Titre : Le Matin : derniers télégrammes de la nuit
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1921-08-05
Contributeur : Edwards, Alfred (1856-1914). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 05 août 1921 05 août 1921
Description : 1921/08/05 (Numéro 13652). 1921/08/05 (Numéro 13652).
Description : Note : édition de 5h du matin. Note : édition de 5h du matin.
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/06/2008
38e Année; 'N» -13852
Vendredi 5 Août 1921
;UNE RÉVÉLATION QUI EXPLIQUE BIEN DES CHOSES
Un plan anglo- germanique
d'exploitation de la Russie
se poursuit depuis plusieurs mois déjà
Si l'humanité commande de secourir
'promptement et sans conditions les affa-
més russes, il n'est pas un gouvernement
qui ne doive se préoccuper dès mainte-
liant,de l'attitude qu'il lui faudra prendre
¡plus tard envers le pouvoir, quel qu'il
soit, qui succédera'au bolchevisme pur
déjà fortement entamé. De source sûre,
on nous fait connaître qu'il, existe, de-
puis plusieurs mois, un plan germano-
anglais d'exploitation de la Russie.
La politique anglaise est inspirée par
deux soucis celui de ne pa s voir se re-
constituer une Russie puissante, et celui
d'exploiter .le marché 'russe et les riches,
ses du territoire russe au profit de son
industrie.
Le rétablissement de la vie économi-
que dans une Russie totalement ruinée,
est une tâche à laquelle l'Angleterre ne
peut suffire seule. Il y faut des cadres et
des spécialistes capables aussi bien par
leurs connaissances techniques que par
leur habitude _des mœurs russes de se-
fonder, dans 'le détail les .entreprises de
vente -du d'achat..Seule l'Allemagne peut
les fournir et l'Angleterre n'a pas hésité
s'entendre avec elle sur ce sujet, à la
faveur de la politique. nettement anti-
poJonaise que nous avons vue se déve-
lopper à'Londres.
Pour avoir à Moscou et à Petrograd
,uh gouvernement docile succédant aux
soviets décidément incapables, un pou-
y(Àv à la fois capable de maintenir un
minimum d'ordre et incapable de con-
trecarrer les plans britanniques, il fal-
lait provoquer une évolution plus qu'une
révolution. Bien informés par un excel-
lent service de @les An- j
glais ont favorisé la scission entre ré-
formistes et radicaux bolchevik et
l'avènement au pouvoir du parti rèfor-
miste de Lénine, secondé par quelques
éléments plus modérés.
Krassine, ingénieur, non bolchevik,
et qui fut avant la guerre au service de
Stinnes et de la grande firme Siemens-
Schuckert, a été l'instrument tout dé-
signé de cette politique. C'est Krassine
qui il négocié à Berlin un accord avec
Fermann, représentant du groupe Stin-
et le banquier Landau, représen-
innt du groupe Siemens-Schuckert. De-
puis, l'Allemagne a conclu avec les .o-
viets un traité de commerce analogue à
celui que ces derniers avaient conclu
avec l'Angleterre, et les représentants
de l'industrie allemande et anglaise se
sont entendus à Londres, à Berlin et à
Moscou.
Les conditions politiques auxquelles
est. soumise l'aide économique et finan-
cière des groupes anglo-allemands à la
Russie sont les suivantes éloignement
de Trotzky,: f,inovieff et-Tchitcherine
constitution d'une police d'éléments
étrangers, démobilisation progressive
de l'armée rouge. Les. dirigeants sovié-
tiques exclus auraient' commé compen-
sation la propriété des riqhesses acqui-'
ses, l'inviolabilité et l'autorisation de se
fixe dans les colonies anglaises ou
l'Amérique du Sud.
Krassine serait le premier, président
d'un cabinet de coalition comprenant
des membres des partis socialistes dési-
gnés par l'Angleterre.
L'Angleterre s'oblige à importer en
Russie des objets de première nécessité,
des combustibles, et le matériel de che-
min de fer en échange de concessions
étendues aux syndicats anglo-allemands.
Au point de vue de l'exploitation, le ter-
ritoire russe serait divisé en trois
zones la Sibérie attribuée au Japon, la
Russie centrale à l'Angleterre et la Rus-
sie méridionale aux syndicats allemands
avec l'appui du capital anglais.
Le moment venu, Lénine se rèndrait
à Berlin et èu,Londres pour signer les
traités nécessaires.
Les dernières nouvelles montrent que
cette évolution, si elle n'est pas condre-
carrée par la catastrophe alimentaire, est
en bonne voie de se poursuivre. Ordre
a été donné aux représentants des so-
viets à l'étranger d6 cesser toute action
politique, et le siège de la IIP Internatio-
nale va être transféré de Moscou à Pra-
gue où à Vienne.
Si la France faisait des objections à
cette mainmise sur un pays qui lui doit
plus de vingt milliards, on lui rppon-
drait peut-être à Londres qu'elle a refusé
de s'associer aux négociations avec les
soviets. Reste à. savoir si l'action amé-
ricaine à laquelle,, Briand. vient de
s'associer officiellement,- ne renversera
pas ces vastes projets.
La situation critique
de l'Espagne au Maroc
a sa répercussion politique
à Madrid
Madrid, 4 août. Commentant la situa-
tion politique, les journaux reconnaissent
que le délai que s'était fixé le gouvernement
pour aborder dans toute son étendue le
problème marocain diminue tous les jours.
.in effet, sauf à Monte-Arruit, où le général
Navarro pourra résister encore quelques
jours, il ne sera p!us possible de compter
que sur et sa ceinture de défenses.
Il est donc urgent que devant la conscieii-
ce nationale, le problème politique du Maroc
soit promptement et nettement défini et qu'il
serve de ligne de conduite aux gouverne-
ments présents- et futurs. Dans ce but, le.
dernier conseil des ministres a décidé que,
pendant la fermeture des Cortès, il conve-
nait de consulter les personnalités politi-
ques les plus compétentes et tous les chefs
des partis parlementaires représentant
l'opinion nationale. (Ha-vas.)
Plus rien ne bouge à Selouane
et au mont Arruit
Madbid, 4 août. Le Diarrio Universal
ait
« Les derniers aviateurs qui ont survolé
Selouane ont constaté non seulement que la
kasbah était en flammes, mais encore qu'on
n'entendait aucun coup de feu et, que les
Rifains circulaient librement dans la plaine.
On en déduit que les vaillants défenseurs
de Selbuane ont été contraints de cesser la
résistance.
» En survolant le mont Arruit, les avia-
teurs ont fait une constatation analogue
les troupes du général Navarro n'y étaient
.plus. Un calme profona. régnait sur cette
position.
Le journal ajoute qu'après quelques dé-
marches les Rifains ont livré ou vont livrer
incessamment le colonel Araujo et 11 offi-
ciers qu'ils avaient faits prisonniers.
':Havas.)
LA SÉCHERESSE
dans la région de la Loire
Lyon, 4 août. Téléph. Matin. -La sé-
cheresse sévit d'une manière désastreuse
dans la région de la Loire, Les pâturages
sont brûlés'par le soleil et, pour nourrir
leur bétail. les cultivateurs sont contraints
d'entamer leur provision de foin.
La plupart des sources sont taries et
beaucoup de villages ,sé trouvent privés
d'eau.
Le niveau de la Loire a considérablement
baissé. A Pochet, près de Firminy, on tra-
verse lé fleuve à gué. Les feuillets des ar-
hres tombent déjà et sont jaunies- comme à
Le long des voies ferrées, les herbes s'en-
flamment la moindre'étincelle jaillie d'une
locomotive et les incendies dévastent les
foréts:
UN CIMETIÈRE MÉROVINGIEN
MACON, 4 août. Téléph. Matin. En CI eu-
sant Une cave à Saint-Jêan-des-Fontaines
f.Saône-et-Loire), au-dessous du .café de la
Renaissance, montéa des Capucins, des ter-
rassiers ont mis à jour le couvercle en grès
dur d'un, sarcophage d'où l'on a retiré, entre
autres, une amulette très curieuse, un crâne
bien conservé, ainsi que quelques ossemoms.
