Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-07-23
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 23 juillet 1923 23 juillet 1923
Description : 1923/07/23 (Numéro 12569). 1923/07/23 (Numéro 12569).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/06/2008
40- Année W» 12569
.ATEMPÉRAIURE "HI
Elle reste stationnaire Venu d'0. talttlw. =
Rosée. Beau-nuageux, assaz chaud. Paris
ras, nuit +140, Jour +27».
La dépresston du N. s'est malnfentie et va
persister, en baisse faible s –5 -^emm /«. =
lande-mer du Nord; Baisse faible presgue
générale. Maximum 772 0. France.
PRONOSTICS D'AVIATION. Parts, O., 1 =
d 4 m.; rosée; beau-nuaqeux; Donne vtsibi-
tité. Lonflres-midt O., 5 d 7 m.; nuageux,
gouttes. Parls-Strasbourg-Ruhr N.-O.- • =
S.-O., 1 à 6 m.; beau-nuageux.
f^jfytmnâi 23 Jufflei 1923
C'est qu'on ne barre pas les ponts sous
prétexte d'expositions
Qu'on ne sabote pas les plus belles pro-
=E menades pour y construire de nouveaux
== palais;
Qu'on n'encombre pas les Jardins pu-
== 6 lies de vilaines statues.
M. STANLEY BALDWiN
aime et n'aime pas.
Un ami intime de M. le Premier bri-
tannique me dit
Vous ne connaissez pas Bàldwin.
'Ait-, reste, personne ne connaît Bald-
wiri. C'est une figure à part et qui mé.
rite d'être burinée.
Il Il n'aime pas la politique. Il la con-
sidère du méme ceil dont un automobi-
liste considère les tournants de sa rou-
te. « Elle ne permet pas de voir devant
soi n, a-t-il déclaré un jour publique-
ment. Et, dans l'intimité, il ajoute que
les politiciens « se brisent le cou et bri-
sent le cou à leur pays n.
Il n'aime pas les théories, ni les
Idées philosophiques, ni le doute. Les
hésitations d'un Arthur Balfour lui pa-
raissent une chose inconcevable, et la
versatilité d'un Robert Cecil lui parait
une chose funeste. Cependant, il les pri-
se tous deux à une assez haute valeur,
car ils ont une culture classique et qua
la culture classique qu'i1 a puisée au
'Prinity Collège de Cambridge lui sem-
ble être le bien suprême.
) » Il n'aime pas parler. On raconte
couramment que M. Norman Montagu
est le dépositaire de ses plus secrètes
pensées. C'est son Pylade. Or, quand ils
sont ensemble et ils sont souvent en-
semble ils n'échangent pas vingt
phrases en un quart d'heure. Mais ils
se comprennent i demi-mot. Us se corn,
prennent en se regardant. Deux ou trois
chiffres sont pour eux la clef d'une lon-
gue médilation.
Il aime les livres. Sa bibliothèque
est son séjour préféré. Quand il a une
heure de repos, il y court, comme M.
Lloyd George courait au golf ou au pré-
che. dl y passerait volontiers tous ses
ioeeUena. Le seul exercice physique
qu'il goûte est une promenade solitaire
dans son parc avec ses chiens.
» Il aime les vieux tableaux et les
vieux meubles. Il en a une remarquable
collection dans sa maison d'Eaton squa-
re mais peu 1 ont vue, car il ne goûte
guère les réceptions et le 'faste. Mrs
Baldwin les goûte encore moins que
lui. On cite, d'elle ce trait Ayant à cé-
lébrer récemment ses noces d'argent,
son mari s'enquit du cadeau qui lui se-
rait agréable. « J'aimerais, répondit Mrs
Baldwin, avoir un chèque de i.000 livres
sterling, afin de fonder un lit à l'infir-
merie de Worcester Il. El!e eut immé-.
diatement son chèque. Et l'infirmerie
eut son lit. »
xXx
Ainsi me parla un intime ami de M.
le Premier britannique. Et sans doute
sa -peinture nous aidera-t-elle à com.
prendre son modèle.
Si M. Baldwin aime les vieux meu-
bles et-les vieux tableaux, on comprend
qu'il ait aimé avoir près de lui le mar-
quis Curzon de Keddleston. Et s'il n'ai-
me pas les politiciens, on comprend son
aversion innée qui est d'ailleurs son
plus grand honneur pour David Lloyd
George.
Afin d'obtenir vingt-cinq ,voix, di-
sait Philip Gibbs qui le connaissait bien,
Lloyd George déshonorerait non seule-
ment son père, mais jusqu'à sa g-rand'-
mère.
Si M. Baldwin aime les classiques,
qu'il se penche sur eux. Qu'il relise la
définition de l'amitié par Ciceron Il Un
accord des choses divines et humaines
ce qui signifie que quand, ici-bas, il
n'y a pas d'accord, il n'y a pas d'ami-
tié. Et qu'il relise les maximes de Fré-
déric Il, qui sent tes maximes mêmes
de l'Allemagne « S'il y a à gagner à
être honnête homme, nous le serons.
Et, s'il faut duper soyons, fourbes.
Ou qu'il médite cette pensée du profes-
seur boche Lasson Ce n'est pas une
question de droit, c'est une question
d'intérêt dlobserver les traités, v
Si M- Baldwin aime les chiffres, qu'il
scrute ceux des dépenses allemandes
il verra que la municipalité de Berlin a
voté à elle seule, dernièrement, un cré-
dit de 214 milliards DE MARKS pour les
chômeurs de la capitale et que les sub-
ventions du Reich au Kohlensyndikat se
sont élevées ces six derniers mois aplu3
DE i.300 milliards DE MARKS. Voilà qui
réduit joliment plus la capacité de payer
de l'Allemagne que toutes les occupa-
tions visibles ou invisibles de la Ruhr 1
Et, finalement, si M. Baldwin aime
peu les discours, qu'il se contente, en
réponse aux objurgations et aux lamen-
tations germaniques, de dire un mot,
un seul mot, un petit mot qui n'a que
trois lettres, car les onomatopées histo-
riques se sont encore rétrécies depuis
Waterloo
Pay Payez
Stéphane Lauzanne
Un coup d'État
se préparerait en Grèce
SIR J8ASIL ZAHAROFF
L'APPUIERAIT DE SES DENIERS
[DE ntroe correspovdant particulier]
Belgrade, 22 juillet. D'aptes des télé-
grammes de Salonîque aux journaux de
Belgrade, notamment à la Tribunà et au
Preporo,d,. la, Grèce serait 1»- théâtre d'une
grande agitation républicaine: La monar-
chie aérait en danger et quelques régiments
fidèles au roi seraient concentrés à Athè-
nes, prêts à empêcher par la force un coup
d'Etat.
Le centre de l'agitation républicaine est
Salonique. En tête du mouvement se trou-
vent M. Venizelos et l'ancien commandant
des forces grecques de Thrace, te général
Pangalos, ainsi que l'amiral Hadjikiriakis.
A Sâlonique et en Thrace Occidentale on
craint un conflit armé entre les régiments
partisans de la République et ceux qui res-
tent fidèles au roi.
Le mouvement républicain a l'appui des
financiers grecs Basil Zaharoff et Bena-
UNE ADMIRABLE JEUNESSE
25.000 gymnastes à l'Arc de Triomphe
Le Soldat inconnu, qui a vu tant d'émou-
vants défilés, aura vu hier matin, à l'aube
d'une magnifique jourttéé ensoleillée, le plus
émouvant et je. plus merveilleux des défi-
les célùi de jeunes gens venus de tous les
points de France et de nombreux pays d'Eu-:
rope; c'étaient tes gymnastes des Patro-
nages ae France et de la plupart des pays
alliés qui venaient rendre un hommage so-
lennel à celui qui symbolise'la gloire et le
sacrifice.
