.] (Sidi-bel-Abbès)
Date d'édition : 1887-10-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32708101d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 3942 Nombre total de vues : 3942
Description : 15 octobre 1887 15 octobre 1887
Description : 1887/10/15 (A5,N480). 1887/10/15 (A5,N480).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5758155v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-11533
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
CINQUIÈME ANNÉE. — N<> 480. VIA aEA' TiMES SAMEDI 15 OCTOBRE 1887.
BEL-ÀBBÊS, LE 12 , OCTOBRE 1887.
Courrier
L'affaire Câffâfel'prend à cb.aq.uej
instant plus dMnipôrtance. Tout ce!
qu'on a appris jusqu'ici jette un sin-
gulier jour sjïr certaines officines
établies dans ^ le voisinage de cer-,
tains miriiétèrés. "\" 1' [' .' -,
,, ïçi, cer(sont ,des femmes. galan-;
tjss, auxquelles se,, trouvent ; mêlées;
des femmes du monde,, qui nouent,
des intrigues .dans le, monde, poli-,
tique et financer,, ét~ qui organisent J
^inavouables rendez-vous.,
Là,.ce sont des associations clan-|
destines.d'escrocs, d?entremetteurs,]
d'agents ,d!affaifes ,véreux,,qui ont!
toujours" tiahs^leurs' ptirteféiiilles |
une foule dé combinaisons équi-j
voques. , !
Ailleurs, ce .sont des, espèces,de
cénacles, ou se coudoient toutes
lès nationalités, ou se trouvent pres-
que toujours dés femmes parées
d'un nom d'emprunt, où l'on pra^
tique l'espionnage en grand, et qui
s'attachent surtout à l'exploitation
de tel ou tel ministère.
Il y a longtemps, disent quelques-
uns de nos confrères parisiens, que
les honnêtes gens, du ministère de
la guerre hochaient la tête et répon-
daient avec tristesse, par des paroles
énigriiatiques, quand on faisait allu-
sion devant eux à certaines compro-
missions'et à certaines imprudences
dont on.était d'ailleurs loin de soup-
> çonner détendue .et- le véritable ca-,
;raetère< Il y a longtemps que Forage
, était.dans lair, conjuré seulement
i par l'esprit, de corps,'par le désir de
- ne ~> pas souiller l'armée, par cette'
camaraderie qui est faite de souv.e-
, Mrs. communs, de fierté légitime jet
de fraternelle indulgence.
Mais, aujourd'hui, 1 lés limites de
la patience permise, sont franchies,
et le coup dé foudre que rien n'a pu
rétenir' a tué là pitié. La camarade-?
rie doit sjarrêter p,ù la complicité'
commence. Ce sont nos officiers su-
périeurs eux-même,s,qui demandent
que la lumière soit faite, sans autres
ménagements que ceux de la stricte
justice. , 1
• ..,Si;haut que soient placés les cou-,
pables, — ou tout au; moins iesin—'
criminés, — il faut qu'on les aK
teigne,.afin .qu'ils soient punis ou
bien mis en situation de se disoul-
* per au grand jour.
*•
f *
,Les nouvelles des événements du
Maroc, sont aujourd'hui rassuran-
tes.
L'état de santé du sultan continue
a s'améliorer, grâce aux soins d'un
médecin européen.
En attendant les cuirassés arri-
vent dans les eaux de Tanger ; l'Al-
lemagne, l'Italie, l'Angleterre, l'Es-
pagne et la France ont voulu proté-
gérs leurs nationaux.
-__, On^ dit que lès puissances en pro-
fiteront poiVr "demander au sultan;
'àctiiBT,!ou,,éventuelfement à son sm>î"
: cëssfeur,dès cbhd^tioièimpôrtaiitèsj
pour le commerce. - ' ' ' ;
Ou. craignait .l'ancienne jinflii-!
ence( de,, l'Angleterre au ,s Maroc,!
maisje cabinet de Londres vient de 1
déclarer qu'il n'interviendràitqu.ede;
concert avec les autres puissances,!