On croit se trouver sur l'emplacement d'un
;imetiere burgonde de. l'époque mérovin-
gienne..
Les animaux savants
font leurs débuts
au Parlement anglais
ILS OBTIENNENT UN PLEIN SUCCÈS
LONDRES, 4 août. Depuis plusieurs se-
maines, une commission spéciale, composée
de membres du Parlement, a été constituée
pour faire une enquête approfondie sur la
question des « animaux savants '», certai-
nes sociétés et un grand nombre de parti-
culiers ayant accusé les propriétaires de
ces animaux de les traiter avec cruauté.
Cet après-midi, la commission a reçu
dans une des salles du Parlement MM.
Herzt, Vokes et Gillespie, directeurs de
nombreux music-halls londoniens, tous pro-
priétaires d'animaux savants. En réponse
aux questions que leur posaient les mem-
bres de la commission, ils ont tous protesté
de leur innocence et ont expliqué en détail
aux députés attentifs les méthodes par les-
quelles ils avaient réussi à dresser leurs
chiens, chimpanzés, perroquets, serins,
etc., etc.
M. Vokes a même insisté vivement pour
que les députés assistassent à une représen-
tation gratuite à la Chambre. Ils pourraient
alors constater de leurs propres yeux que
son chien Don, « imitateur surprenant d'un
homme ivre », smi du monde entier en gé-
néral et de Mary Pickford en particulier,
était en parfaite santé.
Les députés lui ayant fait remarquer que
la Constitution ne leur permettait pas d'ad-
mettre un chien, même d'une intelligence
surprenante, dans une des salles du Parle-
ment, M. Vokes réplinua que son chien
condescendrait certainement à travailler )
dans la cour. Les députés descendirent donc
gravement dans Saint-Stephen Square, où
ils assistèrent à une représentation des plus
remarquables. Les policemen et la foule
stupéfaite firent cercle autour d'eux.
Aussitôt qu'il entendit la voix de son mal-
tre, Don commença à tituber. Jaloux du
succès du fox-terrier, un chimpanzé enfour-
cha une bicyclette aux proportions minus-
cules et évolua gracieusement, autour du
groupe parlementaire.
Ces manœuvres ont pu convaincre les I
membres de la commission que les animaui f
n'étaient point maltraités par leurs maîtres, t
En tout cas, elles ont certainement fait les
délices de la foule. (Matin.)
TOUJOURS LA VAGUE DE CHALEUR
Qu'est-ce qui vous prend de m'apporter le potsson
avant le potage
Pilais vous dire. c'est. pouvait pas atten-
dre plus longtemps
On retrouve la sacoche
et son million de titres
mais pas les billets
de banque
BORDEAUX, 4 août.
Téléph. Matin.
On a retrouvé cet
après-midi, dans un
coin reculé de l'égli-
se Notre-Dame, la
sacoche soustraite il
y a quelques jours à
un encaisseur du
Crédit commercial de
France. La sacoche
contenait encore, les
titres nominatifs
pour 'une valeur d'un
million. Quant; à la
somme de 24.390
francs, en billets de
banque, elle avait,
disparu.
L'enquête pour re-
trouver les voleurs
continue.
UN FONCTIONNAIRE
voulait se faire corrompre
par on contribuable
IL AÉTÉ DÉNONCÉ ET ARRÊTÉ
-Il y a quelques jours M. Maurice Char-
raute de Beauregard, qui dirige 25, rue de
Courcelles, à Levallois-Perret, une fabrique
de carrosserie, automobile,' recevrait dans
son bureau la visite d'un contrôleur de l'im-
pôt sur les bénéfices de guerre, M. Arsène
Berçot, qui lui dit
Monsieur, vous n'avez déclaré aucun
bénéfice de guerre, bien que vous en ayez
réalisé de considérables,
Aloi ? pas du tout, protesta M. Char-
raute.
Inutile de vous défendre, interrompit
l'employé du fisc. Nous sommes renseignés.
Vous ne voulez pas parler ? Très bienje
vais vous taxer d'office.
Arrivé à cet insant de l'entretien; Berçot
s'arrêta et, d'un ton plus confidentiel
A moins que.
Après quelques hésitations, le contrôleur,
sans détours, proposa à M. Charraute une
« bonne affaire
Donnez-moi 10.000 francs de la main
à la main et j'arrangerai les choses. Nous
n'y perdrons ni l'un ni l'autre.
L'industriel, un peu surpris 'par une si
curieuse proposition, se contenta de ré-
pondre dans quelques jours ».
Les réflexions de M. Charraute furent.
courte durée' et. le conduisirent au parquet
qu'il mit au courant de la proposition mal-
honnête du contrôleur.
On donna à M. Charraute les-'conseils
ordinaires que l'industriel fasse semblant
d'être consentant et paye l'individu avec
des billets marqués qu'il prévienne de
l'heure du rendez-vous pour que'l'on puisse
envoyer un inspecteur, et le parquet se
chargera du reste.
L'industriel reçut donc, hier matin, à son
bureau nI. Berçot et lui déclara qu'après
avoir bien réfléchi il acceptait sa combinai-
son, et il lui remit dix billets de mille
Pendant que le contrôleur comptait les
billets, un inspecteur, qui se tenait derrière
une porte dans, un local voisin, lui mit la
main au collet. Il fut conduit aussitôt de-
vant le procureur de la République, puis,
l'après-midi, dans le cabinet de M. Bonin,
juge d'instruction chargé de cette affaire.
Arsène Berçot, inculpé de tentative de
corruption de fonctionnaire, a été écroué <
dans la soirée à la Santé. i
PROPOS D'UN PARISIEN
Responsabilités
Le gendre du rentier tué dans le train
de 'Saint-Germain demande si une compa-
gnie de chemins de fer est responsable
des crimes commis dans les caisses qui
servent au transport des «colis humainsn.
En cas d'affirmative elle devrait des in-
demnités aux assassinés, c'est-à-dire à
leur famille.
Ce problème de droit a souvent été agité
depuis la multiplication des attentats am-
bulants. ̃
A mon sens, en équité, ce qui ne veut
pas dire en justice, les compagnies ne
doivent rien aux victimes. La direction
d'un théâtre ne peut être attaquée si un
spectateur envoie son poing dans l'oeil
d'un voisin dont le nez lui a déplu.
Nous nous trouvons encore une fois
dans un de ces cas où l'Etat, qui fait
tous les métiers sauf les siens, manque à
sa tâche. Il nous doit l'éducation, la po-
lice, la justice. De même qu'il n'avait pas
à se décharger sur les chambrés de com-
merce du soin de fabriquer de la petite
monnaie, de même il ne doit passer à au-
cune organisation particulière son rôle
d'agent général de la sécurité publique.
Si on va au cœur des responsabilités.
ce sont les députés qui ont voté l'absurde
loi d'amnistie qui devraient payer des in-
demnités aux familles. Pour des raisons
électorales on se demande lesquelles
ils ont fait relâcher ces temps derniers 6.000
brigands avérés. Parmi ces bandits se
trouvaient ceux du train i7ë Marseille. Ce
n'est pas le P.-L.-M. qui a vidé les fri-
sons Et c'est à lui qu'on s'en prendrait ?
En y regardant cependant encore d'un
peu. plus près, il faut se dire que les vrais
responsables, ce sont les assassinés. Ils
sont les électeurs. C'est à leur négligence,
1 leur laisser-aller, à leur ignorance qu'on
doit tant de députés qui votent, n'importe
quoi. C'est donc à eux de payer. D'ailleurs,
ils payent, et cher. L'Etat, qui n'a pas
pli son devoir de protection à l'égard du ren-
fier de Louveciennes qui vient d'être tué, va
prendre sous forme de droits de succession
une part énorme de ses biens.