Nos lecteurs trouveront dans notre cin-
quième page un compte rendu détaillé de
ceEte cérémonie, qui lut admirable d'ordre
et de recueillement.
LA PLAISANTERIE CONTINUE
Les Nlemande ont saisi hier le 10° appareil
de la Compagnie franco-roumaine
Avant-hier, un avion de la Compagnie
franco-roumaine, faisant le trafic Stras-'
bourg-Prague à travers l'Allemagne du
Sud, était saisi par les Allemands.
Hier, le pilote Martin, ayant deux passa-
gers à bord de son avion, fut obligé d'atter-
rir à Fùrth par suite de mauvais temps.
Ainsi que .d'habitude, l'avion a été saisi
par les autorités allemandes.
Comme le nombre des appareils retenus
en Allemagne était vendredi de huit, il est
passé samedi à neuf pour être hier de dix.
La plaisanterie continue mais on ne sait
pas si elle vient de l'Allemagne qui s'arroge
-le droit de mettre l'embargo sur des machi-
nes qui, juridiquement, ont le droit de pas-
ser au-dessus du territoire allemand, ou de
la France qui laisse faire.
Tônneaux Tonneaux
Le challenge des «rouleurs de futailles»
s'est disputé hier boulevard de la Gare
Savoir « rouler » un tonneau n'est point
une des moindres aptitudes qu'exigeait ja-
dis, et qu'exige encore de ses membres, la
corporation des tonnelier*. La chambre syn-
dicale du commerce des futailles en gros
et détail de Paris et de la Seine, sous l'activé
impulsion de son président, M. Lefèvre, a
organisé, hier, boulevard de la Garé, un de
ces concours traditionnels qu'elle offrait,
avant la guerre, tous les ans, à la sympathi-
que curiosité des Parisiens. Beaucoup des
champions de cette époque ont disparu dans
la grande tourmente. Habiles, fervents, mais
clairsemés sont ceux qui restent.
Diriger, à petits coups savants de la pau-
me, sur un parcours de deux kilomètres
aller et retour au milieu .d'une foule en-
thousiaste, et parfois gênante, une barrique
de 80 livres, n'est pas un jeu d'enfant 1 La
dtriger tl'une main est encore plus difficile.
En conduire deux à la fois est un tour de
force dont, seuls, quelques « as Il du métier
sont capables. C'est Julien Piérret, un solide
et brun CI quadragénaire n, détenteur de la
palme, du tour de Paris en 1913, qui
gagna la triple épreuve et reçut, des mains
du président, en même temps qu'une frater-
nelle accolade, la triple écharpe, verte, rou-
ge et azur, qui le consacre. champion des
« rouleurs de tonneaux Il pour l'an 1923-
PROPOS D'UN PARISIEN
Cuno l'imprimeur
II est incroyable qu'au milieu des diffi-
cultés du monde, cette plaisanterie puisse
durer. Mais elle dure i Les puissants spé-
culateurs anglais qui prétendent 'régenter
l'univers ne comprennent pas encore tous
qu'ils ont été les dindons de la farce alle-
mande. C'est à se demander s'il n'y a pas
quelque chose de plus grave pour nous que
leur mauvaise volonté à notro égard leur
inintelligence l
Hier, oi1 pouvait lire que, calculé d'après
les cours de Londres, le million de marks
était tombé à 40 francs 1 Quelle aubaine, à
Berlin, pour Cuno l'imprimeur Il s'est na-
turellement aussitôt mis à imprimer. Il lui
suffit de faire passer sous ses presses deux
billets de 500.000 marks valant, papier et
tirage, 20 centimes, pour obtenir 40 francs.
Quel métier 1 Que ne puis-je l'exercer 1
Le gouvernement allemand a renoncé à
tirer des billets de 500 marks. La fabrica-
tion de chacun d'eux lui revenait à' 600
marks. Il perdait. Mais, comme je l'ai sou-
vent expliqué, s'il ajoute sur les rectangles
de papier préparés pour 500 marks trois
zéros, aussitôt la mauvaise affaire devient
bonne et il obtient des banquiers interna-
tionaux 20 francs de ce même papier dont,
avec trois zéros en moins, ils n'eussent pas
donné deux centimes. Répétons-le ce sont
ces zéros vendus, depuis la paix, & Lon-
dres, contre de l'or, qui ont permis au gou-
vernement de Berlin de gaver ses grands
industriels, aujourd'hui les plus riches du
monde.
Quoique M. Hugo Stinnes s'efforce de le
faire durer, le commerce devient de plus
en plus difficile. Il y a tout de même, en
Angleterre, des hommes d'affaires qui se
demandent s'ils n'ont pas été floués en s'as-
sociant ainsi avec Berlin. C'est pourquoi
ils sont et fort en colère contre. Paris 1
Louis Forest.
Une turquoise
dans un loup de rrfer
1L VA DES POISSONS
AMATEURS DE BIJOUX
[DE ROTAE CORRESPONDANT PARTICULIER]
Marseille, 22 juillet. Par téléphone.
Un poissonnier de SaLnt-Nazaire découvrait,
l'autre jour,- dans le ventre d'un chiefi de
mer, une superbe émeraude. Aujourd'hui,
c'est un pécheur marseillais, Ni. 3ean-Dap-
tistfi Raineri, demeurant rue de. la Dorade,
qui, nettoyant un loup de.mer de trois ki-
los qu'il venait de pêcher, a trouvé dans
son estomac une turquoise 'orientale, d'une
rare beauté, sans aucun défaut, et dont le
poids atteint a9 grammes.
M. Raineri nous a montré -la pierre pré-
cieuse dont nous avons pu admirer, en ef-
fet, la grosseur et les vraies qualités.
Pêcheurs et ménagères, examinez de très
prés l'intérieur des poissons. Qui sait ce
que vous pouvez y découvrir encorè 1
La science, de son côté, vient .de faire
connaître que l'on retire d'un poisson, très
commun en 'Méaiteminée,- le chat de mer.
généralement peu estimé des gourmets, un
produit employé pour lia guérison du- dia-
bète. Vinsvlwe.
Pierres précieuses, remèdes contre les
maladies, chair exquise et nourrissante,
ah les braves poissons
LE DIVORCE EN CHINE
La Chine vient d'être gratifiée dune nou-
velle loi sur le divorce. L'ancienne, connue
sous le nom, de Yï-Li, est devenue démodée^
même pour les Chinois les plus r(fractaires
au progrès. Songez donc, elle donnait com-
me raisons suffisantes.pour la dissolution d'un
mariage: le bavardage jde la femme, sa ja-
lousie, -sa stérilité, le manque de respect à
la belle-mère. Elle ordonnait d'administrer
quatre-vingt coups de bambou à l'homme qui
répudie sans raison sa femme, ou aux deux
époux qui, malgré le divorce prononcé, con-
tinuaient à vivre ensemble.
Toutes 'ces dispositions ne figurent plus
dans le nouveau code; mais celui-ci contient
deux articles qui, par leur originalité, méri-
tent une mention spéciale. L'un dit que, pour
éviter la dissolution à la légère d'une union,
il faut pour divorcer le consentement des
père et' mère des époux. L'autre considère
comme un cas de divorce, les mauvais trai-
tements infligés au beau-père et à la Eelle-
mère, ce qw semble indiquer qu'en Chine
les belles-mères et les belles-filles ne s'accom-
modent pas mieux entre elles qu'en Europe.
Les grandes chaleurs restent stationnaires
dans le snd de la France
La belle joqrn6e de dimanche n'a pas été
aussi chaude qu'il avait été prévu Paris,
où le maximum était de 26 à 27°. En revan-
elle,, il a fait plus chaud en Normanaie où
les 28° étaient notés à 13 heures,' comme en
A"laace et même 29° en Lorraine. Arcachon
inscrivait 30°, Bordeaux 31 ét dans le Si-E.
les 30° à 34° s'inscrivaient partout, même
85* *à Marseille.