'dé sorte qu'aujourd'hui^ l'ènténté" e,st j
complète etquela démqnstrâtiôù est]
Jçbllêctive. G'est'toui; jçe que nous poù-i
vioîïs délirer. (" ■" ; \ _.'",, , •
'^'G-râce, àM'habiletéi.de MM;, -SàJ
gasta, Morét et Flo.urens,, -les. négo-j
dations ont.été centralisés entre les!
mains de l'Espagne et de la France.]
1 !' Lèk iïitiéi'ité de la France et de!
l'Espagne àu: Maroc rie sont nulle-:
" mepl contradictoires. Sèuls^limitro-'
BOUS, àvdnà le même intérêt a pré- ;
server ce pays des convoitises plus!
ou moins déguisées dont il est encer \
ré l'objetde la partde certaines puis-,
sàhces ambitieuses, Il déplairait;
soiïvainenemerit à l'Espagne que les
pavillon allemand où le pavillon ita-|
lieri^ sans parler du pavillon britan-j
pique, flottassent sur les côtes ma-;
rocaines ; nous ne le verrions pas
d'un oeil plus favorable. '
De là l'évidente nécessité pour le
cabinet de Madrid de se concerter
avec celui de Paris et d'adopter une.
ligne de conduite commune.
]
FRANCK S ÉfMANÙER
On croit que ,1e gpuvjernemerit a: Wntéh-
. tiori, de convoquer les Chambres pouf- le .
.27'octobre., •■' ' . •.,.','•>
Le retour à, Paris de M. Grévy aura lieu 1 •
aujourd'hui., . ,, ,.. ';_.;.;, j
, Tout a été préparé ; à l'Elysé,e" .,p.our;;de
recevoir.* , hi, ,, ' />,••'••'■■<> ,
, L'Agence, l-bre croit savoir que là^dë- . ,
mission de M. "Mazéaù, ministre'àê la jus-
tice ës'ti bien définitive ; elfe sera rendue
publique, après le retour" à, Èaris, de, M.'
"Grévy. ' , \ c [ :\ ', '.,', r,.' ' •
' M.; Fàllières remplira; intënmaîrément
les fonctions de ministre :de là justicé'jus-
qu'^ la, rentrée des Chambres. ''
te bruit court'que M. Waldeck-Rous-
seau entrerait prochainement au minis-
tère, ôù'ir remplacerait à la justice, M-,
Mazeau. ' .,
Suivant la France, quelques membres
du Conseiï\dfe l'Ordre delà Légion d'hon-
neur saisiraient dans' la prochaine' réunion
leurs collègues, de la- question de savoir
s'ilne serait'pas 1 utile depre'ndre dès me-
sures pour remédier à l'état de choses
relevé .par Pincidèht Caffarél. La ' Fràfifa
ajoute qu'il aurait déjà été interdit 'à S2
légionnaires de porter les insignes de la
Légion d'honneur 1 pour Cause d'iridigniïè.
L'épuration ne s'arrêterait pas la. '"■
! —-■' —,
Dans Paris, M. Charles Laurent publie
un violent article contre M. Wilson, com-
parant la prison de 'M. Mazas au "palais de s
l'Elysée. ' ''.'•:
FEUILLETON DE L'AVENIR DE BEL-ABBÈS
• — 23 —
LA
Brèche aux Loups
.PAR
Adolphe RACOT
IX
Le Morvan, dont le nom celtique se re-
trouve presque sous la même forme dans
une montagne d'Ecosse, désigne aujour-
d'hui par extension la partie la plus acci-
dentée, la plus abrupte du Nivernais, en'
empiétant même sur la Bourgogne, du cô-
té d'A'iitiin.' Forêts immenses, solitudes,
profondes, prairies alternant avec des
roëhes pdrphyriquësi" et granitiques,
rouges, nues et sauvages, contrastant avec
des étangs et des cours "d'eau limpide,
tels sont les principaux caractères de ce
pays, assez peu éloigné de Paris, et qui
pourtant égale en pittoresque farouche les
sites les plus accidentés et les moins accès- :
sibles des Alpes et des Pyrénées!