Les responsables vont donc être punis.
De quoi se plaint-on ? Justice est faite
Louis Forest
3ruxelles commémore la déclaration de guerre J
BRUXELLES, 4 août. Ce matin, à 9 h. 30
vréciseç, toutes les cloches des églises, ain-
;i que les sirènes des usines et les locomo- ]
ives, se sont fait entendre pendant cinq
ninutes pour commémorer l'anniversaire de 1
a déclaration de guerre à la Belgique. 1
(Havas.) (
UNE MERVEILLE SCIENTIFIQUE
Pour la première fois hier
la collaliorafioii de la science est du journalisme
a permis au "Matin" de réaliser
la transmission d'un document autographe
par télégrapbio sans fil, d'Amérique en France
La science française a.remporté hier
une victoire nouvelle.
Si l'on vous avait dit, il y a quelques
années, ou quelques mois seulement que
les mots que vous tracez, au moment
même où vous les écrivez, peuvent être
Jus en Amérique, comme ils le seraient
"par quelqu'un lisant par dessus votre
;:épaule, dans la forme même .où votre
plume les dessine- si l'on vous avait dit
qu'une signature, diplomatique par
exemple, pourrait être apposée au bas
d'un traité par T. S. F. qu'une traite,
qu'un chèque, pourraient être signés à
cinq mille kilomètres de distance, vous
vous seriez dit qu'on vous contait une
histoire de fées.
Or, tout cela est possible depuis hier,
ét le Matin s'honore d'avoir-, contribué à
appliquer cette invention qui fait le plus
grand honneur à son auteur, M. Belin,
et à notre pays tout entier,
Vous avez lu, en tête de cet article,
quelques lignes autographes, tracées de
la main du directeur du .grand, journal
américain, le New-York Times, Elles
disent
Le New-York Times félicite le Matin
de sa nouvelle méthode de transmission
sans fil.
d6 document autographe a été trans-
mis hier, en quelques minutes. d'Améri-
que en France, sans l'intermédiaire
d'aucun câble, par la télégraphie sans
fil.
La méthode dont le Netu-Yorlc Times
félicite le Matin, c'est la méthode de l'in-
venteur, M. Belin, qui nous a déjà per-
mis de transmettre à plusieurs centaines
de kilomètres de distance,, en huit mi-
nutes, tantôt des photographies, tantôt
M., BELIN Phot Matin
des messages autographes comme celui
que nous adressait, par exemple, le 23
février dernier, de Londres, M. Aristide
Briand.
Tous ces documents nous étaient en-
voyés par l'intermédiaire des câbles té-
léphoniques, et c'était déjà une chose
a,dmir3ble qu'on pût transmettre pres-
que instantanément, et sans déformation
aucune, par téléphone, des lignes d'écri-
ture, des empreintes digitales, des si-
gnatures, cela sur des centaines de kilo-
mètres et par l'intermédiaire d'un mince
fil métallique.
Mais on eût cru impossible, il y a
quelques mois encore, de rendre cette
transmission effective sur des distances
aussi grandes que celle qui sépare l'Eu-
rope de l'Amérique, et surtout de la réa-
liser sans aucun câble, par le seul inter-
médiaire des ondes immatérielles de la
T. S. F. Depuis hier, cette double im-
pnssibilité est devenue une réalité, ainsi
qu'en fait foi le document ci-dessus, qui
marque vraiment une- date dans l'his-
toire de la civilisation et qui, quelque
jour, méritera de figurer en bonne place
parmi les plus précieux documents his-
Dès aujourd'hui, la transmission des
belinogrammes acquiert par ce fait des
possibilités d'extension illimitées. Il
n'est plus nécess.aire,. pour la réaliser
d'immobiliser et de soustraire à l'envoi
habituel des messages télégraphiques et
téléphoniques les câbles ordinaires. En-
fin, dans l'envoi même des télégrammes,
on obtient de précieux avantages tech-
niques.
Ce beau triomphe d'une idée française
'n'a' pas été obtenu sans luttes, sans de
longs et tenaces efforts où s'est dépensé
sans compter le génie inventif de M. Bp-
lin et de ses collaborateurs, et dont le
hfatjn se félicite d'avoir pu assurer
l'aboutissement.
Comment on peut s'élever du repor-
tage la science, c'est ainsi que pour-
rait être intitulée l'histoire de cette dé-
couverte.
Le match Carpentier-Dempsey, si in-
vraisemblable que ceia puisse paraître
au premier abord, a été l'occasion de ce
succès scientiûaue.
Voici comment. Il y a dans le métier
d'informateur des heures, particulière-
ment passionnantes, celles'où 14on se
trouve en face d'une: grande difficulté 4
résoudre. Il était intéressant de raconter
à ce public que passionne maintenant
le sport, le' match qui se déroulait dé
l'autre côté de l'Atlantique, au moment
même où les péripéties se succédaient
il eût été plus intéressant encore de faire
assister le public français à ce match,
de lui montrer lgs attitudes, les coups,
la physionomie de la lutte.
Les premiers triomphes obtenus par
M, Belin-, à une distance de quelques
centaines de kilomètres nous donnèrent
l'idée de faire audacieusement un essai
sur cinq mille kilomètres, à travers
l'Atlantique. Y avait-il impossibilité
théorique ?
Non. nous répondit M. Belin. On
doit pouvoir transmettre un belinogram-
me par télégraphie sans fil.
Mais c'était là de la théorie. Il fallait
recourir à l'expérience. Grâce à l'obli-
geance des services français de la télé-
graphie sans fil, une expérience fut ten-
tée de la station Lafayette, près de Bor-
deaux, à Paris.
Eile réussit à merveille. Une série de
belinogrammes (photographies, figures
géométriques, textes .manuscrits) furent
transmis sans.fil, avec un plein succès,
de Bordeaux à Paris.
Ce qu'on avait fait sur six cents kilo-
mètres, il restait à le faire sur cinq
mille. Deux ingénieurs partirent aussi-
tôt pour New- York. Malheureusement,
par suite d'un retard, le bateau qui les
portait n'arriva que le J" juillet, la veille
du fameux match. Il fallait, en vingt-
quatre heures, convaincre les autorités
américaines, s'assurer la collabora-
tion de la station de T. S. F. ̃d'Anna-
polis, installer et régler les appareils.
Nos envoyés le tentèrent. Mais l'Améri-
que a beau être le pays eu l'invraisem-
blable devient vrai, Fessai était si nou-
veau, paraissait si fou, que les opéra-
teurs américains manifestèrent quelque
scepticisme. Le réglaga^se fit mal. Il fal-
lut- s'y reprendre à plusieurs fois.
D'heure en heure, on nous avertissait
« L'expérience commencera à deux heu-
res du matin. Elle a manqué. Elle re-
prendra à six heures. »
Ici, M. Belin* les opérateurs du Matin,
attendaient avec une émotion fiévreuse.
Ils virent apparaître quelques traits, pu-
rent distinguer vaguement la position
de Carpentier. Mais le document était
trop flou pour pouvoir êtr-e utilisé. Le
reportage était manqué -la surprise
qu'une note du Matin avait laissée en-
trevoir à ses lecteurs ne s'était pas pro-
duite. Si l'intérêt du journalisme avait
seul été en cause, nous aurions pu nous
laisser. rebuter par cet échec, d'autant
plus que les Américains, décidément in-
crédules, élevaient d'assez nombreuses
difficultés pour nous laisser utiliser,
comme il eut convenu, la station d'An-
napolis.
Mais il v allait de l'intérêt de la
science française. Nous persévérâmes
donc, et, pour convaincre les spécialistes
de la télégraphie sans fil aux Etats-Unis,
nous demandâmes le concours de la
commission interalliée de T. S. F. que
préside, le général Ferrié.