Ce régime, assez chaud au N. France,
très chaud dans le,Sud, va persister, sans
grand changement. La situation barométri-
que se gâte, elle, au nord de l'Europe. et va
même menacer les abords du pas de Calais.
Partout ailleurs, en France, le temps reste
au beau.
Le champion de boxe Eugène Criqui
est prêt à rencontrer son adversaire
Johnny Dundee
New-York, 22 juillet. Eugène Criqui
a terminé son entraînement pour son match
contre Johnny Dundee, pour le champion-
nat du monde poids plumes, ayant lieu
jeudi prochain aux'Polo Grounds de New-
York.
Il paralt dans une forme splendide et il
a pleine confiance en lui. Il pèse 56 kilos.
Il rend la jeunesse aux femmes
et la santé aux vieillards
LONDRES, 22 juillet. Dans une inter-
view qu'il a accordée au Sunday Express,
le docteur Voronoff, qui a exposé, lundi der.
nier, au congrès international de chirurgie,
la célèbre méthode de greffe, au moyen de
laquelle il pense rendre la jeunesse et la
santé aux vieillards maladifs, a fait une
déclaration qui remplira de joie et d'espoir
toutes les dames d'un certain Age,. qui ne
veulent cependant pas renoncer à plaire.
En novembre prochain, a dit le doc-
teur Voronoff, je serai en mesure de pré-
sente? aux femmes du monde entier un sys-
tème qui leur permettra de redevenir jeu-
nes. Elles seroif alors sur un pied d'égalité
avec les hommes, que je puis actuellement
rajeunir de trente ans. (Matin-}
LONDRES-PRAGUE
en aéroplane
[DE. NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER]
Londres, 22 juillet. On mande de.Carls-
bad qu'un service direct d'avions port sera bientôt inauguré entre Londres et
Prague.
Eger (ville située sur la frontière de
Tchéco-Slovaquie, à 45 kilomètres de'Carls-
bad et à 30 de Marienbad) a été choisie
comme base aérienne internationale.
Quand les chats seront partis.
Les souris turques préparent des listes
de proscription
LoNDRts, 22 juillet! Un télégramme de
Constantinople, reçu ici ce soir, dit que la
nouvelle suivante est confirmée de source
autarisée
."«̃ Les autorités turques préparent une
tiste des noms de citoyens alliés qui, en'
raison de leur opinion, considérée comme
turcophobe, seront expulsés dé la capitale
ottomane dès l'évacuation des troupes de
l'Entente. Il {Matin-}
Les professeurs du collège de Beaune
refusent d'assister à la distribution des prix
Beaore, juillet. Télégr. Matin. Une
singulière abstention a marqué la distribu-
tion des prix aux élèves du collège Monge. à
Beaune, La cérémonie, Qui avait lieu au
théâtre était présidée par M. Dubois, maire
de Beaune, ancien principal dudit collège
toutes les autorités civiles et militaires étaient
présentes et l'assistance était nombreuse.
seuls, les professeurs boudèrent à ta cérémo-
nie. Talts, en robe, ils restèrent dans les cou-
lisses avec le pompier de service, sans vou-
loir aller s'asseoir aux places qui leur étaient
Il va sans dire que cet incident. Qui parait
avoir été une protestation muette, est très
commenté dans la bonne ville de Beaune.
De la foule, des cris, des clameurs, de l'enthousiasme:
c'est Henri Pélissier qui gagne le Tour ^de France cycliste
La dernière étape, du Tour de France
aura pris cette année l'ampleur, les gestes
et la voix d'une véritable fête nationale du
Ceux qui avaient suivi pas à pas
l'immense itinéraire n'avaient pas- assista
sans, une réelle stupeur à la, traversée de
Lille souè l'orage d'enthousiasme qui bou-
leversait cetta; grande cité ordinairement si
maîtresse d'elle-même ils avaient souri
d'aise en voyait à Dunkerque la cours
accueillie et fêtée par un maire éininent et
saluée, quand elle reprit son chemin, par
toute une ville en joie, musique, danses et
illuminations. Mais personne ne s'attendait
à ce que fut la rentrée à Paris. é
1.'étape avait débuté mollement et. con-
tinua de même la cohue qui se pressait au
contrôle de Calais 'Vive Goethals quêtes'
chapeau tendu 'pour Goethàls tenir la
bicyclette de Goëtbals et chausser ses cale-
pieds à Goethats rencombiîement des
jolies rues de Montreuil après le salut
parfumé des pins de Paris-Plage, l'énerve-
ment dialenreux d'Abbeville et de BeauvAis
étnienl, assurément pour quelque chose dans
les cinq ou six quartes d'heure de retard
que remorquait l'illustre phalange.
Mais surtout, c'est une tradition cette
journée, facile à la fois et dernière, ne peut
plus rien contre un classement général où
le premier marche en quelque sorte à vingt-
cinq mipûtes en avant des autres et ne cou.
rant plus d'autre danger que celui de crever
C'est pourquoi nous vîmes des cinquante
-.kilomètres à la file pédalés poings sur les
'hanches, l'Italien Ruffoni, roulent dès et-
arettès le coquet Tiberghien, qui arborait
depuis ce matm une casquette à damiers
noirs et blancs sur une nuque tondue de
frais, envoyer des pruneaux à trois mètres
en l'air et fort adroitement les happer,
Francis Pélissier enfin, armé d'une ba-
guette. décoiffer prestement les suiveurs en-
têtés que rien ne décourage.
La course commença quand on sentit que
la tour Eiffel: allait poindre sur l'horizon.
La falaise crayeuse de Maule, que couron-
nait une multitude, fut escaladée grand
train Poissy n'était pas loin le Tour de
France s'y enfourna d'un bloc, avec le sif-
flement des freins serrés et la bouffée de
caoutchouc brûlé qui parfume le paysage
en pareil cas. La Seine, enfin la Seine
Les frères Péussieh; (Henri en tête) en haut. de ta côte de Poix.
En dessous à gauche Goethàls à V arrivée dans Vovale Bottecchia vient
de descendre de machine à droite -Henri Pélissier se charge de vivres au
contrôle d'Abbeville. mot. Mattn.
pas la Loire, ni le Rhône, ni la Meuse, la
chère et unique Seine 1 Et déjà voici trop
de monde dans-la forêt de Saint-Germain;
faufilade, embardées, cris d'angoisse, de co-
lère et d'enthousiasme que sera-ce à Ver-
sailles ?
C'est inouï et positivement indescripti-
ble. La descente de Picardie, que quelques
coureurs n'abordent pas sans avoir retour
né leur roue le petit Müller' a mis ses
six mètres soixante est noire de mondr.
/iRsourdissante d'une ovation qui va d'un
seul tenant se continuer jusqu'à Saint-Ger-
main.
Les coursiers » en seront peut-être émus
de reconnaissance quand ils y repenseront.
(Voir la suite en 3e page)
Trois grandes manifestations
A Villers-Cotterêts
M. POINCARÉ
adresse ane cinglante réponse
en donnant leur inquiétudes des ob-
jets plus prochains. Que ne ,aoht-iIs
i' entrés aoee nous dans la Ràhr ? Ils com-
Prendraient, mieux quels sont les vrais
1 deniers de demain.
Est-il donc si difficile âe fournir aux
> gouvernements alliés les éléments d'une
instructive. comparaison et les motifs
} d'une décision équitabie Ne suffit-il
pas, pour les renseigner exactement,
'[d'une visite Jans. ̃ V Aisne; suivie d'un
voyage dans la Ruhr ? Lorsqu'ils au-
ront vu;, i1s seront édifiés.