L'arrondissement de Château-Ghinon
.est encore sans chemins de fer ; l'on "y
voyage à présent comme, au temps de l'an-
cienne Trance, dans ces affreuses et in-
commodes diligences jaunes, à deux com-
partiments, hautes sur- roues, basses de
plafond, où les membres s'ankylosent au
bout de deux heures et ressentent les tor-
tures du lit de Procuste.
Les;aspérités du terrain, jointes au peu
de ressources qu'offre la contrée, y ren-
dront probablement impraticables long-
temps encore les perfectionnements de la
circulation. Mais ce que le Morvan perd
en facilités de communication, il le rega-
' gne en originalité de sites, en - grandeur 1
simple et presque terrifiante.
En certains, endroits, le Parisien, subite-
ment 'transporté, se croirait au bout du
monde, dans un désert désolé au fond de
forêts et de gouffres inconnus.
Quand dés hauteurs environnantes, et
même des routes qui sillonnent le Niver-
nais du côté de> Cerçy-la-Tour, on aper-
çoit, se détachant'sur le,ciel, à l'ouest,,,
cette masse ,montagneuse- et.nç^re.gui
compose le jmassif du Morvan proprement
dit, ou rêve à quelque contrée séparée du
reste du déparlement, vivant de sa vie
propre, ayant conservé, presque inaGcessi- ■
ble, les. usages et les moeurs d'il y a deux ■
siècles. Et, en effet, les révolutions ni les 1
nouvelles délimitations géographiques n'y
ont rien changé. La réglementation des
sous-préfectures n'empêGhe pas le paysan
nivernais de vous dire fièrement en dési-
gnant du doigt la masse noire à demi en-
fouie dans la brune, :-
« Là-haut, c'est Château-Chinon, la ca^
pitale du Morvan ! »
Le Morvan commence à un bourg dont-
. le nom indique la situation : la Roche, ou,
' pour employer le mot officiellement géo-,
1 graphique et administratif, la Roche-Millay.
; C'est une roche, en effet, surplombant la
• route, bordée, de. forêts,' surtout sur le côté
; gauche, qui, défilé d'abord, s'élargit bien-
tôt etfinit par atteindre en serpentant les'.
: hauteurs., où Château-Chinon est assis.'
Suivons cette route,- nous rencontrerons;
sur son parcours les principales localités
où se retrouveront la plupart des person-
nages, dont on connaît déjà la physiono-
mie. , ,,
C'est d'abord, à une hauteur déjà res-
pectacle, la propriété de M. Népomucène-
Dastugue, composée-d'une belle maison
d'habitation et deux fermes modèles affec-
tées principalement à l'élevage, de''vastes
chantiers de bois attendant le; flottage sur
le petit cours d'eau_qui coule lé lbhg'!dê '>
leur limite,* enfin de près verts qu'on ne
devinerait guère derrière l'épais rideau Me
forêts et de rochers. A deux kilomètres !à
peine, dans le même canton qui à. pbeir
chef-lieu Luzv. s'élève'sur un plateau pa-
iement boisé le château.de Paràdè'zë,'!ha-,
bitépar la veuve du défunt député de'Châ-
teau-Ghinon et par son fils j le marquis
Rupert, La marquise est une sainte aussi
vénérée qu'aimée dans le.pays dont elle
est la bienfaitrice, et si son fils, aujour-
d'hui' âgé de vingt-deux ans, avait eu
quelques années de plus au moment de
' l'élection Dastugue, il eût probablement
succédé au marquis défunt, son père, dans .
la représentation" de' l'arroiidissemerit de
Ghâteau-Ghinon. Enfin, au-dessus même
de Château-Chinon, voici Montsàùche, vil-
lage qui* formé le point le plus élevé" du
Morvan. C'est à-deux kilomètres à peine
de Montsauche qu'estsituéléchâteau de M.