Sur la proposition du général, la com-
mission' tout, entière se transporta au
laboratoire de M. Belin, et le 15 juillet,
en sa présence, l'expérience du 17 juin
fut recommencée et des belinogrammes
transmis avec plein succès par T. S. F.
de la station « Lafayette » de Bordeaux
à Paris.
Emerveillés, les délégués américains à
la commission donnèrent immédiate-
ment par câble l'ordre aux services new-
yorkais de T. S. F. de faciliter les essais
interrompus. C'est dans ces conditions
qu'hier, vers 5 heures, nous avons pu
recevoir le message autographe repro-
duit ci-dessus et qui est le trophée et
comme l'emblème de cette jolie victoire
du cerveau humain.
L'avenir ainsi ouvert par ce nouveau
triomphe d'une idée française est sans
limite. Non seulement la transmission
des documents judiciaires, des manus-
crits, des autographes, des dessins et
des œuvres d'art ne connaitra, demain,
plus d'impossibilité dans le temps et
dans l'espace non seulement on peut
entrevoir que- les signatures diplomati-
ques les plus graves pourront être de-
main posées. par T. S. F. au bas des trai-
tés et conventions, mais l'authenticité
même des dépêches acquiert des garan-
ties nouvelles par leur transmission au-
tographe. Il n'est pas la rapidité
des transmissions télégraphiques ou ra-
diotélégraphiques ordinaires qui ne
doive être sensiblement accrue, car, tan-
dis que les moindres courants parasites
dans le sol pu l'atmosphère suffisent à
rendre -illisibles les signaux Morse et
obligent à répéter les transmissions, il
n'en est plus de même dans le cas des
belinogrammes -où les parasites peuvent
tout au plus rendre un peu pointillés
les traits des lettres, mais sans en alté-
rer la forme.
A tous ces beaux résultats d'une idée
française, le Matin est heureux d'avoir
pu apporter ,sa contribution.
Et nous avouerons que cette victoire
du savant français Belin nous console
tout à fait de la défaite du boxeur fran-
çais Carpentier.'
Comment croire
à la bonne foi de ces gens-là?
Après avoir dit que l'assassin du
commandant Montalègre était un
Polonais, quand un Allemand
est convaincu du crime, les
journaux allemands
essaient de le cacher,
puis disent que ça ne
prouve rien
BERLIN, 4 août. L'assassin Joschke a
reconnu avoir tiré à une distance de 5 mè-
tres sur un groupe d'officiers français, mais
il prétend ri avoir pas visé le commandant
Montalègre.
Interrogé sur les motifs de son acte, il
répondit
J'avais entendu dire que l'on pouvait
gagner une forte prime en « descendant »
un officier français. (Matin.)
Berlin, 4 août. Dès le lendemain de
l'assassinat du commandant' Montalègre les
journaux allemands proclamaient avec une
joie folle que l'auteur de l'assassinat ne pou-
vait être qu'un agent provocateur polonais.
Chose curieuse, alors qu'ils répandent quo-
tidi,ennement sur les atrocités de la terreur;
franco-polonaise des récits 'rocambolesques.
que'reproduisent avec ferveur nos confrères
anglais, ils jugèrent opportun de garder pen-/
dant plusieurs jours le silence sur l'arres-
tation de Léon Joschke.
Hier encore, le Vorwœrts ne faisait allu-
sion au crime de Beuthen que pour s'indi-
gner, on ne sait trop pourquoi, de la pré-
sence, de NI. Korfanty au service funèbre;
que l'on a célébré à la Madeleine à la mé-
moire- du commandant Montalègre, tout en
laissant entendre par une paraphrase jé-
suitique que l'officier français avait été
probablement tué par un insurgé polonais.
Quelques journaux de Berlin se sont dé-
cidés cet après-midi à rompre leur mutisme
pour commenter, l'information de la com-
mission interalliée d'Oppeln sur l'arresta-
tion de l'assassin. Avec une effarante mau-
vaise foi, ils tentent encore de déclarer que
Joschke n'est pas un sujet allemand.
Fils de parents allemands, il fit partie
de la brigade de marine Ehrhart, qui ré-
prima avec une mémorable' cruauté l'in-
surrection polonaise d'août 1^19 il s'affi-
lia ensuite à l'Orgesch et y servit sous les
ôrdres du général Hœfer.
Pour la presse allemande, ce sont là de
pures contingences, qui ne prouvent nulle-
ment que Joschke soit un vrai « heimats-
Voici ce que la Deutsche 'AUgemeine Zei-
tung a l'effronterie d'écrire
Le communiqué de la commission interal-
liée d'Oppeln est un modèle d'information,
tendancieuse. Les faits sont naturellement
tout autres qu'elle s'efforce de les interpréter.
Elle ne nous donne pas la preuve que
Joschke a été poussé par son sentiment alle-
mand a. tuer le commandant Moritalegre,
en admettant même qu'il l'ait assassiné.
(Matin.)
LA JOURNÉE METEOROLOGIQUE
Une apparence de chànqenient de temps
Des pluies s'approchent
L'horizon se charge et l'horizon météoro-
logique s'assombrit c'est un changement
de temps qui s'amorce. Il va débuter par
une dépression qui va couvrir l'Angleterre,
amener des pluies sur la Manche et la Bre-
tagne, avec quelques ondées détachées vers
l'intérieur, vers Pnris, par vents S.-O.,
doux plutôt que chauds, puis. une autre
dépression, pluvieuse ou orageuse, suivra
de près. L'espoir d'un changement complet
de régime est donc fondé.
En attendant, les brises d'ouest nous
amènent-une température moyenne, très
agréable: Le maximum, à Paris, hier 4 août,
'a été de 25°4. Il n'y avait plus de 30° en
France, mais seulement au plus du 28° en
Provence, tandis que la veille on notait en-
core 33° à Strasbourg et Perpignan.
Le baromètre baisse et va baisser,. )en-
tement, c'est vrai, mais espérons que lente-
ment c'est sûrement, et que sûrement ce
sera la bienfaisante pluie, légère du i au 5
et dans la journée même, plus forte l'un
des jours suivants.
Gabriel Gûilbert.
directeur des services
météorologiques du « matin
Les industriels des zones franches
menacent de fermer les usines
et de faire la grève de l'impôt
Bonneville (Haute-Savoie). Téléph. Ma-
tin. Les industriels des zones franches
menacent de fermer leurs usines.
Au cours d'une réunion qu'ils ont tenue
Cluses, ces industriels, qui ont hâte de voir
aboutir, les pourparlers franco-suisses rela-
tivement au statut douanier des zones fran-
ches. ont adressé :au ministre des finances
ce message comminatoire
Ne pouvant plus '^supporter les frais de
douane qui nous mettent en état d'infério-
rité vis-à-vis de nos collègues français, nous
sommes acculés à là ruine.
,Nous vous prévenons que si le 10 août vous
n'avez pas remis en- vigueur le décret du 23
août 1917,. jusqu'au moment où un nouveau
régime sera mis-en vigueur, nous fermerons
nos usines et refuserons de payer nos impôts.
Les industriels signataires de ce message
ont nommé aussitôt un Comité chargé de
prendre, le cas échéant, et selon l'attitude'
du gouvernement, toutes les mesures que
comportera la situation,
[Le projet de .convention franco-suisse rela-
tive aux zones franches a été signé le 26 juil-
let à Berne. Il sera soumis incessamment à
l'approbation du conseil des ministres.
Le principal article consiste dans le trans-
fert de la frontière douanière à la frontière
politique; Pour compenser la perte que subi-
ront de'ce fait les zoniers, le projet accorde
certaines facilités pour l'entrée des produits
de la zone en Suisse et une proposition ac-
tuellement pendante devant la Chambre pré-
voit pour les communes des subventions im-
portantes.
En attendant l'application de la convention,
les signataires de la protestation demandent
le retour au régime de faveur que leur accor-
dait le décret de 1917.j
Mgr Cerretti se rendra demain
à Rambouillet
Mgr Cerretti remettra ses lettres de
créance à M..Millerand, demain à midi et!
demi, à. Rambouillet.