Souhaitons, messieurs, qu'aucun de
nos amis ne se refuse à cette courte en-
< quête, qui n'exige ni études litmcières
ni èxpertises internationales, et qui est
i] à la portée de tous les hommes de bon
sens.
RAYMOND Poincaré.
[DE NOTRE ENVOinÊ SPÉOAL]
ViLLERS-CoTTERÊTS, 22 juillet. M. Ray-
mqnd, Poincaré, président du conseil, assisté
du maréchal Foch et du général Mangin, a
présidé cet après-midi l'inauguration du mo-
nument aux enfants de Villers-Cotterêts
morts pour ta France, et la cérémonie de
commémoration de l'offensive du 18 juillet
1918.
Après l'appel des morts, l'exécution dé
l'hymne de Victor Hugo par les enfants des
écoles, les discours du maire, M. Mouflier,
et de M. Salanson, conseiller municipal,
M. Poincaré prit la parole.
L'inauguration coïncide avec l'anniver-
saire de la grande offensive de 1918 par la-,
quelle fut brisé l'ultime effort de l'enva-
hisseur. Après un hommage ému aux morts
de la cité, M. Poincaré va rappeler les jour-
nées frémissantes où l'ennemi commença
de céder du terrain, pressé, étreint à la
gorge par les soldats de Mangin.
Mais au fur et mesure qu'il reculait, de
quelles scènes de destruction nos soldats
qui le pressaient n'étaient-ils pas les té-
moins ? Les champs étaient boaleversés,
les vergers dévastés, les habitations en rui-
nes, et ce n'était point seulement la bataille
qui avait causé ces dommages formidables.
Un monstrueux programme de destruc-
tion systématique a été mis en oeuvre avec
une férocité sans précédent.
Et pourtant les populations ainsi éprou-
vées se sont remises au travail. Avec un
cœur admirable, elles ont rendu à leur
pavs un recommencement dé vie et de pros-
périté. elles ont même aidé.l'Etat dans 1 œu-
vre gigantesque dont il était obligé d'avan-
cer-les frais.
Que veut dire M. Lloyd George ?
--Et..constate M. Poincaré, c'est le mo-
ment que choisit un énainent homme d'Etat,
ancien premier ministre d'une nation alliée,
rlr établir entre l'Allemagne et la France
ta plus inique des contusions et pour
rer « amusant » que nous puissions, tout i
la fois, restaurer cnmme nous le faisons nos
régions dévastées et nous plaindre des dé-
penses somptuaires effectuées chaque jour
par le gouvernement de BerKn.
Que veut donc dire 'M. Lloyd George ?
Lorsque l'Allemagne reconstitue sa flotte
de commerce, développe son réseau ferré,
creuse de nouveaux canaux, sont-ce des
dommages qu'ella répare ? Ou ne sont-ce
pas des améliorations qu'elle entreprend ?
Ces améliorations, les paye-t-elle à l'aide
de ressources disponibles ou ne les réalise-
t-elle pas au détriment de notre créance ?
Tout cela peut être amusant pour M. Lloyd
George pour la France, c'est attristant et
même intolérable.
Quant à nous bl4mer de n'avoir pas tou-
Au bois Belleau
FOCH
célèbre les morts américains
il,promoteurs de la viètoire"
Vous êtes venus jeter ici, dans ce petit
bois, la deuxième culée du pont, dont la
première pile avait été posée, jadis, de
l'autre côté de l'Atlantique, par La
Fayette. Morts glorieux, si, aujourd'hui;
en ces lieux, l' Amérique ̃ vous prend,'
la France vous garde.
Ferdinand Foch.
Nous,- les Américains dont les fils
dorment, ici, nous, les Américains qui
allons laissé ici nos camarades, nous
Prêtons serment que la cause bout la,
quelle ils sont morts ne sera pas aban*'1,
donnée. Nos coeurs sont toujours 'avec
leurs corps ici, en France, et quels aue
.soient les bruits qui circulent, nos cours
et notre vraie f oi resteront fidèles la
grande çause.
sénateur de, Pensylvanie.
A Saint Maixeiit
M. MAGINOT
dos forces nationales
Nous réclamons le droit de rester na-\
tionaux en même temps que républicain*. ]'~
Il' y a des gens auxquels la guerre
n'a rien appris et qui, par conséquent,
n'en ont rien retenu. Pour eux, tout ce
qui rappelle' la grande épreuve est pé-
rimé. Ils ont déjà oublié' le magnifique
i\ élan de la France en péril et la force
invincible que nom avons su retirer de
noire solidarité nationale. Revenus aax
errements ils ne 's'inté'
ressent .qu'à leurs rivalités médiocres,
aux divergences de leurs petites, cha-
pelles et le goût des luttes intestines
leur fait perdre de vue le grand drame
où se joue l'avenir de ce pays.
André Maginot.
jours 'rigoureusement reconstitué nos établis-
sements industriels sur le modèle ancien,
n'est:ce pas aussi injuste aue de vouloir ajou-
ter d notre ruine l'interdiction. de tout vro-
ares ? •
Aussi bien l'Allemagne, ne cherchahVelle
qu'à- nous infliger une telle paralysie quand
elle dressait son plan de destruction systé-
matique
̃̃ Elle énumérait les matières premières et
les objets fabriqués qu'elle avait enlevés dans
envahis cuir. bois, caout-
choucs, produits chimiques, minerais de fer,
métaux bruts. coquilles de hauts fourneaux,
rouleaux et coussmets de laminoirs, machines
et pièces de machines en cutvre, en bronze ou
en laiton, et elle ajoutait joyeusement Ces
dommages de guerre auront une répercussion
durable; ils n'atteignent pas seulement le cré-
dit des, entreprises ils mettent en question,
pour l'avenir, la vie même de ces entreprises
La main-d'oeuvre sera. du reste, contrainte
d'émigrer jusqu'à la reconstitution et, 5*ans
certaines localités, les émigrants se compte-
ront par milliers.
Et rappelez-vous encore ces autres aveux
c Tous les hauts fourneaux, toutes leg acié-
ries. tous les laminoirs sont rejetés en arrière
de plusieurs années. Les dommages de
RUerre. subis par l'industrie du fer ont atteint
trop profondément l'économie nationale fran-
çaise pour que les conséquences s'en puissent
facilement effacer ». (Et notez que ceci était
écrit en 1916. a un moment où la destruction
n'était encore que partielle). Les dommages
de guerre qu'ont subisses filatures de laine
peignée et de laine cardée sont très impor-
tants. L'Allemagne sera en situation de re-
prendre sa pleine capacité de .production pour
les filés de laine au moins un ou deux ans
plus tût que la France Et ici, la brochure
allemande note tristement Par malheur.
tl-est à craindre que l'Angleterre ne se fasse
la part du lion t. Pour l'industrie sucrier e,
qui intéresse lit vivement cette contrée, tes
constatations des experts de l'état-major enne-
mi sont encore plus « On
devra, est-il écrit, renoncer à reconstruire
toute une série de fabriaues. Celles-là même
qui ont subsisté tant bien que mal subiront
longtemps encore le contre-coup de la guerre.
La culture du sol a tellement reculé par le
fait des hostilités' qu'il faudra des années
avant que la production de la betterave re-
prenne son extension primitive ».
Et ainsi de suite, pour les industries du
cuir, de l'alcool, du bois, de la savonnerie,
du verre, du papier, pour les mines de
houille, de fer, de phosphate. Pans tous les
ordres d'idées, les Allemands supputent, non
seulement la valeur du dommage qu'ils nous
ont causé, mais le temps qu'il nous faudra
pour redevenir, en face d'eux,' des concur-
rents qui ne soient pas trop méprisables.
M. Lloyd George lui-même a eu entre les
nains ces publications cyniques, au cours
le l'année 1919, lorsqu a été élaboré le
,raité de paix. Est.i1 possible d'avoir lu cet
¡»ages infâmes et de les oublier ?