Chànvallôn, dont le parc se term'ine,nô pou-
vant aller aù> delà, à la Brèche aux loups.
L« Ghanvallon avaient été jadis les. sei-
BEL-ÀBBÊS, LE 12 , OCTOBRE 1887.
Courrier
L'affaire Câffâfel'prend à cb.aq.uej
instant plus dMnipôrtance. Tout ce!
qu'on a appris jusqu'ici jette un sin-
gulier jour sjïr certaines officines
établies dans ^ le voisinage de cer-,
tains miriiétèrés. "\" 1' [' .' -,
,, ïçi, cer(sont ,des femmes. galan-;
tjss, auxquelles se,, trouvent ; mêlées;
des femmes du monde,, qui nouent,
des intrigues .dans le, monde, poli-,
tique et financer,, ét~ qui organisent J
^inavouables rendez-vous.,
Là,.ce sont des associations clan-|
destines.d'escrocs, d?entremetteurs,]
d'agents ,d!affaifes ,véreux,,qui ont!
toujours" tiahs^leurs' ptirteféiiilles |
une foule dé combinaisons équi-j
voques. , !
Ailleurs, ce .sont des, espèces,de
cénacles, ou se coudoient toutes
lès nationalités, ou se trouvent pres-
que toujours dés femmes parées
d'un nom d'emprunt, où l'on pra^
tique l'espionnage en grand, et qui
s'attachent surtout à l'exploitation
de tel ou tel ministère.
Il y a longtemps, disent quelques-
uns de nos confrères parisiens, que
les honnêtes gens, du ministère de
la guerre hochaient la tête et répon-
daient avec tristesse, par des paroles
énigriiatiques, quand on faisait allu-
sion devant eux à certaines compro-
missions'et à certaines imprudences
dont on.était d'ailleurs loin de soup-
> çonner détendue .et- le véritable ca-,
;raetère< Il y a longtemps que Forage
, était.dans lair, conjuré seulement
i par l'esprit, de corps,'par le désir de
- ne ~> pas souiller l'armée, par cette'
camaraderie qui est faite de souv.e-
, Mrs. communs, de fierté légitime jet
de fraternelle indulgence.
Mais, aujourd'hui, 1 lés limites de
la patience permise, sont franchies,
et le coup dé foudre que rien n'a pu
rétenir' a tué là pitié. La camarade-?
rie doit sjarrêter p,ù la complicité'
commence. Ce sont nos officiers su-
périeurs eux-même,s,qui demandent
que la lumière soit faite, sans autres
ménagements que ceux de la stricte
justice. , 1
• ..,Si;haut que soient placés les cou-,
pables, — ou tout au; moins iesin—'
criminés, — il faut qu'on les aK
teigne,.afin .qu'ils soient punis ou
bien mis en situation de se disoul-
* per au grand jour.
*•
f *
,Les nouvelles des événements du
Maroc, sont aujourd'hui rassuran-
tes.
L'état de santé du sultan continue
a s'améliorer, grâce aux soins d'un
médecin européen.
En attendant les cuirassés arri-
vent dans les eaux de Tanger ; l'Al-
lemagne, l'Italie, l'Angleterre, l'Es-
pagne et la France ont voulu proté-
gérs leurs nationaux.
-__, On^ dit que lès puissances en pro-
fiteront poiVr "demander au sultan;
'àctiiBT,!ou,,éventuelfement à son sm>î"
: cëssfeur,dès cbhd^tioièimpôrtaiitèsj
pour le commerce. - ' ' ' ;
Ou. craignait .l'ancienne jinflii-!
ence( de,, l'Angleterre au ,s Maroc,!
maisje cabinet de Londres vient de 1
déclarer qu'il n'interviendràitqu.ede;
concert avec les autres puissances,!