M. Aristide Briand a rendu hier après-
midi, au nonce apostolicfnô la visite que ce-
lui-ci lui avait faite la veille.
Vendredi 5 Août 1921
;UNE RÉVÉLATION QUI EXPLIQUE BIEN DES CHOSES
Un plan anglo- germanique
d'exploitation de la Russie
se poursuit depuis plusieurs mois déjà
Si l'humanité commande de secourir
'promptement et sans conditions les affa-
més russes, il n'est pas un gouvernement
qui ne doive se préoccuper dès mainte-
liant,de l'attitude qu'il lui faudra prendre
¡plus tard envers le pouvoir, quel qu'il
soit, qui succédera'au bolchevisme pur
déjà fortement entamé. De source sûre,
on nous fait connaître qu'il, existe, de-
puis plusieurs mois, un plan germano-
anglais d'exploitation de la Russie.
La politique anglaise est inspirée par
deux soucis celui de ne pa s voir se re-
constituer une Russie puissante, et celui
d'exploiter .le marché 'russe et les riches,
ses du territoire russe au profit de son
industrie.
Le rétablissement de la vie économi-
que dans une Russie totalement ruinée,
est une tâche à laquelle l'Angleterre ne
peut suffire seule. Il y faut des cadres et
des spécialistes capables aussi bien par
leurs connaissances techniques que par
leur habitude _des mœurs russes de se-
fonder, dans 'le détail les .entreprises de
vente -du d'achat..Seule l'Allemagne peut
les fournir et l'Angleterre n'a pas hésité
s'entendre avec elle sur ce sujet, à la
faveur de la politique. nettement anti-
poJonaise que nous avons vue se déve-
lopper à'Londres.
Pour avoir à Moscou et à Petrograd
,uh gouvernement docile succédant aux
soviets décidément incapables, un pou-
y(Àv à la fois capable de maintenir un
minimum d'ordre et incapable de con-
trecarrer les plans britanniques, il fal-
lait provoquer une évolution plus qu'une
révolution. Bien informés par un excel-
lent service de @les An- j
glais ont favorisé la scission entre ré-
formistes et radicaux bolchevik et
l'avènement au pouvoir du parti rèfor-
miste de Lénine, secondé par quelques
éléments plus modérés.
Krassine, ingénieur, non bolchevik,
et qui fut avant la guerre au service de
Stinnes et de la grande firme Siemens-
Schuckert, a été l'instrument tout dé-
signé de cette politique. C'est Krassine
qui il négocié à Berlin un accord avec
Fermann, représentant du groupe Stin-
et le banquier Landau, représen-
innt du groupe Siemens-Schuckert. De-
puis, l'Allemagne a conclu avec les .o-
viets un traité de commerce analogue à
celui que ces derniers avaient conclu
avec l'Angleterre, et les représentants
de l'industrie allemande et anglaise se
sont entendus à Londres, à Berlin et à
Moscou.
Les conditions politiques auxquelles
est. soumise l'aide économique et finan-
cière des groupes anglo-allemands à la
Russie sont les suivantes éloignement
de Trotzky,: f,inovieff et-Tchitcherine
constitution d'une police d'éléments
étrangers, démobilisation progressive
de l'armée rouge. Les. dirigeants sovié-
tiques exclus auraient' commé compen-
sation la propriété des riqhesses acqui-'
ses, l'inviolabilité et l'autorisation de se
fixe dans les colonies anglaises ou
l'Amérique du Sud.
Krassine serait le premier, président
d'un cabinet de coalition comprenant
des membres des partis socialistes dési-
gnés par l'Angleterre.
L'Angleterre s'oblige à importer en
Russie des objets de première nécessité,
des combustibles, et le matériel de che-
min de fer en échange de concessions
étendues aux syndicats anglo-allemands.
Au point de vue de l'exploitation, le ter-
ritoire russe serait divisé en trois
zones la Sibérie attribuée au Japon, la
Russie centrale à l'Angleterre et la Rus-
sie méridionale aux syndicats allemands
avec l'appui du capital anglais.
Le moment venu, Lénine se rèndrait
à Berlin et èu,Londres pour signer les
traités nécessaires.
Les dernières nouvelles montrent que
cette évolution, si elle n'est pas condre-
carrée par la catastrophe alimentaire, est
en bonne voie de se poursuivre. Ordre
a été donné aux représentants des so-
viets à l'étranger d6 cesser toute action
politique, et le siège de la IIP Internatio-
nale va être transféré de Moscou à Pra-
gue où à Vienne.
Si la France faisait des objections à
cette mainmise sur un pays qui lui doit
plus de vingt milliards, on lui rppon-
drait peut-être à Londres qu'elle a refusé
de s'associer aux négociations avec les
soviets. Reste à. savoir si l'action amé-
ricaine à laquelle,, Briand. vient de
s'associer officiellement,- ne renversera
pas ces vastes projets.
La situation critique
de l'Espagne au Maroc
a sa répercussion politique
à Madrid
Madrid, 4 août. Commentant la situa-
tion politique, les journaux reconnaissent
que le délai que s'était fixé le gouvernement
pour aborder dans toute son étendue le
problème marocain diminue tous les jours.
.in effet, sauf à Monte-Arruit, où le général
Navarro pourra résister encore quelques
jours, il ne sera p!us possible de compter
que sur et sa ceinture de défenses.
Il est donc urgent que devant la conscieii-
ce nationale, le problème politique du Maroc
soit promptement et nettement défini et qu'il
serve de ligne de conduite aux gouverne-
ments présents- et futurs. Dans ce but, le.
dernier conseil des ministres a décidé que,
pendant la fermeture des Cortès, il conve-
nait de consulter les personnalités politi-
ques les plus compétentes et tous les chefs
des partis parlementaires représentant
l'opinion nationale. (Ha-vas.)
Plus rien ne bouge à Selouane
et au mont Arruit
Madbid, 4 août. Le Diarrio Universal
ait
« Les derniers aviateurs qui ont survolé
Selouane ont constaté non seulement que la
kasbah était en flammes, mais encore qu'on
n'entendait aucun coup de feu et, que les
Rifains circulaient librement dans la plaine.
On en déduit que les vaillants défenseurs
de Selbuane ont été contraints de cesser la
résistance.
» En survolant le mont Arruit, les avia-
teurs ont fait une constatation analogue
les troupes du général Navarro n'y étaient
.plus. Un calme profona. régnait sur cette
position.
Le journal ajoute qu'après quelques dé-
marches les Rifains ont livré ou vont livrer
incessamment le colonel Araujo et 11 offi-
ciers qu'ils avaient faits prisonniers.
':Havas.)
LA SÉCHERESSE
dans la région de la Loire
Lyon, 4 août. Téléph. Matin. -La sé-
cheresse sévit d'une manière désastreuse
dans la région de la Loire, Les pâturages
sont brûlés'par le soleil et, pour nourrir
leur bétail. les cultivateurs sont contraints
d'entamer leur provision de foin.
La plupart des sources sont taries et
beaucoup de villages ,sé trouvent privés
d'eau.
Le niveau de la Loire a considérablement
baissé. A Pochet, près de Firminy, on tra-
verse lé fleuve à gué. Les feuillets des ar-
hres tombent déjà et sont jaunies- comme à
Le long des voies ferrées, les herbes s'en-
flamment la moindre'étincelle jaillie d'une
locomotive et les incendies dévastent les
foréts:
UN CIMETIÈRE MÉROVINGIEN
MACON, 4 août. Téléph. Matin. En CI eu-
sant Une cave à Saint-Jêan-des-Fontaines
f.Saône-et-Loire), au-dessous du .café de la
Renaissance, montéa des Capucins, des ter-
rassiers ont mis à jour le couvercle en grès
dur d'un, sarcophage d'où l'on a retiré, entre
autres, une amulette très curieuse, un crâne
bien conservé, ainsi que quelques ossemoms.