Quelle Que soit la vitalité de la Franc*,
.ATEMPÉRAIURE "HI
Elle reste stationnaire Venu d'0. talttlw. =
Rosée. Beau-nuageux, assaz chaud. Paris
ras, nuit +140, Jour +27».
La dépresston du N. s'est malnfentie et va
persister, en baisse faible s –5 -^emm /«. =
lande-mer du Nord; Baisse faible presgue
générale. Maximum 772 0. France.
PRONOSTICS D'AVIATION. Parts, O., 1 =
d 4 m.; rosée; beau-nuaqeux; Donne vtsibi-
tité. Lonflres-midt O., 5 d 7 m.; nuageux,
gouttes. Parls-Strasbourg-Ruhr N.-O.- • =
S.-O., 1 à 6 m.; beau-nuageux.
f^jfytmnâi 23 Jufflei 1923
C'est qu'on ne barre pas les ponts sous
prétexte d'expositions
Qu'on ne sabote pas les plus belles pro-
=E menades pour y construire de nouveaux
== palais;
Qu'on n'encombre pas les Jardins pu-
== 6 lies de vilaines statues.
M. STANLEY BALDWiN
aime et n'aime pas.
Un ami intime de M. le Premier bri-
tannique me dit
Vous ne connaissez pas Bàldwin.
'Ait-, reste, personne ne connaît Bald-
wiri. C'est une figure à part et qui mé.
rite d'être burinée.
Il Il n'aime pas la politique. Il la con-
sidère du méme ceil dont un automobi-
liste considère les tournants de sa rou-
te. « Elle ne permet pas de voir devant
soi n, a-t-il déclaré un jour publique-
ment. Et, dans l'intimité, il ajoute que
les politiciens « se brisent le cou et bri-
sent le cou à leur pays n.
Il n'aime pas les théories, ni les
Idées philosophiques, ni le doute. Les
hésitations d'un Arthur Balfour lui pa-
raissent une chose inconcevable, et la
versatilité d'un Robert Cecil lui parait
une chose funeste. Cependant, il les pri-
se tous deux à une assez haute valeur,
car ils ont une culture classique et qua
la culture classique qu'i1 a puisée au
'Prinity Collège de Cambridge lui sem-
ble être le bien suprême.
) » Il n'aime pas parler. On raconte
couramment que M. Norman Montagu
est le dépositaire de ses plus secrètes
pensées. C'est son Pylade. Or, quand ils
sont ensemble et ils sont souvent en-
semble ils n'échangent pas vingt
phrases en un quart d'heure. Mais ils
se comprennent i demi-mot. Us se corn,
prennent en se regardant. Deux ou trois
chiffres sont pour eux la clef d'une lon-
gue médilation.
Il aime les livres. Sa bibliothèque
est son séjour préféré. Quand il a une
heure de repos, il y court, comme M.
Lloyd George courait au golf ou au pré-
che. dl y passerait volontiers tous ses
ioeeUena. Le seul exercice physique
qu'il goûte est une promenade solitaire
dans son parc avec ses chiens.
» Il aime les vieux tableaux et les
vieux meubles. Il en a une remarquable
collection dans sa maison d'Eaton squa-
re mais peu 1 ont vue, car il ne goûte
guère les réceptions et le 'faste. Mrs
Baldwin les goûte encore moins que
lui. On cite, d'elle ce trait Ayant à cé-
lébrer récemment ses noces d'argent,
son mari s'enquit du cadeau qui lui se-
rait agréable. « J'aimerais, répondit Mrs
Baldwin, avoir un chèque de i.000 livres
sterling, afin de fonder un lit à l'infir-
merie de Worcester Il. El!e eut immé-.
diatement son chèque. Et l'infirmerie
eut son lit. »
xXx
Ainsi me parla un intime ami de M.
le Premier britannique. Et sans doute
sa -peinture nous aidera-t-elle à com.
prendre son modèle.
Si M. Baldwin aime les vieux meu-
bles et-les vieux tableaux, on comprend
qu'il ait aimé avoir près de lui le mar-
quis Curzon de Keddleston. Et s'il n'ai-
me pas les politiciens, on comprend son
aversion innée qui est d'ailleurs son
plus grand honneur pour David Lloyd
George.
Afin d'obtenir vingt-cinq ,voix, di-
sait Philip Gibbs qui le connaissait bien,
Lloyd George déshonorerait non seule-
ment son père, mais jusqu'à sa g-rand'-
mère.
Si M. Baldwin aime les classiques,
qu'il se penche sur eux. Qu'il relise la
définition de l'amitié par Ciceron Il Un
accord des choses divines et humaines
ce qui signifie que quand, ici-bas, il
n'y a pas d'accord, il n'y a pas d'ami-
tié. Et qu'il relise les maximes de Fré-
déric Il, qui sent tes maximes mêmes
de l'Allemagne « S'il y a à gagner à
être honnête homme, nous le serons.
Et, s'il faut duper soyons, fourbes.
Ou qu'il médite cette pensée du profes-
seur boche Lasson Ce n'est pas une
question de droit, c'est une question
d'intérêt dlobserver les traités, v
Si M- Baldwin aime les chiffres, qu'il
scrute ceux des dépenses allemandes
il verra que la municipalité de Berlin a
voté à elle seule, dernièrement, un cré-
dit de 214 milliards DE MARKS pour les
chômeurs de la capitale et que les sub-
ventions du Reich au Kohlensyndikat se
sont élevées ces six derniers mois aplu3
DE i.300 milliards DE MARKS. Voilà qui
réduit joliment plus la capacité de payer
de l'Allemagne que toutes les occupa-
tions visibles ou invisibles de la Ruhr 1
Et, finalement, si M. Baldwin aime
peu les discours, qu'il se contente, en
réponse aux objurgations et aux lamen-
tations germaniques, de dire un mot,
un seul mot, un petit mot qui n'a que
trois lettres, car les onomatopées histo-
riques se sont encore rétrécies depuis
Waterloo
Pay Payez
Stéphane Lauzanne
Un coup d'État
se préparerait en Grèce
SIR J8ASIL ZAHAROFF
L'APPUIERAIT DE SES DENIERS
[DE ntroe correspovdant particulier]
Belgrade, 22 juillet. D'aptes des télé-
grammes de Salonîque aux journaux de
Belgrade, notamment à la Tribunà et au
Preporo,d,. la, Grèce serait 1»- théâtre d'une
grande agitation républicaine: La monar-
chie aérait en danger et quelques régiments
fidèles au roi seraient concentrés à Athè-
nes, prêts à empêcher par la force un coup
d'Etat.
Le centre de l'agitation républicaine est
Salonique. En tête du mouvement se trou-
vent M. Venizelos et l'ancien commandant
des forces grecques de Thrace, te général
Pangalos, ainsi que l'amiral Hadjikiriakis.
A Sâlonique et en Thrace Occidentale on
craint un conflit armé entre les régiments
partisans de la République et ceux qui res-
tent fidèles au roi.
Le mouvement républicain a l'appui des
financiers grecs Basil Zaharoff et Bena-
UNE ADMIRABLE JEUNESSE
25.000 gymnastes à l'Arc de Triomphe
Le Soldat inconnu, qui a vu tant d'émou-
vants défilés, aura vu hier matin, à l'aube
d'une magnifique jourttéé ensoleillée, le plus
émouvant et je. plus merveilleux des défi-
les célùi de jeunes gens venus de tous les
points de France et de nombreux pays d'Eu-:
rope; c'étaient tes gymnastes des Patro-
nages ae France et de la plupart des pays
alliés qui venaient rendre un hommage so-
lennel à celui qui symbolise'la gloire et le
sacrifice.
Nos lecteurs trouveront dans notre cin-
quième page un compte rendu détaillé de
ceEte cérémonie, qui lut admirable d'ordre
et de recueillement.