'dé sorte qu'aujourd'hui^ l'ènténté" e,st j
complète etquela démqnstrâtiôù est]
Jçbllêctive. G'est'toui; jçe que nous poù-i
vioîïs délirer. (" ■" ; \ _.'",, , •
'^'G-râce, àM'habiletéi.de MM;, -SàJ
gasta, Morét et Flo.urens,, -les. négo-j
dations ont.été centralisés entre les!
mains de l'Espagne et de la France.]
1 !' Lèk iïitiéi'ité de la France et de!
l'Espagne àu: Maroc rie sont nulle-:
" mepl contradictoires. Sèuls^limitro-'
BOUS, àvdnà le même intérêt a pré- ;
server ce pays des convoitises plus!
ou moins déguisées dont il est encer \
ré l'objetde la partde certaines puis-,
sàhces ambitieuses, Il déplairait;
soiïvainenemerit à l'Espagne que les
pavillon allemand où le pavillon ita-|
lieri^ sans parler du pavillon britan-j
pique, flottassent sur les côtes ma-;
rocaines ; nous ne le verrions pas
d'un oeil plus favorable. '
De là l'évidente nécessité pour le
cabinet de Madrid de se concerter
avec celui de Paris et d'adopter une.
ligne de conduite commune.
]
FRANCK S ÉfMANÙER
On croit que ,1e gpuvjernemerit a: Wntéh-
. tiori, de convoquer les Chambres pouf- le .
.27'octobre., •■' ' . •.,.','•>
Le retour à, Paris de M. Grévy aura lieu 1 •
aujourd'hui., . ,, ,.. ';_.;.;, j
, Tout a été préparé ; à l'Elysé,e" .,p.our;;de
recevoir.* , hi, ,, ' />,••'••'■■<> ,
, L'Agence, l-bre croit savoir que là^dë- . ,
mission de M. "Mazéaù, ministre'àê la jus-
tice ës'ti bien définitive ; elfe sera rendue
publique, après le retour" à, Èaris, de, M.'
"Grévy. ' , \ c [ :\ ', '.,', r,.' ' •
' M.; Fàllières remplira; intënmaîrément
les fonctions de ministre :de là justicé'jus-
qu'^ la, rentrée des Chambres. ''
te bruit court'que M. Waldeck-Rous-
seau entrerait prochainement au minis-
tère, ôù'ir remplacerait à la justice, M-,
Mazeau. ' .,
Suivant la France, quelques membres
du Conseiï\dfe l'Ordre delà Légion d'hon-
neur saisiraient dans' la prochaine' réunion
leurs collègues, de la- question de savoir
s'ilne serait'pas 1 utile depre'ndre dès me-
sures pour remédier à l'état de choses
relevé .par Pincidèht Caffarél. La ' Fràfifa
ajoute qu'il aurait déjà été interdit 'à S2
légionnaires de porter les insignes de la
Légion d'honneur 1 pour Cause d'iridigniïè.
L'épuration ne s'arrêterait pas la. '"■
! —-■' —,
Dans Paris, M. Charles Laurent publie
un violent article contre M. Wilson, com-
parant la prison de 'M. Mazas au "palais de s
l'Elysée. ' ''.'•:
FEUILLETON DE L'AVENIR DE BEL-ABBÈS
• — 23 —
LA
Brèche aux Loups
.PAR
Adolphe RACOT
IX
Le Morvan, dont le nom celtique se re-
trouve presque sous la même forme dans
une montagne d'Ecosse, désigne aujour-
d'hui par extension la partie la plus acci-
dentée, la plus abrupte du Nivernais, en'
empiétant même sur la Bourgogne, du cô-
té d'A'iitiin.' Forêts immenses, solitudes,
profondes, prairies alternant avec des
roëhes pdrphyriquësi" et granitiques,
rouges, nues et sauvages, contrastant avec
des étangs et des cours "d'eau limpide,
tels sont les principaux caractères de ce
pays, assez peu éloigné de Paris, et qui
pourtant égale en pittoresque farouche les
sites les plus accidentés et les moins accès- :
sibles des Alpes et des Pyrénées!