On croit se trouver sur l'emplacement d'un
;imetiere burgonde de. l'époque mérovin-
gienne..
Les animaux savants
font leurs débuts
au Parlement anglais
ILS OBTIENNENT UN PLEIN SUCCÈS
LONDRES, 4 août. Depuis plusieurs se-
maines, une commission spéciale, composée
de membres du Parlement, a été constituée
pour faire une enquête approfondie sur la
question des « animaux savants '», certai-
nes sociétés et un grand nombre de parti-
culiers ayant accusé les propriétaires de
ces animaux de les traiter avec cruauté.
Cet après-midi, la commission a reçu
dans une des salles du Parlement MM.
Herzt, Vokes et Gillespie, directeurs de
nombreux music-halls londoniens, tous pro-
priétaires d'animaux savants. En réponse
aux questions que leur posaient les mem-
bres de la commission, ils ont tous protesté
de leur innocence et ont expliqué en détail
aux députés attentifs les méthodes par les-
quelles ils avaient réussi à dresser leurs
chiens, chimpanzés, perroquets, serins,
etc., etc.
M. Vokes a même insisté vivement pour
que les députés assistassent à une représen-
tation gratuite à la Chambre. Ils pourraient
alors constater de leurs propres yeux que
son chien Don, « imitateur surprenant d'un
homme ivre », smi du monde entier en gé-
néral et de Mary Pickford en particulier,
était en parfaite santé.
Les députés lui ayant fait remarquer que
la Constitution ne leur permettait pas d'ad-
mettre un chien, même d'une intelligence
surprenante, dans une des salles du Parle-
ment, M. Vokes réplinua que son chien
condescendrait certainement à travailler )
dans la cour. Les députés descendirent donc
gravement dans Saint-Stephen Square, où
ils assistèrent à une représentation des plus
remarquables. Les policemen et la foule
stupéfaite firent cercle autour d'eux.
Aussitôt qu'il entendit la voix de son mal-
tre, Don commença à tituber. Jaloux du
succès du fox-terrier, un chimpanzé enfour-
cha une bicyclette aux proportions minus-
cules et évolua gracieusement, autour du
groupe parlementaire.
Ces manœuvres ont pu convaincre les I
membres de la commission que les animaui f
n'étaient point maltraités par leurs maîtres, t
En tout cas, elles ont certainement fait les
délices de la foule. (Matin.)
TOUJOURS LA VAGUE DE CHALEUR
Qu'est-ce qui vous prend de m'apporter le potsson
avant le potage
Pilais vous dire. c'est. pouvait pas atten-
dre plus longtemps
On retrouve la sacoche
et son million de titres
mais pas les billets
de banque
BORDEAUX, 4 août.
Téléph. Matin.
On a retrouvé cet
après-midi, dans un
coin reculé de l'égli-
se Notre-Dame, la
sacoche soustraite il
y a quelques jours à
un encaisseur du
Crédit commercial de
France. La sacoche
contenait encore, les
titres nominatifs
pour 'une valeur d'un
million. Quant; à la
somme de 24.390
francs, en billets de
banque, elle avait,
disparu.
L'enquête pour re-
trouver les voleurs
continue.
UN FONCTIONNAIRE
voulait se faire corrompre
par on contribuable
IL AÉTÉ DÉNONCÉ ET ARRÊTÉ
-Il y a quelques jours M. Maurice Char-
raute de Beauregard, qui dirige 25, rue de
Courcelles, à Levallois-Perret, une fabrique
de carrosserie, automobile,' recevrait dans
son bureau la visite d'un contrôleur de l'im-
pôt sur les bénéfices de guerre, M. Arsène
Berçot, qui lui dit
Monsieur, vous n'avez déclaré aucun
bénéfice de guerre, bien que vous en ayez
réalisé de considérables,
Aloi ? pas du tout, protesta M. Char-
raute.
Inutile de vous défendre, interrompit
l'employé du fisc. Nous sommes renseignés.
Vous ne voulez pas parler ? Très bienje
vais vous taxer d'office.
Arrivé à cet insant de l'entretien; Berçot
s'arrêta et, d'un ton plus confidentiel
A moins que.
Après quelques hésitations, le contrôleur,
sans détours, proposa à M. Charraute une
« bonne affaire
Donnez-moi 10.000 francs de la main
à la main et j'arrangerai les choses. Nous
n'y perdrons ni l'un ni l'autre.
L'industriel, un peu surpris 'par une si
curieuse proposition, se contenta de ré-
pondre dans quelques jours ».
Les réflexions de M. Charraute furent.
courte durée' et. le conduisirent au parquet
qu'il mit au courant de la proposition mal-
honnête du contrôleur.
On donna à M. Charraute les-'conseils
ordinaires que l'industriel fasse semblant
d'être consentant et paye l'individu avec
des billets marqués qu'il prévienne de
l'heure du rendez-vous pour que'l'on puisse
envoyer un inspecteur, et le parquet se
chargera du reste.
L'industriel reçut donc, hier matin, à son
bureau nI. Berçot et lui déclara qu'après
avoir bien réfléchi il acceptait sa combinai-
son, et il lui remit dix billets de mille
Pendant que le contrôleur comptait les
billets, un inspecteur, qui se tenait derrière
une porte dans, un local voisin, lui mit la
main au collet. Il fut conduit aussitôt de-
vant le procureur de la République, puis,
l'après-midi, dans le cabinet de M. Bonin,
juge d'instruction chargé de cette affaire.
Arsène Berçot, inculpé de tentative de
corruption de fonctionnaire, a été écroué <
dans la soirée à la Santé. i
PROPOS D'UN PARISIEN
Responsabilités
Le gendre du rentier tué dans le train
de 'Saint-Germain demande si une compa-
gnie de chemins de fer est responsable
des crimes commis dans les caisses qui
servent au transport des «colis humainsn.
En cas d'affirmative elle devrait des in-
demnités aux assassinés, c'est-à-dire à
leur famille.
Ce problème de droit a souvent été agité
depuis la multiplication des attentats am-
bulants. ̃
A mon sens, en équité, ce qui ne veut
pas dire en justice, les compagnies ne
doivent rien aux victimes. La direction
d'un théâtre ne peut être attaquée si un
spectateur envoie son poing dans l'oeil
d'un voisin dont le nez lui a déplu.
Nous nous trouvons encore une fois
dans un de ces cas où l'Etat, qui fait
tous les métiers sauf les siens, manque à
sa tâche. Il nous doit l'éducation, la po-
lice, la justice. De même qu'il n'avait pas
à se décharger sur les chambrés de com-
merce du soin de fabriquer de la petite
monnaie, de même il ne doit passer à au-
cune organisation particulière son rôle
d'agent général de la sécurité publique.
Si on va au cœur des responsabilités.
ce sont les députés qui ont voté l'absurde
loi d'amnistie qui devraient payer des in-
demnités aux familles. Pour des raisons
électorales on se demande lesquelles
ils ont fait relâcher ces temps derniers 6.000
brigands avérés. Parmi ces bandits se
trouvaient ceux du train i7ë Marseille. Ce
n'est pas le P.-L.-M. qui a vidé les fri-
sons Et c'est à lui qu'on s'en prendrait ?
En y regardant cependant encore d'un
peu. plus près, il faut se dire que les vrais
responsables, ce sont les assassinés. Ils
sont les électeurs. C'est à leur négligence,
1 leur laisser-aller, à leur ignorance qu'on
doit tant de députés qui votent, n'importe
quoi. C'est donc à eux de payer. D'ailleurs,
ils payent, et cher. L'Etat, qui n'a pas
pli son devoir de protection à l'égard du ren-
fier de Louveciennes qui vient d'être tué, va
prendre sous forme de droits de succession
une part énorme de ses biens.
Les responsables vont donc être punis.