LA PLAISANTERIE CONTINUE
Les Nlemande ont saisi hier le 10° appareil
de la Compagnie franco-roumaine
Avant-hier, un avion de la Compagnie
franco-roumaine, faisant le trafic Stras-'
bourg-Prague à travers l'Allemagne du
Sud, était saisi par les Allemands.
Hier, le pilote Martin, ayant deux passa-
gers à bord de son avion, fut obligé d'atter-
rir à Fùrth par suite de mauvais temps.
Ainsi que .d'habitude, l'avion a été saisi
par les autorités allemandes.
Comme le nombre des appareils retenus
en Allemagne était vendredi de huit, il est
passé samedi à neuf pour être hier de dix.
La plaisanterie continue mais on ne sait
pas si elle vient de l'Allemagne qui s'arroge
-le droit de mettre l'embargo sur des machi-
nes qui, juridiquement, ont le droit de pas-
ser au-dessus du territoire allemand, ou de
la France qui laisse faire.
Tônneaux Tonneaux
Le challenge des «rouleurs de futailles»
s'est disputé hier boulevard de la Gare
Savoir « rouler » un tonneau n'est point
une des moindres aptitudes qu'exigeait ja-
dis, et qu'exige encore de ses membres, la
corporation des tonnelier*. La chambre syn-
dicale du commerce des futailles en gros
et détail de Paris et de la Seine, sous l'activé
impulsion de son président, M. Lefèvre, a
organisé, hier, boulevard de la Garé, un de
ces concours traditionnels qu'elle offrait,
avant la guerre, tous les ans, à la sympathi-
que curiosité des Parisiens. Beaucoup des
champions de cette époque ont disparu dans
la grande tourmente. Habiles, fervents, mais
clairsemés sont ceux qui restent.
Diriger, à petits coups savants de la pau-
me, sur un parcours de deux kilomètres
aller et retour au milieu .d'une foule en-
thousiaste, et parfois gênante, une barrique
de 80 livres, n'est pas un jeu d'enfant 1 La
dtriger tl'une main est encore plus difficile.
En conduire deux à la fois est un tour de
force dont, seuls, quelques « as Il du métier
sont capables. C'est Julien Piérret, un solide
et brun CI quadragénaire n, détenteur de la
palme, du tour de Paris en 1913, qui
gagna la triple épreuve et reçut, des mains
du président, en même temps qu'une frater-
nelle accolade, la triple écharpe, verte, rou-
ge et azur, qui le consacre. champion des
« rouleurs de tonneaux Il pour l'an 1923-
PROPOS D'UN PARISIEN
Cuno l'imprimeur
II est incroyable qu'au milieu des diffi-
cultés du monde, cette plaisanterie puisse
durer. Mais elle dure i Les puissants spé-
culateurs anglais qui prétendent 'régenter
l'univers ne comprennent pas encore tous
qu'ils ont été les dindons de la farce alle-
mande. C'est à se demander s'il n'y a pas
quelque chose de plus grave pour nous que
leur mauvaise volonté à notro égard leur
inintelligence l
Hier, oi1 pouvait lire que, calculé d'après
les cours de Londres, le million de marks
était tombé à 40 francs 1 Quelle aubaine, à
Berlin, pour Cuno l'imprimeur Il s'est na-
turellement aussitôt mis à imprimer. Il lui
suffit de faire passer sous ses presses deux
billets de 500.000 marks valant, papier et
tirage, 20 centimes, pour obtenir 40 francs.
Quel métier 1 Que ne puis-je l'exercer 1
Le gouvernement allemand a renoncé à
tirer des billets de 500 marks. La fabrica-
tion de chacun d'eux lui revenait à' 600
marks. Il perdait. Mais, comme je l'ai sou-
vent expliqué, s'il ajoute sur les rectangles
de papier préparés pour 500 marks trois
zéros, aussitôt la mauvaise affaire devient
bonne et il obtient des banquiers interna-
tionaux 20 francs de ce même papier dont,
avec trois zéros en moins, ils n'eussent pas
donné deux centimes. Répétons-le ce sont
ces zéros vendus, depuis la paix, & Lon-
dres, contre de l'or, qui ont permis au gou-
vernement de Berlin de gaver ses grands
industriels, aujourd'hui les plus riches du
monde.
Quoique M. Hugo Stinnes s'efforce de le
faire durer, le commerce devient de plus
en plus difficile. Il y a tout de même, en
Angleterre, des hommes d'affaires qui se
demandent s'ils n'ont pas été floués en s'as-
sociant ainsi avec Berlin. C'est pourquoi
ils sont et fort en colère contre. Paris 1
Louis Forest.
Une turquoise
dans un loup de rrfer
1L VA DES POISSONS
AMATEURS DE BIJOUX
[DE ROTAE CORRESPONDANT PARTICULIER]
Marseille, 22 juillet. Par téléphone.
Un poissonnier de SaLnt-Nazaire découvrait,
l'autre jour,- dans le ventre d'un chiefi de
mer, une superbe émeraude. Aujourd'hui,
c'est un pécheur marseillais, Ni. 3ean-Dap-
tistfi Raineri, demeurant rue de. la Dorade,
qui, nettoyant un loup de.mer de trois ki-
los qu'il venait de pêcher, a trouvé dans
son estomac une turquoise 'orientale, d'une
rare beauté, sans aucun défaut, et dont le
poids atteint a9 grammes.
M. Raineri nous a montré -la pierre pré-
cieuse dont nous avons pu admirer, en ef-
fet, la grosseur et les vraies qualités.
Pêcheurs et ménagères, examinez de très
prés l'intérieur des poissons. Qui sait ce
que vous pouvez y découvrir encorè 1
La science, de son côté, vient .de faire
connaître que l'on retire d'un poisson, très
commun en 'Méaiteminée,- le chat de mer.
généralement peu estimé des gourmets, un
produit employé pour lia guérison du- dia-
bète. Vinsvlwe.
Pierres précieuses, remèdes contre les
maladies, chair exquise et nourrissante,
ah les braves poissons
LE DIVORCE EN CHINE
La Chine vient d'être gratifiée dune nou-
velle loi sur le divorce. L'ancienne, connue
sous le nom, de Yï-Li, est devenue démodée^
même pour les Chinois les plus r(fractaires
au progrès. Songez donc, elle donnait com-
me raisons suffisantes.pour la dissolution d'un
mariage: le bavardage jde la femme, sa ja-
lousie, -sa stérilité, le manque de respect à
la belle-mère. Elle ordonnait d'administrer
quatre-vingt coups de bambou à l'homme qui
répudie sans raison sa femme, ou aux deux
époux qui, malgré le divorce prononcé, con-
tinuaient à vivre ensemble.
Toutes 'ces dispositions ne figurent plus
dans le nouveau code; mais celui-ci contient
deux articles qui, par leur originalité, méri-
tent une mention spéciale. L'un dit que, pour
éviter la dissolution à la légère d'une union,
il faut pour divorcer le consentement des
père et' mère des époux. L'autre considère
comme un cas de divorce, les mauvais trai-
tements infligés au beau-père et à la Eelle-
mère, ce qw semble indiquer qu'en Chine
les belles-mères et les belles-filles ne s'accom-
modent pas mieux entre elles qu'en Europe.
Les grandes chaleurs restent stationnaires
dans le snd de la France
La belle joqrn6e de dimanche n'a pas été
aussi chaude qu'il avait été prévu Paris,
où le maximum était de 26 à 27°. En revan-
elle,, il a fait plus chaud en Normanaie où
les 28° étaient notés à 13 heures,' comme en
A"laace et même 29° en Lorraine. Arcachon
inscrivait 30°, Bordeaux 31 ét dans le Si-E.
les 30° à 34° s'inscrivaient partout, même
85* *à Marseille.