L'arrondissement de Château-Ghinon
.est encore sans chemins de fer ; l'on "y
voyage à présent comme, au temps de l'an-
cienne Trance, dans ces affreuses et in-
commodes diligences jaunes, à deux com-
partiments, hautes sur- roues, basses de
plafond, où les membres s'ankylosent au
bout de deux heures et ressentent les tor-
tures du lit de Procuste.
Les;aspérités du terrain, jointes au peu
de ressources qu'offre la contrée, y ren-
dront probablement impraticables long-
temps encore les perfectionnements de la
circulation. Mais ce que le Morvan perd
en facilités de communication, il le rega-
' gne en originalité de sites, en - grandeur 1
simple et presque terrifiante.
En certains, endroits, le Parisien, subite-
ment 'transporté, se croirait au bout du
monde, dans un désert désolé au fond de
forêts et de gouffres inconnus.
Quand dés hauteurs environnantes, et
même des routes qui sillonnent le Niver-
nais du côté de> Cerçy-la-Tour, on aper-
çoit, se détachant'sur le,ciel, à l'ouest,,,
cette masse ,montagneuse- et.nç^re.gui
compose le jmassif du Morvan proprement
dit, ou rêve à quelque contrée séparée du
reste du déparlement, vivant de sa vie
propre, ayant conservé, presque inaGcessi- ■
ble, les. usages et les moeurs d'il y a deux ■
siècles. Et, en effet, les révolutions ni les 1
nouvelles délimitations géographiques n'y
ont rien changé. La réglementation des
sous-préfectures n'empêGhe pas le paysan
nivernais de vous dire fièrement en dési-
gnant du doigt la masse noire à demi en-
fouie dans la brune, :-
« Là-haut, c'est Château-Chinon, la ca^
pitale du Morvan ! »
Le Morvan commence à un bourg dont-
. le nom indique la situation : la Roche, ou,
' pour employer le mot officiellement géo-,
1 graphique et administratif, la Roche-Millay.
; C'est une roche, en effet, surplombant la
• route, bordée, de. forêts,' surtout sur le côté
; gauche, qui, défilé d'abord, s'élargit bien-
tôt etfinit par atteindre en serpentant les'.
: hauteurs., où Château-Chinon est assis.'
Suivons cette route,- nous rencontrerons;
sur son parcours les principales localités
où se retrouveront la plupart des person-
nages, dont on connaît déjà la physiono-
mie. , ,,
C'est d'abord, à une hauteur déjà res-
pectacle, la propriété de M. Népomucène-
Dastugue, composée-d'une belle maison
d'habitation et deux fermes modèles affec-
tées principalement à l'élevage, de''vastes
chantiers de bois attendant le; flottage sur
le petit cours d'eau_qui coule lé lbhg'!dê '>
leur limite,* enfin de près verts qu'on ne
devinerait guère derrière l'épais rideau Me
forêts et de rochers. A deux kilomètres !à
peine, dans le même canton qui à. pbeir
chef-lieu Luzv. s'élève'sur un plateau pa-
iement boisé le château.de Paràdè'zë,'!ha-,
bitépar la veuve du défunt député de'Châ-
teau-Ghinon et par son fils j le marquis
Rupert, La marquise est une sainte aussi
vénérée qu'aimée dans le.pays dont elle
est la bienfaitrice, et si son fils, aujour-
d'hui' âgé de vingt-deux ans, avait eu
quelques années de plus au moment de
' l'élection Dastugue, il eût probablement
succédé au marquis défunt, son père, dans .
la représentation" de' l'arroiidissemerit de
Ghâteau-Ghinon. Enfin, au-dessus même
de Château-Chinon, voici Montsàùche, vil-
lage qui* formé le point le plus élevé" du
Morvan. C'est à-deux kilomètres à peine
de Montsauche qu'estsituéléchâteau de M.
Chànvallôn, dont le parc se term'ine,nô pou-
vant aller aù> delà, à la Brèche aux loups.
L« Ghanvallon avaient été jadis les. sei-
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