De quoi se plaint-on ? Justice est faite
Louis Forest
3ruxelles commémore la déclaration de guerre J
BRUXELLES, 4 août. Ce matin, à 9 h. 30
vréciseç, toutes les cloches des églises, ain-
;i que les sirènes des usines et les locomo- ]
ives, se sont fait entendre pendant cinq
ninutes pour commémorer l'anniversaire de 1
a déclaration de guerre à la Belgique. 1
(Havas.) (
UNE MERVEILLE SCIENTIFIQUE
Pour la première fois hier
la collaliorafioii de la science est du journalisme
a permis au "Matin" de réaliser
la transmission d'un document autographe
par télégrapbio sans fil, d'Amérique en France
La science française a.remporté hier
une victoire nouvelle.
Si l'on vous avait dit, il y a quelques
années, ou quelques mois seulement que
les mots que vous tracez, au moment
même où vous les écrivez, peuvent être
Jus en Amérique, comme ils le seraient
"par quelqu'un lisant par dessus votre
;:épaule, dans la forme même .où votre
plume les dessine- si l'on vous avait dit
qu'une signature, diplomatique par
exemple, pourrait être apposée au bas
d'un traité par T. S. F. qu'une traite,
qu'un chèque, pourraient être signés à
cinq mille kilomètres de distance, vous
vous seriez dit qu'on vous contait une
histoire de fées.
Or, tout cela est possible depuis hier,
ét le Matin s'honore d'avoir-, contribué à
appliquer cette invention qui fait le plus
grand honneur à son auteur, M. Belin,
et à notre pays tout entier,
Vous avez lu, en tête de cet article,
quelques lignes autographes, tracées de
la main du directeur du .grand, journal
américain, le New-York Times, Elles
disent
Le New-York Times félicite le Matin
de sa nouvelle méthode de transmission
sans fil.
d6 document autographe a été trans-
mis hier, en quelques minutes. d'Améri-
que en France, sans l'intermédiaire
d'aucun câble, par la télégraphie sans
fil.
La méthode dont le Netu-Yorlc Times
félicite le Matin, c'est la méthode de l'in-
venteur, M. Belin, qui nous a déjà per-
mis de transmettre à plusieurs centaines
de kilomètres de distance,, en huit mi-
nutes, tantôt des photographies, tantôt
M., BELIN Phot Matin
des messages autographes comme celui
que nous adressait, par exemple, le 23
février dernier, de Londres, M. Aristide
Briand.
Tous ces documents nous étaient en-
voyés par l'intermédiaire des câbles té-
léphoniques, et c'était déjà une chose
a,dmir3ble qu'on pût transmettre pres-
que instantanément, et sans déformation
aucune, par téléphone, des lignes d'écri-
ture, des empreintes digitales, des si-
gnatures, cela sur des centaines de kilo-
mètres et par l'intermédiaire d'un mince
fil métallique.
Mais on eût cru impossible, il y a
quelques mois encore, de rendre cette
transmission effective sur des distances
aussi grandes que celle qui sépare l'Eu-
rope de l'Amérique, et surtout de la réa-
liser sans aucun câble, par le seul inter-
médiaire des ondes immatérielles de la
T. S. F. Depuis hier, cette double im-
pnssibilité est devenue une réalité, ainsi
qu'en fait foi le document ci-dessus, qui
marque vraiment une- date dans l'his-
toire de la civilisation et qui, quelque
jour, méritera de figurer en bonne place
parmi les plus précieux documents his-
Dès aujourd'hui, la transmission des
belinogrammes acquiert par ce fait des
possibilités d'extension illimitées. Il
n'est plus nécess.aire,. pour la réaliser
d'immobiliser et de soustraire à l'envoi
habituel des messages télégraphiques et
téléphoniques les câbles ordinaires. En-
fin, dans l'envoi même des télégrammes,
on obtient de précieux avantages tech-
niques.
Ce beau triomphe d'une idée française
'n'a' pas été obtenu sans luttes, sans de
longs et tenaces efforts où s'est dépensé
sans compter le génie inventif de M. Bp-
lin et de ses collaborateurs, et dont le
hfatjn se félicite d'avoir pu assurer
l'aboutissement.
Comment on peut s'élever du repor-
tage la science, c'est ainsi que pour-
rait être intitulée l'histoire de cette dé-
couverte.
Le match Carpentier-Dempsey, si in-
vraisemblable que ceia puisse paraître
au premier abord, a été l'occasion de ce
succès scientiûaue.
Voici comment. Il y a dans le métier
d'informateur des heures, particulière-
ment passionnantes, celles'où 14on se
trouve en face d'une: grande difficulté 4
résoudre. Il était intéressant de raconter
à ce public que passionne maintenant
le sport, le' match qui se déroulait dé
l'autre côté de l'Atlantique, au moment
même où les péripéties se succédaient
il eût été plus intéressant encore de faire
assister le public français à ce match,
de lui montrer lgs attitudes, les coups,
la physionomie de la lutte.
Les premiers triomphes obtenus par
M, Belin-, à une distance de quelques
centaines de kilomètres nous donnèrent
l'idée de faire audacieusement un essai
sur cinq mille kilomètres, à travers
l'Atlantique. Y avait-il impossibilité
théorique ?
Non. nous répondit M. Belin. On
doit pouvoir transmettre un belinogram-
me par télégraphie sans fil.
Mais c'était là de la théorie. Il fallait
recourir à l'expérience. Grâce à l'obli-
geance des services français de la télé-
graphie sans fil, une expérience fut ten-
tée de la station Lafayette, près de Bor-
deaux, à Paris.
Eile réussit à merveille. Une série de
belinogrammes (photographies, figures
géométriques, textes .manuscrits) furent
transmis sans.fil, avec un plein succès,
de Bordeaux à Paris.
Ce qu'on avait fait sur six cents kilo-
mètres, il restait à le faire sur cinq
mille. Deux ingénieurs partirent aussi-
tôt pour New- York. Malheureusement,
par suite d'un retard, le bateau qui les
portait n'arriva que le J" juillet, la veille
du fameux match. Il fallait, en vingt-
quatre heures, convaincre les autorités
américaines, s'assurer la collabora-
tion de la station de T. S. F. ̃d'Anna-
polis, installer et régler les appareils.
Nos envoyés le tentèrent. Mais l'Améri-
que a beau être le pays eu l'invraisem-
blable devient vrai, Fessai était si nou-
veau, paraissait si fou, que les opéra-
teurs américains manifestèrent quelque
scepticisme. Le réglaga^se fit mal. Il fal-
lut- s'y reprendre à plusieurs fois.
D'heure en heure, on nous avertissait
« L'expérience commencera à deux heu-
res du matin. Elle a manqué. Elle re-
prendra à six heures. »
Ici, M. Belin* les opérateurs du Matin,
attendaient avec une émotion fiévreuse.
Ils virent apparaître quelques traits, pu-
rent distinguer vaguement la position
de Carpentier. Mais le document était
trop flou pour pouvoir êtr-e utilisé. Le
reportage était manqué -la surprise
qu'une note du Matin avait laissée en-
trevoir à ses lecteurs ne s'était pas pro-
duite. Si l'intérêt du journalisme avait
seul été en cause, nous aurions pu nous
laisser. rebuter par cet échec, d'autant
plus que les Américains, décidément in-
crédules, élevaient d'assez nombreuses
difficultés pour nous laisser utiliser,
comme il eut convenu, la station d'An-
napolis.
Mais il v allait de l'intérêt de la
science française. Nous persévérâmes
donc, et, pour convaincre les spécialistes
de la télégraphie sans fil aux Etats-Unis,
nous demandâmes le concours de la
commission interalliée de T. S. F. que
préside, le général Ferrié.
Sur la proposition du général, la com-
mission' tout, entière se transporta au
laboratoire de M. Belin, et le 15 juillet,
en sa présence, l'expérience du 17 juin
fut recommencée et des belinogrammes
transmis avec plein succès par T. S. F.
de la station « Lafayette » de Bordeaux
à Paris.