Ce régime, assez chaud au N. France,
très chaud dans le,Sud, va persister, sans
grand changement. La situation barométri-
que se gâte, elle, au nord de l'Europe. et va
même menacer les abords du pas de Calais.
Partout ailleurs, en France, le temps reste
au beau.
Le champion de boxe Eugène Criqui
est prêt à rencontrer son adversaire
Johnny Dundee
New-York, 22 juillet. Eugène Criqui
a terminé son entraînement pour son match
contre Johnny Dundee, pour le champion-
nat du monde poids plumes, ayant lieu
jeudi prochain aux'Polo Grounds de New-
York.
Il paralt dans une forme splendide et il
a pleine confiance en lui. Il pèse 56 kilos.
Il rend la jeunesse aux femmes
et la santé aux vieillards
LONDRES, 22 juillet. Dans une inter-
view qu'il a accordée au Sunday Express,
le docteur Voronoff, qui a exposé, lundi der.
nier, au congrès international de chirurgie,
la célèbre méthode de greffe, au moyen de
laquelle il pense rendre la jeunesse et la
santé aux vieillards maladifs, a fait une
déclaration qui remplira de joie et d'espoir
toutes les dames d'un certain Age,. qui ne
veulent cependant pas renoncer à plaire.
En novembre prochain, a dit le doc-
teur Voronoff, je serai en mesure de pré-
sente? aux femmes du monde entier un sys-
tème qui leur permettra de redevenir jeu-
nes. Elles seroif alors sur un pied d'égalité
avec les hommes, que je puis actuellement
rajeunir de trente ans. (Matin-}
LONDRES-PRAGUE
en aéroplane
[DE. NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER]
Londres, 22 juillet. On mande de.Carls-
bad qu'un service direct d'avions port sera bientôt inauguré entre Londres et
Prague.
Eger (ville située sur la frontière de
Tchéco-Slovaquie, à 45 kilomètres de'Carls-
bad et à 30 de Marienbad) a été choisie
comme base aérienne internationale.
Quand les chats seront partis.
Les souris turques préparent des listes
de proscription
LoNDRts, 22 juillet! Un télégramme de
Constantinople, reçu ici ce soir, dit que la
nouvelle suivante est confirmée de source
autarisée
."«̃ Les autorités turques préparent une
tiste des noms de citoyens alliés qui, en'
raison de leur opinion, considérée comme
turcophobe, seront expulsés dé la capitale
ottomane dès l'évacuation des troupes de
l'Entente. Il {Matin-}
Les professeurs du collège de Beaune
refusent d'assister à la distribution des prix
Beaore, juillet. Télégr. Matin. Une
singulière abstention a marqué la distribu-
tion des prix aux élèves du collège Monge. à
Beaune, La cérémonie, Qui avait lieu au
théâtre était présidée par M. Dubois, maire
de Beaune, ancien principal dudit collège
toutes les autorités civiles et militaires étaient
présentes et l'assistance était nombreuse.
seuls, les professeurs boudèrent à ta cérémo-
nie. Talts, en robe, ils restèrent dans les cou-
lisses avec le pompier de service, sans vou-
loir aller s'asseoir aux places qui leur étaient
Il va sans dire que cet incident. Qui parait
avoir été une protestation muette, est très
commenté dans la bonne ville de Beaune.
De la foule, des cris, des clameurs, de l'enthousiasme:
c'est Henri Pélissier qui gagne le Tour ^de France cycliste
La dernière étape, du Tour de France
aura pris cette année l'ampleur, les gestes
et la voix d'une véritable fête nationale du
Ceux qui avaient suivi pas à pas
l'immense itinéraire n'avaient pas- assista
sans, une réelle stupeur à la, traversée de
Lille souè l'orage d'enthousiasme qui bou-
leversait cetta; grande cité ordinairement si
maîtresse d'elle-même ils avaient souri
d'aise en voyait à Dunkerque la cours
accueillie et fêtée par un maire éininent et
saluée, quand elle reprit son chemin, par
toute une ville en joie, musique, danses et
illuminations. Mais personne ne s'attendait
à ce que fut la rentrée à Paris. é
1.'étape avait débuté mollement et. con-
tinua de même la cohue qui se pressait au
contrôle de Calais 'Vive Goethals quêtes'
chapeau tendu 'pour Goethàls tenir la
bicyclette de Goëtbals et chausser ses cale-
pieds à Goethats rencombiîement des
jolies rues de Montreuil après le salut
parfumé des pins de Paris-Plage, l'énerve-
ment dialenreux d'Abbeville et de BeauvAis
étnienl, assurément pour quelque chose dans
les cinq ou six quartes d'heure de retard
que remorquait l'illustre phalange.
Mais surtout, c'est une tradition cette
journée, facile à la fois et dernière, ne peut
plus rien contre un classement général où
le premier marche en quelque sorte à vingt-
cinq mipûtes en avant des autres et ne cou.
rant plus d'autre danger que celui de crever
C'est pourquoi nous vîmes des cinquante
-.kilomètres à la file pédalés poings sur les
'hanches, l'Italien Ruffoni, roulent dès et-
arettès le coquet Tiberghien, qui arborait
depuis ce matm une casquette à damiers
noirs et blancs sur une nuque tondue de
frais, envoyer des pruneaux à trois mètres
en l'air et fort adroitement les happer,
Francis Pélissier enfin, armé d'une ba-
guette. décoiffer prestement les suiveurs en-
têtés que rien ne décourage.
La course commença quand on sentit que
la tour Eiffel: allait poindre sur l'horizon.
La falaise crayeuse de Maule, que couron-
nait une multitude, fut escaladée grand
train Poissy n'était pas loin le Tour de
France s'y enfourna d'un bloc, avec le sif-
flement des freins serrés et la bouffée de
caoutchouc brûlé qui parfume le paysage
en pareil cas. La Seine, enfin la Seine
Les frères Péussieh; (Henri en tête) en haut. de ta côte de Poix.
En dessous à gauche Goethàls à V arrivée dans Vovale Bottecchia vient
de descendre de machine à droite -Henri Pélissier se charge de vivres au
contrôle d'Abbeville. mot. Mattn.
pas la Loire, ni le Rhône, ni la Meuse, la
chère et unique Seine 1 Et déjà voici trop
de monde dans-la forêt de Saint-Germain;
faufilade, embardées, cris d'angoisse, de co-
lère et d'enthousiasme que sera-ce à Ver-
sailles ?
C'est inouï et positivement indescripti-
ble. La descente de Picardie, que quelques
coureurs n'abordent pas sans avoir retour
né leur roue le petit Müller' a mis ses
six mètres soixante est noire de mondr.
/iRsourdissante d'une ovation qui va d'un
seul tenant se continuer jusqu'à Saint-Ger-
main.
Les coursiers » en seront peut-être émus
de reconnaissance quand ils y repenseront.
(Voir la suite en 3e page)
Trois grandes manifestations
A Villers-Cotterêts
M. POINCARÉ
adresse ane cinglante réponse
en donnant leur inquiétudes des ob-
jets plus prochains. Que ne ,aoht-iIs
i' entrés aoee nous dans la Ràhr ? Ils com-
Prendraient, mieux quels sont les vrais
1 deniers de demain.
Est-il donc si difficile âe fournir aux
> gouvernements alliés les éléments d'une
instructive. comparaison et les motifs
} d'une décision équitabie Ne suffit-il
pas, pour les renseigner exactement,
'[d'une visite Jans. ̃ V Aisne; suivie d'un
voyage dans la Ruhr ? Lorsqu'ils au-
ront vu;, i1s seront édifiés.
Souhaitons, messieurs, qu'aucun de
nos amis ne se refuse à cette courte en-
< quête, qui n'exige ni études litmcières
ni èxpertises internationales, et qui est
i] à la portée de tous les hommes de bon
sens.