Emerveillés, les délégués américains à
la commission donnèrent immédiate-
ment par câble l'ordre aux services new-
yorkais de T. S. F. de faciliter les essais
interrompus. C'est dans ces conditions
qu'hier, vers 5 heures, nous avons pu
recevoir le message autographe repro-
duit ci-dessus et qui est le trophée et
comme l'emblème de cette jolie victoire
du cerveau humain.
L'avenir ainsi ouvert par ce nouveau
triomphe d'une idée française est sans
limite. Non seulement la transmission
des documents judiciaires, des manus-
crits, des autographes, des dessins et
des œuvres d'art ne connaitra, demain,
plus d'impossibilité dans le temps et
dans l'espace non seulement on peut
entrevoir que- les signatures diplomati-
ques les plus graves pourront être de-
main posées. par T. S. F. au bas des trai-
tés et conventions, mais l'authenticité
même des dépêches acquiert des garan-
ties nouvelles par leur transmission au-
tographe. Il n'est pas la rapidité
des transmissions télégraphiques ou ra-
diotélégraphiques ordinaires qui ne
doive être sensiblement accrue, car, tan-
dis que les moindres courants parasites
dans le sol pu l'atmosphère suffisent à
rendre -illisibles les signaux Morse et
obligent à répéter les transmissions, il
n'en est plus de même dans le cas des
belinogrammes -où les parasites peuvent
tout au plus rendre un peu pointillés
les traits des lettres, mais sans en alté-
rer la forme.
A tous ces beaux résultats d'une idée
française, le Matin est heureux d'avoir
pu apporter ,sa contribution.
Et nous avouerons que cette victoire
du savant français Belin nous console
tout à fait de la défaite du boxeur fran-
çais Carpentier.'
Comment croire
à la bonne foi de ces gens-là?
Après avoir dit que l'assassin du
commandant Montalègre était un
Polonais, quand un Allemand
est convaincu du crime, les
journaux allemands
essaient de le cacher,
puis disent que ça ne
prouve rien
BERLIN, 4 août. L'assassin Joschke a
reconnu avoir tiré à une distance de 5 mè-
tres sur un groupe d'officiers français, mais
il prétend ri avoir pas visé le commandant
Montalègre.
Interrogé sur les motifs de son acte, il
répondit
J'avais entendu dire que l'on pouvait
gagner une forte prime en « descendant »
un officier français. (Matin.)
Berlin, 4 août. Dès le lendemain de
l'assassinat du commandant' Montalègre les
journaux allemands proclamaient avec une
joie folle que l'auteur de l'assassinat ne pou-
vait être qu'un agent provocateur polonais.
Chose curieuse, alors qu'ils répandent quo-
tidi,ennement sur les atrocités de la terreur;
franco-polonaise des récits 'rocambolesques.
que'reproduisent avec ferveur nos confrères
anglais, ils jugèrent opportun de garder pen-/
dant plusieurs jours le silence sur l'arres-
tation de Léon Joschke.
Hier encore, le Vorwœrts ne faisait allu-
sion au crime de Beuthen que pour s'indi-
gner, on ne sait trop pourquoi, de la pré-
sence, de NI. Korfanty au service funèbre;
que l'on a célébré à la Madeleine à la mé-
moire- du commandant Montalègre, tout en
laissant entendre par une paraphrase jé-
suitique que l'officier français avait été
probablement tué par un insurgé polonais.
Quelques journaux de Berlin se sont dé-
cidés cet après-midi à rompre leur mutisme
pour commenter, l'information de la com-
mission interalliée d'Oppeln sur l'arresta-
tion de l'assassin. Avec une effarante mau-
vaise foi, ils tentent encore de déclarer que
Joschke n'est pas un sujet allemand.
Fils de parents allemands, il fit partie
de la brigade de marine Ehrhart, qui ré-
prima avec une mémorable' cruauté l'in-
surrection polonaise d'août 1^19 il s'affi-
lia ensuite à l'Orgesch et y servit sous les
ôrdres du général Hœfer.
Pour la presse allemande, ce sont là de
pures contingences, qui ne prouvent nulle-
ment que Joschke soit un vrai « heimats-
Voici ce que la Deutsche 'AUgemeine Zei-
tung a l'effronterie d'écrire
Le communiqué de la commission interal-
liée d'Oppeln est un modèle d'information,
tendancieuse. Les faits sont naturellement
tout autres qu'elle s'efforce de les interpréter.
Elle ne nous donne pas la preuve que
Joschke a été poussé par son sentiment alle-
mand a. tuer le commandant Moritalegre,
en admettant même qu'il l'ait assassiné.
(Matin.)
LA JOURNÉE METEOROLOGIQUE
Une apparence de chànqenient de temps
Des pluies s'approchent
L'horizon se charge et l'horizon météoro-
logique s'assombrit c'est un changement
de temps qui s'amorce. Il va débuter par
une dépression qui va couvrir l'Angleterre,
amener des pluies sur la Manche et la Bre-
tagne, avec quelques ondées détachées vers
l'intérieur, vers Pnris, par vents S.-O.,
doux plutôt que chauds, puis. une autre
dépression, pluvieuse ou orageuse, suivra
de près. L'espoir d'un changement complet
de régime est donc fondé.
En attendant, les brises d'ouest nous
amènent-une température moyenne, très
agréable: Le maximum, à Paris, hier 4 août,
'a été de 25°4. Il n'y avait plus de 30° en
France, mais seulement au plus du 28° en
Provence, tandis que la veille on notait en-
core 33° à Strasbourg et Perpignan.
Le baromètre baisse et va baisser,. )en-
tement, c'est vrai, mais espérons que lente-
ment c'est sûrement, et que sûrement ce
sera la bienfaisante pluie, légère du i au 5
et dans la journée même, plus forte l'un
des jours suivants.
Gabriel Gûilbert.
directeur des services
météorologiques du « matin
Les industriels des zones franches
menacent de fermer les usines
et de faire la grève de l'impôt
Bonneville (Haute-Savoie). Téléph. Ma-
tin. Les industriels des zones franches
menacent de fermer leurs usines.
Au cours d'une réunion qu'ils ont tenue
Cluses, ces industriels, qui ont hâte de voir
aboutir, les pourparlers franco-suisses rela-
tivement au statut douanier des zones fran-
ches. ont adressé :au ministre des finances
ce message comminatoire
Ne pouvant plus '^supporter les frais de
douane qui nous mettent en état d'infério-
rité vis-à-vis de nos collègues français, nous
sommes acculés à là ruine.
,Nous vous prévenons que si le 10 août vous
n'avez pas remis en- vigueur le décret du 23
août 1917,. jusqu'au moment où un nouveau
régime sera mis-en vigueur, nous fermerons
nos usines et refuserons de payer nos impôts.
Les industriels signataires de ce message
ont nommé aussitôt un Comité chargé de
prendre, le cas échéant, et selon l'attitude'
du gouvernement, toutes les mesures que
comportera la situation,
[Le projet de .convention franco-suisse rela-
tive aux zones franches a été signé le 26 juil-
let à Berne. Il sera soumis incessamment à
l'approbation du conseil des ministres.
Le principal article consiste dans le trans-
fert de la frontière douanière à la frontière
politique; Pour compenser la perte que subi-
ront de'ce fait les zoniers, le projet accorde
certaines facilités pour l'entrée des produits
de la zone en Suisse et une proposition ac-
tuellement pendante devant la Chambre pré-
voit pour les communes des subventions im-
portantes.
En attendant l'application de la convention,
les signataires de la protestation demandent
le retour au régime de faveur que leur accor-
dait le décret de 1917.j
Mgr Cerretti se rendra demain
à Rambouillet
Mgr Cerretti remettra ses lettres de
créance à M..Millerand, demain à midi et!
demi, à. Rambouillet.
M. Aristide Briand a rendu hier après-
midi, au nonce apostolicfnô la visite que ce-
lui-ci lui avait faite la veille.
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