RAYMOND Poincaré.
[DE NOTRE ENVOinÊ SPÉOAL]
ViLLERS-CoTTERÊTS, 22 juillet. M. Ray-
mqnd, Poincaré, président du conseil, assisté
du maréchal Foch et du général Mangin, a
présidé cet après-midi l'inauguration du mo-
nument aux enfants de Villers-Cotterêts
morts pour ta France, et la cérémonie de
commémoration de l'offensive du 18 juillet
1918.
Après l'appel des morts, l'exécution dé
l'hymne de Victor Hugo par les enfants des
écoles, les discours du maire, M. Mouflier,
et de M. Salanson, conseiller municipal,
M. Poincaré prit la parole.
L'inauguration coïncide avec l'anniver-
saire de la grande offensive de 1918 par la-,
quelle fut brisé l'ultime effort de l'enva-
hisseur. Après un hommage ému aux morts
de la cité, M. Poincaré va rappeler les jour-
nées frémissantes où l'ennemi commença
de céder du terrain, pressé, étreint à la
gorge par les soldats de Mangin.
Mais au fur et mesure qu'il reculait, de
quelles scènes de destruction nos soldats
qui le pressaient n'étaient-ils pas les té-
moins ? Les champs étaient boaleversés,
les vergers dévastés, les habitations en rui-
nes, et ce n'était point seulement la bataille
qui avait causé ces dommages formidables.
Un monstrueux programme de destruc-
tion systématique a été mis en oeuvre avec
une férocité sans précédent.
Et pourtant les populations ainsi éprou-
vées se sont remises au travail. Avec un
cœur admirable, elles ont rendu à leur
pavs un recommencement dé vie et de pros-
périté. elles ont même aidé.l'Etat dans 1 œu-
vre gigantesque dont il était obligé d'avan-
cer-les frais.
Que veut dire M. Lloyd George ?
--Et..constate M. Poincaré, c'est le mo-
ment que choisit un énainent homme d'Etat,
ancien premier ministre d'une nation alliée,
rlr établir entre l'Allemagne et la France
ta plus inique des contusions et pour
rer « amusant » que nous puissions, tout i
la fois, restaurer cnmme nous le faisons nos
régions dévastées et nous plaindre des dé-
penses somptuaires effectuées chaque jour
par le gouvernement de BerKn.
Que veut donc dire 'M. Lloyd George ?
Lorsque l'Allemagne reconstitue sa flotte
de commerce, développe son réseau ferré,
creuse de nouveaux canaux, sont-ce des
dommages qu'ella répare ? Ou ne sont-ce
pas des améliorations qu'elle entreprend ?
Ces améliorations, les paye-t-elle à l'aide
de ressources disponibles ou ne les réalise-
t-elle pas au détriment de notre créance ?
Tout cela peut être amusant pour M. Lloyd
George pour la France, c'est attristant et
même intolérable.
Quant à nous bl4mer de n'avoir pas tou-
Au bois Belleau
FOCH
célèbre les morts américains
il,promoteurs de la viètoire"
Vous êtes venus jeter ici, dans ce petit
bois, la deuxième culée du pont, dont la
première pile avait été posée, jadis, de
l'autre côté de l'Atlantique, par La
Fayette. Morts glorieux, si, aujourd'hui;
en ces lieux, l' Amérique ̃ vous prend,'
la France vous garde.
Ferdinand Foch.
Nous,- les Américains dont les fils
dorment, ici, nous, les Américains qui
allons laissé ici nos camarades, nous
Prêtons serment que la cause bout la,
quelle ils sont morts ne sera pas aban*'1,
donnée. Nos coeurs sont toujours 'avec
leurs corps ici, en France, et quels aue
.soient les bruits qui circulent, nos cours
et notre vraie f oi resteront fidèles la
grande çause.
sénateur de, Pensylvanie.
A Saint Maixeiit
M. MAGINOT
dos forces nationales
Nous réclamons le droit de rester na-\
tionaux en même temps que républicain*. ]'~
Il' y a des gens auxquels la guerre
n'a rien appris et qui, par conséquent,
n'en ont rien retenu. Pour eux, tout ce
qui rappelle' la grande épreuve est pé-
rimé. Ils ont déjà oublié' le magnifique
i\ élan de la France en péril et la force
invincible que nom avons su retirer de
noire solidarité nationale. Revenus aax
errements ils ne 's'inté'
ressent .qu'à leurs rivalités médiocres,
aux divergences de leurs petites, cha-
pelles et le goût des luttes intestines
leur fait perdre de vue le grand drame
où se joue l'avenir de ce pays.
André Maginot.
jours 'rigoureusement reconstitué nos établis-
sements industriels sur le modèle ancien,
n'est:ce pas aussi injuste aue de vouloir ajou-
ter d notre ruine l'interdiction. de tout vro-
ares ? •
Aussi bien l'Allemagne, ne cherchahVelle
qu'à- nous infliger une telle paralysie quand
elle dressait son plan de destruction systé-
matique
̃̃ Elle énumérait les matières premières et
les objets fabriqués qu'elle avait enlevés dans
envahis cuir. bois, caout-
choucs, produits chimiques, minerais de fer,
métaux bruts. coquilles de hauts fourneaux,
rouleaux et coussmets de laminoirs, machines
et pièces de machines en cutvre, en bronze ou
en laiton, et elle ajoutait joyeusement Ces
dommages de guerre auront une répercussion
durable; ils n'atteignent pas seulement le cré-
dit des, entreprises ils mettent en question,
pour l'avenir, la vie même de ces entreprises
La main-d'oeuvre sera. du reste, contrainte
d'émigrer jusqu'à la reconstitution et, 5*ans
certaines localités, les émigrants se compte-
ront par milliers.
Et rappelez-vous encore ces autres aveux
c Tous les hauts fourneaux, toutes leg acié-
ries. tous les laminoirs sont rejetés en arrière
de plusieurs années. Les dommages de
RUerre. subis par l'industrie du fer ont atteint
trop profondément l'économie nationale fran-
çaise pour que les conséquences s'en puissent
facilement effacer ». (Et notez que ceci était
écrit en 1916. a un moment où la destruction
n'était encore que partielle). Les dommages
de guerre qu'ont subisses filatures de laine
peignée et de laine cardée sont très impor-
tants. L'Allemagne sera en situation de re-
prendre sa pleine capacité de .production pour
les filés de laine au moins un ou deux ans
plus tût que la France Et ici, la brochure
allemande note tristement Par malheur.
tl-est à craindre que l'Angleterre ne se fasse
la part du lion t. Pour l'industrie sucrier e,
qui intéresse lit vivement cette contrée, tes
constatations des experts de l'état-major enne-
mi sont encore plus « On
devra, est-il écrit, renoncer à reconstruire
toute une série de fabriaues. Celles-là même
qui ont subsisté tant bien que mal subiront
longtemps encore le contre-coup de la guerre.
La culture du sol a tellement reculé par le
fait des hostilités' qu'il faudra des années
avant que la production de la betterave re-
prenne son extension primitive ».
Et ainsi de suite, pour les industries du
cuir, de l'alcool, du bois, de la savonnerie,
du verre, du papier, pour les mines de
houille, de fer, de phosphate. Pans tous les
ordres d'idées, les Allemands supputent, non
seulement la valeur du dommage qu'ils nous
ont causé, mais le temps qu'il nous faudra
pour redevenir, en face d'eux,' des concur-
rents qui ne soient pas trop méprisables.
M. Lloyd George lui-même a eu entre les
nains ces publications cyniques, au cours
le l'année 1919, lorsqu a été élaboré le
,raité de paix. Est.i1 possible d'avoir lu cet
¡»ages infâmes et de les oublier ?
Quelle Que soit la vitalité de la Franc*,
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